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Centrafrique: les SMS interdits

sms-interdits-centrafriqueLes autorités centrafricaines ont décidé lundi de suspendre l’utilisation des SMS en vue de « contribuer à la restauration de la sécurité sur toute l’étendue du territoire ».

Le ministère des postes et télécommunications a indiqué dans une lettre adressée aux directeurs généraux des téléphonies mobiles que « l’utilisation de tout SMS pour tous les abonnés de la téléphonie mobile est désormais suspendue à compter du lundi 2 juin 2014 jusqu’à nouvel ordre ».

Cette décision intervient après une recrudescence de violences à Bangui la semaine dernière où 17 personnes ont été tuées dans l’attaque de l’église Notre-Dame de Fatima. En début de semaine, un appel à la grève générale a été relayé par SMS.

Dimanche, le Premier Ministre André Nzapayéké a encouragé la population centrafricaine à « reprendre le travail » après plusieurs jours de manifestations à Bangui.

Quand on essaye d’envoyer un texto via la Centrafrique, on obtient le message suivant : « votre message n’a pas été envoyé ».

Bien qu’il n’y ait eu aucune réaction officielle, notre correspondant en Centrafrique indique que les utilisateurs sont mécontents de cette décision qui les prive d’une liberté fondamentale.

Les opérateurs, de leur côté, n’ont pas réagi à cette nouvelle.

Thierry Barbaut pour Info Afrique

Selfies: les tunisiens partagent leurs selfies pour dénoncer les poubelles

Quand les selfies et le partage sur les réseaux sociaux permettent de dénoncer les décharges illégales

En France, la pratique du selfie est si répandue qu’elle vient de faire son entrée dans Le Petit Robert.

L’autoportrait numérique est vieux comme Internet, mais sa célébrité à travers le monde croît à mesure que les réseaux sociaux se développent. Il connaît depuis peu une nouvelle vie en Tunisie, où il est aujourd’hui utilisé à des fins de sensibilisation.

selfieafriqueDes habitants excédés par la saleté du pays s’en servent pour manifester leur émotion face à la situation d’insalubrité généralisée.

Dans certaines régions, l’Etat est absent depuis la révolution et la fuite de Ben Ali, les agents chargés du nettoyage de la ville n’assurent plus le service, et les détritus s’amoncellent sans relâche. « Trois cent mille tonnes de déchets sont accumulées dans les rues », regrettait au début d’avril Abderrazek Ben Khalifa, le secrétaire d’Etat chargé des affaires locales.

Sur Twitter, les centaines de selfies « ego-trash » font écho à ceux de la ministre du tourisme tunisienne, Amel Karboul, VRP en chef du pays, immanquablement positifs et politiquement neutres. Côté pile : palais et paysages paradisiaques, côté face : mouches, rats morts et immondices.

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« Un article de la nouvelle Constitution garantit à chaque citoyen un environnement sain », assure Heker Besbes, jeune journaliste à l’origine de la page Facebook Selfi Poubella, qui compte déjà plus de 13 000 fans. Les Tunisiens, bien décidés à faire honte au pouvoir, y publient leurs autoportraits sur fond d’ordures. Depuis sa création, des centaines de clichés y ont été postés, donnant invariablement l’impression que la Tunisie n’est plus qu’une décharge géante.

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« Montrons aux responsables de ce pays le vrai visage de nos rues et la pollution de l’environnement », peut-on y lire depuis la mi-mai. Le « mois de la propreté » du gouvernement tunisien venait de s’achever.

Maputo: Christine Lagarde fustige le pillage des matières premières au détriment des populations

Christine Lagarde

Christine Lagarde a ouvert le 29 mai la conférence de Maputo, organisée par le FMI sur le thème de «l’essor de l’Afrique».

Cet évènement a pour objectif d’examiner les défis auxquels font face les économies africaines comme la gestion des immenses ressources naturelles, la réduction d’une pauvreté encore endémique. Avant la conférence, les groupes de défense des droits de l’homme ont remis en cause la vision optimiste de «l’essor de l’Afrique».

Lagarde_Christine_FMI-afrique«L’Afrique n’est pas en essor pour les citoyens ordinaires», a fait remarquer la directrice de l’ONG Oxfam International, Winnie Byanyima. Cette vision est désormais partagée par le FMI qui estime que la croissance qu’enregistre l’Afrique subsaharienne ne profite pas toujours aux populations. «Permettez-moi d’être franche. Dans de trop nombreux pays, les revenus provenant des industries extractives sont accaparés par quelques-uns», a lancé Christine Lagarde.

Le Mozambique qui accueille la conférence est très représentatif de cette situation. Doté d’importantes ressources naturelles, ce pays d’Afrique australe enregistre depuis environ deux décennies une croissance rapide, mais la majorité de la population continue à vivre avec moins d’un dollar par jour.

Mme Lagarde a également déploré que le retard du continent en matière d’infrastructures constitue «un sérieux handicap» pour l’Afrique subsaharienne bien que la région enregistre un formidable développement depuis plusieurs années. «Seules 16% des routes d’Afrique sont goudronnées, contre 85% en Asie du Sud. Ces lacunes représentent des coûts énormes pour les entreprises, et pour les gens», a-t-elle fait remarquer à l’ouverture de la conférence. «Des infrastructures de haute qualité peuvent être susceptibles d’attirer les investissements étrangers», a aussi fait remarquer la patronne de l’institution de Bretton Woods.

Les pays africains ont besoin d’investir 93 milliards de dollars par an dans les infrastructures afin de soutenir leur forte croissance économique, a estimé la directrice générale du FMI.


La directrice générale du Fonds monétaire international (Fmi), madame Christine Lagarde, a tenu, hier, un discours qui s’inscrit dans la foulée de l’espoir suscité par le dynamisme des performances économiques de l’Afrique subsaharienne notées ces dernières années.


C’était en présence du président du Mozambique, Armando Guebuza, des ministres des Finances, des gouverneurs de banques centrales du continent et des partenaires au développement. L’Afrique subsaharienne décolle depuis deux décennies, a-t-elle rappelé, les perspectives économiques demeurent prometteuses, car la région devrait réaliser un taux de croissance moyen de 5,5 % cette année, les pays les plus pauvres pouvant atteindre environ 7 %.

La région présente, en plus, une capacité de résistance aux chocs exogènes comme la dernière grave crise financière de la fin des années 2000.

Ce qui lui permet de soutenir une croissance ininterrompue depuis dix ans. Cette embellie a occasionné une amélioration du niveau d’instruction et un recul de la mortalité infantile. «Certes, l’Afrique est partie de très bas, mais elle a fait des progrès considérables », estime Christine Lagarde. L’Afrique subsaharienne est devenue une destination attrayante des investissements directs étrangers, elle devrait en capter 80 milliards de dollars, selon Mme Lagarde.  Mais, à côté de cette Afrique qui monte, de cette « réussite remarquable », il y a le revers de la médaille que la directrice générale du Fmi a montré à l’assistance.

Revers pâle de la médaille

La croissance économique n’est pas toujours partagée, 45 % des ménages subsahariens sont pauvres, les inégalités demeurent prononcées, et souvent des conflits internes viennent s’ajouter à ce tableau peu reluisant peint par Christine Lagarde.

FMI-afrique est pas homogène comme certains ont tendance à le dire, « il y a des pays qui courent le risque d’être laissés sur la touche à cause des conflits. Si la croissance n’est pas partagée, ajoute-t-elle, des gens seront laissés sur la touche ». Des risques pèsent aussi sur les perspectives économiques, il s’agit principalement de chocs exogènes.

La faible croissance des pays avancées, partenaires de choix de l’Afrique subsaharienne, la baisse des cours des produits de base dont la région est une grande exportatrice, le durcissement des conditions financières et les risques de volatilité accrue suite aux politiques monétaires des pays avancés pourraient avoir des effets négatifs sur la région, prévient Christine Lagarde.
Sur le plan interne, l’Afrique subsaharienne doit faire face à trois défis à long terme.

Le premier, c’est le défi démographique, l’Afrique est le continent le plus jeune, d’ici 2040, elle abritera la population la plus active, avec un milliard de personnes en âge de travailler, soit plus que l’Inde et la Chine réunies, selon Mme Lagarde.

Alors, il faut valoriser ce vivier par une bonne gestion mais aussi une éducation à la hauteur. L’autre défi noté par la directrice du Fmi est relatif à l’innovation technologique. « Une percée technologique aura comme conséquence la création d’emplois en masse », assure la patronne du Fmi. L’Afrique devra aussi relever le défi du changement climatique et de la demande croissante de ressources naturelles. Sur ce point, Mme Lagarde conseille de promouvoir la croissance tout en protégeant l’environnement.
A sa suite, le président du Mozambique, Armando Guebuza, a passé en revue les bonnes performances économiques de son pays et salué la croissance stable des économies subsahariennes malgré l’environnement mondial difficile.

Promouvoir les infrastructures, les institutions, les jeunes et les femmes

Construire des infrastructures, disposer d’institutions solides et s’appuyer sur les jeunes et les femmes sont les trois « thèmes forts » préconisés par la directrice générale du Fmi, Christine Lagarde, à l’endroit de l’Afrique subsaharienne.

Christine LagardeMme Lagarde a insisté sur les infrastructures énergétiques, routières et la technologie et suggéré une bonne planification de leur construction. L’Afrique subsaharienne, note-t-elle, n’a pas réalisé de grands progrès dans la production d’énergie ces trois dernières décennies, constate-t-elle. Des efforts restent aussi à faire en infrastructures routières, 16 % seulement des routes sont bitumées en Afrique subsaharienne.

Combler ces déficits exige des « investissements considérables », fait savoir Mme Lagarde. Il faut, à la région, 93 milliards de dollars par an pour venir à bout de son gap infrastructurel. Elle a salué des initiatives africaines prises dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures routières par des pays tels que l’Ethiopie, le Mozambique, la Côte d’Ivoire. Il s’agit aussi de faire des infrastructures de qualité pour fouetter l’activité économique et attirer les investisseurs.

Des institutions qui jouent bien leur rôle sont tout aussi importantes, « je pense à la gouvernance, à la transparence, à un dispositif économique, juridique simple », déclare la directrice générale du Fmi. A son avis, l’Afrique a le potentiel pour y arriver, elle abrite 30 % des réserves minières mondiales, ce qui lui donne des opportunités de croissance. Malheureusement, les recettes générées par les ressources africaines ne vont pas toujours financer ces exigences, se désole Mme Lagarde, « une minorité s’en empare ». « Les produits miniers contribuent peu aux recettes budgétaires et à la création d’emploi ». Que faire ? « Il faut renforcer le dispositif de gouvernance, la transparence qui permet d’accroître la responsabilisation. Les jeunes ont faim d’informations » relatives à la gestion des ressources, estime la patronne du Fmi.

C’est sur ces jeunes et sur les femmes que l’Afrique subsaharienne devrait s’appuyer pour son développement, poursuit-elle. A son avis, il faut créer de « bons emplois », surtout dans le secteur privé où une personne sur cinq trouve un emploi. Elle a invité à un changement de mentalité à l’endroit des femmes et plaidé pour l’éducation des filles. Les pertes économiques occasionnées par le déficit d’éducation des filles est de 90 milliards de dollars par an, selon Christine Lagarde. C’est le montant nécessaire pour combler le déficit d’infrastructures, rappelle t-elle.

Faut-il recalculer le Pib de l’Afrique subsaharienne ?
L’effet positif du calcul du produit intérieur brut (Pib) du Nigéria a propulsé ce géant à la première place des économies africaines au détriment de l’Afrique du Sud. La question du calcul du Pib de l’Afrique subsaharienne a été agitée au cours d’un panel, hier, à la conférence internationale sur « l’Essor de l’Afrique », à Maputo (Mozambique). « Nous pensons que le Pib de l’Afrique est sous-estimé », affirme Ncube Mthuli, économiste en chef et vice-président de la Banque africaine de développement (Bad) au cours du panel sur les « Opportunités et défis de l’Afrique subsaharienne ».

Le Pib de la région est estimé, aux derniers calculs, à environ 500 milliards de dollars. Abondant dans le même sens, le gouverneur de la banque centrale du Botswana, madame Linah Mohohlo,  croit que si l’on suit le même mode de calcul appliqué au Nigéria, le Pib de l’Afrique subsaharienne pourrait augmenter de 30 %. Mais pour y parvenir, « il faut que nos données soient fiables », précise-t-elle. Selon M. Mthuli, seuls 11 pays sont à jour dans leurs données relatives au Pib.

Makhtar Diop, banque mondiale : « Le défi de l’Afrique, c’est augmenter la productivité »

Selon le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, Makhtar Diop, le défi de l’Afrique subsaharienne consiste à augmenter la productivité. « On parle de chômage mais c’est plus un problème de sous-emploi que de chômage. Parfois, on n’a pas l’éducation ou le capital », dit-il. A son avis, l’Afrique doit réfléchir sur la qualité de l’éducation dispensée. M. Diop estime, par ailleurs, qu’« un investissement sans politique appropriée ne permet pas d’atteindre l’objectif souhaité ».

Il suggère de taxer les secteurs agricole et informel, mais avec un système de fiscalité simple. Abordant la question de l’intégration, M. Diop a cité des efforts réalisés dans le cadre de l’Uemoa, des pays d’Afrique de l’Est, par exemple. « A part l’Europe, l’Afrique est la région du monde où il y a le plus d’accords régionaux », note-t-il.                                

Etats-Unis: déploiement économique majeur en direction de l’Afrique

Les Etats-Unis s’apprêtent à lancer une grande offensive économique axée sur les investissements et le commerce en Afrique, où la première puissance mondiale est actuellement distancée par la Chine et d’autres économies émergentes

Fait très révélateur sur la volonté des Etats-Unis d’accroître sa coopération avec le continent: trois hauts responsables américains, dont la secrétaire d’Etat au Commerce, Penny Pritzker, ont effectué durant le mois de mai des tournées en Afrique en vue de renforcer la présence des entreprises américaines dans la région.

usa-info-afrique.comLa Maison Blanche a également annoncé la tenue en août prochain du premier forum d’affaires américano-africain en  vue «de renforcer les liens commerciaux et financiers» avec le continent. Ce forum auquel devraient participer des dizaines de chefs d’entreprises américaines aura lieu à la veille du sommet Etats-Unis-Afrique qui sera marqué par la présence d’une cinquantaine de dirigeants africains.

Les Etats-Unis s’apprêtent, par ailleurs, à renouveler un accord commercial préférentiel d’une durée de 13 ans avec les pays africains, qui expire en 2015. Il s’agit du programme AGOA (Africa Growth and Opportunity Act), un régime de préférences commerciales accordé par les États-Unis aux pays africains. Instaurée par le Congrès américain en 2000, ce programme exempte de droits de douane plus de 70% des produits en provenance d’Afrique subsaharienne. «Nous considérons désormais l’Afrique comme étant une véritable terre d’opportunités», résume un haut fonctionnaire américain, cité par le quotidien britannique Financial Times le 28 mai.

Selon les observateurs, les Etats-Unis tentent désormais de rattraper son retard par rapport à la Chine sur le continent.

L’empire du Milieu a noué au cours de la dernière décennie des relations économiques étroites avec le continent en y investissant des dizaines des milliards de dollars et en débloquant d’importants appuis financiers au profit des pays africains.

Les échanges commerciaux entre les Etats Unis et l’Afrique ont doublé en plus d’une décennie passant d’environ 50 milliards de dollars en 2000 à 110 milliards en 2013. Sur la même période, le commerce sino-africain a connu, quant à lui, une croissance fulgurante, passant de 10 milliards de dollars en 2000 à plus de 200 milliards l’an passé, faisant de la Chine le premier partenaire commercial de l’Afrique.

D’autres pays émergents tels que l’Inde, la Turquie, la Malaisie et le Brésil ont aussi massivement investi sur le continent alors que les pays occidentaux tentent, pour leur part, de se faire une place sous le soleil de l’Afrique.

Selon les prévisions du Fonds monétaire international, l’Afrique subsaharienne devrait enregistrer une croissance économique de 5,4%  en 2014, ce qui en fera la deuxième plus importante région en termes de croissance après l’Asie.

Avec Agence Ecofin

Accès à l’eau: les pays d’Afrique qui disposent de l’eau sans pouvoir la consommer

eau en afrique

Certaines populations vivent dans les pays disposant des plus grandes réserves d’eau du continent Africain, mais ne peuvent ni la consommer ni en disposer sans danger…

 

Depuis lundi se tient à Dakar la semaine africaine de l’eau avec des responsables de sociétés de distribution d’eau et des officiels en provenance des 54 pays du continent.

Dans les faits, la majorité des pays africains sont confrontés à un problème d’accès à l’eau potable.

eau en afriqueIl en est ainsi de la République démocratique du Congo, pourtant considérée comme l’un des plus grands réservoirs d’eau sur le continent africain.

Les habitants de Kinshasa par exemple connaissent de sérieux problèmes d’approvisionnement en eau potable.

La ville de Goma dans l’est du pays vit une grave pénurie d’eau potable.

Plusieurs quartiers dans la ville de Goma sont privés d’eau depuis des semaines.

Certains « Gomatraciens » (les habitants de Goma) sont obligés de traverser la frontière pour aller chercher de l’eau au Rwanda voisin, de nombreux autres s’approvisionnent dans le lac Kivu, se procurant une eau impropre à la consommation.

Il faut ajouter à cela l’insécurité à laquelle font face ceux qui doivent aller chercher l’eau du lac, surtout dans la nuit.

Face à cette situation, la coordination de la société civile urbaine de Goma a lancé un appel aux autorités et a initié une pétition pour l’accès à l’eau potable.

La régie de distribution d’eau (REGIDESO) parle d’un déficit en énergie électrique qui ne lui permet pas de desservir toute la population.

Thierry Barbaut

Soudan: la condamnée à mort a accouché en prison

L’horreur au Soudan, une femme accouche en prison d’une petite fille

Une femme victime de viol.Mise à jour:

La condamnée à mort pourrait être libérée dans les prochains jours selon l’AFP.

Une jeune femme chrétienne condamnée au Soudan à la peine de mort par pendaison pour apostasie a accouché en prison, a indiqué aujourd’hui un diplomate occidental.

«Elle a donné naissance à une fille aujourd’hui», a indiqué ce diplomate au sujet de Meriam Yahia Ibrahim Ishag, 27 ans, née d’un père musulman et condamnée à la mi-mai en vertu de la loi islamique en vigueur au Soudan depuis 1983 et qui interdit les conversions sous peine de mort.

«La mère et l’enfant semblent bien se porter», a précisé le diplomate sous couvert de l’anonymat. «Il est cruel de se retrouver dans une telle situation», a-t-il ajouté.

Le cas de la jeune femme avait suscité l’indignation après sa condamnation à mort le 15 mai par un tribunal de Khartoum.

Thierry Barbaut avec AFP

Niger: Orange lance un incubateur de PME

L’opérateur télécoms français Orange a annoncé, le 26 mai, que sa filiale nigérienne et ses partenaires locaux ont contribué à la création du Centre Incubateur des PME au Niger (CIPMEN) pour favoriser l’émergence d’entreprises innovantes au Niger.

orange-afrique« Le CIPMEN a été conçu pour accompagner les petites et très petites entreprises, depuis leur démarrage jusqu’à ce qu’elles atteignent un niveau de maturité et de rentabilité satisfaisant pour être autonomes et pérennes », a précisé Orange, indiquant que « l’incubateur accueillera des entreprises travaillant dans des secteurs d’avenir de l’économie tels que les TIC, les énergies renouvelables et l’environnement ».

Cette structure a pour vocation d’aider les PME innovantes à se développer sur un marché où trop peu d’entre elles voient le jour entre le secteur informel et les entreprises à portée nationale ou internationale.

Orange a déjà contribué à la création et au soutien de l’incubateur CTIC à Dakar et Ebène à l’Ile Maurice.

Dans les pays d’Afrique subsaharienne, 85% des PME ne survivent pas à la 2ème année d’activité, tandis que les entreprises qui suivent un processus d’incubation affichent un taux de survie de plus de 80% après 5 années d’activité.

Financement de l’Afrique: l’AFD à financé 2,8 milliards d’euros de développement en Afrique

Agence Française de Développement

L’Agence française de développement (AFD) a consacré 37 % de ses financements à l’Afrique subsaharienne en 2013, soit un montant de 2,8 milliards d’euros, selon le bilan annuel de l’institution publié le 26 mai. «L’Afrique subsaharienne demeure la zone d’intervention prioritaire de l’institution» et «les financements qui lui sont accordés n’ont jamais été aussi importants», indique ce rapport.

L’Afrique subsaharienne est également le continent qui a le plus bénéficié de l’aide budgétaire française (dons et bonifications de prêts), concentrant 81% du total pour un montant de 976 millions d’euros.

Agence Française de DéveloppementLes projets de formation, de développement urbain, de préservation des ressources naturelles ou encore de développement rural ont été les principaux axes d’intervention de l’institution en Afrique subsaharienne.

Les autres zones d’intervention de l’AFD sont l’Asie, l’Amérique latine, et la Méditerranée -Moyen-Orient.

Pivot de la politique française de coopération, l’AFD a engagé en 2013 un volume de 7,8 milliards d’euros de financements.  Au total, les engagements de l’AFD, essentiellement des prêts, ont progressé en 2013 de 8% par rapport à l’année précédente. «Un niveau historique  au service d’une mondialisation plus juste et mieux maîtrisée», selon Anne Paugam, directrice générale de l’institution.

Les financements servis en 2013 par l’AFD aux Etats et au secteur privé ont permis, selon l’institution, à 35 millions de passagers supplémentaires d’emprunter des moyens de transport collectifs, à 1,5 million de personnes supplémentaires d’accéder à une source pérenne d’eau potable et à quelque 450 000 enfants de plus d’accéder à l’éducation.

La présidente du Malawi Joyce Banda annule les élections

Annulation des élections au Malawi

joyce-banda-malawiLa présidente du Malawi, Joyce Banda, a annoncé aujourd’hui l’annulation de l’élection présidentielle, en passe d’être gagnée par son principal rival Peter Mutharika, en invoquant de « graves irrégularités ».

Joyce Banda a déclaré à la radio que le scrutin du 20 mai était « nul et non avenu », quelques heures après l’annonce par la commission électorale qu’elle était sérieusement distancée, selon des résultats partiels portant sur plus de 30% des suffrages, avec 23% des voix pour elle contre 42% à Peter Mutharika, frère du président Bingu wa Mutharika au pouvoir de 2004 à 2012.

Les jeunes Africains sont optimistes

Près de 90% des jeunes Africains se disent optimistes pour leur avenir, selon une enquête d’opinion menée dans 42 pays du continent africain, révélée lors d’un forum économique qui s’est ouvert aujourd’hui à Libreville.

Cette enquête a été menée en ligne auprès de 5.000 jeunes – dont 85% ont entre 16 et 26 ans – sur la base d’un questionnaire portant notamment sur l’éducation, l’emploi, et entrepreneuriat.
Optimistes, 89% des jeunes ayant répondu au questionnaire « pensent que leur niveau de vie sera meilleur que celui de leur parents », selon les résultats publiés.

En revanche, l’enquête révèle leur préoccupation pour le chômage, première cause d’inquiétude (30%), suivie par le coût de la vie (17%).

jeunes-africains-optimistesDans le même ordre d’idées, plus de 50% disent avoir rencontré des « difficultés » voire de « grandes difficultés » pour accéder au marché du travail. L’entrepreneuriat attire les trois quart des jeunes interrogés, qui disent « avoir envie de monter leur propre affaire ». Mais 56% des entrepreneurs ayant participé à l’enquête évoquent des difficultés pour accéder aux financements lorsqu’ils se lancent. La plupart affirment même avoir fait appel à des circuits informels – famille, amis, épargne personnelle – pour constituer un capital de départ.

L’enquête a été révélée lors de l’ouverture à Libreville de la troisième édition du New York forum Africa, rassemblant plusieurs centaines de personnalités issues des milieux économiques, universitaires et artistiques sur le thème de l’avenir du continent africain. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius participait au forum organisé par le président gabonais Ali Bongo Ondimba, en présence de ses homologues du Rwanda, Paul Kagame et de Centrafrique, Catherine Samba-Panza.

Electricité: un demi-milliard d’Africains ne disposent pas d’accès à l’énergie électrique

Quelque 589 millions d’habitants d’Afrique subsaharienne sont privés d’électricité, ont souligné des experts du continent réunis le 19 mai à Abidjan à l’occasion du premier forum africain sur le réseau électrique intelligent (Smart Grid).

 

ampoule« Sur 1,2 milliard de personnes dans le monde (sans accès à l’électricité, NDLR), 589 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité en 2014 », a affirmé  le directeur général de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), Dominique Kakou. Selon lui, le nombre de personnes sans électricité en 2030 se situera «entre 730 et 880 millions dans le monde, dont la plupart en Afrique subsaharienne».

Pour améliorer le taux d’électrification, l’une des solutions envisagées, outre la construction d’infrastructures, est l’ Africa Smart Grid ou «réseau électrique africain intelligent», un outil informatique assurant «l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité à tout instant».

«L’exploitation de ce réseau intelligent permettra de surmonter les obstacles au développement du secteur de l’énergie en Afrique et en Côte d’Ivoire  en fournissant de l’électricité efficace et économiquement viable», a souligné le ministre ivoirien du Pétrole et de l’énergie, Adama Toungara.

Selon des chiffres officiels, 1,1 des 4 millions de ménages ivoiriens recensés disposent d’un abonnement électrique, soit 26%, un taux très faible pour un pays exportateur d’électricité.

La CIE va investir 100 milliards de francs CFA (environ 152 millions d’euros) à partir de fin 2014 pour relier gratuitement les habitants au réseau. L’objectif est de doubler d’ici 2017 le nombre d’abonnés. «Le coût du branchement – entre 80 000 et 120 000 FCFA (de 120 euros à 183 euros) – constitue un frein», a estimé Dominique Kakou.

La CIE est devenue en deux décennies un leader africain du secteur, faisant de la Côte d’Ivoire un exportateur d’électricité, notamment vers le Ghana, le Togo, le Bénin, le Burkina Faso et le Mali.

Cannes 2014: Tumbuktu combat le djihadisme au cinéma

On a découvert «Timbuktu» (« Le chagrin des oiseaux»), le cinquième long métrage du réalisateur mauritanien, Abderrahmane Sissako, qui avait signé auparavant «Bamako», en séance spéciale en 2006, et fut l’un des membres du jury du Festival l’année suivante.

Le scénario de ce film à la fois tragique, poétique et poignant, est inspiré de faits réels. Tombouctou, au Mali, surnommée «la perle du désert» a été occupé pendant près d’un an en 2012 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Ansar Dine (Défenseurs de l’Islam), qui ont laissé de profondes cicatrices — amputations, coups de fouet aux couples «illégitimes», aux fumeurs, brimades et humiliations — avant d’être délogés par les forces françaises début 2013 avec l »opération Serval. Sissako situe l’action de son film non loin de Tombouctou, tombé sous la coupe des jihadistes.

VIDEO. «Timbuktu» lance la compétition officielle

Des jihadistes aux règles absurdes

timbuktuKidane, sa femme Satima et leurs deux petits enfants Toya et Issan, vivent paisiblement sous une tente, nichés dans les dunes. Mais un événement tragique va les forcer à subir l’islam intransigeant de ces étrangers sans pitié. Leur destin bascule quand un pêcheur voisin tue une des vaches de la famille. Kidane, en colère, commet l’irréparable et tombe entre les mains des jihadistes.

Le réalisateur filme parallèlement les rues couleur ocre de Tombouctou, baignées de la lumière du désert, où des jihadistes armés d’AK-47 et parlant l’arabe font régner la terreur. Ils interdisent de fumer des cigarettes, d’écouter de la musique, de jouer au football, de porter des gants, des chaussettes. Le voile est obligatoires pour les femmes et il y a des mariages forcés.

Le choc est rude pour les habitants, de bons musulmans vivant jusque là en paix. D’autant que les nouvelles règles édictées par ces hommes parlant l’arabe frôlent souvent l’absurde. «Comment veux-tu que j’arrose mes poissons si je porte des gants ? », s’exaspère une commerçante pas impressionnée. D’autres jidahistes, qui parlent entre eux de Zidane et Messi avec passion, condamnent quelques heures plus tard un jeune homme à 20 coups de fouet pour avoir joué au football. Pour les offenses jugées plus graves, c’est la mort.

VIDEO. En direct de la Croisette : Timbuktu, déjà Palme d’or !

Un scénario inspiré de faits rééls

Un fait divers survenu au Mali a poussé Sissako à écrire «Timbuktu», tourné dans la ville-oasis mauritanienne de Oualata, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, et sécurisée en cas d’attaque terroriste. Lors de sa conférence de presse, entouré de tous ses acteurs et actrices, le réalisateur a expliqué que «l’élément déclencheur a été la lapidation d’un couple non marié, père de deux enfants, dans le village de Aguelhok, au nord du Mali». Et il a ajouté : « On n’en a pas parlé, alors que quand un nouveau téléphone sort, la presse le filme. On devient indifférent à l’horreur si on ne fait pas attention».

Autre temps fort de cette conférence de presse : Abderrahmane Sissako a dû s’interrompre un instant, tête entre les mains, voix cassée par l’émotion. «Je pleure à la place de ceux qui ont vécu cette réelle souffrance», s’est-il justifié. «Le vrai courage, c’est ceux qui ont vécu un combat silencieux. Tombouctou n’a pas été libéré par Serval. La vraie libération, c’est ceux qui chantaient au quotidien dans leur tête une musique qu’on leur avait interdite, ceux qui jouaient au foot sans ballon.»

La veille, «Timbuktu»,produit par Sylvie Pialat, la veuve du réalisateur de «A nos amours» et de «Sous le soleil de Satan» ( «L’inconnu du lac» d’Alain Guiraudie, c’était elle l’an dernier) avait été applaudi chaleureusement par les journalistes. Pour eux, ce film coup de poing sur l’extrémisme religieux qui se développe en Afrique avait de bonnes chances de figurer au palmarés de ce 67e Festival de Cannes. Et si l’Afrique décrochait sa première Palme d’or… Ce jeudi, lors de sa projection à 23 h 30, on pouvait s’attendre à ce que les festivaliers applaudissent à leur tour ce formidable «Timbuktu».

Centrafrique: le FMI débloque une aide d’urgence

fmi centrafrique

Le Fonds monétaire international (FMI) a débloqué jeudi une aide d’urgence de près de 13 millions de dollars en faveur de la République centrafricaine (RCA).

 

« Cette assistance financière du FMI aidera les autorités de transition de la RCA à mettre en œuvre un ensemble de politiques économiques et structurelles, ainsi que des mesures visant à rétablir progressivement la stabilité macroéconomique et à renforcer les capacités de l’État » , précise le FMI dans un communiqué.

fmi centrafriqueCes fonds permettront également aux autorités centrafricaines d’ouvrir des discussions avec les partenaires de développement en vue d’obtenir un surcroît d’aide. Naoyuki Shinohara, Directeur général adjoint du FMI, a rappelé que « la crise politique et sécuritaire qui a suivi la prise du pouvoir par une coalition rebelle en mars 2013 a provoqué un effondrement de l’économie en RCA et aggravé une situation déjà fragile. Les nouvelles autorités de transition ont la ferme volonté de rétablir la sécurité, mobiliser une aide humanitaire, raviver l’activité économique et reconstruire les institutions démocratiques, mais elles se heurtent à des difficultés redoutables ».

D’où l’urgence pour les instances de Breton Woods d’accorder dans les plus brefs délais un appui à la RCA. « Le FMI continuera de jouer un rôle clé en coordonnant les initiatives internationales pour apporter au pays l’aide financière et l’assistance technique dont il a tant besoin », a poursuivi M. Shinohara.

Avec notre correspondant de Bangui

Boko Haram: Nouvelle attaque d’étrangers avec enlèvements visant des Chinois au Cameroun, 1 mort et 10 disparus

Un Chinois a été tué et dix autres sont portés disparus après une attaque perpétrée dans la nuit du 16 au 17 mai, dans leur camp situé au nord du Cameroun.

Boko Haram n’a sans doute pas apprécié le fait que la Chine ait proposé son soutien au gouvernement nigérian pour retrouver les lycéennes enlevées.

boko-haram-chinois-enleves-camerounC’est ce que laisse penser cette attaque perpétrée dans la nuit de vendredi à samedi, au nord du Cameroun où un Chinois a été tué et dix autres probablement été kidnappés par les islamistes nigérians de Boko Haram.

Au moment se tient un sommet sur la sécurité au Nigeria, visant à impulser la lutte contre Boko Haram, les islamistes font encore parler d’eux en tuant un Chinois, alors que dix autres sont portés disparus. La nébuleuse poursuit ainsi sa voie, sans inquiétude. En outre, elle étend ses tentacules, car, elle s’attaque désormais aux fils de la Chine.

A Paris, le débat prendra une autre tournure, alors qu’il devait se cristalliser sur les agissements de Boko Haram au Nigeria, avec notamment l’enlèvement de plus de 200 lycéennes, le 14 avril dernier. La Chine sera forcément au coeur de ce sommet de Paris.

 

François Hollande: Boko Haram à des liens avec Al Quaida

François Hollande a affirmé aujourd’hui lors d’un mini-sommet africain sur la sécurité régionale que le groupe islamiste Boko Haram était devenu « une menace pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest et maintenant pour l’Afrique centrale avec des liens établis avec Aqmi et d’autres organisations terroristes ».

hollande-sommet-afrique« Nous connaissons la menace », a dit Hollande en mentionnant que l’Europe était une cible.

Le président français réunissait les chefs d’Etat du Nigeria, du Niger, du Cameroun, du Tchad et du Bénin un mois après l’enlèvement de plus de 200 lycéennes par Boko Haram au Nigéria. Les Etats-Unis, la Grande Bretagne et l’Union européenne ont aussi été conviés à ce sommet.

François Hollande a également appelé à mettre en oeuvre un « plan global » visant « à échanger les informations, à coordonner les actions, à controler les frontières ».

Boko Haram « doit être vaincu par les pays de la région avec notre soutien », avait déclaré avant l’ouverture du sommet le chef de la diplomatie britannique William Hague.

Tourisme & Hôtels: Cap sur l’Afrique pour le groupe Carlson Rezidor

La chaîne hôtelière Carlson Rezidor parie désormais sur l’Afrique.

Le groupe, qui a annoncé récemment l’ouverture des hôtels Radisson Blu Mammy Yoko, le premier cinq étoiles de Sierra Leone, le Radisson Blu Nairobi et le Radisson Blu Kigali,  dispose d’un pipeline de 30 hôtels et 6 300 chambres en cours de développement sur le continent. «Nous avons pour objectif de faire de Radisson Blu la principale enseigne haut de gamme de la région africaine et de poursuivre la croissance de Park Inn by Radisson sur nos marchés prioritaires», a déclaré Elie Younes, vice-président et directeur du développement du groupe, cité par le portail spécialisé Hospitality On.

carlson-rezidor«L’Afrique offre d’excellentes opportunités de développement de par ses ressources naturelles et sa main d’œuvre, l’amélioration des infrastructures, et l’expansion de la classe moyenne. Néanmoins, ce continent souffre encore d’un déséquilibre entre l’offre et la demande en termes d’hôtels de renommée internationale, et nous voulons changer cela», a précisé, de son côté, le PDG de Rezidor, la filiale cotée du groupe qui gère les enseignes Radisson Blu et Park Inn by Radisson en Europe, au Moyen-Orient et Afrique (EMEA).

Et d’ajouter : «Il ne s’agit pas seulement d’augmenter le nombre d’hôtels. Nous visons à être un employeur de premier plan dans la région. En créant de nouveaux emplois pour les acteurs locaux et en aidant ainsi les communautés des régions où nous sommes implantés, nous pouvons vraiment faire la différence».

Carlson Rezidor dispose déjà d’un portefeuille de 24 hôtels et 5800 chambres en opération en Afrique. Le groupe basé à Minneapolis, aux Etats-Unis, gère plus de 1300 hôtels dans plus 100 pays à travers le monde et emploie 88 000 personnes. Les marques phares du groupe comprennent Radisson Hotels, Radisson Blu, Country Inns & Suites et Park Inns.

La musique rwandaise : miroir de tout un peuple

La musique rwandaise n’est pas une musique comme une autre.

Elle est capable du pire et du meilleur, peut-on penser !

Cette musique dont on parle peu, a été pourtant active, depuis très longtemps, dans la vie sociopolitique du pays.

La musique rwandaise n’a pas été épargnée, en revanche, par le génocide et les massacres des années 94, elle a payé un très lourd tribut !  Les grandes personnalités musicales, tutsi et hutu tuées en ces périodes noires, restent gravées dans la mémoire des rwandais. Pourra-t-on oublier le chanteur Cyprien Rugamba avec son groupe « Amasimbi n’amakombe » ? Les chanteurs/guitaristes Rodrigue Karemera,  André Sebanani, Loti Bizimana et d’autres encore s’effaceront-ils de la mémoire des rwandais?

rwanda-danse-afriqueCes périodes tragiques ont latéralement détruit tous les groupes musicaux appelés à l’époque « Orchestres ».  Ces derniers sillonnaient le pays pour donner des concerts à des populations, même situées dans les contrées les plus difficilement accessibles. C’était, à l’époque, une vraie rencontre entre la musique et le peuple. Là aussi, les grands noms restent des monuments de l’histoire musicale du Rwanda. Les orchestres Impala, abamararungu, Nyampinga, Les citadins, et beaucoup d’autres  n’ont pas pu relever la tête après ces drames.

En parallèle avec cette musique plutôt moderne, la  musique rwandaise est aussi riche de la chanson traditionnelle. Cette dernière s’accompagne des instruments fabriqués par les rwandais (ingoma : tambours, iningiri : sorte de violon monocorde, Umuduri : arc musical, inanga : cithare sur cuvette, etc.).  Pour plus d’information sur les instruments traditionnels, lire Les instruments de musique du Rwanda: étude ethnomusicologique,  par Jos Gansemans).

 

Musique rwandaise, espace d’expression libre ?

Dans un pays où la liberté d’expression a été mise en mal depuis très longtemps, seuls les artistes parviennent à faire passer leur message, au travers de leurs styles qui échappent subrepticement à la surveillance des politiques.

Les artistes rwandais en particulier les musiciens, savent manier le langage dans une symbolisation très imagée. Ce maniement de la pensée et de la langue n’est pas que propre aux artistes. Tous les rwandais ont appris, suite aux souffrances de leur histoire, à s’en servir tant dans le bien que dans le mal ! Cette façon d’être, de penser, d’agir  et de s’exprimer  propre aux  rwandais rend plus difficile l’accès à la mentalité rwandaise. De là, les rwandais ne cessent de répéter à juste titre que la communauté internationale n’a, jusque-là, rien compris de l’énigme rwandaise.

rwanda-musiqueDans une chanson « Ikantarange » : le très-lointain (dans l’espace), Loti Bizimana se sert de la symbolisation pour véhiculer son message s’insurgeant contre l’injustice dans les années 1990. Le chanteur s’adresse donc à ce personnage imaginaire « ikantarange ». Celui-ci est en effet un lieu symbolique où une catégorie de gens  vit dans l’abondance alors que d’autres en face, sont dans la misère et dans la souffrance. Il termine sa chanson par  cette phrase que l’on traduirait approximativement en français : personne ne maîtrise l’avenir, tout peut basculer d’un jour à l’autre : « Dore ko byinshi by’ubu buzima ntawe ubizi, bucyanayandi ni umwana w’umunyarwanda ». Le pouvoir politique de l’époque saisissait-il sur le vif le contenu et le sens de cette chanson ? S’était-il senti concerné ?

Une musique pédagogique et  préventive

Cyprien Rugamba, un autre chanteur très populaire, poète et historien de formation est talentueux dans l’usage du langage imagé. Au-delà de la symbolique, c’est surtout le message pédagogique véhiculé par ses chansons qui retient l’attention.  Dans la fable chantée « agaca : épervier », l’auteur intrigue par la mise en scène des volailles, des rapaces et des êtres humains (rwandais). Cette composition date aussi des années 90, la période où l’avenir du Rwanda présageait de mauvais augures. La leçon qui en découle sera toujours d’actualité. Il le dit en ces termes :

Jya wihisha ushyire kera ngo urusha abandi ubwenge        Tu te caches (derrière tes mauvais actes) et tu crois

                                                                                               que tu es le plus habile de tous,

Ukomeze wice abantu mu mayeri                                     Tu continues à tuer discrètement (tes compatriotes)

Umunsi utabikeka uzakacirwa                                         Le jour viendra où tu seras traqué

Nugira ngo urahunga bibe iby’ubusa                              Tu auras tenté d’échapper mais en vain.

Jya wirinda iby’abandi                                                      Désormais,  évite le bien d’autrui

Itegeko urigire intwaro urikurikire cyane winumire.      Que la loi devienne ton arme,  pour le reste tu seras bien tranquille. 

La culture rwandaise  vue dans son univers pluridimensionnel  n’a pas échappé à la création musicale. L’unité linguistique (kinyarwanda langue unique de tous les rwandais) inspire beaucoup de musiciens qui la considèrent, à tort ou à raison, comme élément de cohésion sociale. Hélas, elle n’pas toujours joué son rôle. Elle a participé, à bien des égards, à la dislocation de cette unité, au point de penser que le plurilinguisme aurait pu mieux gérer le conflit rwandais.

D’autres groupes et individus ont chanté certaines valeurs notamment « les salutations en kinyarwanda », une des particularités identitaires des rwandais. Mboneye Eulade dans sa composition « Indamutso : salutations », chante presque intégralement les diverses formules de salutations existant dans la culture rwandaise. Il interpelle les  jeunes pour mieux  garder ce patrimoine intergénérationnel. On doit veiller à ce qu’il ne soit envahi ou supplanté par des cultures intrusives. Quelques unes des ses salutations en rwandais :

– Muraho/muraho namwe/yego :    – Vous êtes vivants ? Réplique : Renvoie à la  même formule  « -Vous êtes    vivants vous aussi » ou   simplement répondre  « oui »

– Gira son na nyoko                                           – Aies ton père et ta mère

– Gira abana, gira  umugabo/umugore           – Aies les enfants, Aies un mari/ aies une femme (des vœux pour fonder une famille)

– (Gira Imana y’i Rwanda)                              – Aies le dieu du Rwanda

– Amashyo / – Amashongore                            – Aies beaucoup de troupeaux de vaches,  Réplique : – Surtout les femelles

– Mwabonye Imana icyingura                        – Avez-vous vu Dieu ouvrir  (la porte ?) ?

– Murare aharyana                                            – Dormez dans un lieu qui vous démange (ceci signifie que pendant le sommeil, il faut être capable de réagir  contre les bestioles qui vous piquent dans le lit. Etre capable de se mouvoir pendant le sommeil. Par cette salutation, on vous souhaite de se maintenir en vie au cours de ce passage inconscient proche de la mort)

La musique rwandaise joue également un très grand rôle dans la vie du citoyen ordinaire. Elle critique certains travers et abus qui relèvent du quotidien, notamment  le manque d’hygiène, les dépenses démesurées, la paresse, l’exode rural, le célibat sans fin, etc.

rwanda-danseusesAprès 1994, un autre type de musique est née notamment à travers la chanson. La forme et les thèmes ne sont plus les mêmes. De nouveaux musiciens s’installent.  Le thème de la douleur et de la tristesse  est très présent  chez  certains (Nyiranyamibwa), celui de la victoire du FPR prédomine chez d’autres (Muyango). En tout cas, ces deux thèmes ont archidominé le premier quinquennat. Cette période a été suivie d’une certaine mutation thématique. A partir des années 2000, un certain nombre d’artistes évoquent, avec un certain recul, des thèmes de la réconciliation, de la vie des rescapées, de la vie dans les prisons, etc. Alexandre Kagambage chante, à titre d’exemple, « Ikiremwamuntu nicyubahwe :(Que les droits  humains soient respectés). Cette chanson reprend sans détours  les principes fondamentaux des droits humains. Certains  passages retiennent plus particulièrement l’attention :

  • « Nta guhanwa udahamwa icyaha, nta guhezwa mu buroko nta cyo ushinjwa (La justice ne doit pas condamner sans preuve, on doit éviter de garder en prison un innocent)
  • Utotezwa ahabwe uburenganzira bwo guhungira aho ashaka… (une personne victime de menaces devrait bénéficier du droit d’asile dans un pays de son choix…)
  • Ntawe ugomba guhezwa cyangwa abuzwe kuyoboka amadini n’amashyaka iyo bidahungabanya umutekano (Personne ne doit être victime du choix de sa religion ou de son parti politique lorsque ces derniers ne troublent pas l’ordre public) …

Les artistes Masabo Nyangezi, Jean Baptiste Byumvuhore, Kizito Mihigo, et d’   autres encore lancent un appel sans  précédent pour  une réconciliation à part entière. Outre les rwandais qui ont été tués dans le génocide des tutsi, ces artistes (hutu et tutsi) semblent dire, dans certaines de leurs chansons, qu’il existe d’autres rwandais tués dans la même période  (par vengeance, morts en prison, par les maladies inhérentes à la guerre, etc.) et qu’il ne faudrait pas les oublier. Certains de leurs  titres sont  plus expressifs que d’autres, en l’occurrence Bose tubibuke (Mémoire pour tous  de Masabo),  Nanjye ga ndibuka (Et  moi aussi  je peux avoir ce droit de mémoire de Jean Baptiste Byumvuhore)  et  tout récemment Igisobanuro cy’urupfu (explication de la mort de Kizito Mihigo).

De la commende à la pression politique :

Un art aussi populaire ne peut échapper, au Rwanda en tout cas, aux commendes et à l’instrumentalisation des pouvoirs politiques. Quand ces derniers ne parviennent pas à ce genre de manœuvres, ils passent à l’échelon supérieur, celui des menaces. Avant 1994, certains artistes ont été censurés, mis en prison, séquestrés et parfois tuées sous prétexte interprétatif que telle ou telle chanson prétend soutenir l’ennemie (le FPR à l’époque). D’autres musiciens  ont été la cible de la commende ou de la menace et ont cédé vaille que vaille à l’instrumentalisation. Ils ont tour à tour chanté les personnages politiques en déroute.  Ils ont de temps en autre venté les mérites des  pouvoirs défaillants ou  simplement ont soutenu, par le chant, les politiques qui conduisaient clairement à l’échec.

La question majeure est de savoir,  dans un contexte actuel, si ce passé récent aura donné un certain nombre de leçons aux artistes et aux pouvoirs actuels et futurs. L’avenir le dira certainement. En tout état de cause, la musique et les musiciens rwandais sont la richesse nationale à préserver, eu égard à leur rôle dans une société déchirée par les conflits cycliques.

Bref, on ne saurait prétendre, par ces quelques lignes, avoir tout dit sur la musique rwandaise (ancienne et moderne). Il s’agit simplement d’un avant-goût qui permettra, au fil du temps, d’exploiter cette sublime richesse culturelle.

Une chose est sûre, autant les rwandais écoutent leur musique, autant celle-ci semble à son tour  les écouter  et prendre parfois de l’avance sur eux. C’est une musique capable d’anticiper et d’éclairer mais aussi une musique susceptible de tomber dans les errements, surtout quand elle est manipulée par les mains et les esprits dépourvus de toute dextérité artistique.

Par Faustin Kabanza pour Info Afrique

AFRIKArchi organise une conférence le 27 mai 2014 à l’Ecole d’Architecture de Paris La Villette

Avec l’objectif de stimuler la réflexion et autour des enjeux de l’architecture et de l’urbanisme en Afrique, l’association AFRIKArchi organise une Conférence portant sur la thématique « Quels usages pour les matériaux locaux en Afrique ? ».

Celle-ci aura lieu le : Mardi 27 mai 2014 à partir de 18h30 à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris La Villette – Amphi 302 | 144 avenue de Flandre – 75019 PARIS (Métro Corentin Cariou).

AFRIKonférence-#3Alors qu’en Occident comme dans le reste du monde, se pose la question de la transition énergétique, l’enjeu de la durabilité des matériaux dans la construction est prépondérante. En Afrique, nombre de constructions sont aujourd’hui réalisées avec des produits d’importation, occultant le bénéfice potentiel – social, économique, culturel et environnemental – de l’utilisation des matériaux locaux.

Des architectes s’emparent toutefois de cette question et réalisent des projets ou des interventions en ce sens.

Mais ces opérations répondent-t-elles réellement aux besoins des populations ?

Pourquoi l’usage de ces matériaux n’est-t-il pas généralisé ?

Qu’appelle-t-on « Matériau local » ?

Quels enjeux pour le développement urbain et architectural de l’Afrique ?

Nous proposons donc de susciter le débat à travers l’intervention de plusieurs intervenants, experts et professionnels.

le site AfriKarchi

Centrafrique: la journaliste Camille Lepage assassinée près de Bouar

Une jeune photojournaliste française de 26 ans, Camille Lepage, a été assassinée en République centrafricaine, annonce ce soir l’Elysée.

Camille Lepage
Camille Lepage

« La dépouille mortelle de Mme Lepage a été trouvée lors d’une patrouille de la force Sangaris, à l’occasion d’un contrôle effectué sur un véhicule conduit par des éléments anti-balaka, dans la région de Bouar », indique la présidence française.

Le chef de l’Etat François Hollande assure que « tous les moyens nécessaires seront mis en oeuvre pour faire la lumière sur les circonstances de cet assassinat et retrouver les meurtriers de notre compatriote. »

Le chef de l’Etat a demandé « l’envoi immédiat sur le site du drame d’une équipe française et de la police de la force africaine déployée en RCA ».

«Elle n’avait qu’une envie: c’était de témoigner sur des populations dont on ne parlait pas et qui étaient en danger» a réagi sa mère sur RTL, ajoutant que sa fille avait aussi travaillé au Sud-Soudan, avant de partir pour la Centrafrique. «Elle n’avait pas peur, elle avait la joie de vivre, elle était passionnée par ce qu’elle faisait», a ajouté sa mère.

Ses photographies avaient été publiées dans le New York Times, The Guardian, Le Monde, Libération, Le Parisien ou encore Le Nouvel Observateur,indique le site du quotidien Ouest France . Camille Lepage, originaire d’Angers, était représentée par le studio Hans Lucas. «C’est quelqu’un qui venait de l’écrit avant de faire de la photo. Ce n’était pas du tout une tête brûlée. Elle savait exactement ce qu’elle faisait», a assuré Virginie Terrasse, cofondatrice du studio.

Qui était Camille Lepage

«Je ne peux pas accepter que des tragédies humaines soient tues simplement parce que personne ne peut faire d’argent grâce à elles», déclarait en octobre au site de photographie PetaPixel la photojournaliste Camille Lepage, tuée alors qu’elle effectuait un reportage en Centrafrique. La jeune femme, âgée de 26 ans, était dans le pays depuis septembre 2013, avant même l’arrivée des militaires français de la force Sangaris, chargée de maintenir le calme entre les milices catholiques et musulmanes.

Originaire d’Angers, la jeune femme était diplômée de l’université de Southampton Solent, en Angleterre. Lors de ces études, elle a fait un stage dans la rédaction de Rue89. Pour l’obtenir, elle avait notamment indiqué, dans sa lettre de motivation, vouloir s’«orienter vers le journalisme indépendant avant tout […], le seul digne de ce nom». «Elle était très motivée, et l’actualité internationale l’intéressait déjà beaucoup», se souvient Pascal Riché, cofondateur du site.

«C’était une vraie vocation»

C’est seulement après ses études que Camille Lepage décide de se consacrer à la photographie. «J’ai toujours aimé la photo mais je n’avais jamais pensé le faire professionnellement avant 2011», a-t-elle déclaré à PetaPixel. Diplômée en 2012, elle part s’installer au Sud-Soudan pour couvrir la naissance de ce pays. «J’ai toujours voulu aller là où personne ne veut aller et couvrir, en profondeur, les conflits.» Sur son site internet, elle expliquait son attrait pour les populations «laissées de côté, la plupart du temps, par leur gouvernement».

«Elle n’avait qu’une envie, c’était de témoigner des populations dont on ne parlait pas et qui étaient en danger. C’est pour ça qu’elle est allée au Sud-Soudan d’abord, à Juba. Puis elle est partie en Centrafrique», a raconté sa mère sur RTL. «Elle n’avait pas peur. Elle était passionnée. Elle avait la joie de vivre. C’était une vraie vocation».

Dix-huit journalistes ont été tués depuis le début de l’année dans l’exercice de leur métier, selon Reporters sans frontières. «Nous sommes profondément choqués de cette tragique disparition d’une jeune journaliste qui faisait preuve d’un extraordinaire courage dans son travail quotidien», a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de l’ONG, cité dans un communiqué. «En décembre 2013 déjà elle nous faisait part du climat de tensions croissantes pour les journalistes en Centrafrique, a-t-il ajouté. Sa mort odieuse montre à quel point les journalistes sont exposés au danger dans leur recherche de l’information, en République centrafricaine comme sur d’autres terrains de conflit.»

Nigéria: Le gouvernement fait arrêter des femmes qui manifestent contre les enlèvements de leurs enfants

Des agents des services nigérians de sécurité d’Etat (State Security Service, SSS) ont arrêté Saratu Angus Ndirpaya et Naomi Mut’ah Nyadar.

Leur « crime » ? Avoir co-organisé des manifestations contre l’apparente passivité du gouvernement du président Goodluck Jonathan dans l’affaire des écolières enlevées.

Les deux femmes ont été arrêtées à l’issue d’une longue rencontre nocturne avec l’épouse du chef d’État, Patience Jonathan, dans la villa présidentielle située dans la capitale, Abuja.

enlevement-filles-nigeriaLes deux femmes, qui habitent actuellement à Abuja, sont originaires de la ville de Chibok, dans l’Etat de Borno, où 276 élèves de l’École secondaire publique pour filles ont été enlevées le 14 avril, manifestement par des rebelles du groupe arméBoko Haram. Elles ont pris la tête d’un cortège de centaines de femmes afin de protester contre l’inaction apparente du gouvernement nigérian suite à l’enlèvement des jeunes filles à Chibok. Alors que Saratu Angus Ndirpaya a été remise en liberté, Naomi Mut’ah Nyadar se trouve toujours en détention au commissariat de police d’Abuja.

Selon Saratu Angus Ndirpaya, Patience Jonathan a accusé les deux femmes d’être membres de Boko Haram et d’inventer l’histoire de l’enlèvement des filles afin d’embarrasser le gouvernement de son mari. Human Rights Watch a cherché à se renseigner auprès du gouvernement au sujet de cette accusation, mais n’a reçu aucune réponse.

La forte réaction des médias internationaux à l’affaire des filles enlevées, ainsi que des réseaux sociaux comme Twitter par le biais du hashtag #BringBackOurGirls, a apparemment embarrassé le gouvernement, qui accueille cette semaine à Abuja le Forum économique mondial sur l’Afrique. Le gouvernement a répondu à la pression en mettant en place un comité chargé de développer un plan d’action pour obtenir la libération des jeunes filles disparues.

Confronté à la disparition de 276 jeunes filles et aux menaces des insurgés, le gouvernement devrait arrêter les auteurs de véritables crimes, et  non deux femmes qui souhaitent simplement que les écolières enlevées puissent rentrer chez elles saines et sauves.

Avec Huma Rights Watch

Energie: Un pas de plus pour le projet d’Obama Power Africa destiné à électrifier l’Afrique

La Chambre des représentants américaine a approuvé, le 8 mai, le plan du président Barack Obama visant à installer 20 000 mégawatts de capacité énergétique en Afrique subsaharienne d’ici 2020.

Le plan de 7 milliards de dollars sur cinq ans, baptisé Power Africa, ambitionne d’assurer à au moins 50 millions d’Africains un accès à l’énergie électrique, à la fois dans des zones rurales et urbaines.

barack_obama_election_2012_afriqueAnnoncé en juin 2013, en marge de la deuxième tournée africaine du président américain, le plan Power Africa  devrait «aider les pays à développer de façon responsable des ressources récemment découvertes, construire des centrales et des lignes électriques, et élargir les solutions de mini-réseaux et de systèmes hors-réseau». Le plan concernera dans une première étape l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Liberia, le Nigeria et la Tanzanie, des pays affectés par des coupures d’électricité fréquentes, mais qui ont des objectifs ambitieux en matière de production d’électricité.

«Actuellement, près de 70% des habitants d’Afrique subsaharienne n’ont pas accès à l’électricité, un chiffre qui monte à 82% au Kenya et 92% en Ouganda », a rappelé Eliot Engel, un membre de la Chambre des représentants.  Et d’ajouter ; «Par désespoir, les gens brûlent tout ce qu’ils trouvent pour se chauffer et cuisiner: bois, plastique, déchets et autres matériaux toxiques. Ces combustibles plus polluants sont nocifs pour la santé des gens et l’environnement».

Le Sénat doit examiner le projet du président Obama prochainement. La loi requiert du gouvernement américain qu’il mette en place une stratégie et l’accompagne via les programmes d’aide américains.

Le financement serait privé, mais le gouvernement fédéral apporterait sa garantie, notamment via l’institution Overseas Private Investment Corporation. Les parlementaires voient aussi dans  l’initiative Power Africa une façon d’assurer l’accès des entreprises américaines à un marché en forte croissance, où la Chine est déjà bien implantée.

ABC Innovation, le concours pour l’entrepreneuriat à destination de l’Afrique lance son édition 2014

ABC 2014

L’African Business Club lance le concours pour l’entrepreneuriat à destination de l’Afrique 2014

ABC Innovation : Pour une Afrique qui entreprend

Raison d’être

Créé en 2009 sous l’impulsion d’entrepreneurs, ABC Innovation est un concours qui vise à promouvoir l’entrepreneuriat en Afrique ou à destination de l’Afrique. Il est complété par la Journée de l’Entrepreneuriat organisée tous les ans au mois de Juin, et propice à un moment d’échanges « productifs » entre le grand public, les candidats et nos partenaires.

Ambition

ABC 2014Ce concours a l’ambition de mettre en avant les porteurs de projets innovants du continent, qu’ils soient africains ou non, tant que leur démarche aide à son développement socio-économique. En effet, la mondialisation impacte de manière considérable les mutations de nos pays africains et oblige donc les entrepreneurs à s’adapter plus rapidement mais à surtout répondre aux problématiques locales de manière innovante.

Enjeux & défis

L’émergence de la classe moyenne africaine éduquée dans les meilleures écoles sur le continent et à l’étranger, implique des exigences fortes de qualité de vie, que l’entrepreneuriat soutient en plusieurs points : structuration de l’économie locale, innovation sociale ou technologique, création d’emplois, épargne, génération de revenus réguliers, etc…

Maintenir ce cercle vertueux constitue un défi majeur! Les dossiers de candidature sont téléchargeables sur le site Internet de l’African Business Club : http://businessclubafrica.org/ Ou par simple demande à l’adresse suivante : abcinnovation@businessclubafrica.org

Edition 2014 : du 14 janvier au 13 juin 2014

La participation au concours est ouverte à toute personne majeure (18 ans) souhaitant réaliser ou développer son projet entrepreneurial en Afrique.

Que ce projet concerne le développement durable (commerce équitable, environnement, énergie, …), la mode, le conseil (accompagnement & expertise aux entreprises) ou tout autre domaine d’activité.

Pourquoi participer?

Le concours ABC Innovation est d’abord une reconnaissance du talent des entrepreneurs intéressés par le contient africain. Il propose ainsi une forte médiatisation des projets lauréats, un accompagnement à la mise en oeuvre et une rencontre avec des investisseurs potentiels.

Les étapes clefs du concours

 14 janvier – 14 mai (minuit, GMT) : appel à projets

 31 mai : proclamation des 6 projets finalistes

 13 juin : Remise des prix lors de la Journée de l’Entrepreneuriat

Une soutenance orale aura lieu pour les 6 finalistes lors de la Journée de l’Entrepreneuriat. Au final, 2 lauréats seront désignés par le grand jury et 1 lauréat sera désigné par le public.

Les critères de sélection

  • Avoir un projet ayant une réelle valeur ajoutée pour le développement de l’Afrique
  • Présenter un dossier clair et cohérent
  • S’assurer de la viabilité de votre projet

Les dossiers de candidature sont téléchargeables sur le site Internet de l’African Business Club : http://businessclubafrica.org/ Ou par simple demande à l’adresse suivante : abcinnovation@businessclubafrica.org

Nigéria: De nombreux pays soutiennent le gouvernement afin de retrouver les jeunes filles enlevées

Le tweet de Michelle Obama pour les jeunes filles enlevées au Nigéria par Boko Haram
Le tweet de Michelle Obama pour les jeunes filles enlevées au Nigéria par Boko Haram

La communauté internationale, de façon quasi simultanée, multiplie ses offres de service pour aider le Nigeria à contrer le groupe jihadiste Boko Haram.

 

Mise à jour:

LUNDI 12 Mai:

Une vidéo de Boko Haram, obtenue aujourd’hui par l’Agence France-Presse, montre une centaine de jeunes femmes présentées comme les lycéennes nigérianes enlevées mi-avril dans le nord-est du pays.

Dans cet extrait, le chef de la secte islamiste Abubakar Shekau affirme les avoir converties à l’Islam et ajoute qu’il ne les libèrera qu’en échange de prisonniers du groupe islamiste.

Abubakar Shekau parle pendant 17 minutes dans cette vidéo, qui montre ensuite une centaine adolescentes portant un voile couvrant tout leur corps, en train de prier dans un lieu non-identifié.

SAMEDI 10 Mai: Des jeunes filles repérées en Centrafrique !

Environ 50 jeunes femmes anglophones auraient été aperçues à Birao, dans le nord de la République centrafricaine, la semaine dernière. Escortées par des hommes armés, elles auraient quitté la ville dans la nuit de dimanche à lundi.

bring back our girls info-afrique.comCertaines lycéennes nigérianes enlevées par Boko Haram ont-elles transité par le nord de la Centrafrique ?

D’après un notable local, qui s’appuie sur plusieurs témoignages d’habitants, une cinquantaine de jeunes femmes anglophones sont arrivées mercredi 30 avril à bord d’un camion à Birao, petite ville de l’extrême-nord de la Centrafrique. Une information qui reste à confirmer.

Elles étaient encadrées par des hommes lourdement armés qui parlaient aussi anglais et des membres de l’ex-rébellion de la Séléka.

Selon notre source, proche des anti-balaka, le convoi, composé de deux camions et d’un pick-up, avait auparavant été aperçu à Tiroungoulou (environ 170 kilomètres au sud-ouest de Birao) et venait peut-être du Tchad. Une information démentie dans l’après-midi par l’ambassade du Tchad à Paris.

Une maison étroitement surveillée

« À leur arrivée, certaines étaient apeurées, pleuraient et étaient violemment réprimandés en anglais », précise notre source. Les adolescentes et leurs gardiens auraient ensuite logé plusieurs jours dans une maison de Birao dont les habitants ne pouvaient approcher. Le groupe aurait quitté les lieux dans la nuit du dimanche 4 au lundi 5 mai sans laisser de traces.

 

Mercredi 7 mai, la Grande-Bretagne, la Chine, la France, les Nations unies ont emboîté le pas aux Etats-unis qui avaient déjà proposé de dépêcher une équipe au Nigeria mardi.

La menace de Boko Haram de vendre comme « esclaves » les lycéennes enlevées mi-avril à Chibok, brandie par le chef du groupe islamiste, a suscité une indignation mondiale.

Les partenaires du Nigeria vont tenter d’éviter les doublons dans l’assistance qui s’organise. L’équipe prévue par la Grande-Bretagne devrait se concentrer sur le conseil aux autorités locales. Si la mission de ces experts n’est pas précisée, le soutien occidental devrait se concentrer sur le renseignement.

Le tweet de Michelle Obama pour les jeunes filles enlevées au Nigéria par Boko Haram
Le tweet de Michelle Obama pour les jeunes filles enlevées au Nigéria par Boko Haram

L’équipe américaine, qui, elle, comprend du personnel militaire, sera sans doute plus impliquée dans la préparation d’actions de terrain pour localiser et libérer les jeunes filles. « Cet enlèvement pourrait bien mobiliser la communauté internationale tout entière contre cette organisation horrible ».

Les mots sont de Barack Obama, le président américain. Ils illustrent le changement de ton face à la récente montée en puissance du groupe Boko Haram et son dernier coup de force qui a ému le monde entier.

On sait peu de choses de l’aide promise par la Chine et la France mercredi, si ce n’est que Paris propose de mettre en commun ses renseignements ainsi que ceux d’autres pays de la région. Le président français, François Hollande a ainsi annoncé l’envoi imminent d’une équipe. L’ONU a présenté un plan pour sécuriser les écoles et protéger les populations civiles.

Cette déferlante d’offres de service intervient 48 heures après la diffusion de la vidéo du chef de Boko Haram dans laquelle Abubakar Shekau indique qu’il est prêt à vendre en esclave des fillettes de neuf ans.

Des soutiens internationaux difficiles à mettre en place

jeunes-filles-enlevees-nigeriaCe sont les citoyens nigérians, qui, indignés de l’absence de résultats des forces armées du pays, demandent depuis une dizaine de jours avec insistance au gouvernement de solliciter l’expertise de partenaires.

Fin avril, le Royaume-Uni et les Etats-unis avaient déjà proposé leur aide à Abuja qui, publiquement tout du moins, n’avait pas donné de suite à la proposition de ces pays, pourtant amis. Des pays qui ont aussi un intérêt à ce que la menace Boko Haram soit contenue. Or le groupe jihadiste, ces dernières semaines, multiplie des incursions au Cameroun mais aussi on l’a vu mercredi, au Niger.

Johnnie Carson, ancien secrétaire d’Etat américain chargé des affaires africaines, connaît bien cette région. Il espère que le gouvernement nigérian va vraiment accepter dans les faits une aide américaine refusée jusque-là à de nombreuses reprises. « Ce que nous pouvons faire pour le Nigeria, explique ce dernier, c’est de les aider à recueillir les renseignements, à mieux lier les informations, les aider à améliorer leurs techniques d’investigation, les aider dans la pratique de l’analyse des indices. Mais il est possible aussi de donner des photos satellites et des images qui peuvent être utiles. Nous avons des satellites qui passent au-dessus de cette région. […] Nous avons aussi des avions qui peuvent être utiles. »

La question d’un soutien occidental est cependant encore trop sensible. Si les Américains et les Français possèdent des bases militaires dans la région et que l’expérience de Paris et Londres dans le règlement des prises d’otage est connue, personne n’évoque pour l’instant un appui militaire direct en cas d’intervention contre les ravisseurs.

ZOOM : L’ONU présente son projet « école sûre »

L’ONU a prévu d’aider le Nigeria à améliorer la sécurité dans ses écoles. Le projet « Safe School », ou « école sûre », a été dévoilé, mercredi 7 mai, par l’envoyé spécial des Nations unies chargé de l’Education. L’ancien Premier ministre britannique Gordon Brown a lui présenté l’initiative en marge du forum économique mondial qui se tient actuellement à Abuja, la capitale du Nigeria.

Le projet « Safe School » sera d’abord testé dans cinq cents écoles du nord du Nigéria, la région la plus exposée aux attaques de Boko Haram. La priorité est d’identifier les écoles à risques. Avant le kidnapping spectaculaire à Chibok mi-avril, Boko Haram a par deux fois conduit des attaques sanglantes dans deux établissements de la région ces douze derniers mois tuant à chaque reprise des dizaines d’élèves. Il faut y mettre un terme et les Nations unies veulent aider, a déclaré Gordon Brown :

« Nous offrons notre soutien au peuple et au gouvernement du Nigeria dans toutes les initiatives qu’ils prendront afin de permettre aux filles et aux garçons du Nigeria, mais surtout aux filles, de pouvoir faire ce qui est considéré comme acquis, comme quelque chose d’ordinaire dans les autres pays, c’est-à-dire de pouvoir aller à l’école en sécurité. Et nous ferons tout notre possible pour soutenir cette initiative. »

Le projet « Safe School », a précisé Gordon Brown, prévoit de poster des gardes de sécurité et des policiers autours des écoles. Les acteurs économiques du Nigéria ont promis un premier versement de sept millions d’euros pour soutenir l’initiative.

Objectif « après 2015 »: Développement durable et pauvreté en ligne de mire pour l’OMD

Les yeux fixés sur l’après-2015, date butoir des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), Amina Mohammed a indiqué que la décision de l’ONU d’adopter le développement durable comme nouvelle priorité pour les pays pauvres et pour le reste du monde soulevait de nombreuses questions pour le continent

Mme Mohammed point de contact auprès du Secrétaire général de l’ONU en matière de développement, « En premier lieu, il y a les soupçons qui entourent le ‘’développement durable’’, notion qui permettrait à certains d’échapper à leurs engagement vis-à-vis de l’Afrique, explique-t-elle. Il y aussi la question de savoir si la pauvreté restera au centre des préoccupations, » comme c’était le cas avec les OMD.

Amina-MohammedLa pauvreté reste une question centrale pour l’Afrique, plus que pour toute autre région du monde, même si l’Afrique sort de l’ère des OMD dans une meilleure position qu’au début. Les économies africaines ont bénéficié d’une croissance régulière depuis l’an 2000 et les économistes de l’ONU estiment que la croissance moyenne en Afrique en 2014 et 2015 sera supérieure à celle du reste du monde, Chine exceptée.

Le continent a sans doute mieux traversé les crises financières du nouveau siècle que d’autres et les investisseurs attachent de l’importance aux consommateurs africains autant qu’aux ressources naturelles de la région. Les forts taux de croissance de la population dans ces pays posent de réels problèmes, mais l’une des conséquences est que l’Afrique, récemment devenue la deuxième région la plus peuplée au monde, y a gagné en influence.

La plupart des questions clés auxquelles l’Afrique doit répondre aujourd’hui trouvent leurs réponses au niveau mondial : le changement climatique, l’immigration, la stabilité du système financier et les modèles de développement. Quand l’UA a adopté cette année, une « position commune » pour son programme de développement pour l’après-2015, « elle est intervenue juste au bon moment », explique Ibrahim Mayaki, le secrétaire exécutif du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), l’agence de développement de l’UA.

Cette position commune, poursuit-il, incarne le changement de direction pris par le modèle de développement, d’une planification à caractère social à une autre, recentrée sur l’apport de valeur ajoutée et l’utilisation rationnelle des ressources. Du côté de l’ONU, le continent est déjà bien représenté dans les discussions sur l’après-2015. La société civile, le milieu des affaires, les représentants des milieux politiques et académiques siègent au sein du groupe de haut niveau mis en place par le Secrétaire général, et la présidente libérienne Johnson Sirleaf est l’une des trois chefs d’État à le co-présider avec le Premier ministre britannique David Cameron et le Président indonésien Susilo Bambang Yudyohono. Le Représentant permanent du Kenya auprès des Nations Unies, Macharia Kamau, co-préside un groupe de travail ouvert chargé de recommander une série d’objectifs de développement durable (ODD) d’ici la fin de l’année.

terre verteLe changement climatique a un impact global. Avec ses régions qui vont d’un climat chaud à un climat tropical, il est probable que l’Afrique sera la plus touchée par ce changement. L’agriculture est particulièrement menacée : sur 54 pays africains, 30 sont classés parmi les pays les moins avancés et dans ces pays, 70 % de la population vit dans des régions rurales et agricoles qui ne contribuent à la croissance économique qu’à hauteur de 30 %. Les produits alimentaires doivent y être importés, ce qui rend les habitants vulnérables à la volatilité des prix, aux secousses des marchés financiers et aux conditions climatiques extrêmes.

Du fait de la forte natalité, l’âge moyen des Africains est inférieur de deux tiers à l’âge moyen en Amérique latine, et moitié moindre par rapport au reste du monde. Si elle n’est pas utilisée de manière productive, cette masse d’adolescents et de jeunes de moins de trente ans peut aisément se transformer en bombe à retardement du fait de la persistance d’un chômage élevé qui attise le mécontentement social. Pour Ibrahim Mayaki, « le principal défi reste la création d’emplois pour les jeunes. Si nous échouons, ces pays seront déstabilisés. »

Ce mécontentement de la jeunesse est déjà un facteur sous-jacent des nouveaux conflits qui se propagent au Sahel et entravent les efforts de pacification et de stabilisation de l’Afrique au XXIe siècle. Longtemps réputé pour sa stabilité, le nord du continent a été secoué par les conséquences du Printemps arabe. Ibrahim Mayaki cite ainsi l’exemple de la Tunisie et le rôle joué par une jeunesse désabusée, privée de ses droits dans un pays miné par les problèmes de gouvernance. À l’extrême sud du continent, l’Afrique du Sud traverse une période d’instabilité comme elle n’en a pas vu depuis des années.

Dans les discussions au niveau global, la jeune génération affirme que son rôle dans l’avenir de ces sociétés n’est pas reconnu et cette préoccupation prend désormais un caractère transversal. Le chômage des jeunes se fait ressentir de manière pressante, quel que soit le pays concerné.

Protéger la nature pour protéger les économies

La « position commune », qui insiste sur la transformation économique, une croissance sans laissés pour compte et la mise en place de capacités productives et d’infrastructures dont l’Afrique a grandement besoin, peut faire oublier la caractéristique principale du développement durable qui est d’allier l’environnement, l’économie et les questions sociales.

La notion selon laquelle la préservation de l’environnement s’envisage en parallèle, plutôt que de concert avec le développement économique a été exposée par l’ex-Premier ministre indien Indira Gandhi dès la première conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement. Les personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté, a-t-elle souligné, ne se soucient pas outre mesure des perspectives environnementales à long terme, pas plus qu’elles n’offrent une base politique pour les mesures environnementales à prendre.

L’agriculture et la sécurité alimentaire font partie des thèmes qui peuvent fédérer les progrès économiques, la justice sociale et la protection de l’environnement sous la notion de développement durable.

Comme on peut le constater, les moyens d’existence de la grande majorité des populations pauvres en Afrique et dans le reste du monde dépendent du milieu naturel, qu’il s’agisse d’exploitations agricoles ou forestières, de pêche, ou d’agro-pastoralisme. Mais pour Elliot Harris, Directeur du Programme des Nations Unies pour l’environnement à New York, cet accès au capital naturel n’est pas adéquatement transformé en capital financier. Souvent, les populations concernées ne bénéficient pas de droits de propriété ni de services bancaires ou coopératifs d’intermédiation financière correspondants. Alors même que l’avenir de leurs familles est menacé par le changement climatique et la dégradation des ressources foncières et aquifères, les pauvres sont généralement isolés géographiquement et travaillent sur des petites exploitations, ou des terres communales dont le statut est vague. Ils ne peuvent pas non plus tirer profit des terrains et de l’eau qu’ils exploitent sans intrants agricoles technologiquement développés, de meilleures conditions de stockage alimentaire et des infrastructures de transport appropriées.

Un manifeste des Nations Unies sur le développement durable susceptible de soulever l’enthousiasme devrait inciter à comprendre qu’un environnement sain, particulièrement dans le cadre d’une tendance haussière des prix alimentaires au niveau mondial, est la condition sine qua non, économiquement parlant, pour les pays, comme pour les habitants , les plus pauvres.

Ressources financières

Alors que les Nations Unies évoluent vers les objectifs de l’après-2015, l’élément central de leur mise en œuvre est traité avec une certaine légèreté. Les désaccords sur l’assistance financière des pays du nord ont freiné nombre de débats au sein de l’organisation jusqu’à récemment encore. L’Afrique et les Nations Unies insistent sur le fait que l’existence d’un programme pour l’après-2015 ne doit pas servir d’argument pour se désengager des OMD. Un autre argument est aussi évoqué, selon lequel l’aide n’est plus la seule ressource financière disponible, ce qui implique qu’elle ne doit pas non plus être un motif de rupture de partenariats.

« Sans l’APD [aide publique au développement], il n’y aura pas de programme de développement, affirme Amina Mohammed. C’est une part importante qui ne saurait être dissociée du reste même si cela ne représente au final qu’une petite part. Nous savons que les ressources financières existent. S’il y a accord sur la nécessité de solutions planétaires, l’étape suivante consiste à trouver un cadre qui permette de débloquer ces ressources. Nous devons renforcer les capacités des systèmes fiscaux et créer des environnements adaptés pour accéder aux capitaux privés. Nous devons faire un meilleur usage de l’aide dont nous disposons déjà. »

Ibrahim Mayaki encourage pour sa part les donateurs à se conformer à l’objectif fixé par les Nations Unies, qui est de consacrer 0,7 % du revenu à l’APD, mais il note que les revenus tirés des ressources intérieures en Afrique ont été multipliés par quatre ces vingt dernières années. Il cite aussi une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) selon laquelle moins de 60 millions d’Africains, sur un milliard, vivent dans des pays où l’aide est plus importante que les ressources nationales.

Ibrahim Mayaki souhaite une utilisation intelligente des partenariats public-privé associant les entreprises au niveau aussi bien interne qu’international. Pour lui, l’industrialisation de l’Afrique passe par une coopération Sud-Sud désormais plus orientée vers les questions économiques que politiques. Il ne s’agit plus seulement d’échanges de ressources contre des infrastructures comme avec la Chine, mais aussi, explique-t-il, d’un pays comme le Brésil recherchant des partenariats public-privé en Angola ou au Mozambique, d’entrepreneurs indiens qui viennent en Afrique de l’Est, ou de société minières sud-africaines qui souhaitent commercer avec la Guinée ou la Mauritanie.

Les dirigeants de la société civile s’inquiètent de la privatisation accrue du développement, tandis que les chefs d’entreprise en Afrique sont, selon le Pacte mondial des Nations Unies, partagés quant à l’impact sur le développement de l’aide d’une part, et de la croissance économique d’autre part.

L’aide demeure, à quelques exceptions près, l’une des préoccupations principales des négociateurs car c’est une question susceptible de mettre le feu aux poudres et le simple fait que la mise en avant d’un sujet par un groupe d’intérêt peut être perçue comme une manière d’en dévaloriser un autre. Ainsi l’accès aux marchés et les mesures de lutte contre la pollution peuvent être interprétées comme des freins à la production ou à la consommation, idem quant aux droits des femmes et des minorités. La valeur ajoutée d’un programme de développement durable – sa capacité à relier pratiquement tous les problèmes – pose un défi au niveau de la mise en œuvre. Pour l’heure, la sensibilité de ces questions fait d’elles des obstacles de taille sur la route qui doit mener à un accord global.

« Il y aura encore beaucoup de moments difficiles, » prévient Amina Mohammed.

Avec Afrique Renouveau

Agriculture: Coopérative et organisations des agriculteurs permettent de lutter contre la corruption

L’Agence pour la transformation (AFT) avec l’appui du programme de l’USAID pour la gouvernance, la reddition des comptes, la participation et la performance (GAPP), mène des activités visant à renforcer le rôle de surveillance des agriculteurs et du secteur privé pour améliorer l’intégrité budgétaire et réduire le coût des affaires dans les districts de Mityana et Mubende en Ouganda. Étant un jeune associé à l’AFT, je suis confronté directement à ce qui se passe sur le terrain et à ce que les agriculteurs disent au sujet de leurs préoccupations dans le secteur de l’agriculture.

Pour la première fois, loin des commentaires négatifs que je lis souvent dans la presse, la plupart des agriculteurs de Mityana et Mubende semblent apprécier certains programmes gouvernementaux. Contrairement à de nombreuses régions du pays ils se plaignent du mauvais état des routes, les agriculteurs sont très satisfaits de ce que le gouvernement a fait en matière de réseau routier à Mityana et Mubende. Ils affirment que grâce à l’amélioration de l’état du réseau routier, les prix de leurs produits agricoles ont plus que doublé. Les agriculteurs se plaignent cependant du peu d’efforts du gouvernement en matière d’électrification rurale.

agriculture-familiale-2014-info-afrique.comSans électricité dans la plupart des parties de la région, la valeur ajoutée ne peut être créée. Ils ont besoin d’électricité pour mettre en place des usines qui peuvent aider à moudre leurs grains de maïs et être en mesure de vendre à de meilleurs prix. Un agriculteur explique qu’il est odieux qu’en raison de des coupures d’électricité, les agriculteurs et les éleveurs de poulets soient dans l’impossibilité de produire leurs propres aliments et soient contraints de recourir à  importer des aliments coûteux du Kenya. L’agence d’électrification rurale devrait se pencher sur cette question de près.

Les agriculteurs sont également effrayés par le flux d’intrants de contrefaçon qui continue de se déverser sur le marché local. Cela varie des semences aux produits chimiques de protection des cultures. La loi qui permettrait de lutter contre les contrefaçons n’est pas effective.

Les agriculteurs sont convaincus que si le gouvernement peut protéger les commerçants intègres qui offrent des produits authentiques et de qualité, ce serait un pas vers la transformation de l’agriculture. Les agriculteurs ont obligé leur organisation de tutelle, la Fédération Nationale des Agriculteurs Ougandais ( UNFFE ) à leur fournir une liste des distributeurs d’intrants d’origine. Il est urgent que l’UNFFE accède à leur requête.

Les services consultatifs de l’Agriculture Nationale (NAADS) qui reçoivent des fonds publics pour le compte des agriculteurs restent une institution que les agriculteurs connaissent et apprécient, mais il persiste un flou sur ses opérations. Les agriculteurs ne savent pas combien d’argent est alloué à cette structure, quand cet argent est dépensé, et ce à quoi précisément est destiné l’argent. Par exemple, le rapport de l’audit de 2008 révèle que seulement 37,1% du total des fonds consacrés aux NAADS peut être considéré comme une dépense utile. Depuis la création du programme en juin 2006, on estime qu’un total de 107 millions de dollars a été consacré aux activités des NAADS.

Les problèmes de corruption et d’autres irrégularités financières dans la mise en œuvre des programmes des NAADS sont monnaie courante dans les médias. À ce titre, certaines études adoptant des approches quantitatives comme Benin et al. (2007), et d’autres utilisant des approches qualitatives telles que l’OPM (2005) et Scanagri (2005) donnent un aperçu sur les lignes de faille flagrantes du programme des NAADS. En particulier, Benin et al. (2007 ) ont observé que bien qu’il y ait un certain effet positif lié à l’adoption des programmes des NAADS, aucune différence significative dans les rendements n’a été observé entre les agriculteurs affiliés aux NAADS et ceux qui ne le sont pas.

épenser sans un retour sur investissement est une perte pour les agriculteurs et les contribuables ougandais en général. Mais avec l’intervention de l’AFT et du GAPP de l’USAID, les agriculteurs sont en train d’acquérir les compétences et les techniques sur la façon de suivre leur argent depuis Kampala jusqu’à la ferme, en passant par les gouvernements locaux des districts de Mityana et de Mubende.

Avec ces connaissances sur les processus de budgétisation et d’exécution des programmes des NAADS, les agriculteurs et leurs organisations obligeront les fonctionnaires corrompus à rendre des comptes.

Selon Morrison Rwakakamba, le  chef exécutif de l’Agence de transformation (AFT), il est urgent de renforcer la capacité des agriculteurs à suivre les fonds des NAADS et s’assurer que l’argent atteigne les bénéficiaires visés. Les NAADS doivent intégrer la gouvernance, la participation et les principes de performance que le projet GAPP vise également à promouvoir. À ce titre, il est vital d’améliorer  l’implication des agriculteurs comme des acteurs clés dans la mise en œuvre de ce programme important du gouvernement.

Rwakakamba soutient aussi qu’environ 7 millions de ménages feront face, très probablement, à une crise foncière profonde si l’efficience et les technologies appropriées ne sont pas adoptées dans les fermes. Emmanuel Bushema, membre du conseil des NAADS et de l’UNFFE soutient qu’il est nécessaire respectivement de mécaniser l’agriculture et de mener des recherches sur les sols ainsi que trouver des méthodes scientifiques agricoles pouvant être largement utilisées afin de répondre à la demande de nourriture de plus en plus croissante dans le pays. Il plaide également pour la création d’écoles agricoles régionales et de parcs de jeunes agriculteurs. C’est un appel que les dirigeants à tous les niveaux de l’Ouganda doivent prendre au sérieux.

Gideon Shambire, associé de recherche, l’Agence pour la transformation (ATF)
Article initialement publié en anglais par African Executive

Croissance Africaine: Chiffres porteurs pour le FMI malgré une stabilisation provoqué par le ralentissement des pays émergents

Les prévisions économiques du FMI sont légèrement vues à la baisse pour l’Afrique subsaharienne.

Ce facteur est principalement le résultat d’une stabilisation du développement économique des pays émergents, les chiffres restent extrêmement porteurs.

L’institution  a précisé que la région devrait, néanmoins, connaître une croissance «robuste» de 5,4% en 2014 et 5,5% en 2015, après 4,9% en 2013, grâce notamment aux matières premières et à la consommation des ménages.

chiffres-fmi-afriqueLe FMI est ainsi moins optimiste qu’auparavant: il prévoyait encore en janvier une croissance de 6,1% cette année. Il impute la révision à la baisse de ses prévisions aux conséquences négatives qu’aurait une baisse de régime des pays émergents, et notamment de la Chine, grande importatrice de matières premières, ainsi qu’à des risques endogènes d’instabilité politique et sécuritaire. «Plusieurs risques importants sont locaux, venant de faux-pas politiques dans plusieurs pays, de menaces pour la sécurité et d’incertitudes avant des élections», a souligné  le Fonds.

Les prévisions du FMI sont particulièrement pessimistes pour l’Afrique du Sud, où les prochaines élections générales auront lieu le 7 mai. L’économie de la  nation arc-en-ciel ne devrait croître que de 2,3% cette année après 1,9% en 2013, et de  2,7% l’année prochaine. «La croissance en Afrique du Sud a continué à ralentir, entravée par des relations sociales tendues dans le secteur des mines, un approvisionnement en électricité tendu, un investissement privé anémique et une faible confiance des consommateurs et des investisseurs», a précisé le FMI.

La situation  est beaucoup plus reluisante au Nigeria, devenu première économie d’Afrique après avoir révisé la méthode de calcul de son PIB. Le premier producteur  africain de brut devrait enregistrer une croissance à 7,1% cette année et 7,0% l’an prochain, en dépit des problèmes de sécurité liés à l’insurrection islamiste dans le nord du pays.

Le FMI a, par ailleurs, a appelé à nouveau les pays subsahariens à «mettre en œuvre des réformes structurelles visant à promouvoir la diversification de l’économie, l’investissement privé et la compétitivité» afin de garantir une croissance durable.

Centrafrique: Human Rights Watch dénonçe le massacre de la population dans les zones rurales

Des miliciens anti-balaka ont tué au moins 72 hommes et garçons musulmans, dont certains n’avaient pas plus de neuf ans, lors de deux attaques récentes dans le sud-ouest de la République centrafricaine, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.

Ces attaques ont été menées les 1er et 5 février 2014 dans le village de Guen, situé dans une région où les violences se sont généralisées, mais sans être souvent signalées. Human Rights Watch s’est entretenu avec des survivants qui ont fui vers un village voisin.
tueries-centreafriqueDans une autre attaque menée le 22 février à Yakongo, un village dans le sud-ouest du pays situé à 30 kilomètres de Guen, des combattants armés de la Séléka, soutenus par des éleveurs de bétail peuls, ont tué 19 personnes. Les deux villages se situent à proximité de la route principale qui relie les villes de Boda et Carnot.

Bien que des forces de maintien de la paix françaises et de l’Union africaine (UA) soient déployées dans ces deux villes, elles ne patrouillent pas régulièrement sur la route qui les relie. Une aide minimale est fournie aux villages de la région pour empêcher les attaques contre les civils.
« Ces massacres atroces montrent que le déploiement des forces de maintien de la paix françaises et de l’Union africaine ne suffit pas à protéger les villages contre ces attaques meurtrières », a déclaré Lewis Mudge, chercheur sur l’Afrique. « Le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait autoriser sans tarder l’envoi d’une mission de maintien de la paix de l’ONU avec les troupes et la capacité nécessaires pour protéger les personnes vulnérables de la République centrafricaine. »
Un chercheur de Human Rights Watch a passé plusieurs jours dans le village de Djomo, à l’est de Carnot, où il a pu s’entretenir avec des survivants des attaques de Guen réfugiés dans une mission catholique. Manquant d’assistance humanitaire, ces victimes – toutes musulmanes, et pour l’essentiel, des personnes âgées, des femmes et des enfants – ont trouvé refuge dans la mission où, même là, elles ont à nouveau été attaquées par des anti-balaka.
Les milices anti-balaka sont apparues dans le pays pour lutter contre la Séléka, une coalition à prédominance musulmane qui a pris le contrôle de la capitale, Bangui, le 24 mars 2013. Très vite, les anti-balaka ont commencé à s’en prendre aux civils musulmans, notamment dans l’ouest du pays, les assimilant à la Séléka ou aux partisans de cette coalition. Alors que certains anti-balaka ont recours à des armes lourdes, la majorité des combattants dans le sud-ouest du pays sont mal armés, ne disposant que de fusils de chasse artisanaux ou de machettes. Les anti-balaka tuent souvent leurs victimes à coups de machette.
Des témoins ont expliqué à Human Rights Watch que des forces anti-balaka venant du nord sont entrées dans Guen tôt le matin du 1er février. Elles s’en sont prises au quartier musulman du village et ont immédiatement commencé à tirer sur les personnes qui s’enfuyaient.
Une veuve à Guen a raconté à Human Rights Watch : « Mon mari s’est enfui avec notre fils âgé de quatre ans et demi… mais il [le mari] a reçu une balle dans l’estomac. J’ai couru chercher notre enfant et les anti-balaka se sont jetés sur lui [le mari] avec des machettes. Je voulais rester avec mon mari, mais mon frère m’a entraînée dans la brousse. » L’enfant a survécu.
Les anti-balaka n’ont pas épargné les enfants dans l’attaque du 1er février. Le père d’Oumarou Bouba, âgé de 10 ans, a indiqué à Human Rights Watch :

« J’ai emmené mon fils lorsque les anti-balaka ont attaqué. Alors que nous nous enfuyions, les anti-balaka lui ont tiré dessus. La balle l’a atteint à la jambe droite et il est tombé, mais ils l’ont achevé avec une machette. Je n’avais pas d’autre choix que de continuer à courir. J’avais été touché moi aussi. Plus tard, je suis revenu voir son corps, et il avait été frappé à la tête et au cou. »

Le 5 février, après le pillage des quartiers musulmans de Guen, les anti-balaka ont mené une attaque contre une propriété abritant des centaines de musulmans qui y avaient trouvé refuge. Lors de cette attaque, les anti-balaka ont séparé environ 45 hommes et garçons en deux groupes, les ont conduits hors de l’enceinte de la propriété, les ont forcés à s’allonger sur le sol et les ont exécutés. Les anti-balaka ont épargné les femmes, les enfants, les plus jeunes et les blessés.
Un homme qui avait réussi à se dissimuler parmi les blessés a décrit l’attaque à Human Rights Watch : « Ils ont séparé les hommes en deux groupes et leur ont tiré dessus. Ensuite ils les ont frappés à coups de machette. Les victimes n’ont rien pu faire ; elles ont été tuées comme des chiens sauvages. Elles étaient allongées et ont été abattues. »
L’attaque menée à Guen a eu lieu dans un contexte d’insécurité généralisée qui touche le sud-ouest de la République centrafricaine, en particulier la route qui relie Boda et Carnot, où la Séléka et des combattants peuls alliés ont attaqué le village de Yakongo le 22 février.
Le gouvernement de transition dirigé par la présidente Catherine Samba-Panza devrait enquêter sur ces massacres et faire traduire en justice les assaillants ainsi que les personnes qui ont orchestré les violences. La communauté internationale devrait aussi renforcer la protection des civils et accélérer le processus d’autorisation et de déploiement d’une force de maintien de la paix des Nations Unies. Le 1er avril, l’Union européenne a confirmé l’envoi de 1 000 soldats de maintien de la paix en République centrafricaine pour soutenir les efforts de l’UA et d’une éventuelle mission des Nations Unies. Ces soldats de maintien de la paix devraient être déployés dès que possible.
« Les massacres perpétrés dans le sud-ouest de la République centrafricaine démontrent l’absence totale de respect des lois par les anti-balaka ainsi que par la Séléka », a souligné Lewis Mudge. « Le gouvernement comme les soldats de maintien de la paix doivent agir rapidement et efficacement pour protéger les civils, promouvoir la sécurité et faire respecter l’État de droit. »

Les attaques menées à Guen Les combattants anti-balaka ont tué au moins 27 personnes lors de l’attaque menée à Guen le 1er février dernier. Un habitant a raconté à Human Rights Watch : « J’ai quitté la maison le matin, et une foule est arrivée dans la ville en tirant des coups de feu avec des fusils traditionnels. Il était clair que c’était des anti-balaka. J’ai attrapé mon fils et nous avons couru dans la brousse. »
Selon les survivants, ce village a été pris pour cible en raison de son emplacement dans une zone de production de diamants dans le sud-ouest du pays, et de la richesse présumée de ses habitants musulmans. Human Rights Watch a constaté que les anti-balaka ont largement pillé les propriétés des musulmans.
Un habitant a rapporté : « Après la chute de la Séléka, des anti-balaka de tout le pays sont arrivés à Guen. Ils savaient que c’était une zone minière et que les gens avaient beaucoup de biens. Des réfugiés musulmans venant des régions minières au nord de Guen passaient également par la ville. »
Des témoins, des responsables locaux, des leaders anti-balaka locaux et des responsables anti-balaka de Bangui ont confirmé que le groupe anti-balaka qui a mené cette attaque est dirigé par Maturin Kombo, un chef anti-balaka du village de Tedoa, situé au nord de Guen. Son commandant adjoint est Edmond Beïna.

Après l’attaque du 1er février, les musulmans restants de Guen ont trouvé refuge dans la maison d’un chef local musulman et homme d’affaires connu, Ali Garba. Plusieurs centaines de musulmans sont restés dans l’enceinte de la propriété de Garba, alors que les groupes anti-balaka pillaient et saccageaient leurs maisons et leurs commerces. Après plusieurs jours de harcèlement et de menaces, les anti-balaka ont attaqué, le 5 février, la propriété d’Ali Garba, détruisant le mur d’enceinte qui l’entourait. Des témoins et des combattants anti-balaka ont indiqué à Human Rights Watch que Maturin Kombo et Edmond Beïna, qui donnaient les ordres, ont coordonné l’attaque.
Un survivant a rapporté à Human Rights Watch que lorsque les combattants anti-balaka ont pénétré dans l’enceinte, un combattant a déclaré : « Voici les personnes que nous devons tuer. Pourquoi les laisser en vie ? Nous devons les tuer et prendre leurs affaires. » Beïna a donné l’ordre à ses combattants de conduire un groupe [d’environ] 45 hommes et garçons hors de l’enceinte. Alors que ceux-ci se dirigeaient vers l’extérieur, les anti-balaka leur disaient : « Vous allez mourir. Nous allons vous exterminer. » Le même témoin a entendu Beïna dire : « D’abord nous tuerons les hommes. Ensuite nous prendrons leurs biens. »
Les hommes ont été répartis en deux groupes, à environ 30 mètres de la route principale qui traverse Guen, et Beïna leur a ordonné de s’allonger face contre terre. Beïna a ensuite vidé un chargeur de munitions de sa Kalachnikov sur un groupe. Des témoins ont dit qu’il a hurlé pour avoir un nouveau chargeur pendant qu’il avançait vers l’autre groupe puis il a déchargé son arme sur le second groupe. Les anti-balaka ont utilisé des machettes pour frapper à mort ceux qui n’étaient apparemment pas morts pendant la fusillade.
Deux personnes âgées de 18 ans ont survécu. L’une d’entre elles a indiqué à Human Rights Watch:

« Nous avons commencé à crier “Ne nous tuez pas !” mais ses hommes hurlaient en réponse “Tue-les !”. Lorsque Beïna a fait feu sur notre groupe, certains de ses hommes ont tiré avec leurs fusils artisanaux et j’ai été touché. J’ai été atteint deux fois, une fois à la jambe et une fois dans les fesses, et j’ai été frappé à la tête avec une machette. Il y avait du sang partout autour de nous. J’ai vu un autre jeune de Guen qui n’avait pas été touché par une balle ni par une machette, mais il était aussi couvert de sang. Nous sommes tous les deux restés dans le sang jusqu’à ce qu’il fasse noir, puis nous nous sommes levés et avons couru chez Ali [Garba]. »

Quelques hommes du groupe ont été mis à l’écart et ont reçu l’ordre de creuser une fosse commune. L’un d’eux a expliqué à Human Rights Watch :

« Beïna a dit aux hommes de s’allonger et leur a tiré dessus avec sa Kalachnikov. Le premier groupe comptait [environ] 25 hommes, le second 20. Beïna a tiré sur les hommes. Puis les anti-balaka les ont achevés à la machette. Beïna est resté calme à tout moment… Je crois qu’ils ont séparé les hommes en groupes pour pouvoir les tuer plus facilement. Le second groupe était encerclé, et lorsque les hommes ont vu le premier groupe se faire tuer, ils ont su qu’ils allaient mourir. »

Au lieu de creuser une fosse commune, ce témoin a fui vers un village voisin.
Human Rights Watch s’est entretenu avec le chef du groupe anti-balaka de Tedoa, Maturin Kombo, qui a confirmé avoir pris le contrôle de Guen le 5 février. Cependant, il a indiqué à Human Rights Watch qu’il n’y a pas eu de massacre : « Nous avons seulement tué 25 Séléka là-bas. Nous avons pris leurs [fusils] Kalachnikov et les avons remis aux gendarmes. »
Deux gendarmes d’État, qui assurent la fonction d’autorités locales, sont basés à Guen. Cependant, ils n’ont pas pu intervenir en raison du manque de ressources essentielles, comme des armes ou des uniformes. Le 6 février, les autorités locales et les personnalités religieuses des villages voisins, informées des massacres par des survivants qui se trouvaient chez Ali Garba, ont réuni les corps pour les enterrer dans une fosse commune. Elles ont compté 45 cadavres sur la propriété d’Ali Garba.
Dans les jours suivant l’attaque, les survivants avaient peur de rester à Guen, alors que le groupe anti-balaka de Tedoa y était encore. Ils se sont rendus dans le village voisin de Djomo, à 5 kilomètres de là, pour trouver refuge à la paroisse catholique locale. Leur sécurité à la paroisse était cependant précaire, alors qu’ils étaient entourés par les combattants anti-balaka. La présence armée internationale la plus proche, à savoir les troupes françaises et de l’UA, se trouve à Carnot, à plusieurs heures de Guen en 4×4 par des routes accidentées.
Vulnérabilité des musulmans à Djomo Le 28 février, un éleveur de bétail peul est entré dans la paroisse catholique pour tenter de se cacher avec les autres personnes déplacées. Cependant, les combattants du groupe anti-balaka local de Djomo l’ont repéré alors qu’il pénétrait dans le camp, ils ont emmené l’homme et l’ont exécuté. Un témoin a déclaré à Human Rights Watch :

« L’homme peul est arrivé dans la journée, vers 2 heures de l’après-midi. Les anti-balaka ont dû le voir entrer dans le camp. Il devait avoir 27 ans et il ne nous a jamais dit son nom. Il est arrivé et s’est assis à côté de nous, mais il n’a pas dit grand-chose. Il a dû apprendre que les personnes dans la brousse venaient se cacher ici [à la paroisse catholique]. Peu de temps après, les anti-balaka sont arrivés par l’autre côté du camp, ils ont regardé autour d’eux et sont venus jusqu’à notre groupe où ils l’ont trouvé. Ils ont dit : “C’est la personne que nous cherchons”. Ils lui ont ordonné de se lever. Le Peul n’a pas dit grand-chose, il s’est juste levé et est parti avec eux. Il a été encadré par deux hommes, et ils ont quitté le camp. Quelques instants après, nous avons entendu un coup de feu. »

Les personnes qui ont enterré le corps de l’homme ont confirmé qu’il a reçu une seule balle et a ensuite été frappé à la tête et au cou à l’aide d’une machette.
Le 6 mars, les anti-balaka de Djomo se sont rendus à la paroisse catholique pour y chercher l’imam local de Djomo, Abdoulaye Liman, qui avait trouvé refuge à la paroisse avec les musulmans restants de Guen. Les anti-balaka ont commencé à emmener l’imam hors de la paroisse, mais le prêtre a convaincu les anti-balaka de le relâcher. Cependant, des témoins ont raconté à Human Rights Watch que quelques instants plus tard, des combattants anti-balaka sous le commandement de Beïna sont entrés dans l’enceinte et ont dit aux autres combattants de l’emmener, « Non, nous n’avons pas besoin de ce papa. » Lorsque le prêtre de la paroisse a de nouveau tenté d’intervenir, les anti-balaka lui ont dit : « Un prêtre n’est pas un dieu. Nous avons tué des prêtres auparavant. Nous pouvons vous tuer aussi. »
Essayant de protéger l’imam, le prêtre a été frappé par un combattant anti-balaka et est tombé par terre. Alors que l’imam les suppliait pour avoir la vie sauve, les anti-balaka l’ont conduit hors de l’enceinte de l’église. Des témoins ont entendu un coup de feu quelques instants plus tard. Au bout de quelques minutes, les combattants anti-balaka sont revenus dans l’enceinte avec leurs machettes couvertes de sang, et ont ordonné aux réfugiés d’aller enterrer leur imam.
Le chef de ces combattants, identifié comme un jeune homme prénommé Jean du groupe anti-balaka de Kombo, a ensuite déclaré : « Je suis sans pitié. »
Les personnes qui ont enterré l’imam ont rapporté qu’il avait reçu une seule balle à la taille et qu’une machette avait été utilisée pour lui ouvrir le crâne et lui trancher la gorge. L’imam Abdoulaye Liman était l’une des plus vieilles autorités musulmanes de la région. Les résidents locaux ont dit qu’il avait 102 ans.
Après le meurtre de l’imam, bon nombre des 500 personnes déplacées à la paroisse catholique ont décidé qu’il était trop dangereux de rester là. Des centaines d’entre elles ont commencé à partir. Les combattants anti-balaka ont, cette nuit-là, tué au moins une personne, Aladji Rafaou, aux environs de la paroisse alors que les musulmans déplacés tentaient de fuir.
« Les anti-balaka tuent des personnes dans les lieux qui semblaient sûrs, où elles avaient trouvé refuge », a expliqué Lewis Mudge. « Ces personnes fuyant les anti-balaka ont besoin de protection de toute urgence. »
Le 1er avril, des soldats de maintien de la paix de l’UA ont transporté jusqu’à Carnot les 158 personnes déplacées qui se trouvaient toujours à Djomo. Tandis que ce petit groupe a bénéficié d’un transport organisé par les forces de maintien de la paix de l’UA, la majorité de ceux qui se sont enfuis vers les villes proches de la frontière camerounaise ont dû le faire sans bénéficier d’une telle protection.
Le massacre perpétré à Yakongo par la Séléka et par des Peuls Le 22 février, des combattants de la Séléka, soutenus par des éleveurs de bétail peuls, ont attaqué le village de Yakongo, tuant au moins 19 civils. Lors de l’attaque, des combattants anti-balaka du village ont riposté en tirant sur les assaillants, ont alors tué deux combattants anti-balaka.
Pendant que certains combattants de la Séléka et Peuls faisaient diversion dans le village en négociant l’achat de manioc et d’arachides, d’autres membres du groupe ont encerclé les maisons, ont volé le manioc et les réserves d’aliments, et ont mis le feu aux maisons.
Le chef du village a raconté à Human Rights Watch : « Lorsque j’ai entendu les coups de feu, je me suis précipité dehors et j’ai vu un Peul mettre le feu à une maison. J’ai dit à ma femme de réunir nos quatre enfants et nous avons couru dans la brousse… À 19 h, je suis revenu au village et j’ai découvert que mon frère avait été tué. J’ai vu plusieurs cadavres et j’ai sauvé un bébé dont la mère a eu la gorge tranchée. »
Une autre survivante a montré à Human Rights Watch la blessure au ventre de son fils de neuf ans. L’enfant a eu le ventre éraflé par une balle, mais n’a pas été gravement blessé. Une des victimes de l’attaque, Felix Sadal, avait deux ans. Les personnes qui ont enterré son corps ont expliqué à Human Rights Watch que l’enfant et sa mère, Mary Ponforo, ont été abattus avec la même balle. L’enfant est mort dans les bras de sa mère.
Human Rights Watch s’est rendu à Yakongo, situé à 20 kilomètres de piste accidentée à l’écart de la route principale allant de Boda à Carnot, et a identifié les 21 tombes. Un chercheur a recensé 61 maisons incendiées.
« Les soldats de maintien de la paix assurent la sécurité dans les villes principales, mais les communautés plus petites dans le sud-ouest du pays restent exposées », a expliqué Lewis Mudge. « Les forces de maintien de la paix internationales doivent redoubler d’efforts pour empêcher les attaques et protéger les personnes de ces agressions atroces. » 

Classement des indices de logistique dans les pays d’Afrique

Le rapport de l’étude « Connecting to compete 2014 » de la Banque Mondiale est enfin disponible.

Sur les 160 pays qu’il classe selon leur indice de performance logistique (IPL), il apparait que les pays africains s’en sortent de mieux en mieux. Certains ont fait des efforts d’acquisition d’outils technologiques pour être compétitifs économiquement.

container-afriqueL’étude réalisée sur la base d’une enquête menée auprès de 1000 professionnels du secteur a évalué dans ces pays, l’efficacité de leurs procédures de contrôle aux frontières, la qualité de leurs infrastructures de commerce et de transport, la compétitivité des prix à l’international, la compétence et qualité des services logistiques, la capacité à assurer le suivi des marchandises et la capacité à assurer les livraisons dans les délais prévus.

L’Afrique du Sud est toujours la première économie du continent, mais dégringole de la 23ème place de 2012 à la 34ème place sur 160. Les causes étant l’inadéquation de son service douanier. L’Egypte qui le secondait en 2012 quitte la 57e pour la 62e place. Par contre, le Burkina Faso, le Kenya ou le Rwanda enregistrent la plus forte progression par rapport à 2012. « Ces pays à faible revenu ont fait de gros efforts pour améliorer leurs infrastructures et réformer leurs services douaniers », explique Jean-François Arvis, spécialiste des transports et fondateur de l’IPL.

Au bas du classement, les six pays africains qui ont l’indice de performance logistique le plus pauvre aux côtés de la Syrie, de l’Afghanistan ou de Cuba sont le Soudan, Djibouti, l’Érythrée, le Congo, la RD Congo et la Somalie. Jean-François Arvis indique que « ce sont généralement des pays dont les performances logistiques sont perturbées par des conflits ».

Le Maroc, la Sierra Leone et l’Ouganda ne figurent pas dans le classement 2014 faute de données disponibles.

Classement des pays africains

  1. Afrique du Sud (34ème)
  2. Egypte (62ème)
  3. Malawi (73ème)
  4. Kenya (74ème)
  5. Nigeria (75ème)
  6. Côte d’Ivoire (79ème)
  7. Rwanda (80ème)
  8. Sao Tomé & Principe (84ème)
  9. Namibie (93ème)
  10. Algérie (96ème)

Classement mondial 2014

  1. Allemagne
  2. Pays-Bas
  3. Belgique
  4. Royaume-Uni
  5. Singapour
  6. Suède
  7. Norvège
  8. Luxembourg
  9. Etats-Unis
  10. 10 Japon.

Le Kenya, la Tanzanie, la Zambie et l’Ethiopie parmis les nouveaux pays émergents

L’assureur-crédit Coface a identifié dix nouveaux pays émergents parmi lesquels figurent quatre pays africains.

Ces nouveaux pays émergents apparaissent aujourd’hui comme des relais de croissance aux grands émergents, dont les perspectives, après dix ans d’une course effrénée, s’annoncent moins encourageantes. Les dix nouveaux émergents ne sont pas, toutefois,  égaux en matière d’environnement des affaires.

afrique-pays-emergentsCe qui conduit Coface à en distinguer deux groupes: le premier groupe comprend le  Pérou, les Philippines, l’Indonésie, la Colombie et le Sri Lanka. Désignés sous l’acronyme des «PPICS», ces cinq pays ont pour point commun d’offrir aujourd’hui un réel potentiel de développement doublé d’un environnement des affaires serein (évaluation A4 ou B, un niveau similaire à celui des BRICS aujourd’hui), soit pas ou peu de corruption, des délais de paiement respectés, une information la plus transparente possible, etc.

En même temps que les «PPICS», l’assureur-crédit identifie un autre peloton de champions en devenir, en l’occurrence le Kenya, la Tanzanie, la Zambie, le Bangladesh et l’Ethiopie. Ils présentent, eux aussi, un réel potentiel de croissance, mais avec un environnement des affaires très difficile (évaluation C) ou extrêmement difficile (évaluation D), ce qui pourrait être un frein à l’exploitation de leur potentiel. «Naturellement, les pays du second groupe auront plus de difficultés et pourraient mettre plus de temps à pleinement exploiter leur potentiel de croissance. Cependant, leurs problèmes en matière d’environnement des affaires sont à relativiser : en 2001, la qualité de la gouvernance au Brésil, en Chine, en Inde et en Russie était comparable à celle de ces 5 pays aujourd’hui», commente Julien Marcilly, responsable risque pays de Coface.

Afin de distinguer les nouveaux pays émergents, à qui les BRICS sont en train de céder la place, Coface a retenu plusieurs critères dont deux essentiels :

1) Les pays qui bénéficient d’une croissance potentielle élevée en accélération, et dont l’économie est diversifiée et résiliente aux chocs de croissance

2) Les pays qui ont des capacités de financement suffisantes pour financer la croissance (un niveau d’épargne minimum, nécessaire pour éviter le recours massif à l’épargne étrangère) sans risques de bulle de crédit ou qui n’ont pas déjà des marchés d’actions d’une taille comparable à celle des pays de l’OCDE.

Ces dix nouveaux émergents, dans un environnement moins porteur, présentent une photographie macroéconomique plus chatoyante que les BRICS à leurs débuts. Les nouveaux champions affichent des taux d’inflation inférieurs d’environ 2,8 points à ceux des BRIC à l’époque et un niveau d’endettement public proche de 40 % du PIB, contre 54 % pour les BRIC. Les dix nouveaux émergents contrastent d’autant plus avec les BRICS qu’ils ne subissent pas, pour l’instant du moins, les mêmes contraintes que leurs aînés. En 2013, plusieurs des émergents traditionnels (pas seulement les BRICS) ont vu s’afficher leurs vulnérabilités avec des sorties de capitaux court-terme massives.

Toutefois, quelques faiblesses par rapport aux BRICS dans les années 2000 persistent. Premièrement, les 10 «nouveaux émergents» identifiés ne représentent actuellement que 11% de la population mondiale alors que les BRICS représentaient 43% de cette population en 2001.

Deuxièmement, leur niveau de PIB ne représente que 70% de celui des BRICS en 2001. Enfin, les BRICS enregistraient en moyenne un excédent de la balance courante alors que les «nouveaux émergents» connaissent un déficit d’environ 6% du PIB. «La croissance des économies développées étant aujourd’hui structurellement plus faible, les «nouveaux émergents» pourront moins bénéficier du commerce vers ces pays que les BRICS dans les années 2000. Leur rythme d’expansion dépendra davantage de leur marché intérieur et de leurs exportations vers les autres pays émergents», conclut Julien Marcilly.

Coface est leader mondial de l’assurance-crédit, avec 4600 collaborateurs dans 66 pays. Cette filiale de la banque d’investissement française Natixis (groupe BPCE) propose aux entreprises du monde entier des solutions pour les protéger contre le risque de défaillance financière de leurs clients.

France & Afrique: 100 000 professeurs sur trois ans pour relancer la francophonie

Si le continent Africain subit la démographie prévue, de 1 à 2 milliards d’habitants, il y aura 250 000 francophones en plus. Le programme français vide donc un renforcement de la langue, mais n’est ‘il pas déjà trop tard ?

Le gouvernement français a marqué la journée internationale de la francophonie, jeudi 20 mars, en lançant un ambitieux projet baptisé « 100 000 professeurs pour l’Afrique », avec un budget de 4 millions d’euros sur trois ans…

Il s’agira, d’une part, de former en France des tuteurs qui encadreront ensuite à leur tour des professeurs d’université et, d’autre part, de développer des outils de formation à distance libres de droit.

100000-professeurs-info-afrique.com« En Afrique, une course de vitesse est engagée entre croissance démographique et croissance éducative et il faut que cette dernière l’emporte », a estimé Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères. Les projections démographiques entrevoient plus de 500 millions de locuteurs francophones potentiels en 2050 en Afrique.

Or, actuellement, les enseignants en français sur ce continent forment une population vieillissante (proche de la retraite en moyenne au Gabon et en République démocratique du Congo par exemple), et la maîtrise du français en général se dégrade. En réaction, ce programme vise surtout à « enclencher une dynamique », et à « utiliser toutes les possibilités du numérique pour enseigner le français », a ajouté M. Fabius.

« L’AVENIR DE NOTRE LANGUE »

Dans un premier temps, huit pays — Congo Brazzaville, Niger, Togo, Mali, Madagascar, Maroc, Zimbabwe et Ghana — bénéficieront de ce programme, coordonné par l’Institut français, opérateur de l’action culturelle extérieure de la France, et dix missions seront organisées cette année dans les départements universitaires d’enseignement du français dans plusieurs pays.

Les estimations du développement de la langue Française en Afrique sont impressionantes

Parallèlement, des outils cybernétiques comme numériFos (banque de ressources destinée aux enseignants), iFos (français professionnel pour les secteurs du tourisme, des affaires, et de la diplomatie notamment) ou iFprofs (réseau social pour enseignants) doivent être développés, de même que le projet Afripédia, soutenu par Wikimédia France, l’Institut français et l’Agence universitaire de la francophonie pour favoriser un accès gratuit à la connaissance, en ligne et hors ligne.

Lancé en 2008 par l’Organisation internationale de la francophonie, un programme de formation à distance des enseignants, du primaire cette fois, fonctionne dans sept pays : Bénin, Burundi, Haïti, Liban, Madagascar, Niger et République démocratique du Congo.

L’Afrique francophone, dont 60 % de la population a moins de 30 ans, est « le continent où se jouera l’avenir de notre langue », parie Yamina Benguigui, ministre déléguée à la francophonie.

Journée mondiale de l’eau – thématique 2014 : « Eau et énergie »

Qui a dit qu’eau et électricité ne faisaient pas bon ménage ?

Certainement pas les édition 2014 de eau, le 22 mars prochain. Une manière de souligner étroite relation qui lie ces deux éléments et dont la gestion et la répartition dicteront probablement le futur de notre planète.

Certainement pas non plus, le milliard et demi de personnes qui manquent encore d’un accès durable et pérenne à l’eau et à l’électricité et qui se situent majoritairement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.

Eau et énergie, essentiels aux Objectifs du Millénaire pour le Développement

electricien-sans-frontireAlors que l’accès à l’eau et à un système d’assainissement de qualité est largement reconnu comme nécessaire pour lutter contre la pauvreté, l’accès à l’énergie, a longtemps été retranché dans le domaine du technique. Aujourd’hui grâce à de nombreuses initiatives mondiales et européennes, il est reconnu comme un facteur à part entière de développement humain et économique.

En novembre 2011, le Secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-Moon, lançait le programme « Sustainable Energy for all » (SE4All
– Energie durable pour tous) qui vise notamment à donner accès à chacun à des services énergétiques modernes, fiables, abordables et durables d’ici 2030. En avril 2013, alors qu’il annonçait la composition du conseil consultatif de l’initiative, Ban Ki-Moon déclarait : « L’énergie durable est le fil d’or qui relie la croissance économique, l’équité sociale, la stabilité du climat et la salubrité de l’environnement ». Afin de continuer à mobiliser la communauté internationale et la société civile à la question de l’accès à l’énergie, les Nations-Unies ont fait de la décennie 2014-2024, une « Décennie de l’énergie renouvelable pour tous » et reconnaissait l’accès à l’énergie comme « indispensable pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). »

Eau et énergie, des enjeux communs

imaginer une installation de production hydroélectrique sans eau ou une eau de qualité en delà énergie ont 3 enjeux augmentation démographique, le changement climatique et la lutte contre la pauvreté énergétique et hydrique.

Additionnés, ces 3 éléments représentent une solution de lutte contre la pauvreté et un facteur de développement pour les populations qui en bénéficient. Mais cela suppose un accès à une eau de qualité et une énergie fiable et bon marché. La dépendance de nombreuses communautés au fioul,
source d’énergie onéreuse et souvent difficile à transporter localement, constitue un handicap majeur. C’est pourquoi, en l’absence de réseaux électriques à proximité, il est nécessaire d’utiliser le potentiel de ressources énergétiques locales pour accéder « facilement » à une eau saine.

Infographie-Eau-et-énergie

Eau et énergie, facteurs de développement pour les communautés isolées

Les zones isolées d’Afrique subsaharienne et d’Asie sont les plus touchées par le manque d’accès à l’eau et à l’électricité. La majorité des habitants encore privés d’électricité se situent dans vingt pays en développement de ces deux continents et 80 % d’entre eux vivent en milieu rural. Pallier le manque d’eau et d’énergie revient à imaginer des solutions qui permettent de fournir les deux à la fois.

Cela revient à intervenir dans des zones reculées où les grands groupes énergétiques ne vont pas pour des raisons de coûts et de rentabilité. C’est le cas d’Electriciens sans frontières pour qui le développement des populations les plus pauvres passera par un accès à une énergie durable, sûre et pérenne. Convaincue que le développement humain et économique des populations les plus pauvres passera par un accès à une énergie durable, l’ONG, reconnue d’utilité publique, conduit des projets où l’accès à l’eau et à l’énergie s’associent pour améliorer les conditions de vie.

 

L’exemple de Kassakongo, Burkina Faso

Station-de-pompage_alimentation-solaireDans le village de Kassakongo situé au nord-ouest du Burkina Faso, Electriciens sans frontières a installé, en janvier électricité à base de panneaux photovoltaïques, permettant à la fois de faire fonctionner le puits et éclairer l’école primaire publique et le bâtiment communautaire.

Si, grâce à cette installation solaire, les école éclairée pour faire leurs devoirs et de la possibilité de recourir aux nouvelles technologies de information  et de la communication,  ils voient surtout la corvée eau largement facilité grâce au pompage solaire. Cela leur permet de gagner autres activités.

Avec l’eau ainsi accessible, la communauté peut également développer des activités de maraîchage génératrices de revenus par la vente des cultures sur les marchés locaux.

Laura Cornu – Electriciens Sans Frontières

Le New Deal Technologique pour la transformation numérique du Sénégal

Ce lundi 24 février 2025, au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad), à Diamniadio, le gouvernement sénégalais a dévoilé la nouvelle stratégie numérique...