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Mali: Des vidéos inédites de la situation et les actus sur le terrain sans censure

Nous vous proposons de découvrir ces vidéos qui permettent d’avoir une vision plus proche de la réalité du terrain et de découvrir les dernières opérations en cours sur le conflit Malien.

Réveil brutal ce samedi 6 avril au Groupement mobile de sécurité (GMS) de Bamako.

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Officiellement, l’endroit abrite les policiers de la capitale malienne mais, depuis quasiment un mois, ce sont des policiers accusés d’être proches de la junte malienne qui y faisaient la loi, qui plus est lourdement armés, ce qui est interdit pour les policiers maliens

Dans la nuit de jeudi à vendredi, ils se sont même affrontés à d’autres policiers.

Ils viennent tout juste d’être désarmés. Un militaire a été tué et un policier blessé dans l’opération.

 

L’opération a débuté tôt ce samedi à Bamako.

Une unité, composée de militaires et de gendarmes maliens, débarque au Groupement mobile de sécurité (GMS), contrôlé par des policiers armés, accusés à tort ou à raison d’être proches, de la junte malienne.

L’équipe de choc, conduite par un capitaine de la gendarmerie, s’apprête à désarmer les policiers. Le secteur est rapidement bouclé et l’opération de désarmement commence. Très vite, certains policiers prennent la tangente, d’autres résistent en tirant. Militaires et gendarmes poursuivent sans ménagement l’opération de désarmement.

Deux heures pour désarmer les policiers proches de la junte A l’est du camp, un nouveau coup de feu retentit et un militaire s’écroule mortellement touché. Un autre coup de feu est entendu et là, c’est un policier qui est blessé par balle à la cuisse droite. Au bout de deux heures, gendarmes et militaires parviennent à désarmer les policiers. Au moins une dizaine d’entre eux sont arrêtés.

Lors du passage de RFI au GMS, la situation était totalement sous contrôle. Depuis plusieurs mois déjà, les deux camps de la police avaient du mal à s’entendre nous explique-t-on. Le premier camp accusait l’autre camp d’avoir bénéficié de promotions spectaculaires, parce que proche de la junte. Le climat commençait à devenir franchement délétère. En intervenant ainsi, les autorités maliennes ont sûrement voulu «siffler la fin de récréation».

Thierry Barbaut

Black Diamonds: Ces milliardaires Africains sans complexes qui assument leurs fortunes

Patrice Motsepe avec Thierry Barbaut et info Afrique
Un des Black Diamonds Africain

Ils font partie de ceux que la presse appelle les « diamants noirs ». Anciens de la lutte contre l’apartheid, proches ou membres du parti au pouvoir, ils sont riches et ils l’assument !

La scène se déroule en 2007. Smuts Ngonyama est à l’époque le porte-parole de la présidence du Congrès national africain (ANC). Sommé par des journalistes de s’expliquer sur la manière dont il a facilité le rachat d’une partie de la compagnie Telkom par des camarades du parti (et sur la généreuse rétribution qu’il a perçue), il s’agace : « Je n’ai pas rejoint la lutte pour rester pauvre ! »

Depuis, l’épisode a été oublié, noyé dans le flot des scandales qui touchent régulièrement les hauts responsables sud-africains, mais la phrase est restée un symbole : celui de la prospérité insolente – et souvent de l’avidité – de ceux qui ont combattu, des années plus tôt, le régime ségrégationniste.

Car si tous les anciens rebelles n’ont pas eu la franchise de Ngonyama, l’aisance que beaucoup affichent parle à leur place, et ils font désormais partie de ceux que la presse locale a surnommés les Black Diamonds, les « diamants noirs ».

Jackie Selebi. L'ex-chef de la jeunesse de l'ANC est tombé pour corruption en 2010. © Themba Hadabe/AP/SIPAJackie Selebi. L’ex-chef de la jeunesse de l’ANC est tombé pour corruption en 2010.© Themba Hadabe/AP/SIPA

 

Ils se déplacent en 4×4 BMW ou Mercedes.

Ils habitent dans les banlieues huppées de Johannesburg ou du Cap. Leurs anciennes maisons de Soweto, l’immense township jadis au coeur de la contestation, sont aujourd’hui de véritables palaces.

Le luxe est devenu le quotidien de ces hommes et de ces femmes qui, en exil ou en prison, ont connu de longues années de privations.

La trajectoire de Cyril Ramaphosa, 60 ans, est emblématique. Ancien meneur de la puissante Union nationale des mineurs (NUM) dans les années 1980, le vice-président de l’ANC est aujourd’hui l’un des hommes les plus riches du pays, avec un patrimoine estimé à 675 millions de dollars (520 millions d’euros) par le magazine Forbes. Son groupe, baptisé Shanduka, est présent dans la finance, les télécommunications, la restauration (il est le propriétaire de tous les restaurants McDonald’s du pays) et, ironie du sort, dans les mines.

La fortune exacte du ministre de l’Habitat, Tokyo Sexwale, 60 ans, un historique de la lutte contre le régime d’apartheid (il a passé treize ans dans les geôles de Robben Island), est plus difficile à évaluer. En 2009, elle avait été estimée à 1,9 milliard de rands (160 millions d’euros), et, depuis, elle a sans doute continué à croître. Le groupe qu’il a fondé en 1999, New Bond Capital, possède des actifs dans les secteurs des mines, de la santé, de la finance et de l’immobilier.

Quant à Saki Macozoma, lui aussi détenu à Robben Island à la fin des années 1970, il n’est plus membre de l’ANC, mais est toujours très proche de l’ancien président Thabo Mbeki. À 55 ans, il est membre de plus d’une demi-douzaine de conseils d’administration. Sa fortune est estimée à 634 millions de rands.

 

Gros poisson

Un des Black Diamonds Africain
Un des Black Diamonds Africain

Patrice Motsepe, ovni richissime et généreux
Il est le premier (et pour l’instant le seul) Sud-Africain noir milliardaire en dollars. D’après le magazine Forbes, la fortune de Patrice Motsepe s’élève à 2,65 milliards de dollars (1,55 milliard d’euros).

Lui-même n’a pas directement participé à la lutte contre le régime d’apartheid, mais il a ses entrées au parti au pouvoir : une de ses soeurs est mariée à Cyril Ramaphosa, le nouveau vice-président du parti ; une autre est l’épouse du ministre de la Justice, Jeff Radebe.

Il a surtout beaucoup bénéficié du Black Economic Empowerment (BEE), qui lui a permis de bâtir un empire minier, l’African Rainbow Minerals, dont il est toujours PDG.

Longtemps, Motsepe n’a nourri aucun complexe vis-à-vis de l’argent. « Il n’y a pas plus de problème à être noir et riche que blanc et riche », aimait-il rappeler. Mais il a surpris son monde, le 30 janvier, en annonçant qu’il allait donner « au moins la moitié des revenus générés par ses actifs » aux nécessiteux, par l’intermédiaire de sa fondation. Il est ainsi devenu le premier Africain à répondre à l’appel de Bill et Melinda Gates et de Warren Buffett. Le Congrès national africain (ANC) s’est immédiatement réjoui de l’exemple donné par Motsepe. Mais aucun de ses éminents membres n’a semblé vouloir l’imiter.

Dans la génération du premier président de l’Afrique du Sud démocratique, Nelson Mandela, plus rares sont ceux qui affichent la même réussite. En 1994, ils étaient trop âgés, trop sages ou peut-être trop désintéressés pour démarrer une carrière de magnat. Mais il y a des exceptions. Andrew Mlangeni, 86 ans, jugé et condamné en même temps que Mandela en 1963, possède pour 117 millions d’euros d’actions dans diverses sociétés. À Soweto, la surface de la plus grande de ses trois maisons avoisine les 2 800 m2, selon la déclaration de patrimoine qu’il a présentée au Parlement, où il siège toujours.

La cupidité a amené plusieurs anciens combattants à franchir les frontières de la légalité. Tony Yengeni fut le premier gros poisson à le payer, en 2003. Reconnu coupable d’escroquerie et condamné à quatre ans de prison, cet ex-guérillero a gagné le surnom de Socialiste Gucci. Quelques années plus tard, c’était au tour de Jackie Selebi de trébucher : en 2010, l’ancien dirigeant en exil de la Ligue de la jeunesse de l’ANC devenu chef de la police (en 2000) puis d’Interpol a écopé de quinze ans de prison pour corruption. Il avait transmis des informations confidentielles à des trafiquants de drogue contre plus de 100 000 euros de pots-de-vin.

 

Mais les plus grandes fortunes ont été amassées en toute légalité, à partir du début des années 2000.

Quand Thabo Mbeki succède à Nelson Mandela, ses concurrents malheureux (dont Ramaphosa et Sexwale) et beaucoup d’autres décident de s’éloigner de la politique. Novices dans le monde des affaires, mais disposant de précieux contacts, ils vont largement bénéficier du Black Economic Empowerment (BEE), ce programme destiné à corriger les inégalités issues du régime d’apartheid, officiellement lancé en 2003. Les grandes entreprises du pays, qui avaient l’obligation de transférer une partie de leur capital à des Noirs, ont fait alliance avec eux, s’assurant ainsi de bonnes relations avec le nouveau pouvoir. Les conditions étaient avantageuses : souvent, les nouveaux venus empruntaient pour acheter leurs parts ; parfois, les entreprises faisaient elles-mêmes l’avance.

Depuis, nommer des anciens combattants à des postes clés est devenu une habitude. Mamphela Ramphele, l’ancienne compagne du charismatique Steve Biko, grande figure de la lutte antiapartheid, était la présidente de la société minière Gold Fields jusqu’à sa démission, le 13 février, pour se lancer dans la bataille des élections générales de 2014.

Elle a été remplacée par Cheryl Chorus, une femme d’affaires très prospère (ex-présidente du conseil d’administration de South African Airways) qui a, dans une autre vie, été secrétaire générale adjointe de l’ANC.

 

Ambitions

Les affaires n’ont pas empêché la plupart de ces nouveaux riches de conserver des liens très étroits avec le pouvoir. Tokyo Sexwale, à qui l’on prête régulièrement des ambitions présidentielles, a fait son entrée au gouvernement en 2009, et Ramaphosa a pris la vice-présidence du parti à l’issue du congrès de décembre 2012.

Quelques mois plus tôt, il s’était pourtant retrouvé sous le feu des critiques : actionnaire et membre du conseil d’administration de la société Lonmin, la compagnie qui exploite le platine à Marikana, il avait qualifié les grévistes (qui avaient tué deux policiers) d’« ignobles criminels » et appelé à « une action concomitante pour remédier à cette situation ». Le lendemain, le 16 août 2012, la police ouvrait le feu sur les manifestants, tuant 34 personnes.

Malgré le choc, le drame de Marikana n’a pas conduit à des mesures radicales pour réduire les inégalités en Afrique du Sud. Elles sont aujourd’hui plus fortes qu’en 1994. Le BEE a été révisé en 2007, mais cela n’a pas permis d’inverser la tendance. L’ANC se dit déterminé à passer à la vitesse supérieure, mais la méthode fait encore débat.

Il est en tout cas certain que les Black Diamonds du parti pèseront sur les nouveaux choix politiques. Ramaphosa devrait devenir le vice-président du pays après la probable réélection de Jacob Zuma en 2014 – un poste qui pourrait le conduire à la présidence cinq ans plus tard. Il se murmure même qu’il pourrait de facto jouer les chefs de gouvernement avant cette date.

C’est incontestablement un homme brillant. Mandela avait un temps envisagé d’en faire son dauphin. Mais est-il le mieux placé pour réformer un système qui lui a tant profité ?

Pierre Boisselet
Pour JeuneAfrique.com

ONU: Un traité inédit pour le commerce international des armes conventionelles enfin voté

Le texte était en discussion depuis 7 ans : l’Assemblée générale de l’ONU a adopté ce mardi le premier traité sur le commerce international des armes conventionnelles, malgré l’abstention de plusieurs des acteurs majeurs de ce marché. Le texte est censé moraliser les ventes d’armes mais son rayon d’action est très limité.

Les armements couverts vont du pistolet aux avions et navires de guerre, en passant par les missiles. Le traité porte sur tous les transferts internationaux (importation, exportation, transit, courtage), sans toucher aux législations nationales sur l’acquisition et le port d’armes.
armes-afrique-onuLe secrétaire d’Etat américain John Kerry a salué un traité qui « peut renforcer la sécurité internationale » mais qui n’empiète pas sur la Constitution américaine garantissant le droit de posséder une arme.
Le Premier ministre britannique David Cameron a salué « un accord historique qui va sauver des vies et soulager les immenses souffrances provoquées par les conflits armés« .
Pour le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, il s’agit d’un « succès diplomatique historique » qui devrait donner « un nouvel élan bienvenu à d’autres efforts de désarmement« .
L’ambassadeur russe à l’ONU Vitali Tchourkine a indiqué que son pays « allait examiner soigneusement«  le traité avant de décider ou non de signer. Il y a déploré des « lacunes« , comme l’absence de contrôle spécifique des livraisons d’armes aux rebellions ou des « critères d’évaluation du risque pas assez clairs« .
L’ambassadeur syrien Bachar Jaafari a renouvelé l’opposition de son pays, déplorant que le texte ne fasse pas référence explicitement aux « acteurs non-étatiques », comme l’opposition armée syrienne.
« Le monde a attendu longtemps ce traité historique, qui peut empêcher que des armes aillent à des pays où elles seront utilisées pour commettre des atrocités », a déclaré Brian Wood, responsable du dossier à Amnesty international.

Le traité « envoie un signal clair aux marchands d’armes qui approvisionnent les dictateurs et les seigneurs de la guerre », a estimé Anna MacDonald, d’Oxfam: « Ils ne pourront plus agir en toute impunité ». Même son de cloche pour le CCFD-Terre Solidaire qui parle d’une « étape historique« .
Thierry Barbaut
AFP

Afrique: Les nouvelles technologies sont le secteur le plus porteur d’investissements pour les grands groupes et les spécialistes mondiaux

Depuis le début de l’année 2013, patrons et cadres de la Silicon Valley enchaînent les tournées en Afrique. Au cours de six derniers mois, la patronne d’IBM Ginni Rometty s’est rendue deux fois sur le continent.

Début janvier, c’est son homologue de Google, Eric Schmidt, qui a fait le déplacement. Le 25 mars, Bill Gates, l’ancien patron de Microsoft devenu philanthrope, atterrit à Accra.

A coup de millions de dollars et d’innovations technologiques, ces pontes de la Silicon Valley ne cachent pas leur ambition de contribuer à résoudre les maux de cette Afrique où le taux de croissance dépasse les 6%. Après l’Asie, « c’est l’heure de l’Afrique nouvelle », martèlent les géants technologiques qui ont jusque-là délaissé ce continent.  Ils avancent leurs pions et investissent massivement pour connecter les Africains à internet et adaptent leurs stratégies aux spécificités locales.

Une Afrique mobile et bientôt ultra-connectée

Bill-Gates_afriqueLe continent compte le moins d’internautes au monde avec près de 16% de la population en ligne. Et les prix de connexion à internet y sont parmi les plus élevés de la planète.

Pourtant, des câbles internet sous-marins relient les côtes africaines au reste du monde et irriguent le continent de haut-débit. « Il est désormais inexact de dire que l’Afrique est techniquement sous-connectée même s’il reste à établir plus de câbles terrestres et des infrastructures. Mais les prix de connexion devraient baisser rapidement », prédit Alan Mauldin, analyste chez TeleGeography.

Pour le moment, si « révolution technologique » il y a, elle repose sur un vieil appareil qui vient de fêter ses trente ans : le téléphone mobile. Grâce au génie de certains geeks d’Afrique, le téléphone mobile y est augmenté voire hacké tant il ouvre des possibilités bien plus sophistiquées que des appels vocaux et des sms. « De par le manque d’infrastructures et le coût élevé de l’internet fixe, la démocratisation de l’accès à internet se fera avec le mobile en Afrique », explique le spécialiste Vincent Douin du cabinet de consultant Greenwich Consulting.

Il y aurait aujourd’hui plus de 700 millions de cartes SIM activées sur le continent contre moins de 16 millions en 2000. Rapidement, la majorité de ces appareils seront des smartphones connectés à internet.

Des géants technologiques qui s’africanisent

Le smartphone constitue la porte d’entrée vers un web africain en construction et donc vers des applications mobiles et de la publicité à terme rentables. Et des alliances uniques sont apparues. Microsoft vient de s’associer au Chinois Huawei et au Finlandais Nokia pour lancer des « Windows phones » à bas coût en Afrique et tenter de contrer Google qui, avec son système d’exploitation Android, occupe une place de leader.

En Afrique, même le mastodonte des micro-processeurs Intel s’essaie au mobile avec un smartphone Android à 100 euros. Tandis que le Coréen Samsung maintient sa présence. De son côté, Orange vient de sceller un partenariat avec le moteur de recherche chinois Baidu pour équiper des mobiles et conforter sa place en Afrique et au Moyen-Orient où elle enregistre une hausse de 5,3% de son chiffre d’affaires en 2012, « tirée par la Côte d’Ivoire et la Guinée ».

En Afrique depuis 1992, Microsoft y compte aujourd’hui 750 employés. Présent dans 20 pays d’Afrique, c’est à Nairobi qu’IBM a décidé d’installer son douzième laboratoire de recherches cet été. Le premier en Afrique. Parmi les priorités de recherches de ce laboratoire : développer un secteur public de demain ultra-informatisé et vendre des solutions innovantes aux Etats.

En cinq ans, IBM entend générer un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars en Afrique. Un objectif récemment atteint en quinze années par ses laboratoires asiatiques. Dernier venu, en 2007, Google pilote sa stratégie depuis Johannesburg et Nairobi, qualifiée de « hub technologique » par Eric Schmidt.

« Ces géants ne créent que très peu de richesses locales. Tous font du non profit pour approcher le continent. Mais c’est une façade pour conquérir des parts de marché », observe l’entrepreneure franco-camerounaise Reine Essobmadje.

Des millions de dollars de la Silicon Valley sont dépensés depuis cinq ans dans des oeuvres de bienfaisance technologique. Microsoft a récemment investi 75 millions de dollars pour attirer un million de PME sur les territoires numériques. « C’est important pour nous de faire de l’argent en Afrique avec des outils qui contribuent à l’éducation, la santé et l’entreprenariat  », explique la cyberactiviste kényane Ory Okolloh, désormais en charge de la stratégie de Google en Afrique.

Google investit à tout-va dans des universités africaines, des programmes de formation d’étudiants et d’entrepreneurs ou encore directement dans des infrastructures. Avec IBM, Samsung, ou encore Nokia, Google soutient des espaces innovants comme le désormais célèbre iHub de Nairobi. Tous s’échinent à augmenter la connectivité des populations et à les inciter à produire du contenu et des services en ligne appropriés et utiles pour les internautes locaux.

Et ça, seule la société civile peut le faire avec brio.

Thierry Barbaut
www.afriquetechnologie.com

 

Fraude Fiscale: L’ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac aurait cherché à placer 15 millions d’euros ! Offshore Leaks des Africains ciblés

L’ancien ministre français du Budget Jérôme Cahuzac a cherché à placer 15 millions d’euros en Suisse en 2009, affirme dimanche la télévision publique suisse (RTS).

Pour l’affaire OffShoreLeaks, des Africains commencent à tomber !

 

cahuzac-fraude-fiscale«Il aurait tenté de placer cet argent dans un établissement de gestion financière à Genève mais l’établissement aurait refusé par crainte de complications ultérieures, Jérôme Cahuzac étant une personnalité exposée politiquement, selon des informations bancaires recueillies par la rédaction de la RTS», écrit la RTS sur son site.

Un peu plus tôt dans la journée, Darius Rochebin, journaliste pour le média helvète avait indiqué que Jérôme Cahuzac aurait détenu non pas 600.000 euros mais 15 millions d’euros sur des comptes suisses.

Le journaliste explique qu’il tient ces informations de banques privées genevoises. Il ajoute que pour réaliser un montage financier tel que celui effectué par l’ancien ministre du budget le ticket d’entrée doit être de un million minimum sinon ce n’est pas intéressant.

En l’an 2000, la petite société financière Reyl & Cie, établie à Genève, est entrée en piste. A l’époque elle n’avait pas de licence bancaire, mais travaillait comme une société de Bourse. A ce titre, elle relevait de la surveillance de la FINMA, l’autorité suisse de surveillance des marchés financiers. En tant qu’intermédiaire financier, Reyl & Cie n’était pas soumise aux mêmes règles que les banques et ne devait pas fournir de renseignement sur les détenteurs de ses comptes.

Reyl & Cie a ouvert auprès d’UBS un compte «omnibus», soit un compte comprenant les fonds de plusieurs clients, seulement connus par la banque, et parmi lesquels figurait Jérôme Cahuzac, dont l’argent est resté de facto à l’UBS. En 2009, après que la Suisse s’est déclarée prête à accorder l’aide judiciaire en cas d’évasion fiscale, Jérôme Cahuzac a estimé que la situation devenait trop dangereuse à Genève et a demandé à Reyl & Cie de transférer les fonds sur un compte ommnibus à Singapour, auprès de la filiale de la banque Julius Baer.

Prudence de Julius Baer à l’époque

La banque Julius Baer a réagi avec prudence, écrit le journal. Elle a réclamé à Reyl & Cie, bien que rien ne l’y obligeait, un formulaire appelé «formulaire A», qui fait apparaître le nom du détenteur des fonds. Lorsque les banquiers de Julius Baer ont vu qu’il s’agissait d’un homme politique, ils ont demandé un document certifiant que les fonds avaient bien été déclarés au fisc compétent.

Selon des recherches effectuées par le Tages Anzeiger, Jérôme Cahuzac a également assuré que ces 600.000 euros provenaient de son activité de chirurgien esthétique, ajoute le journal. En conséquence, Julius Baer a autorisé l’opération de transfert de fonds.

 

Sources RTS

Pour l’affaire Offshore Leaks, des Africains commencent à tomber !

 

Dévoilée par une poignée de journaux dans le monde, la base de données  récupérée par l’International Consortium of Investigative Journalist, qui  contient des millions d’informations sur des sociétés basées dans les paradis  fiscaux, révèle ses premiers noms.

Parmi eux, certaines personnalités  nigérianes, djiboutiennes tanzaniennes et zimbabwéennes ressortent.

Les informations arrivent de manière parcellaire, mais c’est un véritable  tremblement de terre dans le monde de la finance.

Des millions de courriers, des  centaines de milliers de sociétés, et des milliers de noms, reliés à des paradis  fiscaux, sont révélés au compte goutte par une poignée de journaux sélectionnés  à travers le monde par l’International Consortium of Investigative Journalist  (ICIJ).

L’organisation, créée en 2011 et composées de 86 journalistes  d’investigation répartis à travers le monde, a récupéré il y a quinze mois ce  qui s’apparente à la plus grande fuite de l’histoire, l’équivalent de 162 fois  Wikileaks, soit 260 gigabits de données. Baptisé Offshore Leaks, le contenu a été fourni par les  anciens salariés de deux entreprises de services financiers offshore, Portcullis  TrustNet et Commonwealth Trust Limited.

Ces dernières ont aidé à la création de  centaines de milliers de sociétés, à partir de la fin des années 1990 et tout au  long des années 2000, dans les îles Vierges britanniques, aux Caïmans, aux îles  Cook, aux Samoa, et à Singapour.

Blanchiment

Dans cette galerie de portraits éclectiques,  quelques noms africains ressortent déjà.

Après un travail de fourmi réalisé par les enquêteurs de quelques journaux  dont Le Monde en France, The Guardian en Angleterre, ou encore  le Premium Times au Nigeria, les noms de personnalités, d’hommes  d’affaires, de trafiquants d’armes ou parfois même d’agriculteurs (Grèce) ou de  hackers (Italie), sont révélés depuis jeudi 4 avril.

alhaji-ahmed-gulakDans cette galerie de  portraits éclectiques, quelques noms africains ressortent déjà. C’est le cas au  Nigeria, où le Premium Times prévient : « Le conseiller politique  spécial du président Goodluck Jonathan, Ahmed Gulak, est en haut d’une liste qui  ne cesse de grossir, de personnalités politiques et du monde des affaires qui  ont détenus ou détiennent encore des compagnies secrètes et des comptes en  banque offshore où ils cachent leur fortune pour échapper à l’impôt, blanchir de  l’argent ou commettre des fraudes. »

Ramifications

Ahmed Gulak, proche du président et homme d’affaires diversifiés notamment  dans la fourniture de matériel militaire pour le gouvernement, détient les clés  d’Erojim Group of Companies, basé à Lagos mais aussi aux Iles Vierges  britanniques. Dans cette même liste apparaissent Edmund Daukuru, ancien ministre  du Pétrole, et Bello Gwandu, un homme politique du parti au pouvoir, ancien  directeur de Nigeria Ports Authority. Tout deux siègent au Conseil  d’administration de Caverton Offshore Support Group, ayant elle aussi des  ramifications dans les Iles Vierges Britanniques.

Instabilité politique

De l’autre côté du continent, à Djibouti, l’homme d’affaire et opposant  malheureux à l’élection présidentielle de 2011, Abdourahman « Charles » Boreh,  actuellement exilé à Dubaï, possède lui deux sociétés dissimulées : Net Support  Holdings Ltd aux Iles Vierges Britanniques et Value Additions Ltd aux Iles  Samoa. Interrogé par l’ICIJ, M. Boreh a indiqué utiliser ces compagnies pour  piloter ses investissements à travers le monde afin de mettre ses actifs à  l’abris d’une éventuelle instabilité politique.

En Tanzanie, Mehbub Yusufali  Manji, issu d’une des familles les plus riches du pays à la tête d’un  conglomérat (Quality Group Limited) diversifié dans l’automobile ou  l’agroalimentaire, était, de 2007 à 2009, directeur et actionnaire d’Interstrade  Commercial Services Limited basé aux Iles Vierges. Toujours dans le même paradis  fiscal, l’ICIJ a remonté la piste d’Artemis Group, qui appartient en réalité au  Zimbabwéen Conrad Billy Rautenbach, un proche du président Mugabe. Blacklisté  par les États-Unis car soupçonné d’aider le régime à détourner l’argent du pays.  D’après son avocat, Ian Small Smith, l’entreprise qui aurait servi à investir en  Russie, n’existe plus.

Si la liste des personnalités africaines risquent de s’allonger dans les  jours qui viennent, elle n’apportera peut être pas toutes les réponses aux  multiples questions qui se posent désormais : à quoi servent concrètement ces  sociétés ? Simple optimisation fiscale ou fraude ? Détournement ? Blanchiment ?  Sûrement un peu de tout ça à la fois…

 

Jérôme Cahuzac a reconnu dans un communiqué avoir eu un compte à l’étranger depuis une vingtaine d’années.

Le communiqué de Jérôme Cahuzac :

jerome-cahusac-suissePar lettre du 26 mars 2013, j’ai demandé à Messieurs les juges d’instruction Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke de bien vouloir me recevoir afin que, délivré des obligations de ma fonction, je puisse enfin donner les explications qui s’imposent au regard de la détention à l’étranger d’un compte bancaire dont je suis le bénéficiaire depuis une vingtaine d’années.

J’ai rencontré les deux juges aujourd’hui. Je leur ai confirmé l’existence de ce compte et je les ai informés de ce que j’avais d’ores et déjà donné les instructions nécessaires pour que l’intégralité des actifs déposés sur ce compte, qui n’a pas été abondé depuis une douzaine d’années, soit environ 600.000 €, soient rapatriés sur mon compte bancaire à Paris.

A Monsieur le Président de la République, au Premier Ministre, à mes anciens collègues du gouvernement, je demande pardon du dommage que je leur ai causé. A mes collègues parlementaires, à mes électeurs, aux Françaises et aux Français j’exprime mes sincères et plus profonds regrets. Je pense aussi à mes collaborateurs, à mes amis et à ma famille que j’ai tant déçus.

J’ai mené une lutte intérieure taraudante pour tenter de résoudre le conflit entre le devoir de vérité auquel j’ai manqué et le souci de remplir les missions qui m’ont été confiées et notamment la dernière que je n’ai pu mener à bien. J’ai été pris dans une spirale du mensonge et m’y suis fourvoyé. Je suis dévasté par le remords.

Penser que je pourrais éviter d’affronter un passé que je voulais considérer comme révolu était une faute inqualifiable. J’affronterai désormais cette réalité en toute transparence.

Dans son enquête publiée le 4 décembre, le site d’investigation prétend que Jérôme Cahuzac a détenu un compte «non déclaré» à l’Union des banques suisses (UBS) de Genève, clôturé en 2010 et dont les avoirs ont ensuite été déplacés à Singapour.

Deux jours plus tard, suite aux premières dénégations du ministre, Mediapart met en ligne un enregistrement sonore, qui daterait de 2000. Dans cette bande, issue, selon le site Internet, d’un répondeur téléphonique, un homme présenté comme étant Jérôme Cahuzac évoque son compte en Suisse. «Ça me fait chier d’avoir un compte ouvert là-bas. L’UBS, c’est quand même pas forcément la plus planquée des banques», dit l’homme à un interlocuteur non identifié sur la bande.

 

D’où vient l’enregistrement?

Michel Cahuzac donnant des leçons de morale sur la fraude fiscale !
Jerôme Cahuzac donnant des leçons de morale sur la fraude fiscale !

Mediapart n’a jamais levé le voile sur l’identité de la source qui lui a transmis l’enregistrement. Mais, fin décembre, le site d’information publie le nom du détenteur d’origine de la bande.

Il s’agit de Michel Gonelle, un ancien élu RPR, qui a perdu en 2001 la mairie de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) au profit de Jérôme Cahuzac, alors député. Selon Mediapart, après avoir appelé Michel Gonelle, Jérôme Cahuzac l’aurait rappelé quelques minutes plus tard, sans s’en rendre compte.

Il était en pleine conversation avec son gestionnaire de fortune. Leur discussion aurait alors été enregistrée par le répondeur téléphonique du maire de Villeneuve-sur-Lot. Michel Gonelle laisse entendre que la bande a été donnée à Mediapart par un autre opposant local du ministre, l’ex-juge Jean-Louis Bruguière, à qui il avait transmis une copie de l’enregistrement. Lequel affirme pour sa part avoir «détruit» cet enregistrement sans l’avoir écouté.

La voix sur la bande est-elle celle de Jérôme Cahuzac?

«Oui!» jure Michel Gonelle, qui s’est même manifesté auprès de l’Élysée pour confirmer l’authenticité du document. Dans le doute, le procureur de Paris, François Molins, a pris l’initiative d’ouvrir le 7 décembre une enquête préliminaire et de requérir une expertise sur la bande. Selon le communiqué du parquet de Paris publié mardi, l’enquête a conclu qu’elle n’avait «subi aucune altération ou modification». Trois témoins ont dit reconnaître la voix de l’ancien ministre, et un autre a reconnu «des intonations de la voix», précise le parquet.

La police technique scientifique qui a comparé la voix de la bande avec celle de Jérôme Cahuzac conclut: «Sur une échelle de -2 à +4, la puissance de l’indice, c’est-à-dire de notre comparaison phonétique et automatique se situe à +2. Autrement dit le résultat de notre analyse renforce l’hypothèse que Jérôme Cahuzac est le locuteur inconnu.»

Qu’est-ce que le blanchiment de fraude fiscale?

Les juges d’instruction Le Loire et Van Ruymbeke, en charge de l’information judiciaire ouverte mardi, ont mis en examen l’ancien ministre pour des faits présumés de blanchiment de fraude fiscale, et non pas directement sur la fraude elle-même. Une manœuvre habile, car les poursuites pour fraude fiscale sont soumises à un avis de la commission des infractions fiscales, placée sous l’autorité du ministère du Budget. Un conflit d’intérêt patent dans le cadre de l’affaire Cahuzac.

Le blanchiment de fraude fiscale est un délit qui consiste à réinjecter dans l’économie le fruit d’une évasion fiscale, par exemple en achetant un appartement avec l’argent placé sur un compte en Suisse. Dans le cas de Jérôme Cahuzac, les juges devront d’abord vérifier l’existence du fameux compte et la provenance des fonds. Selon le parquet, un des témoins entendus par les enquêteurs affirme que les sommes versées «proviendraient de laboratoires pharmaceutiques», une industrie pour laquelle Jérôme Cahuzac a été consultant dans les années 1990. Les enquêteurs chercheront ensuite à déterminer comment cet argent – s’il existe – a été utilisé. Si le délit de blanchiment de fraude fiscale est constitué, le ministre démissionnaire risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 375.000 euros d’amende.

La Suisse va-t-elle collaborer à l’enquête?

Le 31 janvier, les autorités suisses ont transmis des informations aux services fiscaux français indiquant, selon des proches du ministre cités par le JDD et Le Nouvel Observateur, que Jérôme Cahuzac n’a pas été titulaire d’un compte bancaire à l’UBS depuis 2006. Le document n’a cependant pas été rendu public et Mediapart, tout comme une source judiciaire française citée par l’agence Reuters, conteste l’interprétation qui en est faite par Bercy.

Dans le cadre de l’information judiciaire ouverte mardi, la justice genevoise a reçu une demande d’entraide judiciaire venue de Paris. Les autorités suisses doivent désormais décider si elles y donnent suite ou pas. Aucun délai pour donner une réponse n’est imposé par la loi. Attachée au secret bancaire, la Suisse n’est pas réputée pour sa collaboration en matière fiscale.

«Elle traîne des pieds. Sur 300 demandes, seulement 40 à 50 réponses sont jugées satisfaisantes par Paris», expliquait fin 2012 François d’Aubert, président du groupe d’évaluation du Forum fiscal mondial, à l’Agefi. Mais, face à la forte médiatisation de l’affaire Cahuzac, les autorités helvètes pourraient être forcées de collaborer, surtout si la justice française a recours à une commission rogatoire internationale.

Thierry Barbaut

Orange cède à IHS plus de 2000 tours en Côte d’Ivoire et au Cameroun

Afin d’améliorer leur couverture réseau, réduire leurs coûts de production et se concentrer sur la qualité de service offert aux clients, Côte d’Ivoire Telecom, Orange Côte d’Ivoire et Orange Cameroun ont signé un accord avec l’opérateur d’infrastructures mobile IHS.

Basé sur le modèle du partage des infrastructures, il prévoit d’une part l’exploitation par IHS de plus de 2000 sites de tours de télécommunications appartenant à Orange dans ces deux pays pendant une période de 15 ans. IHS pourra aussi commercialiser les emplacements disponibles sur ces tours à d’autres opérateurs, mais les tours resteront cependant la propriété d’Orange.

tours_IHSD’autre part, l’accord prévoit également que les filiales d’Orange pourront accéder aux emplacements disponibles sur les tours qu’IHS possède actuellement en Côte d’Ivoire et au Cameroun. Cela permettra à l’opérateur français d’assurer l’extension de son réseau.

IHS apportera son expertise dans la modernisation des tours, du réseau et réduira leur coût énergétique en adoptant des énergies renouvelables. IHS s’est d’ailleurs engagé à construire de nouveaux sites hybrides, combinant énergie solaire et générateurs diésel, pour étendre le réseau dans les zones rurales où la demande est la plus forte.

Satisfait de ce partenariat qui cadre avec la stratégie opérationnelle d’Orange pour 2013, Marc Rennard, le directeur exécutif en charge de la zone Afrique, Moyen-Orient et Asie, a déclaré que « le partage d’infrastructures passives est une vraie opportunité pour Orange d’aller toujours plus loin vers un meilleur service pour ses clients en Afrique et au Moyen-Orient. Il permet aussi aux opérateurs de réduire leurs coûts et de mieux faire face aux difficultés particulières des marchés émergents ».

Nous évoquions

Thierry Barbaut

Témoignage en Centrafrique: Comment le gouvernement a utilisé les enfants soldats pour prendre Bangui

Enfants soldats à Bangui
Des Kalachnikovs pour les enfants de la Seleka

Cela fait maintenant une semaine que des rapports abondent sur l’utilisation d’enfants soldats par les rebelles Sélékas, et donc le pouvoir en place.

Des Kalachnikovs pour les enfants de la Seleka
Des Kalachnikovs pour les enfants de la Seleka

Que ce soit sur les réseaux, dans les commentaires ou les discussions téléphoniques de nombreux témoignages nous confirment l’utilisation massive d’enfants soldats.

Des soldats sud-africains se disent traumatisés après avoir combattu et tué des enfants-soldats pendant la prise de Bangui par les rebelles du Séléka le 23 mars, a rapporté l’hebdomadaire dominical sud-africain Sunday Times.

Près de 200 soldats sud-africains –déployés en janvier en soutien au président François Bozizé et pour tenter de restaurer la paix civile en Centrafrique– ont été attaqués par quelque 3.000 rebelles mieux armés, et treize d’entre eux sont mort dans les combats.

C’est seulement après que les tirs eurent cessé que nous avons vu que nous avions tué des enfants. Nous n’étions pas venus ici pour ça .. tuer des gamins. Ca rend malade, ils pleuraient, appelaient à l’aide, appelaient (leurs) mamans, a confié un soldat sud-africain au Sunday Times, après son retour au pays.

« Nous ne savions pas que ça se passerait comme ça. (…) Nous avons tué des petits garçons… des adolescents qui aurait dû être à l’école! », a-t-il ajouté

On nous avait dit que ces rebelles étaient des amateurs. On nous avait dit qu’il n’y avait rien à craindre, que les milliers de soldats (venus des pays voisins) d’Afrique centrale et ceux du gouvernement centrafricain nous aideraient. Mais ils ont été les premiers à s’enfuir. Quand les premiers coups ont été tirés, ils ont disparu, a déclaré un autre soldat, cité par le journal.

City Press et Rapport, deux autres hebdomadaires dominicaux sud-africains, publient des témoignages semblables, soulignant qu’une bonne partie des rebelles n’étaient que des enfants.

La SANDF reste silencieuse

La Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) n’a pas voulu commenter l’implication supposée d’enfants-soldats contre ses soldats.

Ce dont nous avons été informés, c’est que la SANDF a été attaquée par des groupes de rebelles qui s’avançaient. (…) Ils ont ouvert le feu sur nos soldats et nos soldats ont répondu par auto-défense, a indiqué à l’AFP le porte-parole de l’armée Xolani Mabanga.

Maintenant, dire qu’ils étaient composés de ceci ou cela, je ne veux vraiment pas m’engager, a-t-il ajouté.

Les combats ont cessé après dix heures d’affrontements, alors que les Sud-Africains manquaient de munitions, selon les trois journaux. Une version démentie par le porte-parole.

Mis à part la mort des 13 soldats-sud-africains, aucun bilan précis de ces affrontements n’a été fourni. La Croix-Rouge centrafricaine a seulement indiqué que 78 corps ont été ramassés dans les rues de Bangui depuis la prise de la capitale par la rébellion.

L’implication des troupes sud-africaines dans les combats de Bangui fait polémique en Afrique du Sud, leur mission n’étant pas clairement définie.

Le président Jacob Zuma, considéré comme ayant été le dernier soutien à l’ex-homme fort de Bangui, François Bozizé, se trouve en porte-à-faux avec sa doctrine de non-intervention et de promotion du dialogue dans les conflits, comme en Libye en 2011.

D’autre part, le président Zuma a annoncé samedi qu’il se rendrait au sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) consacré à la situation en Centrafrique, qui doit se dérouler mercredi à N’Djamena (Tchad).

Le témoignage et le parcours de Youssouf enfant soldat en Centrafrique:

A 13 ans, Youssouf concentre tous les maux qui ont miné la Centrafrique ces dernières années. Le 24 mars dernier, il prenait Bangui l’arme à la main dans les rangs de la Séléka. Témoignage.

« Hier encore, j’étais assez âgé pour faire la guerre et tuer. Et aujourd’hui, on me demande d’attendre mes 18 ans pour m’engager comme militaire ? »

Les nouveaux soldats de Bangui ? Des enfants !
Les nouveaux soldats de Bangui ? Des enfants !

A l’ombre du manguier du camp militaire de Bangui où il est tenu au secret avec trois autres enfants soldats, Youssouf, 13 ans, ne décolère pas. Il se sent trahi par les rebelles de la Séléka qui, le 24 mars, ont marché sur la capitale centrafricaine pour installer au pouvoir leur chef, Michel Djotodia.

Ces mêmes miliciens aimeraient aujourd’hui s’acheter une crédibilité internationale, et savent que la présence d’enfants soldats dans leurs rangs fait tache. Surtout depuis que des militaires sud-africains, qui défendaient le palais présidentiel alors occupé par le président déchu François Bozizé, se sont dits traumatisés après avoir découvert que les rebelles combattus et tués n’étaient pour la plupart que des « gamins ». Pour les cacher, la Séléka a placé bon nombre d’entre eux dans des familles originaires du nord de la Centrafrique, d’où viennent la plupart de leurs membres, comme Youssouf.

Mais lui est resté au camp. C’est le président Djotodia en personne qui l’avait déposé ici au lendemain de la prise de la capitale, après l’avoir trouvé montant la garde à un poste de sécurité mis en place par la Séléka.

« Je veux être un soldat, je ne sais rien faire d’autre que la guerre. »

Son béret militaire vissé sur la tête est presque aussi rouge que ses yeux. « La faute au tabac blanc », confie-t-il. C’est sa « drogue », un mélange de poudre de chanvre indien et de farine de manioc.

« Avec ça tu ne recules pas, tu n’as peur de rien. »

« Ils l’ont violée devant moi avant de la fusiller »

La vie de Youssouf est un concentré des maux qui gangrènent la Centrafrique depuis plusieurs années. Son destin a basculé une première fois en avril 2011.

« Depuis plusieurs jours, des miliciens ougandais de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) pillaient et kidnappaient des gens autour de Birao où je vivais. Malgré le danger, j’ai accompagné ma mère aux champs. Mais ceux de la LRA nous ont trouvés. Ils l’ont violée devant moi avant de la fusiller. »

La bande armée oblige alors le jeune garçon à les suivre pour porter les sacs de munitions. Avant de le transformer en machine à tuer.

« Ils m’ont appris à manipuler les armes comme les kalachnikovs, les lance-roquettes RPG… Je suis devenu un homme avec eux. »

Assez rapidement, Youssouf et d’autres enfants soldats, qui forment 90% des rangs de la LRA, sont introduits auprès de Joseph Kony, le leader de la milice recherché par la Cour pénale internationale (CPI).

« La première fois c’était en août 2011, près de Zémio [sud-est de la RCA, frontalier avec la RDC, ndlr].

Il est très grand, avec une barbe, et porte toujours un chapeau. Il nous a parlé durement. Je l’ai revu peu après, lors de l’attaque de Djéma, une localité voisine. Kony a aligné sept villageois, et nous a demandé à nous, les enfants, de les tuer. J’ai hurlé “ A vos ordres, chef ” et j’ai tiré sur deux personnes. Comme ça, j’ai pu rester en vie. »

Le corps fluet de Youssouf est secoué par les sanglots.

« La LRA tue les enfants qui sont malades, trop lents… Un soir, je me suis échappé », poursuit-il. Après trois jours de marche, il est récupéré vers Rafaï par les troupes américaines fraîchement lancées à la poursuite de Kony en ce mois de mai 2012. Youssouf est alors pris en charge par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui le rapatrie sur Birao dans le cadre d’un programme de réunification des enfants soldats avec leurs familles. Mais, sur place, Youssouf n’a plus personne.

« La guerre, c’est la guerre »

Il trouve alors un emploi de garçon à tout faire chez des proches de Djotodia : revenu de son exil au Bénin, cet ancien diplomate centrafricain est en train de reprendre la tête de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), l’un des principaux mouvements rebelles qui composeront la future Séléka.

« J’ai voulu m’engager avec eux. Mais Djotodia m’a dit qu’il ne voulait pas d’enfants soldats. Il m’a proposé de les suivre pour faire la lessive et les repas. »

Cependant, dès l’attaque début décembre 2012 de la ville de Ndélé, à quelques centaines de kilomètres plus au sud, les bonnes intentions des chefs s’envolent.

« Dès que le colonel m’a dit de monter dans le véhicule numéro six, je savais que j’allais devoir combattre : les voitures numérotées de un à dix servaient aux attaques, les suivantes étaient pour la logistique. Le gradé m’a donné une arme et m’a dit “ Sois un homme ”.

J’ai continué le voyage jusqu’à Bangui dans cette voiture, usant ma kalach’ ville après ville. Combien de personnes j’ai tué ? Je ne sais pas. La guerre, c’est la guerre, c’est tout. Moi, il y a bien longtemps que je ne suis plus un enfant. Mon seul espoir maintenant, c’est d’être enfin formé comme un vrai militaire. »

 

Thierry Barbaut
Avec AFP

L’édito d’Info Afrique: La crise au Mali et son extension en Afrique de l’Ouest & Les nouvelles technologies et leurs perspectives sur le continent Africain

L’éditorial d’Avril 2013 avec deux principaux thèmes: Le conflit au Mali et les nouvelles technologies en Afrique


La crise uniquement au Mali ou… Sur toute l’Afrique de l’Ouest ?

Un climat d’angoisse se développe au sahel et déstabilise une région grande comme l’Europe. Cette situation est exacerbée par les  différents conflits et enlèvements.

L’épineux sujet Malien va devenir un enjeu majeur au Sahel et pour les pays voisins, mais à mon avis cette situation a commencé il y a 10 ans, où des signes auraient du être pris en compte afin d’ anticiper  la dégradation de cette région.

hollande-guerre-maliJ’en parlais en fin d’année 2012 et depuis le début des évènements dans le nord Mali, il me semblait évident que la vitesse d’intervention suivant le début des hostilités , devait être notre principal atout (le fameux effet de surprise). Nous les Français, et l’Europe en général, avons mis tellement de temps à intervenir que les terroristes, Ansar Dine, Mujao et autres indépendantistes ou rebelles ont largement eu le temps de se préparer à l’affrontement et à la retraite vers la frontière Algérienne.

De ce fait , nous sommes maintenant confrontés au pire, une situation qui me fait penser à la Somalie en 1990, du temps où je vivais à Djibouti, nous escortions les habitants de zone A en Zone B afin de les protéger des affrontements. Cette situation est un climat de terreur permanent où le mal n’est plus identifiable, où la zone de conflit non plus, ni même sa source…

Oui c’est un terrorisme latent, sournois , caché, comme ses auteurs qui sont systématiquement masqués, lâches et traitres et qui frappent au hasard, militaires comme civils, sans aucun ménagement…

C’est ce que le magnifique Mali découvre aujourd’hui, des attentats à la bombe, à la voiture piégée, aux mines…

femme-voilee-enferUne vie qui se transforme en crainte permanente pour des millions d’habitants et qui fera au final  l’affaire des terroristes, car le peuple lassé de cette peur permanente ne fera plus confiance à l’étât pour le défendre et finira par lui faire comprendre dans les urnes, favorisant les pouvoirs islamiques qui ne manqueront pas de se faire connaitre pour l’occasion, et là, en costume cravate et non caché sous leurs chèches, turbans, masques ou mises en scènes macabres.
Les Djihadistes sont confrontés, et ils s’y attendaient, à une réponse forte de la France et des troupes Africaines, la stratégie des  terroristes est de se disperser, de se fondre dans la foule et de se mêler aux populations en reprenant une apparente vie tranquille, le meilleur moyen de s’organiser pour préparer, attentats, enlèvements et propagande islamique.

J’ai mal pour ce Mali et l’ensemble de cette région que j’aime et pour toutes ces familles qui souffrent.
Les français qui travaillent dans cette région du Sahel sont nombreux à songer à la quitter définitivement. Là aussi un effet pervers du terrorisme qui fait qu’avec des combats ou enlèvements, l’insécurité, est permanente et le doute persistant. Les gens n’osent plus sortir et finissent par transformer leurs vies en angoisse. Cela renforce le doute et confirme l’idée de quitter le pays définitivement.

 

Les prises d’otages et la culture de déstabilisation: Développement du sentiment d’insécurité pour les populations locales comme étrangères.

Je pense aussi bien sur à cette épouvantable liste d’otages occidentaux en Afrique, dont le point d’orgue de l’horreur a été atteint avec l’enlèvement de cette famille Française  du Cameroun vers le Nigeria. Une preuve s’il en fallait une, que nous, les occidentaux, mais vous aussi les Africains, nous avons affaire à des ennemis qui nous prouvent en permanence qu’ils ne reculeront devant rien. Comment imaginer la vie d’enfants de 5 ans aux mains de ces terroristes…
Je me souviens de l’enlèvement de cette Française handicapée au Kenya, dont on avait juste retrouvé le fauteuil roulant.

Il me parait évident qu’il va falloir être extrêmement ferme avec les ravisseurs et envoyer des signaux clairs  sur le fait que rien ne pourra être négocier dans un tel climat. Le risque de mettre en danger des milliers de ressortissants Français est maintenant évident . Il faut répondre à la manière forte avec la même méthode.

J’ajoute ma surprise de constater à quel point les terroristes utilisent avec soin les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. Communiqués macabres, revendications, vidéos etc etc… Tout est mis à disposition afin de twitter la mort d’un otage ou l’enlèvement d’un autre. Autant je suis pour la liberté d’expression, mais là, un contrôle me semble indispensable.

 

Les nouvelles technologies: Un formidable vecteur de croissance et de valorisation du capital humain sur le continent Africain.

Comment utiliser l’expérience chronologique du déploiement des NTIC en Europe pour être en phase avec celui du continent Africain ?

Apprendre de nos expériences et les pérenniser en adéquation avec le marché local Africain.

Je pense que nous assistons à une révolution, et pour une fois, qui pourra être prise en main par les Africains sur leur sol, même si les partenariats avec les acteurs internationaux du marché restent primordiaux.
En effet? il n’est pas un jour sans qu’une entreprise, une initiative ou une application? n’apparaissent en Afrique dans le secteur porteur des nouvelles technologies.
Résumons les domaines: Internet, réseaux sociaux, Smartphones et Tablettes, télécoms, logiciels et déploiements d’infrastructures, systèmes d’informations, digitalisation et externalisation, dématérialisation de contenus.
afrique-telephonie-mobileL’ensemble de ces activités touchent des milliers de secteurs et favorisent la croissance du continent: Projets, emplois, bâtiments, communication, l’apprentissage et la formation et surtout et enfin l’éducation. C’est maintenant l’opportunité pour des millions de gens d’accéder à l’information, la culture et la connaissance.
Bien sûr, les accès sont difficiles, chers et compliqués, les infrastructures pas assez déployés, mais cela avance et vite, de nombreuses capitales ont enfin accès à la fibre et le déploiement est important.

Dans un Workshop auquel je participais trois thèmes étaient évoqués pour favorise l’entrepreneuriat en Afrique: Accroître entrepreneuriat en milieu rural, comment développer l’esprit d’entreprendre auprès des jeunes et dans quelles perspectives les nouvelles technologies favorisent le développent du continent.

C’est à ce titre, que j’ai pu mettre en avant un parallèle entre la demande en Europe sur un secteur porteur: Les applications mobiles (Smartphones et Tablettes) dédiées aux métiers et les demandes des entreprises.  Le mot est clair dans les grands groupes éditeurs de logiciels « Nous voulons des applications offline », c’est à dire des applications qui permettent de travailler sur site (usines, commerces, industries, administrations etc…) mais ne nécessitant pas de connexion internet pour fonctionner. Il faut que la synchronisation se fasse une fois connecté au bureau de l’utilisateur.

En effet, même dans un pays développé technologiquement comme la France, les problèmes de connexions sont récurrents et les entreprises ne veulent plus subir les soucis liés à l’accès Wifi, clés de connexion ou réseaux plus ou moins efficaces, sans parler des problèmes de sécurité liés aux accès Wifi.

La demande est donc d’utiliser des terminaux non connectés qui seront mis à jour quand un accès fiable ou sécurisé sera disponible, au bureau, dans une ville ou au domicile de l’utilisateur.
Je pense qu’en Afrique c’est la méthode à appliquer afin de supprimer cette longue étape de test « utilisateurs ».

 

Nous en parlions justement au Workshop d’Afrika Progress oragnis par Céline Valensi:

 

Le déploiement des applications, les domaines de prédilection et les accès au réseau: Des sujets au cœur du débat.

Une très bonne question venait d’un DSI d’une grande fédération Française: « Très bien les nouvelles technologies explosent en Afrique, mais nous sommes sur le terrain et sans cesse confrontés aux complications administratives, opérationnelles, bureaucratiques et de corruption qui font que le déploiement de solutions devient dépendant de nombreux organismes, qui hélas ne favorisent pas toutes les initiatives ».
Là aussi le côté offline des applications me semble une solution. Par exemple dans le milieu crucial de l’éducation où l’application de cours ne doivent pas être dépendante de l’accès Internet.

Nous voyons sans cesse dans www.afiquetechnologies.com des entreprises proposer des solutions innovantes reliées aux nouvelles technologies, dans tous les secteurs:

  • Agriculture avec la gestion de la météo si cruciale pour les agriculteurs et les éleveurs,
  • Éducation: Imaginons les manuels scolaires enfin disponibles sur l’ensemble de l’Afrique grâce au digital,
  • Administratif: Enfin disposer de papiers administratifs avec une clef USB qui contient les documents d’une famille ou parfois d’un village en milieu rural,
  • Paiements: Avec la possibilité de payer de petits ou grands achats grâce aux Smartphones et d’en contrôler les coûts.

Les perspectives sont vraiment aussi variées qu’impressionnantes.

Quant aux milliardaires du monde ? Ils investissent en masse… en Afrique !

Thierry Barbaut

Thierry Barbaut
Thierry Barbaut, fondateur de Info Afrique

Angelina Jolie en RDC pour combattre le viol, une arme de guerre utilisé massivement par les rebelles

Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague et l’actrice Angelina Jolie ont entamé une visite au Rwanda et en RDCongo pour attirer l’attention sur le problème « grandissant » des viols en temps de guerre, a annoncé lundi le Foreign Office.

angelina-jolie-RDCLe chef de la diplomatie britannique et l’actrice américaine, envoyée spéciale du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), font d’abord étape au Rwanda avant de se rendre dans la République démocratique du Congo voisine.

Lors de ce déplacement, ils devraient rencontrer des victimes de violences sexuelles, des associations locales et des organisations de l’ONU qui les soutiennent, a précisé le ministère britannique des Affaires étrangères dans un communiqué.

Ils rencontreront aussi des responsables politiques pour évoquer avec eux la nécessité de trouver une solution pérenne au conflit entre l’armée congolaise et le Mouvement du 23 mars (M23) dans la province du Nord-Kivu (est), théâtre de nombreux viols, selon des ONG.

« Le viol est souvent utilisé comme une arme de guerre dans les zones de conflit dans le monde », a souligné William Hague dans ce communiqué.

« Mais trop souvent encore, la communauté internationale détourne les yeux » et « les auteurs de ces crimes brutaux ne sont pas inquiétés », a ajouté le ministre, qui a souhaité la fin de « cette culture d’impunité ».

« Il est temps que la communauté internationale dise que l’utilisation du viol comme une arme de guerre est inacceptable, de livrer à la justice leurs auteurs et d’en finir avec l’opprobre sur les victimes », a-t-il poursuivi, promettant de faire de ce combat sa « priorité personnelle » lors de la rencontre des ministres des Affaires étrangères du G8 en Londres en avril.

« Nous voulons persuader les gouvernements de donner à ce problème toute l’attention qu’il mérite », a déclaré pour sa part Angelina Jolie, précisant que cette visite leur permettrait « avant tout d’entendre directement les victimes de viols et de violences sexuelles pendant le conflit en RDCongo ».

Thierry Barbaut

Nelson Mandéla est à nouveau hospitalisé, le gouvernement Sud Africain se veut rassurant

Nelson Mandela mort

L’annonce est officielle dés à présent, l’ancien président Sud Africain véritable héro d’une nation voir d’un continent est à nouveau malade et affaibli, il est âgé de 94 ans.

Il est arrivé conscient à l’hôpital, fait savoir le gouvernement sud-africain, comme pour se rassurer ou pour conjurer le sort.

Nelson_Mandela-maladeNelson Mandela a été de nouveau hospitalisé dans la nuit de mercredi à jeudi. L’ancien président souffre d’une infection pulmonaire qu’il avait contractée en décembre dernier. Très peu d’informations filtrent sur la gravité de cette rechute.
Dans un communiqué, la présidence précise que « les médecins s’occupent de lui et s’assurent qu’ il bénéficie du meilleur traitement médical possible et de tout le confort ».

Ce n’est pas la première fois que Madiba (non de clan de Mandela) est hospitalisé mais, d’habitude, les communiqués ont une tonalité plus optimiste.  « Nous appelons le peuple sud-africain et le monde entier à prier… », a demandé le chef de l’Etat.

Agé de 94 ans, Nelson Mandela avait passé Noël dernier à l’hôpital. Outre l’infection pulmonaire, il avait subi une intervention pour retirer les calculs biliaires. Ces nombreux problèmes de santé seraient en partie liés à ses 27 années d’incarcération et de travaux forcés sur l’île de Robben Island.

Libéré en 1990, le chef de file de la lutte anti-apartheid est devenu quatre ans plus tard le 1er président noir d’Afrique du Sud. En 1993, il avait partagé le prix Nobel de la paix avec Fredrick de Klerk.

Thierry Barbaut

 

Le BRICS prévoit d’ouvrir sa propore banque de développement

Le groupe connu sous le nom BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud)  prévoit d’ouvrir sa propre banque de développement à l’issue d’un sommet qui se tiendra en Afrique du Sud les 26 et 27 mars.

Le dollar américain est la clé du développement dans le monde, en tant que monnaie de choix des grandes institutions de crédit comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). Mais le BRICS entend créer une banque de développement pour combler le vide créé par les grandes banques.

Selon les initiateurs du projet, leurs fonds seront prêtés pour des projets d’infrastructure dans les pays en développement. Les rapports préliminaires suggèrent  que chacune des cinq nations investira 10 milliards de dollars dans cette nouvelle institution.

Reste à savoir quelle devise cette nouvelle banque va utiliser.

Anil Sooklal, l’ambassadeur de l’Afrique du Sud au sein du groupe BRICS, explique que les détails sont en cours de finalisation. Mais il note que le groupe avait déjà accepté, autant que faire se peut,  d’utiliser les monnaies locales telles que le real, le rouble, la roupie, le renminbi et le rand.
« Comme vous le savez, l’année dernière lors du sommet de New Delhi, nous avons signé un accord, de banque à banque, afin que  les échanges se fassent en devises locales dans les pays du BRICS. Donc, vous avez déjà un accord sur le commerce en monnaies locales. Mais en termes de monnaie à utiliser par la banque BRICS, il reviendra aux ministres des Finances de l’institution  de prendre une décision » a déclaré M. Sooklal.

BRICS_2013Mais aucune de ces monnaies n’a la carrure de soutenir une banque, aucune n’étant considérée comme monnaie de réserve internationale comme le dollar américain, la livre sterling et l’euro – qui sont souvent gardés en réserve par les gouvernements et les grandes institutions financières.

Le Nigeria, la deuxième économie africaine  après l’Afrique du Sud, a donné un vote de confiance à la monnaie chinoise l’an dernier, en devenant le premier pays africain à investir de manière significative dans le renminbi par l’ajout de 500 millions de dollars, soit plus de 3,1 milliards de renminbi, à ses réserves.

Simon Freemantle, analyste financier à Standard Bank, estime que la Chine essaiera d’utiliser la banque BRICS pour positionner sa monnaie.

« Je pense que l’objectif de la banque de Chine, au moins, a été le désir de l’utiliser comme un moyen de poursuivre l’internationalisation du renminbi …  L’idée n’est certainement pas de le positionner comme  monnaie unique. Mais il y aura aussi des avantages à éliminer le dollar du commerce bilatéral entre, par exemple, l’Afrique du Sud et le Brésil, ou l’Afrique du Sud et l’Inde. Mais je pense surtout que ça va être un coup de pouce pour l’internationalisation de renminbi » déclare M. Freemantle.

Néanmoins, ajoute-t-il, il est peu probable que cela puisse détrôner les grandes monnaies de réserve. Les échanges au sein du groupe BRICS constitue une infime portion du commerce international, qui se fait en dollars.

L’effet initial sera minime, poursuit M. Freemantle, mais on ne peut nier les tendances. Les investissements chinois en Afrique ont atteint près de 20 milliards de dollars l’an dernier. Et le renminbi joue un rôle de plus en plus important sur le continent. L’analyste financier de Standard Bank estime que plus 40 % du commerce entre Pékin et l’Afrique pourraient être menés en renminbi dans les deux prochaines années, contre environ 10 % aujourd’hui.

Thierry Barbaut

Aliko Dangote investit 2 milliards de dollars dans l’agriculture du Nigéria

Dangote lance la construction d’une importante usine d’engrais pour un investissement global de 1,9 milliard de dollars dans l’État nigérian d’Edo.

aliko-dangote_info-afrique.comLe groupe précise, dans un communiqué, qu’il a désigné Tata Consulting comme consultant en gestion pour sa nouvelle usine.

« L’usine d’engrais qui répondra aux normes internationales va contribuer à révolutionner l’agriculture dans le pays et sur le continent africain », a affirmé le président de Dangote Group, Aliko Dangote.

L’usine doit avoir une capacité de production quotidienne de 2200 tonnes d’ammoniac et 7700 tonnes d’urée granulée.

« Notre but ultime est de construire une usine de classe mondiale qui répond aux plus hauts standards mondiaux », ajoute le milliardaire nigérian.

Thierry Barbaut

Nigéria: Développement démeusuré de Lagos, le pays sera un des plus peuplé au monde en 2050

Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique et premier producteur de pétrole du continent, pourrait doubler l’Afrique du Sud d’ici à quelques années en termes de produit intérieur brut (PIB) et ainsi devenir la première puissance économique africaine.

« Selon nos estimations, d’ici trois à cinq ans, l’économie nigériane sera au moins aussi importante que l’économie sud-africaine », affirme Yvonne Ike, directrice de Renaissance Capital, une banque d’affaires russe spécialisée sur les pays émergents. Cette évolution doit beaucoup à un changement dans la méthode de calcul du PIB décidé par les autorités nigérianes et qui pourrait permettre au Nigeria de réduire l’écart avec l’Afrique du Sud. Ainsi, pour l’année 2011, le PIB du Nigeria se situe à 244 milliards de dollars, contre 408 milliards de dollars pour l’Afrique du Sud, si l’on prend les chiffres diffusés par la Banque mondiale.

lagos-info-afriqueMais avec le nouveau calcul, prenant en compte l’évolution des prix et de la production – qui n’avaient pas été intégrée depuis plus de 20 ans -, le PIB pourrait augmenter de 40%, une « hypothèse prudente », selon Charles Robertson, économiste chez Renaissance Capital. La croissance économique nigériane étant largement supérieure à la croissance sud-africaine (pour 2012, elle est attendue à 6,6% contre 2,5%), le pays ouest-africain devrait rattraper son rival d’Afrique australe dans les années à venir, si cette tendance se poursuit.

 

Des inégalités gigantesques

L’essor de l’économie nigériane s’appuie notamment sur le prix élevé du pétrole et sur le boom des secteurs de la téléphonie mobile et des services financiers. L’agriculture représente encore 40% du PIB tandis que l’État cherche à augmenter la production dans ce secteur. Mais l’économiste nigérian Bismark Rewane rappelle que le Nigeria compte 160 millions d’habitants, contre seulement 52 millions en Afrique du Sud. Il faudrait donc que le PIB nigérian soit plus de trois fois supérieur au PIB sud-africain pour que le Nigeria rattrape son rival en matière de revenu par habitant.

Actuellement, l’industrie pétrolière représente 80% des recettes du pays, une richesse qui n’a cependant pas profité au plus grand nombre. Une grande partie de la population vit avec moins de deux dollars par jour. De même, cette manne n’a pour l’instant pas encore servi à améliorer les infrastructures, dans un état calamiteux, que ce soient les routes ou les centrales électriques. Enfin, les recettes pétrolières nourrissent des détournements à grande échelle qui auraient coûté au pays, selon un officiel cité par l’hebdomadaire britannique The Economist, plus de 380 milliards de dollars depuis l’indépendance. 4 à 8 milliards de dollars seraient volés chaque année.

Selon une enquête parlementaire, l’État a perdu 6,8 milliards de dollars en trois ans.

Des responsables nigérians ont cependant pris des mesures, ces dernières années, pour lutter contre cette corruption. C’est le cas de la ministre des Finances Ngozi Okonjo-Iweala, ancienne responsable de la Banque mondiale, qui se bat notamment pour assainir le programme de subventions de carburant payées par l’État nigérian pour maintenir des prix bas à la pompe pour les consommateurs. Selon une enquête parlementaire, l’État a perdu 6,8 milliards de dollars en trois ans à travers ce programme à cause de trop-perçus et d’erreurs de gestion. Le gouverneur de la banque centrale, Sanusi Lamido Sanusi, est lui aussi reconnu à l’international pour avoir opéré un grand nettoyage dans le secteur bancaire nigérian.

Splendeurs et misère de Lagos

À Lagos, un projet immobilier géant a été lancé en grande pompe en février : une île artificielle de 10 kilomètres carrés au large de la capitale, qui devrait accueillir 250. 000 habitants privilégiés, des bureaux et des centres commerciaux. Déjà surnommé le « Dubai de l’Afrique », Eko Atlantic, qui ambitionne de devenir un carrefour des affaires à l’échelle du continent, est une vitrine du potentiel nigérian.

Comme un symbole des inégalités du développement du pays, cette ville dans la ville, entièrement privée, qui aura sa propre usine d’électricité, son système d’eau potable et qui sera protégée par une société de sécurité, offrira à ses habitants ce à quoi la grande majorité des Nigérians n’a toujours pas accès.

Thierry Barbaut

DIRECT Bangui en Centrafrique: Nombreux pillages, coup d’état, Michel Am-Nondokro Djotodia nouveau président, François Bozizé est réfugié au Cameroun

 

 La Centrafrique et son nouveau président auto proclamé: Michel Djotodia

 

Mises à jour de Bangui EN DIRECT:

Michel Djotodia autoproclamé président de la Centrafrique:

Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle qui a pris le pouvoir en Centrafrique le mois dernier en renversant le président François Bozizé, a été comme prévu élu président de la République lors de la première session du Conseil national de transition (CNT), formé par toutes les composantes politiques du pays.

Michel Djotodia, qui s’était autoproclamé président après la prise de Bangui le 24 mars par les rebelles du Séléka, était l’unique candidat. Il a été élu sous les applaudissements par acclamation, sans vote.

Manifestations en morts à Berberati:

UNE MARCHE DE MANIFESTANT CONTRE LES SELAKA A BERBERATIHier les habitants de Berbérati ont pris le courage de protester contre les éléments de la séléka qui était sur le point de rentrer dans cette réputé pour son calme, surtout pour les affaires florissantes de Diamant. Les habitants les ont attendu pied ferme avec le. Les éléments de la séléka on tiré a balle réelle sur la foule des manifestants, faisant 5 victimes. Depuis ces derniers temps, la ville connais une subite augmentation de l »insécurités de bandits de tout genre, les élément de la séléka, y compris qui s’adonnent aux bracages et à la rackette, déclare un manifestant habitant de Berberati

berberatiHier,Les habitants de la ville de Berberati protestent contre les exactions des éléments de la Séléka. « Ces rebelles taxent presque tout le monde. Les voyageurs, les passants, les commerçants, voire les malades dans les hôpitaux sont tenus de payer des taxes à ces rebelles, car ils disent que c…’est pour leur permettre d’assurer notre protection et sécurité », a dit un témoin joint par le RJDH.

En outres, les actes de pillage et de rançonnage continuent d’être effectués par ces hommes en arme. Un autre acte qui a suscité le soulèvement des ces habitants est le fait que ces hommes en arme ont heurté un jeune homme qui roulait sur une moto. Ce dernier a eu des fractures aux deux jambes mais les éléments de la Séléka l’ont contraint de marcher sur ses blessures.
Touchée par le degré de la souffrance infligée à la victime, la population s’est mobilisée pour manifester leur mécontentement contre les exactions qu’elle subit au quotidien de la part de ces hommes armés.Les éléments de la séléka on tiré a balle réelle sur la foule des manifestants, faisant 5 victimes. Depuis ces derniers temps, la ville connais une subite augmentation de l »insécurités de bandits de tout genre, les élément de la séléka, y compris qui s’adonnent aux bracages et à la rackette, déclare un manifestant habitant de Berberati

Les conditions de vie économique sont catastrophique en Centrafrique. Exemple des commerçants:

Témoignage sur la prison mouroir de Centrafrique:

Le récit des survivants de la fameuse prison de Bozize appelé Guantánamo à Bossembélé,une ville située a 150 km de Bangui.

La constitution du nouveau gouvernement donne le pouvoir à la séléka:

Le nouveau gouvernement de la RCA qui était attendu depuis samedi a été formé ce dimanche 31 mars. Le Premier ministre Nicolas Tiangaye a nommé un nouveau gouvernement d’union nationale, composé de membres de la rébellion Seleka, d’anciens opposants et de membres de la société civile.

Avec notre envoyé spécial à Bangui

Ce nouvel exécutif est chargé de conduire le pays aux prochaines élections. Il est toujours dirigé par l’ex-opposant au président François Bozizé, Nicolas Tiangaye. Sur 34 postes, la Seleka dispose de 9 portefeuilles dont quatre des cinq ministères d’Etat tels que les Mines, l’Economie, la Sécurité qui sera tenue par le général Noureldine Adam ; Michel Djotodia, lui, conserve le portefeuille de la Défense.

D’ailleurs, les 5 ministres Seleka qui étaient entrés dans le gouvernement issu de l’accord de Libreville conservent leurs postes. L’opposition à Bozizé dispose, elle, de 8 portefeuilles, la société civile et des personnalités qui étaient méconnues jusque-là récoltent 16 ministères.

Enfin, le Kwa Na Kwa (KNK, « le travail seulement le travail » en sango), le parti de l’ex-président Bozizé, est réduit à la portion congrue : il ne dispose que d’un seul poste, celui de ministre délégué à l’Education nationale chargé de l’enseignement fondamental et professionnel, attribué à Claude Lenga.

La lettre de l’accord de Libreville est toujours respectée puisqu’il s’agit d’un gouvernement d’union nationale, mais l’esprit s’est peut-être envolé. La Seleka a pris le pouvoir par les armes et désormais elle se taille la part du lion.

Le nouveau président de la Centrafrique donne le ton en allant prier à la mosquée de Bangui !

Une vidéo présente la récente allocution du président:

Nombreux pillages dans la région de la lobaye au sud du pays:

Les habitants de Mbaïki, dans la préfecture de Lobaye, évoquent depuis trois jours des pillages commis par des éléments identifiés comme étant des membres de la Séléka.

Le défi de la sécurité à Bangui mais également dans tout le territoire centrafricain constitue une des priorités du nouveau président autoproclamé, Michel Djotodia. Lors de sa première conférence de presse, vendredi 29 mars, il a affirmé que ses troupes de la Séléka continuaient à sécuriser Bangui, la capitale, mais aussi l’intérieur du pays.

 

Ils sont encore dans les quartiers et nous ne savons pas quand ils s’arrêteront.

Michel Djotodia-president-centrafrique

À Mbaïki, des pillages ont eu lieu dans la préfecture, la mairie, le Trésor public, l’hôpital, les commerces et même dans les résidences privées. Joint par RFI, vendredi 29 mars dans l’après-midi, un habitant affirmait que les pillages étaient toujours en cours et dénonçait l’absence de soutien des autorités qui, selon lui, ont quitté la ville.

Face à ce climat d’insécurité, une équipe de la Séléka s’est déplacée à Mbaïki pour transférer vers Bangui quatre ressortissants français et trois ressortissants belges qui se sentaient menacés, sans toutefois savoir s’il s’agissait des éléments de la Séléka ou bien des Forces armées centrafricaines (Faca).

De leur côté, des militaires français sont, quant à eux, partis extraire une dizaine de ressortissants français dans la localité de Batalimo, également dans la Lobaye.

La Croix rouge centrafricaine a annoncé aujourd’hui avoir « ramassé 78 corps » dans les rues de Bangui depuis la prise de la capitale le 24 mars par la rébellion du Séléka, et a appelé la population à aider à les identifier.

« (…) Jusqu’à ce jour, nos volontaires ont ramassé 78 corps qui ont été déposés dans les morgues (…). Nous demandons à la population de se rendre dans ces formations sanitaires pour la reconnaissance des corps en vue de leur enlèvement pour une éventuelle inhumation », a déclaré l’un des responsables de la Croix rouge centrafricaine, Albert Yomba Eyamo.

Plus de trois jours après le coup de force de la Séléka, les blessés continuent d’affluer dans les hôpitaux de la capitale centrafricaine. Mais sans électricité, sans eau et sans médicaments, difficile, pour les médecins, de les soigner. Reportage.

Malgré un retour au calme progressif à Bangui, hôpitaux et administrations restaient très perturbés mercredi, après les violences qui ont secoué la capitale centrafricaine depuis la chute du régime du président François Bozizé, renversé par les rebelles.

La ville est toujours privée d’eau potable, et si le courant est revenu dans certains quartiers, il fait cruellement défaut là où les besoins sont énormes, notamment pour la prise en charge des malades. Les journalistes se sont rendus dans le principal hôpital de la ville, où les médecins humanitaires tentent de parer au plus urgent.

Mais malgré l’appel du nouvel homme fort du pays, Michel Djotodia, aux « employés du secteur public et privé » à reprendre le travail dès le lendemain, nombre de soignants ont déserté les lieux, laissant les malades livrés à eux-mêmes.

Quelque 72 heures après le coup de force, les blessés continuent d’affluer. La plupart ont été victimes de tirs. Mais l’hôpital ne dispose que de six médecins, assistés d’infirmiers, et manquent de presque tout. « Ce patient voudrait se faire nettoyer le visage avec un peu d’eau, mais j’ai dû lui répondre que nous n’avions pas encore d’eau à l’hôpital », explique Éric Gonda, l’un des infirmiers, soulignant l’état d’insalubrité général. Les chambres de l’établissement sont bondées de malades, nombreux sont ceux qui attendent une intervention depuis plusieurs jours.

« Beaucoup de médecins ne sont pas venus »

Le docteur Chris Lepicard Goos, de l’ONG Médecins sans frontière, est inquiet. « Ce combattant est arrivé il y a quatre jours pour se faire extraire une balle du visage, mais nous n’avons toujours pas pu le traiter », raconte-t-il au chevet du malade. « Nos moyens sont assez limités, beaucoup de médecins ne sont pas venus », explique-t-il.

Mais ce n’est pas le seul problème. Le manque de médicaments, et notamment d’analgésiques retarde le travail des médecins.

Ces conditions sanitaires déplorables font craindre le pire aux médecins humanitaires. « Si rien n’est fait de façon urgente dans les jours qui viennent, on sera confronté à un désastre, à une grande catastrophe humanitaire à l’hôpital communautaire de Bangui », prévient le docteur Edmond Djinhiba de Médecins sans frontières.

Pour la seule journée de mardi, l’hôpital a reçu 173 blessés, la plupart par balle, et déplorait cinq morts. Le bilan définitif des violences qui ont suivi le putsch dans la capitale reste à ce jour inconnu.

Difficile situation à Bangui:

La confusion règne dans les rues. Le bilan des violences restait difficile à établir au lendemain de l’annonce faite par Michel Djotodia de sa prise de pouvoir pour trois ans. « Nous ne pouvons pas donner de chiffres pour le moment mais il y a un nombre important de blessés et de morts », a déclaré à l’AFP Georgios Georgantas, haut-représentant du Comité international de la Croix-Rouge en Centrafrique.

 

Pillages

« La ville est tellement grande, il y a des pillages partout, c’est très dur de tout contrôler », a confié à l’AFP un soldat de la Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac). Des patrouilles mixtes, composées de la Fomac et du Séléka, étaient chargées de sécuriser la capitale et un couvre-feu a été instauré pour tenter de rétablir le calme. Mardi matin, des rebelles tiraient parfois en l’air, pour disperser les attroupements, a constaté un journaliste de l’AFP. Et quand ils attrapaient un pillard, ils le traitaient sans ménagement, sous les applaudissements d’habitants.

À la nuit tombée, on entendait toujours des coups de feu sporadiques et les patrouilles régulières continuaient de quadriller la ville, alors que le courant était partiellement revenu dans certains quartiers.

La sécurité des habitants ne semblent pas être leur seule préoccupation. « Nous n’avons rien à manger depuis hier (lundi). Je donne de l’eau avec du sel à mes enfants », expliquait une habitante du quartier Benz VI. Si la plupart des marchés de la capitale était ouverts, leur activité restait assez faible et les prix très élevés, mais on y trouvait viande, pain, fruits et légumes. En revanche, dans le centre de la ville, tous les magasins restaient fermés, protégés par des hommes de la Séléka et des gardes privés.

Bozizé à Yaoundé

Mardi à l’ambassade de France à Bangui, une vingtaine de Français  attendaient, à bord d’un camion de l’armée française, un transfert vers l’aéroport. Selon le témoignage d’un père tenant son bébé de 18 mois sur  les genoux, ils avaient été évacués de chez eux dimanche: « Samedi,   nous avions été pillés plusieurs fois, menacés par des gens en armes à   plusieurs reprises, on avait eu très peur ». Le ministère français des Affaires étrangères a précisé qu’il  n’y avait « pas d’ordre de regroupement des Français de Bangui préalable  à une évacuation » mais une aide « ponctuelle » à  ceux victimes de  pillages.

La France a renforcé son dispositif militaire en Centrafrique où vivent 1 200 Français, y déployant quelque 550 soldats. Lundi, deux Indiens ont été tués par erreur par des soldats français chargés de protéger l’aéroport de Bangui.

Réfugié au Cameroun depuis la prise de Bangui par la Séléka, le président déchu François Bozizé a lui passé la nuit de lundi à mardi dans un hôtel de luxe de Yaoundé. « M. Bozizé été logé à l’hôtel Hilton. Des négociations sont en cours pour qu’il parte le plus rapidement possible vers un autre pays », selon une autorité administrative.

Plus de précision sur l’actuel gouvernement de Michel Am-Nondokro Djotodia le nouveau président de la RCA:

« J’estime nécessaire de suspendre la Constitution du 27 novembre 2004, de dissoudre l’Assemblée nationale ainsi que le gouvernement. Pendant cette période de transition qui nous conduira à des élections libres, crédibles et transparentes, je vais légiférer par ordonnance », a déclaré Michel Djotodia. En légiférant par ordonnance, il pourra mettre en place des mesures presque immédiatement en évitant le traditionnel processus parlementaire.

Respect des accords de Libreville

Le nouvel homme fort de Bangui s’est également engagé, comme ses porte-paroles avant lui, à s’en tenir aux accords fixés le 11 janvier 2013 avec le gouvernement de l’époque : « En respectant l’esprit des accords de Libreville, je vais reconduire le Premier ministre [Nicolas Tiangaye, figure de l’opposition à François Bozizé], chef du gouvernement d’union nationale dans ses fonctions ».

« Nous nous engageons à conduire désormais les destinées du peuple centrafricain pendant cette période de transition consensuelle de 3 ans conformément aux accords politiques de Libreville », a ajouté Michel Djotodia.

Il a ensuite énuméré les objectifs du prochain gouvernement, notamment « restaurer la paix et la sécurité, réorganiser les forces de défense et de sécurité, réorganiser l’administration territoriale » et « poursuivre le processus de DDR (désarmement, démobilisation et réintégration) » des anciens combattants.

La Centrafrique à désormais un nouveau président auto proclamé: Michel Djotodia, le chef des rebelles Sélékas.

Il a lui-même annoncé sa prise de poste à la radio Nationale Centrafricaine ce soir. « J’annonce qu’il y aura des éléctions libre d’ici trois ans » proclame Michel Djotodia.

Retour sur la Seleka, qui signifie « alliance » en sango, la langue usuelle en Centrafrique, est une composante de plusieurs mouvements venus d’horizons différents. Elle s’est formée en août 2012.


Trois principales forces la compose :
L’UFDR, l’union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement de Michel Djotodia.
La CPJP, la Convention des Patriotes pour la Justice et le Paix, originellement crée par Charles Massi, qui a été arrêté et a « disparu » depuis.
La CPSK, la Convention Démocratique du Salut du Kodro, dirigée par Dhaffane Mohammed-Moussa.

Le président Centrafricain déchu par Michel Am-Nondokro Djotodia est officielement au Cameroun, les autorités confirment:

« Suite aux récents événements en République centrafricaine, le président François Bozizé a cherché refuge au Cameroun où il se trouve actuellement dans l’attente de son départ vers un autre pays d’accueil », indique le communiqué, sans préciser le lieu où il se trouve.

Le portrait et la biographie de Michel Djotodia:

Djotodia-michel-biographieAgé d’une soixantaine d’années, Djotodia est un ancien fonctionnaire et diplomate, passé dans la rébellion dont il est l’un des principaux animateurs depuis 2005.

Originaire du nord-est du pays, il est notamment « connu comme un intellectuel qui maîtrise plusieurs langues », affirme Louisa Lombard, anthropologue spécialiste du nord de la Centrafrique.

« Djotodia a fait ses études en Russie et a toujours eu d’immenses aspirations politiques, mais il n’avait pas eu beaucoup de succès jusqu’à présent », observe-t-elle, rappelant qu’il avait en vain brigué à deux reprises un siège de député.

Il a également été consul de la Centrafrique au Sud-Darfour. Selon la chercheuse, c’est là-bas qu’il a fait la connaissance des rebelles tchadiens et d’autres hommes armés de la région, qui l’auraient aidé à devenir l’un des leaders de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), le groupe armé centrafricain apparu en 2006.

 

Premier interview du nouveau chef d’état de la Centrafrique:

RFI : Faut-il désormais vous appeler Monsieur le chef de l’Etat ?

Tout dépend de vous. Si vous voulez m’appeler président de la République, vous le faites, et si vous ne voulez pas, vous pouvez m’appeler seulement président de la coalition Seleka. Ce n’est pas mal.

Mais ce soir, vous vous considérez comme le nouveau chef de l’Etat ?

Après la déclaration que je vais faire, je pourrai à ce moment me considérer chef d’Etat.

Vous venez de prendre le pouvoir par les armes, comment envisagez-vous cette transition politique ?

Je ne suis pas le seul à envisager ce qu’il y a à faire ici. La victoire n’est pas la mienne. Elle est la victoire du peuple centrafricain. Cela suppose que le peuple centrafricain doit être uni, doit voir l’avenir avec objectivité, parce qu’il n’y a pas la paix. Et sans la paix, on ne peut rien faire. Donc il va falloir maintenant ramener la paix, ramener l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire. Et ce n’est peut-être que par ce procédé qu’on peut espérer et puis essayer de relancer l’économie centrafricaine.

Vous pensez avoir les moyens de restaurer l’autorité de l’Etat ?

Nous le ferons avec le concours de nos amis comme la France, les Etats-Unis d’Amérique et la Chine. Il faut aussi dire que nous faisons partie de la Communauté économique des Etat de l’Afrique centrale (Ceeac)   et de la Commission de la communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac). Donc tous ces gens seront à nos côtés.

Que répondez-vous à ceux qui disent que vous avez été soutenu par le Tchad, par le Congo-Brazzaville, peut-être même par le Gabon, dans cette entreprise pour renverser le président Bozizé ?

Si nous avons pris les armes, ce n’est pas parce qu’on est poussé par telle ou telle personne. C’est la misère tout simplement qui nous a poussé à prendre les armes, c’est tout.

Mais ces derniers jours, est-ce que vous avez été soutenu notamment par le président Idriss Déby ? Est-ce que vous avez peut-être reçu des armes, des combattants ?

Mais pourquoi vous êtes toujours en train de dire que c’est le président Déby, c’est le président ceci : non ! Le chef d’Etat tchadien n’a rien à voir avec ce qui se passe. Ce n’est pas lui qui a poussé Bozizé à mal gérer la Centrafrique. Ce n’est pas le président Déby Itno qui a demandé à Bozizé d’appeler par exemple la population à la haine tribale. Ce n’est pas le président Déby. Ce n’est pas le président congolais Denis Sassou Nguesso. Ce n’est pas le président gabonais Ali Bongo.

Comme je le disais, c’est la misère qui nous commande. On veut sortir de cette misère. Le Centrafricain ne mange pas à sa faim. Le Centrafricain n’arrive pas à s’habiller. Le Centrafricain n’arrive pas à se soigner. Le Centrafricain n’arrive pas à bien dormir. Est-ce que c’est l’affaire du président Denis Sassou Nguesso, du président Bongo, du président Idriss Déby Itno ? Je ne crois pas.

Où est François Bozizé ?

Je ne sais pas. Il m’est difficile de dire où il est.

Est-ce qu’il a quitté le pays ?

Selon certaines informations, il a quitté mais nous sommes en train de vérifier. Il est en fuite, mais nous ne savons pas où il est.

Quel type de gouvernement allez-vous former. Vous allez respecter l’accord de Libreville ? Reprendre Nicolas Tiangaye comme Premier ministre ?

J’ai rencontré monsieur Tiangaye et nous avons eu une conversation. Nous resterons toujours dans l’esprit de Libreville.

Avec Nicolas Tiangaye comme Premier ministre ?

Tout à fait.

Est-ce que vous prendrez aussi des ministres qui étaient dans le précédent gouvernement et qui étaient fidèles à François Bozizé ?

Nous allons vérifier. S’ils sont encore là, nous allons essayer de les appeler parce que nos portes sont ouvertes pour tout le monde. Nous  ne sommes pas là pour faire une chasse aux sorcières. Nous sommes venus pour tous les Centrafricains et toutes les Centrafricaines. Nous avons pris les armes pour eux. Il n’y a pas de raison pour qu’on procède encore à la chasse aux sorcières. Cela n’a pas de sens, c’est absurde.

Il y a eu des pillages ce dimanche 24 mars en ville, notamment menés par les éléments de la Seleka. Que comptez-vous faire pour rétablir l’ordre ?

Je suis désolé et je présente mes excuses aux victimes de ces vols. Mais il y a quelques heures, nous avons pu récupérer plus de 200 véhicules.

Qu’allez-vous en faire ?

Nous allons les restituer. Ce ne sont pas les nôtres.

Quel message envoyez-vous aux Banguissois, aux Centrafricains, qui s’inquiètent finalement de cette situation ? Ils ne vous connaissent pas, et ne savent pas ce qu’est la Seleka. Ils sont forcément inquiets.

Je ne crois pas. La population centrafricaine est bien informée de l’arrivée de la Seleka. Elle connaît bien la Seleka. Tout ce que je peux leur dire par conséquent, c’est d’appeler au calme. Que les Centrafricains restent chez eux, qu’ils respectent le couvre-feu qui a été décrété.

Combien de temps comptez-vous rester au pouvoir ?

Nous venons seulement de commencer, et vous me demandez combien de temps je vais rester au pouvoir ? (rires) Je ne peux pas vous le dire parce que vous savez très bien qu’il faut du temps pour amener la paix. Il y a l’insécurité… Je ne peux pas par conséquent vous dire d’emblée si je vais passer un mois ou deux mois au pouvoir, non.

Vous comptez respecter l’échéance électorale et organiser des élections dans les plus brefs délais ?

Il a été dit à Libreville que nous devons respecter un délais de trois ans pour organiser des élections libres et transparentes. Nous n’allons pas faire plus.

Donc dans trois ans, vous organiserez des élections et remettrez le pouvoir ?

Tout à fait. Je n’ai pas dit que dans trois ans, je remettrai le pouvoir. J’ai dit que d’ici trois ans, nous allons organiser des élections libres et transparentes avec le concours de tout le monde.

La Centrafrique est exclue de L’UNION AFRICAINE !

La sanction est tombée et elle ne va adoucir les liens entre le nouveau président de la RCA Michel Djotodia et le reste du monde…
Le Conseil de Paix et Sécurité de l’Union africaine a suspendu aujourd’hui la participation de la Centrafrique à l’organisation et imposé des sanctions à sept responsables de la Séléka, la rébellion qui a pris Bangui et renversé hier le président François Bozizé.

« Le Conseil décide de suspendre immédiatement la participation de la RCA (République centrafricaine) à toutes les activités de l’Union africaine ainsi que d’imposer des sanctions, à savoir des restrictions de voyage et le gel des avoirs des dirigeants de la Séléka », dont son chef Michel Djotodia, a annoncé le Commissaire à la Paix et la Sécurité de l’UA, Ramtane Lamamra, lisant le communiqué final du Conseil.

 

RETOUR sur les événements de ce Dimanche 24 Mars 2013

Le palais présidentiel est aux mais des rebelles depuis ce matin. Le mouvement séléka se prépare a faire une annonce radio a l’attention de la population Centrafricaine.


le président de la Seleka (Michel Djotodia) annonce que François Bozizé le président Centrafricain à fui le pays et s’est réfugié en République Démocratique du Congo voisin, la RDC aurait donc accueilli le président en fuite. Kinshassa se refuse de commenter pour l’instant.
Il y aurait des bléssés et des morts dans les deux camps mais les combats auraient été faibles et épisodiques à Bangui. L’armée n’a absolument pas pu combattre la rebellion séléka.

A 15h50:

Les corps de soldats pour la plupart des cas, des gardes présidentiels (GP) fidèles à Bozizé tués au cours de divers combats de Bangui, sont entrain d’être ramassés par l’équipe de croix rouge, les corps ensanglantés qui quelque fois son presque hélas non reconnaissables.

Le pillages sont entrain d’être maîtrisés par les selekas, la FOMAC, et les forces Françaises qui patrouillent partout dans Bangui.
La France serait donc a la tache dans Bangui. A ce sujet Paris a envoyé Dimanche 650 soldat Français supplémentaires ce qui porte a 600 les effectifs Français sur place.

A Bimbo, dans le sud de Bangui, la maison du fils de François Bozizé, Socrate Bozizé à été pillée et saccagée ce matin.

Les supermarchés de la ville de Bangui sont en train de subir un pillage terrible, par certains éléments de la séléka et les populations civiles qui, se jettent sur le rien que nous avons.Les tirs sporadiques crépitent de plus en plus.

Telecel,Rayan,et d’autres édifices privés sont pillés par les populations civiles, provenant de Seydou, Lakouanga et certains quartiers environnants.
Par ailleurs, les sélékas, patrouillent dans toute la ville de Bangui, pour endiguer les pillages. Dans l’ensemble, la ville est calme, dans quelque quartiers comme …KM5, Benz vi,Sica, quartier sarra, Bruxelle pour ne citer que ceux là…
Les gens se baladent, traversant la route de part et d’autres à la recherche d’informations sur la situation.
La tension est énorme et personne ne sait ce qui se passe à Bangui, quand les séléka passent il faut lever les mains en l’air pour traverser . Retenons que la radio nationale n’émet pas jusqu’alors.
En cette fin d’après midi il règne une grande crainte pour les Banguissois et la première nuit qui va devoir se passer avec les rebelles, les pillages et sans électricité. La situation est confuse et sans Internet personne ne sais ce qui se passe…Thierry Barbaut


A 11h08 on nous signale de nombreux pillages à Bangui:
Les quartiers de 36,14,et 200 villas sont entrains d’être mise en sac par les centrafricains civiles. Ils défoncent les portes des maisons des propriétaires qui ont fuit l’avènement des séléka pour se mettre à l’abri. Les pillards prennent tout ce qui est à leur porte, saccageant des fois entièrement les maisons et villas.

rebelles-selekas-palais-présidentiel-banguiCe matin Dimanche 24 Mars les tirs se font entendre à Bangui, au nord et au sud de la ville, des tir de Kalachnikovs et quelques détonation plus fortes laissant a penser l’utilisation d’armes lourdes. Les coups de feu on repris à 7h00 heure locale.

Il n’y a plus d’électricité à Bangui, il semblerait que les rebelles de la séléka aurait saccagé la centrale hydroélectrique de Boali et c’est elle qui alimente la capitale Centrafricaine. Autant les délestages sont fréquent sur Bangui mais la c’est la ville entière qui est plongée dans le noir !

De plus l’armée Française se prépare a évacuer ses ressortissants. En effet l’armée Française sécurise à présent l’aéroport de M’Poko.

Du coté des officiels, les annonce qui font état de la prise de la capitale par les rebelles sont démenties, mais nos sources nous affirment que la capitale est bien au mains des rebelles sélékas, en tout cas dans de nombreux quartiers.

Il faut noter également que la France demande une réunion exceptionnelle a l’ONU afin de trouver une solution pour la Centrafrique.

Il semble ce soir que les rebelles ne rencontrent que très peu de résistance. En effet le fameux « PK12 » qui signifie « Point Kilométrique 12 » à été franchi assez facilement. Nous ne disposons pas encore de bilan de pertes humaines.
Pour le président Bozizé la tension est maximale. Les rebelles sélékas se dirigent vers le palais présidentiel et celui ci est protégé par la garde rapproché de Bozizé et des militaires Sud Africains.
Nous vous tiendrons informés dans les minutes qui suivent grâce à nos correspondants.

bangui_2013_selekaLes rebelles centrafricains de la coalition rebelle Séléka ont annoncé samedi leur entrée dans Bangui. « Nos éléments viennent d’entrer au PK 12 (point kilométrique 12 qui marque l’entrée dans Bangui). On appelle les populations à rester chez elles, les Faca (Forces armées centrafricaines, NDLR) à ne pas combattre, et le président Bozizé à partir », a annoncé depuis Paris l’un des porte-parole de la rébellion, Eric Massi.

Les événements s’accélèrent en République centrafricaine ce samedi 23 mars. Les troupes de la coalition rebelle de la Seleka continuent de progresser. Sur l’axe Damara-Bangui, les rebelles ne seraient désormais plus qu’à quelques dizaines de kilomètres de Bangui. Dans cette zone, et selon un porte-parole des rebelles, des combats avec des militaires sud-africains ont éclaté en fin de matinée. La Seleka avance aussi sur un autre axe, plus à l’ouest. Selon des témoins, les rebelles auraient passé Boali vers midi, à une centaine de kilomètres de Bangui. La capitale se vide et la sécurité a été renforcée autour du palais du président François Bozizé.

Les rebelles centrafricains « ne seraient plus qu’à quelques kilomètres de Bangui », a indiqué aujourd’hui le ministère des Affaires étrangères, en appelant « toutes les parties à faire preuve de retenue et à respecter les populations civiles ».

« Selon nos informations, les rebelles de la Séléka ne seraient plus qu’à quelques kilomètres de Bangui. Nous appelons toutes les parties à faire preuve de retenue et à respecter les populations civiles », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Philippe Lalliot.

 

La coalition rebelle Séléka a annoncé son intention d’entrer dans Bangui, appelant « au calme » civils et militaires après avoir forcé vendredi à la mi-journée le barrage de Damara, dernier verrou à 75 km au nord de la capitale centrafricaine.

« Nos troupes viennent de prendre Damara. Nous appelons tout le monde, civils et militaires, au calme en attendant l’arrivée de nos troupes à Bangui, afin d’éviter des combats inutiles », a déclaré à l’AFP depuis Paris l’un des porte parole du Séléka, Eric Massi.

 

Le 20 Mars 2013:

En début de soirée, mercredi, quelques heures après l’expiration de l’ultimatum lancé par la Seleka au président François Bozizé, celui-ci a promulgué deux décrets, qui sont une réponse directe aux exigences de la Séléka.

bozize-seleka-centrafriqueBarrières levées et prisonniers libérés

Le premier décret, signé vers 17h30 TU par le président François Bozizé, prévoit que toutes les barrières érigées à travers le pays lors de l’instauration du couvre-feu sont désormais levées.

Le second décret prévoit que toutes les personnes arrêtées, détenues ou condamnées depuis le 15 mars 2012 recouvrent leur liberté. Cette dernière mesure de libération s’applique également aux prisonniers politiques et aux prisonniers de guerre. Toutes les personnes qui ont été interpellées dans le cadre de la récente crise qu’a connu le pays, a expliqué Gaston Mackouzangba, porte-parole de la présidence.

Mais pour le colonel Oumar Bordas, l’un des porte-parole de la Seleka, ces décrets arrivent trop tard. La rebellion exige désormais le départ pur et simple du président Bozizé.

« C’est lui [François Bozizé, ndlr] qui entraîne l’insécurité et les grands problèmes qui sévissent sur le territoire national », juge le colonel Oumar Bordas. « Nous avons pour l’instant nos armes au pied », précise-t-il. Mais, pour lui, François Bozizé « sera chassé par les armes. Il n’y a que ça : c’est le canon qui va le chercher. »

Il faut dire que l’une des exigences les plus importantes de la Seleka, le départ des troupes sud-africaines du pays, n’est pour l’heure pas à l’ordre du jour.

Les rebelles mécontents, retiennent cinq ministres issus de la rébellion à Sibut, depuis dimanche. Pour le colonel Bordas, « ils ne servent à rien dans un gouvernement, où ils n’ont pas les coudées franches pour travailler. A quoi bon y rester ? ».

Les acteurs politiques veulent une nouvelle concertation

De la majorité présidentielle à l’opposition démocratique, en passant par la société civile, les responsables appellent à une résolution pacifique de la crise.

« Toutes les parties, et particulièrement la Seleka, qui est un mouvement de rébellion, doivent s’abstenir de pouvoir mener des actions qui sont de nature à mettre en péril cet accord, qui est un gage de paix pour le peuple centrafricain. Le peuple souffre véritablement », affirme ainsi Cyriaque Gonda, président du Parti national pour un Centrafrique nouveau et membre de la majorité présidentielle.

L’opposition démocratique, qui s’est réunie en urgence ce mercredi après-midi à Bangui, a appelé les protagonistes à la raison. « Notre patrie est en danger. C’est pour cela que nous insistons, pour qu’ils fassent appel à la raison. Qu’ils utilisent les instruments juridiques qui sont à notre disposition pour une paix durable pour notre chère République centrafricaine », réclame Gabriel Koyambounou, l’un des leaders des partis de l’opposition..

Pour Fulgence Zeneth, membre du groupe de travail de la société civile sur les accords de Libreville, l’urgence voudrait que tous les acteurs puissent se réunir pour se parler franchement : « [Il faudrait que] le représentant du médiateur puisse réunir urgemment tous les acteurs au lieu de les rencontrer un à un, ce qui est une perte en terme de temps. L’urgence voudrait que tous les signataires de Libreville se retrouvent et qu’on commence à poser des actes concrets ».

Condamnation de l’ONU

Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné ce mercredi les menaces de la rébellion Seleka de reprendre les combats en Centrafrique. Il s’est inquiété au cours d’une réunion d’urgence de l’échec à appliquer les accords de Libreville de janvier dernier.

Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour

La déclaration du Conseil de sécurité est un rappel à l’ordre, non seulement à la rébellion Seleka, mais aussi au gouvernement centrafricain pour ne pas avoir sérieusement appliqué les accords de Libreville. Le Conseil condamne à la fois les attaques des combattants de la Seleka et les menaces que les milices pro-gouvernement font peser sur les civils.

Le texte contient également une mise en garde à peine voilée au président François Bozizé : le Conseil de sécurité se félicite de la nomination du Premier ministre Nicolas Tiangaye et rappelle qu’en vertu des accords de Libreville c’est lui qui dirige le gouvernement d’union nationale.

Margaret Vogt, la représentante de l’ONU en Centrafrique, a appelé les membres du Conseil de sécurité, dont la plupart n’ont pas d’ambassades à Bangui, à ne pas négliger ce conflit.

Avec RFI

Champagne & Afrique: Retour de Taittinger sur le continent, avec un lancement en Côte d’Ivoire

Ce n’est pas la crise dans tous les secteur et les spiritueux représentent un monde a part…
La marque française de champagne Taittinger le prouve et veut revenir en force en Afrique. Première étape : la Côte d’Ivoire, où une grande soirée de lancement aura lieu le 15 mars.

champagne-afrique-taittingerIls ont promis qu’il y aurait « autant  de  champagne qu’il  faut !»  La maison de champagne Taittinger, l’une des plus anciennes et célèbres de France, lance officiellement l’une de ses cuvées à Abidjan et semble bien décidée à marquer sa présence dans le pays. Tout d’abord en dépêchant sur place l’un de ses héritiers : Clovis Taittinger. Celui-ci, qui assure aussi la direction des exportations du groupe est à Abidjan du 13 au 16 mars.

Au programme : découverte du « marché ivoirien » du champagne, rencontre avec les distributeurs et amateurs de champagne, et conférence de presse.

Une soirée de lancement est prévue le vendredi 15 mars, dans une célèbre boîte de nuit d’Abidjan, entièrement réaménagée et décorée aux couleurs de la marque – pour la bagatelle de 15 millions de FCFA (environ 22 000 euros).

Si le champagne sera gratuit ce soir-là, il faudra – pour ceux qui ne font pas partie des 150 invités triés sur le volet – débourser 90 000 FCFA (137 euros) pour y entrer….

 

Retour africain

Cette visite s’inscrit dans une stratégie plus globale dont l’objectif est un retour de la marque en Côte d’Ivoire et plus largement, en Afrique. « Nous étions très présents en Afrique il y a vingt ans, mais nous avions disparu. Cette fois-ci nous voulons montrer que nous revenons vraiment », déclare Laurence Alamanos, du service exportation de Taittinger. Avant d’ajouter : « Le marché se porte très bien et nous avons constaté, en Côte d’Ivoire, un engouement réel pour le champagne.»

En janvier et févier dernier, des représentants de la maison étaient d’ores et déjà présents dans la capitale ivoirienne, pour faire la tournée des établissements (notamment des bars et night-clubs) susceptibles de vendre leurs produits. Une star ivoirienne de la musique, Molare, a aussi été choisie comme ambassadeur de la marque dans le pays.
Thierry Barbaut
Avec Jeuneafrique.com

Entrepreunariat des femmes en Afrique: Coca Cola et IFC se mobilisent

La firme Coca Cola Company leader mondial des boissons gazeuses et la banque mondiale, ont annoncé une initiative conjointe pour fournir sur une durée de 3 ans 100 millions de dollars aux femmes entrepreneurs d’Afrique

IFC interviendra à travers des d’institutions bancaires locales et régionales pour fournir des financements et de la formation en gestion aux PME contrôlées par les femmes entrepreneurs qui interviennent sur la chaîne de valeur de Coca-Cola.

coca-cola-afriqueAu Nigeria, IFC a ainsi noué un premier partenariat avec Access Bank et le partenaire franchisé embouteilleur de Coca Cola, Nigerian Bottling Company Plc qui compte plus 1 millions de personnes dans sa chaine de valeur.

«Les femmes entrepreneurs apportent une contribution importante aux pays émergents et aux économies en développement mais elles ont moins l’accès au financement que leurs homologues masculins. En élargissant l’accès au capital, nous investissons dans notre propre réussite et le succès des communautés que nous desservons », a déclaré Nathan Kalumbu, président de la zone Eurasie et l’Afrique de Coca Cola.

« Nous sommes enthousiasmés par cette opportunité d’exploiter la puissance collective de nos organisations pour influencer positivement sur les femmes en Eurasie et en Afrique. » a-t-il ajouté.

« Les femmes entrepreneurs représentent un important potentiel économique inexploité dans les pays en développement, elles sont essentielles pour la création d’emplois et une croissance durable. Ce partenariat novateur avec Coca-Cola aidera à élargir l’accès au financement pour les milliers de femmes qui font partie de la chaîne de distribution de Coca Cola », a déclaré James Scriven, directeur du département marchés financier à l’IFC.

Thierry Barbaut

Chine Afrique: Le continent Africain semble vouloir reprendre la main sur sa stratégie de développement face au géant Chinois

L’Afrique commence a dicter sa loi et semble enfin vouloir prendre la main sur SA révolution économique. En moins d’une semaine, trois pays africains sont intervenus fermement pour rappeler à la Chine le droit des affaires et l’Etat de droit.

Au Zimbabwe, le gouvernement vient de décider d’annuler un contrat de réalisation d’une centrale électrique pour Sinohydro, après avoir constaté des irrégularités dans l’attribution du mandat de construction. Il s’agissait d’une surfacturation destinée à financer la prochaine campagne électorale du parti du ministre de l’Energie.

Chine_Afrique-afriqueDans le même temps, le Botswana a annoncé des poursuites contre le géant de l’électricité, China National Electric Equipment Corporation, qui n’a pas respecté les délais de livraison prévus au contrat. Quatre unités de production d’électricité de 150 MW chacune devaient être livrées au mois d’octobre 2012.
Une seule l’a été. Deux sont déjà en panne et la quatrième se construit encore. Le Botswana exige de l’entreprise qu’elle prenne à sa charge le surcoût de ses importations d’énergie jusqu’à la livraison finale de la commande complète.

Au Ghana la semaine passée, le ministre en charge des Ressources naturelles, Alhaji Inusah Fuseini, a interpellé Gong Jianzhong, le diplomate chinois en poste à Accra, au sujet des mineurs chinois clandestins qui propagent au Ghana une « mauvaise image de la Chine qui pourrait entacher les relations en plein essor entre les deux pays ».

Constatant que des mineurs chinois clandestins, pour la plupart en provenance du département de Shanglin dans le sud de la Chine, se ruent sur le secteur minier ghanéen, le gouvernement a décidé d’agir pour protéger les mineurs locaux et pour mettre de l’ordre dans le secteur annonçant la « tolérance zéro » pour ces clandestins.

Si la Chine a été le premier grand pays émergent à s’intéresser aux économies africaines, aujourd’hui, elle doit apprendre à partager cet intérêt avec plusieurs pays tels que l’Inde, la Turquie, la Corée du Sud, le Brésil, les pays du Golfe…

Sans parler d’un regain d’intérêt japonais, russe et américain. Visiblement, cette concurrence croissante permet aux décideurs africains de mieux faire respecter leurs intérêts, leurs lois et leurs citoyens.

Thierry Barbaut
Avec AgenceEcofin.com

Drogue: Le Maroc reste le premier producteur mondial de Cannabis

Le rapport 2012 de l’Organe international de contrôle de stupéfiants (OICS) confirme le rôle majeur du Maroc dans l’exportation de cannabis, notamment vers l’Europe, son premier marché.

« Des lots importants de cannabis illicite cultivé au Maroc qui sont destinés à l’Europe sont transportés à bord de vedettes rapides et d’autres petites embarcations non commerciales. Les trafiquants continuent d’acheminer du cannabis en passant par les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla et par le port marocain de Tanger. Des saisies de plusieurs tonnes de cannabis sont régulièrement opérées » précise le rapport.

maroc-producteur-cannabis72% de la quantité totale de résine de cannabis saisie par les autorités douanières dans le monde en 2011, provenaient du Maroc, soit 138 tonnes. Une superficie de 47 400 hectares des cultures illicites de cannabis a été établie au Maroc en 2010. Bien que concurrencé sur le marché international par l’Afghanistan et dans une moindre mesure par l’Egypte, le Maroc reste le leader incontesté sur ce marché. Le rapport souligne toutefois les efforts du gouvernement marocain pour lutter contre ce fléau.

Mais au delà du cannabis, le Maroc devient également un pays de transit de la cocaïne en Europe : « Selon les informations disponibles, les trafiquants de cocaïne tentent de plus en plus souvent d’introduire clandestinement de la cocaïne en Europe en passant par le Maroc; la drogue en provenance d’Amérique du Sud arrive au Maroc via l’Afrique subsaharienne et la région du Sahel. »

Quelques pays producteurs africains de cannabis émergent, sans que leur production soit comparable à celle du royaume chérifien : Ghana, Nigeria, Sénégal et Togo sont en tête en Afrique de l’Ouest. La RD Congo est leader en Afrique centrale. A l’Est, Ethiopie, Kenya et Tanzanie dominent le marché, tout comme au Sud, l’Afrique du Sud, le Malawi, le Swaziland et la Zambie.

Trafic croissant en Afrique de l’Ouest

Ces dernières années, l’Afrique de l’Ouest est devenue une plaque tournante du trafic de stupéfiants, notamment de cocaïne, en provenance d’Amérique du Sud et à destination du lucratif marché européen : « Quelque 30 tonnes de cocaïne ont été introduites clandestinement en Afrique de l’Ouest en 2011. On estime que le trafic de cocaïne dans la sous-région rapporte chaque année 900 millions de dollars aux réseaux criminels. Le nombre de cocaïnomanes en Afrique de l’Ouest et du Centre est estimé à 1,5 million. En outre, le trafic d’héroïne et de méthamphétamine s’est développé en Afrique de l’Ouest; l’héroïne afghane est acheminée vers l’Afrique de l’Ouest et de l’Est en passant par le Pakistan et le Moyen-Orient, et des quantités croissantes de méthamphétamine sont fabriquées en Afrique de l’Ouest, principalement au Ghana et au Nigéria. »

Selon le rapport, le Bénin doit faire face à « un important trafic de drogues en transit. Si le volume de drogues transitant par le pays n’est pas précisément connu, certains éléments laissent penser que de grandes quantités de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud et d’héroïne en provenance d’Asie du Sud-Ouest pénètrent au Bénin par voie maritime et dans des conteneurs pour être ensuite distribuées en Afrique de l’Ouest et en Europe. De la méthamphétamine en provenance de Cotonou a été saisie en Belgique, au Japon, en Malaisie, en Thaïlande et au Viet Nam. »

Le Nigéria reste un pays de transit pour les envois de drogues illicites, « en particulier de cocaïne en provenance de pays d’Amérique du Sud et à destination de l’Europe. »

La Guinée-Bissau, « qui sert de plaque tournante pour le trafic de cocaïne dans la sous-région, et le Mali, pays de transit des envois de cocaïne et de résine de cannabis, sont tous deux la cible de trafiquants de drogues internationaux ».

L’héroïne à l’Est

L’Afrique de l’Est est toujours utilisée comme zone de transit pour le trafic d’héroïne : « L’augmentation du nombre de saisies de cette substance signalées récemment dans la sous-région porte à croire que le trafic illicite d’héroïne s’y intensifie et qu’en conséquence, l’abus d’héroïne se répand lui aussi, notamment au Kenya, à Maurice, en République-Unie de Tanzanie et aux Seychelles. La hausse de l’abus d’héroïne par injection est particulièrement préoccupante dans cette sous-région qui est gravement touchée par le VIH et le sida. »

Le Mozambique est devenu une plaque tournante du trafic de drogues illicites « comme la résine et l’herbe de cannabis, la cocaïne et l’héroïne destinées principalement à l’Europe, ainsi que de méthaqualone (Mandrax), dont il est fait abus en Afrique du Sud essentiellement. Le Gouvernement est de plus en plus conscient du problème que représente le trafic de drogues mais il n’a ni les capacités ni les ressources pour y faire face. Les chiffres sur les saisies qu’il a fournis sont en contradiction avec les données communiquées par d’autres pays, lesquelles donnent à penser qu’au cours de l’année 2010, des chargements de plusieurs tonnes de cocaïne, d’héroïne et de résine de cannabis ont été débarqués au Mozambique pour être ensuite acheminés vers les marchés illicites européens et nord-américains. En outre, des envois illicites de stimulants de type amphétamine en provenance du Mozambique ont été saisis alors qu’ils étaient acheminés vers l’Afrique du Sud. »

Thierry Barbaut

Mali & Politique Française: Le grand ménage au Quai d’Orsay

Un remaniement sans précédent et à effet immédiat à été mis en place par le gouvernement Français dans les gestionnaires du conflit Malien.
Un message fort du Quai d’Orsay sur la gestion de crise pour l’état et à destination des détracteurs.

Le petit monde des diplomates du Quai d’Orsay travaillant sur l’Afrique est en émoi. Sur fond de guerre au Mali, l’éviction par Laurent Fabius, fin février, du sous-directeur en charge de ce pays, Laurent Bigot, a «surpris et choqué», selon plusieurs sources au ministère des Affaires étrangères. D’autant plus que cet événement est survenu après la mise à l’écart, pour diverses raisons, de plusieurs diplomates intervenant sur le même continent.
hollande-maliQuelques semaines plus tôt, Jean Félix-Paganon, représentant spécial pour le Sahel, nommé en juin 2012, a été remplacé. Et en octobre dernier, Élisabeth Barbier, responsable depuis peu de la Direction Afrique-Océan Indien (DAOI) du Quai d’Orsay, était évincée de son poste pour incompatibilité d’humeur avec le ministre. Elle est désormais ambassadeur en Afrique du Sud.

Des départs forcés qui ont été motivés chacun par «des raisons particulières», relativise-t-on dans l’entourage de Laurent Fabius. Ces décisions, en particulier celles concernant Bigot et Paganon, s’inscrivent pourtant dans un contexte global où le déclenchement anticipé des opérations militaires a intensifié les débats au ministère des Affaires étrangères, remis en cause des équilibres internes et suscité chez les diplomates des interrogations et des attentes sur leur rôle dans le règlement de la crise.
L’actualité malienne a bousculé le Quai d’Orsay face à des militaires tenant le haut du pavé. Elle a aussi commencé à faire bouger – dans la douleur – les lignes traditionnelles des modes d’action du «Département» sur le continent africain.

Une vidéo qui fâche

Retour sur des mots qui fâchent et des portes qui claquent. Supprimée récemment de plusieurs sites Internet mais toujours visible sur YouTube, une vidéo tournée en juillet 2012 montre le diplomate Laurent Bigot, à l’époque responsable de l’Afrique de l’Ouest, tenant des propos plutôt décapants sur le Mali. Filmé lors d’une conférence à l’Institut français des relations internationales (Ifri), ce très bon connaisseur du terrain met les pieds dans le plat en dénonçant notamment «une corruption gangrenant depuis de longues années toutes les sphères jusqu’au plus haut niveau». Il évoque aussi «une démocratie de façade» et souligne que, si «l’État malien s’est effondré sur lui-même», les déterminants de la crise, eux, demeurent.

Des propos tenus «à titre personnel», mais qui n’en reviennent pas moins à contester la politique menée depuis des années vis-à-vis du Sahel. Car pour Bigot, le problème ne se limite pas au «cas emblématique» du Mali. Le Burkina-Faso, dit-il, «est le prochain sur la liste à risquer de s’effondrer». Autant de déclarations qui, on s’en doute, ont suscité de fortes irritations à Bamako, à Ouagadougou et dans plusieurs capitales de la région. «Laurent Bigot était devenu gênant», commente un chercheur spécialisé sur l’Afrique.

Cette vidéo est l’un des éléments à charge retenus par Laurent Fabius contre Laurent Bigot pour précipiter son limogeage. Sollicité par Le Figaro, l’ex-sous-directeur d’Afrique occidentale a déploré avoir été «débarqué brutalement» mais n’a pas souhaité s’exprimer. Au Quai d’Orsay, on ne réagit pas officiellement même si, dans l’entourage du ministre, on souligne que «le débat est sain, mais franchir la ligne rouge de la déloyauté lorsque les décisions sont prises est inacceptable». Avant le déclenchement de l’opération «Serval», Laurent Bigot s’était montré sceptique sur une approche purement militaire de la crise au Sahel.

Une «task force» pour reprendre la main

Simple mise au pas d’un haut fonctionnaire par son ministre, plus prompt à «user de la cravache que son prédécesseur», comme l’affirme un diplomate?
Résurgence de vieux clivages, comme ceux qui opposent militaires et diplomates, zélotes du «sécuritaire» et partisans du «développement»? «Tout le monde est bien conscient qu’il n’y a pas de développement sans sécurité ni de sécurité sans développement», tempère un collègue de Laurent Bigot. Différences d’approches, de méthodes, de réseaux? Autant de pistes, suggérées par les diplomates eux-mêmes qui, par-delà les cas individuels, ramènent aux arcanes des relations franco-africaines.

Depuis son arrivée à l’Élysée, François Hollande, qui connaît peu le continent, a affiché sa défiance à l’égard de tout ce qui pouvait évoquer, de près ou de loin, la Françafrique. On note, par exemple, la montée en puissance aux postes clés de spécialistes de l’Afrique de l’Est anglophone, notamment des «swahilistes»(du nom de la culture partagée par les peuples de la côte africaine orientale, NDLR), au détriment de l’Afrique de l’Ouest. C’est le cas notamment de Jean-Christophe Belliard, le nouveau patron de la DAOI, ex-ambassadeur à Madagascar, et de Laurent Viguier, en poste à Nairobi de 2003 à 2007, pressenti pour succéder à Laurent Bigot.

L’aimant Le Drian

L’intervention militaire française au Mali a encore fait évoluer la donne. «On est passé brusquement du préventif au curatif», résume un diplomate. Dans le triangle décisionnel dont la pointe est à l’Élysée, la Défense a pris du poids, politiquement et médiatiquement, par rapport aux Affaires étrangères. Dans les longs couloirs du Quai, on soupire en voyant les caméras de télévision comme aimantées par Jean-Yves Le Drian.

«En même temps, se console un diplomate, chacun sait que l’action armée ne permettra pas, à elle seule, de gagner la paix». «Les vrais débats, résume une autre source, concernent la coordination de tous les protagonistes, le lancement d’un processus politique inclusif, l’effet d’entraînement sur l’État malien et les moyens pour que l’aide ne soit pas déversée en vain».

Soucieux de remonter en ligne, Laurent Fabius s’est donc attaqué au vaste chantier de l’après-guerre en réorganisant l’ordre de bataille de ses équipes. Face à la crise multidimensionnelle du Sahel, les structures administratives ont montré leur limite: Mali, Mauritanie, Niger, Algérie, n’appartiennent pas aux mêmes directions du Quai. Sur le modèle anglo-saxon, une «task force» a été mise en place.

Ce groupe de travail interministériel (Affaires étrangères, Défense, Intérieur…) réunit chaque semaine, à des niveaux variables, des représentants de tous les intervenants sur le dossier malien.

Laurent Fabius prône aussi une diplomatie «démultipliée» incluant, par exemple, la coopération décentralisée. Il réunira ainsi les acteurs du dossier sahélien le 19 mars, à Lyon, autour des collectivités territoriales, françaises et maliennes. De nouvelles pièces dans le dispositif mis en place par le Quai pour lancer un chantier qui s’annonce long et ardu – et pour reprendre la main.

Thierry Barbaut
Sources Lefigaro.fr

Centrafrique: La rebellion Séléka prend deux nouvelles villes, une reprises des combats à craindre

Des membres de la coalition rebelle Séléka, qui participe au gouvernement d’union nationale à Bangui, ont pris d’assaut lundi matin les villes de Gambo et de Bangassou, dans le sud de la République centrafricaine, mettant en fuite l’armée centrafricaine.

 

« Les éléments du Séléka ont lancé tôt vers 6 heures une première attaque contre la ville de Gambo à une soixantaine de kilomètres de Bangassou. Ils n’ont rencontré aucune résistance car nos éléments qui s’y trouvaient se sont repliés sur Bangassou », selon une source militaire s’exprimant sous couvert d’anonymat.

seleka-bangassou« La seconde attaque a eu lieu peu avant 8 heures contre la ville de Bangassou. Il y a eu des échanges de tirs puis les forces de défense et de sécurité ont opéré un repli », a poursuivi la même source.
« Le bilan de ces attaques n’est pas encore connu, mais il est difficile d’entrer en communication avec ces deux villes car toutes les liaisons téléphoniques ont été coupées », a-t-elle précisé.
Ces nouvelles attaques surviennent après celle fin février de la localité de Sido (nord), ensuite vivement critiquée par deux figures de la rébellion, ministres dans le gouvernement d’union nationale, le Général Mohamed Dhaffane et Christophe Ghazam Betty.
Mi-décembre, les rebelles du Séléka avaient pris les armes contre le régime du président Bozizé, menaçant la capitale Bangui. Après avoir signé un accord de paix le 11 janvier à Libreville, la coalition rebelle a accepté de participer à un gouvernement d’union nationale.

La rébellion séléka, qui se refuse pour le moment à cantonner ses troupes comme cela était prévu par l’accord de Libreville, a régulièrement critiqué le gouvernement, reprochant notamment au président François Bozizé d’avoir mis en place un « shadow cabinet » (cabinet de l’ombre), dans lequel les ministres issus de l’opposition et de la rébellion sont flanqués de ministres délégués proches du pouvoir.

Les rebelles continuent d’exiger la libération des prisonniers politiques et le départ des troupes étrangères, en particulier sud-africaines. Coalition formée fin 2012, le Séléka est composé de deux principaux groupes rebelles, et de plusieurs petits groupes armés.

Depuis le début de l’offensive mi-décembre, l’armée centrafricaine n’a opposé quasiment aucune résistance aux rebelles, fuyant régulièrement leurs position dès les premiers coups de feu.

Thierry Barbaut

Nigéria: La mort des sept otages étrangers se confirme

Après la revendication par le groupe islamiste nigérian Ansaru, samedi 9 mars, de l’assassinat de sept otages étrangers enlevés dans la nuit du 16 au 17 février dernier, plusieurs chancelleries ont confirmé la mort des otages ce dimanche. Le Royaume-Uni et la Grèce ont jugé «probable» la mort de leurs ressortissants. En Italie, la confirmation est venue du ministère des Affaires étrangères.

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

ansaru-nigeria-otagesÀ Rome, c’est un communiqué du ministère italien des Affaires étrangères qui confirme l’exécution des sept otages enlevés par des membres du groupe islamiste nigérian Ansaru, dans la nuit du 16 au 17 février dernier.

L’enlèvement des employés de la société de construction libanaise SETRACO – deux Libanais, deux Syriens, un Grec, un Britannique et un Italien, Silvano Trevisa – aurait eu lieu sur un chantier situé dans le nord-est du Nigeria. C’est, entre autres, grâce à une vidéo postée sur YouTube que les corps des victimes ont été reconnus.

Aucune intervention militaire engagée

Le ministère italien des Affaires étrangères affirme qu’aucune intervention militaire de la part des gouvernements intéressés n’a été entreprise pour tenter de libérer les otages.
Mario Monti, chef du gouvernement sortant, a assuré que « tout sera mis en œuvre pour arrêter les responsables de cet acte barbare ».

Concernant l’otage italien, Silvano Trevisa, on sait que cet ingénieur de 69 ans vivait depuis vingt ans au Nigeria et travaillait depuis quatre ans pour la société de construction SETRACO.


Londres rejette la responsabilité de ces «meurtres de sang-froid» sur les terroristes

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

Le ministre des Affaires étrangères William Hague a confirmé en personne lors d’un communiqué l’identité de l’otage britannique assassiné. Il s’agit de Brendan Vaughan enlevé le 16 février avec 6 autres employés.

Le chef du Foreign Office a immédiatement condamné les kidnappeurs. « C’est un assassinat de sang-froid impardonnable pour lequel il ne peut y avoir aucune excuse ou justification. La responsabilité de cette issue tragique incombe entièrement aux terroristes qui ont pris en otages ces ressortissants et les ont probablement tué de sang-froid », a martelé William Hague.

Cette mise au point des autorités britanniques répond aux accusations du groupe islamiste Ansaru. Les terroristes disent avoir tué leurs otages en représailles, après avoir vu des avions britanniques survoler le nord du Nigéria et qui s’apprêtaient, selon eux, à essayer de libérer les otages.

Londres a confirmé la présence d’avions militaires dans la région, notamment à Abuja, mais rappelle qu’ils sont là pour transporter des troupes et des équipements au Mali, où se déroule l’opération française contre les jihadistes.

William Hague a pour sa part tenu à assurer le gouvernement nigérian de sa collaboration pour combattre le terrorisme au Nigéria et pour que les « responsables de ces actes odieux rendent des comptes. »

RFI

Nouveau président au Kenya: Uhuru Kenyatta élu sur le fil, craintes de déstabilisation du pays

Uhuru Kenyatta, inculpé de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), a été officiellement déclaré élu président du Kenya, aujourd’hui par la Commission électorale indépendante après avoir recueilli 50,07% des votants au premier tour de la présidentielle.

uhuru-kenyatta-kenya« Nous reconnaissons et acceptons nos obligations internationales et nous continuerons de coopérer avec toutes les nations et institutions internationales, conformément à ces obligations », a déclaré Kenyatta à Nairobi, devant des milliers de ses partisans. « Néanmoins, nous attendons aussi de la communauté internationale qu’elle respecte notre souveraineté et la volonté démocratique du peuple kényan », a-t-il ajouté.

Kenyatta, fils de Jomo Kenyatta, premier président du Kenya indépendant entre 1964 et 1978, devient, près de 50 ans après l’accession au pouvoir de son père, le quatrième chef de l’Etat kényan. Kenyatta, ancien soutien du président sortant Mwai Kibaki – qui à 81 ans ne se représentait pas cette année -, est accusé par la CPI d’être impliqué dans l’organisation des violences sur lesquelles avait débouché la précédente présidentielle fin 2007 (plus de 1000 morts et des centaines de milliers de déplacés).

Appels au calme

Plus tôt, l’autre candidat à la présidence, Raila Odinga, indiquait ne pas reconnaître sa défaite. Il devrait contester les résultats devant la justice. Uhuru Kenyatta lui a toutefois tendu la main.

Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont appelé les Kenyans à « régler pacifiquement les différends » après l’annonce de la victoire du nouveau président. Odinga a fait de même.

Les résultats de l’ensemble des 291 circonscriptions compilés par la Commission ont donné Uhuru Kenyatta vainqueur au premier tour, avec environ 4000 d’avance sur Raila Odinga.

Thierry Barbaut

Les clés de la stratégie africaine du groupe Bolloré

Depuis dix ans, l’Afrique concentre plus de la moitié des investissements du groupe. Objectif : maîtriser les différents maillons de la chaîne du transport jusqu’au cœur du continent.

Si, un jour de novembre dernier, l’action du groupe Bolloré s’est brutalement envolée, elle ne le dut pas vraiment au pas de deux incertain entamé par le patron breton avec Vivendi. Le courtier Exane, dans une excellente étude titrée « African Express », était surtout venu, à point nommé, rappeler aux investisseurs combien son implantation africaine faisait du groupe français un des véhicules les plus confortables pour profiter du réveil du continent oublié.
Cette analyse n’a, d’ailleurs, eu l’effet que d’une piqûre de rappel pour un marché convaincu du potentiel de son poulain. Depuis trois ans, son titre, certes peu liquide, a déjà progressé cent fois plus vite que le Cac !

Les-principales-infrastructures-de-Bollore-en-AfriqueLa raison pour laquelle l’action Bolloré toise la Bourse est la même qui conduit le dynamisme du continent noir à humilier une Europe morose. Quand le FMI s’attend à un nouveau recul de la vieille Europe en 2013, il table sur une croissance de l’Afrique de plus de 5 % dans les dix ans à venir. Les guerres et révolutions, même les plus violentes, n’ont pas réussi à freiner l’élan né au début des années 2000.

La crise en Côte d’Ivoire, où Bolloré fait son plus gros chiffre d’affaires, ne l’a pas empêché de croître en 2011. Le français, fort de trente années de présence, peut se targuer d’avoir bien anticipé. Il garde d’ailleurs le pied sur l’accélérateur : l’Afrique représente plus de la moitié de ses investissements.

Pierre Bérégovoy tirait, dit-on, de l’intensité du trafic de camions sur la route qui le ramenait de Paris à Nevers chaque week-end, son opinion sur la conjoncture. Un voyageur en Afrique pourrait de la même façon s’informer de la situation du continent en observant le trafic des camions, des ports, des trains ou des entrepôts estampillés Bolloré Africa Logistics (BAL).
La marque ombrelle regroupe depuis 2008 toutes les activités africaines de Vincent Bolloré, lequel a su, au fil des ans, tisser un maillage panafricain sans égal. Par air, mer, rail et route, il peut livrer, porte à porte, dans les territoires les plus difficiles. Tout n’est pas encore rose évidemment. L’état des routes est médiocre, la corruption endémique et la fréquence des coupures d’électricité sont coûteuses, mais Dominique Lafont, le patron de BAL, qui n’est pas plus du genre afro-pessimiste que son frère Bruno, président de Lafarge, insiste : « Tout est là pour que la croissance soit durable. »

80 % de ses profits

Il cite, en vrac, les investissements étrangers, notamment chinois, le boom des matières premières et la volonté des autorités de moderniser leurs ports en les concédant au privé. Selon les calculs d’Exane, ses activités africaines n’ont représenté en 2011 que le quart des ventes du groupe mais presque 80 % de ses profits. Depuis le rachat en 1986 de la SCAC, un spécialiste de transport transitaire et de logistique, suivi de ceux de Delmas (revendu) et de Saga, Bolloré, également africanisé par la reprise du groupe Rivaud, a en effet bâti un acteur clef dans un secteur qui ne l’est pas moins.

En 2003, lui qui est déjà le chef de gare de deux lignes de chemin de fer, en Côte d’Ivoire et au Cameroun, se lance dans le mouvement de privatisation des ports initié par la Banque mondiale. De la manutention, il passe à la gestion d’infrastructures et prend avec ces opérations à long terme une option durable sur la croissance à venir et le trafic qui va avec. Avant leur modernisation, la congestion de ses ports coûtait de 1 à 2 points de croissance au Nigeria. Au départ, tout est à faire. Pas d’outil informatique de suivi des conteneurs, un personnel peu formé, une sécurité défaillante.

Les investissements sont lourds mais rémunérateurs et bâtissent une barrière à l’entrée qui sera difficile à franchir pour de nouveaux arrivants. Depuis 2004, Bolloré a quadruplé les siens, jusqu’à 250 millions d’euros par an. Il faut permettre à des ports jusque-là délaissés de pouvoir accueillir le tirant d’eau des grands bateaux asiatiques, bâtir des hubs de transbordement propres à désenclaver l’arrière-pays. Pour Pointe-Noire, c’est un budget de 500 millions, mais la concession dure vingt-sept ans et le trafic devrait plus que quintupler d’ici à 2033. Déjà, les quais ont été prolongés de 500 à 800 mètres et le port creusé à 15 mètres : « Tous les grands armateurs sont venus », dit Dominique Lafont.

Tous les maillons

Avec ces terminaux portuaires, Bolloré maîtrise désormais tous les maillons de la chaîne du transport jusqu’à l’intérieur des terres : « On ne s’arrête pas aux ports comme nos concurrents. » Avoir prévu que le cuivre ne serait pas éternellement déprimé et « préparé » les corridors qui désenclavent le Katanga lui permet de bénéficier de l’explosion d’un trafic quasi décuplé en quelques années. En ayant gagné la plupart des concessions attribuées depuis 2003, le français est désormais, en nombre, le premier opérateur portuaire du continent avec ses 14 ports.

Sa marche forcée lui a permis de rattraper ses grands concurrents installés avant lui dans cette activité, tel le danois Maersk. Au départ, surtout implanté dans l’Ouest, Bolloré s’est beaucoup développé ces dernières années au Cameroun, au Nigeria, au Ghana, s’étend peu à peu vers l’Est et vers le Sud, et espère un nouvel appel d’air : la moitié des ports sont encore publics, tels ceux d’Afrique du Sud, du Soudan, ou du Kenya, où, comme en Egypte et en Algérie, Bolloré s’estime encore trop faible.

Au-delà, comme le commerce international, il se déplace des échanges Nord-Sud vers le trafic Sud-Sud. Des filiales de BAL en Chine, en Inde, en Australie, aux Philippines ou à Dubaï vont y chercher les clients et leurs marchandises. Des accords sont signés qui en font le partenaire de référence de géants chinois du génie civil, de Huawei ou China Railways. Les chinois sont des clients. Ils deviendront peut-être des concurrents. L’un d’eux vient de prendre une participation dans le port de Djibouti. Pour Huawei ou ZTE, comme Nestlé, Bolloré gère sur place l’ensemble des produits dans ses entrepôts sophistiqués.

L’investissement concerne aussi les hommes. En six ans, pendant lesquels le chiffre d’affaires est passé de 1 à 2,5 milliards d’euros, 8.000 personnes ont été embauchées pour atteindre un effectif de 25.000 (contre 9.000 pour le groupe en France). Pour suivre le rythme, il faut sans cesse recruter, former, intégrer. Le groupe passe des accords avec des établissements comme l’Ecole polytechnique de Yamoussoukro, ou Sup de co Dakar, il a aussi ses propres centres de formation pour des métiers dont le contenu technique a évolué. La gestion électronique de portiques de quai à 5 millions d’euros pièce n’a plus grand-chose à voir avec le métier de docker d’il y a quinze ans.

Depuis 2008, BAL a fortement poussé « l’africanisation » de ses cadres. Aujourd’hui, 80 % d’entre eux sont africains, le tiers des responsables de pays le sont. Dominique Lafont voit comme un très bon signe, pour Bolloré et pour l’Afrique, le fait de recevoir des CV d’Africains passés par Sciences po Paris désireux de retourner dans leur pays. Lui veut désormais exporter son savoir-faire en Asie et en Amérique : « On veut devenir l’opérateur de référence des flux Sud-Sud. » L’Afrique, ce tremplin.

Sabine DELANGLADE

Les chiffres clefs de Bolloré Africa  Logistics

Chiffre d’affaires : 2,5 milliards d’euros.
Investissements : 250 millions d’euros par an.
Effectifs : 25.000 salariés.
Présent dans 55 pays dans le monde dont 45 en Afrique, avec plus de 250 filiales.
28 concessions portuaires, ferroviaires, fluviales et plates-formes multimodales.
3,6 millions de conteneurs manutentionnés.
6,5 millions de tonnes manutentionnées par an.
Plus de 6.000 camions et remorques.
Plus de 10 millions de mètres carrés de bureaux, terre-pleins, magasins et ateliers.
Aujourd’hui, les importations en Afrique venues d’Europe (250 milliards de dollars) sont rattrapées par les chinoises (200 milliards) et les indiennes (65 milliards) alors que le commerce avec l’Asie était inférieur à 20 milliards en 2000.
Sources: http://www.africadiligence.com

Etudiants Africains: 70% issus des grandes écoles envisagent de retourner travailler en Afrique

Selon une étude menée d’Oxford à Stanford, 70% des étudiants africains issus des plus grandes business schools européennes et américaines envisagent de retourner dans leur pays d’origine, une fois diplômés.

Ils sont nombreux à avoir quitté l’Afrique pour poursuivre leurs études dans des grandes universités européennes ou américaines. Aujourd’hui, 70% de ces étudiants africains n’envisagent pas – ou plus – leur avenir professionnel en Occident, secoué par la crise économique.
diplomes-africainsIls souhaitent rentrer dans leur pays d’origine afin d’y trouver un travail. Dans une étude pilotée par le fond panafricain de capital-investissement Jacana Partners, 80 jeunes issus de dix-neuf pays du continent ont été sondés avant de parvenir à ces conclusions.

Dix d’entre eux suivent un Master en administration des affaires (MBA) à Oxford, les autres étudient à la London Business School et à la Judge Business School de Cambridge, mais aussi aux États-Unis à la Brandeis International Business School (Massachusetts), la Wharton Business School (Pennsylvanie), la Ross School of Business (Michigan), la MIT Sloan (Massachusetts), la Stanford Graduate School of Business (Californie), la Darden Business School (Virginie), et enfin à l’Institut européen d’administration des affaires (Insead) à Paris.
Une fois diplômés, les candidats au retour seront surtout de jeunes Nigérians (39%) et Sud-Africains (14%), suivis de loin par des Ghanéens (6%). La « fuite des cerveaux » serait donc bien révolue.

Secteur de la conso

La moitié de ces jeunes étudiants souhaitent monter leur propre entreprise une fois rentrés en Afrique et l’étude montre que les femmes sont tout aussi nombreuses que les hommes à avoir un tel projet. Les perspectives économiques sont en effet bien plus encourageantes sur le continent qu’en Europe ou aux Etats-Unis.

En 2012, dix pays africains figuraient sur la liste du Fonds monétaire international (FMI), des vingt économies avec le taux de croissance annuel le plus élevé au monde. « Ces données ne sont pas surprenantes, l’Afrique offre de belles perspectives de carrières pour les nouveaux diplômés, alors que l’environnement économique est ralenti en Occident », explique Sara Leedom, codirectrice à Oxford, du Africa Business Network.

Bien plus que les ressources naturelles ou les nouvelles technologies, la hausse de la consommation est la principale cible de 89% de ces futurs entrepreneurs, surtout face à l’émergence d’une classe moyenne dans la plupart des pays africains.

Enfin, le taux de chômage grandissant en Europe et les difficultés d’obtention de visas de travail ou de la nationalité les poussent à choisir le chemin du retour.

En France cependant, la circulaire Guéant qui restreignait l’accès au travail pour les étudiants étrangers diplômés, a été abrogée par le gouvernement de François Hollande, en mai dernier. Mais les raisons de ces retours ne sont pas simplement économiques. Ces étudiants africains affirment vouloir également contribuer au développement de leur pays.
Thierry Barbaut
Avec Jeune Afrique.com

Des étudiants camerounais du Nigeria piégés par Boko Haram

Plusieurs ont dû abandonner leurs études pendant que les plus téméraires restés au Nigeria s’exposent chaque jour aux frappes de Boko Haram  et  aux exactions des forces de sécurité. Parler la langue locale ou prendre la nationalité nigériane, astuces de recours demeurent un cache sexe redoutable. Reportage à Mubi et Maiduguri, dans le Nord Nigeria.

a2«Ils appelaient les gens par leur nom. Quand tu sors, ils te tuent. Ils ont transpercé la porte de notre chambre avec des balles avant de forcer l’entrée en donnant des coups de pieds. Mon grand frère a tenté de se cacher mais ils l’ont retrouvé et l’ont abattu. Moi, j’ai reçu une balle dans la poitrine, je me suis évanoui», raconte, les sanglots dans la voix, Emmanuel Hamza, étudiant à l’école fédérale polytechnique de Mubi, la capitale de l’Etat de l’Adamawa au Nigeria. Transporté d’urgence à l’hôpital, le jeune homme, né d’un père camerounais et d’une mère nigériane il y a 21 ans, subit des soins intensifs pendant un mois. A son retour, il devient membre de l’unique église du quartier épargnée par la folie meurtrière.

 

Une balle dans la poitrine

1er octobre 2012. Il est 22 heures à Uru Patuje, un quartier populaire de Mubi. Des individus armés de fusils mitraillettes font irruption dans les maisons. Ils tirent froidement à bout portant sur les hommes, mettent le feu dans les habitations de leurs cibles avant de fondre dans la nature. Bilan : une quarantaine de personnes tuées, en majorité des étudiants de l’école fédérale polytechnique, des maisons et une église réveillée incendiées. La police parle d’un règlement de compte entre étudiants de l’école polytechnique qui se sont brouillés la veille au cours d’une réunion d’associations. La société civile y voit la main de la secte islamiste Boko Haram. Le pays, coutumier des scènes de violence extrême, est en émoi. La cible des assaillants est singulière, le mode opératoire inédit.

 

Quatre mois après le drame. Sous sa chemise noire, Emmanuel traine une grosse cicatrice sur la poitrine. L’impact des balles est encore visible sur la porte de sa chambre. Mubi est toujours quadrillé par des militaires appelés à la rescousse pour renforcer la sécurité. Des policiers à bord de pick-up patrouillent dans les rues, mitraillettes en main. Entre 21 heures et 5 heures du matin. Certaines forces de l’ordre en profitent pour commettre des exactions. « Tu vois cette maison, son propriétaire a été abattu par des militaires parce qu’il faisait ronfler le moteur de sa voiture à l’heure du couvre feu », raconte Sidibi, la sœur de Emmanuel. Sous le choc, l’école polytechnique avait renvoyé ses étudiants à la maison pour un mois. Le temps de faire le deuil. Plusieurs semaines après la reprise des cours, beaucoup manquent à l’appel. «Nous avons des étudiants camerounais, mais ils ne sont pas encore revenus alors qu’ils sont souvent les premiers après les trêves», indique un responsable de l’établissement. Avec la montée de l’insécurité, ils ne reviendront peut être plus jamais.

 

Mubi a beau être un foyer de tensions,  elle reste une ville d’extension de la secte islamiste. C’est à Maiduguri que Muhamed Yusuf, un musulman trentenaire, crée en 2002  le Boko Haram pour exiger l’application de la charia dans les Etats du nord Nigeria. Contredit sur sa démarche au cours d’un débat médiatisé, Yusuf décide de s’en prendre désormais aux musulmans modérés et aux biens publics. Arrêté en 2009, il est tué par ses geôliers selon les autorités. Malgré ce coup, les adeptes de la secte devenue organisation terroriste sèment toujours la terreur. Déjà plus de 3000 morts. Et ça continue. «Cet endroit est très dangereux. Même si on me donne 5000 nairas, je ne peux mettre mon pied à Maiduguri. Fais attention », me prévient un nigérian. Baptisée « home of peace », la capitale de l’Etat du Borno est aujourd’hui la ville la plus redoutée du Nigeria à cause de l’insécurité. Beaucoup hésitent à s’y rendre. Ils n’ont peut être pas tort.

 

A la sortie de Mubi ce jeudi, la circulation est au ralenti. C’est la première barrière de contrôle. Des militaires en treillis, casques visées sur la tête, mitraillettes et kalachnikovs en main, passent en revue voitures et tricycles. De Mubi à Maiduguri, un tronçon long de 170 Km jonché de nids de poules, il faut braver 18 barrières de contrôle faites de tronc d’arbres, de fûts et de sacs bourrés de sable. Assis sur des pick-ups ou discrètement enfouis dans les herbes sèches, des soldats gardent le doigt sur la gâchette. Face à la menace terroriste, le gouvernement du Nigeria a sorti les muscles. Les passagers sont impressionnés. Pourtant, ce dispositif sécuritaire ne dissuade pas le Boko Haram qui a commis son dernier attentat en décembre 2012 contre un commissariat de la ville.

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Des militaires rackettent   

Ce déploiement n’éloigne pas non plus le racket des hommes en tenue. « Tu es passé hier sans donner de l’argent, alors tu vas payer le double, donc 100 nairas », dit un militaire à notre chauffeur qui s’exécute sans broncher. Et ce sera ainsi dans plusieurs postes. Là où certaines forces de l’ordre au Cameroun, un autre champion du monde de la corruption, observent parfois quelque pudeur, leurs homologues nigérians utilisent la brutalité. « Mon ami, on ne discute pas ici. Tu es un étranger. Ça fait 500 nairas seulement ou je rature ton visa avec un stylo », me lance froidement un jeune militaire à visage couvert devant passagers et collègues de marbre. Au Nigeria, la corruption est un mode de vie. Elle va de soi. Le chauffeur intervient. Quelques mots en langue Hausa calment les ardeurs de l’homme en tenue.

 

Quatre heures plus tard. Je lis «welcome to Maiduguri» sur le fronton de la ville. Et des souvenirs d’une ville chaleureuse qui hébergeait le jeune étudiant que j’étais, remontent en surface. Dix années sont passées. A quelques exceptions près, la métropole garde sa promiscuité, sa pollution intense de l’air, ses mendiants sans oublier ses sempiternels délestages. En plus désormais, enlèvements, attentats, assassinats, se greffent au tableau sombre. «On retrouve des agents de renseignements parmi les étudiants, les conducteurs de tricycles, les badauds, bref partout. Dès qu’on t’arrête, tu as une mince chance de vivre. Même les commentaires entre copains sont brefs et précis. Tout le monde est suspect. En dehors des courses et les cours, je m’enferme pendant mes heures libres », confie  Moustapha, étudiant en médecine humaine à l’université de Maiduguri. A son arrivée en 2004, environ quatre vingt étudiants camerounais bombaient le torse ici. En 2011, ils n’étaient plus qu’une dizaine. Aujourd’hui, Moustapha reste le seul. Même le chef de la communauté qui passait de maisons en maisons pour mobiliser les téméraires est tombé. « Dans une maison voisine à sa chambre, les islamistes ont tué les parents et laissé les enfants à leur propre sort. Mathias a hébergé ces enfants en attendant la réaction des familles. Les islamistes sont revenus pour le fusiller au bras et au pied gauche. Son fils l’a amené d’urgence à Jos en promettant que son père ne mettra plus pied ici», se souvient Moustapha.

 

 La fuite des étudiants

 

A l’origine de la fuite massive des étudiants, l’insécurité. A Maiduguri, la mort rode. Les patrouilles de police mobiles aussi. Les fouilles n’épargnent personne. Le Boko Haram frappe sans avertir. Les forces de l’ordre tuent sans sommation,  ni procès… Ici, la presse, même nigériane, n’est pas la bienvenue. Il y a quelques années, trois journalistes voulaient enquêter sur les exactions de l’armée, deux ont été tués, un enlevé. Les Ongs et les médias dénoncent régulièrement les abus des forces de sécurité. Le gouvernement fédéral reste impassible. Pour repousser les murs de la suspicion, Moustapha,  le natif de Foumban, s’est mis au Hausa, principale langue d’échange de la ville. « Quand tu ne parles pas le Hausa, les gens commencent à se poser des questions sur ton identité. C’est pas bon signe. Les services de renseignements surveillent tes mouvements. En parlant comme tout le monde, tu te fonds dans la foule. On prend juste des précautions».

Les astuces des étudiants camerounais ne s’arrêtent pas à l’apprentissage de la langue Hausa. Certains ont acquis la nationalité nigériane sans renier leur nation d’origine. Très effacés, ils refusent même de se mettre avec leurs compatriotes. C’est le cas d’Amadou, 19 ans. Inscrit en année préparatoire dans un institut de la ville, il savoure les avantages de la double nationalité. Mode d’emploi. « Je fréquente comme nigérian, ça coûte moins cher que lorsque tu t’inscris comme étudiant étranger. Quand je voyage, je présente ma carte d’identité nigériane, les policiers ne me dérangent pas. Dès que je franchis la frontière, je circule avec mes papiers camerounais pour éviter les tracasseries». La nationalité nigériane en moins de deux mois. Comment en est-il arrivé là si facilement ? «Pourquoi me demandes-tu cela ? Je ne peux rien te dire, c’est mon grand frère qui a tout fait ». Il n’en dit pas plus.

Comme Mustapha et Emmanuel, Amadou parle couramment le Hausa, comme pour ajouter un plus à sa nationalité nigériane. Malgré ces précautions, personne ne peut prévoir la durée du temps de grâce,  car, dans le Boko Haram Land,  tout peut arriver à tout le monde à tout moment

 

Christian Locka à Maiduguri et Mubi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Immobilier en Afrique: Des perpectives énormes pour les grandes capitales d’après l’étude « Knight Frank »

Selon l’étude Knight Frank intitulée Africa Report 2013, la demande en immobilier haut de gamme émerge en Afrique, autant dans le résidentiel que dans l’immobilier d’entreprise.

Grâce à une croissance annuelle du PIB de 5 %, depuis plus de 10 ans, l’Afrique voit sa demande en immeubles de qualité exploser dans les zones urbaines les plus peuplées. Centres commerciaux, centres d’affaires, parcs technologiques, quartiers résidentiels poussent comme des champignons dans les grandes villes comme Lagos, Nairobi, Accra, Dar es Salaam…

immobilier_afriqueLa pénurie de bureaux a fait bondir les loyers, particulièrement dans les capitales de pays pétroliers où les prix avoisinent ceux des grandes capitales internationales.

Les grands projets résidentiels et urbanistiques se multiplient également, à l’image d’Eko Atlantic à Victoria Island au Nigeria, de Tatu City à Nairobi ou de la Cité du Fleuve à Kinshasa (photo).

Pour Matthew Colbourne, associé et directeur du département recherche du cabinet Knight Frank : « Si l’on fait la somme des firmes étrangères qui cherchent à s’implanter sur le marché africain avec le nombre d’entreprises africaines en pleine croissance, on aboutit, dans les grandes villes, à un besoin en immeubles haut de gamme particulièrement fort ».

La montée en puissance des surfaces commerciales

En matière de commerce, l’élévation du niveau de vie et l’exigence accrue des consommateurs contribuent à l’ouverture de boutiques modernes et de centres commerciaux bâtis sur le modèle occidental. Ces dernières années, dans des pays comme la Zambie, le Ghana, le Kenya ou encore le Nigeria, les principales grandes villes ont vu s’inaugurer des centres commerciaux modernes, et la mise en chantiers de surfaces marchandes toujours plus grandes serait à prévoir. En effet, la demande en la matière est permanente, alimentée aussi bien par les grandes enseignes internationales que par les chaînes sud-africaines qui cherchent à s’étendre hors de leurs frontières.

Les loyers des bureaux flambent

En termes de bureaux, l’étude démontre que beaucoup de villes pâtissent d’une insuffisance de superficies adaptées aux attentes des sociétés internationales, le boom technologique ouvrant de nouvelles perspectives de diversification économique et attirant ainsi de nombreuses entreprises. Cette pénurie a fait bondir les loyers, notamment dans les villes où la demande provient des entreprises gazières et pétrolières. De fait, les loyers des immeubles haut de gamme à Luanda (Angola) et Lagos (Nigeria) figurent parmi les plus élevés du monde. A Luanda, les loyers Prime restent très hauts puisqu’il faut compter mensuellement 150 dollars américains par mètre carré, un niveau bien supérieur aux tarifs pratiqués à Londres, New-York ou Hong-Kong.

Des projets résidentiels haut de gamme

Le marché résidentiel connaîtrait quant à lui une forte demande en grands volumes haut de gamme. Beaucoup de quartiers, à la périphérie des grandes villes, sont actuellement en construction, telles que les projets « Eko Atlantic » à Victoria Island au Nigeria, « Tatu City » à Nairobi et « La Cité du Fleuve » à Kinshasa. Ces projets peuvent, selon Knight Frank, soutenir une vague de développement urbain pour l’Afrique. « L’élévation du niveau de vie de la classe moyenne africaine aspire la demande par le haut. Les magasins et les logements d’habitation doivent obéir à des normes de qualité de plus en plus exigeantes. Si l’on fait la somme des firmes étrangères qui cherchent à s’implanter sur le marché africain avec le nombre d’entreprises africaines en pleine croissance, on aboutit, dans les grandes villes, à un besoin en immeubles haut de gamme particulièrement fort », observe Matthew Colbourne, Associé et Directeur du Département Recherche de Knight Frank à Londres.

Thierry Barbaut
« Africa Report 2013 » menée par un des spécialistes de l’immobilier d’entreprise Knight Frank

 

Nigéria: Une ile sera crée dans la lagune de Lagos

La métropole du Nigeria est en train de modifier son visage.

Le changement est d’importance puisqu’il s’agit de construire, à partir de rien, une île dans la lagune de Lagos. Baptisée Eko Atlantic, cette ville du futur a pour premier but d’amortir l’assaut des vagues de l’Atlantique qui gruge le littoral. La première phase des travaux vient d’être lancée en présence notamment de Bill Clinton, l’ex-président américain.

lagune-nigeria-eko-atlanticLes choses ont été faites en grand, à la mesure du Nigeria. Eko Atlantic sort petit à petit, mètre par mètre de l’océan Atlantique. Ce projet immobilier gigantesque qui devrait à terme accueillir quelque 250 000 habitants sur 9 km2 est avant tout présenté comme un plan de sauvetage pour la métropole Lagos et sa lagune. Menacées par les coups de boutoir de l’Atlantique, les terres du littoral sont littéralement englouties. Pour arrêter le processus, l’idée d’un barrage est naturellement venue aux responsables. Mais tant qu’à faire, autant construire une structure qui soit à la fois une protection contre l’océan, un espace habitable et… une opération financière rentable.

Le projet Eko Atlantic était né. Eko, étant le nom de la ville de Lagos en yoruba. Et ce qui n’est encore qu’une langue de terre sableuse qui s’allonge depuis l’île Victoria représente le plus gros chantier du pays et le seul projet de reconquête des terres à cette échelle sur le continent africain. Ici, tout se compte en millions ou en milliards : les tonnes de sable arrachées au fond de l’océan, les mètres cube de béton coulés et bien sûr, les dollars…

L’admiration de Bill Clinton

Les travaux de dragage ont été lancés en 2009 par la plus importante entreprise chinoise du secteur, la China Communications Construction. La  première phase du projet immobilier sur le point d’être lancée sur l’île artificielle vient d’ailleurs d’être officiellement inaugurée le 21 février 2013. Le président nigérian Goodluck Jonathan a voulu pour l’occasion marquer l’ampleur du projet en conviant pour l’occasion Bill Clinton. L’ex-président américain, via sa fondation Clinton Global Initiative, avait d’ailleurs, dès 2009, reconnu le projet comme un des plus enthousiasmant et des plus ambitieux en Afrique. « Je pense que d’ici cinq ans, les gens viendront de partout juste pour admirer » l’ouvrage, s’est encore enthousiasmé Bill Clinton lors de l’inauguration.Et l’ouvrage a en effet de quoi épater les foules. Un immense barrage, le « Grand mur de Lagos » comme l’ont baptisé les habitants de la mégapole, protège l’île artificielle sur 4,5 kilomètres de long ; à terme il s’étirera sur 7 km tournant le dos à l’océan, à 9 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ce dispositif de brise-lames, à la fois immergé et émergé, est constitué de blocs de béton dits « accropode » destinés à absorber l’énergie des vagues.


Les différentes étapes du colossal chantier sont assurées par un consortium de compagnies chapeauté par le groupe Chagoury, incontournable dans les milieux d’affaires nigérians et par sa filiale South Energyx. Trois grandes banques nigérianes participent à l’opération ainsi qu’une française, BNP Paribas. Pour l’ingénierie hydraulique, les Néerlandais de Royal Haskoning ont été choisis, tant leur suprématie en la matière reste dominante.

ce jour, le comblement représente 4 millions de mètres cube et la prolongation de l’île Victoria ainsi gagnée sur la mer, est même visible de l’espace. Une photo haute-résolution prise depuis un satellite américain, à 600 km au-dessus de la Terre, témoigne de l’importance du chantier. Et surtout, elle permet de constater que la côte a retrouvé le tracé qui était le sien il y a un siècle.

Si les promoteurs d’Eko Atlantic sont diserts sur les apports positifs de leur projet, ils sont nettement plus discrets quand il s’agit d’en évaluer l’impact environnemental. Sur leur site, la page qui est dédiée à ce volet s’ouvre que sur le fatidique « 404 », autant dire sur les abîmes du néant ! Cela dit, les habitants moins bien lotis de la lagune ont déjà fait savoir qu’ils avaient à se plaindre des modifications qu’engendrent le chantier herculéen : marées plus fortes, érosions des côtes, sans compter les expulsions pour laisser place à la nouvelle cité destinée aux nantis…

Bidonvilles et dollars

Par contre, toujours sur le site, la page destinée à séduire de potentiels investisseurs est bel et bien disponible. On y fait miroiter tous les avantages que peut offrir le Nigeria et singulièrement la ville nouvelle à ceux qui sont à l’affût de placements rentables. Pour ceux qui ont de l’argent et qui ont confiance dans la solidité du « Grand mur de Lagos » prévu, assurent ses constructeurs, pour résister au moins deux siècles aux plus fortes tempêtes, pour ceux-là effectivement, il y a des opportunités à saisir dans cette loterie à 6 milliards de dollars, entièrement montée avec des fonds privés.

Eko Atlantic, qui entend rivaliser avec Dubaï, proposera de luxueux appartements, trois marinas, des centres commerciaux et des bureaux où travailleront 150 000 personnes. Traversée par une voie navigable large de 30 mètres, la cité sera autonome tant en énergie qu’en approvisionnement en eau et disposera d’une sécurité privée. La ville de Lagos est en effet soumise à une formidable pression démographique : ses 15 millions d’habitants sont rejoints chaque année par 600 000 autres. Loin de fléchir, la population de la conurbation de Lagos devrait atteindre dès 2015 plus de 25 millions d’habitants selon les projections des Nations unies. Les deux tiers des habitants de la capitale économique du Nigeria vivent aujourd’hui dans des bidonvilles.

Par Claire Arsenault

Jeunesse: l’Afrique de plus en plus attractive

De plus en plus de jeunes Africains envisagent leurs études en Afrique, ou projettent de revenir en Afrique après leurs études à l’étranger. Mais ils ne sont plus les seuls à envisager une carrière sur ce continent. Aujourd’hui, par exemple, des milliers de jeunes Portugais partent tenter leur chance en Angola ou au Mozambique.

Il faut dire qu’aujourd’hui, sur les 10 économies les plus dynamiques au monde, sept sont africaines selon le FMI et la Banque mondiale qui notent que le taux de rétention des travailleurs africains formés ne cesse de croître : le Nigeria, jadis fui par ses étudiants, est passé de la 112eme place à la 48eme place mondiale. Le Ghana qui figurait en 125eme position est passé en quelques années à la 53eme place. Voice of America cite un sondage effectué sur les jeunes Africains étudiant la gestion d’entreprise dans les principales universités américaines et européennes : 70% d’entre eux déclarent leur intention de regagner l’Afrique après leur diplôme.

diplomes-africainsUne tendance apparaît également en faveur de la formation en Afrique elle-même. Les nouvelles technologies bouleversent la donne et permettent aux universités africaines de dispenser des enseignements de plus en plus qualitatifs.

L’Ile Maurice se positionne sur ce gigantesque marché naissant de l’éducation en Afrique. Elle ouvrira bientôt une université francophone, l’Université des Mascareignes, qui viendra compléter les trois universités anglophones du pays. Cette université formera des étudiants africains selon le système européen Licence-Master-Doctorat, en ingénierie et développement durable (IDD), aux technologies de l’information et de la communication (TIC), ainsi qu’en économie et gestion (EG). Elle débutera dès cette année avec 900 étudiants pour atteindre rapidement les 2000 inscrits.

Le mois passé, l’Ile Maurice annonçait également la création de l’Institut africain de formation (ATI) qui vise à former des fonctionnaires capables de formuler et de mettre en œuvre des politiques macro-économiques et financières efficaces en Afrique subsaharienne.

Dans le même temps Microsoft annonçait le lancement de son initiative Microsoft 4Afrika qui vise « à mettre des dispositifs intelligents dans les mains de la jeunesse africaine », tels que la mise en ligne d’1 million de PME africaines ou la formation de 100 000 personnes à l’utilisation optimale des TIC. L’initiative ambitionne également d’accompagner 100 000 jeunes diplômés afin de développer leurs compétences et favoriser leur insertion professionnelle.

« L’Afrique sera la prochaine région motrice du monde. Forte de l’une des croissances les plus rapides du monde, d’une main d’œuvre de plus en plus qualifiée, d’un milliard d’habitants, d’un secteur privé ambitieux et d’un climat des affaires en amélioration constante, son potentiel est immense. » affirmait HEC Paris, en juin dernier, en ouverture de son colloque intitulé « Pour un leadership africain »

Thierry Barbaut

Algérie: Début du procés pour les trafiquants d’enfants entre l’Algérie et l’Europe

Une affaire sordide agite l’Algérie : 13 personnes sont accusées d’avoir organisé un trafic d’enfants algériens vers l’Europe. Le procès, qui devait s’ouvrir aujourd’hui, a été reporté en raison de l’absence de cinq prévenus résidant en France.

enfants-algérie-traficL’affaire rappelle celle de l’Arche de Zoé. Treize personnes devaient comparaître, dimanche devant le tribunal d’Alger, pour « enlèvement et détournement » d’enfants algériens vers l’Europe – principalement vers la France. Finalement, le procès a été reporté, cinq des treize prévenus ne s’étant pas présentés devant les juges. Tous les accusés absents à la barre sont des franco-algériens résidant en France.

Selon le quotidien algérien El Watan, le trafic d’enfants a commencé dans les années 1990 et a pris fin en 2009. À la tête du réseau présumé se trouve un médecin généraliste, connu simplement sous le nom de H. Khalifa. L’homme se faisait passer pour un obstétricien. À la direction d’une clinique à Ain Taya, ville située à une vingtaine de kilomètres à l’est d’Alger, il prétendait s’occuper gratuitement, et avec l’aide de sa sœur, de femmes enceintes célibataires jusqu’à ce qu’elles accouchent.

Selon les enquêteurs, deux notaires, qui devaient comparaître dimanche à Alger, jouaient un rôle central dans le trafic. Ils étaient chargés d’établir les « documents de désistement », sortes d’attestations d’abandon signées par les mères, puis de rédiger de faux certificats d’adoption ainsi que des procurations falsifiées servant à acheminer les enfants jusque dans les pays européens. Les « parents adoptifs » versaient, en échange des nouveau-nés, de gigantesques sommes d’argent.

Un trafic apparemment bien rodé

Parmi les inculpés figure également une femme, une puéricultrice au domicile de laquelle trois bébés ont été récupérés par les services d’assistance à l’enfance, et qui, selon une source judiciaire citée par El Watan, détenait douze faux certificats d’adoption.

Le rôle des mères biologiques dans le trafic d’enfants reste encore flou. Selon l’enquête, elles touchaient de fortes sommes d’argent en contrepartie de la signature du « document de désistement ». H. Khalifa a assuré aux enquêteurs que les femmes agissaient de leur plein gré. Mais certaines d’entres elles ont déclaré qu’elles avaient été menacées et qu’elles avaient abandonné leur bébé sous la contrainte.

L’affaire a éclaté en 2009, avec la mort d’une jeune femme au cours d’un avortement dans la clinique du docteur Khalika. L’enquête qui avait suivi avait permis de lever le voile sur les activités criminelles du directeur de la clinique. H. Khalifa, en plus du trafic d’enfants, est accusé d’avoir procédé à des avortements, illégaux en Algérie.

Thierry Barbaut
Avec France24.fr

 

La famille d’un salarié français de GDF-Suez enlevée au Cameroun, 5 personnes dont 4 enfants

Boko Haram

Au Cameroun, sept Français ont été enlevés ce mardi 19 février dans l’extrême nord du pays.

Selon François Hollande, le chef de l’Etat français qui s’est exprimé sur ce sujet en marge de son déplacement en Grèce, il s’agirait d’une même famille, trois adultes et quatre enfants. Il a également ajouté que cette famille aurait été enlevée « par un groupe terroriste que nous connaissons et qui est au Nigeria » et que les otages auraient été emmenés dans ce pays.

boko_haram-francais-cameroun-enlevementLe rapt s’est produit ce mardi matin à 9 kilomètres de la petite localité de Dabanga autrement dit pratiquement au niveau de la frontière nigériane. Il a depuis été confirmé par François Hollande en voyage en Grèce.

Les otages sont trois adultes et quatre enfants. Le groupe gazier français GDF Suez a indiqué en fin d’après-midi qu’il s’agit de l’un de ses collaborateurs et sa famille qui étaient expatriés au Cameroun, à Yaoundé, et qu’ils se trouvaient alors en vacances dans le Nord du pays. Ils circulaient en voiture de Dabanga, située environ 80 kilomètres de la ville de Koussery, et venaient du parc de Waza, l’une des attractions touristiques de la zone.

Selon les informations obtenues jusque-là, ils auraient été bloqués sur la route par cinq hommes en armes. Leur véhicule a été retrouvé embourbé dans la rivière à l’endroit où elle longe la frontière. Les témoignages font état d’Européens accompagnés d’hommes en moto, cette fois de l’autre côté de la frontière. Ont-ils été conduits au Nigeria ?

D’après ces sources, les motos se sont arrêtées pour se ravitailler à Dabanga, ce petit village frontalier côté nigérian. C’est le chef du village et plusieurs de ses habitants qui l’affirment. Les polices camerounaise et nigériane ont été saisies de l’affaire.

Pour l’instant, on ne connaît pas l’identité avec certitude des ravisseurs, ni leurs motivations, mais les regards se tournent inévitablement vers Boko Haram. Le président Hollande a clairement désigné la secte islamiste lors de son intervention. La présence d’éléments de ce groupe jihadiste a été signalée à plusieurs reprises dans le nord du  Cameroun et dans le contexte de l’intervention militaire française au Mali, des enlèvements de ressortissants français étaient évidemment à craindre.
Mais c’est la première fois que des Occidentaux sont ainsi enlevés dans cette région de l’extrême nord du Cameroun.

Thierry Barbaut avec RFI

Peut-on continuer à voyager en Afrique?

Au lendemain du rapt d’une famille française au Cameroun, le Quai d’Orsay met en garde contre tout déplacement dans le nord de ce pays. Sur son site, il est indiqué «qu’il est formellement déconseillé de se rendre dans la province de l’extrême nord du Cameroun (des rives du lac Tchad au sud de Maroua) et à la frontière avec le Nigeria».

Par ailleurs et concernant les ressortissants français qui se trouveraient actuellement à l’extrême nord du pays, il est dit «qu’ils doivent impérativement se mettre en lieu sûr et de quitter la zone au plus vite».

Selon le Quai d’Orsay, on comptait à la fin de l’année dernière 6146 ressortissants français installés au Cameroun et inscrits sur le registre des Français résidant dans ce pays.

Le Cameroun s’ajoute à une liste déjà longue des pays du continent dans lesquels il n’est pas bon de jouer les touristes depuis plusieurs années.

Les pays les plus dangereux d’Afrique sont ceux soumis aux menaces terroristes, mais il y a aussi des États embourbés depuis plusieurs années dans une guerre civile ou frontalière où la reprise des combats et la résurgence d’instabilité politique sont possibles.

Avant de se rendre en Afrique, il faut surtout s’informer sur le site du Quai d’Orsay. Parmi les pays sensibles: la Somalie, l’Éthiopie mais aussi le Tchad, la Libye, le République centrafricaine, République démocratique du Congo, le Soudan, auxquels s’ajoute naturellement le Mali ces derniers mois. Un classement des pays à risques -le Global Peace Index- est aussi actualisé chaque année.

Zones à risque

Les dangers augmentent-ils en France?

Depuis le déclenchement de l’opération militaire au Mali, la France redouble de vigilance. Dans le cadre du plan Vigipirate rouge renforcé, la surveillance a été renforcée dans tous les bâtiments recevant du public et dans les transports ferroviaires et aériens.

À ce jour 1000 policiers et gendarmes sont spécialement mobilisés et affectés à cette surveillance ainsi que 795 militaires. «Un effectif qui s’ajoute aux 30.000 policiers et gendarmes sensibilisés au plan Vigipirate», précise-t-on Place Beauvau. Depuis ce nouvel enlèvement au Cameroun, les mesures de surveillance restent inchangées.

Le New Deal Technologique pour la transformation numérique du Sénégal

Ce lundi 24 février 2025, au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad), à Diamniadio, le gouvernement sénégalais a dévoilé la nouvelle stratégie numérique...