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Il y à 10 ans disparaissait le footbaleur Marc-Vivien Foé

Marc-vivien foe

Retour sur la perte du footballeur Marc-Vivien Foé

Il y a dix ans, le 26 juin 2003, disparaissait le footballeur camerounais Marc-Vivien Foé. Le milieu défensif, âgé de 28 ans, avait été alors victime d’une crise cardiaque sur la pelouse du stade Gerland à Lyon alors qu’il disputait un match international avec les Lions Indomptables contre la Colombie. Et ceci dans le cadre de la Coupe des Confédérations 2003. Son décès à l’hôpital avait énormément ému l’opinion publique.

Marc-vivien foeFoudroyé par une crise cardiaque en plein match et évacué inconscient sur une civière, ce 26 juin 2003, Marc-Vivien Foé ne pouvait pas comprendre qu’il ne rouvrirait jamais ses yeux alors qu’il portait encore le maillot de son équipe nationale. Il mourra peu de temps après son arrivée à l’hôpital, provoquant une immense émotion aussi bien au Cameroun qu’en France.

Lors de la finale France-Cameroun de cette Coupe des Confédérations 2003, les Lions Indomptables portaient tous pendant leur entraînement le maillot floqué du numéro 17, celui de Marc-Vivien Foé. Les Bleus aussi avaient rendu hommage à leur manière au milieu défensif camerounais, lorsque Thierry Henry buteur contre la Turquie en demi-finale, avait levé sa main et son regard vers le ciel.

Malformation cardiaque et  carrière de footballeur professionnel
L’autopsie réalisée après le décès a révélé que la crise cardiaque qui avait emporté le joueur n’était pas provoquée par un effort physique trop important pendant le jeu mais due à une hypertrophie cardiaque. Marc-Vivien Foé était né avec une telle malformation, qui dans son cas n’était ni héréditaire, ni génétique. En médecine, elle porte le nom de malformation congénitale.

Né le 1er mai 1975 à Yaoundé, dans le quartier Nkolo II, Marc-Vivien Foé a démarré vraiment sa carrière professionnelle à l’âge de 19 ans avec le club du Canon Yaoundé en 1994. Mais il ne jouera qu’un an pour le club de sa ville natale. Talentueux, il connaîtra aussitôt les grands championnats européens, notamment la Ligue 1 et la Premier League. Quand il est mort en 2003, il jouait à Manchester City.

Ses coéquipiers à Yaoundé se souviennent très bien de Marc-Vivien Foé. Jules-Denis Onana, notamment, ex-Lion Indomptable et capitaine du Canon Yaoundé dans les années 90. Il y a deux ans, à la date anniversaire de la disparition de Marc-Vivien Foé et en souvenir de celui qu’il appelle « son petit frère », Jules-Denis Onana lui adressait une lettre pleine d’émotions afin qu’on ne l’oublie jamais.

« Petit frère… en ce jour anniversaire j’aimerais encore partager des souvenirs avec toi», écrivait en 2011 Jules-Denis Onana, avec des mots tendres qui resteront toujours d’actualité. « Tu as mené une grande carrière au sein des Lions, pour la Nation. Pour ton premier retour en sélection après avoir signé à Lens, tu nous avais retrouvé en stage à Douala. Je me rappellerai toujours comment tu m’avais embrassé ce jour-la. Je me rappelle avec quelle fierté tu me racontais l’accueil qui t’avait été réservé au stade, lors de la présentation au public. Tellement de souvenirs… Mais aussi beaucoup de regrets que tu sois parti si tôt. Sais-tu, mon petit Marco, que ce fameux 26 juin, le jour où le destin t’a arraché à nous, mon premier fils fêtait son anniversaire ? Il te pleure chaque année désormais, en grandissant. Repose en paix petit frère. Nous pensons à toi. Je pense à toi », ce sont les mots de l’ancien international camerounais Jules Denis Onana, qui sonnent comme un hommage collectif que nous tous pouvons rendre ce 26 juin 2013 à Marc-Vivien Foé.

Thierry Barbaut
Avec RFI

Electricité rurale en Afrique : Nouvelle frontière de développement et meilleur business modèle du monde ?

Electricite en Afrique

Proclamés par les Nations Unies en 2000, les Objectifs du Millénaire pour le Développement ont dressé une liste ambitieuse de huit enjeux clés devant être adressés à horizon 2015, relatifs à la pauvreté, l’éducation, l’égalité des sexes, la santé, ou encore l’environnement.

Electricite en AfriqueLe septième objectif visait à développer un environnement humain durable, et mentionnait en particulier l’accès à l’eau potable. A contrario, l’accès à l’électricité n’y était pas évoqué, l’énergie étant considérée uniquement sous l’angle de la maîtrise de l’intensité énergétique (consommation d’énergie pour produire 1$ de PIB)…

Or, si l’objectif de réduction de moitié de la proportion de personnes sans accès durable à l’eau potable a été atteint en 2010, l’accès à l’électricité constitue toujours un frein majeur au développement de nombreuses régions dans le monde. Ainsi, 1,4 milliard de personnes n’avait pas accès à l’électricité en 2009, dont 585 millions en Afrique sub-saharienne [i].

L’électricité pour le consommateur africain : un produit rare, cher, et de mauvaise qualité

L’électricité est en effet un produit rare en Afrique : le taux d’électrification est limité à 42% à l’échelle du continent, soit le taux le plus faible de l’ensemble des régions en développement. De plus, ce taux moyen masque à la fois de fortes disparités régionales (99% au Maghreb, mais seulement 31% en Afrique sub-saharienne), mais également un clivage urbain / rural très marqué (69% en urbain contre 25% en rural) [i].

Moins de 10% des populations rurales d’Afrique sub-saharienne ont ainsi accès à l’électricité, la biomasse traditionnelle (bois transformé ou non en charbon) restant leur source d’énergie quasi-exclusive.

 

Taux d’électrification et population sans accès à l’électricité en Afrique [i]

 

Disponible pour moins de la moitié de la population, l’électricité reste également une ressource chère pour la consommateur africain. Dans les zones desservies par le réseau, le tarif résidentiel moyen s’élève à 12 c$/kWh [ii], soit un niveau proche des pays de l’OCDE (12 c€/kWh en France) pour un niveau de vie quinze fois inférieur. Dix pays africains proposent notamment des tarifs plus élevés que la moyenne de l’OCDE.

Hors réseau, dans les immenses zones rurales non desservies, les solutions d’alimentation électrique se font à un coût encore plus important, pouvant atteindre 30 à 50 c$/kWh pour un groupe électrogène, voire 70 c$/kWh avec l’utilisation d’un kit photovoltaïque.

Comparatif des tarifs résidentiels de l’électricité des principales régions en développement [ii]

Tarifs résidentiels de l'électricité

Enfin, la cherté de l’électricité n’est pas synonyme de qualité pour l’usager. Au sein même des zones électrifiées, l’acheminement n’est pas fiable. Les pannes, conséquences d’un système électrique insuffisamment entretenu, et les délestages, seule véritable solution de gestion du réseau électrique en l’absence de moyens de production suffisants, surviennent près de 10 jours par mois et génèrent des coupures de courant durant 6h en moyenne [iii].

Ces interruptions fréquentes de l’alimentation électrique impactent fortement la vie quotidienne mais grèvent aussi significativement l’activité économique (outils inutilisables, pertes de production, casse d’équipements, rupture de la chaine du froid, coupure des communications…). Une entreprise africaine de plus de 250 salariés sur deux dispose par exemple d’un générateur de secours pour y faire face. La mauvaise qualité de l’électricité entraine ainsi un manque à gagner considérable pour les pays d’Afrique sub-saharienne, évalué par la Banque Mondiale à plus de deux points de PIB [iv].

 

Accessibilité des prix, recouvrement des factures et couverture des coûts : le grand écart des producteurs d’électricité en Afrique

Pour les opérateurs d’électricité d’Afrique sub-saharienne, l’équation économique est en effet complexe à résoudre.

D’un côté, ces opérateurs doivent s’adapter à la donne économique locale. Avec 70% de la population vivant avec moins de 2$ par jour, l’accessibilité de l’électricité est limitée. Dans les zones électrifiées, une consommation moyenne de 40 kWh par mois (contre environ 600 en France) représente par exemple un coût de 5$. Et dans les zones rurales non desservies, une consommation moyenne plus réduite de 5 kWh par mois génère toujours un coût de 2$ dû à l’utilisation des groupes électrogènes.

En plus de cette accessibilité d’ores et déjà limitée, les producteurs font face à des difficultés de recouvrement.  Environ 40% des clients finaux ne payent pas leur facture : ce taux grimpe à plus de 55% pour les catégories les plus pauvres et s’établit toujours à 20% pour les catégories les plus aisées [iv], suggérant un état de fait ancré dans les pratiquesmais s’expliquant également par l’incapacité des opérateurs à collecter efficacement les règlements, du fait d’une organisation déficiente et de l’absence de système bancaire structuré.

De l’autre côté, les opérateurs électriques doivent exploiter des infrastructures électriques lourdes, centralisées et couvrant d’immenses territoires. Héritées pour partie de l’époque coloniale, ces infrastructures génèrent des coûts d’exploitation élevés, de 14 c$/kWh en moyenne, qui sont à peine couverts par les tarifs de vente. Déficitaire sur la fourniture d’électricité aux particuliers, le fragile équilibre financier des opérateurs est tributaire de la vente aux entreprises.

Seuls sept pays d’Afrique sub-saharienne couvrent ainsi leurs coûts de production historiques, le taux de couverture étant limité à 61% en moyenne pour les autres [iv]. Au-delà de la question de l’accessibilité, cette situation résulte aussi souvent d’un choix politique de subvention des prix de l’électricité.

Comparatif des tarifs domestiques de l’électricité et des taux de couverture des coûts de production [iv]

Tarifs et coûts de production

Cette non-couverture des coûts combinée aux difficultés d’accessibilité et à l’inefficacité du recouvrement pénalisent fortement la capacité des opérateurs africains à assurer la maintenance du système électrique, réduisant d’autant sa performance : près de 25% de l’électricité produite est ainsi perdue au cours de son transport et de sa distribution à cause des pertes dans le réseau et des fraudes [iv].

 

Pour relever le défi de l’électrification, la difficile extension des schémas électriques traditionnels centralisés

Dans ce contexte, les opérateurs électriques africains disposent de moyens limités qu’ils concentrent avant tout sur l’exploitation et la maintenance du système existant, sans être en capacité d’investir dans son développement.

La capacité de production électrique cumulée de la totalité des pays sub-sahariens (hors Afrique du Sud) se limitait à 34 GW en 2010, le même niveau que la Pologne (plus de 120 GW en France). Cette capacité a bien été multipliée par deux depuis 1980 mais la population de ces pays a également doublé sur la même période [i] : rapportée à la population, la capacité électrique disponible stagne ainsi depuis plus de trente ans.

Pour accompagner la croissance démographique et le développement économique du continent, et répondre à l’accroissement de la demande qui en découle, les Nations Unies estiment ainsi que 7 GW de capacités électriques additionnelles devraient être installés chaque année. Ceci représenterait un investissement annuel sur le système électrique de 41 Md$, soit plus de 6% du PIB du continent [ii].

Le développement des systèmes électriques selon le schéma traditionnel de production centralisée et d’extension du réseau nécessiterait donc des moyens considérables que les opérateurs africains peuvent difficilement supporter.

Dans le même temps, les investissements privés demeurent contraints par les schémas d’organisation des marchés africains de l’électricité. La majorité de ces marchés restent en effet structurés autour d’un énergéticien national couvrant toute la chaine de valeur, et sont peu avancés dans la dérégulation (séparation des activités de la chaine de valeur, ouverture à la concurrence…), constituant souvent des situations monopolistiques de fait.

Les incertitudes politiques et/ou juridiques pèsent également sur les décisions d’investissement, qui mobilisent des moyens lourds et nécessitent une visibilité sur plusieurs années voire décennies. Une étude de l’Université du Cap en 2010 a par exemple passé en revue les projets d’unités de production électrique centralisées portés par des opérateurs privés : sur 21 projets recensés dans 8 pays africains, la moitié avait fait l’objet de disputes sur le contrat (revue des conditions initialement négociées, notamment sur les tarifs de rachat de l’électricité produite ou les coûts d’approvisionnement en carburant, difficultés de paiement…) [iii].

 

Etat des lieux des projets de production centralisée indépendants en Afrique (capacité > 40MW) [iii]

projets de production centralisée

* BOO : build-own-operate /  BOOT = build-own-operate-transfer

 

Un avenir pour les systèmes de production d’électricité off-grid, s’appuyant en particulier sur l’énergie solaire 

Face aux difficultés d’extension du réseau électrique traditionnel, le développement de moyens de production décentralisés off-grid ou organisés autour d’une mini-grid locale présente donc une alternative intéressante dans les pays africains. Un changement d’approche qui peut constituer une véritable solution d’avenir, pertinente compte tenu des ressources du continent mais également viable économiquement.

Au vu du fort ensoleillement du continent, l’énergie solaire peut notamment représenter une solution prometteuse. Une étude menée par la Commission Européenne a ainsi montré que la production d’électricité au moyen de panneaux photovoltaïques est plus compétitive que l’utilisation d’un groupe électrogène sur une large part des zones rurales africaines [iv].

Avec un rayonnement atteignant 4 à 6 kWh par m² (à titre de comparaison : 2 kWh par m² en Provence), le solaire devient en effet plus rentable dans de nombreuses zones (jaune à rouge sur la carte). L’alimentation par groupe électrogène reste en effet tributaire des infrastructures routières pour le réapprovisionnement en diesel, dont les coûts sont par ailleurs en hausse continue.

 

Rentabilité comparée de la production électrique solaire vs. groupe électrogène en Afrique [iv]

Solaire vs Electrogène en Afrique

(NB : coûts d’un groupe électrogène incluant les subventions étatiques du diesel)

 

Avec 60% de la population sub-saharienne vivant dans les zones rurales, peu ou pas desservies par le réseau actuel, et avec des perspectives limitées d’extension à moyen terme, le déploiement de solutions d’alimentation électrique off-grid compétitives représente ainsi un marché considérable.

Il s’agit aussi et avant tout d’un axe de développement essentiel pour les pays d’Afrique sub-saharienne. Afin de favoriser l’accès à l’électricité en milieu rural, la plupart des Etats africains ont ainsi adapté leur régulation et mis en place des dispositifs spécifiques, en se dotant en particulier de fonds ou d’agences d’électrification rurale, souvent appuyés par des banques et agences de développement occidentales (AFD en France, KfW en Allemagne…).

Quels business modèles et quels acteurs pour développer ce marché gigantesque ?

Une difficulté majeure reste cependant de pouvoir valoriser ce potentiel en trouvant des modèles économiques adaptés aux populations pauvres et rentables dans la durée : une approche « Base of the Pyramid » qui reste complexe à mettre en pratique.

Total et EDF, en collaboration avec l’ADEME, ont fait figure de pionniers en mettant en œuvre dès le début des années 2000 un modèle spécifique d’entreprise pour l’électrification rurale : les SSD (Sociétés de Services Décentralisés), sociétés de droit local et constituées de personnels locaux, financées par les investisseurs privés et agences de développement, et bénéficiant de contrats de concessions de 10 à 20 ans pour électrifier des zones géographiques isolées.

 

Illustration : découpage des concessions d’électrification rurale au Sénégal [i]

Concessions électrification Sénégal

 

Un bilan intermédiaire de ces initiatives, dressé à Dakar fin 2009, a cependant présenté des conclusions mitigées [ii]. Les SSD ont bien atteint l’équilibre financier, se sont pérennisées et ont contribué à une nette amélioration de la qualité de vie des populations locales, mais elles ont eu un impact économique limité au-delà de l’embauche de personnel et présentent des performances économiques en-deçà des prévisions.

Si le concept semble être validé, le business modèle de ces sociétés reste ainsi à consolider, via une plus grande flexibilité dans la fixation des tarifs de vente de l’électricité (indexation selon les coûts)  et dans les choix technologiques, mais aussi via un élargissement de la clientèle et des services proposés.

Mais les énergéticiens ne sont pas seuls à s’intéresser à l’électrification en milieu rural. Les opérateurs télécom, fortement implantés sur un continent africain où le marché de la téléphonie mobile est en pleine explosion avec une croissance annuelle de près de 20% [iii], se montrent très actifs, avec comme enjeu la diffusion du mobile au-delà des zones électrifiées. Ces acteurs – moins contraints par le cadre régulatoire – disposent de l’avantage de pouvoir rentabiliser leur investissement à travers leurs offres de téléphonie, leur permettant de proposer un service de fourniture d’électricité à coût marginal.

L’initiative Green Power for Mobile, lancée en 2008 par la GSM Association, vise ainsi à développer les réseaux mobiles dans les zones rurales en déployant des infrastructures alimentées – totalement ou en partie – par les énergies renouvelables (solaire principalement). L’objectif est double : réduire la facture diesel des opérateurs et faciliter la recharge du téléphone mobile et donc son usage.

Orange, présent dans 16 pays africains, a par exemple déployé 1 300 antennes relais solaires dans les zones rurales, offrant la possibilité aux populations de bénéficier de l’électricité disponible pour recharger leurs téléphones, mais également de procurer une alimentation électrique pour des services de base (éclairage d’une école ou d’une maternité, réfrigération des médicaments…).

Ainsi, l’électrification rurale en Afrique, qui s’inscrit encore aujourd’hui dans une logique d’aide au développement pour les énergéticiens ou comme une strate d’infrastructure nécessaire au développement du mobile pour les opérateurs télécom, pourra-t-elle constituer demain un marché à part entière ? Quels acteurs trouveront les business modèles permettant de rentabiliser ce développement ? A la clé : un marché de 585 millions de personnes, un bel eldorado en perspective !

Avec energypoint.bearingpoint.com


[i]      Agence Sénégalaise d’Electrification Rurale (ASER)

[ii]     EDF, Total, ADEME – « Atelier d’échanges sur l’électrification rurale », 2009

[iii]    Wireless Intelligence (chiffres Q2 2012)


[i]      US Energy Information Administration

[ii]     United Nations Environment Program – “Financing Renewable energy in developing countries”, 2012

[iii]    University of Cape Town – “Independent Power Projects in Sub-Saharan Africa: Determinants of Success”, 2011

[iv]    European Commission, Joint Research Center – “Renewable energies in Africa”, 2011


[i]      World Energy Outlook 2010 (chiffres 2009)

[ii]      Banque Mondiale, UPDEA (chiffres 2009)

[iii]     Banque Mondiale (derniers chiffres disponibles)

[iv]    World Bank – “Africa’s Power Infrastructure”, 2011

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Afrique du Sud: Nouvelles de Neslon Mandela

Biographie-nelson-mandela

Les dernières nouvelles de Nelson Madela:

L’ancien président sud-africain Nelson Mandela est toujours dans un état critique un mois après son hospitalisation à l’hôpital de Pretoria. Hospitalisé en urgence le 8 juin, son état s’est subitement dégradé le 23 juin. Selon un avocat de la famille Mandela, le héros de la lutte anti-apartheid de 94 ans serait dans « un état végétatif permanent », un diagnostic démenti par la présidence sud-africaine.

Denis Goldberg, un des survivants du procès de Rivonia, comme Nelson Mandela lui a rendu visite la semaine dernière. Très ému, il s’est confié: « Même s’il survit, comme pour tout le monde sa vie va prendre fin. Et je suis juste triste qu’il ait à vivre cela, être allongé dans un lit, se battre pour survivre. S’il survit, j’espère qu’il va conserver une certaine qualité de vie, être capable de parler, de lire. J’espère vraiment que ça sera comme ça ».

Ne pas prolonger « une vie qui n’est plus une vie »

Et selon l’avocat des Mandela, la famille aurait envisagé, sur les conseils des médecins, de débrancher les appareils qui le maintiennent en vie. Une bonne chose, si la qualité de vie de Nelson Mandela se dégrade, estime Denis Goldberg : « Il faut qu’à un moment, les médecins se disent qu’ils ne peuvent pas prolonger une vie qui n’est plus une vie. C’est une réalité qu’on doit tous admettre à un moment ou à un autre… A propos de lui, d’autres et même de soi-même ».

Enfin Denis Goldberg a tenu à souligner la trajectoire extraordinaire de l’ancien président sud-africain : « Vous savez ce qu’on dit : pour chaque vie, il y a un acte de naissance et un acte de décès. Mais l’important, c’est ce qui se passe entre les deux. Et à quel point sa vie, comme la nôtre, a eu un sens. (…) Quelle vie extraordinaire ».

Toujours dans un état critique, l’ancien président sud-africain  Nelson Mandela est soigné depuis un mois pour une infection pulmonaire dans un  hôpital privé de Pretoria, et les autorités invoquent le secret médical pour en  dire le moins possible.

Hospitalisé en urgence et dans un état grave aux premières heures du 8 juin,  Nelson Mandela, 94 ans, avait été souffrant les jours précédents. Il respirait  alors sans assistance.

Depuis, la chaîne américaine CBS a affirmé à deux reprises qu’il avait dû  être « ressuscité » à son arrivée à l’hôpital, une information jamais confirmée de  source officielle.

nelson-mandelaOn sait en revanche que l’ambulance qui le conduisait vers Pretoria était  tombée en panne sur l’autoroute, l’obligeant à attendre une quarantaine de  minutes dans le froid de la nuit d’hiver.

Alors que des envoyés spéciaux commençaient à arriver du monde entier,  croyant à une fin proche, le pays s’est assez vite résigné. Et l’ancien  archevêque anglican Desmond Tutu, autre prix Nobel de la paix, a publiquement  prié pour son bien-être, et non pour sa guérison.

Le président Jacob Zuma a commencé à se montrer rassurant le 12 juin,  expliquant que le plus illustre patient du pays commençait enfin à répondre aux  traitements. Dans les jours suivants, il a fait état de « progrès ». L’Afrique du  Sud s’est alors surprise à espérer que son premier président noir pourrait  rentrer chez lui, comme après ses quatre précédentes hospitalisations depuis  décembre. Et nombre d’envoyés spéciaux sont repartis dans leurs pays.

Puis, le soir du 23 juin, la présidence a annoncé que la santé de Nelson  Mandela s’était subitement dégradée, que son état était désormais « critique » et  sa fille Makaziwe a admis que « tout (pouvait) arriver d’un instant à  l’autre ».

Les envoyés spéciaux sont revenus, d’autant que le président Zuma avait  annoncé le 26 juin au soir qu’il annulait un voyage au Mozambique. Il venait de  rendre visite à un Nelson Mandela désormais sous assistance respiratoire.

C’est ce jour-là qu’un avocat des Mandela a écrit dans un document judiciaire  que l’aïeul était dans un « état végétatif permanent » et que la famille avait  envisagé, sur les conseils des médecins, de débrancher les appareils le  maintenant artificiellement en vie. « Ils attendent d’enterrer leur père et  grand-père », concluait l’avocat.

Le pays se préparait alors à une annonce imminente de la mort de son héros  national. Mais Jacob Zuma a fait état d’une amélioration dans l’après-midi du 27  juin.

Cette rémission n’a pas été suffisante pour que le président américain Barack  Obama, de passage à Pretoria, puisse rendre visite à son « héros » le 29 juin.  Mais sa visite en Afrique du Sud a pris la forme d’un long hommage à Mandela, sa  « source d’inspiration », de Soweto au bagne de Robben Island.

« Très peu souffert »

L’état de santé de Nelson Mandela est depuis toujours « critique mais stable »,  selon une expression officielle qui n’a pas changé. La présidence refuse d’en  dire plus, invoquant « la confidentialité patient-médecin ».

« Même s'(il) n’a pas toujours été bien, il n’a que très peu souffert », a  assuré jeudi l’épouse de l’ancien président, Graça Machel. Denis Goldberg, un  proche ami, a noté vendredi que les médecins excluaient de débrancher les  appareils le maintenant en vie tant que ses organes fonctionnaient.

La grille de l’hôpital de Pretoria a été transformée en vaste mémorial, des  passants apportant petits mots, affiches, photos, fleurs, ballons, etc. Une  armada de journalistes a transformé la rue en campement. Puis, le décès attendu  ne venant pas, la plupart des reporters sont à nouveau repartis.

L’attention s’est entre-temps portée sur les déchirements de la famille  Mandela. Quinze de ses membres ont saisi la justice pour faire réenterrer les  dépouilles de trois enfants de Mandela à Qunu (sud), son village d’enfance où il  avait souhaité lui-même être inhumé. Ils s’opposaient au petit-fils Mandla, qui  avait fait transférer les sépultures dans son propre village en 2011.

Les problèmes pulmonaires à répétition de Mandela sont probablement liés aux  séquelles d’une tuberculose contractée pendant son séjour sur l’île-prison de  Robben Island, au large du Cap, où il a passé dix-huit de ses vingt-sept années  de détention dans les geôles du régime d’ apartheid.

Il doit fêter ses 95 ans le 18 juillet, journée baptisée « Mandela day » par  l’ONU qui appelle les citoyens du monde à faire ce jour une bonne action en son  honneur.

L’ancien président sud-africain Nelson Mandela, hospitalisé depuis seize jours pour une infection pulmonaire, est dans un état « critique » depuis vingt-quatre heures, a annoncé la présidenced’Afrique du Sud Dimanche soir.

Biographie-nelson-mandelaJeudi 27 Juin:

La famille de Nelson Mandela s’attendait jeudi à son décès « d’un instant à l’autre » dans une clinique de Pretoria, où le président Jacob Zuma a annulé un déplacement à l’étranger pour rester en Afrique du Sud.

« Je ne peux que répéter que papa est dans un état très critique. Tout peut arriver d’un instant à l’autre », a déclaré sa fille aînée Makaziwe au journal de midi de la radio publique SAFM. « Mais je veux aussi souligner, une fois de plus, que seul Dieu sait quand ce sera l’heure (…) Nous allons attendre avec lui, avec papa, tant qu’il est encore avec nous, ouvrant les yeux et réagissant au toucher ». « Nous allons vivre avec cet espoir jusqu’à ce que vienne la fin », a-t-elle dit. C’est la première fois que la famille évoque publiquement la perspective de la disparition du héros de la lutte anti-apartheid, icône mondiale de la réconciliation et père de la démocratie sud-africaine.

Toute la nuit, de petites bougies déposées par des anonymes ont brûlé devant le Mediclinic Heart Hospital, symboles de la gratitude et de l’affection des Sud-Africains envers leur ancien président. Nelson Mandela dont le pronostic vital est engagé depuis dimanche n’est plus en état de respirer sans assistance artificielle, selon Napilisi Mandela, un chef de clan de sa région natale venu à son chevet mercredi soir. « Oui, il utilise des machines pour respirer », a-t-il dit à l’AFP. « C’est triste, mais c’est tout ce qu’on peut faire. »

Les choses s’accélèrent en Afrique du Sud, le président sud africain Jacob Zuma a annulé son voyage prévu ce jeudi au Mozambique après avoir rendu visite à Madiba.

En fin de soirée on a appris que Nelson Mandela avait été placé sous assistance respiratoire, c’est une affirmation de Napilisi Mandela, un chef de clan venu de sa région natale du Transkei (Sud) qui a rendu visite à Nelson Mandela mercredi 26 juin dans la soirée.

Le site de CNN annonce que l’ancien président sud-africain et héros de l’anti-apartheid est maintenu en vie artificiellement. À son chevet, sa famille se dispute sur le lieu de son inhumation.

Les Sud-Africains attendent la fin avec appréhension. De nombreux anonymes se pressent devant un mémorial improvisé sur le mur du Mediclinic Heart Hospital de Pretoria, où Nelson Mandela a été admis en urgence le 8 juin et où l’ancien président serait maintenu en vie artificiellement depuis mercredi soir, selon le site de CNN .

L’actuel président Jacob Zuma, qui a rendu visite dans la soirée à son prédécesseur, a confirmé qu’il était «toujours dans un état critique» et a annulé une visite prévue au Mozambique, jeudi.

Devant l’hôpital, les Sud-Africains déposent des posters, des petits mots, des fleurs, des drapeaux ou des ballons. Plus personne ne se fait d’illusion. Le décès de l’ancien président est imminent. «Que ta bénédiction repose sur Madiba (son nom de clan, NDLR) maintenant et à jamais. Donne-lui, nous te prions, une nuit calme et une fin paisible et parfaite», a prié l’archevêque du Cap, venu soutenir la famille mardi soir.

Le quotidien populaire Daily Sun a titré de son côté «La lutte finale». Un hommage au combat mené par le premier président noir de l’Afrique du Sud, contre le régime ségrégationniste de l’apartheid. Une lutte à laquelle les problèmes pulmonaires à répétition du père de la nation sud-africaine sont probablement liés, séquelles d’une tuberculose contractée pendant les vingt-sept années passées dans les prisons du régime raciste. Ce week-end, l’état de Nelson Mandela s’était aggravé et est depuis décrit comme «critique» mais «stable» par les médecins et par l’actuel président de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma.

Le site de l’inhumation fait débat

nelson-mandela-afriqueNelson Mandela avait d’ores et déjà indiqué qu’il souhaitait être enterré dans le village de Qunu, au sud du pays, là où il dit avoir passé les plus belles années de son enfance. Une pelle mécanique y aurait d’ailleurs été livrée, mardi après-midi, et des jardiniers s’affaireraient sur une colline proche de la résidence de l’homme de 95 ans, sur ce qui pourrait être le site de sa tombe

Mais son petit-fils, Mandla, souhaiterait quant à lui que la dépouille soit emmenée à Mvezo, le village natal de Nelson Mandela, 30 kilomètres plus loin, où les corps de ses trois enfants avaient été transférés en 2011. Aucun membre de la famille n’a souhaité faire de commentaire sur le sujet.

À l’origine réservées à la famille, les visites se sont multipliées à l’hôpital ces deux derniers jours. Ministres, chargés de santé ou anciens chefs d’État ont pu se rendre au chevet de l’ancien leader. Des aînés du clan royal des Thembus, auquel appartient Nelson Mandela, doivent aussi se rendre à son chevet mercredi. «Ils veulent rendre visite à Tata (père, une formule de respect, NDLR) et voir ce qu’il convient de faire», a indiqué un chef traditionnel, qui ajoute que cette délégation devrait discuter de «questions délicates».

Mise à jour Mardi 25 Juin 2013:

Plusieurs membres de la famille Mandela ont commencé à se rassembler ce mardi 25 juin à Qunu, le berceau familial dans la province du Cap-Oriental. C’est dans ce village que Mandela a passé son enfance. Il s’agit apparemment d’un conseil de famille pour informer les aînés de la situation.

Napilisi Mandela, l’un des aînés, a confirmé aux médias sud-africains qu’une réunion avait bien lieu. Makaziwe, une des filles de Mandela, née de son premier mariage, aurait demandé cette réunion pour évoquer plusieurs questions et plusieurs de ses petits-enfants sont également présents comme Mandla Mandela, le chef du camp et Ndileka, la petite-fille qui a confié à l’AFP que son grand-père  était toujours dans un état critique, mais stable. Des proches de la famille seraient là également, mais il est difficile de dire qui exactement.

L’Afrique du Sud se prépare à faire ses adieux à son héros national.  Madiba est hospitalisé depuis une vingtaine de jours pour une infection pulmonaire et se trouve dans un état «critique» depuis dimanche soir. Toute la journée de lundi, les proches de Nelson Mandela se sont succédés à son chevet à l’hôpital de Pretoria, comme pour lui dire un dernier adieu.

Son ex femme, Winnie, ses filles, des petits enfants, lui ont encore une fois rendu visite. Et Graça Machel, son épouse, ne quitte pas son chevet. Mais alors que jusqu’ici, à part le président Zuma et deux cadres de l’ANC, seule la famille était venue, pour la première fois aujourd’hui des proches se sont rendus à l’hôpital.

Lundi soir, c’est la fille de Walter Sisulu, son grand ami, qui est venue le voir. Lindiwe Sisulu, ministre de l’Administration et de la fonction publique a été aperçue vers 18h à l’hôpital. Plus tôt dans la journée, il y a eu Bantu Holomisa, l’un des fondateurs du Mouvement démocratique uni, ainsi que la ministre de la Défense, chargée de la santé des anciens présidents, qui  a passé une quarantaine de minutes à l’hôpital avant de repartir.

Sur le mur de la Mediclinic Heart Hospital  de Pretoria, les fleurs et les messages s’accumulent, laissés par des anonymes qui veulent témoigner leur soutien au Père de la Nation.

Le président Jacob Zuma a rencontré le vice-président de l’ANC -le parti au pouvoir- Cyril Ramaphosa et Graça Machel, l’épouse de M. Mandela, à l’hôpital ce soir pour discuter de la situation.

« Les docteurs font tout ce qu’ils peuvent pour améliorer son état de santé et s’assurer que Madiba (le nom de clan tribal de Mandela, NDLR) est surveillé de prêt et qu’il va bien. Il est entre de bonnes mains », a déclaré le président sud-africain.

Nelson Mandela a dû être «ressuscité» à son arrivée à l’hôpital. Son foie et ses reins ne fonctionneraient qu’à 50 %, il «ne réagit plus» et «n’a pas ouvert les yeux depuis des jours».

Suite à ces révélations, la présidence a répété dimanche que la panne de l’ambulance qui conduisait le héros de la lutte antiapartheid à l’hôpital, aux premières heures du 8 juin, n’avait pas aggravé son état. Le véhicule a été immobilisé pendant quarante minutes au bord de l’autoroute.

Brisant une semaine de silence, la présidence avait déjà annoncé samedi qu’il était « dans un état sérieux mais stable », après que la chaine de télévision américaine CBS eut rapporté que son état était sans doute beaucoup plus grave que ne le laissaient entendre les rares communiqués officiels.

Les Sud-africains dans l’attente

Face à ces nouvelles inquiétantes, une foule d’anonymes ne cessent de se regrouper devant le Mediclinic Heart Hospital de Pretoria où est hospitalisé Nelson Mandela depuis le 8 juin. La plupart de ces sud-africains veulent encore croire en une possible guérison.

« Mon souhait le plus cher était qu’il se rétablisse pour que les prochaines générations puissent voir cet homme qui s’est battu pour nous », a déclaré à l’AFP Phathani Mbatha. « Cela me fait de la peine mais je réalise que c’est le moment. Tout le monde tombe malade en cette saison (l’hiver austral, ndlr) mais Mandela est notre héros et ça fait de la peine de le voir si malade. Il est notre père et nous serons heureux qu’il reste avec nous pour au moins encore 100 ans et davantage », a ajouté Patson Moyo, un autre Sud-Africain.

Un appel à «prier» pour Mandela

Ce communiqué intervient alors que la veille, samedi 21 juin, la présidence sud-africaine avait assuré que Nelson Mandela était « dans un état sérieux mais stable », brisant ainsi un silence de plusieurs jours. Les dernières nouvelles délivrées par Jacob Zuma, le président sud-africain, remontaient en effet au 16 juin. Il avait alors évoqué des « progrès » dans l’état de santé de Nelson Mandela.

Biographie de Nelson Mandela:

Nelson Rolihlahla Mandela, dont le nom du clan tribal est « Madiba », né le 18 juillet 1918 à Mvezo (Union d’Afrique du Sud) est un homme politique sud-africain ; il a été l’un des dirigeants historiques de la lutte contre le système politique d’apartheid avant de devenir président de la République d’Afrique du Sud de 1994 à 1999, à la suite des premières élections nationales non raciales de l’histoire du pays.

Madiba MandelaNelson Mandela entre au Congrès national africain (ANC) en 1944, afin de lutter contre la domination politique de la minorité blanche et la ségrégation raciale menée par celle-ci. Devenu avocat, il participe à la lutte non violente contre les lois de l’apartheid, mises en place par le gouvernement du Parti national à partir de 1948.

L’ANC est interdit en 1960, et la lutte pacifique ne donnant pas de résultats tangibles, Mandela fonde et dirige la branche militaire de l’ANC, Umkhonto we Sizwe, en 1961, qui mène une campagne de sabotage contre des installations publiques et militaires. Le 12 juillet 1963, il est arrêté par la police sud-africaine sur indication de la CIA, il est condamné lors du procès de Rivonia à la prison et aux travaux forcés à perpétuité. Dès lors, il devient un symbole de la lutte pour l’égalité raciale et bénéficie d’un soutien international croissant.

Après vingt-sept années d’emprisonnement dans des conditions souvent très dures, Mandela est relâché le 11 février 1990, et soutient la réconciliation et la négociation avec le gouvernement du président Frederik de Klerk. En 1993, il reçoit avec ce dernier le prix Nobel de la paix pour avoir conjointement et pacifiquement mis fin au régime d’apartheid et jeté les bases d’une nouvelle Afrique du Sud démocratique.

Nelson Mandela jeuneAprès une transition difficile où de Klerk et lui évitent une guerre civile entre les partisans de l’apartheid, ceux de l’ANC et ceux de l’Inkhata à dominante zoulou, Nelson Mandela devient le premier président noir d’Afrique du Sud en 1994. Il mène une politique de réconciliation nationale entre Noirs et Blancs ; il lutte contre les inégalités économiques, mais néglige le combat contre le sida, en pleine expansion en Afrique du Sud. Après un unique mandat, il se retire de la vie politique active mais continue à soutenir publiquement le Congrès national africain tout en condamnant ses dérives.

Impliqué par la suite dans plusieurs associations de lutte contre la pauvreté ou le sida, élevé au rang de patrimoine commun de l’humanité[1], il demeure une personnalité mondialement écoutée au sujet des droits de l’homme et est salué comme le père d’une Afrique du Sud multiraciale et pleinement démocratique, qualifiée de « nation arc-en-ciel », même si le pays reste confronté à de graves problèmes d’inégalités économiques, de tensions sociales et de replis communautaires.

Thierry Barbaut
AFP

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Croissance Africaine: Soutenir la croissance et le développement en analysant l’Afrique et l’Occident

Croissance

CroissanceLe mot à la mode en ces temps de crise, CROISSANCE… Mais quid du développement durable, de la répartition de cette croissance et de sa gestion ? Quid de sa synergie avec les populations du monde ?

Mondialisation, communication et croissance ne font pas toujours bon ménage et apparaissent d’autres maux: Crises, dettes, récession, faillite et terribles conséquences sur les populations…

Dossier

En France, les bacheliers de section économique ont eu à plancher, entre autres, sur le sujet suivant : « Montrez que le PIB ne mesure pas la soutenabilité de la croissance ».

Critiquer le PIB est la tarte à la crème de tout étudiant en économie : non prise en compte de certaines activités (économie domestique, économie souterraine), des inégalités ou du niveau de vie réel, quantification purement comptable… Il est cependant possible de traiter le sujet de manière quelque peu différente de ce que l’Éducation nationale française attendait sans doute de ses élèves.

Croissance et environnement

La notion de soutenabilité fait évidemment référence aux aspects environnementaux : la capacité à ne pas scier la branche sur laquelle nous sommes assis, en somme. Non seulement la capacité à ne pas épuiser les ressources dans le long terme, mais aussi à ne pas polluer notre environnement et en faire un système invivable dans lequel les populations se rebelleraient contre l’injustice de la pollution due à la croissance – menant de facto à l’insoutenabilité de cette dernière.

En Chine l’air des grandes villes devient irrespirable. Le Delta du Niger est une catastrophe écologique. Dans de nombreux pays africains les ressources halieutiques sont pillées. Ici encore il semblerait que la croissance économique ne soit pas soutenable. Le PIB n’intègre pas cette dimension.

Deux remarques cependant avant de jeter la croissance du PIB aux orties.

Croissance_africaine_chiffresPremièrement les ressources sont des « ressources » parce que les hommes pensent qu’elles le sont.  A bien des égards, la « ressource ultime » c’est donc l’homme. Non qu’il faille « gaspiller », mais si le pétrole vient à manquer, l’ingéniosité humaine trouvera une autre ressource, grandement aidée par les incitations économiques générées par la rareté.

Deuxièmement, croissance et « marché » sont compatibles avec l’écologie pour peu que des règles de responsabilité soient appliquées. Les problèmes environnementaux sont en effet essentiellement liés à l’absence de propriété sur des biens qui sont donc « libres » : tout le monde a intérêt à les piller. L’appropriation, notamment « en commun » permet de résoudre ces problèmes.

Des indicateurs « institutionnels » permettent de mesurer cette dimension juridico-économique qui a un impact direct sur la gestion environnementale.

Mais la « soutenabilité » peut recouvrer d’autres dimensions.

Quelle croissance ? Ce que nous rappellent certains pays d’Afrique

En effet, certains pays en Afrique connaissent des taux de croissance importants. Pourtant, cette croissance se fonde surtout sur les revenus de l’exploitation du pétrole. Elle n’est pas essentiellement générée par une augmentation de la spécialisation, de la division du travail et de la productivité (menant à des revenus plus élevés). Elle n’est donc pas soutenable d’abord parce qu’elle est fondée premièrement sur une manne et non pas sur une diversification progressive des activités économiques.

aide-publique-developpement-afriqueUne élite proche du pouvoir politique profite de la manne pétrolière. C’est le règne du capitalisme de copinage dans lequel quelques uns s’enrichissent mais les autres n’ont que des miettes : on refuse à ces derniers les institutions du capitalisme, réservées à l’élite politico-économique.

L’inégalité fondamentale ici est procédurale : les règles du jeu ne sont pas les mêmes pour tous. Mais cette inégalité procédurale donne bien évidemment lieu à des inégalités de résultat, avec des écarts absolument considérables de richesse entre les citoyens de ces pays dont l’immense majorité croupit dans la pauvreté.

Les tensions sociales que crée un tel environnement constituent un obstacle à une croissance de long terme, comme nous l’a rappelé le printemps arabe : la « ressource ultime » qu’est l’homme ne peut être gaspillée longtemps.

Dans de tels cas le PIB est effectivement un indicateur très limité de la soutenabilité de la croissance. Au-delà des indicateurs traditionnels de développement humain ou d’inégalités, il faut prendre en compte la qualité des institutions pour percevoir le degré de partage des opportunités économiques qui forment le socle d’une croissance de long terme.

 

L’obsession de la croissance dans le monde et en Afrique

En occident, les décideurs publics sont littéralement obsédés par la croissance.

En France par exemple, M. Sarkozy promettait d’aller « chercher la croissance avec les dents » lors de la campagne électorale 2007.

Cinq ans plus tard, M. Hollande se présentait comme le « candidat de la croissance ». C’est que la croissance a un impact sur l’emploi et donc sur le recul du chômage (Loi d’Okun). La croissance a aussi un impact sur les rentrées fiscales, et dans les pays surendettés aux déficits budgétaires qui explosent, quelques dixièmes de pourcentage de croissance peuvent faire la différence dans les finances publiques.

 

Mais ici aussi il y a croissance et croissance. Quid de l’Afrique ?

Car le risque est que de nombreuses politiques soient mises en place pour « relancer » ou « stimuler » la croissance à court terme, au prix de sa « soutenabilité » à long terme. C’est  notamment le cas de la politique budgétaire expansionniste dont l’Europe fait en réalité les frais aujourd’hui.

potentiel_humain_afriqueDe même pour la politique monétaire expansionniste ou, comme l’on dit aujourd’hui, « accommodative ». Le meilleur exemple de sa nocivité est sans doute celui des États-Unis au début des années 2000 où la politique monétaire, du fait du « double mandat » des autorités monétaires (maîtriser l’inflation et permettre la croissance), a été mise au service de la « relance ». Sauf que cette relance de la croissance s’est essentiellement canalisée dans l’expansion très exagérée du secteur du bâtiment. Avec les conséquences que l’on connaît.

Certains économistes, de l’école « autrichienne », estiment que la stimulation artificielle de la croissance, par la manipulation de la politique monétaire, génère un « boom »  économique qui ne pourra se payer que par un « bust » (une récession).

L’idée sous-jacente est que, du fait de cette stimulation monétaire, l’économie surinvestit, et mal-investit, dans certains secteurs qui s’avèreront finalement peu rentables. La correction de l’erreur est évidemment douloureuse. Ce processus serait à l’origine des cycles économiques et, en définitive, d’une croissance « non soutenable ». Ici aussi des indicateurs institutionnels intégrant la qualité de la politique monétaire par exemple sont essentiels.

La notion de soutenabilité de la croissance ouvre des perspectives au-delà de l’écologie. Le PIB est une mesure effectivement limitée et doit être assorti d’indicateurs qualitatifs institutionnels.

Emmanuel Martin, analyste sur www.LibreAfrique.org.

Le 21 juin 2013.

Otages Francais: AQMI annonce qu’ils sont en vie mais menace la France en cas d’intervention en Afrique

Otages AQMI

L’organisation terroriste, al-Qaïda au Maghreb islamique, a publié dans la nuit du samedi au dimanche 23 juin 2013 un communiqué repris par plusieurs sites islamistes dans lequel elle annonce que ses huit otages européens sont en vie.

Une déclaration qui intervient quelques heures après la mobilisation nationale organisée en France par les familles des otages au Sahel.

Otages AQMICinq Français donc parmi les otages revendiqués par Aqmi : il s’agit de Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret, les quatre hommes enlevés en septembre 2010 à Arlit. On peut supposer que le 5ème est Serge Lazarevic, enlevé quant à lui en novembre 2011 au Mali. Il avait été kidnappé avec Philippe Verdon mais Aqmi n’y fait pas référence dans son communiqué.
En fait l’organisation terroriste a déjà annoncé sa mort il y a plusieurs semaines. Une annonce crédible disent les autorités françaises même si aucune preuve n’a jamais été fournie.

Aucune mention n’est faite non plus aux deux autres otages français du Sahel : Gilbert Rodriguez Leal et Francis Collomb mais l’un est aux mains du Mujao et l’autre serait détenu par Ansaru, un groupe dissident de la secte Boko Haram au Nigeria.

Bientôt une nouvelle vidéo

Cinq Francais donc et ils sont en vie dit Aqmi mais sans en dévoiler davantage. L’organisation ajoute seulement qu’elle enverra bientôt une vidéo pour le prouver. Aqmi, comme à chaque fois, adresse aussi une nouvelle mise en garde à Paris. Les otages seront exécutés si la France tente de les libérer par la force, précise le message.

Et Aqmi rejette aussi sur Paris la responsabilité de l’enlisement des négociations. Le gouvernement français est accusé «d’arrogance, d’indifférence et de provocation». Enfin on notera qu’aucune indication n’est fournie sur l’identité des trois autres otages européens que cite le communiqué.

Thierry Barbaut

Centrafrique: Conflit = Risque d’une crise nutritionnelle de grande ampleur

Conséquence de la crise en Centrafrique, le bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) estime dans son dernier rapport que 484 000 personnes dans le pays sont en situation d’insécurité alimentaire.

 Les équipes qui ont effectué l’évaluation de la situation alimentaire ont visité 60 sites en République centrafricaine.

Certaines familles ont perdu leurs réserves de nourriture ou du bétail en raison des pillages de la Seleka.

 

carte_rebelles_rebellion_seleka_centrafriqueLa crise prolongée a conduit à une perte de moyens de subsistance. Elle a désorganisé les marchés qui reprennent lentement, mais avec moins de produits alimentaires  et des prix plus importants. Le rapport de l’OCHA pointe « un risque élevé » de crise nutritionnelle pendant la période de soudure si l’assistance d’urgence n’est pas fournie.

Ce sont aussi les risques qui pèsent sur la prochaine récolte qui inquiètent le bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires.

Car avec les pillages et les déplacements internes, certains ruraux ont aussi perdu leurs semences ou leurs outils. « Il y a un problème d’accès aux semences pour les populations les plus vulnérables », insiste Amy Martin, la chef du bureau de l’OCHA pour la Centrafrique.

 

famine-rcaDes pays voisins irrespectueux des population en danger

A ces difficultés liées à la crise s’ajoute un problème désormais récurrent : dans la partie nord du pays, les habitants voient, comme chaque année, les troupeaux de nomades tchadiens et soudanais regagner leur pays en piétinant certains champs déjà semés.

« Ces éleveurs sont bien armés, regrette Amy Martin, et les cultivateurs n’ont pas d’administration sur place qui puisse gérer les choses ou négocier des compensations. C’est un problème ».

Thierry Barbaut

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Vacances 2013: La France avec le Quai d’Orsay communique la carte des zones à éviter en Afrique, le Maghreb en rouge

qui d'orsay zone afrique à eviter

Alors que l’heure des vacances approche, le Quai d’Orsay a publié une nouvelle carte des zones à éviter. La carte est accessible sur le site du ministère des Affaires étrangères.

Un code couleur détermine le degré de sécurité de la zone. On y voit par exemple que les côtes tunisiennes sont en zone verte, donc sans risque alors que les touristes les ont fuies depuis le printemps arabe.

qui d'orsay zone afrique à eviterEn France, les vacances approchent et bon nombre de Français iront voyager hors des frontières de l’Hexagone. Le Quai d’Orsay a publié une nouvelle carte des zones de vacances à éviter. En Tunisie, si certaines zones sont déconseillées, les côtes du pays sont sans risque.

Deux ans et demi après la chute de Ben Ali, la Tunisie a toujours du mal à attirer les touristes, 15% de moins qu’en 2010.

Pourtant, la sécurité sur les côtes méditerranéennes est parfaitement normale, assure le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. « Toute une série de sites extrêmement touristiques qui sont au bord de la mer sont en vert, c’est-à-dire que l’on peut y aller sans aucun problème, a-t-il déclaré. Donc il faut faire attention, il ne faut pas avoir une vision où on ne peut pas sortir de chez soi ».

Les zones frontalières à haut risque

mines antipersonelles afriqueEn revanche des zones restent considérées comme à haut risque, notamment dans les zones frontalières. « La frontière avec la Libye et l’Algérie, le sud du pays est en rouge, explique Didier Le Bret, directeur du centre de crise au ministère des Affaires étrangères.

Au nord de Kasserine à quelque vingt trente kilomètres sur la zone qui est rouge, ça c’est une zone d’intervention des autorités tunisiennes pour essayer de maîtriser un certain nombre d’éléments jihadistes qui sont allés jusqu’à poser des mines dans cette partie, donc évidemment c’est rouge, les Français n’ont absolument rien à y faire. Ce n’est pas la peine de  s’exposer inutilement ».

Et pour limiter un peu plus les inquiétudes des vacanciers. Le ministère des Affaires étrangères propose de s’informer en temps réel sur la situation dans le pays d’accueil, en s’inscrivant au programme Ariane sur le site du ministère.

Un proche de Kadhafi réitère les accusations sur le financement sur la campagne de Sarkozy

Un diplomate de l’entourage de Kadhafi a réitéré les accusations de financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par l’ancien régime libyen, dans une interview à l’émission « Complément d’enquête », diffusée sur France 2, jeudi 20 juin.

Dans un extrait de la vidéo publiée par Mediapart, Moftah Missouri, conseiller diplomatique et interprète personnel du Guide de la révolution libyenne, affirme que Kadhafi lui a dit, en personne, « verbalement, que la Libye avait versé une vingtaine de millions de dollars ».

sarkozy-kadhafi-2007Lors de l’interview à « Complément d’enquête », M. Missouri accrédite l’authenticité d’un document officiel libyen dévoilé par Mediapart en avril 2012 qui affirme que Tripoli avait accepté de financer pour « 50 millions d’euros » la campagne de M. Sarkozy. « Ça, c’est le document de projet, d’appui ou de soutien financier à la campagne présidentielle du président Sarkozy », affirme-t-il avant de conclure : « C’est un vrai document. »

Les juges chargés du dossier sur les accusations de financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, lancées par l’homme d’affaires Ziad Takieddine, n’enquêtent pas sur ce document. Moussa Koussa, l’ex-chef des services de renseignements extérieurs libyens, et Bachir Saleh, ex-directeur de cabinet de Kadhafi, ont démenti avoir été respectivement l’auteur et le destinataire de la note publiée par Mediapart. En 2012, le président du Conseil national de transition (CNT), au pouvoir en Libye, Mustapha Abdeljalil, avait également estimé que cette lettre était « fausse et fabriquée ».

Mediapart a pourtant publié dans la nuit de jeudi à vendredi les extraits d’e-mails qui lui ont été adressés par Mohammed Ismail, présenté comme l’ancien directeur de cabinet de Saïf al-Islam Kadhafi, décrivant les circuits présumés du financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

« Au sujet du financement de la campagne », écrit M. Ismail, selon Mediapart, « une partie des fonds a transité par la North Africa Commercial Bank à Beyrouth, et, à partir de là, vers un compte bancaire en Allemagne relié à Ziad Takieddine ; d’autres montants ont été canalisés par l’entremise de comptes bancaires au Panama et en Suisse ».

Selon Mediapart, M. Ismail, qui vit dans la clandestinité, a envoyé dès mai 2012 des éléments sur cette affaire au site d’information. Mediapart précise que la NACB fait partie des établissements contrôlés par l’Etat libyen et que les circuits bancaires utilisés par M. Takieddine en Allemagne ont déjà été identifiés par les juges, notamment plusieurs comptes ouverts à la Deutsche Bank de Frankfort, au nom d’au moins trois sociétés offshore, Tristar, Rossfield et Como.

Selon la même source, deux de ces entités ont d’ailleurs encaissé, en 2007 et 2008, des sommes provenant de commissions occultes sur des marchés de sécurité en Libye, liées à la société française Amésys.

Dans son mail, Mohammed Ismail souligne aussi que « l’accord » pour libérer les infirmières bulgares en 2007 « impliquait l’achat par la Libye d’un réacteur nucléaire d’Areva, et l’approvisionnement de l’armée libyenne en missiles Milan ».
Il assure également qu« une des principales préoccupations de Sarkozy était de vendre l’avion de chasse Rafale pour un montant dépassant les 2 milliards d’euros ».

Ce n’est pas la première fois que des anciennes figures du régime libyen mettent en lumière aussi directement les liens avec la France. « C’est nous qui avons financé sa campagne et nous en avons la preuve. Nous sommes prêts à tout révéler. Nous avons les détails », avait déjà affirmé Saïf al-Islam, le fils de l’ancien dictateur libyen, dès mars 2011, avant la chute de son père.

Un peu plus d’un an plus tard, l’avocat tunisien de l’ex-premier ministre libyen, al-Baghdadi al-Mahmoudi, emprisonné en Tunisie, avait enfoncé le clou : « Mouammar Kadhafi, son régime et les responsables qui travaillaient avec lui ont financé la campagne électorale de Sarkozy en 2007 », avait déclaré Me Bechir Essid, évoquant quelque 50 millions d’euros.

Thierry Barbaut
Avec LeMonde

RDC: L’enfer sur terre au nord Kivu pour des populations soumises aux pires sévices

femmes violées et brulées en RDC

L’horreur absolue se déroule à l’Est de la RD Congo depuis plusieurs années.

Nous en avons souvent évoqué les faits dans les colonnes d’Info Afrique, mais les retours de correspondants sur place sont de plus en plus dramatiques.

femmes violées et brulées en RDCElle vient de franchir une étape supplémentaire dans l’indicible : «Je n’ai jamais vu une telle horreur depuis 2004.

Les enfants affluent à l’hôpital dans un état extrêmement critique», a déclaré vendredi 14 juin le Dr Denis Mukwege au site onusien Radio Okapi, suite au viol « d’une extrême violence » subi par des enfants de 1 à 12 ans dans le Sud Kivu.

«Pour chacun de ces cas, le mode opératoire est le même: les enfants sont enlevés au domicile familial, amenés en brousse puis violés et abandonnés», explique le gynécologue spécialisé dans la réparation des traumatismes. Deux fillettes en sont mortes et d’autres ont été retrouvées avec de sérieuses lésions.

Il y a deux semaines, au Katanga les milices Maï-Maï Bakata-Katanga ont brûlé vives une quinzaine de femmes dont huit étaient enceintes. Depuis quelques jours, environ 23 000 personnes ont fui ces exactions des milices Bakata-Katanga pour se réfugier 100 km plus loin. L’Ong Voix des minorités indigènes qui a alerté Radio Okapi, appelle les autorités à intervenir d’urgence pour protéger les populations.

Thierry Barbaut

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Algérie: Assassinat des moines de Tibéhirine, 17 ans d’enquête et de nombreuses questions

Tibéhirine

Dix-sept ans d’attente, mais toujours de très nombreuses zones d’ombre dans l’affaire des moines de Tibéhirine.

Les faits remontent au plus fort de la guerre civile en Algérie, en 1996, sept moines français installés au monastère de Tibéhirine, avaient été enlevés puis assassinés.

Officiellement par des terroristes du GIA alors qu’officieusement les versions divergent et l’enquête n’a jamais vraiment avancé. Ce que dénoncent justement les familles des victimes qui s’en expliquent, ce mercredi 19 juin 2013, dans les colonnes du Figaro.

Crime du GIA ou bavure de l’armée algérienne ?

TibéhirineDepuis que le juge antiterroriste, Marc Trévidic a repris l’instruction du juge Bruguière, il n’a jamais privilégié une hypothèse plus qu’une autre, mais il n’en exclut aucune.

Pourtant la thèse officielle de la culpabilité du Groupe islamique armé, thèse défendue par Alger semble de plus en plus battue en brèche.

Deux témoignages accréditent l’hypothèse d’une bavure des militaires algériens. Sur procès verbal, Abdelkhader Taghi, ancien de la sécurité militaire, accuse Alger d’avoir ordonné l’enlèvement des moines, et d’avoir instrumentalisé le GIA. Un général français, en poste à Alger de 1995 à 1998, a également apporté un éclairage décisif.

François Buchwalter a affirmé avoir été informé par une source sûre qu’un hélicoptère militaire avait ouvert le feu sur un groupe d’hommes, une fois au sol, ils auraient découvert les religieux criblés de balles.

Lorsqu’après de longues tractations, les autorités algériennes ont accepté d’ouvrir les cercueils, le père Armand Veilleux responsable de l’ordre a découvert qu’ils ne contenaient que les têtes des victimes. Le juge Trévidic veut désormais exhumer ces crânes et réaliser des autopsies, seule manière de préciser si les décapitations sont post mortem. Mais pour le moment, l’Algérie ne semble pas disposée à faciliter l’instruction du juge français.

Thierry Barbaut
Avec RFI

Google Loon: Donner accés à Internet à une plus large population et aux pays en voie de développement

Google Loon

Nous en parlions déjà sur le projet « Afrique et Asie » de Google.

Loon est un projet mené par Google qui permettrait aux gens de se connecter à internet, non pas de votre routeur sans fil standard, mais d’un ballon flottant qui vous connecte à un réseau mondial composé d’autres ballons qui vous autoriseraient alors une connexion depuis n’importe quel endroit du globe.
Comment marche Google Loon ?

Google LoonLoon peut ressembler à une méduse géante, mais beaucoup d’ingénieurs ont été réunis pour ce projet.

Tout d’abord, le ballon est entièrement alimenté par des panneaux solaires. Cela alimente le boîtier électrique qui pend du ballon et transmet les données. Ces données se déplacent à des vitesses similaires à celles de la 3G, ce qui n’est pas trop mal vue l’étendue de la surface à couvrir!

Une de nos premières réflexions au sujet de Loon serait sa résistance aux conditions climatiques comme le vent ou la pluie.

Cela était sous-estimé Google qui utilise les données issues de l’astro-science pour s’assurer que cela ne se produise pas. Google a expliqué que le vent et la pluie, comme nous le savons, se produisent à peu près 10 kilomètres d’altitude dans le ciel, les avions volent également vers cette altitude. Ainsi, Google a décidé que Loon devrait flotter à environ 20 km.

Non seulement de mauvaises conditions météo seraient écartées mais les problèmes liés au trafic aérien également.. Les systèmes de Loon pourront ajuster sa hauteur pour lui permettre de naviguer là où cela sera nécessaire.

Changer le monde selon Google !

Google a révélé la statistique suivante: pour 1 personne qui a accès à Internet, 2 personnes ne peuvent pas y accéder..

Projet-Loon-Google-AfriqueCela signifie que 2/3 de la population mondiale ne peut pas accéder aux informations disponibles dans le monde.

Google a également déclaré que les entreprises qui ont accès à Internet se développent deux fois plus vite.

Cela pourrait signifier beaucoup plus d’entreprises émergentes et in fine, aider les populations à s’émanciper.. Loon vient bouleverser les règles de l’échiquier..

Loon est configuré pour démarrer en Nouvelle-Zélande et, si vous y habitez, vous pouvez vous inscrire comme candidat au projet.. Si Loon fonctionne comme cela est prévu, il pourrait révolutionner le monde et la façon dont nous utilisons internet.

Thierry Barbaut

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Internet & innovation: Une brique qui permettra de se connecter partout à l’internet

brck

Une innovation comme nous les aimons chez Info Afrique !

La start-up kényane Ushahidi a présenté son dernier projet BRCK, un outil qui permet de se connecter à internet depuis n’importe quel endroit.

« Si ça marche en Afrique, alors ça marchera partout dans le monde ».

Telle est la devise des fondateurs d’Ushahidi, une start-up basée à Nairobi. Ils l’ont démontré dès 2008 avec leur logiciel open-source de cartographie interactive utilisé notamment par l’ONU et les plus grands médias du monde.

brks-internetAprès le logiciel (software), ces créateurs de solutions innovantes et utiles au continent, s’essaient à la création de matériel informatique (hardware). A l’occasion de la conférence TEDGlobal à Edinburgh, l’équipe d’Ushahidi a quitté la Silicon Savannah de Nairobi pour présenter son dernier projet.

Nom de code : BRCK. Il s’agit d’un petit cube de plastique au design soigné permettant de se connecter à internet n’importe où car il « aspire » le Wi-Fi, la 3G et la 4G . Une démarche qui puise sa source dans le quotidien d’entrepreneurs et de geeks innovants en Afrique. Las d’être déconnectés d’internet à la moindre coupure d’électricité ou de chercher péniblement du réseau pour accéder au web, ils ont décidé de développer une solution appropriée à cette réalité africaine.

Ce petit boîtier BRCK, qui est en phase de développement, est équipée d’une batterie d’une autonomie de huit heures et est développé en open-source, ce qui signifie que la communauté de développeurs d’Afrique et d’ailleurs pourra librement accéder au code source et enrichir le système d’applications qui fonctionneront sur le terminal. De plus, l’utilisateur pourra insérer une carte SIM dans la « brique » pour créer son réseau sur lequel vingt appareils seront connectables.

« C’est l’équivalent d’un générateur pour internet, un modem GSM conçu pour que vos sessions de coding ne s’achèvent pas lorsque le courant électrique est interrompu », explique Ethan Zuckerman, directeur du « Center for civic media » du MIT.

Dans sa présentation, Ushahidi a expliqué comment les habitants des zones rurales reculées pourront se connecter à internet en ajoutant une antenne sur le BRCK pour augmenter la connectivité. Et l’équipe essaie de trouver une solution bon marché pour accéder aux coûteux réseaux de connexions à internet par satellite.

« Aujourd’hui, toute activité nécessite une connexion à internet. Nous avons voulu réinventer une manière de se connecter à internet en Afrique en prenant en compte les nouveaux usages résolument mobiles. Nous avons conçu BRCK comme un outil approprié à ces usages, des cafés de San Francisco aux codeurs de Nairobi », explique-t-on chez Ushahidi. Cet appareil devrait être en vente en novembre au prix de 199 dollars. La start-up a récolté plus de 170 000 dollars pour ce projet via le site de financement participatif Kickstarter.

Thierry Barbaut

NYFA the New York Forum Africa: Stratégie énergétique et contrats économique pour développer l’emploi au Gabon

 NYFA 2013 – Officialisation d’un accord stratégique dans l’énergie et signature de quatre importants contrats économiques créateurs d’emplois entre des entreprises internationales et le Gabon

  LIBREVILLE, Gabon, 16 juin 2013/ Quatre contrats de grande envergure dans l’éducation, l’audiovisuel, l’infrastructure et l’agriculture  ont été signés en présence du Président de la République Gabonaise Ali Bongo Ondimba à l’occasion du deuxième jour du NYFA 2013 (http://www.ny-forum-africa.com). Un contrat stratégique dans le secteur de l’énergie va être conclu avant la fin du Forum. ali-bongo-nyfaUn des objectifs du Forum, la promotion des investissements internationaux et de la création d’emplois pour les Africains a été atteint le 15 juin.

La création d’un accord stratégique dans l’énergie et quatre contrats dans des domaines clés de l’économie gabonaise ont donc été officialisés entre le Gabon et des groupes internationaux. Pour l’organisateur et le fondateur du New York Forum, Richard Attias s’est réjoui de la signature de ces importants contrats pour l’Afrique. « Le NYFA est un appel à l’action avec des résultats extrêmement concrets. Nous en avons pris l’engagement à la création de cet événement. Aujourd’hui nous avons le plaisir d’avoir des signatures de contrats qui amèneront des créations d’emplois. », a-t-il déclaré.

Création d’un hub énergétique sur toute la façade atlantique de l’Afrique

Avant la fin du forum un accord stratégique dans le secteur énergétique sera officialisé. La République Gabonaise et Gunvor, géant suisse du négoce pétrolier, vont s’accorder sur un projet de développement du raffinage et de la transformation de produits pétroliers. Il s’agira de créer un hub de commercialisation de produits pétroliers qui couvrira toute la façade atlantique de l’Afrique de la Mauritanie et de l’Afrique du Sud. Ce hub sera installé à Port Gentil. La première étape consistera en la création d’une société commune de commercialisation de produits raffinés produits au Gabon. Le capital de la société s’élèvera à un million de dollars détenu à hauteur de 55% par l’Etat gabonais et à 45% par Gunvor. Pour le démarrage des activités, Gunvor apportera 500 millions de dollars de fond de roulement sous forme de prêt. Les activités devraient démarrer en septembre 2013.

Education : trois grandes écoles pour accueillir 1800 étudiants d’ici à trois ans

A la suite de négociations débutées en juin 2012, un contrat sur trois ans pour la construction et l’équipement de trois centres de formation professionnelle dans différents domaines industriels a été concrétisé entre AVIC (China Aviation Industry Corporation) International Holding Corporation et le Ministère de l’Education. Ces trois grandes écoles de métier comporteront chacune 10 filières et permettront d’encourager la création d’emplois au Gabon grâce notamment à la mise en place en trois ans d’enseignement sous forme de reconversion et de formation continue. La formation des professeurs gabonais se fera sur 3 ans en Chine. Le financement du programme  sera garanti par la banque chinoise Eximbank. Basées à Libreville, Franceville et Port-Gentil, chaque grande école, livrée entièrement équipée (matériel pédagogique, technologique, électroménager et mobilier), pourra accueillir jusqu’à 600 étudiants, formés au niveau BEPC et logés sur site. L’investissement pour chaque centre s’élève à 17 Milliards XAF soit  34 millions de dollars.

Aménagement du Port Môle de Libreville

Le projet Champ Triomphal signé aujourd’hui entre la China Harbour Engeneering et l’Agence Nationale des Grands Travaux (ANGT) permettra la transformation, l’agrandissement et l’aménagement du Port Môle de Libreville. Ce contrat en 6 parties (ANGT – Agence Nationale des Grands Travaux, Ministère des Infrastructures, Direction du Budget, Direction Générale des Marchés Publics, Trésorerie Publique, et China Harbour Engineering) est estimé à 59 milliards XAF soit 120 millions de dollars. Dans un premier temps sur une surface 45 hectares seront  édifiés un centre de conférences, un musée et des bureaux, des commerces et des hôtels. Dans un second temps le redéveloppement du Boulevard Triomphal sera lancé.   Créée en 2010, l’ANGT est une agence gouvernementale dont la mission est de soutenir la République Gabonaise dans la planification et l’identification des grands projets d’infrastructure classés comme prioritaires. Ces projets sont structurés par le Schéma Directeur National d’Infrastructures (SDNI) qui fixe les orientations, identifie et planifie les infrastructures essentielles pour assurer le développement des principaux secteurs économiques du Gabon : énergie, industrie, services, tourisme, mines, agriculture, transport, habitat, santé et éducation. L’ANGT assure également le contrôle et l’exécution.   Agriculture Pour encourager un développement agricole durable au Gabon, la signature d’un contrat entre le Ministère de l’Agriculture, représenté par le Ministre Julien Nkoghe Bekale, et Valliance Consulting a été officialisé. Vallliance Consulting avait notamment participé à l’élaboration du plan vert du Maroc.   Accès à l’audiovisuel dans les zones rurales La signature d’un contrat entre IG Télécoms, entreprise gabonaise et Canal + Afrique contribuera au  développement dans les zones rurales de l’accès à un bouquet de 100 chaînes TV via internet. L’objectif est d’équiper 3000 foyers d’ici à 2 à 3 ans.   Distribué par l’Organisation de la Presse Africaine pour Richard Attias & Associates.

Documentaire Rwanda: Le général Dallaire, ancien casque bleu se donne comme mission de mettre fin à l’utilisation des enfants soldats.

general dallaire

Près de vingt ans après le génocide rwandais, l’ancien chef des casques bleus dans ce pays, le général Dallaire, s’est donné une nouvelle mission : mettre fin à l’utilisation des enfants-soldats.

 

Un documentaire vient juste de sortir pour illustrer son travail, il est intitulé Se battre comme des soldats, mourir comme des enfants. On voit le général Dallaire au Rwanda, en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud. Il est à la rencontre d’anciens enfants-soldats, mais aussi de commandants avec lesquels il essaie de discuter.

general dallaireNeuf pilules, 13 ans de thérapie : le général Roméo Dallaire, ancien chef des casques bleus au Rwanda, ne prend pas de gants. Pour croire encore en l’être humain, pour ne pas être aigri, il avale des cachets et surtout, il s’est donné une nouvelle mission : mettre fin à l’utilisation des enfants soldats. Plus de 300 000 garçons et filles se battent dans plus de 30 pays en guerre.

Roméo Dallaire se souvient d’un regard croisé au Rwanda avec un enfant soldat : « Je pouvais voir dans ses yeux, la colère, l’horreur, la peur… et l’excitation », le doigt sur la gâchette. Près de vingt ans après le génocide rwandais, les images se bousculent toujours dans la tête du général canadien à la retraite. Il est persuadé et s’accroche à croire que « si on pouvait faire à nouveau pleurer cet enfant une fois, alors il quitterait son habit de soldat », pour redevenir un enfant.

« Se battre comme des soldats, mourir comme des enfants »

Le 7 juin, un documentaire sort dans les salles pour illustrer son travail : Se battre comme des soldats, mourir comme des enfants, du réalisateur Patrick Reed. A la première, à Montréal, Roméo Dallaire, en complet, a l’air un peu fatigué, mais il répond en français et en anglais au public. Dans sa poche gauche de veston, des pièces de monnaie qu’il va souvent manipuler nerveusement, comme pour se calmer. Il revient sur la mission de maintien de la paix des Nations unies au Rwanda durant le génocide de 1994, lui témoin impuissant qui a fait le constat que « ce n’était pas dans l’intérêt des grandes puissances » que d’intervenir au Rwanda.

Puis il attaque le sujet du jour. Pour le documentaire, il est retourné encore une fois « en enfer », au Rwanda, mais aussi en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud. « La difficulté n’était pas que logistique, explique le réalisateur Patrick Reed, c’était un lieu rempli d’émotion et de psychologie pour le général Dallaire ». Le documentaire fait la part belle à Roméo Dallaire, il montre aussi des enfants soldats, des personnes qui essaient de les démobiliser, et un commandant.

« Sur le terrain, on essaie d’influencer les chefs et les familles donc on utilise toutes sortes de méthodes : radio, communications, discussions », explique le général Dallaire. Dans une scène, il se retrouve face à un commandant d’une milice et discute stratégie militaire au début, avant de lui poser des questions plus directes sur les enfants soldats. L’homme, très éduqué et au fait des lois internationales, réplique qu’il n’en a pas dans ses troupes. On voit le général Dallaire s’interroger, mais ne rien dire. Puis dans une interview plus tard, il raconte qu’il avait envie de lui crier : « Ecoute, salaud, on le sait que tu utilises des enfants-soldats. Mais il ne l’a pas hurlé, car une option, c’est d’avoir un pistolet dans ma poche et de le descendre, mais il y en aura un autre pour le remplacer. Mon option c’est de le miner et le traiter comme un minable : comment n’es-tu pas capable de convaincre des adultes pour te battre ? ».

Car les enfants, comme le résume Roméo Dallaire à l’assemblée pendue à ses lèvres, sont disponibles en nombre, faciles à recruter et à contrôler par les drogues, les abus, la peur. Puis ça ne coûte pas cher et ça ne pose pas de question. Et quand l’un d’eux est blessé ou malade, « on s’en débarrasse et on le remplace ».

À un ancien commandant, reconverti comme aide dans un camp pour réhabiliter les enfants soldats, le général canadien demande dans le documentaire pourquoi avoir besoin d’aller chercher des enfants ? Comment n’arrivait-il pas à recruter des adultes si la cause était noble ? L’homme tranche, en lui lançant un regard lourd : « Il n’y a pas de cause noble aujourd’hui. Ces groupes armés n’ont pas de raison d’être, ni de raison de recruter des petits ».

« Cet enfant pris dans un génocide est -il moins enfant que les nôtres ? »

se-battre-comme-des-enfants-mourrir-comme-des-soldatsAutre scène, dans un centre pour anciens enfants-soldats, des jeunes garçons rappent une chanson sur leur sort. Roméo Dallaire sourit. Il les voit comme des enfants et non plus des soldats. Comme pour le conflit au Rwanda, il dénonce l’inaction de la communauté internationale.

« On est prêt à laisser perpétuer des conflits sur le dos des enfants, pas sur le dos des adultes. Et ça ne nous crée pas un besoin d’intervenir. On a peur des armes nucléaires, mais on n’a pas peur que des enfants soient utilisés », rage l’ancien soldat. Puis il poursuit, conscient que ses mots peuvent porter : « Est-ce que cet enfant pris dans un génocide est moins enfant, moins humain que les nôtres ? On semble dire qu’ils ne comptent peut-être pas autant… comment peut-on dire une chose semblable ? ».

Pour changer les choses, il demande à ce que tout le monde harcèle les politiciens pour que cet enjeu entre dans leur calendrier. Puis il se raccroche à la jeunesse du monde. Selon lui, les jeunes vont de plus en plus voyager dans les pays en développement et « c’est magnifique, c’est là où est le reste de l’humanité, c’est là qu’on peut ultimement influencer, il faut aller sur le terrain ».

Dans le documentaire est évoquée la rencontre entre un casque bleu et un enfant soldat, l’adulte fait feu. Peu avant la fin du film, le réalisateur demande au général Dallaire s’il est ce casque bleu qui a tiré sur l’enfant soldat. L’ancien commandant prend une longue pause avant de laisser comprendre qu’il ne répondra pas à cette question. La fin aurait pu se trouver ici. Patrick Reed explique qu’il y a songé : « C’est un moment puissant du film, mais il ne pouvait pas en être la fin, car ce n’est pas que son histoire, c’est l’histoire de cette région, de son engagement, de lui rencontrant d’autres ».

Deux mots ne devraient jamais aller ensemble : enfant et soldat. C’est ainsi que Roméo Dallaire parle de son Initiative Enfants soldats. Mais il sait que ces deux mots vont rester accolés encore de nombreuses années. « À la fin du film, on dit que ça prend 45 ans pour résoudre ce problème. Si on résout quelque chose dans 45 ans, c’est tout à fait raisonnable. Mais les pays développés sont souvent impatients, ils ne sont pas capables de voir aussi loin et c’est pour cela que beaucoup de problèmes empirent. Le vrai engagement, c’est à long terme ».

Thierry Barbaut

Cécile Kyenge: Aprés un appel au viol, la ministre Italienne est comparée à… un oran-outang…

Cécile Kyenge

Et maintenant la ministre est comparée à un Oran Outan…

 

Mise à jour du 27 JJuillet 2013:

La ministre italienne de l’Intégration, Cecile Kyenge, a une nouvelle fois été la cible d’un acte raciste lorsqu’un spectateur a lancé des bananes en direction de l’estrade sur laquelle elle prononçait un discours à Cervia dans le centre de l’Italie.

Née en République démocratique du Congo, Cecile Kyenge est la première ministre noire italienne et l’objet de commentaires racistes récurrents depuis sa nomination en avril. Des militants du groupe d’extrême droite Forza Nuova (Force nouvelle) ont déposé des mannequins couverts de sang factice lors de ce rassemblement.

Ils entendaient protester contre la proposition de la ministre d’accorder la nationalité italienne à toute personne née dans le pays. Un tract accompagnant les mannequins affirmait « l’immigration tue », un slogan déjà employé par Forza Nuova faisant référence à des crimes commis par des immigrants. Un spectateur a lancé des bananes en direction de l’estrade sur laquelle s’exprimait la ministre, manquant sa cible.

Sur son compte Twitter, Cecile Kyenge a qualifié ce geste de « triste » et a jugé qu’il s’agissait d’un gaspillage de nourriture à un moment où le pays connaît une crise économique. Il y a deux semaines, le vice-président du Sénat et membre de la Ligue du Nord (populiste), Roberto Calderoli, avait comparé la jeune femme à un « orang-outan ».

 

Roberto Calderoli, vice-président du Sénat italien a comparé la ministre noire italienne, Cecile Kyenge, à un « orang-outan ».

« J’aime beaucoup les animaux – les ours et les loups, comme chacun sait – mais quand je vois des photos de Kyenge, je ne peux m’empêcher de penser qu’elle a les traits d’un orang-outang, même si je ne dis pas qu’elle en est un » , a déclaré celui qui fut par deux fois ministre sous Silvio Berlusconi lors d’un rassemblement politique samedi à Treviglio, dans le nord de l’Italie.

Roberto Calderoli a également estimé que l’ascension de Cecile Kyenge, née en République démocratique du Congo, jusqu’à sa nomination comme ministre de l’Intégration, donnait envie aux « immigrants illégaux » de venir en Italie.

Au lieu de cela, Cecile Kyenge, qui a la nationalité italienne, ferait mieux d’être ministre « dans son propre pays », avait ajouté Calderoli, cité par les médias italiens.

Il faut le lire pour le croire… Surtout que Cécile Kyenge est originaire de la RDC ou le viol est utilisé comme arme de guerre

La stupidité est omniprésente en politique, mais, en Italie, elle semble se concentrer sur la ministre de l’Intégration, Cécile Kyenge.

Celle-ci, d’origine congolaise, subit depuis sa nomination de nombreuses attaques racistes au sein de la classe politique transalpine. Cette fois, le 13 juin, une élue de la ville de Padoue, membre du parti anti-immigrés de la Ligue du Nord, a même appelé à la violer, « pour lui faire comprendre ».

Cécile KyengeC’est un dérapage de plus, à tel point qu’on se demande si Cécile Kyenge en fera finalement grand cas.

Après avoir été, et étant toujours, la cible des attaques racistes de bon nombre de politiques italiens, – elle se bat depuis sa nomination pour ouvrir un débat sur une réforme de la citoyenneté basée sur le droit du sol – la ministre de l’Intégration italienne a eu à subir, jeudi 13 juin, un appel au viol de la part de Dolores Valandro, une conseillère d’arrondissement de Padoue, affiliée à la Ligue du Nord, célèbre parti anti-immigrés transalpin.

« Mais personne ne la viole jamais, juste pour lui faire comprendre ce que peut éprouver la victime de ce terrible délit ? Une honte ! », a ainsi écrit ladite conseillère, jusque-là bien anonyme, sur Facebook.

Une réaction follement indignée, et surtout un brin raciste, quand on sait que Dolores Valandro entendait commenter un article, publié sur un site du doux nom de « Tous les crimes des immigrés », dénonçant lui-même une tentative présumée de viol de deux Roumaines par un Africain, à Gênes.

Viol correctif

Cet appel au viol correctif pour Africains mal éduqués a même réussi l’exploit de mettre dans l’embarras la Ligue du Nord, pourtant peu réputée pour la finesse de sa politique au sujet de l’immigration. « Je me dissocie de la manière la plus totale de la phrase violente, stupide et inopportune écrite par (…) Dolores Valandro. Nous prendrons immédiatement des mesures disciplinaires à son encontre et je lui ai personnellement demandé d’enlever cette phrase de son profil Facebook et de présenter ses excuses », a affirmé Massimo Bitonci, chef des sénateurs de la Ligue du Nord.

Le maire de Vérone, secrétaire régional de la Ligue pour la Vénétie, a quant à lui dénoncé une « déclaration inqualifiable », allant jusqu’à annoncer, quelques heures après la saillie de l’indélicate conseillère de Padoue, l’expulsion de la coupable. Ironie du sort sans doute, faute de viol correctif pour Africain, Dolores Valandro aura obtenu l’expulsion corrective pour bêtise raciste.

Thierry Barbaut

Centre commerciaux en Afrique: Doublement des infrastructures d’ici 4 ans !

centre commerciaux en Afrique

L’Afrique compte 129 projets de centres commerciaux d’ici 2017.

l’Afrique de l’Ouest est la zone la moins bien équipé et suscite la convoitise.

Info Afrique en évoquait le projet du plus grand centre commercial d’Afrique au Ghana ici

« Les enseignes européennes reniflent un peu le terrain. La conjoncture les incite à réfléchir à un investissement plus massif en Afrique. »

centre commerciaux en AfriqueAuteur d’une étude inédite sur le développement des centres commerciaux sur le continent, Julien Garcier, directeur général de Sagaci Research, confirme le potentiel de cette zone géographique longtemps délaissée pour les distributeurs.

Et ce quelques jours après l’annonce de la création d’une coentreprise entre la CFAO et Carrefour, dont le but est de développer les enseignes du numéro deux mondial de la distribution dans huit pays d’Afrique subsaharienne (le Cameroun, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Ghana, le Nigeria, le Sénégal et la République démocratique du Congo,).

Selon cet ancien du Boston Consulting Group, rien ne traduit mieux la croissance des marchés de consommation que les projets de « malls » dans une Afrique où ces équipements climatisés sont à la fois des symboles de modernité et les principaux cadres d’accueil des grandes surfaces alimentaires et non alimentaires, tandis que les « retails parks » dans lesquels se côtoient des « boîtes » sont peu répandus.

Le recensement de Sagaci – qui met de côté l’Afrique du Sud, pays le plus développé et, donc, atypique – montre qu’aux 211 centres commerciaux existants qui occupent 4 millions de mètres carrés GLA (« gross leaseable area » ou surface commerciale utile) s’ajouteront 129 nouveaux équipements qui, d’ici à 2017, doubleront la surface actuelle.

La seule France compte, elle, près d’un millier de centres commerciaux pour 17 millions de mètres carrés. L’Afrique en est encore loin, mais la tendance est là. Plusieurs pays possèdent un fort potentiel : le Nigeria, l’Angola, la Tanzanie, l’Ethiopie ou bien encore l’Algérie, notent les experts de Sagaci.

D’une façon globale, l’Afrique de l’Est (42 % des centres) et l’Afrique du Nord (33 % des centres) sont aujourd’hui à la pointe. « L’Afrique de l’Ouest francophone est clairement sous-développée, même si, ailleurs, des pays comme l’Algérie, malgré leur population et leur niveau de vie, ne comptent que 3 centres et 2 projets », note Julien Garcier.

Guerre des enseignes

Pour le consultant, l’Afrique de l’Ouest est en train de devenir l’objet d’une lutte entre les acteurs sud-africains et occidentaux. « Quelques enseignes européennes et américaines (Bata, City Sport, Celio, Aldo, KFC, Adidas, Nike, Mango, Etam…) sont aujourd’hui très présentes dans les centres de premier plan. Les enseignes sud-africaines (Shoprite, Woolworths, Truworths, Mr Price…) remontent progressivement vers les marchés d’Afrique de l’Ouest pour les concurrencer frontalement », explique-t-il, en précisant que la bataille se déplace des « malls » aux standards internationaux, comme le Morocco Mall à Casablanca, vers le coeur du marché africain constitué de petits centres de 30.000 m 2 tirés par de petites « locomotives » alimentaires, des supermarchés de 2.500 m 2.

Philippe Bertrand
Avec Les Echos

Huile de palme: Une potentiel certain de développement pour l’Afrique mais avec quelles perspectives ?

Huile de palme en Afrique

Organisé par les producteurs locaux, le premier Congrès africain de l’huile de palme se tient en ce moment à Abidjan.

Avec comme objectif de créer une plateforme continentale d’échange et de contrer les attaques dont la filière fait l’objet.

Six mois après avoir obtenu le retrait en France de la campagne de publicité des Magasins U contre l’huile de palme, l’Association des producteurs de Côte d’Ivoire (AIPH) a inauguré à Abidjan le 10 juin le premier Congrès africain de l’huile de palme.

La cérémonie d’ouverture de l’évènement organisé à l’hôtel Ivoire a réuni outre les industriels du secteur, les ministres ivoiriens de l’Intérieur et de l’Agriculture, ainsi que de nombreux officiels ouest-africains venus du Liberia, du Ghana, de Guinée, du Congo Brazzaville… L’objectif de ce rendez-vous qui se prolongera jusqu’au 13 juin sera notamment de créer une plateforme d’échange au niveau continental.

 

Facteur de développement de l’huile de palme

Huile de palme en AfriqueLors de son intervention, le ministre de l’Agriculture, Mamadou Sangafowa Coulibaly, a rappelé que son pays ambitionne de figurer parmi les premiers producteurs mondiaux. L’objectif est de pratiquement doubler la production d’huile raffinée d’ici 2020 pour atteindre 600 000 tonnes.

Selon les données du département de l’agriculture américain, la Côte d’Ivoire se situe actuellement au deuxième rang africain (390 000 tonnes) pour l’huile brute, derrière le Nigeria (910 000 tonnes), mais très loin de la Thaïlande (2 millions de tonnes), de la Malaisie (19 millions de tonnes) et de l’Indonésie (28,5 millions de tonnes).

A l’issue des travaux du forum, une déclaration devrait en outre réaffirmer le rôle de cette filière comme facteur de développement. En Côte d’Ivoire, son chiffre d’affaires est estimé à plus de 500 milliards de F CFA. Elle emploie 200000 personnes et 75 % des superficies sont cultivées par des petits exploitants. Une dimension socio-économique que les acteurs du secteur jugent toujours injustement occultée par les campagnes de dénigrement orchestrée par les ONG et les lobby industriels concurrents comme celui du soja.

Controverses

« Je reste très circonspect quant au lien systématique qui est fait en la culture du palmier à huile et la déforestation. La dégradation des forêts est très souvent antérieure à l’action des planteurs », confirme Alain Rival, coordinateur au centre de recherche agronomique français du Cirad. Aussi caricaturales soient-elles, ce sont les attaques des ONG qui ont obligé la filière à évoluer aussi vite, juge néanmoins le scientifique.

plantation-de-palmiers-a-huile_afriqueDepuis 2004, une table ronde sur l’huile de palme appelée Roundtable on Sustainable Palm Oil (RSPO) réunit les organisations non gouvernementales et les entreprises du secteur. En 2012, 15% de la production mondiale était certifiée par cet organisme qui s’attache notamment au respect de droits humains et environnementaux

Pour les industriels, loin d’être un risque pour la biodiversité, l’huile de palme est au contraire une opportunité de limiter l’impact de la croissance des besoins en matière grasse, estimée à 150 millions de tonnes de supplémentaires en 2050. « Grâce à sa productivité bien supérieure aux autres huiles végétales , l’huile de palme pourrait permettre d’économiser une superficie presque équivalente à celle de l’Inde », indique Pierre Bois d’Enghein, responsable développement durable du groupe industriel Socfinco.

Une opinion partagée par les experts de la Banque mondiale. En avril 2011, ses dirigeants ont d’ailleurs mis fin au moratoire sur sa participation au financement de la filière. « La Malaisie et l’Indonésie ne pourront pas répondre à l’évolution de la demande mondiale. L’avenir de l’huile de palme est en Afrique. Mais il reste encore beaucoup d’obstacles à son développement, notamment au niveau foncier », a rappelé le Docteur Touré, expert de la Banque mondiale.

Thierry Barbaut
Avec JeuneAfrique.com

Madagascar: La grande ile ne parvient pas à sortir de sa crise politique malgré les éléctions prévues en août

Didier Ratsiraka

Les élections semblent promises à un échec de plus à Madagascar… C’est un constat accablant qui se profile avec des anciens chefs d’états dont certains accusé de putsch qui tentent de revenir sur le devant de la scène.

Un ile qui n’a pourtant pas besoin de ça, crise économique, infrastructures quasi-nulles, nouvelles technologies absentes… Madagascar doit chasser ses vieux démons et passer à la vitesse supérieure afin de s’associer et faire synergie avec les pays Africains en forte croissance.

Les atouts sont la, les matières premières, les ressources, l’attrait touristique, mais depuis la prise de pouvoir en 2008 d’Andry Rajoelina et la mise en place de la HAT (Haute Authorité de Transition) le pays s’effondre…

Quand à Andry Rajoelina, qui criait haut et fort qu’il ne se présenterais pas, force est de constater qu’il est bien candidat à la présidence de la république Malgache…

Didier RatsirakaSituation actuelle:

A Madagascar, le Conseil œcuménique des églises chrétiennes (FFKM) tente d’organiser un sommet des chefs d’Etat. L’objectif est de réunir, à Madagascar, l’actuel président de la transition Andry Rajoelina et ses trois prédécesseurs.

Une réunion pour essayer de sortir Madagascar de l’impasse politique dans laquelle elle se trouve alors que la tenue d’une élection présidentielle cette année est de plus en plus menacée. Mais plusieurs obstacles font durer les négociations, à commencer par le retour de Marc Ravalomanana.

Avec notre correspondant à Antananarivo,

C’est un projet ambitieux sur lequel travaillent les chefs des quatre Eglises chrétiennes. Un peu plus d’un mois après avoir organisé un conclave dont les résolutions sont restées lettre morte, le FFKM espère concrétiser au plus vite ce sommet des chefs d’Etats.

Dans l’entourage des protagonistes, les plus optimistes parlent de pourparlers très avancés, et d’une tenue possible de cette réunion d’ici dix jours. Pour d’autres, ce sommet soulèverait trop de problèmes dans un contexte déjà trouble.

Communauté internationale réticente

L’initiative implique le retour sur la Grande Île de Marc Ravalomanana. Renversé il y a 4 ans, l’ancien président est toujours exilé en Afrique du Sud, et Andry Rajoelina refuse son retour.

La position du président de la transition n’a pas changé, reconnaît son entourage. Autre difficulté : la communauté internationale. Ses représentants, sollicités, n’ont pas donné de réponse, font savoir les organisateurs.

Joints par RFI, plusieurs diplomates admettent craindre qu’une telle réunion ne compromette un peu plus la tenue d’élections cette année.

Thierry Barbaut
Pour Info Afrique

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Pays Africains dangereux: Le classement de GPI (Global Peace Index)

danger Afrique

Depuis 2007, le Global Peace Index, réalisé par l’institut de recherche Economics and Peace, classe 153 pays du globe du plus sûr au plus dangereux.

Les 10 pays les plus dangereux d’Afrique sont soit des Etats embourbés depuis plusieurs années dans une guerre civile ou frontalière, soit des pays ayant conclu récemment des accords de paix, mais encore confrontés à des violences régulières qui les déstabilisent.

danger AfriqueLe classement évalue dans ce cas, les risques de reprise des combats et de résurgence de l’instabilité politique. Sont également prises en compte les menaces terroristes, dont certaines sont liées à al-Qaida.

Le classement 2011 est marqué par le printemps arabe et son impact sur la stabilité des pays de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Ainsi, des pays comme la Tunisie ou la Libye, pourtant présentés dans le précédent classement comme des havres de paix, figurent aujourd’hui dans le tableau noir.

10 – Ethiopie: les vieux démons

L’Ethiopie a encore des relations tendues avec son voisin érythréen, plus de dix ans après la fin de la guerre qui les a opposés. Malgré la reconnaissance de la frontière établie par la Cour de justice internationale, le pays n’a pas entièrement retiré ses troupes de la région de Badme, au nord, attribuée à l’Erythrée.

Par ailleurs, l‘Ethiopie est confrontée à deux mouvements autonomistes sur son territoire. Le premier, le Front de libération Oromo, touche une région très stratégique au sud-ouest, la plus peuplée d’Ethiopie et qui recèle d’importantes ressources naturelles. Le second, le Front national de libération de l’Ogaden, est basé à l’est, à la frontière avec la Somalie, et est doté d’une branche armée.

Sur le plan politique, les élections générales de 2010 se sont déroulées dans le calme. Elles ont été remportées par le parti de Meles Zenawi, Premier ministre depuis 19 ans. Cependant, ce résultat a été dénoncé par plusieurs partis d’opposition réunis au sein de l’alliance du Medrek.

9 – Burundi: opposition radicale

Le Burundi a connu une guerre civile durant quinze ans. Les racines du conflit étaient les mêmes que celles de son voisin rwandais: l’opposition entre les Tutsi et les Hutu. Le cessez-le-feu définitif a été établi avec les forces rebelles Hutu du Front national pour la libération (FLN), l’ultime groupe encore armé en 2008. Ce dernier, renonçant à la lutte armée, est devenu un parti politique.

La tenue d’élections en 2010 était donc un test pour la stabilité politique du pays. Première étape: les élections locales ont conduit à la victoire du parti au pouvoir le Conseil national pour la défense de la démocratie et des forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), avec 64% des voix. Le résultat, reconnu par la communauté internationale, a été contesté par l’opposition, le FLN en tête.

Deuxième étape, les élections présidentielle (juin 2010) et législatives (juillet 2010). L’opposition a boycotté les deux scrutins en signe de protestation. Le président Pierre Nkurunziza a été réélu ans surprise. Par la suite, de nouvelles violences ont éclaté, faisant craindre une radicalisation de l’opposition.

8 – Zimbabwe: violences politiques

Le Zimbabwe, sous le régime autoritaire de Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980 en tant que Premier ministre puis président à partir 1987, a connu une vague de violences après l’élection présidentielle controversée en 2008. Robert Mugabe et Morgan Tsvangirai, son principal rival, ont tous deux revendiqué la victoire au premier tour. Après le retrait de la course du second, le premier a été élu président et un accord de partage du pouvoir fut signé en septembre 2008.

La situation politique du pays a donné des signes d’apaisement en 2009 avec la mise en place d’un régime à deux têtes avec comme président, Robert Mugabe et comme Premier ministre Morgan Tsvangirai. Cette organisation bicéphale était provisoire et devait donner lieu à la rédaction d’une Constitution, préalable à la tenue d’une nouvelle élection présidentielle.

Seulement, en 2010, les tentatives du Premier ministre pour élaborer la Constitution ont été sabotées par le camp de Robert Mugabe. Des réunions publiques ont été interdites, procédant à des arrestations arbitraires, des pillages et des mises à sac. Dans ces conditions, l’élection présidentielle a peu de chances de se tenir en 2011.

7 – Tchad: voisinage compliqué

Le Tchad a sensiblement amélioré sa situation grâce à l’amélioration des relations avec les pays limitrophes. En 2009, la signature des accords de Doha avec le Soudan a amorcé une pacification des rapports entre les deux. En 2010, une force mixte composée de troupes du Tchad et du Soudan a été officialisée.

Cette embellie n’est pas sans conséquence sur le conflit à l’est, hérité des tensions au Darfour (de l’autre côté de la frontière). Le gouvernement soudanais a en effet retiré son soutien aux rebelles opérant au Tchad. Par conséquent, malgré quelques soubresauts, il a été mis fin à l’intrusion de bandes armées au Tchad, avec la défaite des rebelles de l’Union des forces de la résistance et la signature à Doha de l’accord sur la normalisation et de sécurisation des frontières entre le Tchad et le Soudan (PDF) en janvier 2010 à N’Djamena, la capitale tchadienne, et qui fut suivi en février d’une visite du président tchadien Idriss Déby à Khartoum, capitale soudanaise.

D’après Global Peace Index, la situation politique du pays s’est également stabilisée dans la perspective des élections législatives et présidentielle de 2011. Faute d’opposition structurée, Idriss Déby a sans surprise été réélu à la présidence en avril 2011.

6 – Nigeria: guerre économico-religieuse

L’instabilité qui règne dans le centre et le sud du pays ne s’est pas calmée avec la réélection de Goodluck Jonathan en avril 2011. Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec ses 155 millions d’habitants, est marqué par un conflit au centre, dans la région de Jos. Des tueries entre musulmans et chrétiens ont provoqué près de 20.000 morts sur les dix dernières années. 2010 a été ponctuée par des meurtres de chrétiens et de musulmans. Le motif religieux souvent évoqué n’est pas l’unique raison à ce conflit. Des motivations économiques ont conduit à la migration vers le sud (majoritairement chrétien) des éleveurs chrétiens sans terre.

Une autre bataille économique se joue dans le delta du Niger, au sud. Le gouvernement nigérian est aux prises avec un groupe terroriste. Ce dernier attaque les installations et le personnel des compagnies pétrolières. Appelé Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND), il a multiplié les enlèvements d’expatriés et les attaques sur les oléoducs, réduisant à néant les tentatives d’armistice engagées par l’Etat. De 2006 à 2008, le pays aurait perdu un quart de sa production pétrolière à cause de ces attaques.

5 – Libye: printemps arabe et guerre civile

La Libye est entrée en guerre civile à la suite du soulèvement populaire de février 2011. Les manifestations, inspirées des exemples tunisien et égyptien, ont conduit à la chute de l’autorité de Mouammar Kadhafi dans l’est du pays, particulièrement dans la ville de Benghazi où avait commencé l’insurrection. Plusieurs responsables du régime ont rejoint l’opposition. Face à cette situation, le Guide libyen a répondu par la force début mars, lançant ses troupes contre les villes rebelles. L’intervention internationale qui a eu lieu le 20 mars (après l’établissement du classement), sous la bannière de l’Otan n’a pas abouti à la sortie de crise rapide espérée.

4 – RCA: année mouvementée

La République centrafricaine est désormais placée dans les 10 pays les plus dangereux au monde. La période 2010/2011 a été marquée par une nouvelle agitation dans plusieurs zones de tension du pays. Un climat dû à la tenue, en janvier 2011, de l’élection présidentielle, qui a vu la réélection de François Bozizé.

Au nord-est dans la zone frontalière avec le Soudan et le Tchad, l’armée régulière a fait face à des groupes rebelles. En 2008, un accord de paix a été signé avec quatre des factions armées présentes dans la zone. Seulement, certains groupes non signataires sévissent toujours. En 2010, peu de temps après le retrait de la mission de l’ONU, les rebelles de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), ont attaqué la ville de Birao, finalement reprise par les troupes gouvernementales aidées de l’armée tchadienne. En juin 2011, un accord de cessez le feu a été signé entre le gouvernement centrafricain et le CPJP.

Autre terrain sensible, le sud-est du pays où sévit les troupes de la Lord’s Resistance Army (LRA) menée par Joseph Kony, personnage sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis 2005. Ce groupe, des plus violents, est apparu en 1988 en Ouganda et a pris une envergure internationale occupant également la RDC et le Sud-Soudan. Ils s’adonnent à des pillages et à des enlèvements de civils.

3 – RDC: menace terroriste

La République démocratique du Congo est empoisonnée par l’activité sur les franges de son territoire, de plusieurs groupes armés et terroristes concentrés à l’est du pays. C’est principalement au Kivu, dans la région des Grands Lacs, que la situation s’est envenimée en 2010.

Ce conflit né de l’arrivée massive de réfugiés à la fin du génocide rwandais, oppose notamment les forces de l’armée nationale (FARDC) et le congrès national pour la défense des peuples (CNDP) de Laurent Nkunda, un ancien militaire Tutsi.

Selon le Global Peace Index, le conflit pour la domination régionale et les ressources régionales opposant les forces de l’armée nationale (FARDC) et les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) a connu une baisse sensible des tensions.

En revanche, de nombreux combats entre les FARDC et le congrès national pour la défense des peuples (CNDP) de Laurent Nkunda, un ancien militaire Tutsi ont éclaté en 2010 en dépit de l’accord de cessez-le-feu de 2008.

Malgré une tentative d’intégration du CNPD à l’armée régulière et un accord de cessez-le-feu en 2008, ce dernier est régulièrement violé. En 2010, de nombreux combats entre les deux parties ont éclaté.

Toujours à l’est, le gouvernement congolais est aux prises avec des rebelles ougandais, les Forces démocratiques alliés-Armée nationale de libération de l’Ouganda (ADF-NALU). Or, en 2010, les soupçons de lien entre ces derniers et les shebab somaliens, un groupe islamiste fondamentaliste proche d’al-Qaida, se sont confirmés.

2 – Soudan: conflits fragiles

En 2010, la situation du Soudan  —déjà mauvaise— a empiré. Le pays est en proie depuis plusieurs années à deux conflits intérieurs lourds de conséquences sur les plans humain et politique. Selon le Global Peace Index, le nombre total de réfugiés et déplacés à l’intérieur du pays s’élève à 5,3 millions de personnes.

A l’ouest, le conflit au Darfour a fait 300.000 morts (y compris ceux dus à la famine et aux maladies) et 2,7 millions de déplacés depuis 2003, rapporte Global Peace Index. En 2006, un accord de paix est signé entre le gouvernement du président Omar el-Béchir et le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), le plus puissant des groupes rebelles. Mais, la paix est fragile, l’ensemble des factions ne l’ayant pas signée. En 2010, des heurts opposent à nouveau le gouvernement et plusieurs groupes armés (dont le JEM) au nord et à l’ouest de la région, conduisant la mission de l’ONU-Union Africaine au Darfour à prolonger son intervention d’un an et à accroître ses effectifs.

Au Sud, le conflit du Soudan du Sud est en voie d’achèvement avec le référendum d’auto-détermination qui s’est tenu en janvier 2011 et qui a abouti à la proclamation, le 9 juillet, de la République du Soudan du Sud. En outre, la situation de la zone d’Abyei, exclue du vote de janvier, reste encore incertaine.

1 – Somalie: guerre civile

La Somalie est plongée depuis 1991 dans une guerre civile. Un conflit qui oppose le gouvernement fédéral de transition, soutenu par l’ONU et conduit par le président Cheikh Sharif Sheikh Ahmed, à plusieurs groupes de rebelles islamistes, pour certains proches d’al-Qaida.

Non reconnu à l’intérieur du territoire somalien, le gouvernement de Cheikh Sharif Sheikh Ahmed n’arrive pas à imposer un Etat opérationnel sur l’ensemble du pays. Le seul morceau de territoire qu’il contrôle encore est une partie de la capitale Mogadiscio. La ville est le théâtre régulier, notamment en 2010, de combats violents entre les deux camps pour en conserver la maîtrise.

La terreur dans le pays a eu pour conséquence le déplacement de plus de 1,9 million de personnes, soit plus de 20% des Somaliens selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Il est difficile d’entrevoir une stabilisation du pays. Le mandat du gouvernement de transition, censé s’achever en août 2011, a été prolongé d’un an afin d’organiser des élections dans de meilleures conditions.

Virginie Pascase
Lu sur SlateAfrique

Origines et génétique: Les Européens du sud sont… Africains

La proximité historique entre l’Europe du Sud et l’Afrique du Nord a eu des conséquences sur le plan génétique, selon une étude.

metissage« Ce sont des Méditerranéens. » Italiens, Espagnols, Marseillais, Grecs… sont souvent réduits à leur géographie. La Méditerranée fait figure de dénominateur commun entre ces pays et villes d’Europe du Sud.

Une nouvelle recherche, dont les conclusions ont été publiées dans la revue de l’Académie national des sciences, montre que ce dénominateur commun a eu des incidences sur la formation génétique des Européens du Sud. Ils auraient une diversité génétique plus grande que leurs homologues du Nord.

Ce n’est pas étonnant quand on connaît l’histoire de ce limes méditerranéen: un carrefour à travers les siècles. Les Romains ont occupé l’Afrique du Nord. Les Arabes ont rayonné jusqu’à l’Espagne sur un territoire appelé al-Andalus.

L’étude suggère que ces connexions n’ont pas seulement eu des impacts culturels et architecturaux, mais également génétiques.

«Le niveau élevé de variation génétique chez les Européens du Sud reflète les flux de gènes en provenance d’Afrique du Nord au cours de l’histoire», a déclaré le co-auteur, Carlos Bustamante, généticien à l’université de Stanford.

femme_africaine_origine-europeDes études avaient déjà été réalisées par le passé, mais cette fois, les chercheurs ont travaillé à partir d’échantillon ADN provenant d’Europe du Sud et d’Afrique du Nord.

Les chercheurs ont comparé des échantillons d’ADN existants de 2.099 individus de 43 populations différentes en Europe et en Afrique. De nouveaux échantillons ont également été rajoutés.

«De telles études sont essentielles à l’amélioration de notre compréhension de l’impact des évènements historiques et des tendances migratoires sur l’histoire humaine récente», commente Graham Coop, un généticien des populations à l’université de Californie.

Thierry Barbaut
Avec NBC News

TIC: Les grands groupes équipementiers qui se partagent le business en Afrique, les marchés et leurs enjeux:

Qu’il s’agisse de la vente des terminaux, de la construction des plateformes, des réseaux ou de la pose des backbones, la dizaine d’équipementiers qui se partagent l’Afrique s’en tire à bon compte.

Bourrés de gadgets

mobile_argent« Téléphone ? » Vêtue d’un tee-shirt floqué aux couleurs d’une marque de téléphone bon marché, Nadine, debout sur le trottoir du marché central de Yaoundé, hèle les passants pour leur proposer des téléphones portables. Elle tient une dizaine de spécimens de ces marques chinoises calés sous ses aisselles ou entre ses mains. Avec son débit rapide et des explications concises, elle réussit même à vendre aux conducteurs : « Ce modèle prend deux cartes SIM et sa batterie a une autonomie de deux jours. Vous avez aussi la radio, la télévision, l’appareil photo et beaucoup de jeux », explique-t-elle.

Elle résume ainsi l’atout maître des téléphones chinois : bon marché (moins de 15 euros pour certains modèles) et bourrés de gadgets. Qu’ils soient durables ou pas, ces terminaux aux marques inattendues ou carrément inconnues inondent les marchés africains, mettant en déroute certains équipementiers occidentaux de grande renommée confinés sur les segments du haut de gamme, peu courus. Sur le continent, même les compagnies de téléphonie filiales de firmes occidentales préfèrent désormais commercer avec les géants chinois Huawei et Zhongxing Telecom (ZTE) pour la construction de leurs plateformes.

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Huawei mise sur sa politique low-cost pour évincer les Occidentaux

Il y a un an, Li Dafeng, président pour l’Afrique australe et orientale de la société chinoise Huawei Technologies, leader de la fabrication d’équipements de télécommunications dans son pays (et deuxième dans le monde après Ericsson), prévoyait de réaliser une croissance de 30% de son chiffre d’affaires sur sa zone d’ici à fin 2015. Il y a un an, la société, qui réalise 13% de ses ventes globales en Afrique, revendiquait déjà un chiffre d’affaires de 3,42 milliards de dollars sur l’ensemble du continent, en augmentation de 15% par rapport à 2010. Dans le contexte de pauvreté qui prévaut sur le continent, Huawei mise sur sa politique low-cost pour évincer les majors occidentales, et ne leur réserver qu’une part marginale du marché. Une bataille certainement pas gagnée d’avance car la plupart des équipementiers, se fondant sur les perspectives particulièrement prometteuses du marché des télécoms en Afrique, adoptent des politiques ciblées pour améliorer leurs pénétrations du marché africain, et le low-cost n’est plus l’apanage des seuls Chinois : on trouve déjà des terminaux Samsung ou Nokia à moins de 100 euros.

Perspectives prometteuses

Sur ce continent où le marché des télécoms s‘accroît au rythme accéléré de 30% par an, les équipementiers entendent bien faire leur trou dans la niche, d’où la rude concurrence qui oppose une dizaine d’équipementiers sur tous les segments de ce business juteux. Dans les prochaines années, avec les généralisations annoncées des technologies 3G, plus d’opportunités encore seront offertes. Outre les terminaux, dont les ventes sont en hausse constante et où la Chine semble décidée à faire plier les grandes marques européennes, l’équipement des plateformes des opérateurs, la construction des réseaux et relais, la pose de câbles sous-marins à fibre optique, ou encore le déploiement des backbones donnent un bel avenir aux marchés africains des télécoms. Ces perspectives prometteuses sont d’ailleurs confirmées par GSM Association, une organisation qui défend les intérêts communs de 700 opérateurs mobiles dans le monde. Selon une étude de cet organisme consacrée à l’Afrique, les cinq prochaines années devraient voir plus de 50 milliards de dollars investis en extensions de réseaux GSM/GPRS, EDGE et HSPA en Afrique subsaharienne, avec pour objectif de couvrir plus de 90% de la population et de permettre l’accès à Internet et à des services multimédias. Compte non tenu des réseaux CDMA en construction. Il s’agit de 350 millions de personnes sous couverture mobile, mais ne pouvant s’offrir un téléphone portable. Premiers bénéficiaires de cette manne : les équipementiers, qui engrangeraient ainsi des bénéfices sur toute la ligne.

Cette croissance de l’activité des équipementiers sur le continent a d’ailleurs défié la crise européenne. Car selon Guy Zibi, ancien directeur de recherche au cabinet américain Pyramid Research, il n’y a pas de risque que la crise, qui par ailleurs affecte peu la croissance des pays africains, ait des conséquences sur la demande en équipements et services de télécoms en Afrique. Il note d’ailleurs qu’il y a quelques années, dans le contexte d’inflation des prix des produits alimentaires et de l’essence, les télécoms africaines ont connu leur plus forte progression depuis dix ans en termes d’abonnés et de chiffre d’affaires.

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Les Occidentaux n’ont pas dit leur dernier mot

Le déploiement de Huawei et ZTE étant soutenu par les banques chinoises à hauteur respectivement de 30 et 15 milliards de dollar, ils ont déjà établis un leadership incontesté sur le déploiement des réseaux à la norme CDMA, ce qui crée également un marché captif pour leurs terminaux CDMA. Même si les deux mastodontes chinois s’adjugent déjà de gros contrats avec certaines filiales des groupes MTN, Orange ou encore Safaricom, les leaders traditionnels tels qu’Ericsson gardent la main. Et l’essentiel des opérateurs GSM du continent font toujours recours à Ericsson, Siemens, Alcatel-Lucent ou encore Motorola. Par exemple, Airtel a eu recours au savoir-faire d’Alcatel-Lucent pour doper les infrastructures réseaux de ses 17 filiales du continent : « L’essor des smartphones sur le continent africain génère une forte demande en services de données haut débit mobile, notamment pour la visioconférence et les jeux en ligne », explique le groupe Alcatel. En réponse à cette croissance actuelle et future, Alcatel-Lucent équipera les réseaux de transport et de backhauling mobile d’Airtel Afrique de sa technologie IP/MPLS (IP/Multiprotocol Label Switching). Si le chiffre du contrat n’a pas été dévoilé, nul n’ignore qu’il y a là de quoi rendre le sourire aux actionnaires d’Aclatel-Lucent.

Samsung : l’Afrique comme deuxième plus grand marché du mobile

Le groupe coréen, premier fabricant mondial de smartphones, mise sur le continent africain.

Lors de la quatrième édition du Forum Afrique de Samsung organisée à Cape Town (Afrique du Sud) à la fin du mois de mars 2013, le directeur général de Samsung Electronics en Afrique, KK Park, a présenté les perspectives de développement du groupe en Afrique. Il a notamment souligné que la préoccupation majeure de Samsung reste le développement de technologies visant à résoudre toutes les difficultés auxquelles les Africains sont confrontés. « Nous le ferons par le biais de notre initiative “Built-for-Africa”, conçue pour l’Afrique. Aujourd’hui, les consommateurs s’attendent à avoir des offres et des solutions capables d’améliorer leur style de vie. En conséquence, nous devons combiner plusieurs technologies pour mettre sur le marché des offres de ce genre. Samsung n’est plus un simple fournisseur pour un seul type d’appareil. Aujourd’hui, nous offrons une solution globale », a-t-il affirmé.

« En tant que société, notre mission est de contribuer au sein des communautés dans lesquelles nous vivons : les entreprises existent pour apporter une contribution significative à la société. Si notre contribution est reconnue, notre entreprise se développera en termes de revenus, de bénéfices, etc. Notre succès en affaires est uniquement déterminé par notre contribution », a souligné M. Park. « Cette année, nous continuerons à mettre l’accent sur la conception de solutions intégrées pour l’Afrique qui servent toutes les populations sur le continent », a-t-il annoncé.

Ce forum a été l’occasion pour Samsung de présenter ses dernières innovations. Parmi elles, le climatiseur avec moteur Jet Cool, le réfrigérateur Duracool intelligent, le Galaxy Note écran 8, le réfrigérateur quatre portes qui communique avec le monde extérieur, la TV LED Samsung de 85 pouces, l’application Kleek, ou encore un service de musique en streaming. En octobre 2012 déjà, Georges Ferreira, le vice-président de Samsung Afrique, expliquait le choix du lancement du Galaxy Note II sur le continent africain par le dynamisme de son marché. « L’Afrique est le deuxième plus grand marché mobile au monde. […] 450 millions de téléphones sont actifs en Afrique », affirmait-il. Pour lui, les entreprises qui auront compris l’environnement africain avec ses besoins spécifiques pourront se démarquer de la concurrence. D’après lui, les appareils mobiles doivent passer avant les PC.

Nokia : objectif, offrir des technologies haut débit mobile à l’Afrique

L’entreprise a récemment fusionné ses équipes opérationnelles d’Afrique et du Moyen-Orient afin d’offrir aux entreprises de mobiles une meilleure qualité de service.

Nokia Siemens Networks est une joint-venture officiellement née le 1er avril 2007 de la fusion des divisions réseaux de l’Allemand Siemens AG (Siemens Network) et du Finlandais Nokia (Nokia Networks Business). En début d’année 2013, le groupe a fusionné ses équipes opérationnelles d’Afrique et du Moyen-Orient, créant désormais un département unique pour les deux continents. Igor Leprince, qui présidait la division Moyen-Orient, est aujourd’hui à la tête de la nouvelle entité. En Afrique particulièrement, le groupe opère dans près de vingt pays.

Nokia Siemens Network explique sur son site web qu’il espère à travers cette synergie fournir une meilleure qualité de service dans les deux zones, principalement aux entreprises de mobiles qui opèrent en Afrique et au Moyen-Orient, comme Vodafone, Zain, Barthi Airtel, Etisalat ou encore la Saudi Telecom Company. Selon Informa and Telecom Group, Nokia Siemens Network occupe la troisième place sur le continent africain, avec 22% de part de marché déclarée à fin 2012. L’entreprise emploie sur le marché africain 1478 personnes, selon des informations disponibles sur son bilan annuel 2012. Le groupe a aussi enregistré dans la même période une baisse de ses chiffres de ventes à 548 millions de dollars, contre 579 en 2011. Mais il a fait mieux qu’en 2010 lorsqu’il avait vendu pour 514 millions de dollars. L’Afrique reste donc un marché modeste pour ce géant qui a réussi à vendre pour 13,370 milliards de dollars en 2012.

Le groupe ne dispose pas d’une stratégie propre à l’Afrique, mais d’une stratégie globale qui intègre l’amélioration de sa position sur le continent. « La zone Moyen-Orient et Afrique est un marché clé pour Nokia Siemens Networks, où nous avons identifié une demande croissante des opérateurs pour les technologies haut débit mobile avancées, y compris les technologies TD-LTE et FDD-LTE. Conformément à notre objectif de devenir le spécialiste mondial du haut débit mobile grâce à l’innovation de produits et de processus de qualité, nous sommes absolument déterminés à aider nos clients de la zone Moyen-Orient et Afrique à devenir des fournisseurs de haut débit mobile avancé », indiquait Igor Leprince, le responsable Afrique et Moyen-Orient, le jour de son installation.

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Motorola : petit à petit sur le continent

Motorola Solutions a ouvert en novembre 2012 un bureau régional au Kenya, qui couvrira l’Afrique subsaharienne, à l’exclusion de l’Afrique du Sud.

Motorola Inc est une entreprise américaine fondée en 1928 par Paul Galvin. L’histoire de cette entreprise est riche et dense. Sa présence en Afrique reste très faible et ciblée, son marché le plus important étant celui des Etats-Unis d’Amérique, qui a absorbé près de 5 milliards de dollars des ventes du groupe. L’Afrique fait partie des autres marchés (autre que la Chine, la Malaisie, le Royaume-Uni, le Japon, le Danemark et Israël) qui ont représenté à eux tous près de 3 milliards des ventes du groupe. Le fait est que les solutions Motorola sont plus orientées investissements publics, un marché très contracté en Afrique. Motorola semble vouloir élargir ses parts dans le segment du privé, et s’est donné les moyens pour y parvenir.

En novembre 2012, Motorola Solutions a ouvert un bureau au Kenya afin de profiter du potentiel de ce pays leader africain dans les secteurs de l’information, de la communication et de la technologie. Ce bureau, qui est régional, couvrira l’Afrique subsaharienne, à l’exclusion de l’Afrique du Sud.

Motorola s’est illustré en créant de nombreux objets devenus usuels, tels que le talkie-walkie. Il a été parmi les premiers à construire des récepteurs de télévision en couleur. L’entreprise est connue aussi pour avoir fabriqué des appareils à usage domestique comme des set-top box et des magnétoscopes numériques. Dans le domaine des réseaux de télécommunications, elle concevait et commercialisait des équipements d’infrastructure pour réseaux sans fil tels que des stations de base et amplificateurs de signal pour des transmissions sans fil. Dans le domaine des produits à usages industriel et militaire, elle a participé au lancement de la constellation de satellites de télécommunications Iridium.

Panasonic : l’Afrique, après l’essoufflement des marchés européens et américains

L’entreprise japonaise s’est dotée d’un vaste réseau de partenaires à travers presque tout le continent pour la distribution de ses produits et services.

Fondée par Konosuke Matsushita en 1918, l’entreprise japonaise Matsushita, devenue Panasonic en janvier 2008, est spécialisée dans l’électronique et l’informatique grand public et professionnels. Elle vend des téléviseurs, des caméscopes, des appareils photo, des baladeurs, des téléphones portables, des caméras professionnelles, des ordinateurs portables, de l’électroménager, des fax, des copieurs, etc. Basée à Osaka, au Japon, la société produit elle-même ses composants et fabrique ses produits. Elle est propriétaire de la Japan Victor Company (JVC) et de Lumix. Panasonic possède plusieurs filiales en fonction du produit électronique. Sanyo et Ramsa en sont des exemples. La première est spécialisée dans les télévisions et les lecteurs DVD, tandis que la seconde produit du matériel musical à destination des musiciens et des studios d’enregistrement.

Consciente du fort potentiel du marché africain en produits électroniques et technologiques, devant les marchés européens et américains en plein essoufflement, Panasonic s’est doté d’un vaste réseau de partenaires à travers presque tout le continent pour la distribution de ses produits et services de gestion de documents, d’images, de communication et d’informatique. L’Afrique du Nord est devenue la plaque tournante de ses activités, focalisées en Tunisie, puis au Maroc où la société vient de faire son come-back. D’après Hiroshi Sugimoto, le directeur régional Afrique pour Panasonic, « l’Afrique est en train de devenir l’une de nos priorités pour notre développement. […] Nous cherchons le haut de gamme. Nous voulons ainsi offrir à nos clients des produits premium. Il est pour nous hors de question de nous battre sur le créneau du bas et du moyen de gamme. »

Absent pour le moment en Ethiopie, en Egypte, en Somalie, au Soudan, en Lybie, en Erythrée, au Kenya et à Djibouti, le groupe japonais dirigé par Kunio Nakamura, le président directeur général, mise sur la qualité de ses appareils et leur concept écologique pour se faire une place dans les affaires. Par rapport aux autres zones, les prix africains sont presque identiques : 800 000 à 900 000 FCFA (entre 1220 et 1370 €) pour un écran plasma de 127 cm.

Lenovo : accent sur la vente des PC en Afrique

Pour dominer le marché africain, l’équipementier chinois a focalisé sa politique commerciale sur le rapport qualité prix.

Créée en 1984 par Liu Chuanzhi, l’entreprise privée chinoise de fabrication de produits informatiques et technologiques Lenovo est née du rachat de l’ancienne division du matériel informatique d’IBM par Lenovo Group Limited en 2005. Spécialisée en informatique, téléphonie mobile et services technologiques, Lenovo propose plusieurs produits, dont des ordinateurs personnels, des serveurs, des assistants personnels, des équipements d’imagerie, des ordinateurs portables, des dispositifs d’Internet mobile, des téléphones mobiles, des smartphones et des tablettes. C’est à cette entreprise que l’on doit les célèbres PC commerciaux de la marque Think, et ceux de la marque Idea.

Actuellement leader mondial de la vente de PC, le constructeur chinois a focalisé sa politique commerciale sur le moindre coût, tout en conservant la qualité. Pour dominer le marché africain, Lenovo a décidé de mettre l’accent sur la vente des PC et des ordinateurs portables, et sur les services et solutions technologiques aux entreprises.

Présent au Nigeria, au Ghana, au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie, en Éthiopie, au Rwanda, en Afrique du Sud, en Angola, au Zimbabwe, en Zambie, au Malawi, au Botswana, au Lesotho, en Namibie, en République Démocratique du Congo, à Maurice, en Égypte, en Algérie, au Maroc, en Tunisie, au Sénégal, au Cameroun ou encore en Côte d’Ivoire, Lenovo a injecté plusieurs milliards de dollars qui ont valu au groupe de bons résultats au 1er janvier 2013. Lenovo se place deuxième sur le marché des PC de la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA), avec 11,1% de part de marché, selon les résultats préliminaires d’International Data Corporation (IDC) pour le quatrième trimestre 2012.

Lors de sa prise de fonction comme nouveau président EMEA de Lenovo en avril 2012, Gianfranco Lanci, l’ancien président directeur général d’Acer, s’était donné pour ambition de dynamiser cette branche de l’entreprise. Il semble qu’il ait atteint ses objectifs. En février 2011, le groupe technologique dirigé par Yang Yuanqing, le président directeur général, a été désigné « Fournisseur de l’année pour la région EMEA » dans la catégorie ordinateurs portables/ordinateurs de bureau/netbooks. C’était à l’occasion du salon DISTREE XXL.

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Alcatel-Lucent : offrir des services de qualité à l’Afrique

La compagnie franco-américaine ambitionne d’offrir des services haut débit en Afrique

Né en 2006 de la fusion entre la société française Alcatel et l’Américaine Lucent Technologies, le groupe Alcatel-Lucent est un équipementier télécom et réseaux. Ses activités sont principalement centrées sur la réalisation d’infrastructures réseaux pour les compagnies de téléphonie mobile, les gouvernements, les entreprises technologiques. L’équipementier offre ses services à travers une multitude d’équipes dédiées, expertes dans une vaste gamme de technologies de communications fixes et mobiles, comprenant la 2G, la 3G, la 4G/LTE, l’accès à l’internet haut débit, la voix sur IP (VoIP), les applications, les services professionnels gérés, les solutions d’entreprise, etc.

Alcatel-Lucent a pris part à la majorité des grands projets sous-marins de ces dernières années, tels que les câbles EASSy, SEAS, GLO1, LION, ACE, TEAMS, Seacom ou encore WACS. La compagnie franco-américaine, dont le but et l’ambition sont d’assurer à tous l’accès aux services haut débit en Afrique, focalise toute sa stratégie dans des services de qualité et dans le développement de nouvelles technologies.

Le groupe est présent un peu partout en Afrique où la course aux technologies de l’information et de la communication est effrénée. Dans une interview accordée en 2011 à Réseau Télécom Network, Frédéric Sallet, vice-président d’Alcatel-Lucent en Afrique de l’Ouest et Afrique centrale (WCA), expliquait que « l’Afrique est stratégique pour les affaires d’Alcatel-Lucent, qui a développé une forte présence sur les marchés d’Afrique WCA tels que la Côte d’Ivoire (Abidjan), le Ghana (Accra), le Nigeria (Lagos), le Sénégal (Dakar) ou le Togo, mais aussi en Afrique de l’Est (Éthiopie, Kenya, Ouganda, Tanzanie, Rwanda et Burundi), et en Afrique australe (Afrique du Sud, Angola, Madagascar, Mozambique et Zambie). Bref, nous avons des bureaux dans quasiment tous les pays puisque nous réalisons des projets pratiquement partout en Afrique. »

C’est l’Egypte qui accueille le siège social d’Alcatel-Lucent dans la région EMEA, découpée en trois bureaux régionaux : le bureau d’Abu Dhabi, qui gère le marché du Moyen-Orient, le bureau de Johannesburg, qui gère l’Afrique du Sud et l’Afrique de l’Est, et le bureau de Rabat qui gère l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale (WCA). Dirigée par Ben Verwaayen, le président directeur général, Alcatel-Lucent affichait des revenus de 4,096 milliards d’euros au quatrième trimestre de 2012. Soit une hausse de 13,8% par rapport au trimestre précédent et une baisse de 1,3% par rapport au 4ème trimestre de 2011.

Dell Inc fait sa résurrection dans le PC

Le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, l’Afrique du Sud et le Nigeria sont les marchés qui intéressent le plus le groupe américain.

Dell est une entreprise américaine. Actuellement, c’est le troisième plus grand fabricant mondial d’ordinateurs après Lenovo et Hewlett-Packard. Installée au Texas, à Round Rock, la société, plus connue pour son implication dans la conception, la fabrication et la commercialisation des PC, vend des serveurs d’entreprise, des systèmes de sauvegarde et de stockage des données, du matériel pour réseaux informatiques, des logiciels et des périphériques tels que des imprimantes, des appareils photos numériques, etc. Créée en 1984 par Michael Dell, alors étudiant à l’Université d’Austin, la Dell Computer Corporation, devenue Dell Inc dans les années 2000, propose des produits et services informatiques aux entreprises et aux particuliers.

Présente dans toute l’Afrique, Dell concentre surtout ses activités commerciales au Maroc, en Tunisie, en Algérie, en Afrique du Sud et au Nigeria, les marchés qu’elle juge les plus importants. La stratégie commerciale du constructeur d’ordinateurs est basée sur les partenaires. « Nous avons donc mis en place un réseau de grossistes dans différents pays de la région », explique Phillippe Cahez, le responsable de la région Afrique du Nord et de l’Ouest chez Dell. Longtemps battue par la concurrence, Dell a initié un plan stratégique d’investissement à travers le « Project Hybrid ». La société a ainsi redynamisé son processus de vente directe, en le simplifiant, puis proposé des services professionnels capables de concurrencer les offres d’IBM, Lenovo et HP. En clair, Dell a offert des solutions comme des serveurs préconfigurés pour la virtualisation au lieu de vendre de simples serveurs. Sa stratégie de distribution, calquée sur le programme « Partner Direct », lancé par Emmanuel Mousquet, l’ex-vice-président pour les activités partenaires de Dell EMEA et aujourd’hui directeur général de Dell France, a contribué à l’essor de l’activité indirecte, qui représente aujourd’hui la moitié des ventes en Afrique.

La firme américaine, dirigée par Michaël Dell, le fondateur, propose surtout des PC et ordinateurs portables en Afrique. Les prix varient entre 449 euros, près de 220 000 FCFA, et 814 euros, soit environ 450 000 FCFA. Les appareils de plus de 1000 euros, comme les Dell Precision M6700, sont assez rares dans ce marché pas toujours dynamique.

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Ericsson : des partenariats avec les opérateurs télecoms pour conquérir l’Afrique

Après Bharti Airtel, le groupe suédois a été choisi par Atlantique Telecom, appartenant au groupe Etisalat, pour la gestion de l’ensemble de ses réseaux de mobiles dans plusieurs pays d’Afrique.

Ericsson est une entreprise suédoise de télécommunications fondée en 1876 par Lars Magnus Ericsson. Elle a créé en 2001, avec le groupe japonais Sony Corporation, la société Sony Ericsson. C’est l’un des plus grands équipementiers télécoms présents en Afrique. Dirigée par Hans Vestberg, le président directeur général, la société, qui se déploie dans les infrastructures de réseaux fixes et mobiles, les services de télécommunications, les solutions large bande et multimédias pour le compte des sociétés de téléphonie mobile, les gouvernements, les entreprises, les organisations non gouvernementales, jouit d’une présence sur tout le continent.

À travers sa stratégie, qui consiste à développer des services en Afrique, le géant suédois a gagné plusieurs marchés avec des opérateurs comme Bharti Airtel, qui a acquis Zain au Nigeria en juin 2010. Récemment, la société a été choisie par Atlantique Telecom, appartenant au groupe Etisalat, pour la gestion de l’ensemble de ses réseaux de mobiles dans plusieurs pays d’Afrique. Ericsson s’est aussi lancé dans l’« africanisation » de ses effectifs. L’entreprise a ainsi ouvert plusieurs bureaux un peu partout, comme au Sénégal, au Niger, en République centrafricaine ou en Guinée.

Ericsson a investi en Afrique de plusieurs manières : en organisant des concours d’applications pour stimuler l’innovation et améliorer le développement technologique dans les pays africains, en ouvrant un centre régional de soutien qui desservira 43 pays, en lançant des programmes comme le projet « Villages du millénaire », qui est l’engagement de la société à faire du large bande mobile un véritable facteur de croissance et de prospérité dans les économies d’Afrique. Selon Mwambu Wanendeya, le vice-président du groupe dans la région subsaharienne, le projet Villages du millénaire permettra aux populations vivant dans les communautés rurales de se connecter sur la bande mobile, pour un meilleur cadre de vie.

Sur le continent, Ericsson est représenté pour la région Afrique subsaharienne par Fredrik Jejdling que a récemment remplacé Lars Lindén.

Hewlett-Packard rêve de devenir leader sur le continent

L’entreprise américaine, second fabricant d’ordinateurs au monde, s’est lancée à la conquête de l’Afrique à partir du Maghreb.

Hewlett-Packard, plus connue sous son abréviation HP, est une multinationale américaine. Créée le 1er janvier 1939 à Palo Alto, en Californie, par William Hewlett et David Packard, deux ingénieurs en électronique de l’Université de Standford, l’entreprise s’est d’abord spécialisée en électronique et en instrumentation, avant d’évoluer vers l’informatique et le multimédia. Aujourd’hui, HP propose divers types de produits (imprimantes, périphériques, ordinateurs de bureau et de poche, serveurs, appareils photo numériques, calculatrices, assistants personnels) et des services aux entreprises.

L’entreprise, second fabricant d’ordinateurs au monde, s’est lancée à la conquête de l’Afrique à partir du Maghreb, au Maroc, qui est sa plus grande représentation sur le continent. Présente dans toute l’Afrique, HP estime avoir dépensé au total 11,8 milliards de dollars sur le continent pour la concrétisation de son plan quinquennal 2006/2010. Celui-ci était centré sur le développement des TIC via l’imagerie et l’impression, les systèmes personnalisés et les solutions technologiques. Pour booster son marché africain, Hewlett-Packard a axé sa stratégie commerciale et de distribution sur ses milliers de partenaires, disséminés sur toute l’Afrique.

À travers le programme « Preferred Partner », lancé en septembre 2005, la société fait du management axé sur les résultats. Elle développe auprès de ses revendeurs une force de vente hautement compétitive et dynamique. Les meilleurs sont ensuite sélectionnés et récompensés par une série d’avantages financiers et stratégiques, comme le logo du HP Prefered Partner Programme. Dans une interview de Foad Afilal publiée en 2007 dans le journal El Watan, le directeur de la distribution de HP en Afrique et aux Dom-Tom expliquait que la « promotion de la marque, via les principaux partenaires auprès des clients, permet un retour sur investissement ».

Au-delà des produits informatiques, HP s’investit aussi de manière active dans l’élaboration des cursus en informatique avec les universités de pays comme le Ghana, le Sénégal ou le Congo-Brazzaville. Côté prix, sur les marchés européens, les ordinateurs portables de HP varient entre 449 euros (291 850 FCFA) et 1789 euros (1 162 850 FCFA), alors qu’en Afrique ils peuvent coûter moins de 300 000 FCFA.

Aujourd’hui, la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) de HP est dirigée par Yves de Talhouët. Ancien président directeur général de HP France, il a remplacé Jan Zadak depuis mai 2011. À la tête de HP trône Meg Whitman comme président directeur général. L’ancienne patronne d’eBay a pris le poste occupé par Léo Apotheker le 22 septembre 2011.

ZTE : une offre adaptée à l’Afrique

Le groupe chinois veut casser au maximum les prix pour répondre aux attentes des Africains.

ZTE, ou Zhong Xing Telecommunication Equipment Company Limited, est un équipementier télécom coté à la Bourse de Hong Kong et à la Bourse de Shenzhen, en Chine. L’entreprise a été fondée en 1985 à Shenzhen par le dénommé Hou Weigui. Le groupe a réussi aujourd’hui à se hisser au rang d’équipementier de classe mondiale.

Les résultats du groupe en Afrique sont cependant à l’image de ses performances mondiales. Il y a connu en 2012 sa plus grosse perte, avec près de 2,4% sur ses profits nets par rapport à 2011, et seulement 7,82 milliards de yuans de revenu global. En Afrique, ZTE intervient dans 32 pays. Le groupe ne possède pas une direction pour l’Afrique, mais pour le marché global du Moyen-Orient et de l’Afrique. Le CTO (directeur des opérations) de cette branche de ZTE est Wang Yiweng. La stratégie du groupe sur le continent est celle de soutenir les investissements publics, plus accessibles que le marché des opérateurs privés, majoritairement occidentaux, et qui préfèrent traiter avec des entreprises européennes.

Avec sa sœur la Chinoise Huawei, le groupe menace aujourd’hui les positions des leaders mondiaux dans le marché des infrastructures sur le continent noir. La stratégie est simple : on casse les prix au maximum, et cela encourage notamment l’acquisition des marchés publics. En plus d’accepter de faire des travaux à des prix bas, l’équipementier est capable d’offrir le plus de travail dans un seul package, et de travailler dans les endroits les plus reculés du continent, ce qui n’est pas le cas avec les autres groupes qui ont des standards.

Les prestations de ZTE dans le domaine des réseaux de télécommunications mobiles concernent au premier plan le GSM. Les produits ZTE GSM/UMTS se focalisent sur la convergence réseau, l’évolution fluide et l’économie d’énergie dans une perspective globale. Ils impliquent également la couverture réseau, la capacité du réseau et les services d’innovation dans une microperspective.

ZTE intervient en outre dans des domaines aussi divers que le CDMA (Code Division Method Access), une technologie qui permet à plusieurs liaisons numériques d’utiliser simultanément la même fréquence porteuse. ZTE est aussi désormais dans le domaine de la 4G LTE et le Cœur de réseau. 2012 n’aura pourtant pas été une année facile pour le groupe. Dans son rapport financier intérimaire de septembre 2012, il ressort que le groupe a connu une perte nette de son bénéfice brut, en raison, explique-t-il, des reports sur certains de ses contrats et d’une contraction des investissements.

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Dossier réalisé par François Bambou, Muriel Edjo et Idriss Linge pour le magazine Réseau Télécom No 61

Maroc: La chine développe son réseau avec l’apprentissage du Mandarin

Chine Afrique

C’est de manière très subtile que la Chine se développe avec les outils d’apprentissage du Mandarin, les Marocains sont nombreux à choisir la langue des Chinois.

Etudiants, hommes d’affaires ou fonctionnaires : de plus en plus de Marocains souhaitent apprendre le mandarin. Un engouement sur lequel surfe la Chine, qui vient notamment d’ouvrir un deuxième institut Confucius dans le pays.

chinois-africainC’est un fait, les citoyens de l’un des plus beaux pays du monde se mettent à la langue chinoise. Et si l’on ne peut pas encore parler de véritable mode ou de phénomène, il n’en reste pas moins que l’apprentissage du chinois se développe peu à peu.

Le premier institut Confucius (organisme culturel public à but non lucratif) s’est installé à la faculté des lettres de Rabat en 2009, le deuxième a vu le jour en janvier 2013 à l’université Hassan-II de Casablanca.

Depuis 2005, sur le continent africain, 31 instituts ont été créés dans 26 pays différents.

Des chiffres qui témoignent de la volonté de l’empire du milieu d’étendre son rayonnement culturel à l’étranger. Une stratégie qui fait son bonhomme de chemin…

Ni grammaire, ni conjugaison

« Ni lei ma ? » (« Etes-vous fatigués ? ») demande Doume à ses élèves, qui répondent par la négative. Après une dictée éprouvante, place à la prononciation. Un exercice fastidieux mais nécessaire, puisque le mandarin est une langue monosyllabique et tonale (quatre tons). Par exemple, la syllabe « ma », suivant les tonalités, peut signifier « mère », « cheval », « chanvre » ou « injurier ».

De quoi provoquer des malentendus et des fous rires parmi les 15 élèves. La méthode pédagogique : répétition, pratique et répétition, une technique qui semble bien fonctionner. Alors qu’ils ne sont qu’au stade de novices, les étudiants maîtrisent déjà les quatre tons et les formules de politesse quotidiennes.

chine_afriqueSi baragouiner quelques mots à l’oral s’acquiert facilement, l’écriture du chinois n’est pas chose aisée puisqu’il s’écrit sous formes d’idéogrammes (symbole graphique représentant un mot), aussi appelés sinogrammes, et il en existe plus de 6 000. « Pour avoir des bases solides, il faut au minimum une année de formation », explique la directrice de l’institut.

Néanmoins, cette langue a beaucoup d’avantages. L’écriture chinoise, qui peut s’apparenter à de la calligraphie, permet de faire travailler la mémoire visuelle. Et, surtout, il n’y a ni grammaire ni conjugaison. Les professeurs, qui sont au nombre de cinq, viennent tous de Chine.

Pour pouvoir dispenser des cours à l’institut, la condition sine qua non est la maîtrise d’une autre langue : le français, l’anglais ou l’arabe, à l’instar de Doume qui a choisi de venir enseigner au Maroc pour améliorer son niveau d’arabe.

Rayonnement culturel

chine-afrique_info-afrique« Les médias parlent sans arrêt du réveil de la Chine, alors qu’elle a toujours été éveillée et pas nous ! » déclare Mohamed Salhi, vice-doyen de la faculté de lettres de Rabat. Assis à son bureau, lunettes sur le nez, il estime que le XXIe siècle sera asiatique ou ne sera pas. « Lorsqu’ils veulent quelque chose, ils l’obtiennent, on le voit bien en Afrique. En Tanzanie, l’institut Confucius a construit un village entier. »

Premier investisseur sur le continent noir, troisième partenaire commercial du Maroc, la Chine s’implante toujours plus : importation des produits made in China (21 milliards de dirhams marocains en 2011 [1,87 milliard d’euros]), chantiers de construction d’infrastructures, implantations d’usines, etc.

Et, pour pérenniser ses relations économiques avec le royaume chérifien, la Chine intensifie son rayonnement culturel. D’autant qu’elle a besoin d’une main-d’œuvre capable de maîtriser sa langue : « Les entreprises chinoises installées ici choisissent des étudiants de la faculté pour venir travailler avec elles. » De son côté, la faculté organise des séjours auprès des organismes touristiques chinois pour attirer de nouveaux professeurs dans le pays. « On reçoit des centaines de demandes », affirme Mohamed Salhi.

Des bourses pour étudier en Chine

La faculté de Rabat a aussi créé une filière intitulée Langue et culture chinoises qui délivre une licence après trois années de cours. Pour sa première année d’existence, celle-ci compte 22 étudiants. Au programme : cours de langue bien sûr, mais aussi enseignement de l’histoire, de l’économie, de la littérature, du chant et même du tai-chi-chuan, un dérivé des arts martiaux qui développe la maîtrise de soi et les techniques de respiration. Après l’obtention de la licence, les élèves qui le souhaitent pourront aller à l’université internationale de Pékin pour continuer en master et en doctorat.

Thierry Barbaut
Avec CI

 

Soudan: Guerre économique pétrolière du président Omar el-Béchir, « Leur pétrole, ils peuvent le boire »

Le président soudanais Omar el-Béchir a ordonné, le samedi 8 juin 2013, l’arrêt du transit du pétrole du Soudan du Sud, à peine deux mois après sa reprise.

omar-el-bechir-petrole-soudanMise à jour Dimanche 9 Juin:

Le Soudan a annoncé dimanche l’annulation des neuf accords sur la sécurité et la coopération économique signés en mars avec le Soudan du Sud, mettant fin à un bref intermède d’apaisement après des affrontements à la frontière.

Une décision qui illustre les tensions persistantes entre les deux Etats voisins. Le 27 mai, le président soudanais avait menacé de fermer les oléoducs par lesquels le Soudan du Sud veut exporter son pétrole si Juba apportait un soutien aux rebelles luttant contre les forces de Khartoum, en particulier dans les régions frontalières du Kordofan-Sud et du Nil Bleu.

Article original:

Le président du Soudan Omar el-Béchir a demandé à son ministre de l’Energie de suspendre le transit du pétrole du Soudan du Sud à partir de ce dimanche 9 juin. Et ce, alors que son acheminement, pourtant annoncé depuis de longues semaines, n’avait pas encore été possible à cause de la lente remise en état des oléoducs. Néanmoins, la reprise du transit devait être imminente.

 

« Leur pétrole, ils peuvent le boire »

Le président soudanais a donc mis à exécution sa menace prononcée la semaine dernière lors d’un discours improvisé à l’occasion de la libération de la ville d’Abu Karchola.

Il avait déclaré en parlant du Soudan du Sud : « S’ils n’arrêtent pas leur soutien aux mouvements rebelles, leur pétrole ils peuvent le boire ».

Omar el Béchir avait alors sommé Silva Kir, son homologue Sud-Soudanais, d’arrêter tout soutien au FRS et de dissoudre tous les liens avec le MPLS Nord sous peine, non seulement d’arrêter l’acheminement du pétrole, mais de révoquer le protocole des accords de coopération et de sécurité, pourtant signés en février dernier.

Le pétrole reste un enjeu vital pour les économies des deux Etats. Il représente 98% des recettes du Soudan du Sud et il devait rapporter un milliard de dollars par an au Soudan.

Thierry Barbaut
Avec RFI

Nelson Mandela dans un état grave, l’Afrique tout entière retient son souffle mais songe à le « laisser partir »

Nelson Mandela mort

 

Afrique du Sud : Nelson Mandela hospitalisé dans un état «grave, mais stable»

 

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L’ancien président sud-africain Nelson Mandela, 94 ans, a de nouveau été hospitalisé à Pretoria en Afrique du Sud.
Selon le gouvernement sud-africain, son état serait « grave, mais stable », il souffre d’une infection pulmonaire. Ces derniers temps, l’emblématique figure de la lutte contre l’apartheid a multiplié les séjours dans les établissements hospitaliers.

Mise à jour du Samedi 22 à 14h00:

Nelson Mandela, qui entame sa troisième semaine d’hospitalisation à Pretoria pour une infection pulmonaire, est toujours dans un état « sérieux » mais « stable ».

Nelson Mandela, bientôt 95 ans, qui est devenu en 1994 le premier président noir d’Afrique du Sud, après avoir passé 27 ans en prison sous le régime d’apartheid, est hospitalisé depuis le 8 juin pour une infection pulmonaire dans un hôpital de Pretoria.
Il continue à recevoir des visites de sa famille. Lundi, sa fille Zenani Mosizwe Dlamini, ambassadrice en Afrique du sud, avait donné des informations plutôt rassurantes, affirmant qu’il allait « très bien ».

Mise à jour du Vendredi 21 Juin 2013

L’ancien président sud-africain Nelson Mandela, hospitalisé depuis deux semaines pour une grave infection pulmonaire, va mieux et « ne va pas mourir demain », a assuré son successeur, l’ex-président Thabo Mbeki.

« Je ne pense pas que quiconque devrait entretenir cette idée fausse qui voudrait que Nelson Mandela meure demain. Il ne va pas mourir », a déclaré, le 20 juin au soir, l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki dans une émission politique de la nouvelle radio Power FM.

« Il va rester avec nous »

« Nous devons vraiment avoir confiance : nous l’avons encore avec nous, et il va rester avec nous », a-t-il ajouté. « J’ai gardé des contacts étroits avec la famille [Mandela] et avec les médecins, et je pense que nous devons croire ce qui a été dit par le gouvernement, à savoir que la santé de Nelson Mandela s’améliore », a insisté celui qui a été l’adjoint de Mandela quand celui-ci est devenu le premier président noir d’Afrique du Sud, avant de lui succéder en 1999.

Mise à jour Mardi 18 à 10h00:

Aux dernières nouvelles, l’ancien président Nelson Mandela va mieux. C’est sa fille Zenani qui l’affirme à la sortie de la clinique, lundi 17 juin. Sur place, les Sud-Africains continuent de déposer des petits mots à l’intention de « Madiba » devant l’hôpital où il a été admis dans un état grave le 8 juin dernier.

Nelson Mandela reste hospitalisé à Pretoria. L’ancien président souffre d’une infection pulmonaire. Devant l’hôpital, des anonymes ont déposé des fleurs, des ballons, des mots souhaitant un bon rétablissement à Nelson Mandela.

Depuis que l’ancien président a été hospitalisé, les hommages affluent de partout.
Les membres de la famille de Nelson Mandela ont pris un moment pour lire les cartes devant l’hôpital avant de retourner à l’intérieur, pour être auprès du héros de la lutte anti-apartheid, toujours hospitalisé pour une infection pulmonaire.

Graça Machel, son épouse, a publié un communiqué pour remercier tous ceux qui ont envoyé des messages : « Notre gratitude est difficile à exprimer. Mais l’amour et la paix que nous ressentons donnent encore plus de sens au simple  » merci  » ».

Dans son communiqué, elle ne donne aucune nouvelle de l’état de santé de Nelson Mandela. Mais Zenani, l’une des filles qu’il a eues avec Winnie Mandela, a ,elle, assuré que son père se rétablissait très bien.

Mise à jour Lundi 17 à 10h00:

Madiba MandelaNelson Mandela entame, ce lundi 17 juin, sa neuvième journée d’hospitalisation dans une clinique de Pretoria en raison d’une infection pulmonaire. Le président sud-africain Jacob Zuma a indiqué, dimanche, qu’il demeurait dans un état sérieux, mais qu’il continuait de faire des progrès.

Il a précisé qu’il parvenait à échanger avec les membres de sa famille qui se rendent chaque jour à son chevet. Mandela aura 95 ans le mois prochain. Dimanche 16 juin, les Sud-Africains à travers le pays ont prié pour lui, et notamment à la célèbre église Regina Mundi. Les vitraux de l’édifice, qui fut l’un des centres de l’activisme anti-apartheid, sont à l’effigie de l’icône Mandela. Mais un débat divise la congrégation.

Les fidèles de l’église Regina Mundi ne comptent plus les messes au cours desquelles ils ont prié pour Nelson Mandela, mais Beauty Sudouwigué ne se fait plus beaucoup d’illusions : « Je prie toujours pour lui mais il est vieux. Il n’y arrive plus. Quand Dieu dit « rejoins-moi' », personne ne peut l’arrêter ». Mpiwé Tembu, qui fait partie du clan Tembu de Mandela, souhaite que Dieu patiente quand même encore un peu.

Mandela doit-il être « soulagé à jamais de la souffrance » ?

Le débat a vu le jour au début de cette toute dernière hospitalisation, et le père Sébastian Rousseau est dans l’embarras : « Il y a quelques mois beaucoup de gens priaient pour que Mandela soit complètement rétabli, mais la situation a changé. Il y a désormais des gens qui pensent qu’il serait mieux qu’il soit soulagé à jamais de la souffrance. »

« Donc la question est, indique encore le religieux : devons-nous prier pour que Mandela nous revienne ou bien prier pour qu’il retourne au seigneur ? C’est une question très complexe, et pour un prêtre il est difficile d’accommoder les deux parties ». La messe du père Sebastian est un exercice délicat, et pour ne froisser personne, il préfère taire vers quel camp il penche.

Mise à jour Samedi 15 Juin à 15h00:

L’ancien président sud-africain Nelson Mandela se remet bien de l’infection pulmonaire pour laquelle il est hospitalisé depuis une semaine, a assuré son petit-fils.

« Madiba se rétablit très bien et a l’air d’aller bien », a déclaré Mandla Mandela, qui s’exprimait en langue xhosa pendant des funérailles à Qunu, le village où Nelson Mandela est né il y a 94 ans.

« Je remercie la Nation et le monde entier pour les prières adressées à Madiba, mais aussi à ses médecins », a-t-il ajouté

Mise à jour Vendredi 14 à 15h30:

Nelson Mandela entame ce vendredi 14 juin sa septième journée à l’hôpital. L’ancien président aura 95 ans en juillet. Il est toujours dans un état grave, même si les autorités signalent que sa santé s’améliore un peu. Son hospitalisation est suivie de près sur internet, et notamment sur les réseaux sociaux.

Dès l’annonce de l’hospitalisation de Nelson Mandela, les réseaux sociaux ont été envahis de messages de soutien et de prières : 100 tweets toutes les trois minutes les premiers jours de son hospitalisation et aujourd’hui, plus d’1,4 million de personnes aiment la page Facebook de Nelson Mandela.

Mise à jour Jeudi 13 à 14h00:

L’ex-président sud-africain Nelson Mandela « réagit mieux au  traitement » qu’il reçoit depuis son hospitalisation, samedi 8 juin, pour une  pneumonie, a annoncé le président Jacob Zuma devant le  Parlement.

« Je suis heureux de vous annoncer que Madiba réagit mieux au traitement  depuis ce matin », a déclaré, le 12 juin, le chef de l’État sud-africain, Jacob  Zuma, devant le Parlement à l’occasion du vote du budget de la présidence. Une  première indication positive sur la santé du héros de la lutte contre  l’apartheid âgé de 94 ans et hospitalisé depuis cinq jours pour une rechute de  sa pneumonie.

« Nous sommes très heureux des progrès qu’il fait dorénavant, après ces  derniers jours qui ont été difficiles », a-t-il poursuivi. Les rares nouvelles  données par les autorités sud-africaines depuis l’hospitalisation du héros  national samedi matin répétaient que son état, qualifié de « grave »  – et  même « très grave » par le président sud-africain lui-même, restait «  stationnaire ».

Mise à jour Mercredi 12 à 10h30:

Santé de Nelson MandelaJacob Zuma reconnaît que Nelson Mandela est dans un état très sérieux, mais qu’il est stabilisé et que tout le monde prie pour qu’il récupère vite. Il s’exprimait à la télévision publique sud-africaine, ce mardi 11 juin dans la soirée, lors d’une interview accordée depuis la ville du Cap, dans le sud du pays, où il se trouve actuellement. C’est la 5ème nuit d’hospitalisation de Nelson Mandela.

Le président sud-africain a dit sa confiance dans l’équipe de médecins. « Ils savent ce qu’ils font et ils font un très bon travail », a-t-il affirmé, ajoutant que « Nelson Mandela est un battant. »

C’est la première fois que Jacob Zuma s’est exprimé depuis l’hospitalisation de l’ancien président sud-africain. Le dernier communiqué officiel, publié à la mi-journée, mardi 11 juin, n’avait noté aucune amélioration de l’état de santé de Madiba : « état grave, mais stable ».

L’inquiétude se propage

Certains médias propagent cependant l’inquiétude, comme la chaine de télévision CBS, qui affirme que l’état de l’ancien président serait beaucoup plus sérieux qu’annoncé officiellement.

Pendant ce temps, la famille de Nelson Mandela lui a de nouveau rendu visite. L’une de ses filles et son ancienne épouse, Winnie, ont passé un moment avec lui, ce mardi après-midi à l’hôpital.

Mandela vu par de jeunes étudiants sud-africains en droit

avec notre envoyé spécial,

Les Sud-Africains prient pour Nelson Mandela et attendent avec anxiété les rares communiqués de la présidence sur son état de santé. A la faculté de droit de l’université de Witwatersrand de Johannesburg, où Mandela a suivi une partie de ses études avant de devenir avocat, des juristes en devenir se remémorent son parcours pour mieux suivre ses pas.

Avec son associé Oliver Tambo, Mandela l’avoué, a défendu la cause des opprimés face aux lois liberticides de l’apartheid, et ses compagnons de lutte le concèdent, sa formation juridique lui a permis de se hisser au-dessus de la mêlée. Tulani est un étudiant zimbabwéen en troisième année.

« Il s’est battu pour les droits de l’homme et pour la Constitution sud-africaine qui est l’une des plus progressistes du monde. Elle protège les droits et garantit la dignité. Je pense que le droit l’a beaucoup aidé dans la lutte, y compris lors de ses procès à lui. L’éducation c’est crucial dans la lutte : connais-tu le droit ? Le droit peut-il t’être utile à défier tes oppresseurs ? », s’interroge le jeune homme.

Mandela l’un des meilleurs présidents au monde

Lincoln, un étudiant boursier sud-africain, souhaite d’ailleurs parachever l’œuvre de Mandela, grâce au droit. Il explique :

« J’envisage une carrière politique et Mandela a en partie influencé mon choix. On a besoin d’idées fraîches et nous les jeunes on en a ! Même si les autres ont fait du bon travail on peut aller plus loin. Par exemple améliorer les politiques pour que les ressources minérales soient mieux distribuées. »

N’est pas Mandela qui veut tempère son ami Anélé, lui aussi en troisième année, qui lance : « Ce n’est pas parce que tu as étudié le droit ici que tu vas pouvoir tout de suite quitter ton village pour vivre dans une grande maison comme Mandela à Houghton, et encore moins devenir Président, et l’un des meilleurs présidents en plus, parce que où que tu ailles dans le monde, tout le monde connaît Mandela ! »

Mise à jour Mardi 11 à 09h00 (Paris):

Le nouveau ministre de la culture chilien, l’écrivain Roberto Ampuero, s’est excusé lundi après avoir rendu un vibrant hommage posthume mais prématuré sur Twitter à Nelson Mandela, l’ex président sud-africain hospitalisé à Pretoria.

« Nelson Mandela vient de mourir, l’un des combattants les plus sages et généreux pour la dignité, l’égalité et les droits de l’homme… Deuil pour « Madiba » (le nom de clan du leader sud-africain) », indique le message posté sur le compte Twitter du ministre, nommé dimanche.

Celui-ci s’est excusé au bout de deux heures, indiquant qu’il s’agissait d’une confusion. « Cela peut arriver à tout le monde », a indiqué Ampuero sur Twitter. « J’ai réagi comme quiconque l’aurait fait, mais bien sûr ce qui me réjouis le plus c’est que Nelson Mandela est vivant », s’est-il excusé.

Nelson Mandela, 94 ans, passait lundi sa quatrième nuit dans un hôpital de Pretoria, où il est toujours dans un état grave après une récidive d’une infection pulmonaire.

L’Espagnol Rafael Nadal, vainqueur dimanche de Roland-Garros pour la huitième fois, a également publié lundi sur son compte Twitter un hommage posthume prématuré à Nelson Mandela, vite retiré.

Mise à jour Lundi 10 Juin 18h00:

L’état de santé de Nelson Mandela n’a pas évolué depuis la nuit de vendredi à samedi. L’ancien président sud-africain est toujours à l’hôpital dans un établissement de santé de Pretoria dans un état jugé grave, selon le dernier communiqué publié, ce lundi 10 juin 2013 au matin, par la présidence.

Aucun changement dans l’état de santé de Nelson Mandela, qui vient de passer sa troisième nuit à l’hôpital. L’ancien président est traité pour une infection pulmonaire dans un hôpital de Pretoria. Son état est jugé sérieux, mais stable. Il est en soins intensifs, a précisé le porte-parole de la présidence, ce qui est tout à fait habituel dans ce genre de cas.

Mise à jour de Dimanche 9 Juin à 11h25:

L’ex-président sud-africain Nelson Mandela était toujours dimanche matin à l’hôpital où il a été admis pour une pneumonie dans la nuit de vendredi à samedi. Aucun bulletin de santé n’a été publié depuis 24 heures.

Nelson Mandela jeune« Il est temps de le laisser partir », titrait en une le grand journal Sunday Times, au-dessus d’une photo d’archives d’un Mandela souriant et saluant de la main comme pour un au revoir. « La famille doit le laisser maintenant de façon à ce que Dieu puisse faire à sa façon ».

L’article du Sunday Times débute par cette citation d’Andrew Mlangeni, un ami de longue date de Mandela, qui résume une opinion assez largement exprimée depuis 24 heures sur les réseaux sociaux notamment. « Ils doivent le laisser, spirituellement, et s’en remettre à leur foi en Dieu (…) Nous dirons merci, Dieu, de nous avoir donné cet homme, et nous le laisserons partir », poursuit M. Mlangeni.

City Press de son côté titre avec l’appel du président Jacob Zuma à prier pour Mandela, tandis que le populaire Sunday Sun lance en première page: « Mandela se bat pour sa vie! ».

A Pretoria, de nombreux journalistes et photographes étaient toujours rassemblés devant l’hôpital où pourrait être traité le prix Nobel de la Paix 1993.

La présidence n’a pas dévoilé l’endroit exact de son hospitalisation et la presse en est réduite à des suppositions.

Nelson Mandela mort« Nelson Mandela est dans un état préoccupant, mais stable », a déclaré le porte-parole de la présidence sud-africaine Mac Maharaj. Il a été transporté à une heure et demie du matin vers un hôpital de Pretoria après une nouvelle détérioration de son état de santé, toujours pour des problèmes d’infection pulmonaire. « Les médecins font tout ce qu’ils peuvent pour qu’il se sente mieux et confortable », ajoute la présidence précisant aussi qu’il respire seul.

Ces derniers mois, Nelson Mandela a multiplié les séjours à l’hôpital : un en décembre, un en mars, puis en avril avec des problèmes pulmonaires récurrents. Lors de ces années passées au bagne de Robben Island, il avait contracté une tuberculose et avait gardé une certaine fragilité au niveau des poumons. L’homme qui a conduit l’Afrique du Sud vers la démocratie est très âgé. Il doit fêter en juillet son 95e anniversaire.

Inquiétude en Afrique du Sud

Fin avril, la télévision sud-africaine avait diffusé des images de l’ancien président en compagnie du président Jacob Zuma et des plus hauts responsables de l’ANC. Il apparaissait très fragile, le visage impassible, l’air un peu absent. Son ami, l’avocat George Bizos, qui l’a vu il y a peu, disait qu’il était conscient, mais qu’il perdait un peu la mémoire.

Nelson Mandela, qui a passé vingt-sept ans de sa vie en détention, s’est officiellement retiré de la vie publique en 2004. Mais il reste une icône pour tout un peuple. Les Sud-Africains sont aujourd’hui inquiets et l’ANC au pouvoir leur a demandé de prier pour leur icône, « Tata Madiba » comme ils l’appellent de manière affectueuse.

« Il reste un symbole »

Si Mandela ne fait plus de politique depuis longtemps, il demeure un symbole très important, comme l’explique Patrick Craven, le porte-parole de la Cosatu, la puissante centrale syndicale de l’ANC, le parti au pouvoir en Afrique du Sud.

« Evidemment, comme tout le monde, les membres de la Cosatu sont inquiets après l’annonce de la nouvelle hospitalisation du président Mandela, a déclaré Patrick Craven. Nous espérons que le problème n’est pas trop grave, qu’il va pouvoir se rétablir au plus vite et rentrer chez lui.  Parce qu’il reste un symbole, un grand dirigeant qui est une source d’inspiration pour tous les Sud-Africains et nous voulons qu’il reste à nos côtés le plus longtemps possible ».

« Nous ne savons rien de plus que ce qui a été dit officiellement par la présidence, c’est-à-dire que cette nouvelle hospitalisation est liée à son infection pulmonaire qui est aggravée par son âge, a poursuivi le porte-parole. Nous espérons que tous les Sud-Africains auront une pensée aujourd’hui pour leur ancien président et surtout qu’ils se souviendront du rôle qu’il a joué en prenant la tête de la lutte contre l’apartheid et en inspirant les générations futures, en leur apprenant la notion de sacrifice, parce que c’est ce qu’il a fait ».

 

La vie de Nelson Mandela:

Nelson Rolihlahla Mandela, dont le nom du clan tribal est « Madiba », né le 18 juillet 1918 à Mvezo (Union d’Afrique du Sud) est un homme politique sud-africain ; il a été l’un des dirigeants historiques de la lutte contre le système politique d’apartheid avant de devenir président de la République d’Afrique du Sud de 1994 à 1999, à la suite des premières élections nationales non raciales de l’histoire du pays.

Biographie-nelson-mandelaNelson Mandela entre au Congrès national africain (ANC) en 1944, afin de lutter contre la domination politique de la minorité blanche et la ségrégation raciale menée par celle-ci. Devenu avocat, il participe à la lutte non violente contre les lois de l’apartheid, mises en place par le gouvernement du Parti national à partir de 1948.

L’ANC est interdit en 1960, et la lutte pacifique ne donnant pas de résultats tangibles, Mandela fonde et dirige la branche militaire de l’ANC, Umkhonto we Sizwe, en 1961, qui mène une campagne de sabotage contre des installations publiques et militaires. Le 12 juillet 1963, il est arrêté par la police sud-africaine sur indication de la CIA, il est condamné lors du procès de Rivonia à la prison et aux travaux forcés à perpétuité. Dès lors, il devient un symbole de la lutte pour l’égalité raciale et bénéficie d’un soutien international croissant.

Après vingt-sept années d’emprisonnement dans des conditions souvent très dures, Mandela est relâché le 11 février 1990, et soutient la réconciliation et la négociation avec le gouvernement du président Frederik de Klerk. En 1993, il reçoit avec ce dernier le prix Nobel de la paix pour avoir conjointement et pacifiquement mis fin au régime d’apartheid et jeté les bases d’une nouvelle Afrique du Sud démocratique[N 1].

Après une transition difficile où de Klerk et lui évitent une guerre civile entre les partisans de l’apartheid, ceux de l’ANC et ceux de l’Inkhata à dominante zoulou, Nelson Mandela devient le premier président noir d’Afrique du Sud en 1994. Il mène une politique de réconciliation nationale entre Noirs et Blancs ; il lutte contre les inégalités économiques, mais néglige le combat contre le sida, en pleine expansion en Afrique du Sud. Après un unique mandat, il se retire de la vie politique active mais continue à soutenir publiquement le Congrès national africain tout en condamnant ses dérives.

Impliqué par la suite dans plusieurs associations de lutte contre la pauvreté ou le sida, élevé au rang de patrimoine commun de l’humanité[1], il demeure une personnalité mondialement écoutée au sujet des droits de l’homme et est salué comme le père d’une Afrique du Sud multiraciale et pleinement démocratique, qualifiée de « nation arc-en-ciel », même si le pays reste confronté à de graves problèmes d’inégalités économiques, de tensions sociales et de replis communautaires.

Thierry Barbaut

Sports: Sublime Serena Williams pour sa deuxième victoire à Roland-Garros onze ans après la première

Serana Williams Rolland-Garros

Pour la deuxième fois de sa carrière, Serena Williams remporte Roland-Garros en dominant en deux sets Maria Sharapova (6-4, 6-4). Il s’agit du 16e titre en Grand Chelem de l’Américaine.

La volonté de fer de Serena Williams a eu raison de toute la concurrence. L’Américaine, qui voulait à tout prix faire main basse sur Roland-Garros cette année, a suivi son plan à la lettre pour s’adjuger l’édition 2013 des Internationaux de France aux dépens de Maria Sharapova en finale (6-4, 6-4). A 31 ans et 247 jours, la numéro un mondiale devient la plus vieille joueuse à triompher Porte d’Auteuil. Mais elle remporte surtout un deuxième titre parisien après 2002 et un 16e tournoi du Grand Chelem.

serena_williams-rolland-garros-2013Sharapova a pourtant réalisé une entame de match pleine de courage. Déterminée à conserver sa couronne parisienne, la Russe écartait ainsi quatre balles de break d’entrée avant d’empêcher sa grande rivale de prendre le contrôle de l’échange. Les «Come On» de la native de Niagan résonnaient alors pour le plus grand plaisir du public parisien, acquis à sa cause. Empruntée dans ses déplacements, Serena Williams ne se frustrait pas malgré son départ raté. Bien au contraire.

Menée 2-0, 40-15 sur le service de son adversaire, l’Américaine se fâchait pour inscrire quatre jeux de suite. Exemplaire dans l’attitude, Sharapova parvenait à revenir à 4-4. Mais bien trop friable au service (47 % de premières balles dans la manche initiale), la tenante du titre cédait logiquement le premier set 6-4 en 52 minutes.

Sharapova, service non compris
Sûre de sa force, Serena Williams tentait de passer la vitesse supérieure. La numéro un mondiale se heurtait dans un premier temps à la défense acharnée de son adversaire, qui sauvait cinq balles de break d’entrée avec beaucoup d’aplomb. Mais constamment agressée sur son engagement en raison de la faible qualité de ce dernier, Sharapova devait courber l’échine à 1-1. Dans un bon jour au service et en démonstration sur sa ligne, Serena Williams conservait son précieux avantage jusqu’au bout et pouvait laisser éclater sa joie après un dernier ace libérateur.

L’Américaine tient donc sa revanche, elle qui avait été éliminée sans gloire l’an passé au premier tour face à Virginie Razzano. «C’est incroyable. Je suis très satisfaite», confiait en français la principale intéressée juste après sa superbe victoire.

La native de Saginaw continue d’affoler les compteurs. Elle reste ainsi sur une série de 31 victoires de suite (record en carrière), sachant qu’elle a remporté 74 de ses 77 derniers matches !

Serena Williams, évidemment radieuse après la rencontre, est bien partie pour continuer encore longtemps son incroyable domination sur le tennis féminin.

Thierry Barbaut

Aéroports en Afrique: Le classement dévoilé avec l’Afrique du Sud en tête

L’association internationale des aéroports (IAC) a transmis le 6  juin son dernier classement des aéroports du continent.  Johannesburg continue de dominer la liste. Abidjan opère un spectaculaire  redécollage.

 

ethiopian-airlines-afriqueLe conseil international des aéroports (Airport Council International – ACI)  a transmis le 6 juin son dernier classement des  aéroports du continent. Johannesburg continue de dominer la liste, avec 18,8  millions de passagers en 2012, malgré un petit tassement de 1,1% pendant  l’année.

Les aéroports d’Afrique du Nord redécollent progressivement, en  particulier celui du Caire, dont le trafic a progressé de 14% cette année. Une  performance qui lui permet de dépasser les 14 millions de passagers, son niveau  d’avant la révolution. En Tunisie, le tarmac d’Enfidha-Hammamet, a franchi cette  année la barre des 2 millions de passagers, après une hausse record de 62,9% de  son trafic passager.

 

Tourismo-dépendance

Mais au nord du continent, les villes qui dépendent davantage du tourisme  sont plus fragiles : Marrakech a accueilli 1% de touristes en moins qu’en 2011.  Quant à Sharm El Sheik ou Hurghada, qui ont bien progressé, leurs performances  restent en deçà de ce qu’ils réalisaient avant la crise politique égyptienne.  Ailleurs, les aéroports de la côte est continuent de progresser : Nairobi, le  hub de Kenya Airways, reste stable, avec 6,3 millions de passagers en 2012, mais  c’est tout de même 1,3 millions de passagers en plus qu’en 2009. Et Dar es Salam  s’offre le luxe d’une progression de 14,2%.

Enfin, à l’Ouest du continent, Abidjan opère un spectaculaire redécollage,  avec une progression de 48,6%, frôlant le million de passagers. L’aéroport  n’occupe cependant que la 29e place du classement sur 50 aéroports recensés.

Top 10 trafic passager, en  millions:


1. Johannesburg, Afrique du Sud ;  OR Tambo, 18,8

2. Le Caire, Égypte ;  Cairo International, 14,8

3. Le Cap,  Afrique du Sud ; Cape Town International,  8,5

4. Lagos, Nigeria ; Murtala Muhammed,  7,2

5. Casablanca, Maroc ; Mohammed  V,  7,2

6. Hurghada, Égypte ; Hurghada  International, 7,1

7. Sharm El Sheikh Égypte ;  Sharm El Sheikh International, 6,6

8. Nairobi, Kenya ; Jomo Kenyatta, 6,3

9. Alger, Algérie ; Houari Boumédiène, 5,4

10. Tunis, Tunisie ; Tunis Carthage, 5,2

Thierry Barbaut
Avec JA

Transport aérien : Quatre fois plus d’accidents d’avions en Afrique que dans le reste du monde

C’est la sonnette d’alarme que tire l’Association internationale du transport aérien (IATA) qui s’est réunie cette semaine en assemblée générale au Cap, en Afrique du sud : le nombre d’accidents d’avions sur le contient africain est quatre fois supérieur que le reste du monde

crash-aerien-afrique« Le nombre total d’accidents pour l’Afrique a baissé par rapport à l’année dernière, mais avec 7,98 accidents pour un million de vols, ils sont toujours quatre fois plus élevés que la moyenne mondiale » , a commenté Guenther Matschnigg, le vice-président chargé de la sécurité, des opérations et des infrastructures à l’IATA.

 « La préoccupation en Afrique est sur la sécurité et nous œuvrons à apporter la sécurité au même titre que dans le reste du monde »

L’IATA et l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), en relation avec l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA) et le Conseil international des aéroports (CIA), ont mis en place un groupe de travail commun pour aider les compagnies aériennes africaines et les compagnies internationales qui opèrent en Afrique à améliorer leur sécurité.
Les experts de ce groupe de travail ont analysé 56 accidents survenus en Afrique. Leur conclusion : les principales causes des accidents sur le continent africain sont relatives à l’absence de régulation, de mise en œuvre d’analyses de données sur les vols (FDA) et d’un système de gestion de la sécurité.
« Mais ça, c’est juste du papier. Nous avons besoin de le transformer en réalité.
Le problème c’est la mise en œuvre, dans une parfaite coopération« , a soutenu Guenther Matschnigg, en recommandant les compagnies africaines à mettre la sécurité au centre de leurs priorités, et surtout à s’engager pour la certification IOSA (IATA Operational Safety Audit), un standard sérieux qui, s’il est obtenu, permettrait de réduire drastiquement les risques d’accident.
Thierry Barbaut

Entretien avec Romain Battajon: Révisions des droits miniers et transformations des matières premières sur le continent Africain

M. Romain Battajon est avocat aux barreaux de Paris et Kinshasa, fondateur du réseau ABLE (Africa Business & Legal Expertise)

– Nous assistons à une vague de révision des cadres réglementaires de l’environnement minier, pétrolier et gazier en Afrique, de la Guinée.  A votre avis, qu’est-ce qui sous-tend ces changements ?

RB : L’Afrique est souvent dépeinte comme un « nouvel eldorado« , notamment pour ses immenses potentialités énergétiques.

Par suite, conscients de leur attractivité de plus en plus forte, de la modification de la donne géoéconomique (avec l’émergence de nouvelles grandes puissances concurrentes), et sous la pression aussi d’une société civile africaine de plus en plus revendicative, les gouvernements africains cherchent à rendre leur territoire juridiquement plus souple et sécurisant, afin d’attirer les grands investissements créateurs d’emplois et de recettes fiscales et parafiscales, tout en entamant, après une période de transition « libérale » (au cours des décennies 1990-2000), un travail de recadrage des lois et/ou codes qui avaient été adoptés alors, afin de les rendre plus compétitifs, dans un cadre de plus en plus concurrentiel entre pays africains, et ainsi pouvoir espérer un meilleur classement dans le rapport annuel « Doing Business » de la Banque Mondiale, et aussi afin de rééquilibrer les règles existantes au profit de l’Etat et des communautés locales.

En réalité, il faut savoir que tout au long de la décennie 2000 déjà, divers travaux importants ont émis des recommandations qui allaient dans le sens actuel d’un plus grande sécurisation du cadre juridique de l’exploitation des ressources naturelles africaines, d’une prise en compte des intérêts des communautés locales et de la préservation de l’environnement, d’un rééquilibrage des recettes au profit des Etats, d’une incitation aux transferts de compétences, etc.

romain-battajon-afriqueAinsi, si vous relisez par exemple les textes de l’UEMOA de 2000 pour l’harmonisation des législations et politiques minières, le rapport de 2003 de la Revue des industries extractives (Groupe de la Banque Mondiale) intitulé « Vers un nouvel équilibre« , le rapport de 2007 du Groupe d’études international sur les régimes miniers de l’Afrique (Union Africaine/Commission Economique pour l’Afrique) intitulé « Les ressources minérales et le développement de l’Afrique« , et surtout le rapport de 2009 « Vision du régime minier de l’Afrique » (Union Africaine), vous trouverez les prémisses des évolutions que vous constatez depuis quelques années.

Ainsi, parmi les objectifs à 5 ans du plan d’action recommandé dans ce dernier rapport de l’Union Africaine, figuraient justement, entre autres, l’amélioration de la gouvernance des ressources naturelles, le renforcement des capacités de négociation de l’Afrique, ou l’amélioration des réglementations minières vers les meilleurs standards environnementaux, sociaux, professionnels, sécuritaires et sanitaires. Et tous ces travaux affirmaient que l’objectif était une croissance durable et plus équitable et le développement socio-économique.

Il n’est pas anodin de préciser que d’autres pays non africains, comme le Brésil ou l’Indonésie, ont récemment réformé leurs législations pétrolière et/ou minière pour aller aussi vers ce type de rééquilibrage, vers plus de valorisation locale des ressources extraites, plus de prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux ; de même que, sans que cela soit médiatisé, la France est justement en train de travailler à une profonde réforme de son code minier, avec relativement les mêmes préoccupations.

 

 

-De nombreux pays africains essaient en ce moment d’exiger de leurs partenaires de transformer  partiellement les matières extraites sur place.  Ces mesures sont-elles viables du point de vue juridique ?

Justice-afriqueRB : Tout d’abord, je précise que, là encore, les documents précités, parmi d’autres, ont tous recommandé de tendre vers l’objectif de développer les industries de transformation des minerais dans les pays sources, avec comme objectif de gagner en valeur ajoutée sur les exportations des produits une fois transformés, et de favoriser l’industrialisation du continent africain pour générer des emplois. Sur le plan juridique, ces mesures peuvent effectivement être viables, à l’instar justement des dispositions légales et/ou clauses contractuelles qui obligent les opérateurs à mettre en œuvre des mesures dites de responsabilité sociale et environnementales.

Mais le débat est ensuite de savoir quelle est la voie la plus efficace pour atteindre cet objectif : l’interdiction d’exporter les minerais bruts (comme le Rwanda ou, prochainement, la R.D.C.) ou plutôt des mesures incitatives (fiscales notamment) pour favoriser ce secteur industriel (comme envisagé au Ghana ou en Côte d’Ivoire notamment) ?

Je n’ai pas d’a priori sur ce débat technique, même si je préfère par principe l’incitation à l’interdiction. Mais je dois signaler ici une récente note de l’ambassade de France en Indonésie qui constatait que, depuis que le gouvernement indonésien a décidé l’interdiction d’exportation du minerai à compter de mai 2012, une vingtaine de projets d’investissement dans la transformation du minerai est en préparation, représentant un flux de 8 Mds USD en 2014, contre 2 Mds USD en 2009.

 

-Souvent, des pays africains voient leurs ressources changer de main par le biais des fusions ou transactions entre multinationales. Du point de vue juridique, un pays peut-il s’opposer à la vente de ses ressources par une entreprise détentrice d’un permis d’exploitation ?

RB : La vente des ressources légalement extraites par une entreprise titulaire d’un permis/d’une licence ne pose pas de difficultés juridiques, sur le principe, puisque c’est précisément l’objet de ces entreprises. Une licence d’exploitation doit garantir au titulaire de cette licence qu’il pourra justement non seulement extraire les ressources mais les exploiter, donc les commercialiser.

En revanche, si votre question concerne plutôt le transfert des licences elles-mêmes, alors oui, l’Etat qui a octroyé une licence d’exploitation à une société peut s’opposer à la cession pure et simple de cette licence à une société tierce. Cela peut être plus délicat en revanche lorsque la société titulaire de la licence fusionne avec une autre société, par voie d’acquisition ou par voie d’absorption, d’où l’intérêt pour les Etats concédants ou cocontractants de prévoir, par la voie légale ou contractuelle, l’encadrement de ce type de situation, ce qui correspond à l’objectif précité de renforcement des capacités de négociation des Etats, recherché notamment par la Facilité Africaine de Soutien Juridique mise en place par la B.A.D.

 

-En tant que juriste, comment évaluez-vous le système OHADA ?  Offre-t-il un cadre adéquat au secteur minier ?

RB : Il faudrait bien plus que quelques lignes au cours d’une interview pour faire une évaluation du système OHADA. Même s’il y a des perfectionnements à y apporter sur le plan textuel, et surtout plus de moyens à consacrer à sa mise en application complète dans chaque Etat membre de l’OHADA, ce système a permis une nette amélioration de l’encadrement juridique des affaires là où il est applicable. Mais le droit OHADA ne couvre pas le secteur minier, donc l’on ne peut pas dire que l’OHADA offre un cadre adéquat su secteur minier. Là où le droit OHADA a un impact sur le secteur minier, c’est en offrant une législation moderne et harmonisée en droit des sociétés, en droit des sûretés, voire en droit des transports de marchandises par route, par exemple.

Adama Wade & Thierry Barbaur
Avec Les Afrique

Grande Soirée de l’entrepreneuriat en Afrique le 14 juin 2013 à ESCP Europe

Avec une centaine de candidatures reçues, l’édition 2013 d’ABC Innovation est un véritable succès.

African-Business-ClubAgrobusiness, Santé, Services à la personne et aux entreprises, sont les secteurs privilégiés par les candidats cette année.

A l’heure où notre jury de présélection analyse chaque projet, afin d’élire les finalistes de cette édition, l’African Business Club est en pleine préparation de la Grande Soirée de l’Entrepreneuriat en Afrique.

Le 14 Juin prochain, à l’ESCP Europe se tiendra un barcamp où chaque participant sera acteur de l’évènement !

 

Qu’est-ce qu’ABC Innovation ?

Créé en 2009, le concours ABC Innovation a pour vocation d’encourager l’entrepreneuriat en Afrique. Il s’adresse aux entrepreneurs (d’Afrique et d’ailleurs) qui nourrissent une ambition pour le continent africain.

Après évaluation des projets, cinq finalistes sont présélectionnés pour défendre leur projet devant un jury de professionnels de l’entrepreneuriat. Deux lauréats sont ensuite désignés et récompensés par l’African Business Club et ses partenaires. Les lots comprennent un soutien financier, un accompagnement managérial ainsi qu’une visibilité médiatique.

 

Qu’est-ce qu’un Barcamp ?

Pour cette cinquième édition, l’African Business Club vous propose un format inédit. En remplacement des conférences plénières des années précédentes, l’association souhaite mettre à l’honneur chaque entrepreneur, à travers une « non – conférence ».

L’idée ? C’est permettre à chacun des participants à cette soirée, d’intervenir et interagir en petits groupes de « brainstorming ».  Les participants seront les intervenants de cette soirée.

 

Quel est le but du Barcamp ?

Il s’agit surtout d’un moment de partage d’expériences autour d’une même passion, d’un même objectif : l’entrepreneuriat ! Ceux qui ont entrepris pourront écouter et conseiller ceux qui souhaitent entreprendre, et donner envie à ceux qui hésitent encore.

 

Comment se déroule le Barcamp ?

Plusieurs ateliers se déroulent simultanément en sessions de 45 à 60 minutes.

Les thèmes seront communiqués le jour de l’évènement.
Ces ateliers répondent à des questions pratiques telles que : « Quelles peuvent être les solutions de financement pour mon projet ? », « A quel(s) organisme(s) puis-je m’adresser pour monter mon projet, mon entreprise ? », « Comment étoffer mon réseau professionnel ? »… Les sessions sont courtes, mais la soirée se poursuivra avec la présentation des finalistes ABC Innovation 2013, la remise des prix aux lauréats et un cocktail networking.

 Où et quand ?

Rendez-vous le 14 Juin 2013 dès 18h30 sur le Campus d’ESCP Europe

79 Avenue de la République

75012 Paris

M° Saint Maur (L3)

Nigéria: Aliko Dangote est l’homme le plus puissant d’Afrique avec 20 milliards de dollars d’aprés Forbes

Aliko Dangote

L’homme d’affaire nigérian Aliko Dangote vient d’être sacré par le magazine Forbes, premier milliardaire d’Afrique avec une fortune estimée à 20 milliards de dollars.

aliko-dangote-forbes-afriqueSa richesse, il l’a acquise dans l’importation et la fabrication de ciment. Une activité plus rémunératrice, apparemment, que celle de la sidérurgie pour l’indien Mittal, dont il ravit la 25e place d’homme le plus riche du monde.

La légende dit que c’est dans la fabrication de bonbons que le petit Aliko Dangote alors âgé de 8 ans a commencé à se faire les griffes du commerce. Des confiseries au sucre,  il n’y avait qu’un pas que ce fils de commerçants de Kano au nord du Nigeria a franchi en vendant toutes sortes de denrées alimentaires.

Mais sa fortune de 20 milliards de dollars, cet homme de 56 ans la doit avant tout au ciment. De l’importation de ce matériau à ses débuts, Dangote est devenu très vite producteur en fondant Dangote Cement, en construisant plusieurs usines au Nigeria au Cameroun, et en multipliant les projets au Sénégal ou en Tanzanie.

 

Un pari sans risque

Sur un continent où la croissance démographique est exponentielle et les besoins en matériaux de construction pour des logements incessants, c’est un pari sans risque qu’a fait le milliardaire nigérian. Pas étonnant qu’une récente hausse de ses actions en bourse lui ait dès lors valu de dépasser l’indien Lakshmi Mittal ou d’autres richissimes self-made men.

Dangote, à l’image d’un autre milliardaire africain le Soudanais Mo Ibrahim, n’a pas la langue dans sa poche face aux autorités africaines. Récemment, lors d’un voyage officiel avec une délégation du gouvernement en Afrique du Sud, le milliardaire nigérian a invectivé les autorités sud-africaines à propos de leur politique de quotas en matière de recrutement de cadres noirs, et leur a reproché de ne pas livrer assez de visas pour les hommes d’affaires africains.

Thierry Barbaut

Le New Deal Technologique pour la transformation numérique du Sénégal

Ce lundi 24 février 2025, au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad), à Diamniadio, le gouvernement sénégalais a dévoilé la nouvelle stratégie numérique...