Le monde parle beaucoup de la visite historique de Barack Obama en Afrique, quels enjeux économiques et quelles stratégies en Afrique pour les USA ?
Le président à visité le Nigéria, le Kenya et maintenant l’Ethiopie.
Le Nigéria et les Etats-Unis
Ce pays est déjà le premier producteur et exportateur de pétrole en Afrique avec 330 millions de barils par an. Comparativement à son voisin le Cameroun c’est 100 fois plus ! Idem avec la démographie qui fera de ce pays un des trois plus peuplé au monde en 2030 avec plus de 350 millions d’habitant.
Mais la notion de sécurisation de cette région revient en boucle avec le sujet Boko Haram. Et surtout la possibilité de déstabilisation de cette région et des pays voisin, ce qui est actuellement le cas avec le Niger et le Cameroun qui subissent des pertes humaines et des attentats dans leurs capitales respectives.
Barack Obama avait déjà envoyé plus de 170 membres des forces spéciales sur le nord du Nigéria, ces forces sont en place actuellement et depuis plus de 7 ans. Avec il faut bien l’admettre des faibles résultats. Nous voyons donc ici une partie des enjeux des Etats-Unis sur le sujet économique et sécuritaire au Nigéria…
Thierry Barbaut de l’agence Stratégie Afrique évoque la visite de Barack Obama en Afrique
Le Kenya et les Etats-Unis
Comme je l’évoquais lors d’une interview sur une télé internationale, la présence d’Obama au delà du fait que son père est natif du pays est loin d’être un signe anodin.
Le Kenya est quelque part comparable au Nigéria mais sur d’autres aspects tout aussi voire plus séduisant économiquement.
Le pays est leader mondial des transactions monétaires entre particuliers avec le Mobile Banking ou Paiement Mobile. La solution la plus utilisée est celle de l’opérateur Safaricom et se nomme M-Pesa. Ce système à pris une telle ampleur qu’aujourd’hui il représente plus de 30 milliards d’euros de transactions par an et 30% du PIB Kenyan. C’est une guerre économique se livrent les opérateurs avec les banques pour adresser le continent Africain qui représente aujourd’hui un des plus gros marché au monde.
Et le Kenya aussi est confronté à l’insécurité et au terrorisme avec non pas Boko Haram mais les Shebbabs qui, historiquement se sont emparé de la Somalie en 1990. Les Shebbabs voyant les zones de développement économiques visent les pays comme le Kenya en tentant de faire régner un régime de terreur dans le nord du pays. Ils savent frapper juste avec peut de moyens comme avec la prise d’otage au centre commercial du Westgate en 2014 ou l’attaque d’une université à Garissa et le massacre de 148 étudiants en début 2015.
Barack Obama la aussi soutient le Kenya en aidant en conseil et en logistique les forces armées Kenyanes mais aussi et surtout avec les bases stratégiques que sont Djibouti ou l’armée américaine est parfaitement implantée depuis 1996.
L’Ethiopie et les Etats-Unis
Un pays trop souvent considéré comme le parent pauvre de l’Afrique…
L’Ethiopie n’est ni plus ni moins qu’un des plus grand HUB commercial de l’Afrique. Ethiopian Airways sa compagnie Aérienne couvre une des plus grande partie de l’Afrique et Addis Adeba est une véritable pôle économique et entreprenarial de l’Afrique.
En survolant récement l’Ethiopie j’ai pu voir la construction et l’achèvement de villes entière de centaines de milliers d’habitant. Le barrage hydroéléctrique en cour de construction sur le Nil est un exemple du dynamisme des développements d’infrastructures.
Barack Obama se rend aussi dans le berceau de l’humanité et c’est la aussi un signe fort. L’Ethiopie est une place géostratégique avec le nouveau Canal de Suez et la corne de l’Afrique, une vue sur le Moyen Orient et une place forte pour combattre Daesh. C’est donc une stratégie indispensable pour les USA que de défendre ses positions sur le continent Africain mais aussi se placer pour profiter de l’essor économique colossal du continent.
N’oublions pas que les USA sauront équiper et donc vendre l’armement nécessaire à ces pays afin de lutter, comme la France à pu le faire en Egypte avec les récents contrats signés de plusieurs milliards d’euros.
Les Etats-Unis sont au côté de l’Afrique face «au terrorisme et à la guerre», a assuré le président américain Barack Obama à Addis Abeba, à la tribune de l’Union africaine (UA).
«Alors que l’Afrique fait face au terrorisme et à la guerre, les Etats-Unis sont à vos côtés»
«Avec des formations et du soutien, nous aidons les forces africaines à se renforcer», détaille Barack Obama, ajoutant que le combat contre les groupes armés qui ravagent une partie de l’Afrique devait s’accompagner d’améliorations importantes en gouvernance.
Thierry Barbaut
Stratégie Afrique et Info Afrique
Affaire POGAB : Comment les chinois ont pu faire annuler la décision prise en 2011?
Pour comprendre cette affaire, il faut remonter à 2009, voire 2008. Le tribunal de commerce de Lisieux (France) avait décidé en faveur des libanais. Ces derniers avaient simplement sollicité et obtenu la reconnaissance de ce jugement au Gabon, conformément aux articles 34 et 37 de la convention d’entraide judiciaire entre la France et le Gabon datant du 23 juillet 1963 pour faire appliquer l’exéquatur.
Un article paru sur gabonreview intitulé «Entorse à l’éthique au sein de l’appareil judiciaire » fait état d’une tentative de corruption, mieux de corruption carrément orchestrée par la partie libanaise au sein de la justice gabonaise.
Cet article souligne que : Dans la célèbre affaire opposant le franco-libanais Ghassan Bitar et le groupe chinois François Wu & Guohua Zhang qui se déclarent tous les deux propriétaires de l’entreprise Pogab, filiale gabonaise de l’entreprise française de contreplaqué Plysorol, le premier cité vient de prendre avantage sur son adversaire : il s’est fait recevoir par le président de la Cour d’appel de Libreville. «D’importants pots de vins ont été versés et la messe est désormais dite».
A lecture de l’évolution de cette affaire depuis 2009, l’on est en droit de se poser quelques questions dont la plus importante est de savoir : comment les chinois ont pu faire annuler la décision prise en 2011? Entre chinois et libanais qui a intérêt de corrompre qui ?
En se saisissant, de cette affaire, en vue de sauver les emplois de plusieurs gabonais dont près de 200 de la scierie John Bitar qui paient les pots cassés du litige de Pogab à cause du fait qu’ils partagent tous le même cadre de travail, cette structure a dénoncé une mascarade incompréhensible.
En soulignant les raisons pouvant conduire à un chômage technique décrite dans l’article 59 de la Loi 3/94 portant Code du Travail en République gabonaise, le HCANEG s’interroge : «Comment une entreprise dont les employés n’exercent pas car ne pouvant accéder à leurs postes de travail, peut-elle déclarer chômage technique ? Quelle est l’autorité qui en a fait la demande ? Est-elle compétente ? Si non qui a négocié les salaires avec les entreprises quand nous savons que cette société est dans une phase très litigeuse ? Qui joue les marionnettes à la présidence de la République ? Les ramifications vont-elles jusqu’au niveau de l’Ordre Judiciaire ? Qui auto
rise les paiements ? Le procureur de la République est-elle saisie ?», autant de questions sans réponses auxquelles le HCANEG invite les autorités compétentes à répondre.
Dans cet imbroglio, certains employés de la scierie John Bitar, une structure créée et gérée par la partie libanaise, auraient reçus un mois de salaire payés par les chinois avant le propriétaire libanais ne règle les autres mois.
Le HCANEG qui demande à ce que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur et sans ingérence ni pressions invite la presse à faire preuve de retenue en laissant la justice faire son travail en toute impartialité.
IA / NN/FM/15