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Lionel Messi est le Ballon d’or 2012 ! Et de 4…

Vainqueur de son quatrième Ballon d’Or lundi à Zurich, Lionel Messi laisse derrière lui Johan Cruyff, Michel Platini et Marco Van Basten. L’Argentin du FC Barcelone est désormais seul recordman en la matière.

 

Messi-ballon_or_2012Lionel Messi est grand. C’est même le plus grand. En dépit de son mètre 69, le gamin de Rosario est devenu lundi à Zurich le plus grand joueur de tous les temps, sous les yeux de Gérard Depardieu invité de Sepp Blatter. Du moins en termes de récompenses individuelles.

Après 2009, 2010 et 2011, la star du FC Barcelone a conquis haut la main son quatrième Ballon d’Or d’affilée aux dépens de son coéquipier Andrés Iniesta, pourtant auteur d’un triplé historique (Euro-Coupe du monde-Euro) avec l’Espagne, et de son rival madrilène Cristiano Ronaldo (63 buts, 10 passes, champion d’Espagne, demi-finaliste de l’Euro). Iniesta, toujours placé, jamais gagnant qui confiait dans les colonnes d’El Pais : «Il n’y a pas besoin d’un prix pour savoir si tu fais les choses bien ou mal. Je n’ai pas besoin d’être reconnu spécialement par un prix.»

 Messi, Messi, Messi, Messi. Quatre Ballon d’Or à la suite. Du jamais vu dans l’histoire du trophée créé en 1956. Quatre tout court non plus d’ailleurs. Les légendes Johan Cruyff (1971, 1973, 1974), Michel Platini (1983, 1984, 1985) et Marco Van Basten (1988, 1989, 1992) s’étant toutes arrêtées à trois. L’année écoulée n’a pourtant pas été couronnée d’autant de succès collectifs que les précédentes (une Coupe du Roi).

Détrôné par le Real de Cristiano Ronaldo après trois ans de règne en Liga, le « roi Leo » a également perdu son titre en Ligue des champions, éliminé en demi-finales par Chelsea, futur vainqueur de l’épreuve. Ce soir-là, son pied gauche magique avait même failli au moment de transformer un penalty qui aurait pu tout changer. Et le lauréat de reconnaître : «Je ne crois pas que ça ait été ma meilleure année parce que – et je le dis toujours – le plus important est de gagner des titres avec l’équipe, et on a eu (au FC Barcelone) de meilleures années.»

Mais ces échecs n’ont pas pesé bien lourd face aux multiples records qu’il a fait tomber. « Pichichi » de Liga avec le total encore jamais atteint de 50 buts, meilleur buteur de la Ligue des champions pour la quatrième année consécutive avec, là encore, un chiffre inédit (14 buts, dont un quintuplé contre le Bayer Leverkusen, une première), meilleur buteur de la sélection argentine sur une année civile (12 buts, comme Gabriel Batistuta en 1998), celui qui est également devenu le meilleur réalisateur de l’histoire du Barça en matches officiels (289 buts en 356 matches à ce jour) devant Cesar Rodriguez (232 buts entre 1942 et 1955) a repoussé encore plus loin les limites du possible.

Au point d’effacer des tablettes le record de buts sur une année civile de Gerd Müller (85 buts en 1972), qui semblait hors de portée. Au total, la « Puce » a bondi 91 fois en 72 matches (1,31 but par match !). Il a aussi délivré 22 passes décisives, rappelant au passage qu’il n’était pas qu’un attaquant égoïste. Et si quelques contestations ont fleuri ici ou là, en provenance de Zambie notamment, celles-ci n’ont guère entravé sa marche vers les sommets. Là-haut. Tout là-haut, où le nouveau papa est désormais seul. A 25 ans. De quoi observer avec distance et mesure le duel face à Ronaldo, lui qui n’a pas glissé le Portugais dans ses trois choix lors de son vote, préférant donner ses voix à Xavi, Iniesta et Sergio Agüero : «Nous ne sommes pas l’un contre l’autre. Moi je fais tout simplement tout ce que je peux pour aider mon équipe et ma sélection.»

Messi, un destin en or, unanimement salué. «Messi resterait le meilleur même sans Xavi et Iniesta. Si Messi se mettait à jouer dans la rue, il les dribblerait tous», a ainsi expliqué Vicente Del Bosque, le sélectionneur espagnol dans les colonnes du journal El Pais. Messi a, de façon anecdotique commencé 2013 comme il avait terminé 2012 : en marquant. En l’occurrence sur penalty à l’occasion du large succès du FC Barcelone, toujours leader qui a étrillé dimanche l’Espanyol (4-0) à domicile.

Thierry Barbaut
Avec Sport24.fr

Ghana: Un avion bloqué à Istanbul rempli de lingots d’or en provenance d’Accra

Un avion de la compagne aérienne turque ULS cargo avec à son bord une cargaison d’une tonne et demi de lingots d’or, est immobilisé depuis mardi 1er janvier à l’aéroport international Atatürk d’Istanbul. Placé sous haute surveillance, l’avion attend l’autorisation de repartir. Un problème de carburant l’aurait contraint à se dérouter vers cet aéroport. Et différentes hypothèses sont évoquées pour le destinataire de cette richissime cargaison qui aurait comme point de départ le Ghana.

 

lingots-or-afriquePourquoi l’Airbus A-300 de la société turque de cargo ULS a-t-il effectué cette escale imprévue mardi ? Officiellement, pour ravitailler en carburant et changer d’équipage.

Mais peut-être aussi a-t-il été forcé d’atterrir. Cet arrêt a en tous cas permis de constater que le bordereau de transport de sa cargaison très particulière n’était pas en règle, certains documents n’étant apparemment pas des originaux. Autrement dit, ils auraient été faux.

Sur le papier, les lingots viendraient du Ghana, en Afrique de l’Ouest, et auraient eu pour destination les Emirats Arabes Unis. Seulement, les autorités turques ont eu un doute, une rumeur insistante évoquant l’Algérie comme provenance, et une autre destination que celle annoncée, mais semble-t-il inconnue.

Dans l’attente de papiers plus conformes, l’avion a été immobilisé, et mis sous scellés. Un service de sécurité spécial monte la garde au pied de l’appareil, parqué loin des regards.

Mais voilà déjà 5 jours que l’attente se poursuit, alimentant toutes sortes de scénarios. Parmi les hypothèses envisagées, la livraison discrète d’un pays ami à une Syrie en guerre et à court de liquidités. Ni les autorités locales ni les responsables de la compagnie de transport n’ont jusque là commenté cette étrange affaire.

Bien qu’Istanbul soit une des plus importantes places mondiales pour l’échange du métal précieux, c’est bien la première fois qu’une telle quantité de lingots se retrouve ici sans propriétaire.

Thierry Barbaut
Avec RFI

Conférence du 20 Décembre 2012 à l’INSEEC de Paris : Chine, Afrique et France

Thierry Barbaut représentant Info Afrique pour la partie France à participé avec M. Hu ZiHeng et M. Guy Gweth du cabinet knowdys à la conférence de l’INSEEC de Paris, avec pour thème : Les investissements Chinois en Afrique.

 

Guy_Gweth_Thierry_BarbautSur la première question : Regard des Français sur l’investissement chinois en Afrique
Thierry Barbaut : Selon moi la première solution pour sortir de la crise serait de se réinstaller massivement et intelligemment en Afrique, passant par un organisme semi privé et semi état. Nous constatons que les migrations s’inversent, l’Angola, le Mozambique, le Ghana, le Nigéria, l’Afrique du Sud, tous les signaux économiques sont positifs !

La France doit revoir sa stratégie sans regarder en arrière et en évaluant les possibilités de coopération avec les pays émergents, Chine bien sûr mais aussi Brésil et certains pays qui investissent massivement en Afrique comme la Turquie (Ligne ferrée en Ethiopie).

Les Français, l’histoire de l’Afrique:
De 1830 à 1960 soit 130 années ! Avec l’installation de notre système administratif qui, cumulé à des problèmes endémiques de corruption ont compliqué le développement économique et industriel de l’Afrique Francophone. Nous constatons aujourd’hui un décalage économique entre l’Afrique Anglophone et l’Afrique Francophone.

Les Chinois se sont installés massivement en Afrique quand nous avons commencé à perdre pied, à la période des indépendances entre les années 60 et 70.

Je pense qu’aujourd’hui la France souhaiterait plutôt freiner l’influence de la Chine en Afrique, les Français voudraient que l’on ne passe plus par eux, et être donc plus consultés sur les choix de développement. Mais ce sont les puissants qui préconisent les voies à suivre…

Ce que pensent les Français des Chinois :

Hélas les Français connaissent peu de choses des Chinois avec qui ils sont en concurrence … Nous nous basons sur ce que nous avons appris à l’école, ce que nous entendons dans les médias, ce que nous lisons et bien sûr le mélange de tout cela permet de créer des raccourcis bien étranges : Le mauvais « made in china » ce pays qui ne respecterait pas les droits de l’homme etc… Un vision erronée et simpliste d’une des premières puissances économiques mondiale.

La chine est géographiquement et culturellement à l’opposé de nous, la culture asiatique est souvent perçue comme obscure par les pays « latins ».
Pourtant, la Chine est en pleine mutation, et même si nous ne le percevons pas toujours, ce pays colossal est en plein développement, et les ressources nécessaires se trouvent partout dans le monde, surtout en Afrique, une aubaine pour la Chine, mais peut être aussi pour les Africains…

part-de-marche-afriqueUn des points essentiels que j’ai constaté en voyageant en Afrique est que les Chinois ne nous remplacent pas par combat économique, mais plutôt par analyse du besoin.
Ils arrivent depuis longtemps peut être sur le continent Africain, mais en masse depuis peu… Et ils ont une vision vierge des marchés et des besoins, et là est le mot clef : BESOIN.

Alors que nous, Français, nous évertuons à vendre et à proposer ce qui nous semble le mieux, le plus sûr, le plus fiable, nous passons à côté du besoin, ce mot essentiel, nous aimerions IMPOSER notre offre…
Mais depuis ces années glorieuses, le monde a changé et notre offre ne correspond plus…
Celle des Chinois oui, ils ont réussi là où nous avons échoué, évoluer en proposant une offre en adéquation avec le besoin.

J’explique par deux superpositions :
Pourquoi tout ce que nous achetons en France est maintenant fait en chine, parce qu’ils répondent à une demande, du low cost. C’est exactement comme le fait que nous ne parvenons pas à vendre plus de Peugeot ou de Renault haut de gamme en France, nous vendons beaucoup plus des Dacia la marque low cost de Renault, car elle, et quasiment elle seule répond à la demande, au fameux besoin !

chine_afriqueEn Afrique avec les Chinois c’est pareil, les concessions de motos Japonaises, très souvent tenues par des Français ne vendent plus de Honda, de Yamaha ou de Kawasaki, elles sont concurrencées et détrônées par les motos chinoises, identiques en look mais 4 fois moins chères, et pas 4 fois moins solides, peut être deux fois, mais il vaut mieux changer une pièce de temps en temps que ne pas pouvoir accéder à un véhicule.
Les motos chinoises ont littéralement envahi l’Afrique, et rendu accessible à des millions de gens le fait de pouvoir se déplacer partout facilement avec d’innombrables avantages comme bien sûr, le coût d’acquisition mais aussi la faible consommation, 2,5 litres au 100, soit trois fois moins qu’une japonaise.

Il faut bien aussi voir que les Chinois répondent concrètement à une demande et que par ce fait ils sont puissants sur le marché, et que s’il faut construire autre chose ou construire différemment ils le feront. Par exemple, pour produire du très haut de gamme. Ils sont prêts et n’attendent que le signal.

Nous voyons ainsi des marchés automobiles, industriels ou textiles nous échapper, Les entreprises françaises ont fermé 800 filiales en deux ans  et nous sommes résignés car souvent incapables de concurrencer un pays qui va adapter sa production aux différents besoins. Ce que nous ne sommes pas capables de faire. Nous ne parvenons pas à ajuster nos coûts, nous sommes figés dans un seul modèle.
Les Français ne sont pas aidés ou soutenus par les politiques, la France n’accompagne pas assez ses entrepreneurs en Afrique, l’état donne de mauvais signaux, souvent très mal interprétés par les politiques Chinois qui eux, justement aident beaucoup les entreprises à s’implanter sur différents continents et pays.

pdm-france-chine-afriqueIl faut aussi prendre en compte le fait que nous ne donnons pas de bons signaux aux investisseurs, nous sommes perçus comme un pays qui fait la chasse aux riches, les exemples de Bernard Arnault humilié en une de libération, d’Arcelor Mittal ouvertement critiqué par le gouvernement Français pour les hauts Fournaux d’Arcelor.
A quoi jouons-nous et quel signal donnons-nous aux étrangers souhaitant investir en Afrique ?

C’est extrêmement dommage car la France jouit d’une bonne réputation en Afrique, les années de colonisations sont passées, et la langue Française est restée ancrée dans de nombreux pays, les Africains, rêvent encore de la France, ils ne peuvent pas imaginer l’ampleur de la crise que nous sommes en train de subir.
En 2050 il y aura 700 millions de gens qui parleront le Français dans le monde et 80% seront en Afrique !

La situation a changé, comme un pays d’Afrique, nous faisons partie intégrante de l’Europe, et cette Europe est malade économiquement et ne produit plus…
Alors je conseille aux investisseurs et aux gens de regarder l’Afrique, de coopérer et de profiter d’un continent qui a lui seul possède 7 des 10 pays à plus fort taux de développement en 2011.
La Chine devra délocaliser ses industries et aura besoin de coopération, avec les Africains mais aussi avec les expertises métiers, et la France reste experte dans de nombreux domaines : L’aéronautique, les mines, les technologies, les télécoms, les ports, le fret etc…

J’ajouterai qu’il ne faut plus regarder l’Afrique comme le continent des matières premières mais comme le continent du capital Humain, 54 pays et 1 milliard d’habitants, mais 2 milliards prévus en 2050 !

 

  •    Points Clés      destinés aux français pour les aider à mieux développer des affaires en Afrique

La France doit repositionner en tant qu’acteur majeur en Afrique, mettant en avant ses compétences et son inestimable expertise.

paysIl faut aussi savoir s’entourer de professionnels qui aiment l’Afrique, pas les matières premières ou les spécifiés de business du continent mais aussi les cultures, les populations, et tout ce qui permet d’en faire partie à part entière, il faut des passionnés.
J’ai souvent rencontré des expatriés de grandes entreprises installées en Afrique qui avaient des postes très techniques et de très bonnes connaissances métiers, mais ils n’étaient pas ravis de travailler en Afrique, ce n’était pour eux qu’un passage obligé. La chaleur, les conditions de vie en général ne leur plaisaient pas du tout.

Selon les prévisions en 2050 il y aura 700 millions de gens qui parleront le Français dans le monde et 80% seront en Afrique.

Notons que l’augmentation des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique s’est accrue de 83% et se porte à 166 milliards de dollars pour 2011. Et que, à part le Congo, tous les pays Africains cités sont Anglophone.

Il faut aussi que les Français changent de mode de communication afin de pouvoir communiquer une image forte, dynamique et ainsi s’associer avec les pays qui veulent se développer. Ils sont nombreux, mais les cartes sont redistribuées ? Profitons-en ?

 

La France disposait de presque la moitié de l’Afrique en 1950, aujourd’hui il n’en reste rien !

empire_francaisA l’époque où nous étions les grands décideurs, dans les années de fin de colonisation et de début d’indépendance, dans la période 1960 1970, nous pouvions laisser le pouvoir aux Africains en plaçant directement de nouveaux décideurs, aux plus hauts postes voire même en tant que chefs d’états.

Ce fut même le cas dans des pays où nous n’étions pas les colonisateurs, comme la République Démocratique du Congo anciennement nommée Zaire, où le duel Mobutu – Lumumba représentait un duel Belgique/France contre les Américains, qui derrière Mobutu contrôlera le marché grandissant du Cuivre. Il faut savoir qu’en 1980 Mobutu était un des hommes les plus riches du monde.

Les pays émergents : Aujourd’hui nous avons perdu notre place, l’Afrique s’émancipe et se place ainsi sur le devant de la scène. C’est positif pour l’ensemble des pays contributeurs, l’Afrique ne va plus négocier avec ses amis de longues dates, les Français, mais avec les Chinois, les brésiliens, et les relations changeront avec les années. Cela permettra aux Africains de prendre le meilleur de l’offre mondiale. Et à nous, Français, de nous replacer sur l’échiquier Africain des affaires.

Avec les Chinois aujourd’hui les Africains voient de nouvelles perspectives, de nouveaux marchés, avec pour eux comme pour les Français, les bons et les mauvais côtés.

Thierry Barbaut

Tiken Jah Fakoly: Mobilisation de la star Ivoirienne et une chanson pour soutenir le Mali « An ka wili »

Valentin Zill / United Reggae

La vedette ivoirienne du reggae Tiken Jah Fakoly a déclaré mardi avoir sorti une chanson pour soutenir le Mali dans « l’épreuve » face aux jihadistes liés à Al-Qaïda qui occupent sa partie nord de depuis neuf mois.

Valentin Zill / United Reggae
Valentin Zill / United Reggae

Un magnifique cadeau de Tiken Jah Fakoly en ce premier de l’an pour soutenir le Mali de la menace intégriste !

Encore une fois et comme nous l’avions constaté lors de notre interview à Paris en Juin, Tiken se mobilise et médiatise la crise Malienne. C’est un des rares à dire ce que beaucoup pensent tout bas…
Le single, intitulé « an ka wili » (« levons-nous » en langue bambara, une des plus répandues du Mali), est sorti lundi à Bamako et était distribué gratuitement mardi dans le pays.

Il dure un peu moins de cinq minutes.

« J’ai sorti ce single pour soutenir le Mali dans l’épreuve. C’est ma manière de dire que si nous ne faisons rien, les villes de Tombouctou, de Gao et de Kidal (les trois plus grandes villes du nord aux mains des jihadistes) ne ferons plus jamais partie du Mali », a dit le chanteur.


« J’en appelle à la mobilisation générale dans le single. Le Mali a connu de grands hommes, de grands empires et il est inimaginable de laisser le pays coupé (en deux) comme c’est le cas aujourd’hui. Il faut que les Maliens comptent d’abord sur leurs propres forces », a-t-il ajouté.

Tiken Jah Fakoly, un artiste engagé, s’était réfugié au Mali après le début de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011 en Côte d’Ivoire qui a fait environ 3.000 morts.

Il devait participer lundi soir à Bamako à un rassemblement de jeunes qui voulaient manifester contre l’occupation du nord du Mali par des jihadistes armés.

Mais cette manifestation a été interdite par la police en raison de « risque d’attentats terroristes », ont indiqué mardi les organisateurs et une source policière à l’AFP.

Ecoutez la chanson « An ka wili »:

Relire l’Interview EXCULSIF de Tiken Jah Fakoly pour Info Afrique en Juin 2012

, ou justement nous parlions de la dramatique situation du Mali, qui encore aujourd’hui reste dans l’impasse.

 

Entretien avec Tiken Jah Fakoly sur la situation au Mali:

Que pensez-vous de la situation actuelle du Mali ?

Tiken Jah Fakoly :La crise politique que vit actuellement le Mali aurait pu être évitée s’il n’y avait pas eu le coup d’Etat. Je suis fier d’avoir été l’un des premiers artistes africains à avoir condamné le coup d’Etat. Le Mali avait été cité en exemple sur le plan démocratique. Mais l’Afrique est encore en apprentissage. Donc, il est normal que le bateau démocratique tangue. Maintenant il faut tout faire pour reconquérir le nord. Cela fait déjà dix ans que je vis au Mali. Depuis près d’un an, j’attends que les artistes maliens réagissent. Ils ne l’ont pas fait. Donc il est tout à fait normal que je m’engage pour mobiliser et galvaniser la population face à cette crise.

Quel message délivrez-vous à travers votre single An Ka Wili ?

Tiken Jah Fakoly : Ce titre n’est pas du tout commercialisé. Il est gratuit et on peut y avoir accès sur internet. « An Ka Wili » signifie en bambara « Levons nous » pour que le Mali ne nous échappe pas ! Pour que Tombouctou, Kidal, Gao ne nous échappent pas ! Au temps de nos ancêtres, les griots chantaient pour mobiliser et donner courage aux soldats qui allaient se battre au front. Le but étant qu’ils soient forts dans leur tête. Je veux donc accompagner les soldats dans leur combat pour la reconquête du nord. Dans cette chanson, je rappelle également que le Mali regroupe un grand nombre de rois. Et les plus grands conquérants en Afrique de l’ouest, qui ont remporté de nombreuses guerres. Tous ces grands hommes ont des descendants au Mali.

Pourquoi vous impliquez-vous autant dans la crise politique malienne ?

Tiken Jah Fakoly : Le Mali est le pays qui m’a accueilli en 2002 lorsque la crise a éclaté en Côte d’Ivoire. Il est tout à fait normal que je m’engage auprès des Maliens. Le peuple malien ne m’a jamais fait sentir que je n’étais pas chez moi. Aujourd’hui, je peux affirmer que je suis malien car je me définis avant tout comme un africain, originaire de la Côte d’Ivoire. Mon objectif est de mobiliser la population pour l’unité de son pays. Des monuments ont été détruits à Tombouctou. Des mains et des pieds sont coupés. La population souffre. Elle réclame son appartenance au Mali et veut retrouver le sud. Pour cela il faut reconquérir le nord.

L’intervention militaire pour reconquérir le nord est-elle la solution ?

Tiken Jah Fakoly : Dans l’histoire du monde, partout où il y a eu des conflits, on a tenté de négocier pour les résoudre. Mais la guerre a toujours fini par éclater, lorsque les négociations échouaient. Le Mali se trouve actuellement dans ce cas de figure. Le coup d’Etat a eu lieu car on reprochait à l’ancien président d’avoir trop négocié. On a tenté de négocier à plusieurs reprises, sans succès. Maintenant il faut mettre un coup d’accélérateur pour libérer les populations du nord qui souffrent.

Donc selon vous, il faut accélérer l’intervention militaire qui, rappelons le, n’aura pas lieu avant l’automne 2013 ?

Tiken Jah Fakoly :  Lorsque j’ai su que l’intervention militaire n’aurait pas lieu avant septembre 2013, j’en ai pleuré. Nous n’avons plus le temps d’attendre, ce n’est pas une bonne idée ! Des monuments touristiques sont détruits, les populations souffrent ! Il faut accélérer l’intervention militaire au Mali ! La situation est délicate, il faut faire vite ! L’Europe est aussi concernée que le Mali dans cette crise. Nous devons faire très attention et faire preuve de pragmatisme. De nombreux membres des groupes qui occupent le nord avait l’intention de quitter la région lorsque l’intervention militaire avait été annoncée. Mais lorsqu’ils ont su que les choses étaient bloquées, ils sont finalement restés.

En tant qu’artiste, que pouvez-vous apportez de plus aux Maliens ?

Tiken Jah Fakoly : J’ai actuellement deux inquiétudes. La reconquête du nord et l’unité politique à Bamako. J’ai pour projet d’organiser d’autres concerts pour que les Maliens voient les acteurs politiques de leurs pays et fassent mieux connaissance avec eux. Je suis un témoin oculaire de la crise politique ivoirienne. Elle est née de frustrations, d’injustices et d’inégalités. Il faut une union des forces politiques à Bamako pour éviter ce schéma. Le Mali a deux blessés : le président en exil suite au coup d’Etat et le Premier ministre éjecté de force.

Selon vous, est-ce le rôle des artistes de se mêler de crises politiques telles que celle que traverse actuellement le Mali ?

Tiken Jah Fakoly : Les artistes africains doivent avoir une prise de conscience. Notre rôle est d’éveiller les consciences, d’être différents du coupé décalé et de toutes les musiques qui font bouger les fesses en Afrique. On n’est pas Zorro, ni Robin des bois, mais nous pouvons changer les choses. Si Bob Marley n’avait pas pris de risques, il ne serait pas aussi connu. Des artistes maliens tels que Salif Keita se sont engagés en disant qu’il faut faire la guerre pour déloger les islamistes du nord. Fatou Diawara a aussi fait un single, où elle parle de paix et d’unité. Nous avons connu 400 ans d’esclavage et plusieurs années de colonisation. Nous sommes encore colonisés. Nous sommes riches et pauvres à la fois. Donc, soit on s’assoit, on chante et danse sans agir, soit on fait bouger les choses ! Quand je vois le grand Congo avec toutes ses souffrances, j’ai mal au cœur. Rare sont les artistes congolais qui s’engagent pour dénoncer cette situation. On a un devoir vis-à-vis de nos enfants et de nos petits enfants.

C’est-à-dire ?

Tiken Jah Fakoly : C’est-à-dire que nous avons un devoir d’éveiller les consciences. Les populations africaines sont victimes d’ignorance. Donc c’est aux artistes de leur ouvrir les yeux sur les injustices qu’elles subissent car ils sont plus proches d’elles. Lorsque j’aurai des enfants ou petits enfants, je voudrai les regarder dans les yeux et leur dire que j’ai fait tout ce qui était en mon possible pour faire passer des messages dans l’objectif d’éveiller les consciences. Je ne veux rien avoir à regretter.

Propos recueilli Assanatou Baldé
Pour  Afrik.com

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Thierry Barbaut
www.info-afrique.com

Côte d’Ivoire Nouvel an 2013: Bilan de plus de 60 morts et 200 bléssés pour une bousculade

Terrible drame vers 4h du matin prés du stade Houphouët Boigny à Abidjan ou des milliers de gens se sont fait prendre dans une énorme bousculade. Bilan provisoire de plus de 60 morts et 200 blessés.

bousculade_abidjan_nouvel_an_2013Selon un bilan provisoire des pompiers, au moins 60 personnes sont mortes et plus de 200 autres ont été blessées lors d’une bousculade survenue à Abidjan dans la nuit du Nouvel An. La foule était rassemblée pour assister aux feux d’artifices.

Au moins soixante personnes sont mortes et une cinquantaine au moins ont été blessées à Abidjan dans une bousculade durant les festivités de la nuit du Nouvel An, ont annoncé mardi les pompiers ivoiriens.

Selon un « bilan provisoire », « soixante personnes » sont décédées et il y a eu « plus de 200 blessés » dans cette bousculade survenue dans le quartier administratif du Plateau (centre), où une foule était rassemblée pour assister aux feux d’artifices du Nouvel An, a déclaré le chef des sapeurs-pompiers militaires d’Abidjan, le lieutenant-colonel Issa Sako, sur la télévision publique ivoirienne RTI.

Un pompier intervenu sur place et interrogé par l’AFP a évoqué un bilan de « 61 morts et 48 blessés ».

Les blessés ont été évacués vers des centres hospitaliers de la capitale économique ivoirienne, a-t-il ajouté.

Parmi la quarantaine de blessés évacués dans l’un de ces hôpitaux figuraient de nombreux enfants, a constaté une journaliste de l’AFP.

Le « flux de personnes » venues contempler les feux d’artifices a créé devant l’entrée principale du grand stade de la ville « une très grande bousculade », a expliqué le lieutenant-colonel Sako. « Dans la bousculade des personnes ont été piétinées et étouffées par la foule », a-t-il raconté.

Des images diffusées par la RTI montrent des corps sans vie étendus sur la chaussée et des femmes à l’air hagard prises en charge par les secours durant la nuit.

En fin de matinée, des tas de chaussures et de vêtements abandonnés étaient encore visibles sur le lieu du drame, où étaient positionnés des militaires et des policiers ivoiriens ainsi que des éléments de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci).

Pour la deuxième année consécutive, la ville d’Abidjan avait offert des feux d’artifices pour marquer le passage du Nouvel An. Ces festivités étaient présentées comme un symbole du renouveau du pays célébré par le régime du président Alassane Ouattara, après la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011 qui a fait environ 3.000 morts.

Thierry Barbaut
Avec AFP

Rihanna: Elle arrive à Abidjan avec Chris Brown pour les « Kora Awards »

Il ‘en fallait pas plus pour se faire excuser, en effet Chris Brown a réussi a se faire pardonner d’avoir fait décaler la cérémonie des Kora Awards à Abidjan en arrivant avec sa dulcinée… Rihanna, effet garanti sur les Ivoiriens !

 

rihanna-abidjan_afriqueL’affaire n’était pas vraiment prévue, au départ. Est-ce donc pour compenser les frustrations et la cacophonie provoquées par le report, d’un jour, de la soirée d’ouverture des Kora Awards, la plus grande fête musicale africaine, à laquelle devait prendre part Chris Brown que l’idée a été retenue?

 

En tout cas, les Abidjanais et tous les Ivoiriens ne cachent pas leur excitation, depuis que le très sulfureux couple Rihanna-Chris Brown a débarqué à l’aéroport d’Abidjan, aux premières heures de la matinée, le dimanche 30 décembre.

 

La chanteuse de Diamonds ne se produira pas Abidjan, mais est elle est aux côtés de Chris Brown dont le show est très attendu au stade Félix Houphouët-Boigny pour cette édition 2012 des Kora Awards.

Après une brouille fortement médiatisée, c’est en Afrique le couple semble marquer sa réconciliation, pour le plus grand bonheur des admirateurs africains de deux stars américaines.

Thierry Barbaut

Cameroun: elle vit enchainée en prison

Anne Virginie Mengne, condamnée pour le meurtre de sa grand-mère, paye lourdement ses tentatives de suicide. Pour la sauver d’elle-même, l’administration de la prison principale d’Edéa n’a pas trouvé mieux que de l’enchaîner. Une sanction qui viole les recommandations des Nations Unies.

Anne virginie« Laissez-moi, je veux aussi parler à la radio ». T-shirt bleu et pagne multicolore, Anne Virginie Mengne, visage pâle, mêle à la parole de grands signes de la main en direction du reporter qui s’entretient avec des détenus dans la cour de la prison. Les pieds liés par une grosse chaîne, elle marche péniblement, tombe et se relève, sous les moqueries de ses camarades. « Cette fille est vraiment bizarre », lance, le sourire en coin, un détenu.

Elle a tué sa grand-mère
Bizarre, turbulente ou même folle. Les mots ne manquent ni à l’administration de la prison ni aux détenus pour qualifier Anne Virginie Mengne. Cette jeune femme de 23 ans aux cheveux courts a mortellement assommé sa grand-mère à l’aide d’un gourdin, un matin de février 2011. Interpellée par les forces de sécurité, Anne Virginie est gardée à vue pendant quelques jours avant d’être placée sous mandat de dépôt provisoire à la prison principale d’Edéa. La loi  autorise deux jours. C’est dans ce pénitencier qu’elle se rend compte des dégâts de son acte: « Je suis inquiète pour l’avenir de mes deux enfants que j’ai laissés au quartier. Je ne sais s’ils vivent ou pas. C’est tout cela qui fait monter ma tension. J’ai parfois envie de mourir moi aussi », regrette-t-elle.

Mais les remords de la jeune mère, au lendemain de son arrestation, n’ont aucune influence sur la procédure judiciaire. En août 2011, Anne Virginie est condamnée par le tribunal de grande instance d’Edéa à 15 ans d’emprisonnement ferme pour « coups mortels ». Soutenue par l’Acat (Action des chrétiens pour l’abolition de la Torture), elle fait appel de la décision du tribunal. Depuis lors, elle attend toujours le jugement de la cour d’appel du Littoral. Entre temps, la santé de la détenue s’est considérablement détériorée. « Les nerfs me font mal. Un prêtre m’apporte souvent des médicaments ; mais, depuis quatre jours, il n’est pas passé. Récemment, je suis tombée. Ce sont les autres femmes qui m’ont relevée », explique-t-elle.

« Se donner la mort »
Enfermée dans l’unique cellule destinée aux femmes détenues dans cette prison, Anne Virginie défraie régulièrement la chronique par ses agissements. « Elle a récemment escaladé le mur de la cellule et arraché deux tôles pour se frayer un passage. Nous avons immédiatement alerté les gardiens. Elle voulait, disait-elle, sauter du toit pour atterrir dans la cour de la prison afin de se donner la mort », raconte une détenue. Ce n’est pas la première fois que la jeune femme tente de se suicider. Il y a quelques mois, elle a essayé de se trancher le cou à l’aide d’un couteau. Deux cicatrices noirâtres témoignent de l’atrocité de l’acte.
En guise de représailles à la dernière folie de Anne Virginie, l’administration de la prison a opté pour les chaînes. Pas moins. « Nous avons enchaîné ses pieds pour qu’elle s’agite moins. Elle est capable de porter atteinte à l’intégrité physique d’une détenue. Si elle se calme, on enlève les chaînes. On les remet quand elle recommence à déranger », explique Hamidou Pekariekoué, le régisseur de la prison principale d’Edéa.
Outre les railleries de ses codétenues, la sanction de l’administration de la prison met Anne Virginie dans une situation inconfortable. « Je ne peux pas mettre des pantalons ou des slips à cause de ces chaînes (Ndlr qui empêchent de passer les vêtements sous les pieds). Pendant les menstrues, je suis toute sale. Tous les jours, le pagne me sert de vêtements et de sous-vêtements », confesse la jeune mère.
cette pratique s’oppose aux règles minima de traitement des détenus selon lesquelles, recommandent les Nations Unies, les « menottes, chaînes, fers et camisoles de force ne doivent jamais être appliqués en tant que sanctions ».

  
Christian Locka (Jade)

 

 

 

 

 

 

Centrafrique: Les pays d’Afrique centrale vont gérer la crise Centrafricaine, quel sort pour François Bozizé ?

Des tractations diplomatiques, initiées par la Communauté  économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), ont débuté vendredi 29 décembre  en Centrafrique. Objectif : réunir le régime du président François Bozizé  et la rébellion de la coalition Séléka à une table de négociation « le 10  janvier », probablement à Libreville au Gabon.

NOTRE DOSSIER COMPLET EN DIRECT ICI

carte_rebelles_rebellion_seleka_centrafriqueUne mission de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC)  composée de six personnes est arrivée à Bangui, jeudi 27 décembre, où elle a  entamé des discussions vendredi avec le régime du président François Bozizé et la rébellion de la  coalition Séléka. « La mission a commencé les discussions avec le pouvoir  ici à Bangui et a envoyé une délégation à Ndélé pour rencontrer les  rebelles », a déclaré une source auprès de la Force multinationale  d’Afrique centrale.

L’objectif de cette mission, dirigée par le général congolais (Brazzaville)  Guy-Pierre Garcia, secrétaire général adjoint de la CEEAC, est de réunir les  belligérants à une table de négociation « le 10 janvier »,  probablement à Libreville au Gabon. Parallèlement, les ministres des Affaires  étrangères de la CEEAC devaient se rencontrer vendredi dans la capitale  gabonaise pour discuter de la crise centrafricaine, selon une source au  ministère gabonais des Affaires étrangères.

Contacté par Jeune Afrique, Jean-Paul Bagaza, porte-parole de la rébellion en  France, a confirmé que que cette délégation « devait arriver dans les  prochaines heures à Ndélé ». Les rebelles se déclarent « prêt à  écouter les membres de la CEEAC »  mais hésitent encore à se rendre à  Libreville. « Nous nous posons des questions sur la neutralité du Gabon,  qui a déjà pris position pour Bozizé et sévèrement critiqué notre  mouvement », explique Jean-Paul Bagaza.

Contre attaque des FACAS ?

L’évolution des combats est assez floue. Selon ce  porte-parole du Séléka, une colonne d’une dizaine de véhicules de l’armée  centrafricaine a tenté d’attaquer les positions rebelles près de Sibut (où se  trouve un partie du contingent de l’armée tchadienne) sur la route de Bambari. L’information a été démentie par le ministre de  l’Administration territoriale, le pasteur José Binoua.

Les rebelles affirment également que des éléments de la garde présidentielle  congolaise ont pénétré sur le territoire centrafricain, mercredi soir, se  positionnant à 22 km de Bangui. Vendredi, le gouvernement congolais a démenti  cette information par la voix de son porte-parole Lambert Mende, rappelant que  « les troupes congolaises sont à Bangui depuis près de trois ans dans le  cadre de la Force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC) ». La FOMAC,  composée de militaires venant du Tchad, du Gabon et de République démocratique  du Congo (RDC), compte 500 hommes en Centrafrique, essentiellement pour  sécuriser Bangui.

Calme à Bangui

À Bangui, la situation était calme vendredi. Les États-Unis ont néanmoins  décidé d’évacuer entièrement leur ambassade. « L’ambassade a provisoirement  suspendu ses opérations le 28 décembre en raison de la situation sécuritaire  (…). L’ambassadeur Wohlers et son équipe diplomatique ont quitté  Bangui », a annoncé dans un communiqué le département d’Ètat jeudi soir.  L’ambassade de France, attaquée par des jeunes mercredi, faisait elle l’objet  d’une protection importante de l’armée française.

Dans la matinée, une manifestation pour la paix a réuni dans la capitale  environ 300 femmes, à l’initiative d’associations proches du régime, qui  cherchent à faire pression sur la communauté internationale pour qu’elle  intervienne.

Thierry Barbaut
Afrik.com

Centrafrique: Situation critique à Bangui pour le président François Bozizé

Les rebelles, qui campent depuis mercredi aux portes de la capitale centrafricaine, rêvent de cueillir le pouvoir en douceur.

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Les rebelles centrafricains ont continué leur offensive éclair. Dans la soirée de mercredi et dans la matinée de jeudi, des colonnes armées étaient signalées à Damara, à une soixantaine de kilomètres au nord de la capitale Bangui, ainsi qu’à 30 kilomètres à l’est, le long du fleuve Oubangui.L’armée centrafricaine (Faca), désorganisée, peu motivée et en prise avec des problèmes logistiques sans fin, ne peut représenter le plus petit obstacle ni le moindre soutien pour le régime du président François Bozizé, à bout de souffle.situation_centrafrique_bangui_selekaLa chute de la capitale n’est pas pour autant certaine. Les chefs de la rébellion, une coalition de plusieurs groupes baptisée Séléka (alliance, en langue sango) ont affirmé, après s’être acquis la neutralité très bienveillante de l’opposition politique, qu’ils ne «lanceraient pas la bataille de Bangui». «Ils ont conscience qu’une prise du pouvoir par la force ferait une très mauvaise impression sur la communauté internationale», analyse un observateur à Bangui, où le calme régnait.Acculé, le chef de l’État veut désormais profiter de ce délai pour sauver ce qui peut l’être: son siège. Dans la soirée de mercredi, le ministre des Affaires étrangères a lâché du lest et cédé sur quelques revendications du Séléka. Il a aussi expliqué que François Bozizé n’avait pas l’intention de modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir, comme le soupçonnent, non sans raison, les opposants.

Cette opération de séduction tardive n’a pas soulevé l’enthousiasme. Bozizé a aussi tenté de rompre son isolement diplomatique et de trouver du soutien à l’étranger. «Nous demandons à nos cousins français et aux États-Unis d’Amérique, qui sont des grandes puissances, de nous aider à faire reculer les rebelles», a appelé le président. Washington a fait la sourde oreille. La France, dont l’ambassade a été la cible d’une manifestation «spontanée» de partisans du président mercredi, a repoussé cette option. Les 250 militaires français présents à l’aéroport de Bangui n’ont pas pour mission de «protéger un régime», a expliqué le président François Hollande. Les Bérets rouges du RPIMa se contenteront de rassurer les 1 200 Français présents en Centrafrique ainsi que les Européens.

Le parfum de la victoire

Les pays voisins d’Afrique centrale ne se sont pas non plus pressés au secours de Bozizé. «L’immobilisme du chef de l’État a lassé la patience de ses pairs», explique Roland Marchal, professeur au CNRS. Une réunion d’une délégation de pays de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) avec des représentants du pouvoir et de l’opposition devait se tenir jeudi à Bangui. Elle devait définir l’ordre du jour des négociations censées s’ouvrir le 10 janvier à Libreville. «Toute la stratégie du Séléka était de gagner un maximum de terrain pour arriver en position de force à ces négociations», indique Thierry Vircoulon, chercheur à l’International Crisis Group (ICG). Conséquence, selon un acteur proche du dossier, l’ordre du jour «devrait se fixer sur les conditions d’un départ de Bozizé».

bozize_banguiCette tentative de trouver une sortie de crise sans heurts est loin d’être encore une réalité. François Bozizé, d’un caractère brusque, peut s’enliser dans une politique du pire. Le Tchad, puissance tutélaire, influence le cours des choses. Parrain de François Bozizé, qu’il a aidé à prendre le pouvoir en mars 2003 puis soutenu en 2010, le président Idriss Déby reste muet. Sauvera-t-il une fois de plus son voisin? La chose n’est pas certaine.

Les relations entre N’Djamena et Bangui se sont considérablement dégradées ces dernières années. Ainsi, les 100 hommes des troupes d’élite tchadiennes qui assuraient la sécurité rapprochée de François Bozizé depuis 2003 ont été rappelés il y a deux mois. Et la force d’interposition déployée par N’Djamena il y a deux semaines en Centrafrique reste curieusement peu active. Basé à Sibut, le corps expéditionnaire tchadien s’est laissé contourner par les hommes de Séléka sans réagir.

La dernière inconnue tient à la rébellion elle-même. «Il faut faire attention. Le Séléka n’est pas composé non plus d’enfants de chœur, et cette guerre n’oppose pas des bons et des méchants», prévient Roland Marchal. S’il se montre relativement discipliné et organisé sur le terrain, les composantes du Séléka n’ont pas de programme commun. Son union tient sur la seule opposition farouche au régime auquel il reproche «sa corruption», «son népotisme» et «son clientélisme». Son leader, Michel Am Nondokro Djotodia, un ancien fonctionnaire de 63 ans, au long passé de rebelle, n’a donc qu’une emprise relative sur ses troupes. Le parfum de la victoire pourrait réveiller des ambitions enthousiastes, difficiles à faire taire.

Thierry Barbaut

Maghreb: Chiffres, profils et usages sur les réseaux sociaux

Voici quelques chiffres qui nous renseignent sur les profils et usages des deux principaux Réseaux Sociaux au nord de l’Afrique.

reseaux_sociaux

Thierry Barbaut

Chiffres et étude de Semply Social

Centrafrique en DIRECT: Accord de Libreville, cinq millions d’euros pour financer la force d’interposition de la communauté dépêchée en Centrafrique

EN DIRECT DE NOTRE ENVOYE SPECIAL JEAN-MARC BARANDAO A BANGUI:

Négociations entre rebelles et pouvoir à Libreville.
La rébellion Séléka envisage de prendre la capitale Bangui.
Une menace islamique ?
Le président Bozizé demande l’aide de la France, il discute officiellement au téléphone avec François Hollande.

Coup d’état à Bangui en préparation ?
L’ambassade de France a été attaquée.
Les rebelles du mouvement Séléka sont à 60 kilomètres de Bangui la capitale du Centrafrique.

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Mises à jour:

Situation précoccupante en Centrafrique

François Bozizé, président de la RCA

François Bozizé, président de la RCA

DR

Selon Roland Marchal, chercheur au CNRS et spécialiste de la Centrafrique, la situation dans ce pays est préoccupante. La République centrafricaine est de nouveau traversée par une crise. La rébellion Séléka, qui avait menacé la capitale Bangui en décembre, retient depuis dimanche cinq ministres du gouvernement et menace de reprendre les hostilités si ses revendications ne sont pas satisfaites en urgence. Analyse.

 

Roland Marchal, chercheur au CNRS

DR

RFI : Roland Marchal bonjour… La situation en Centrafrique se dégrade et vous êtes assez pessimiste, vous, à court terme.

Roland Marchal : Disons que je pense que les accords de Libreville signés au mois de janvier étaient incomplets. C’est-à-dire qu’il leur manque un peu des conditions additionnelles sur le fonctionnement courant de l’appareil d’Etat, et également une franchise beaucoup plus grande des acteurs politiques. Ce qui fait qu’un certain nombre de conditions de clause de l’accord ne peuvent pas être remplies aujourd’hui, ou d’autres provoquent des tensions qui nous amènent à l’impasse actuelle.

Et donc vous prenez au sérieux les menaces de la rébellion Seleka, de reprendre les hostilités ?

Très au sérieux.

Vous ne croyez pas que la présence de 250 soldats sud-africains à Bangui va dissuader la Seleka ? Ils ont été déployés en janvier, à la demande du président François Bozizé.

Le départ des troupes sud-africaines est l’une des conditions non remplies des accords de Libreville. Je crois surtout qu’il faut se rappeler que les forces sud-africaines ne pourront pas intervenir dans un conflit entre Centrafricains. Ce serait ruiner l’image politique de l’Afrique du Sud. Donc, les forces sud-africaines peuvent protéger la présidence et peut-être dissuader des actions irresponsables dans Bangui, certes, et peut-être même que c’est positif de ce point de vue-là. Mais que sur le fond, effectivement, la Seleka est capable de prendre d’autres villes, de couper notamment la route vers le Cameroun, qui est quand même un axe essentiel d’un point de vue économique et est menacé, et que évidemment, derrière ça on a la perspective d’une crise humanitaire d’ampleur, dans un pays qui a peine à attirer l’attention internationale. Et donc, ça risque d’être une catastrophe pour la population centrafricaine, et tout ça, dans une relative négligence internationale.

Alors quelle est la part de responsabilité du président Bozizé ? Est-ce que cette situation le dessert vraiment ?

Ecoutez, je crois que l’une des ambiguïtés des accords de Libreville, c’est qu’il n’est pas exactement dans la position d’un président honorifique, et que, entré à Bangui après la signature des accords en janvier, il a usé de tous les pouvoirs qui lui restaient, et ils sont considérables, pour se rétablir politiquement, à la fois à l’intérieur du nouveau gouvernement – puisqu’il y a toujours le contrôle de ministères importants, ou bien il a des ministres délégués dans les autres ministères – et à la fois dans tout ce qui est l’appareil de sécurité – et puis également, il a su jouer des divisions de ses adversaires pour, disons, largement regagner le terrain perdu.

L’opposition lui reproche avec raison, donc d’une part, de n’avoir pas respecté la lettre de l’accord sur la présence des troupes sud-africaines, et surtout, si vous voulez, il y a une énorme inquiétude sur le statut des prisonniers politiques dont on ne sait pas aujourd’hui s’ils sont encore vivants ou s’ils auraient été exécutés dans un moment d’exaltation des soutiens du président.

On reproche à la Seleka de ne pas avoir transmis la liste de détenus qu’elle souhaite voir élargie. La rébellion n’est-elle pas en partie responsable de la situation ?

Elle est en partie responsable de la situation, d’abord dans sa désorganisation, alors qu’on voit effectivement au point de vue militaire, et qu’on a vu déjà dans la première phase du conflit, dans son traitement des civils. Et je crois aussi, il y a derrière ça une très forte désorganisation, qui fait que des gens continuent à être arrêtés dans Bangui. Et là aussi, vous remarquez que les Nations unies ne protestent pas. Et je crois que la Seleka aussi, a une responsabilité pour ne pas, effectivement, et les lister, et fournir ces listes aux médias centrafricains, de façon à ce que la discussion avec le gouvernement et la présidence se passe – non pas sur des dénonciations de politiques– mais sur le statut d’individus qui auraient disparu.

Et est-ce que cette désorganisation déteint sur Martin Ziguélé, pressenti pour représenter les mécontents et l’opposition, lors de la prochaine présidentielle en 2016 ?

Ecoutez… Je crois que 2016 c’est quand même très loin. Là, on est dans une situation où, dans deux mois, la saison des pluies va commencer, et disons, toutes les inquiétudes qu’on peut avoir, sont dans les jours et les quelques semaines qui viennent, avant la saison des pluies.

Le Premier ministre peut -peut-être- absolument rétablir son influence et son autorité ; peut-être que dans chacun des camps, des gens qui sont les plus raisonnables peuvent faire valoir leurs arguments. Peut-être que les Etats de la région, notamment le Congo Brazzaville qui est le médiateur, et le Tchad, joueront enfin le rôle qu’on attend d’eux, comme facilitateurs de cet accord de paix. Mais il faut aussi envoyer des messages, il faut soutenir ce nouveau gouvernement d’Union nationale. Bon… Est-ce que la France fait tout ce qu’elle peut, de ce point de vue-là ? On peut se poser la question.

Paris aurait dû inviter le Premier ministre de transition ?

Ah oui ! Je crois que non seulement il aurait dû l’inviter, mais il aurait surtout dû le faire savoir. Paris est tout à fait sensible et entend bien… et voit ce Premier ministre avec de la sympathie. Je crois qu’il est important que la population centrafricaine le sache. De ce point de vue-là, ce n’est pas simplement l’invitation formelle. C’est aussi un message politique à son gouvernement tout entier, au-delà du Premier ministre, et puis évidemment, la population centrafricaine qui, disons, entend tout et n’importe quoi sur le rôle de la France dans ce pays.

 

Suite à la violation des accords de Libreville signés le 11 janvier entre le pouvoir, l’opposition démocratique et les rebelles de Séléka, ces derniers ont repris les villes de Kémbé et Djimbi dans la préfecture de Basse Kotto, dimanche et lundi derniers. Leurs cibles sont les bâtiments administratifs et les structures publiques.

A Bangassou, le Séléka sème de nouveau la terreur. Les villes de Kémbé et Djimi ont été reprises par les rebelles de Séléka. D’aucuns disent qu’avec la signature des accords de principe et de cessez-le-feu de Libreville, le 11 janvier dernier, la paix est retrouvée en République centrafricaine. Cette paix qui a échappé aux centrafricains depuis le 12 décembre 2012 quand naissait la coalition rebelle de Séléka et ses multiples attaques et prise des villes du pays. Cette crise sécuritaire a fait un nombre important de déplacés tant internes qu’extérieurs. Elle a également bloqué toutes les activités socioéconomique et politique et a asphyxié les villes de province et la capitale Bangui en coupant le cordant routier qui lie ces deux pôles. Les conséquences sont telles la signature des accords de Libreville ont été un véritable soulagement pour la population.

Seulement, le retard dans la mise en œuvre de ces accords amène le centrafricain à revivre les horribles événements de décembre dernier. Signalons qu’il y a encore des résistances dans cette mise en œuvre. L’on se souviendra que lors de la rencontre du président Bozizé avec les forces vives de la nation, au palais de la renaissance, le 17 janvier 2013, le leader de Séléka, Michel Djotodja Am-Nondroko a demandé au président devant toute l’assistance de libérer les prisonniers politiques de Séléka. A cette question, Bozizé a répondu en bon général que la libération de ces hommes est ipso facto conditionnée à la cessation effective des hostilités des hommes de Séléka. Ce jeu de ping-pong tire en longueur l’application des accords, surtout en ce qui concerne le cessez-le-feu. L’une des conséquences directes de l’inobservation des termes de ces accords en est les récentes attaques des villes de Kémbé et Djimbi, situées respectivement à 127 et 170 Km de Bangassou. Est-ce-parce que le nouveau gouvernement n’est pas encore constitué pour résoudre mettre en ordre les choses ?

Cette nouvelle situation sème la terreur déjà dans la ville de Bangassou, chef-lieu de la préfecture de la Basse-kotto. Selon les faits relatés par l’évêque de Bangassou, Mgr Aguiré, « les rebelles sont rentrés dimanche dernier dans la ville de Kémbé. Ils n’ont pas touché à la population civile, ni aux biens des églises. Ils ont saccagé des bâtiments administratifs et défoncé les portes de la prison ». Toutefois, le religieux a remarqué que « certains jeunes en ont profité pour faire des pillages ». Ces derniers ont aussi saccagé les biens de la société diamantifère Goldiam. Dans cet état, la population de Bangassou longtemps meurtrie par les rebelles ougandais de Joseph Kony n’a pas de choix que de vider la ville pour se réfugier en brousse.

On se demande si les responsables de Séléka qui ont signé les accords de Libreville contrôlent encore leurs troupes sur le terrain, puisqu’il y a quelques jours, ils ont manifesté leur insatisfaction desdits accords. Une reprise des hostilités qui agacent et fatiguent les Centrafricains. Michel Am Nondroko Djotodia doit sans nul doute réagir fermement et rapidement

Le gouvernement centrafricain a accusé, mercredi 23 janvier,  les rebelles de la Séléka d’avoir attaqué de nouvelles villes. La coalition  opposée à François Bozizé semble en proie à de fortes dissensions internes.

Voici qui ne va pas faciliter la tâche du nouveau Premier ministre centrafricain, Nicolas Tiangaye.  « Malgré l’accord de Libreville [signé le 11 janvier, ndlr], malgré le  cessez-le-feu, la coalition Séléka continue sa conquête, attaquant notamment une  zone d’extraction de diamants à Dimbi et la ville de Kembé dans le centre-sud,  attaques suivies de pillages, de destruction d’édifices publics et d’assassinats  », a affirmé, mercredi 23 janvier dans un communiqué, le porte-parole du  ministère de la Défense Jean Ladawa. Selon le texte, des troupes de la Séléka  ont également fait une incursion dans le parc d’Awakaba, au nord.

Le calme est en revanche revenu à Bangassou (sud-est), après que des  informations faisant état d’une avancée rebelle ont provoqué la panique de la  population. « Certaines sources affirment même que quelques éléments rebelles  s’étaient déjà infiltrés dans la ville sur des motos et préparaient la prise de  la ville », a témoigné un religieux joint mercredi par le Réseau des  journalistes pour les droits de l’homme en RCA.

Consultations

Des attaques encore non confirmées, qui interviennent alors que Nicolas  Tiangaye mène depuis le début de la semaine de difficiles consultations pour la  formation du gouvernement d’union nationale. « La nouvelle conquête provoquée  par la Séléka a constitué l’un des points épineux débattus au cours de son  entretien avec le Premier ministre, a fait remarquer le porte-parole de la  majorité présidentielle, Cyriaque Gonda. Ces violations des droits de l’homme ne  vont pas dans le sens de l’accord de paix signé le 11 janvier dernier à  Libreville. Un accord qui a prévu de garder la sérénité, activer le retrait, ou  le cantonnement des rebelles, donc de s’abstenir de toutes exactions. Une  manière de pouvoir former un gouvernement d’Union nationale pour un retour  définitif de la paix dans le pays ».

Ces accusations n’ont pour le moment pas été démenties par la Séléka. Elles  sont surprenantes tant son leader Michel Am Nondroko Djotidia semble jouer la  carte du dialogue depuis les accords de Brazzaville. Si ces nouvelles attaques  étaient confirmées, elles pourraient s’expliquer par des divisions au sein de la  Séléka, alors que Djotodia effectue depuis mardi 22 janvier une tournée dans les  zones tenues par ses hommes afin de leur expliquer le contenu de l’accord de  Brazzaville.

Crise latente

Deux groupes rebelles membres de la coalition rebelles mais n’ayant pas  participé aux négociations, le Front pour la démocratie du peuple centrafricain  (FDPC), que dirige le général Abdoulaye Miskine, et l’A2R (Alliance pour la  renaissance et la refondation), s’en sont déjà désolidarisés et continuent de  demander le départ de François Bozizé. « La crise a été étouffée, mais aucune  solution n’a été trouvée », expliquait le commandant Armel Sayo, membre du FDPC,  au lendemain de l’accord.

Et selon un membre de la rébellion, les troupes sur le terrain auraient  également du mal à accepter la décision des leaders de la Séléka. « Djotodia va  avoir du mal à les convaincre du bien-fondé de cet accord », prévient-il sous  couvert d’anonymat.

 

Mises à jour Dimanche 20 Janvier 2013:

Les rebelles ne sont pas satisfait des accords de Libreville:En Centrafrique, les fronts sont désormais gelés. Tout le monde attend la formation du futur gouvernement qui devra conduire la transition. Notre envoyé spécial s’est rendu dans la zone contrôlée par les rebelles de la Seleka, pour sonder l’opinion des combattants. Reportage.

Il se voyait entrer dans Bangui dans la peau d’un libérateur. Finalement, le colonel Hamadine Guidam se morfond dans son treillis élimé à la gendarmerie de Sibut avec une dizaine d’hommes. Ce vétéran de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), l’une des composantes de la Seleka, a aujourd’hui bien du mal à cacher sa déception.

« Cet accord-là, nos chefs l’ont signé mais nous ne sommes pas satisfaits parce qu’on a déjà signé des accords avec Bozizé il y a fort longtemps. Six années se sont écoulées depuis, et aujourd’hui encore, nous vivons comme des singes : pas de route, pas d’eau potable, pas d’école. Bozizé n’a rien fait ! On va encore signer des accords mais combien de temps va-t-il encore s’écouler avant qu’ils ne portent leurs fruits ? »

A 200 kilomètres de là, à l’entrée de la ville de Bambari, Oumar Oscar alias Jack Bauer, en référence à la série américaine 24 heures, tient le barrage avec quelques combattants. La guerre est pour lui devenue un petit business. Chaque motard qui passe doit verser 1 000 francs. L’accord de Libreville est selon lui une bonne chose, mais…

« On dit que la patience tue les lézards. Nous avons patienté de 2006 à 2012 mais on ne va pas patienter de 2013 à 2014. Nous voulons le dialogue et s’il ne se réalise pas nous sommes prêts. Nous avons toutes les forces pour rentrer dans Bangui », affirme Oumar Oscar.

Jack Bauer jure être prêt pour une nouvelle saison. Toute la question est aujourd’hui de savoir si elle sera basée sur les dialogues ou l’action.

A Bambari, les combats ont été les plus âpres. Selon des sources hospitalières, le 28 décembre dernier, 23 personnes (dont trois civils) ont été tuées lors de la contre-offensive avortée des Forces armées centrafricaines (Faca). La ville est désormais sous contrôle de la Seleka. La situation sanitaire de la population n’y est pas bonne.

 

Mises à jour Jeudi 17 Janvier:

Ce jeudi 17 janvier, l’opposant Nicolas Tiangaye a été nommé Premier ministre centrafricain du gouvernement d’union nationale issu de l’accord de paix de Libreville. L’homme est un célèbre avocat, juriste réputé, fervent défenseur des droits de l’homme. Son parcours est respecté de tous. C’est même « quelqu’un de bien », affirme Eric Massi, coordonnateur de la Seleka.

Le décret vient d’être signé ce jeudi 17 janvier à la mi-journée par le président Bozizé : Nicolas Tiangaye, c’est officiel, désormais, est le nouveau Premier ministre de transition. Les représentants du pouvoir, de l’opposition, de la rébellion, des corps diplomatiques ont assisté à la cérémonie -très théâtrale- au palais de la Renaissance à Bangui.

François Bozizé a lancé tout d’abord dès le début de la réunion au chef de la Seleka, le chef de la rébellion Michel Djotodia : « Venez, je veux vous entendre de vive voix pour me dire quel est le choix pour le poste de Premier ministre ». Le chef rebelle s’est alors levé, a pris le micro pour prononcer le nom de Nicolas Tiangaye avant de demander la libération de tous les prisonniers politiques.

Réponse rapide de François Bozizé : « Je libère tout le monde à la minute, mais vous aussi, faites ce que vous avez à faire ». Puis, pour montrer qu’il entend bien rester au centre du jeu, le chef de l’Etat centrafricain a proposé son schéma pour le futur gouvernement : trente ministres, selon lui, douze pour la majorité dont les principaux ministères de la souveraineté, cinq pour l’opposition, cinq pour la Seleka dont le portefeuille de la Défense, quatre pour les mouvements politico-militaires non combattants et enfin quatre pour la société civile.

Puis plusieurs interventions se sont succédées ; la plupart pour critiquer l’accord de Libreville et dire qu’il n’était pas assez inclusif. Mais au final, une intervention est sortie du lot, celle du général Mohamed-Moussa Dhaffane, l’un des chefs de la Seleka. Il s’est levé sans y être invité et a lancé au président : « Nous sommes le mal. La Seleka est le mal mais le mal le plus profond de son pays c’est l’exclusion. Changez et nous changerons aussi ».


LIBREVILLE, 14 janvier (Xinhua) — Le secrétaire général de la CEEAC, Nassour  Nguelengdouksia Ouaïdou, a sollicité lundi à Libreville une aide financière  d’environ cinq millions d’euros pour financer la force d’interposition de la  communauté dépêchée en Centrafrique, un pays membre de la communauté menacé  d’explosion par la rébellion de la Séléka.

« Donnez-moi les moyens pour que je garde mes troupes là-bas à  Bangui », a plaidé M. Nguelengdouksia Ouaïdou, s’adressant à Corentin Ki  Doulaye, chef d’une délégation de la Commission de l’Union africaine (UA) venu  s’informer sur la situation politico- militaire en Centrafrique, quelques jours  après la signature à Libreville d’un accord de sortie de crise entre les  belligérants centrafricains.

Les pays membres de la CEEAC ont déployé en urgence à Bangui quelques 500  militaires pour renforcer la force régionale déjà présente en Centrafrique  depuis 2008.

Selon le patron de la CEEAC, chaque soldat de la Mission de consolidation de  la paix en République Centrafricaine (MICOPAX) coûte, par jour à la CEEAC, la  somme de 9.600 FCFA (plus de 14 euros). A ce jour, l’institution régionale a  déjà dépensé 500 millions de FCFA (plus de 760.000 euros).

« Même si le climat est apaisé à Bangui, la prudence recommande que les  troupes mettent plusieurs mois dans la capitale centrafricaine », a  expliqué le secrétaire général de la CEEAC.

Les rebelles de la Séléka, l’opposition politique non armée, la société  civile et le gouvernement de Bangui ont conclu à Libreville le 11 janvier  dernier, un accord de cessez-le-feu prévoyant également la formation d’un  gouvernement de transition devant compter toutes les parties signataires de  l’accord.

L’accord de Libreville a sauvé le régime du président centrafricain, François  Bozizé très contesté par les rebelles de la Séléka.

 

Mises à jour Dimanche 13 Janvier 2013:

Elle a surgi de nulle part le 10 décembre 2012. Un amalgame de plusieurs rébellions en guerre larvée contre le régime à Bangui. Mille, deux mille hommes peut-être. En Centrafrique, pays dévasté par la pauvreté et l’incurie de l’Etat, la coalition de la Séléka (« alliance » en sango, la langue nationale) prend une série de villes avec une facilité déconcertante.

En moins de trois semaines, la coalition venue du nord-est traverse de part en part un pays plus grand que la France. Devant elle, les Forces armées centrafricaines (Faca) s’évanouissent. Parfois même sans tirer un coup de feu. Et les rebelles finissent par déboucher à Sibut, à seulement 160 km de « Bangui la coquette », devenue Bangui la panique.

La Séléka, qui réclamait hier l’application d’accords de démobilisation, notamment des indemnisations, revoit alors ses ambitions à la hausse. Elle n’exclut plus de prendre la capitale. Mais aux portes de la ville, elle se ravise. Les rebelles, qui souhaitent pourtant la tête du président François Bozizé, s’immobilisent et acceptent mercredi 2 janvier de prendre part à des négociations. Pourquoi ce revirement ?

Des Centrafricains fuient Damara, à 75 km de la capitale, Bangui, le 2 janvier 2013.Des Centrafricains fuient Damara, à 75 km de la capitale, Bangui, le 2 janvier 2013.(SIA KAMBOU / AFP)

 

Parce que le rapport de force a changé

Devant l’avancée des rebelles en décembre, François Bozizé saisit vite que la situation est en train de mal tourner pour lui. Il appelle d’abord à l’aide son voisin tchadien. Le président Idriss Déby Itno l’a aidé à accéder au pouvoir en 2003. Il l’a aidé encore à reprendre une ville stratégique du nord-est du pays en 2010. Cette fois, il lui envoie un contingent qui prend position entre les rebelles et Bangui. Mais, bizarrement, ces troupes redoutables sont passives. Les amis tchadiens et congolais sont-ils en train de lâcher « Boz » ?

Il perd un peu de son sang-froid et attise le sentiment antifrançais. Le 26 décembre, des proches de son parti s’en prennent à l’ambassade de France. L’ancienne puissance coloniale refuse cependant d’intervenir. Mais elle renforce son dispositif militaire qui passe de 250 à 600 hommes. Officiellement, pour défendre les ressortissants étrangers. Officieusement, pour inviter les rebelles à y réfléchir à deux fois avant de fondre sur la capitale.

Au même moment, les pays d’Afrique centrale qui mènent une médiation s’interposent. La Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac) se déploie à Damara, dernier verrou avant Bangui. Elle doit atteindre 760 hommes d’ici vendredi. Son chef est formel : désormais, « Bangui est sécurisée ».

François Bozizé se montre encore plus prudent. Selon un porte-parole de la Séléka cité par le blog spécialisé Afrikarabia, trois mystérieux avions « gros porteurs en provenance d’Afrique du Sud » se seraient posés à Bangui. A leur bord, « un groupe de mercenaires sud-africains ainsi que du matériel », affirme-t-il.

 Parce que le régime a fait des concessions

Cerné, François Bozizé est contraint de lâcher du lest. Il assure d’abord qu’il ne modifiera pas la Constitution pour briguer un troisième mandat. Il promet aussi un gouvernement d’union nationale.

Mieux, il « est prêt à se rendre à Libreville [Gabon] ce jour-même » si ses pairs le lui demandent, et accepte un dialogue avec la rébellion « qui doit conduire à un gouvernement d’union nationale », annonce dimanche 30 décembre le président du Bénin et de l’Union africaine, Thomas Boni Yayi.

Trois jours plus tard, les rebelles annoncent qu’ils iront aux négociations à Libreville. Presque au même moment, François Bozizé relève de leurs fonctions son chef d’état-major et le ministre de la Défense. Ce dernier est son propre fils, Jean-Francis. Beaucoup le voyaient prendre sa succession et il devait obtenir prochainement le grade de général.

Parce que les rebelles sont divisés

Si la Séléka s’est rendue maîtresse du pays avec fulgurance, de nombreuses questions restent en suspens sur ce mouvement inconnu quatre mois plus tôt. On ignore précisément qui la dirige, d’où viennent ses armes, si elle dispose de soutiens à l’étranger et quelles sont ses composantes (Bangui les accuse de venir de pays de la région).

Déjà, des fractures apparaissent au sein de la coalition où fleurissent « porte-parole » et « commandants » autoproclamés. Jeudi, Armel Sayo, présenté par TV5 Monde comme le commandant militaire du Séléka, déclare « qu’il est hors de question jusqu’à preuve du contraire que la Séléka puisse participer à des discussions ». Pour lui, ce serait « comme si nous avions abandonné le peuple. (…) Nous ne pouvons plus reculer. » Il ajoute ne pas avoir été consulté pour d’éventuelles négociations : « Si c’était le cas, nous n’accepterions jamais. Une discussion avec le gouvernement, ce serait comme un ralliement. »

Mercredi, une « source proche du dossier », s’inquiétait auprès de l’AFP : les rebelles « se retrouvent aujourd’hui avec des hommes qui ont faim, qui ont soif. Le risque, c’est qu’ils se transforment en coupeurs de route. » Un autre fléau de la Centrafrique.

 

Mises à jour Samedi 12 Janvier à 14h10:

Le premier ministre Centrafricain vient d’être démis de ses fonction par l’accord de Libreville !

Un accord de sortie de crise prévoyant un cessez-le-feu, le maintien du président François Bozizé au pouvoir et la formation d’un gouvernement de transition d’union nationale a été signé vendredi à Libreville par les belligérants centrafricains, a constaté l’AFP.

Des législatives seront organisées au terme d’une période de transition de 12 mois, « un nouveau Premier ministre issu de l’opposition démocratique sera nommé », selon cet accord lu devant la presse, et qui prévoit également le « retrait de toutes les forces militaires étrangères » de Centrafrique, à l’exception des Forces africaines d’interposition (FOMAC).

Au cours d’un échange avec la presse après l’annonce de l’accord, le chef de l’Etat tchadien, Idriss Deby président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC), organisatrice des pourparlers, a déclaré qu’il avait demandé à la coalition rebelle du Séléka de rentrer « dès aujourd’hui pour mettre en place dès demain un gouvernement de transition » avec François Bozizé.

L’accord prévoit que Bozizé restera en place jusqu’à la fin de son mandat en 2016 mais qu’il ne « pourra révoquer » le nouveau Premier ministre pendant la période de transition.

La coalition du Séléka a pris les armes le 10 décembre dernier car elle reprochait au pouvoir le non-respect de divers accords de paix signés entre le gouvernement et les rébellions, notamment l’accord de paix global de Libreville de 2008.


Mises à jour Vendredi 10 à 15h43:

À Libreville, au  troisième jour des négociations entre le pouvoir centrafricain et les  rebelles de la coalition Séléka, qui maîtrisent près des deux-tiers du pays, un  accord a été trouvé, ce vendredi 11 janvier en milieu de journée. L’accord  politique de Libreville sur la résolution de la crise a été signé vers 14  heures.

L’accord valide la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et  décide de la dissolution de l’Assemblée nationale. En sortant de la salle de  réunion, le chef de l’État, François Bozizé, a proposé aux rebelles de la Séléka  de rentrer avec lui à Bangui pour former, dès demain, le nouveau  gouvernement.

La délégation de la rébellion avait entamé une réunion à huis clos avec les  chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC),  arrivés jeudi dans la capitale gabonaise. Les présidents gabonais Ali Bongo  Ondimba, congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur dans ce conflit, et tchadien  Idriss Deby Itno participaient vendredi aux discussions.

Les rebelles ont donné leur accord de principe à un cessez-le feu d’une  semaine. La rébellion abandonne, pour le moment, son exigence d’un départ  immédiat de François Bozizé du pouvoir.

« Nous allons donner notre accord de principe pour un cessez-le feu  d’une semaine et observer (la) bonne foi (du président Bozizé) », a déclaré  le porte-parole de la coalition, Florian Ndjadder. « S’il nous la prouve,  nous allons revenir à Libreville pour signer définitivement le cessez- le-feu. »

Cette concession est cependant soumise à plusieurs exigences fortes que doit  accepter le chef de l’État. « Les forces mercenaires venues d’Afrique du  Sud doivent quitter le territoire centrafricain, les prisonniers politiques  doivent être libérés sans conditions pendant la même période », a affirmé  Ndjadder.

Les médiateurs tentent d’arracher ce cessez-le-feu aux protagonistes afin de  permettre aux populations civiles, déplacées par les combats, de regagner leurs  villes et villages. Reste à savoir si, en un délai de sept jours de  cessez-le-feu, les nombreuses conditions militaires et politiques posées par les  rebelles seront satisfaites à temps par le régime fragilisé certes, mais pour le  moment protégé par ses alliés.

Certains observateurs présents lors des négociations indiquent que la  question d’accorder le ministère de la Défense à la rébellion a été évoquée.

 

Mises à jour Jeudi 11 à 21h00:

La rébellion centrafricaine du Séléka va donner son « accord de principe pour un cessez-le feu d’une semaine », a annoncé ce soir un de ses porte-parole à Libreville où se tiennent des pourparlers de paix avec le régime de Bangui. Il dit vouloir « observer sa bonne foi (du président François Bozizé). S’il nous la prouve, nous allons revenir à Libreville pour signer définitivement le cessez- le-feu ».

Mais le Séléka entend conditionner le cessez-le-feu provisoire: « Les forces mercenaires venues d’Afrique du Sud doivent quitter le territoire centrafricain, les prisonniers politiques doivent être libérés sans conditions pendant la même période », a affirmé le porte-parole.

La rébellion demande également la nomination d’un nouveau Premier ministre issu de l’opposition. « Nous avons la possibilité de marcher sur Bangui mais par respect des chefs d’Etat de la CEEAC (Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale) nous allons démontrer que nous voulons la paix », a-t-il ajouté. Un sérieux échec menaçait jusque-là les pourparlers en Centrafrique, en l’absence de concessions du pouvoir et des rebelles qui, ayant enlevé la majeure partie du pays depuis le 10 décembre, exigeaient le départ de Bozizé et sa traduction devant la Cour pénale internationale.

 

Mise à jour du lundi 10 Janvier 2013:

Mémorandum

La rébellion, qui demande toujours, par ailleurs, le départ du président centrafricain, accuse en effet ce dernier de « crimes de guerre et crimes contre l’humanité », parlant notamment de « détentions et séquestrations arbitraires », ou encore de « disparitions, assassinats et exécutions sommaires ».

Des crimes commis en 2002, selon le mémorandum, soit peu avant la prise de pouvoir, par les armes, de François Bozizé.

Cessez-le-feu

Les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC se sont entretenus avec les membres de la délégation de la Seleka. On a vu la délégation gouvernementale repartir vers 19h30 (heure française) de la Cité de la démocratie, où se tiennent les discussions, sans faire de déclaration pour ne pas interférer.

Les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC pourraient d’ores et déjà avoir commencé à discuter d’un cessez-le-feu avec les différentes délégations qu’ils ont reçues et qu’ils continueront de recevoir jusqu’à la fin.

« Approche régionale »

Rappelons à ce titre que ce mardi 8 janvier, le Conseil des ministres des Affaires étrangères de la CEEAC s’était réuni à Libreville en préparation des négociations. Il  avait  notament regretté dans un communiqué « que toutes les parties continuent à faire des déclarations susceptibles de raviver les tensions », et appelé « immédiatement à un accord de cessez-le-feu ».

Les ministres ont également demandé le retrait immédiat des rebelles des villes occupées. Ils encouragent enfin le président Bozizé – qui a récemment qualifié la Seleka de « mercenaires terroristes » – à privilégier « une approche régionale de sortie de crise », allusion à peine voilée à la venue récente à Bangui de soldats sud-africains pour protéger son régime.

« Je crois vraiment que ce qui se passe en Centrafrique revêt la dimension d’une guerre civile. Je constate que dans ce conflit, le gouvernement sud-africain n’a pas déployé les forces de défense nationale sud-africaines pour qu’elles assurent une mission de maintien de la paix, mais au contraire pour soutenir une partie du conflit ».

James Selfe,
Parlementaire de l’opposition sud-africaine, membre de l’Alliance démocratique

 

Mises à jour 21h47:

Le chef du contingent militaire tchadien en Centrafrique positionné sur « la ligne rouge » de Damara (75 km de Bangui) a rencontré les rebelles à une dizaine de km plus au nord pour leur demander de reculer. « Nous sommes allés les voir hier. Ca s’est bien passé. Je leur ai rappelé la règle, qu’il ne fallait pas qu’ils franchissent la ligne rouge et qu’il fallait qu’ils reculent », a affirmé par téléphone depuis Damara le général Abdoulaye Issaka Sawa.

« Je leur ai dit qu’on était arbitre, qu’on était ni pour eux, ni pour les FACA (Forces armées centrafricaines). Je leur ai dit qu’ils pouvaient rester à 10 ou 15 km de Sibut », a-t-il précisé. Sibut, tenue par les rebelles du Séléka, est située après Damara, à environ 160 km au nord de Bangui. Damara, verrou stratégique sur la route de Bangui, a été déclarée par la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) comme « la ligne rouge » à ne pas franchir par les FACA et les rebelles du Séléka, qui a lancé une offensive le 10 décembre dernier et contrôle de nombreuses villes du pays.

Le ministre centrafricain de l’Administration territoriale, Josué Binoua s’était récemment insurgé contre la présence des rebelles à 12 km au nord de Damara. Environ 400 soldats tchadiens ainsi que 360 gabonais, camerounais et congolais, membres de la Force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC), ont été déployés à Bangui et Damara pour bloquer l’avancée des rebelles vers Bangui. Des délégations des rebelles, du pouvoir et de l’opposition ont engagé mercredi à Libreville des pourparlers pour une sortie de crise.

Mise à jour Mercredi 9 Janvier 2013:

François Bozizé ne lâchera pas !
Le président, que l’on disait abattu depuis le déclenchement de l’attaque rebelle sur la capitale le 10 décembre, est apparu ragaillardi. Alors que des négociations s’ouvrent mercredi à Libreville entre le pouvoir et les rebelles de la Séléka, il semble de moins en moins enclin à des concessions.

Quand les chefs de la rébellion, dont les troupes campent à 70 kilomètres de Bangui, demandent sa démission, le président oppose un net refus. «Cette question est le langage de tout hors-la-loi. Quelqu’un qui respecte la Constitution ne pourrait pas poser une question pareille. J’ai été élu à double reprise à plus de 70 %. Je suis là et c’est tout.» Le seul point sur lequel il semble prêt à céder est la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. «Je crois que déjà c’est une concession d’une grande importance. Je ne vois pas ce que l’on pourrait me demander de plus.» La dissolution de l’Assemblée nationale dominée par le parti au pouvoir, que plusieurs chancelleries réclament discrètement comme signe d’apaisement, est, elle aussi, écarté. «Pourquoi dissoudre l’Assemblée et déchiqueter la Constitution?»

 

L’argent et l’islam

Le président n’envisage cependant pas de boycotter le sommet de Libreville. «Nous allons écouter. Je n’ai pas peur. J’ai l’habitude. Nous allons à Libreville pour défendre la démocratie. Il faut que les rebelles respectent les décisions du sommet de N’Djamena (Le 26 décembre dernier) qui leur demandaient de repartir à leur position de départ.» Cette fermeté affichée n’est pas surprenante.

 

À mesure que s’éloigne le risque de voir les rebelles déferler sur le palais, François Bozizé et les siens ont durci le ton. «C’est que des étrangers terroristes agressent le pouvoir centrafricain. Ce sont des mercenaires qui pillent et violent. Ils ont même pillé la station Total de Bambari.» Le président reprend les accusations portées contre la Séléka, un ensemble hétéroclite de vieux mouvements rebelles auquel son entourage prête des visées islamistes.

 

«Selon les bribes d’informations que nous avons, c’est quelque chose comme ça. Je ne voudrais pas avancer des choses à la légère mais il y a un risque de querelles religieuses dans ce qui se dessine derrière la Séléka. Il a des Djandjawids (mouvement arabe du Darfour au Soudan, NDLR), des gens qui ne parlent ni sango ni français parmi eux. Des gens qui viendraient même au-delà des frontières des pays limitrophes.» Sur cette théorie d’un complot contre son pays, François Bozizé n’en dira pas plus. Pas plus qu’il ne reprendra les attaques contre les pays du Golfe, soupçonnés par ses proches de financer l’ennemi. «C’est un mélange de tout. Il y a aussi des hommes d’affaires qui ont financé cette rébellion.»

 

L’argent et l’islam

L’argent et l’islam seraient, à l’entendre, à l’origine de tout. «Il y a l’odeur du pétrole et tout ce qui est rattaché à la religion. Si on nous laissait tranquille, d’ici moins d’une année notre pétrole devrait jaillir comme au Tchad ou au Gabon.» Que la présence de brut en quantité soit loin d’être prouvée en Centrafrique ne semble pas déranger François Bozizé…

Il n’entend en fait rien lâcher, car il se sent en position de force. Le déploiement de 760 soldats des pays de la région a permis de stopper l’offensive de la Séléka alors que l’armée centrafricaine était en pleine déroute. L’arrivée de 400 soldats sud-africains a, pour lui, inversé le rapport de force. Pretoria n’a pas vraiment expliqué les raisons de ce débarquement musclé. Mais Bozizé veut y voir un soutien clair.

«L’Union africaine a, dans certaines de ses dispositions, des mesures pour combattre la prise de pouvoir par la violence. C’est dans ce sens que l’Afrique entière s’est mobilisée, et l’Afrique du Sud, pour faire barrage à toutes velléités de renverser un pouvoir démocratiquement élu.» Le président se défend par ailleurs d’avoir brocardé ses anciens alliés, à commencer par la France. «Je n’ai pas mis en cause la France. Quand nous parlons de la France en Centrafrique, c’est notre partenaire de toujours qui a été à nos côtés dans les moments difficiles.»

Paradoxalement, le président Bozizé ne semble guère optimiste pour l’avenir, comme s’il était déjà décidé à faire de la réunion de Libreville un épisode de plus dans la succession de guerres et de pourparlers qui émaillent l’histoire du pays. «Dans un pays pauvre comme la République centrafricaine, dire que c’est la dernière fois… À moins qu’il n’y ait une contribution massive de la communauté internationale pour résoudre les problèmes qui se posent, il sera dur de freiner cette évolution. C’est la pauvreté, le fond du problème.»

 

Mises à jour Mardi 8 Janvier 2013:

Le président centrafricain François Bozizé a déclaré mardi à Bangui qu’il ne voulait « pas négocier » son départ réclamé par la rébellion qui tient la majeure partie du pays, au cours d’une conférence de presse avant les pourparlers de Libreville.

« Je n’ai pas à négocier (mon départ), est-ce que la rébellion représente le peuple centrafricain ? Je n’ai pas à négocier une fonction de chef d’Etat », a-t-il déclaré en réponse à une question lui demandant s’il était prêt à satisfaire les exigences de la rébellion. « Ce sont des mercenaires terroristes. (…), des hors la loi », a-t-il affirmé. 

Le calendrier reste incertain mais les négociations sur l’avenir de la Centrafrique devraient bel et bien s’ouvrir dans les jours qui viennent à Libreville, dans la capitale du Gabon, sous la direction du président congolais Denis Sassou Nguesso.

La rencontre devait initialement débuter ce mardi, mais Denis Sassou Nguesso,

médiateur dans la crise centrafricaine, a finalement déclaré à la presse qu’elle s’ouvrirait au plus tard le 11 janvier. La délégation des rebelles de la Séléka est d’ores et déjà arrivée sur place, mais l’avion transportant celles du gouvernement, de l’opposition démocratique et de la société civile a été retardé à cause de problème techniques. Il n’a décollé que ce matin et a  atterri à Libreville en début d’après-midi.

« Le programme des discussions reste assez flou, rapporte Sarah Sakho, envoyée spéciale à Libreville. On sait que le cycle des négociations devrait commencer par une réunion des ministres des Affaires étrangères de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac). Ils pourraient se retrouver dès cet après-midi pour […] faire une évaluation de la situation [en République centrafricaine, NDLR] ». Deux autres discussions devraient réunir, d’une part, les différentes délégations centrafricaines et, d’autre part, les chefs d’État de la Ceeac.

Des centaines de tonnes d’aide alimentaire ont été pillées en Centrafrique « et la situation est totalement imprévisible », a indiqué aujourd’hui le Programme Alimentaire Mondial (PAM) des Nations Unies, basé à Genève. « Nos entrepôts ont été pillés », a déclaré à l’AFP la porte-parole du PAM Elisabeth Byrs.

Quelque 210 tonnes de produits alimentaires ont été volées dans un entrepôt dans la ville de Kanga-Bandoro, au nord, tenue par les rebelles, un bureau et une maison du PAM ayant également été attaquées.  Au centre du pays, à Bambari, 209 tonnes ont été pillées, ainsi que 7 tonnes à Bria, dans l’est du pays. « A ce stade il est impossible de dire si d’autres installations du PAM ont été pillées. La situation est totalement imprévisible », a souligné la porte parole.

Pour le moment l’entrepôt de Bangui est intact, il abrite un millier de tonnes de nourriture, de quoi alimenter 300.000 personnes pendant une semaine. Le PAM est prêt à reprendre ses activités dès que la situation le permettra, une mission de l’ONU étant en train d’évaluer la situation en matière de sécurité, a-t-elle ajouté.

Les délégations centrafricaines du pouvoir et de l’opposition sont arrivées  à Libreville pour participer, sous l’égide des pays d’Afrique centrale, à de cruciales négociations de paix avec la rébellion qui a pris le contrôle d’une partie du pays.

L’avion transportant les délégations, avec des représentants de la société civile, a atterri sur la base militaire gabonaise de Libreville. Les rebelles, transportés par un avion affrété par les Nations unies, étaient arrivés lundi soir à Libreville.

 

Mises à jour 13h19:

Le président centrafricain François Bozizé est parti à Brazzaville pour y rencontrer le président Denis Sassou Nguesso qui doit assurer une médiation entre le gouvernement centrafricain et les rebelles.

François Bozizé « devrait revenir dans l’après midi » après avoir rencontré son homologue congolais, selon une source gouvernementale. Denis Sassou Nguesso doit assurer une médiation à Libreville entre le gouvernement centrafricain et la coalition rebelle du Séléka qui a pris les armes le 10 décembre.

Mises à jour Lundi 7 Janvier 2013 9h13:

Le pape Benoît XVI a lancé un appel à des pourparlers urgents en Centrafrique permettant un retour à la stabilité, afin d' »épargner à la population de revivre les affres de la guerre civile ». S’adressant au corps diplomatique lors son traditionnel discours de début d’année, le pape a lancé d’autres appels pour une pacification dans différents conflits en Afrique subsaharienne, citant la Corne de l’Afrique, la République démocratique du Congo, le Nigeria et le Mali.

 

Mises à jour Lundi 7 Janvier 2013:

L’Unicef dénonce des recrutements croissants d’enfants aussi bien par les groupes rebelles que par des milices gouvernementales. Souleymane Diabaté est le représentant de l’Unicef en Centrafrique. En raison de l’insécurité, il travaille désormais depuis Yaoundé au Cameroun. Propos recueillis par Charlotte Idrac.

RFI : Qu’est-ce qui permet d’affirmer, aujourd’hui, que le recrutement d’enfants soldats a augmenté en Centrafrique ?

Souleymane Diabaté : On a reçu des informations, des rapports crédibles et dignes de foi, affirmant que les groupes rebelles et les milices pro-gouvernementales sont en train de recruter des enfants, et de les entraîner dans le conflit armé qui déchire aujourd’hui la République centrafricaine.

Nous estimons que plus de 2 500 enfants sont associés avec les milices pro-gouvernementales et les groupes rebelles. Aujourd’hui, il nous est très, très difficile d’avancer des chiffres sur les nouveaux recrutements. Mais nous savons, par rapport aux informations que nous recevons du terrain, que ce chiffre a augmenté. Et c’est pour cette raison d’ailleurs, que nous en appelons au gouvernement et à ce groupe rebelle, afin d’arrêter le recrutement d’enfants, filles ou garçons, pour servir dans les groupes armés ou dans les milices.

Vous pointez du doigt à la fois la rébellion et les milices gouvernementales. Qui compose ces milices pro-gouvernementales et où sont-elles ?

À Bangui, nous avons eu des informations dignes de foi, comme quoi des jeunes gens étaient utilisés dans les milices pro-gouvernementales, au niveau des barricades qui ont été érigées, qui sont tenues par des milices, avec des jeunes gens dotés d’armes blanches, d’arcs, de flèches.

Ailleurs dans le pays, depuis le 10 décembre quand le conflit a éclaté, des zones ont été successivement occupées par la rébellion. Et dans ces zones, il y a utilisation d’enfants dans les groupes armés. C’est inadmissible !

Est-ce que les Faca, les Forces armées centrafricaines, seraient aussi concernées par ces nouveaux recrutements d’enfants soldats ?

Je ne peux pas vous dire que les Faca sont impliquées, mais nous avons des indications assez claires, que des enfants, des jeunes, sont utilisés dans le conflit, que ce soit au niveau de la rébellion ou au niveau de Bangui.

Cette situation remet en cause, bien évidemment, les progrès qui avaient été faits, ces dernières années, pour lutter contre ce phénomène, car il y avait eu des progrès en Centrafrique…

Il y avait eu, effectivement, des progrès en République centrafricaine. Etant donné que depuis 2007 nous avons travaillé avec le gouvernement et avec les factions rebelles, pour permettre l’identification et la séparation des enfants associés avec les groupes armés.

On estime que plus de 1 000 enfants ont été séparés des groupes armés et des milices pro-gouvernementales. Donc, il est clair que ce conflit vient encore perturber ce travail qui a été fait. C’est un long processus, qui prend du temps. Et malheureusement, ce conflit vient endiguer les efforts qui ont été faits dans ce sens.

Qui sont ces enfants qui sont nouvellement recrutés par les groupes armés ? Ce sont des enfants qui sont arrachés à leurs familles ?

On estime à plus de 3 000 les enfants de la rue, à Bangui. Donc, il est clair que ces enfants sont une cible. Mais il y a également des enfants qui sont séparés ou qui sont enlevés de force, ou qui ont perdu leurs parents et qui deviennent une proie facile. Et du fait de la pauvreté, aussi, des enfants sont facilement recrutés pour servir des messagers, des espions, s’occuper de la cuisine… Donc, c’est tout cela.

Depuis un moment, les humanitaires que nous sommes n’avons pas accès aux zones affectées. Et j’en appelle au gouvernement, et j’en appelle également aux mouvements rebelles, pour que les humanitaires puissent aller sur le terrain pour apporter la réponse humanitaire.

D’ailleurs, l’Unicef, une partie en tout cas de vos équipes, a dû quitter la République centrafricaine…

Oui, dans ce genre de situation, nous sommes amenés à nous retirer. Mais ça ne veut pas dire que nous n’avons pas une présence sur le terrain. Je suis, présentement, à Yaoundé, où je travaille avec une équipe réduite, mais nous avons également des collègues qui sont à Bangui, avec lesquels nous travaillons. Nous ne sommes pas partis du pays. Notre bureau est encore ouvert, nous travaillons jour et nuit avec les collègues, et nous préparons la réponse humanitaire.

Il faut rapidement que nous puissions retourner sur le terrain, pour que nous puissions séparer les enfants. Il y a deux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, qui condamnent l’utilisation des enfants dans les conflits armés. Il faut absolument que ces résolutions soient respectées par les mouvements rebelles et par le gouvernement. Il faudrait que ces enfants puissent retourner à l’école, aient accès aux soins de santé et  retrouvent leurs familles.

Mises à jour Dimanche 6 Janvier 15h00:

Le vol qui devait aller chercher aujourd’hui en Centrafrique une délégation de la rébellion devant participer à des négociations au Gabon, a été reporté à demain, a appris l’AFP de sources concordantes.

« Nous partirons demain matin (lundi). Il y a eu un problème (sur le vol). Nous sommes prêts. Nous demandons à partir aux négociations », a affirmé à l’AFP l’un des chef rebelles, le colonel Djouma Narkoyo, par téléphone satellitaire. Une source diplomatique avait auparavant indiqué que le vol était « retardé » en raison de « problèmes d’autorisation ».

Mises à jour 19h48:

De notre correspondant:

« Les rebelles ont pris deux villes près de Bambari (déjà théâtre d’affrontements et contrôlée par les rebelles). Ça montre leurs velléités de faire la guerre même quand il y a des négociations », a déclaré à l’AFP Josué Binoua. Toutefois, l’intérêt stratégique de ces villes apparaît davantage symbolique que stratégique, étant donné la distance (une centaine de kilomètres) entre ces localités et la capitale Bangui.

Damarra déserte

De fait, la route vers la capitale est tenue sous haute tension. La ville de Damarra, située à 75 km de Bangui, est le dernier rempart pour les rebelles de la coalition du Séléka. Depuis le regain de violences entre le pouvoir et la rébellion en décembre, l’endroit s’est transformé en ville fantôme.

À l’extérieur de la ville, des soldats sont postés afin de stopper la progression des rebelles. Une protection qui ne suffit cependant pas à rassurer la population.

« Tout le monde ici est dans la brousse. Nos femmes, nos enfants sont comme cela, sans hôpital, sans marché. Nous souffrons atrocement, » témoigne un habitant de Damarra, interrogé par Sarah Sakho, correspondante de RFI en Centrafrique.


Mises à jour 13h38:

L’alliance centrafricaine rebelle Séléka, qui a commencé une offensive mi-décembre et demande le départ du président François Bozizé, a pris deux nouvelles villes, Alindao et Kouango dans le centre, dans la nuit d’hier à aujourd’hui, alors que des négociations devraient avoir lieu à Libreville mardi, selon le ministre de l’Administration territoriale.

« Les rebelles ont pris deux villes près de Bambari (déjà théâtre d’affrontements et contrôlée par les rebelles): Alindao et Kouango. Ca montre leurs velléités à faire la guerre même quand il y a des négociations », a déclaré Josué Binoua.

Mises à jour 11h35:

« L’islamisation guette la Centrafrique » « En Centrafrique on ne vit pas, on survit ! »

Cette insécurité galopante ne rassure guère les Centrafricains, malgré les mesures prises par le président Bozizé, qui a repris la main sur l’armée, après avoir limogé son fils au ministère de la Défense et le chef d’Etat major. Nombre d’entre eux estiment que la France doit intervenir pour mettre un terme à l’imbroglio politique. C’est le cas de cette assistante de direction de 32 ans : « Nous vivons constamment dans l’angoisse, c’est une peur bleue. Nous sommes des enfants de la France. Nous souhaitons qu’elle intervienne. Il faut qu’elle réagisse ! Comme ça nous serons plus rassurés. »

Même son de cloche pour ce pasteur de 42 ans, qui a quitté récemment la ville de Bambari, sous le contrôle des rebelles, pour Bangui. « La France doit intervenir ne serait-ce que pour protéger les instituions du pays ! » Le pasteur va même plus loin. Selon lui, « un terrible danger guette la Centrafrique à majorité chrétienne : l’islamisation » La plupart « des rebelles du Séléka sont musulmans. Il y a une main extérieure qui est derrière eux. Ils sont originaires de plusieurs nationalités. Certains viennent de Libye, du Soudan, du Tchad », affirme-t-il. « Nous vivons dans l’angoisse. Nous vivons la conquête de l’islam en Centrafrique ! », renchérit-il. D’après lui, « chaque fois que les rebelles sont arrivés dans les villes qu’ils ont prises, ils ont tout détruit : les gendarmeries, les mairies, sauf les boutiques tenues par les musulmans. »

Kaleb, 28 ans, salarié au sein d’une ONG, qui lutte contre le sida, « condamne aussi vivement l’action des rebelles. La paix doit revenir au plus vite dans le pays », estime le jeune homme. « Il est très facile de manipuler la population à majorité analphabète et vivant de l’agriculture. Tous nos partenaires sont en train de partir ! Les Centrafricains ne veulent plus qu’on règle les problèmes par les armes.  Même si le régime a des défaillances ce n’est pas la solution ! » Selon lui, « la Centrafrique est encore devenue plus pauvre qu’avant. Les Centrafricains ne mangent pas à leur faim et vivent en majorité en dessous du seuil de pauvreté ! Ils ne mangent qu’un repas par jour ! Et n’ont même pas un dollar par jour pour subvenir à leurs besoins ». Les routes et les hôpitaux sont dégradées, ajoute-t-il. « En Centrafrique on ne vit pas, on survit ! » Une phrase qui résume bien, selon lui, la situation de son pays.


Mises à jour 11h13:

Les rebelles sont prêts à partir à Libreville, ils n’attendent plus que le vol qui doit venir les chercher sur le terrain ce dimanche. C’est Michel Djotodia, le chef de l’UFDR, qui dirigera le groupe de la Seleka. D’autres mouvements politico-militaires seront eux aussi représentés. Mais la Seleka entend bien mettre sur la table la question du départ du président Bozizé, faute de quoi, dit-elle, « le pays risque de retomber dans le chaos ».

seleka-bangui-centrafrique-guerre-rebellesUn point de vue que ne partage pas Abakar Sabone, le chef du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ). Lui aussi compte se rendre à Libreville. Mais d’après lui, la Seleka devrait revenir à ses revendications initiales sur l’application des accords passés et ne pas réclamer le départ de François Bozizé car, soutient-il, c’est céder aux manipulations de la classe politique.

Selon nos informations, François Bozizé sera lui aussi à Libreville, avec une délégation constituée de membres du gouvernement et d’alliés de sa majorité politique, ainsi que de certaines personnalités qui lui sont proches. Pour cette délégation, la question du départ du chef de l’Etat n’est pas négociable. « Notre Constitution interdit une prise de pouvoir par les armes », lance l’un des ténors de la majorité présidentielle qui sera à Libreville, Cyriaque Gonda.

Pour le ministre de l’Administration du territoire, Josué Binoua, qui fera lui aussi le déplacement, « ces discussions permettront de faire avancer le pays si elles débouchent sur le retrait des rebelles des zones occupées et si elles débouchent sur un gouvernement d’union nationale ».

La délégation de l’opposition démocratique, elle, sera dirigée par Maître Nicolas Tiangaye, qui comptera à ses côtés d’autres leaders, comme Martin Ziguélé et Henri Pouzère. « Nous partons avec détermination, pour que les choses changent », a déclaré à RFI Maître Tiangaye, sans vouloir en dire plus.

La société civile, enfin, n’aura en principe qu’un statut d’observateur dans ces discussions. Ce statut et le nombre de places proposées poussent certaines organisations à s’interroger sur leur participation.

 

Mises à jour Samedi 5 Janvier 9H18:

Le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé hier au gouvernement centrafricain et aux rebelles de négocier « de bonne foi » et sans conditions préalables lors des pourparlers prévus mardi à Libreville.

Dans une déclaration adoptée hier et dont le texte avait été proposé par la France, les 15 pays membres « invitent toutes les parties à rechercher une solution pacifique en s’impliquant de manière constructive, sans conditions préalable et de bonne foi dans les négociations qui doivent se tenir à Libreville à partir du 8 janvier ».

Le Conseil souhaite que « le gouvernement, les groupes armés, l’opposition politique et les autres parties concernées (..) profitent de cette occasion pour négocier une solution politique globale aux problèmes qui effectent de longue date le pays tout en respectant l’accord de paix de Libreville de 2008 ».

Les 15 pays réitèrent aussi leur demande aux rebelles du Séléka de « cesser les hostilités, de se retirer des villes prises et de cesser leur progression » vers Bangui.

 

Mises à jour 13h00:

« Le secrétaire adjoint de la  CEEAC (le général Guy-Pierre Garcia) a un  contact ferme avec les  rebelles. Leur chef Michel Djotodia a pris la décision.  Ils partiront le  6 pour Libreville. Ils sont au nombre de dix », a déclaré une   source de la CEEAC,  soulignant que le porte-parole du Séléka Eric Massi et son  président Michel Djotodia seraient présents.

François Nelson Ndjadder, coordonnateur et délégué en Europe de la   Convention patriotique pour le salut du kodro (CPSK), une des  composantes du  mouvement Séléka, sera également présent, selon la même  source.

La date du début des négociations n’a elle pas encore été fixée.

D’après un membre du Séléka, les deux émissaires de la rébellion réclameront  à nouveau le départ du président François Bozizé. En cas de refus, ils affirment qu’ils  poursuivront les opérations militaires contre les Forces armées centrafricaines  (FACA). Selon lui, le nombre exact d’émissaires de la délégation n’a pas encore  été déterminé, mais des représentants de chaque faction du Séléka devraient être  présents.

 

Vendredi 4 Janvier 2013 à 9h05:

Selon le gouvernement centrafricain, la Seleka abriterait des éléments venus de l’étranger, et même des jihadistes prônant le wahhabisme. C’est le ministre de l’Administration du territoire qui l’affirme. Les insurgés démentent, estimant que Bangui cherche à tromper la population. Dans ce contexte, Paris appelle les deux parties à s’asseoir à la table des négociations, à l’occasion des discussions prévues au Gabon la semaine prochaine.

Le sujet suscite une guerre de communication naissante en RCA. Le ministre Josué Binoua accuse la Seleka, coalition rebelle qui a progressé significativement en direction de la capitale Bangui en quelques semaines, d’abriter au moins en partie des rebelles soudanais dans ses rangs, ainsi que des jihadistes prônant le wahhabisme, une version intégriste de l’islam.

Pour l’alliance rebelle, l’accusation constitue cependant un tissu de mensonges visant à tromper les Centrafricains. Le général Dhaffane Mohamed Moussa, pour qui les négociations de Libreville – qui doivent réunir les deux parties la semaine prochaine – ont peu de chances d’aboutir, affirme même que la Seleka pourrait faire appel à la médiation de la communauté catholique de Sant’Egidio pour assurer une médiation dans ce conflit. Une façon subtile de couper court aux accusations de wahhabisme.

Info ou intox, cette charge de Bangui vise en tout cas à discréditer la coalition Seleka. La double affirmation (éléments étrangers et partisans du wahhabisme) peut servir deux objectifs : revigorer le sentiment nationaliste au profit du pouvoir, et susciter une plus grande attention de la part de la communauté internationale, au moment même où les activités de divers  groupes intégristes (Boko Haram au Nigeria ou encore al-Qaïda  au Sahel) inquiètent et mobilisent les institutions continentales et internationales.

Bangui, l’enjeu majeur

Autre sujet de friction entre Bangui et la rébellion : l’étendue de l’avancée de la Seleka. Cette dernière, qui a traversé tout le pays en quelques semaines, faisant tomber les localités les unes après les autres, affirme contrôler désormais 80% de l’ensemble de la Centrafrique.

« Nous laissons des hommes dans chaque ville que nous avons prise pour assurer la sécurité des populations », assure l’un de ses porte-parole, le colonel Narkoyo. Et c’est cette fois le gouvernement qui dément, parlant de « statistique fantaisiste », à laquelle il oppose ses propres chiffres. Toujours selon le ministre Josué Binoua, la Seleka ne serait présente que dans 47 communes sur les 175 que compte le pays. Moins d’un quart, donc.

« Il n’y a pas réellement de contrôle dans les zones qu’ils citent, affirme d’ailleurs M. Binoua. Même dans ces 47 communes, les rebelles ne sont que quelques-uns, juste pour assurer une certaine présence. »

Au cours des discussions de Libreville, les rebelles entendent demander le départ du président François Bozizé, en affirmant qu’il ne contrôle plus le pays. D’où l’importance de ces chiffres. Mais en réalité, le contrôle du territoire centrafricain demanderait des moyens en hommes et en matériels qu’aucun des deux camps ne peut déployer pour l’instant. Bangui, la capitale de RCA, reste à l’heure actuelle le principal enjeu de ce conflit.

 

Mises à jour 16h00:

Sous la bannière de la Fomac, Force multinationale d’Afrique centrale, des soldats tchadiens et camerounais sillonnent les rues de la ville centrafricaine de Damara, dernier rempart contre la coalition rebelle du Séléka, stationnée à Sibut, à 100 kilomètres de là. Depuis le début de son « opération de reconquête », le 10 décembre dernier, le mouvement de rébellion a pris le contrôle d’une large partie du territoire et s’est arrêté aux portes de la capitale, Bangui.

Plusieurs centaines de militaires, environ 520 selon les chiffres avancés par la Communauté économique des États d’Afrique centrale (Ceeac), sont installés dans la ville, lui donnant des airs de garnison. Dans quelques jours, 240 soldats originaires du Congo-Brazzaville et du Gabon viendront encore grossir leurs rangs. « Nous assurons la sécurité de Damara, explique un militaire au micro de FRANCE 24. Rien de nouveau : les civils sont calmes. Nous faisons la patrouille de la zone. Nous ne laisserons personne, ni les rebelles, ni des bandits venir ici ».

Les habitants de Damara, pour la plupart, ont fui, comme plusieurs milliers de leurs compatriotes à travers le pays. Ils craignent l’avancée des rebelles et des combats avec les forces régulières. « C’était terrible ! Les gens ont pris la fuite, il n’y a plus personne », témoigne Honoré, un habitant resté sur place.

 

Mises à jour 14h46:

La branche politique du Séléka se dit prête à participer aux négociations qui doivent se tenir la semaine prochaine au Gabon. Mais dans le même temps, le chef militaire de la rébellion centrafricaine repousse l’idée de discussions et affirme vouloir aller jusqu’au bout.

 

Mises à jour 14h35:

Paris a à nouveau appelé aujourd’hui les parties en conflit en Centrafrique à se rendre à Libreville pour participer aux pourparlers de paix prévus la semaine prochaine dans la capitale gabonaise. « Sur le plan politique, la négociation s’impose plus que jamais. Nous appelons les parties à répondre sans délai à l’invitation de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale à entamer des pourparlers de paix prévus à Libreville la semaine prochaine », a déclaré Philippe Lalliot, porte-parole du Quai d’Orsay, lors d’un point-presse.

« Nous restons mobilisés et nous sommes en contact avec toutes les parties afin de contribuer à un règlement politique durable de la crise que traverse actuellement la République centrafricaine », a-t-il ajouté, sans préciser quelles étaient les parties concernées. Selon une source diplomatique, Paris estime que ces négociations devraient être le plus ouvertes possible et réunir le gouvernement centrafricain, les oppositions armées ainsi que l’opposition légale démocratique, notamment le principal opposant Martin Ziguélé, et Jean-Jacques Demafouth, tous deux candidats malheureux à la dernière élection présidentielle de janvier 2011, remportée par François Bozizé.

 

Mises à jour 11h13:

Le ministre centrafricain de la Communication, Alfred Poloko, a appelé Jeudi la communauté internationale à faire pression sur les rebelles de la coalition Séléka qui menacent de renverser le pouvoir du président François Bozizé, afin qu’ils déposent les armes et acceptent d’aller à la table des négociations pour la paix.

« Comme le chef de l’Etat l’a annoncé, il prêt à se rendre à Libreville (au Gabon, NDLR) pour participer aux négociations sans délai et sans condition. Toute guerre se termine autour d’une table des négociations », a déclaré dans un entretien téléphonique à Xinhua le ministre Poloko, qui a qualifié de « désastre » la situation humanitaire dans la zone des combats.

 

Mises à jour 11h10:


Un point vidéo en Anglais de la situation depuis une semaine en Centrafrique:

 

Mises à jour Jeudi 03 Janvier 10h00:

L’ONU a appelé aujourd’hui le gouvernement centrafricain et les rebelles du Séléka au dialogue et a proposé son aide pour organiser des négociations.

Les Nations unies « continuent de suivre la situation avec une grande inquiétude (..) et invitent le gouvernement et les rebelles à se concentrer sur un dialogue susceptible d’éviter la violence et de mener à une solution pacifique », a déclaré le porte-parole de l’ONU Martin Nesirky.

La représentante spéciale de l’ONU en République centrafricaine Margaret Vogt « reste en contact étroit avec les parties les plus directement concernées en RCA et dans la région et a proposé le soutien de l’ONU pour des négociations politiques », a-t-il ajouté.

Selon des sources diplomatiques, des pourparlers de paix pour résoudre la crise en République centrafricaine sont prévus le 8 janvier à Libreville, sous l’égide du président congolais Denis Sassou Nguesso.

Des représentants de la rébellion armée du Séléka et de l’opposition au président François Bozizé se sont dits prêts aujourd’hui à participer à ces pourparlers à Libreville, sans confirmer la date du 8 janvier.

 

Mises à jour 20h47:  Le président centrafricain François Bozizé a démis aujourd’hui son fils Jean-Francis Bozizé de son poste de ministre délégué chargé de la Défense nationale et a limogé le chef d’état-major de l’armée, selon un décret présidentiel lu à la radio nationale.

Le président centrafricain, arrivé au pouvoir en 2003 à la tête d’une insurrection équipée et entraînée au Tchad, avait reproché hier aux forces gouvernementales de ne pas avoir été en mesure de repousser les rebelles.

« L’armée n’a pas joué son rôle. Sans l’armée tchadienne, nous ne serions plus ici pour nous exprimer. Je demande pardon à tous ceux qui vivent dans les zones occupées par les rebelles », a déclaré l’ancien général

 

Mises à jour 17h47: De notre journalise Alan à Bangui en exclusivité : «Rien ne nous rassure que le chef de l’Etat François Bozizé va respecter son engagement au dialogue comme il l’a annoncé dimanche dernier à Bangui. Pour preuve, malgré ce processus enclenché vers la paix, il procède à l’arrestation de nos familles ». Ces propos sont tenus ce 31 décembre 2012 sur les ondes de Radio Ndeke Luka par le Colonel Djouma Narkoyo, porte parole de cette rébellion.

 

Alan, un de nos correspondants à Bangui
Alan, un de nos correspondants à Bangui

Il a ainsi réagit à la main tendue du président de la République, les invitant à Libreville pour un dialogue de sortie de crise. Une résolution proposée sous la houlette du président en exercice de l’Union Africaine Thomas Yayi Boni au cours de sa dernière visite à Bangui.

Selon le porte parole de ce mouvement, « dès le début de nos revendications, nous étions toujours pour le dialogue. Ce qui est curieux à ce jour, ce sont les tortures, les arrestations des familles incarcérées dans les locaux de la police et de la gendarmerie que nous enregistrons ».

« Face à de telles conditions, peut-on vraiment parler d’une volonté d’aller au dialogue et donc vers la paix »? S’est-il interrogé.

Pour lui, « l’ouverture de ces pourparlers sera conditionnée par la libération sans conditions de ces détenus. Aussi, nos positions, notamment la ville de Sibut (186 kilomètres de Bangui) et autres, seront maintenues ».

Dans une interview accordée à une chaine internationale, le ministre de l’Administration du Territoire Josué Binoua a indiqué que « le pouvoir de Bangui n’a pas procédé à la chasse aux sorcières ». Il a plutôt dénoncé « le fait que ce sont ces rebelles qui pillent, tuent dans les localités occupées ».

Il faut dire que cette prise de position de la Séléka est intervenue  en pleine célébration de Saint Sylvestre. A Bangui justement, chacun s’est organisée à sa manière. D’après les reporters de RNL, les quartiers du centre et sud ont été plutôt calmes. Par contre, ceux du nord ont vibré au rythme d’un réveillon festif. Il s’agit des manifestations de joie accompagnées par des coups de fusil. Certains Banguissois ont simplement choisi de se consacrer à la prière.

Il est à signaler que le gouvernement a instauré un couvre feu allant de 19 heures locales (19TU) jusqu’à 5 heures locales du matin (4HTU). Un couvre feu accompagné de 3 jours de prière qui se sont achevés ce 31 décembre 2012 à 18 heures locales (17HTU).
ce sont les première infos.

 

Mises à jour 13h06:
eric-massi-seleka-centrafriqueLes rebelles centrafricains du Séléka ont annoncé mercredi 2 janvier la suspension de leur offensive en direction de la capitale Bangui et l’envoi d’une délégation aux pourparlers organisés à Libreville, au Gabon. « J’ai demandé à nos forces de ne pas bouger de leurs positions à partir d’aujourd’hui parce que nous voulons participer aux discussions de Libreville pour trouver une solution politique », a déclaré Eric Massi, porte-parole du mouvement, joint par téléphone à Paris.

Si Eric Massi se dit prêt à accepter un dialogue, il persiste à exclure un gouvernement d’union, comme proposé par le président Bozizé. « Je suis en discussion avec nos partenaires pour avancer des propositions afin de mettre fin à la crise mais une solution pourrait être une transition politique dont le président [François Bozizé] serait exclu », a-t-il ajouté. 

Mises à jour 12h27: Quatre personnes dont deux rebelles du Séléka ont été tués dans des heurts qui ont éclaté au village Ngakobo, proche de Bambari, dans le centre de la Centrafrique, hier, après une tentative de pillage d’une sucrerie par la rébellion qui tient la région, a-t-on appris aujourd’hui auprès d’habitants. « Excédés, les habitants se sont soulevés et se sont opposés aux pillages menés par les rebelles hier (…) Furieux, les rebelles ont ouvert le feu sur les habitants, tuant deux d’entre eux. Dans les heurts qui ont suivi, deux rebelles ont été poignardés à mort » a indiqué un habitant par téléphone.

Selon la source qui a demandé l’anonymat, les habitants « ont crevé les roues de l’ambulance de l’hôpital de Bambari utilisée par les rebelles pour transporter les biens pillés. Ils ont également cassé le pont reliant Bambari et le village de Ngakobo ».

Les heurts sont intervenus après un premier pillage le 30 décembre de la sucrerie, et désormais, « la tension est très vive dans la localité. Les habitants de Ngakobo ont décidé de protéger le complexe sucrier au prix de leur vie » a affirmé la source. La région de Bambari, ancienne place forte des Forces armées centrafricaines (Faca) est sous contrôle de la coalition rebelle du Séléka depuis le 23 décembre.

 

Mises à jour 11h40: Des patriotes et des barrages à Bangui…

« Notre devise, c’est la patrie ou la mort. Nous vaincrons », crie un jeune du nord de Bangui. Il est un des des nombreux « patriotes » qui, à l’appel du président François Bozizé, élèvent dès la nuit tombée des barrages dans la capitale centrafricaine pour prévenir toute incursion rebelle.

REBELLES-RCA-banguiDans le 4e arrondissement, fief du président, situé sur la route du Nord occupé par la coalition rebelle du Séléka, ces patriotes âgés entre 20 et 40 ans et qui témoignent tous sous couvert de l’anonymat affirment travailler pour la patrie.

En quelques semaines d’offensive, les rebelles sont parvenus à 160 km de Bangui et ont menacé de prendre la capitale. Même si le front s’est stabilisé grace notamment à l’arrivée de renforts d’une force régionale et de soldats français, la ville reste sous tension.

« Dans le contexte actuel, c’est une cause nationale. La rébellion occupe toute la superficie du territoire. On ne peut pas demander à l’armée et la gendarmerie de sécuriser les quartiers », explique un jeune, à la musculature impressionnante, vêtu d’un maillot Michael Jordan.

L’après-midi, ce quartier très pauvre de maisons en terre rouge aux toits de tôle ou de paille semble mener une vie paisible. Mais sur les routes de terre, on aperçoit des pneus, des piquets et des grosses pierres pour les barrages de la nuit.

« On fait ca pour déceler les rebelles qui entrent par les collines », raconte un jeune.

« Il semble que les motos taxis font partie des pièces maîtresses de la circulation des munitions et des armes. Les motos taxis circulent librement sur les petites voies sans contrôle. Avec ces contrôles, nous sommes rassurés », dit l’un.

Selon un responsable de la sécurité, lors des prises des villes du nord d’où ils ont lancé leur offensive le 10 décembre, les rebelles ont infiltré des éléments par groupes de deux ou trois dans les agglomérations avant de passer à l’attaque.

Le principal opposant centrafricain, l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé, condamne ce recours à des « forces supplétives » et estime « qu’on bascule dans le non-Etat ». Un habitant du quartier juge aussi que ces barrages servent surtout à intimider les opposants.

« Vivre la peur au ventre« 

Les méthodes de contrôle sont assez sommaires.

« On demande les papiers, on vérifie si la personne parle sango ou français. S’il ne les parle pas, c’est automatiquement un suspect et on l’emmène à la gendarmerie ». Langue nationale, le sango n’est pas parlé par les populations du Nord, région à dominante musulmane d’où sont originaires la majorité des rebelles, et les habitants de Bangui les considèrent comme des étrangers .

Un habitant du quartier confie « vivre la peur au ventre ».

Un autre assure qu’on a distribué des « machettes aux désoeuvrés » et que les jeunes rackettent et enlèvent de nombreux musulmans soupçonnés d’être complices des rebelles. Dans la nuit de lundi à mardi, un jeune musulman interpellé par ces milices a tenté de s’échapper et a été abattu par des militaires.

Les « patriotes » se défendent toutefois de traquer les musulmans. « Il n’y a pas de chasse aux musulmans, ce sont les rebelles qui disent ça pour influencer la communauté internationale », répond l’un d’eux. « On fouille les caisses pour que des gens ne puissent pas rentrer avec des armes », explique un autre. « On en a attrapé un », se réjouit un « patriote ». « C’était un cireur de chaussures. Dans son bac, il y avait des munitions ». Les jeunes « patriotes » font aussi des patrouilles de jour et de nuit dans les ruelles.

« Dans notre quartier, on nous a informés qu’un homme faisait partie du groupe rebelle dans la brousse. On a cassé et on a brûlé sa maison il y a quatre jours », raconte un des hommes du barrage. De nombreux témoignages affirment qu’aux barrages les jeunes sont armés de machettes et de « kokoras » (arcs et flèches en sango). Et leur coordination s’appelle justement Coalition citoyenne opposée aux rebelles armés : Cocora.

Les « patriotes » réfutent en bloc les accusations. « On n’a pas d’armes, on n’est pas des militaires », assure l’un. « Nous sommes unis et nous sommes nombreux. Notre force, c’est le groupe ». Tous assurent que leur action est légale. « On le fait à l’amiable, sans agressivité », dit l’un. Pour ces « bénévoles », dont beaucoup sont au chômage, « le prix (la récompense), c’est la paix ».


Mises à jour 11h26:
Au moins cinquante personnes ont été arrêtées et placées en détention arbitraire dont deux anciens députés de l’Assemblée nationale (parlement) par le pouvoir à Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA) où un climat tendu persiste, annonce un responsable des droits de l’homme.

Sous couvre-feu nocturne (entre 19h et 5h locales) suite à un décret du président François Bozizé la semaine dernière face à la progression des combattants de coalition rebelle Séléka qui exigent son départ, la capitale centrafricaine vit la peur au ventre, les habitants étant pris de panique au regard de la détérioration de la situation sociopolitique qui engendre exactions et pillages en série.

« Il y a des cas d’arrestations et des cas de morts. Des gens ont été arrêtés et détenus à la section des recherches et des investigations (services spéciaux centrafricains, NDLR). On parle d’au moins 50 personnes, au rang desquels deux anciens députés », a déclaré Fulgence Zeneth, membre de l’Observatoire centrafricain des droits de l’homme (OCDH) joint mardi à Bangui par Xinhua.

De l’avis du responsable humanitaire, les deux élus dont il n’a pas révélé l’identité, sont originaires respectivement de Birao et de Ouanda Djallé, deux localités du Nord-Est du pays sous contrôle rebelle depuis toujours. « On n’a pas l’idée de leur lieu de détention », a-t-il mentionné, confirmant une chasse à l’homme à Bangui contre les sympathisants de la rébellion dénoncée par celle- ci.

 

Mises à jour Mercredi 2 Janvier 09h05: C’est la première fois depuis l’indépendance de la Centrafrique que les troupes françaises renoncent aussi clairement à leur rôle d’acteur principal dans une crise politico-militaire.

Comme l’a réaffirmé le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, depuis Kaboul lundi, la mission des 600 militaires stationnés en Centrafrique, à l’aéroport de Bangui, est de protéger les ressortissants français et européens et de les évacuer en cas de besoin. Officiellement, ces derniers sont 1200 – dont un tiers de binationaux – même si certains sont déjà partis. L’attaque de l’ambassade de France à Bangui par des manifestants le 26 décembre a montré que la situation pouvait rapidement dégénérer et se retourner contre les Français. C’est la raison pour laquelle, affirme Paris, des renforts ont été envoyés de la base militaire de Libreville au Gabon ces jours derniers.Pendant longtemps, les troupes françaises sont intervenues en Centrafrique pour y faire ou y défaire les régimes qui se sont succédé depuis la décolonisation en 1960. L’intrusion la plus spectaculaire dans les affaires centrafricaines fut l’opération «Barracuda», menée par des commandos français en 1979 pour renverser l’empereur Bokassa. Mais elle ne fut pas la seule. En 1996, les troupes françaises sont intervenues trois fois pour sauver le pouvoir en place. En 2007, les parachutistes ont sauté sur le nord-est du pays pour soutenir les forces armées contre un mouvement rebelle.

Révision des accords de défense

«Ce temps-là est terminé», assure François Hollande. «Si nous sommes présents, ce n’est pas pour protéger un régime, c’est pour protéger nos ressortissants et nos intérêts et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures d’un pays.» Le chef de l’État a opposé une fin de non-recevoir aux demandes d’intervention faites par le président centrafricain, François Bozizé.

La France n’est plus le gendarme de l’Afrique francophone, elle le prouve aujourd’hui à Bangui. Amorcée sous Nicolas Sarkozy, qui a renégocié les accords de défense entre Paris et ses anciennes colonies, les débarrassant de clauses secrètes qui permettaient à l’armée française d’intervenir militairement, la fin de la Françafrique a été réaffirmée par le nouveau gouvernement. La France «n’a pas vocation à intervenir directement» avec ses troupes combattantes en Afrique, avait promis l’équipe au pouvoir en mai dernier.

La discrétion n’exclut cependant pas l’influence. Avec ses 600 militaires sur le terrain, la France voudrait aussi favoriser, comme l’a dit François Hollande, «l’ouverture d’un dialogue» entre les autorités et la rébellion. Dit autrement, Paris espère que la présence militaire française aura un effet stabilisateur sur la situation et freinera les ardeurs des deux parties. Un rôle d’arbitre armé, en somme. Les prochains jours diront si cette nouvelle posture est ou non persuasive.
Suivre en direct la situation et l’avancée des rebelles en Centrafrique:

Afficher Avancée des rebelles de la coalition Séléka sur une carte plus grande

 

Mises à jour Mercredi 2 Janvier 2013 à 8h12: Afin d’empêcher la prise de Bangui par les rebelles de la Séléka, les pays d’Afrique centrale continuent d’envoyer des renforts pour protéger la capitale de république de Centrafrique.

Les effectifs en Centrafrique de la Force multinationale d’Afrique centrale devraient compter environ 760 hommes dans les prochains jours.  Un premier groupe de 120 soldats Gabonais est arrivé mardi matin dans la ville. Un autre contingent de 120 militaires du Congo-Brazzaville est arrivé la veille, tandis que 120 Camerounais doivent débarqués d’ici la fin de la semaine.

Ces nouvelles troupes vont compléter les 400 soldats tchadiens déjà en place à Damara, ultime verrou avant Bangui, à 75 km au sud de la capitale.

Bozizé remercie l’armée tchadienne

Lors de son message de vœux du Nouvel an diffusé lundi à la télévision nationale, le président centrafricain François Bozizé a remercié l’armée tchadienne,  venue s’interposer entre la coalition rebelle du Séléka et Bangui.

« Grâce à l’armée tchadienne vous m’écoutez aujourd’hui à la radio et vous me regardez à la télévision. Sinon, on serait tous dans la brousse. Bangui serait aujourd’hui envahie et dans des troubles. Merci à l’armée tchadienne, merci au président Idriss Déby Itno du Tchad », a déclaré le chef d’État.

Au cours de ce message, le président a aussi fait des concessions en envisageant des pourparlers en vue de former un gouvernement d’union.

« Je suis prêt pour ce dialogue (avec la rébellion), j’attends que les chefs d’État (de la Communauté économique des États d’Afrique centrale, CEEAC) fixent la date pour que nous puissions y aller de concert avec la Séléka pour trouver des pistes de sortie de la crise », a-t-il dit.

En réponse, le porte-parole des rebelles, Eric Massi, a de nouveau rejeté les offres de dialogue. « Le dialogue on sait qu’il ne le veut pas », a-t-il expliqué à l’AFP.

Eric Massi a toutefois déclaré « ne rien avoir contre » les forces africaines qui se massent sur la route de Bangui, mais il a exigé qu’elles interviennent contre les arrestations de sympathisants de la Séléka dont il accuse le pouvoir depuis plusieurs jours.

Un jeune musulman supposé proche de la rébellion centrafricaine a ainsi été tué dans la nuit de lundi à mardi, et un policier est mort au cours d’affrontements qui ont suivi mardi dans un quartier populaire de Bangui, selon une source policière.

 

Mises à jour 16h16: Au moins deux morts, un membre de la rebellion Séléka et un policier Centrafricain…

Un jeune musulman supposé proche de la rébellion centrafricaine a été tué la nuit dernière, et un policier est mort au cours d’affrontements qui ont suivi ce mardi dans un quartier populaire de Bangui, selon une source policière.

« Les forces de défense et de sécurité (…) ont appréhendé dans la nuit du 31 au 1er au quartier du km 5 un individu jugé suspect (supposé lié aux rébellions). Au moment de le conduire au commissariat central, il a sauté du véhicule. Dans la course poursuite qui a suivi il a été abattu » a affirmé la source, ajoutant qu’au cours des affrontements de ce matin un policier est mort.

 

Mises à jour de 16h08: Malgré l’avancée fulgurante des rebelles,  les ONG, comme Médecins sans frontières (MSF), continuent à mener leurs projets de survie  auprès des populations fuyant la guerre. Le CICR confirme aussi des déplacements des populations.

Sylvain Groulx, responsable du bureau MSF à Bangui, fait le point de la situation à Ndélé. Cette ville est prise par les rebelles au tout début de l’offensive le 10 décembre. Il affirme que les habitants sont « craintifs ». Certains « ne rentrent chez eux que quelques heures dans la journée. Les femmes et les enfants ne se sentent pas en sécurité la nuit. »

Mises à jour 15h24: Des ressortissants gabonais résident en République centrafricaine ont regagné Mardi Libreville, capitale gabonaise, en provenance de Bangui où l’insécurité est grandissante.

Mises à jour de 14h32: Témoignage d’un habitant de Kaga Bandoro, ville de Centrafrique prise par les rebelles séléka sur notre Forum ici

Idriss_DebyMises à jour 13h03: Idriss Déby, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), a mis en garde les parties en conflit en Centrafrique. Dans un communiqué publié dans l’après-midi, le président tchadien rappelle que la CEEAC est décidée à empêcher à tout prix, toute action militaire au-delà de Damara, la ville centrafricaine située à 70 km de Bangui où sont stationnées les forces d’interposition.

Idriss Déby qui se tient informé de la situation heure par heure, grâce à son état-major, a décidé de lancer un avertissement aux rebelles et aux forces gouvernementales. « La CEEAC a décidé de faire respecter la cessation des hostilités. A cet effet, la ville de Damara constitue la ligne rouge à ne franchir sous nul prétexte », écrit le chef de l’Etat dans un communiqué signé par ses services.

Le groupe de mots « ligne rouge » est souligné en gras dans le texte qui ajoute que les forces de la CEEAC basés dans cette ville ont reçu l’ordre d’empêcher toute violation de ce cessez-le-feu « à tout prix ».

Selon des sources militaires, la ville de Damara, comme celle de Sibut, présentées comme des verrous, restent contournables par de petites unités non motorisés. Autrement dit, des rebelles, par petits groupes, peuvent contourner Damara pour aller attaquer Bangui. L’inverse est aussi possible. D’où la mise en garde du président en exercice de la CEEAC.

Guerre de communiqués

Sur le terrain les deux camps se livrent à une guerre d’intoxication par communiqués interposés. Selon le porte-parole des rebelles de la Seleka, Eric Neris-Massi affirme qu’une colonne de huit véhicules du gouvernement auraient quitté Damara pour attaquer leur position de Sibut à quelque 85 km de là. Les rebelles disent donc vouloir prendre Damara en réponse à cette offensive du gouvernement.

De son coté, le ministre de l’Administration du territoire centrafricain Josué Binua  nie catégoriquement  avoir lancé une offensive depuis Damara.

En principe dans cette ville verrou, seule la force de maintien de la paix  des Etats d’Afrique centrale est sur place. Les renforts promis par la CEEAC sont en train d’arriver pour sécuriser la zone. Selon l’envoyée spéciale de RFI, ce lundi après-midi, 150 soldats d’infanterie sont arrivés du Congo-Brazzaville. 120 soldats gabonais et 120 autres venus de Cameroun sont attendus dès mardi sur place. Ce qui portera à 760, le nombre de soldats de la paix à Damara.

 

seleka_centrafrique_rebellion_banguiMises à jour Mardi 08h56: Le Congo a annoncé aujourd’hui avoir envoyé 120 militaires à Bangui, la capitale centrafricaine, menacée par un groupe rebelle, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères reçu à l’AFP.

Cette compagnie agira dans le cadre du mandat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, précise le texte selon lequel cet envoi s’est fait à la demande du président tchadien Idriss Déby, également président en exercice de la CEEAC.

 

Mises à jour Mardi 1er Janvier 2013: Les Etats-Unis se sont dits lundi « très inquiets » de la « détérioration de la sécurité en Centrafrique » et ont appelé les rebelles à cesser leur avancée vers Bangui, la capitale. « Nous appelons les rebelles à cesser toutes les hostilités et tout mouvement vers la capitale. Nous appelons également les rebelles à s’assurer de la sécurité de la population civile », a déclaré dans un communiqué, la porte-parole de la diplomatie américaine, Victoria Nuland.

Washington appelle également le gouvernement à faire respecter les droits de l’Homme dans la région, ajoutant que les Etats-Unis se souciaient « de centaines de disparitions et d’arrestations de personnes issues d’ethnies proches de la rébellion du Séléka ». En quelques semaines, la coalition rebelle du Séléka a pris le contrôle d’une large partie de la Centrafrique, en progressant à une vitesse fulgurante. Désormais aux portes de Bangui, ce mouvement composite réclame le départ du président François Bozizé.

 

Mises à jour 18h32: Interview d’2ric Massi représentant des Sélékas à Paris:
Pourquoi menacez-vous aujourd’hui de prendre Bangui, ce que vous excluiez encore samedi?

Éric MASSI. – C’est une question humanitaire. Il y a maintenant urgence à intervenir, la population est en danger. François Bozizé et ses hommes ont fait distribuer des machettes et des kalachnikovs à ses partisans civils. Il y a dans les quartiers des descentes et des arrestations parmi les gens issus du nord du pays. Ce sont surtout les membres des familles des troupes ou des chefs de la Séléka. Plus de 400 personnes ont été arrêtées et sont portées disparues. C’est une situation intolérable et nous exigeons maintenant le départ sans délai de Bozizé.

Vous refusez donc tout dialogue…

Un dialogue est encore possible. Il est possible que je me rende à Cotonou ou à Libreville. Mais, avant cela, il nous faut des garanties de la part des chefs d’État de la région pour que les arrestations prennent fin.

Que pensez-vous du déploiement de troupes françaises à Bangui?

La France a clairement dit qu’elle n’interviendrait pas. Il me semble normal que Paris veuille protéger ses ressortissants et ses intérêts. Maintenant, Paris a aussi un rôle à jouer dans la recherche d’une solution s’il le souhaite.

La Séléka souffre-t-elle d’un déficit de leader et de programme?

C’est une vision ancienne. La Séléka est une alliance de plusieurs mouvements. Pendant plusieurs mois, c’est vrai qu’il n’y a pas eu de chef. Maintenant, sur le terrain, les combattants se sont concertés et c’est Michel Djotodia qui a été choisi. Pour le programme c’est assez simple. Il s’agit de remettre le pays sur la voix de la démocratie et du développement. Nous formerons un gouvernement d’union nationale chargé d’organiser des élections générales auxquelles son responsable ne pourra se présenter.

Mises à jour 17h55: François Hollande s’est entretenu aujourd’hui avec son homologue centrafricain François Bozizé, appelant à « l’ouverture d’un dialogue entre les autorités centrafricaines et toutes les parties en présence, notamment la rébellion », a annoncé l’Elysée.

Lors de cet entretien téléphonique organisé cet après-midi, le président français a invité Bozizé « à engager ce processus dans les meilleurs délais », a ajouté l’Elysée dans un communiqué.

Hollande a également « salué les efforts de médiation de l’Union africaine et de son président, M. Boni Yayi, ainsi que ceux de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) pour parvenir à une solution politique », a également indiqué la présidence française. Dans le même temps, la coalition rebelle du Séléka, qui réclame le départ de Bozizé, semblait poursuivre sa progression vers Bangui, affirmant vouloir prendre Damara, dernier verrou à 75 km au nord de la capitale centrafricaine.

 

Mises à jour 17h12: La coalition rebelle du Séléka a demandé aujourd’hui le départ de François Bozizé, affirmant également vouloir prendre Damara, dernier verrou à 75km au nord de Bangui, en réponse à la progression de troupes gouvernementales vers ses positions à 160 km de la capitale centrafricaine.

« Bozizé doit partir, c’est clair, on réclame son départ, qu’il quitte le pouvoir« , a affirmé un porte parole du Séléka, Eric Massi. Il affirme qu’« une colonne de huit véhicules (gouvernementaux) a quitté Damara pour attaquer » les positions rebelles à Sibut. On va neutraliser cette colonne comme on le fait toujours, et allons sécuriser (prendre) Damara ».

Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a appelé aujourd’hui toutes les parties centrafricaines, en conflit, à ouvrir « sans délai les négociations prévues à Libreville ».

Mises à jour du Lundi 31 Décembre 2012: La France envoie 600 soldats.

Point sur la situation en Centrafrique après une nouvelle semaine de troubles. Des renforts sont arrivés à Bangui pour protéger les ressortissants français, alors que la rébellion progresse.

La France saura-t-elle se sortir du piège centrafricain? Alors que les rebelles de la Séléka s’approchent de Bangui, la capitale, dans une offensive qui semble inarrêtable, et que le pouvoir ne paraît pas enclin à la négociation, les regards se tournent vers Paris. «Nous demandons à nos cousins français et aux États-Unis (…) de nous aider à repousser les rebelles sur leurs positions initiales», a dit François Bozizé, le président centrafricain, lors d’un discours prononcé mercredi sur la place principale de Bangui.
La fin de non-recevoir de François Hollande fut nette. La France n’est pas présente dans son ancienne colonie pour «protéger un régime», mais «pour protéger (ses) ressortissants et (ses) intérêts et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures d’un pays». Le président français a en revanche appelé «toutes les parties à cesser les hostilités».
Pour l’Élysée, c’était une occasion de symboliser la rupture avec la «Françafrique» prônée par le nouveau président. Mais la cassure pourrait être plus difficile à faire qu’à dire. Car, sur le terrain, quelque 250 militaires français étaient déjà présents dans le cadre de la mission Boali, une opération de soutien à une autre mission, la Micopax, un corps expéditionnaire composé de troupes d’Afrique centrale et destiné à stabiliser le pays. Ces derniers jours le contingent tricolore n’a cessé de monter en puissance.
D’abord vendredi, avec un renfort de 150 parachutistes des troupes de marine puis dimanche avec l’arrivée de 180 légionnaires supplémentaires. Au total c’est donc près de 600 hommes qui sont stationnés à l’aéroport de Bangui.« Ils sont là à titre de précaution en cas d’opération d’évacuation», assure-t-on au ministère de la Défense. Environ 1200 Français vivent en Centrafrique. Mais pas plus de 500 à 800 de nos compatriotes seraient dans le pays actuellement. Si l’on ajoute les Européens que la France a la charge de protéger, c’est un peu plus de 1000 personnes qui pourraient être exfiltrées.

Un nombre relativement faible au regard du dispositif. «On compte presque un militaire par citoyen français», sourit un homme politique centrafricain. «Il semble que Paris redoute un affrontement dans la capitale. Il serait alors difficile d’assister à un bain de sang sans tenter de calmer les choses», explique un bon connaisseur du dossier.

Le retour des paras

Paris se défend d’avoir de telles intentions mais le soupçon persiste. Ancienne puissance coloniale, la France fut longtemps la force qui faisait et défaisait les régimes à sa guise, et la Centrafrique, une sorte de caricature de la Françafrique. Depuis une quinzaine d’années, les autorités françaises tentent de rompre avec ce passé, sans y parvenir. Le tournant fut pris à la fin des années 1990 avec la fermeture de la base militaire de Bangui, puis le retrait des coopérants. Pourtant, en 2003, c’est avec la bénédiction française que Bozizé, aidé par le Tchad, avait pris le pouvoir.
En 2006, le même Bozizé était parvenu à convaincre d’appliquer les accords de défense. La France était encore intervenue. Mais moins d’un an plus tard, les parachutistes français étaient de retour pour dégager Birao, une ville du Nord, de rebelles soudanais. La fin de l’accord de défense, remplacé en 2010 par un partenariat, impliquait la fin de ce type d’opération. «C’est le but de ce nouveau texte», assuraient les diplomates. Voici venue l’heure de l’épreuve des faits.

Mises à jour de 18h05: Bozizé prêt a former un gouvernement avec les rebelles Séléka ! Le président centrafricain François Bozizé s’est déclaré  prêt à former un gouvernement de coalition avec les rebelles et a accepté le principe de pourparlers de paix au Gabon sans conditions préalables. Le chef de l’Etat, dont le régime est menacé par les insurgés du Séléka dont les forces ne sont plus qu’à 75 km de Bangui, a ajouté qu’il ne briguerait pas en 2016 un nouveau mandat à la tête de la RCA.

 

Mises à jour Dimanche 17h54: Le président centrafricain François Bozizé a demandé aujourd’hui à rencontrer son homologue français François Hollande dans une allocution à l’issue de sa rencontre avec le président de l’Union Africaine Thomas Boni Yayi au sujet de la crise en Centrafrique.

« Je profite de l’occasion pour adresser au président français François Hollande ma disponibilité pour le rencontrer, si son programme le permet. Je crois qu’au cours de cette rencontre, nous pourrons débattre des questions profondes qui intéressent la République Centrafricaine, ce pays qui a trop souffert, abandonné à lui-même », a déclaré François Bozizé.

Mises à jour 16h19: Le président centrafricain François Bozizé s’est déclaré  prêt à former un gouvernement de coalition avec les rebelles et a accepté le principe de pourparlers de paix au Gabon sans conditions préalables. Le chef de l’Etat, dont le régime est menacé par les insurgés du Séléka dont les forces ne sont plus qu’à 75 km de Bangui, a ajouté qu’il ne briguerait pas en 2016 un nouveau mandat à la tête de la RCA.

Il a tenu ces propos devant la presse à l’issue d’un entretien à Bangui avec son homologue béninois, Thomas Yayi Boni, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine.

 

Mises à jour 13h40: Le ministère de la Défense a indiqué aujourd’hui que 180 militaires français supplémentaires étaient arrivés à Bangui en Centrafrique. Ces hommes sont dépêchés depuis le Gabon.

Il s’agit « d’avoir sur place un dispositif permettant de faire face à toute évolution de la situation et le cas échéant d’assurer la sécurité des nos ressortissants », a déclaré à l’AFP le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’état-major des Armées.

 

Dépêche AFP de 11h48: La coalition rebelle du Séléka a déclaré à l’AFP souhaiter que le départ du président centrafricain François Bozizé soit discuté dimanche avec le président de l’Union africaine (UA), le Béninois Yayi Boni, venu à Bangui pour tenter d’instaurer le dialogue.

La question (du départ de François Bozizé) doit être discutée avec l’Union africaine (UA) », a déclaré à l’AFP le porte-parole du Séléka Eric Massi, soulignant que « le président Bozizé doit reconnaître sa défaite militaire sur le terrain (…) et en tirer les conclusions ».


Mises à jour de 11h39:
La coalition rebelle du Séléka, parvenue à 60 km de Bangui, a affirmé ne pas exclure d’entrer dans la capitale centrafricaine, alors que le président de l’Union africaine Yayi Boni y est attendu aujourd’hui pour encourager un dialogue. Le président centrafricain François « Bozizé a l’intention de livrer bataille à Bangui, et si la situation l’exige, nous prendrons des dispositions », a dit le porte parole du Séléka Eric Massi, qui avait affirmé à de nombreuses reprises que la rébellion n’avait pas l’intention de prendre Bangui.

Mises à jour et point du Dimanche 30 Décembre 2012 à 9h55: COUVRE FEU A BANGUI;
Les rebelles ont renforcé leur emprise samedi sur le territoire centrafricain, obligeant les forces régulières du président François Bozizé et leurs alliés à se replier à Damara, dernier verrou stratégique sur la route de la capitale Bangui où a été instauré un couvre-feu.

Alors que semblait s’éloigner la perspective de pourparlers entre les rebelles et le régime annoncés vendredi par la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), le président en exercice de l’Union Africaine, Thomas Boni Yayi, était attendu à Bangui pour rencontrer dimanche le président Bozizé afin d’encourager une sortie de crise par le dialogue.

« Le président se déplace pour faire de la prévention, il va inviter les différentes parties à la négociation », a déclaré à l’AFP le chef de la diplomatie béninoise Nassirou Arifari Bako. « Sa démarche s’inscrit dans le cadre du soutien à toutes les décisions de la Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale », a-t-il souligné.

Plus tôt samedi, la rébellion du Séléka, qui combat le président Bozizé au pouvoir depuis 2003, a pris sans combat la ville de Sibut, à 160 km au nord de la capitale, nouveau succès enregistré en trois semaines d’offensive.

 

Mises à jour 20h31: Repli des forces Centrafricaine à Damara, Trois semaines après le début de son offensive, la rébellion centrafricaine de la  Seleka a  renforcé son emprise, ce samedi 29 décembre, sur le territoire centrafricain. Elle a pris  la ville de Sibut, située à environ 160 kilomètres au nord de Bangui, s’approchant un peu plus de la capitale centrafricaine et obligeant  du coup les forces régulières et leurs alliés tchadiens à se replier à Damara.

bozizebanguiMises à jour 19h22: Annonce des rebelles du Séléka « Depuis ce matin, les rebelles ont occupé la ville de Sibut, confirme Josué Binoua à RFI, parce que depuis hier, les forces d’interposition tchadiennes se sont repliées à Damara pour sécuriser davantage la ville de Bangui puisque Damara est une intersection par rapport à Sibut. Et comme la ville de Sibut était libre, les rebelles s’en sont emparés ce matin. Ce qu’ils veulent, c’est destituer le chef de l’Etat par la force et marcher sur Bangui. Ils ne veulent pas dialoguer. »

Mises à jour 14h16: La rébellion centrafricaine de la coalition Séléka a pris la ville de Sibut située à 130 km au nord de la capitale  Bangui, samedi 29 décembre. « Les rebelles sont entrés dans Sibut. Il  n’y a pas eu de combats, les Forces armées centrafricaines (FACA) stationnées là  ainsi que les troupes tchadiennes ayant quitté la ville hier soir (vendredi)  pour se positionner à Damara (75 km de Bangui) », a déclaré à l’AFP une  source militaire centrafricaine.

Une partie (150 hommes) du contingent  tchadien envoyé le 18 décembre par le président Idriss Déby Into était basée à  Sibut. Le reste étant stationné à Bossangoa. Selon des habitants en provenance  de Sibut vers Bangui, une soixantaine de véhicules de troupes tchadiennes et  centrafricaines ont été aperçus dans la soirée de vendredi en train de converger  vers Damara.
 
militaires_francais_banguiMises à  jour 9h42:
Notre correspondant nous rapporte la présence de 300 membres de la garde présidentielle de RDC pour soutenir le président Bozizé à Bangui. Les autorités congolaises ont démenti cette information, affirmant que ces éléments étaient à Bangui « depuis 3 ans dans le cadre de la force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC) ». La rébellion centrafricaine déclare aujourd’hui que ces renforts « ne font pas partie de la FOMAC » et ont même été aperçus ce matin « à 22 km de Bangui ».La Séléka donne 48 heures aux troupes congolaises « pour se replier« .

Mises à jour Samedi 9h29: Cent cinquante militaires français ont été envoyés en renfort à Bangui, en Centrafrique, dépêchés depuis une base de Libreville (Gabon), et ils sont arrivés sur place vendredi matin, a-t-on appris dans la nuit auprès du ministère de la Défense, confirmant une information de RFI.

Il s’agit d’une « mesure de précaution » pour « la protection des ressortissants français et européens », a-t-on précisé de même source. Une compagnie d’infanterie de parachutistes, soit 150 hommes, est venue renforcer les quelque 250 soldats français déjà présents sur la base M’Poko de l’aéroport de Bangui, a-t-on ajouté.

Suivre en direct la situation et l’avancée des rebelles en Centrafrique:

Afficher Avancée des rebelles de la coalition Séléka sur une carte plus grande

Mises à jour 20h00:
De violents combats ont eu lieu aujourd’hui à Bambari (centre), ville occupée depuis dimanche par la rébellion du Séléka qui a repris les armes le 10 décembre et s’approche dangereusement de Bangui, a-t-on appris de source militaire centrafricaine.

« Des éléments des Forces armées centrafricaines (Faca) ont attaqué Bambari pour essayer de la reprendre. Les combats ont été particulièrement violents. On ne sait pas encore qui contrôle la ville », a indiqué cette source sans plus de précisions.
Selon une source humanitaire, « des témoins situés à 60 km de Bambari ont entendu des détonations et des armes lourdes pendant plusieurs heures dans la journée ».

Mises à jour 17h25: Les pays d’Afrique centrale ont entamé, vendredi 28 décembre, une médiation en Centrafrique pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu et des négociations entre le régime du président François Bozizé et la rébellion qui le menace.

Les pays d’Afrique centrale ont entamé, vendredi 28 décembre, une médiation en Centrafrique pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu et des négociations entre le régime du président François Bozizé et la rébellion qui le menace. La Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (Ceeac) veut réunir les belligérants à une table de négociations d’ici le 10 janvier, probablement à Libreville au Gabon, a fait savoir la Force multinationale d’Afrique centrale, présente dans le pays depuis 2008 et qui y compte quelques centaines d’hommes actuellement.

« La mission est arrivée jeudi soir à Bangui. Elle a commencé les discussions avec le pouvoir et a envoyé une délégation à Ndélé pour rencontrer les rebelles », a-t-on indiqué de même source. La médiation est dirigée par le général du Congo-Brazzaville Guy-Pierre Garcia, secrétaire général adjoint de la Ceeac, et elle est composée de six personnes. Parallèlement, les ministres des affaires étrangères de la Ceeac devaient se réunir vendredi à Libreville pour discuter de la crise centrafricaine, selon une source auprès de la diplomatie gabonaise.



seleka_RCAMises à jour 17h00:  Selon nos sources proches des mouvements rebelles du Séléka, des violents affrontements ont opposé  la coalition Seleka  aux Forces Armées Centrafricaines ce vendredi aux environs de 11 heures dans la zone de Grimari et Sibut.

Les FACA seraient tombées dans une embuscade tenue par les rebelles du Séléka. Bilan provisoire :
Côté gouvernement centrafricain:  17 combattants tués, un officier supérieur fait prisonnier, 2 toyota lourdement armées récupérées, 60 blessés.
Côté Séléka : 5 blessés combattants légèrement blessés.

Les troupes gouvernementales seraient mises en débandades et poursuivies par les combattants du Séléka. Malgré l’intervention des militaires tchadiens aux côtés des FACA, les troupes gouvernementales n’ont pu résister aux rebelles qui poursuivent leur attaque.

 

femmes_centrafricainesMises à jour 14h17: C’est 300 femmes réunies à l’initiative d’associations proches du régime du président François Bozizé qui ont défilé aujourd’hui à Bangui pour demander à l’alliance rebelle Séléka qui menace la capitale centrafricaine de « cesser le combat » et réclamer la paix. « Nous voulons la paix en RCA (République Centrafricaine) », chantaient les femmes lors de cette manifestation initiée par des proches du régime du président Bozizé, menacé par les rebelles, et qui cherche à faire pression sur la communauté internationale pour qu’elle intervienne.

« Notre pays est en danger. On veut la paix. On tue nos frères dans l’arrière-pays. Il faut que le Séléka cesse les combats », a affirmé Estelle Loka, femme au foyer et mère de trois enfants. « Il faut que la France nous défende. Certains sont mécontents de la France parce qu’ils ne nous défendent pas alors que c’est notre parrain, c’est eux qui nous ont donné l’indépendance, mais nous ne sommes pas indépendants. Il faut que la France vienne au secours de la RCA » a-t-elle poursuivi, assurant « ne pas avoir de problèmes avec les Français ». Hierdéjà, plusieurs milliers de sympathisants du régime ont défilé dans les rues de Bangui pour protester contre la progression des rebelles, rejoints par le président Bozizé lui-même.

Précédées par une fanfare et encadrées par des forces de l’ordre, les manifestantes ont parcouru le centre-ville, s’arrêtant brièvement devant la délégation de l’Union européenne. Sur la place Barthélémy Boganda, « père de l’indépendance » de la Centrafrique, elle se sont toutes mises à genou pour entonner l’hymne national. Sur la banderole principale on pouvait lire : « Alliance Séléka, cessez immédiatement vos hostilités. Conformez-vous aux accords de paix signés par vous-mêmes avec le gouvernement. Trop c’est trop ». Elle ont ensuite été accueillies à la place de la République, au centre de la capitale, par le premier ministre Faustin Archange Touadera, à qui elles ont remis un mémorandum pour le président Bozizé.

Dans un discours, la présidente de l’organisation des femmes centrafricaine, Marguerite Kofio, a demandé au nom des « femmes centrafricaines aux chefs d’Etat de la sous-région de veiller à ce que le mandat du président Bozizé aille jusqu’à son terme ». Elle a réclamé une ouverture des négociations « à Bangui et pas à l’étranger » mais aussi demandé « un gouvernement de large ouverture ».

Photos de la manifestation du Samedi 29 Décembre 2012:

Mises à jour 14h00: Le Ministre des affaires étrangères gabonais Emmanuel Issoze Ngondet a condamné aujourd’hui l’avancée des rebelles du Séléka vers la capitale centrafricaine Bangui, demandant leur retrait des villes occupées depuis le 10 décembre. Condamnant « fermement la poursuite des hostilités par les mouvements rebelles », le ministre a invité le Séléka « à cesser immédiatement les hostilités et à se retirer des différentes villes occupées ».

Réunis le 21 décembre à N’Djamena, les chefs d’Etats de la Communauté économique des états d’Afrique centrale (CEEAC) avaient appelé à des négociations « sans délai » à Libreville, en donnant un ultimatum d' »une semaine » à la rébellion pour se retirer de ses positions, ultimatum arrivant à terme aujourd’hui. Le Séléka avait exprimé sa « satisfaction » devant la proposition de négociation, mais avait maintenu ses positions et continuer sa progression vers Bangui, se justifiant par « l’absence de cessez-le-feu » et le « manque de garanties ».

Une mission de conciliation de la CEEAC a commencé aujourd’hui auprès du pouvoir centrafricain et des rebelles pour tenter de les amener à la table des négociations en janvier. Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC se rencontreront vendredi à Libreville, selon une source au ministère gabonais des Affaires étrangères.

 

Mises à jour Vendredi 28 Décembre 08h03: Les Etats-Unis ont annoncé hier soir avoir fermé leur ambassade en Centrafrique et fait évacuer leur ambassadeur et son équipe.
« L’ambassade des Etats-Unis à Bangui a provisoirement suspendu ses opérations le 28 décembre (heure de Bangui, Ndlr) en raison de la situation sécuritaire en République centrafricaine (…). L’ambassadeur Wohlers et son équipe diplomatique ont quitté Bangui aujourd’hui avec d’autres ressortissants américains », a annoncé dans un communiqué un porte-parole du département d’Etat, Patrick Ventrell.

Un porte-parole du ministère de la Défense, Todd Breasseale, a précisé que « le commandement américain en Afrique avait appuyé l’évacuation de l’ambassade des Etats-Unis à Bangui », notamment « l’acheminement de ressortissants américains et d’étrangers vers des lieux sûrs de la région ». Un autre responsable américain a précisé qu’un avion militaire avait quitté Bangui dans la nuit.

bozize_centrafrique15h24: Envoi de troupes incertain… Trois des pays composant la Force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC) ne semblent pas disposés à l’envoi de nouvelles troupes à Bangui, malgré l’annonce aujourd’hui par le commandant de la FOMAC de renforts pour sécuriser Bangui face à la progression des rebelles. « Bangui est sécurisée au maximum par les troupes » (de la FOMAC), mais « d’autres (troupes) vont arriver pour renforcer cette mission de sécurisation de Bangui », a déclaré le Général Jean-Félix Akaga, commandant de la FOMAC à la radio nationale centrafricaine.

Du coté des pays membres en revanche, rien ne laisse présager d’un tel envoi de renforts. « Aucune décision d’envoyer de nouvelles troupes n’a été prise, ce n’est pas au programme », a indiqué une source au ministère gabonais de la défense. Selon un officier supérieur de l’armée de République démocratique du Congo (RDC) sous couvert d’anonymat également: « il n’y a rien de prévu ou de préconisé pour combattre ce mouvement (rebelle) ». « Le Cameroun a déjà un contingent en Centrafrique (…) environ 150 hommes. Mais la décision d’envoyer des hommes supplémentaires n’a pas été encore prise, c’est une décision délicate qui appartient au chef de l’Etat », a pour sa part déclaré une source proche du haut commandement militaire camerounais.

Mises à jour de Jeudi 13h59 :  USA, Washington et les Nations unies ont annoncé, mercredi, le départ de tous leurs employés jugés non indispensables et de leurs familles. Le retrait « temporaire » des 200 personnes travaillant pour les Nations unies en Centrafrique « est une mesure de précaution pour réduire notre présence au cas où la situation devait se détériorer à Bangui », a expliqué Martin Nesirky.

Faisant état de sa « profonde préoccupation face à la détérioration de la sécurité en Centrafrique », le département d’Etat américain a affirmé, pour sa part, travailler « avec la communauté américaine à Bangui pour faciliter le départ » de ses ressortissants. Appelant les rebelles à « cesser les hostilités et à stopper leur avancée vers la capitale », il a par ailleurs salué « l’initiative de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) » qui va tenter d’obtenir un cessez-le-feu.

Mises à jour jeudi 13h49: De Bangui la capitale de la RCA Le président François Bozizé a appelé aujourd’hui la France  et les Etats-Unis à l’aider à stopper la rébellion du Séléka, qui a pris les  armes depuis le 10 décembre et menace à présent Bangui, dans un discours public  au centre de la capitale.

« Nous demandons à nos cousins français et aux Etats Unis d’Amérique  qui sont des grandes puissances, de nous aider à faire reculer les rebelles à  leur base initiale de façon à permettre la tenue du dialogue à Libreville pour  résoudre la crise actuelle », a déclaré le président François Bozizé en sango,  langue nationale centrafricaine.

Mises à jour jeudi 9h26: La force multinationale d’Afrique centrale va envoyer de nouvelles troupes à Bangui, en Centrafrique, afin de stopper l’avancée des rebelles.

Mises à jour jeudi 06h15: L’ONU et les Etats-Unis ont annoncé hier le retrait de la République centrafricaine de tous leurs employés jugés non indispensables et de leurs familles face à une rébellion qui s’approche de la capitale Bangui.
Mises à jour mercredi 19h16: François Hollande a demandé aujourd’hui au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian « de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité » de l’ambassade de France à Bangui, en Centrafrique, attaquée par des manifestants, ainsi que des Français, a annoncé l’Elysée dans un communiqué.

« Ces mesures ont été mises en œuvre dans les délais les plus courts et seront prolongées autant que nécessaire », a poursuivi l’Elysée, précisant que « le président de la République se tient régulièrement informé de la situation » en Centrafrique.

Mises à jour mercredi 17h00: Air France a fait faire demi-tour aujourd’hui à son vol hebdomadaire Paris-Bangui en raison des événements en Centrafrique, où la rébellion se rapproche de la capitale où plusieurs centaines de manifestants s’en sont pris à l’ambassade de France. « En raison de la situation en Centrafrique, le vol AF 780 Charles de Gaulle-Bangui a effectué un retour en vol et rentre à Paris », a annoncé un porte-parole de la compagnie.

Il s’agit du seul vol hebdomadaire à destination de la capitale de Centrafrique, selon lui.
« Le vol est parti (mercredi) à 10H59 et a fait demi-tour trois heures trente après le départ. Son arrivée à Paris est estimée à 17H37 », a-t-il précisé. L’appareil transporte 130 passagers, a-t-il indiqué.

situation_centrafrique_bangui_selekaMises à jour mercredi 16h30: En Centrafrique, plusieurs centaines de personnes ont lancé aujourd’hui des projectiles vers l’ambassade de France à Bangui, après avoir fait un sit-in devant l’ambassade américaine pour dénoncer la situation dans le pays dont une partie est occupée par la coalition rebelle, a constaté un journaliste de l’AFP.

« Nous sommes ici à l’ambassade de France, parce que c’est la France qui nous a colonisés. Mais la France a tendance à nous lâcher. On n’a plus besoin de la France, la France n’a qu’à prendre son ambassade et partir », a affirmé une manifestante. « La France n’a pas respecté la convention de défense entre elle et la République Centrafricaine. Nous dénonçons cette attitude », a pour sa part déclaré un étudiant qui a requis l’anonymat.

Durant la manifestation, plusieurs jeunes ont jeté des projectiles sur les locaux de l’ambassade dont certains ont cassé des vitres, ainsi que sur la représentation d’Air France. Auparavant, les manifestants, membres d’associations proches du Kwa Na Kwa (le parti du président François Bozizé), ont observé un sit-in devant l’ambassade des Etats-unis. Munis de sifflets et de branches de palmiers, ils ont scandé en sango, la langue nationale: « i yé gui siriri » (nous voulons la paix, non à la guerre).

L’ambassadeur de France a protesté contre la manifestation qu’il a qualifiée de « particulièrement violente ». « Ce matin, une manifestation violente s’est déroulée devant l’ambassade des Etats-unis d’Amérique, et s’est prolongée par une manifestation particulièrement violente devant la chancellerie de France, avec des jets de projectiles, avec des bris de vitres. Le drapeau français a été descendu de son mât et emporté par des manifestants », a déclarté l’ambassadeur Serge Mucetti. « Cette situation est totalement inadmissible. Je demande au gouvernement de la République centrafricaine de faire respecter les accords internationaux en cette matière. Ceux qui ont agi de la sorte sont des ennemis de la République centrafricaine », a-t-il ajouté.

Depuis le 10 décembre, la coalition rebelle du Séléka a pris plusieurs villes importantes du pays, revendiquant « le respect » d’accords de paix signés entre 2007 et 2011.
Malgré l’appel des autorités et des pays voisins à la négociation, le Séléka a avancé rapidement sans rencontrer de résistance, et se trouve désormais non loin de la capitale centrafricaine. Les rebelles ont demandé mercredi dans un communiqué que le pouvoir de Bangui « rende les armes ».

centafrique_seleka_banguiMises à jour 15h45: En directe de Bangui, plusieurs centaines de personnes ont lancé aujourd’hui des projectiles vers l’ambassade de France à Bangui, après avoir fait un sit-in devant l’ambassade américaine pour dénoncer la situation dans le pays dont une partie est occupée par la coalition rebelle, a constaté un journaliste de l’AFP.

« Nous sommes ici à l’ambassade de France, parce que c’est la France qui nous a colonisés. Mais la France a tendance à nous lâcher. On n’a plus besoin de la France, la France n’a qu’à prendre son ambassade et partir », a affirmé une manifestante.

La coalition rebelle du Séléka, a demandé au pouvoir « de déposer les armes », tout en considérant inutile de livrer bataille à Bangui face à un Président, François Bozizé qui « a déjà perdu le contrôle du pays ». « Nous demandons à tous les fils et filles de Centrafrique, à tous les éléments des forces de défense et de sécurité encore fidèles au régime de François Bozizé (…) de déposer les armes immédiatement », annonce un communiqué du Séléka.

Mises à jour du 25 Décembre 2012: Déjà la semaine dernière la coalition rebelle du Séléka s’était emparée le 25 décembre d’une nouvelle ville, Kaga Bandoro, dans le centre-nord de la Centrafrique, sans rencontrer de résistance, s’approchant un peu plus de la capitale Bangui, avait annoncé une source militaire.

Désormais présente à l’est et au nord de Bangui, la rébellion qui avait affirmé au début des hostilités, le 10 décembre, ne pas vouloir marcher sur la capitale, s’en approche désormais dangereusement, ne rencontrant que peu de résistance dans son avancée. Bangui est située à la frontière du Congo Brazzaville et de la République démocratique du Congo.

Signe de crise, « le président centrafricain (François Bozizé) a longuement réuni les responsables militaires pour faire le point sur la situation », a indiqué mardi une source militaire dans la capitale centrafricaine.

Carte_Centrafrique_afriqueA Kaga Bandoro, « les rebelles sont entrés » mardi « en véhicule et à moto, et ils se sont mis à tirer à l’arme lourde en direction des points stratégiques : base du détachement militaire, gendarmerie, poste des douanes, police », a déclaré une autre source militaire à Sibut, verrou stratégique sur la route de Bangui. « Les éléments des Forces armées centrafricaines, selon la même source, ont opposé une brève résistance, puis se sont mis à battre en retraite en direction de Sibut (à 130 km de Kaga Bandoro et à une centaine de kilomètres de Bangui) ».

Kaga Bandoro est le quatrième chef-lieu de préfecture du pays a être attaqué et occupé par la rébellion, après Ndélé (nord), Bria (centre), et Bambari (centre sud).
Face à la rébellion, l’armée régulière, sous-équipée, démotivée et mal organisée, a démontré sa faible capacité de riposte, en particulier au moment de la prise de Bambari en à peine quelques heures, qui était pourtant l’une de ses places-fortes.

Le gouvernement veut le retrait des rebelles

Les soldats tchadiens, dont le nombre n’est pas précisé, arrivés en renfort au milieu de la semaine dernière en Centrafrique sont en revanche rompus au combat. L’armée tchadienne avait déjà aidé François Bozizé à prendre le pouvoir en 2003 et à combattre des rébellions dans le nord de la Centrafrique en 2010.

Hier soir, une partie des troupes tchadiennes basées à Sibut s’est déplacée en direction de Kaga Bandoro selon une source militaire centrafricaine, qui a affirmé ne pas connaître la raison de ce déplacement. Pourtant, dès le départ, celle-ci s’est présentée comme une « force d’interposition » et non d’attaque, et ne s’est pas opposée à la progression rapide de la rébellion.

Lundi, le Séléka a annoncé « l’arrêt de ses opérations » et demandé au président centrafricain un cessez-le-feu, seule condition posée par le rebelles à des négociations. Dans le même temps, le gouvernement centrafricain s’était dit « disponible pour le dialogue à Libreville (prôné par les chefs d’Etat d’Afrique centrale vendredi, ndlr) dès que le retrait des rebelles des localités occupées sera effectif », sans évoquer l’idée d’un cessez-le-feu.

Thierry Barbaut & Jean-Marc Barandao
Pour www.info-afrique.com

La situation devient critique à Bangui pour le président Centrafricain François Bozizé, lire notre article

Interview de Roland Marshal, chercheur au CNRS:

Afrik.com : Qui sont les rebelles du Sélaka ? Que revendiquent-ils ?
Roland Marchal :
Cette coalition improbable regroupe plusieurs mouvements armés très différents qui sévissent dans le nord de la Centrafrique. L’essentiel de ce mouvement est musulman alors que la majorité du pays est chrétienne. Elle bénéficie des défaites successives de l’armée centrafricaine. Ce qui lui a permis d’intégrer peu à peu différents mouvements armés. Le Sélaka souhaiterait un changement de régime, entre autres le respect des accords de pais signés entre 2007 et 2011, concernant un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion. Après avoir signé les accords de paix, les rebelles sont passés aux oubliettes. Mais ils ont décidé de reprendre les armes.

Afrik.com : Le pouvoir n’a donc pas respecté les accords de paix ?
Roland Marchal :
Le pouvoir il est vrai n’a pas été jusqu’au bout des accords de paix. Mais toutefois 30% des effectifs des rebelles en ont bénéficié. Il y a eu des réintégrations de certains membres de ces groupes armés. Certains responsables sont même devenus parlementaires. Il y a donc eu une certaine avancée du processus même s’il devait déjà être achevé quatre ans après la signature des accords. Mais ces accords ne sont pas l’unique revendication des rebelles. Je pense  qu’ils s’en servent plus comme un prétexte pour expliquer leur reprise des armes. Ils souhaitent avant tout une plus grande présence de l’Etat dans le nord du pays. Ils réclament des biens publics, des investissements pour développer la région. Mais ce qui est préoccupant aujourd’hui, c’est qu’au sein de la coalition sélaka, il y a des ralliés de l’armée centrafricaine. Ce qui constitue donc une joyeuse confusion.

Afrik.com : Que se passe-t-il au sein de l’armée centrafricaine ?
Pourquoi n’arrive-t-elle pas à faire face à cette rébellion ? Roland Marchal :
L’armée centrafricaine a des officiers bien formés. Le problème ne se situe pas à ce niveau. Selon une source proche du pouvoir, que j’ai rencontré la semaine dernière lorsque j’étais à Bangui, des officiers supérieurs ont été voir le fils du président Bozizé, ministre de la Défense, et lui ont demandé plus de moyens pour mener l’offensive contre les rebelles. Ce dernier est parti voir son père pour lui faire part des revendications des militaires. Et le président Bozizé lui a répondu : « si tu leur donnes tous les équipements qu’ils réclament, sois sûr que dans les quatre heures qui suivent, ils effectueront un coup d’Etat à mon encontre ». Une phrase qui explique tout. Bozizé a peur de sa propre armée. Il craint qu’elle mène coup d’Etat à son encontre. C’est pour cela qu’il refuse de lui donner plus de moyens pour la renforcer. C’est quelqu’un qui ne prend aucune décision. Il est trop attentiste alors que là il s’agit de sa survie.

Afrik.com : Que voulez-vous dire ? Son régime est-il menacé ?
Roland Marchal :
Oui son régime est menacé. Il ne fait aucun doute la-dessus. La situation est actuellement extrêmement tendue. Et le régime ne réagit pas. Le problème que vit actuellement le régime est double. D’une part, les officiers supérieurs sont démobilisés mais souhaitent qu’on leur donne plus d’indépendance. Car Bozizé filtre toute leurs décisions, qu’il supervise à la lettre. Les militaires ne peuvent en prendre aucune sans son aval. D’autre part, les soldats que les officiers supérieurs, envoient sur le terrain sont très jeunes. Ils ont très peu d’expérience et perdent beaucoup de bataille. Face à eux, ils ont des rebelles bien armé et formé, qui connaissent très bien le terrain. C’est une véritable boucherie à chaque fois ! La force des rebelles n’est pas impressionnante. Vous les mettez face à l’armée guinéenne, bien organisée, ou l’armée française, ils ne tiennent pas un quart d’heure ! Mais c’est à cause de la faiblesse de l’armée centrafricaine qu’ils sont en position de force actuellement. Tout cela parce que le pouvoir ne laisse pas fonctionner l’armée centrafricaine comme une vraie armée.

Afrik.com : Dans quel état se trouve aujourd’hui la Centrafrique depuis que Bozizé a été réélu en 2011 après avoir effectué un coup d’Etat en 2003 ?
Roland Marchal :
C’est un pays de plus en plus pauvre depuis les élections de 2011. L’élite s’est enrichie alors que la population s’est appauvrie. Le gouvernement dit oui à tout ce que Bozizé fait et le parlement n’est pas représentatif des différents partis du pays. Le plus grave c’est qu’un quart du parlement est issue des proches du président. Il y a intégré ses maitresses, celles de ses fils, ses frères, ses oncles, ses cousins,  bref toute sa famille y est représentée. Même l’ex-président Ange Félix Patassé, qui a ruiné l’économie du pays, n’a jamais fait cela. C’est pour cela que Denis Sassou Ngesso et Idriss Deby sont très critiques à l’encontre de Bozizé. Il ne faut pas oublier que le coup d’Etat contre Ange Félix Patassé, qui lui a permis de prendre le pouvoir en 2003, est avant tout un coup d’Etat régional. Il a été mené avec le soutien de Sassou Ngesso et Deby. Il y a eu en effet une espèce de convergence régionale pour se débarrasser de Patassé qui devenait trop encombrant. S’il ne prend pas garde, Bozizé pourrait être pris à son propre jeu. En effet, si ces homologues voisins estiment qu’il ne fait plus l’affaire pour diriger le pays, il pourrait également être renversé par un coup d’Etat régional.

Afrik.com : Pourtant Denis Sassou Ngesso et Deby ont-ils soutenu Bozizé à son arrivée au pouvoir. Qu’est-ce qui les gêne dans la façon dont il dirige le pays ?
Roland Marchal :
Sassou et Deby sont loin d’être exemplaires en matière de démocratie. Mais ils estiment qu’il y a toutefois des limites. Il y a des choses qu’on ne fait désormais plus même lorsqu’on est à la tête du pouvoir. Or ce message, Bozizé ne le comprend pas. Même Omar Bongo, qui était son ami, lui a dit un jour lors d’une discussion : « Tu dois comprendre quelque chose. Il faut savoir faire de la soupe pour ensuite pouvoir la partager avec tout le monde »  Il le regardait d’un hébété sans rien comprendre. Pour lui, tant qu’il y a de l’argent, il faut se servir. Bongo n’avait cessé de dire que Bozizé ne ferait pas un bon dirigeant.

Thierry Barbaut

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Dr Ernestine Gwet Bell, à l’origine du premier bébé né in vitro de l’Afrique centrale

Cela s’appelle avoir plusieurs cordes à son arc. Et pas des moindres !Présidente du Groupe inter africain d’étude de recherche et d’application sur la fertilité, vice gouverneur du District 403B du  Lions club international, promotrice de la clynique Odyssée à Douala au Cameroun, etc,  Dr Gwet Bell Ernestine se reconnait dans toutes ces casquettes. Et plus encore. Gynecologue obstetricienne de nationalité camerounaise, elle a fait partie de l’équipe médicale qui a donné à l’Afrique centrale, Thommy, son premier bébé né in vitro en 1998. Un exploit qui ne fait pas oublier à cette jolie dame taciturne  ses combats quotidiens contre l’infertilité, l’autisme, le Vih sida, bref la pauvrété.  Exclusif !

P3Dr Ernestine Gwet Bell, d’où part votre goût pour la médecine et surtout cette orientation vers la santé de la femme ?

Je peux dire sans me tromper que j’ai très tôt eu envie de faire la médecine et particulièrement l’attirance vers la santé de la mère et l’enfant. En effet j’ai eu la chance d’avoir un père Missionnaire (Pasteur et Enseignant) et une mère Infirmière Sage Femme. J’ai donc passé ma tendre jeunesse dans ce qu’on appelait les Stations missionnaires où on trouvait côte à côte : Eglise, Ecoles et Hôpital. J’ai ainsi pu suivre ma mère et ai assisté à 8 ans à un accouchement. J’ai également pu à 10 ans faire un stage dans un Hôpital. Tout cela fait que dès 10 ans il était clair que je ferai carrière dans la médecine. Seulement la seule détermination ne suffit pas ; il fallait travailler et compter sur les autres et Dieu.

Quels sont les principales causes de l’infertilité féminine au Cameroun, comment vous employez-vous pour réduire le mal ?

Les principales causes de l’infertilité chez nous ont un lien avec les infections. Ces infections qui peuvent être les IST (infections sexuellement transmises) ou provoquées par les avortements et les accouchements septiques vont entraîner chez l’homme les insuffisances en quantité ou en qualité des spermes et les sténoses des tubes qui conduisent le sperme.  Chez la femme elles vont entraîner des sténoses des trompes et des adhérences pelviennes. On retrouve également les troubles des ovulations ; les Fibromes, l’endométriose entre autres.

Pour y remédier je pense que c’est tout le monde qui a un rôle à jouer : les pouvoirs publics, le personnel de santé et les familles. De notre côté je pense que nous ne croisons pas les bras. Vous avez parlé des Centres de PMA. Nous avons également créé le GIERAF, groupe inter africain d’études de recherches et d’application sur la fertilité. J’ai l’honneur de présider actuellement cette société scientifique. Beaucoup y est fait depuis sa création en 2009. A Dakar en février prochain au cours de notre 4ème Congrès nous présenterons un Livre écrit par nous sur le Traitement des infertilités en Afrique. Nous formons les médecins pour la prise en charge des infertilités, l’assistance médicale à la procréation et nous faisons des études et des recherches. Le GIERAF a comme Sociétés marraines les plus grandes Sociétés mondiales qui luttent contre l’infertilité et des Parrains tels que Mr le Professeur René Frydman, père du premier bébé né par FIV en France.

P2Il y a quelques années, vous faisiez partie d’une équipe médicale qui a donné à l’Afrique centrale son premier bébé né par fécondation in vitro.  Comment en êtes-vous arrivé à cet exploit ?

En 1997 quatre Gynécologues et deux Biologistes exerçant en libéral à Douala se sont mis ensemble pour lancer l’Assistance médicale à la procréation à Douala. Ce fut une très belle expérience qui a permis la naissance de Tommy en avril 1998, premier bébé né par FIV en Afrique centrale. L’équipe a continué à travailler ensemble sur deux sites : la Clinique Odyssée et la Clinique de l’aéroport. Le développement des choses a fait que les deux sites sont juste devenus deux Centres et l’équipe s’est scindé en deux. Pour arriver à la naissance de Tommy il a fallu que nous rentrions un peu à l’école et que nous établissions des partenariats avec les Centres d’Europe et d’Amérique du Nord. Nous avons également eu la chance de rencontrer un homme providentiel, un Biologiste de Paris qui a bien accepté de venir nous assister à nos débuts à Douala.

Qu’est ce qui  différencie un tel  bébé du nouveau-né ordinaire ?  Avez-vous fait d’autres bébés entre temps ?

Un bébé né par FIV (fécondation in vitro) est tout à fait normal. Tout ce qu’on a retrouvé chez ces enfants est qu’ils sont plus intelligents que la moyenne des enfants ; peut être à cause de l’amour de leurs parents et de l’engagement de ces derniers. Il faut bien comprendre comment un tel bébé est conçu. Il est exactement le fruit de la rencontre des gamètes de ses parents : un spermatozoïde du père et un ovule de la mère. Il n y a rien d’artificiel ; l’équipe médicale ne sert que de facilitatrice en permettant la rencontre de ces gamètes.

Dr Gwet, combien ça coûte pour avoir un bébé éprouvette ?  Que faut-il pour que ce type  d’accouchement  encore élitiste soit accessible à toutes  les femmes ?

Les prix des FIV sont absolument variables car ils dépendent de l’âge de la femme et de la qualité du sperme du mari. Une FIV coûte entre 800 000 FCFA et 1 500 000FCFA. A cela il faudra ajouter le coût des médicaments pour stimuler les ovaires ; cela peut aller de 400 à 800 000F en fonction de l’âge de la femme. Ce ne sont pas des prix excessifs et ces traitements ne concernent pas des élites. Vous ne savez peut être pas que les couples dépensent des sommes supérieures à celles là chez les charlatans et pour aucun résultat.

Il y a un gros besoins d’information et de sensibilisation pour agir en amont : éviter et traiter les IST, une bonne prise en charge des avortements et des accouchements par exemple et surtout le recours à la FIV quand la femme est jeune.

Beaucoup de femmes décèdent encore  au Cameroun lors des accouchements. A quoi cela est-il dû ?

La mortalité maternelle est un véritable drame. Elle tend à augmenter et les derniers chiffres parlent de près de 1000 femmes sur 100 000 grossesses !

Les Gouvernements et les professionnels de santé font des gros efforts mais il faut encore faire mieux ; les populations doivent aussi se mobiliser. Les causes de cette surmortalité sont : des avortements clandestins, les hémorragies, des Hypertensions, les grossesses précoces et/ou multiples et bien sûr les soins de santé inappropriés. Vous voyez donc que tout le monde est interpellé : les familles, les écoles, les professionnels de la santé et les pouvoirs publics.

biologisteL’autisme est-il une menace de santé au Cameroun ? Pourquoi une association en faveur des enfants ?

L’autisme est un trouble envahissant du développement de l’enfant. C’est une pathologie en pleine croissance de part le monde sans qu’on puisse l’expliquer. Il atteint surtout les garçons (3 garçons pour une fille) et serait d’origine neurobiologique. Sa prévalence est d’un enfant pour 150 accouchements ! Ce n’est pas peu. Devant la détresse des parents et particulièrement des mamans qui ne savaient pas de quoi souffrait leur enfant, nous avons initié à travers le Lions Clubs la construction du Centre Orchidée Home qui est vraiment un centre original car il permet de dépister, prendre en charge et scolariser les enfants atteints d’autisme. Le projet a été tellement salvateur que la 1ère Dame du Cameroun l’a soutenu et permis l’ouverture d’une école inclusive qui permet de scolariser les enfants autistes à côté des enfants normaux. C’est réellement une révolution quand on voit ce que ces enfants deviennent et l’énorme tolérance des enfants dit « normaux » vis-à-vis des autres…

Cette association organise des galas de charité pour récolter des dons. Avez-vous jusqu’ici  réalisé des projets pour les malades ?

Je pense que je réponds à cela dans l’échange précédent. Je dois juste ajouter que la prise en charge d’un enfant atteint d’autisme coûte très cher et l’autisme est une pathologie de toute la vie ; on n’en guérit pas mais on apprend à vivre avec.

Ces deux éléments font que les parents sont découragés et les plus démunis ont tendance à baisser les bras. Nous sommes donc en permanence en train de chercher les voies et moyens pour continuer à accompagner ces enfants et leurs parents.

www.cliniqueodyssee.com

www.gieraf.org

Entretien avec Christian Locka

La planète en 2030 ? Guerre de l’eau, d’aprés les services de renseignements américains

C’est un cadeau pour le président Obama fraîchement réélu : le rapport Global Trends 2030, concocté par le National Intelligence Council (NIC) et qui vient d’être rendu public.

eau_afrique_www.info-afrique.comLe NIC, petit cousin de la CIA, est en quelque sorte le bras analytique et prospectif des services de renseignement américains. Son rapport imagine le monde de 2030. Il présente logiquement un tropisme fort pour la géopolitique mais il a l’intelligence de ne pas oublier que les nations, les sociétés vivent sur une planète physique dont les limites s’avèrent de plus en plus flagrantes, que les êtres humains ont des besoins élémentaires (se nourrir, boire, se loger, se chauffer, se déplacer) et que ne pas pouvoir les satisfaire est aussi un facteur d’instabilité dans le monde.

Je laisserai les aspects purement diplomatiques et géostratégiques aux journalistes et blogueurs spécialisés dans ces domaines pour m’attarder sur la manière dont les services de renseignement américains voient la Terre nourricière en 2030.

Les auteurs du rapport font un rapprochement entre le monde d’aujourd’hui et celui de grandes transitions dans l’Histoire : 1815 (fin de l’empire napoléonien), 1919 et 1945 (lendemains des deux guerres mondiales), et 1989 (chute du mur de Berlin et fin de l’affrontement Est-Ouest). A chaque fois, disent-ils, le chemin de l’avenir n’était pas tout tracé et plusieurs options s’offraient au monde.

Il en va de même pour les années qui s’offrent à nous. Mais parmi les éléments qui contraindront le futur, il en existe un prépondérant : la démographie. 2030, c’est une planète de 8,3 milliards d’habitants (contre 7,1 à la fin de 2012), une planète vieillissante et de plus en plus urbanisée puisque, comme l’avait annoncé une étude publiée en septembre dont je m’étais fait l’écho, environ 5 milliards d’humains vivront alors en ville. Un chiffre à comparer avec les 750 millions d’urbains que comptait la Terre en 1950 (sur une population globale de 2,5 milliards d’habitants).

Soixante pour cent de la population mondiale dans les villes, cela n’est pas sans conséquences, notamment pour l’environnement. Le rapport explique qu’historiquement, l’urbanisation croissante « a conduit à des réductions drastiques des forêts, des changements négatifs dans le contenu nutritif et la composition microbienne des sols, des altérations dans la diversité des plantes et animaux supérieurs (incluant des extinctions locales) ainsi que des changements dans la disponibilité et la qualité de l’eau douce. Dans certaines études, ces impacts ont été détectés à des distances dépassant parfois les 100 kilomètres du plus proche centre urbain. »

Au défi démographique s’ajoutent les défis climatique et alimentaire. Et tous les trois s’entremêlent. Une simple extrapolation des tendances actuelles en matière de consommation alimentaire donne des résultats susceptibles de faire tirer quelques signaux d’alarme.

En raison de la croissance de la population et des changements de mode alimentaire dans les pays émergents, la demande mondiale en nourriture devrait augmenter de plus de 35 % d’ici à 2030. Or les rendements agricoles, même s’ils continuent de s’améliorer, ne suivent pas la même pente et, selon le rapport, nous vivons déjà sur les réserves : « Au cours de sept des huit dernières années, le monde a consommé plus de nourriture qu’il n’en a produit. Une grande étude internationale estime qu’en 2030, les besoins annuels en eau atteindront 6 900 milliards de mètres cubes, soit 40 % de plus que les ressources durables actuelles. » Le rapport ajoute que, dans moins de deux décennies, presque la moitié de la population mondiale vivra dans des régions soumises à d’importants stress hydriques et il évoque clairement la question des guerres de l’eau.

Les tensions sur les ressources en eau et en nourriture risquent par ailleurs d’être avivées par le changement climatique. Au lendemain des négociations ratées de Doha sur la limitation des gaz à effet de serre, qui reflètent le manque d’engagement patent des Etats-Unis dans la lutte contre le réchauffement climatique, ce n’est pas sans une certaine ironie que l’on lit, sous la plume d’officiels américains, les craintes que le phénomène suscite.

CHONGQUING: Drought Conditions In ChongqingMême si les climatosceptiques ont bonne presse outre-Atlantique et si certains d’entre eux siègent à la Chambre des représentants et au Sénat, dès qu’il s’agit de choses sérieuses et de risques encourus par les Etats-Unis, plus personne, dans les hautes sphères, ne doute de la réalité du réchauffement climatique. Le rapport est on ne peut plus clair sur le sujet. Même si ses auteurs refusent, probablement en raison du « climatosceptiquement correct » en vigueur chez une majorité d’Américains, de trop mettre en avant les résultats des modèles climatologiques, ils sont bien obligés de reconnaître que la planète se dirige vers une hausse de la température moyenne d’« environ 2°C au milieu du siècle.
Si les émissions [de gaz à effet de serre] continuent sur la tendance actuelle, une hausse de 6°C à la fin du siècle est plus probable que 3°C, ce qui aura des conséquences encore plus importantes. »

Cela n’augure rien de bon pour les questions de sécurité alimentaire. Non seulement la population sera plus nombreuse, non seulement les populations des pays émergents sont, grâce à l’augmentation de leurs revenus, déjà en train de changer leur régime alimentaire en y incluant plus de viande, dont la production est coûteuse en eau et en céréales, non seulement les mégalopoles repoussent et grignotent les espaces agricoles, non seulement les rendements ne sont pas forcément au rendez-vous, notamment en Afrique, non seulement certains sols surexploités se dégradent, mais voilà que le changement climatique vient aussi perturber l’industrie agro-alimentaire : événements météorologiques extrêmes plus fréquents, modifications du régime des pluies, disparition de certains glaciers qui alimentent les cours d’eau pendant les saisons sèches, etc. On ne sera pas étonné de trouver, en tête des solutions envisagées pour remédier aux éventuelles crises alimentaires, le recours aux plantes génétiquement modifiées.

Pierre Barthélémy (@PasseurSciences sur Twitter)

Cameroun : la RSE en marche Formation sur la Responsabilité Sociale des Entreprises « Norme ISO 26000 » du 7 au 8 février 2013

Pour le renforcement des capacités des Entreprises et Organisations,

les Observateurs des Droits de l’Homme (ODH) et 2MN Consulting en partenariat avec le Groupe Info Afrique, organisent  un séminaire de formation sur la Responsabilité Sociétale, NORME ISO 26000 du 7 au 8 février 2013 à Kribi.

rseLe pas à déjà été franchi par la SOSUCAM, le Groupe BOLLORE AFRICA LOGISTICS ET LES BRASSERIES DU CAMEROUN lors du précédent séminaire de formation.

Ce séminaire de formation aura pour thème : Norme ISO 26000, outil d’implémentation de la RSE, levier de compétitivité, de performance et de croissance des entreprises.

D’après Thierry Mekinda, président exécutif de l’ODH, spécialiste des questions RSE «Dans la quête de la compétitivité, de la performance et de la croissance dans nos entreprises, la RSE est incontournable et l’actualité mondiale nous impose une réalité, celle d’avancer avec la RSE afin d’éviter la RSE subie.»

Pour participer à cette formation dont les places sont limitées (10 participants), il faut s’inscrire avant le 1er février 2013.

Contact: observateursdesdroitsdelhomme@gmail.com

2mnconsulting1@gmail.com

Tél: (00237) 77924656 / 96233752

NB : pour programme ; thierrymekinda.blogvie.com

Dossier formation : quelles sont les meilleures écoles de commerce africaines ?

La croissance économique du continent et les besoins en cadres locaux  plaident pour l’amélioration du niveau des écoles de commerce africaines.  Lentement mais sûrement, celles-ci se rapprochent des standards  internationaux.

diplome_afriqueSi les établissements d’Afrique francophone sont les grands absents des  classements internationaux, ils se rapprochent tout de même progressivement de  leurs homologues occidentaux. Toujours plus de certifications, d’ouverture à  l’international et de liens avec les entreprises. Créées pour les plus anciennes  il y a une vingtaine d’années, les écoles africaines avancent leurs pions, et  les établissements maghrébins et sénégalais affichent une longueur d’avance,  comme en témoigne notre classement.

Le palmarès 2012 de Jeune Afrique a été  réalisé à partir des données recueillies auprès de dix-huit établissements  francophones sur la quarantaine ciblée. Pour cette quatrième édition, chacun a  reçu un questionnaire comprenant trente questions allant du coût des études au  nombre d’ouvrages disponibles dans la bibliothèque, en passant par les  partenariats avec d’autres écoles et avec les entreprises, par la qualification  des enseignants, etc. Loin de prétendre à l’exhaustivité, cette enquête s’est  focalisée sur le programme « grande école » – programme phare des  business schools – en formation initiale.

Les  établissements maghrébins  et sénégalais  affichent une  longueur d’avance.

Ces dernières années, les écoles de commerce occidentales se sont davantage  intéressées à l’Afrique et certaines d’entre elles sont même allées jusqu’à  mettre en place leur propre campus. « Les formations en business sont  celles qui connaissent la plus forte croissance parmi les activités académiques  en Afrique subsaharienne », relevait déjà fin 2010 Guy Pfefferman, le PDG  du réseau Global Business School. De fait, le potentiel est réel face à l’énorme  demande non satisfaite.

Ce qu’a bien compris Bordeaux École de management (BEM)  en implantant une filiale à Dakar en 2008, suivie l’année suivante par Euromed  Management, qui a créé son propre campus à Marrakech, et par l’université  Paris-Dauphine, qui en 2009 a ouvert son institut à Tunis. « Nous sommes  très sollicités par ailleurs, notamment au Maroc et au Sénégal, mais pour  l’instant nous nous concentrons sur la Tunisie », précise Sébastien  Duizabo, directeur de la formation continue à l’université Paris-Dauphine.

Accréditations

Les business schools non affiliées à une école occidentale misent sur les  labels pour gagner en visibilité. Parmi les accréditations, certaines sont  particulièrement prisées car elles attestent que l’établissement répond à un  certain nombre de standards internationaux. C’est le cas notamment de  l’accréditation américaine accordée par l’Association to Advance Collegiate  Schools of Business (AACSB) et des labels européens tels qu’Equis (la référence,  qui s’applique à un établissement) et Epas (qui ne vise qu’un programme),  délivrés par la European Foundation for Management Development (EFMD). BEM  Dakar, qui peut revendiquer la double accréditation grâce à sa maison mère, fait  figure d’exception côté francophone.

Au Maghreb, l’École supérieure du commerce  et des affaires (Esca) peut prétendre, depuis cette année, aux systèmes  d’accréditation européen et américain. « Une grande première pour la région  et une vraie reconnaissance pour nous », se réjouit Thami Ghorfi, son  président. Pour les écoles subsahariennes, d’autres certifications continentales  font également référence sur le plan régional comme le Conseil africain et  malgache pour l’enseignement supérieur ou le fait d’être labellisé « centre  d’excellence UEMOA » (Union économique et monétaire ouest-africaine).

Sur le campus de l’Institut supérieur de management (ISM), à Dakar. © Sylvain Cherkaoui/JASur le campus de l’Institut supérieur de management  (ISM), à Dakar. © Sylvain Cherkaoui/JA

Double diplôme

Côté pédagogie, le nombre de professeurs permanents et la proportion d’entre  eux qui détient un doctorat (PhD) sont un bon indicateur du niveau d’exigence  pédagogique de l’école. À l’Esca, leur nombre est passé en un an de 36 à 53.  Mais c’est BEM Dakar qui affiche la hausse la plus spectaculaire en la matière,  bondissant de 30 à 73 enseignants permanents, avec un taux de PhD en  progression, de 50 % à 74 % en un an.

Au-delà des labels et de son  corps enseignant, la valeur d’une école tient aussi à la qualité de ses  partenaires académiques, gage d’une expertise pédagogique supplémentaire. Ces  associations académiques sont susceptibles d’aboutir à la mise en place de  diplômes communs – tous les étudiants en master à l’École supérieure  algérienne des affaires (Esaa) bénéficient par exemple d’un double diplôme. Les  étudiants en master au Management Development International Institute (MDI), en  Algérie, peuvent également obtenir un double diplôme. De quoi accorder davantage  de crédit à des filières souvent méconnues par les multinationales.

Internationalisation

Le rapprochement avec des établissements étrangers s’inscrit aussi dans une  logique de mobilité étudiante. À l’Esca ou à l’Institut africain de management  (IAM), il est ainsi possible de suivre un semestre dans une université  anglophone grâce aux accords avec les institutions partenaires.

Sur fond de  mondialisation, l’exigence de parler anglais revêt à l’évidence une importance  toute particulière. À l’Esaa, à l’Esca ou à BEM Dakar, la totalité des étudiants  passe le Toeic (axé sur la maîtrise de l’anglais professionnel), un prérequis  pour décrocher son diplôme. De son côté, depuis 2011, Sup de Co Dakar dispense  son enseignement de master 2 dans la langue de Shakespeare exclusivement.  « Le tiers des étudiants suit des programmes entièrement en anglais »,  souligne Aboubacar Sédikhe Sy, son PDG. À l’Esca, à partir du master 1,  30 % à 100 % des cours sont dispensés en anglais selon la  spécialisation.

Les écoles côté finances
Si la  plupart des frais d’inscription demeurent stables d’une année sur l’autre  – c’est le cas pour le MDI, BEM Dakar, l’ISM et le Cesag -, ils  affichent une nette augmentation à l’Esca, où ils sont passés de 3 875 à 4  300 euros en master 1 en un an, et à l’Esaa, où ils ont bondi de 4 125  à 4 500 euros dans le même laps de temps. À l’inverse, à l’ESC Tunis et à  l’Essec Douala, les tickets d’entrée se limitent respectivement à 54 et  76 euros. Côté salaires, la fourchette est plutôt large. Au Maghreb, les  rémunérations pour une première embauche varieraient entre 320 euros (ESC  Tunis) et 900 euros (Esca). Et en Afrique subsaharienne, les émoluments  mensuels oscilleraient entre 450 euros (IAM) et 850 euros (BEM Dakar).  Dans les trois autres écoles sénégalaises, ils avoisineraient les  600 euros. Au Cameroun, le premier salaire pour les diplômés de l’Essec  Douala atteindrait 380 euros. F.R.

Autre indice de cette ouverture internationale : la proportion d’étudiants  étrangers dans les effectifs – Sup de Co Dakar en compte 45 %, pour  27 nationalités. Afin de renforcer les partenariats Sud-Sud, l’Esca, en  accord avec Grenoble École de management (GEM), a créé l’Institut euro-africain  de management (Inseam), qui recrute depuis cette année une vingtaine d’étudiants  dans un réseau d’une dizaine d’écoles de commerce subsahariennes afin de leur  permettre de préparer un master en management général à Casablanca.

Mise en pratique

Incontournables en master, les stages en entreprise durent de deux à six mois  selon les écoles. La présence au sein du corps enseignant de professionnels  n’est pas non plus négligeable. Ils sont ainsi plus de 70 % à Sup de Co  Dakar, 75 % au Centre africain d’études supérieures en gestion (Cesag) et  80 % à l’IAM. Afin d’ancrer leurs enseignements dans la pratique, les  écoles rivalisent d’initiatives : forums de recrutement, « Job Days »,  visites dans des pépinières d’entreprises…

L’IAM Dakar fait même appel à un  cabinet de recrutement pour optimiser ses placements et organiser des séances de  speed dating. Pour leur mettre le pied à l’étrier, les junior-entreprises  permettent à des groupes d’élèves d’effectuer des travaux rémunérés pour leurs  clients. Quant aux incubateurs de projets, ils accompagnent les diplômés dans la  création de leur société.

Une autre tendance nette se dessine : la mise en avant de l’entrepreneuriat.  L’Esca a ouvert en 2012 un master « entrepreneuriat et développement  international » et le parcours « grande école » comprend un cours  de création d’entreprise. L’ESC Tunis a quant à elle introduit des modules  « culture entrepreneuriale » et « création d’entreprise »  dans toutes ses filières. En Algérie, le MDI propose une spécialisation dans le  domaine en master 2. De fait, le développement d’une culture  d’entrepreneuriat, encore balbutiante sur le continent, figure parmi les  principaux défis que les business schools africaines devront relever.

 

Méthodologie du classement
Ce  palmarès a été réalisé à partir des réponses des écoles à  notre questionnaire. Notoriété, ouverture à l’international,  pédagogie, liens avec les entreprises : quatre thèmes ont été retenus  pour un total de trente questions.
À noter, ce classement panafricain  ne tient pas compte de critères tels que la rémunération ou le taux  d’insertion six mois après l’obtention du diplôme – la première devant  être resituée dans le niveau de vie du pays et le taux  d’insertion déclaré avoisinant presque toujours les 90 % à six mois.  Signalons également l’absence, dans cette édition, de quelques poids  lourds tels que le groupe HEM et Al Akhawayn, au Maroc, ou encore  la Mediterranean School of Business, en Tunisie, qui n’ont pas  souhaité participer à notre enquête ou qui n’y ont pas répondu à  temps.

 

Thierry Barbaut
Avec Jeuneafrique.com

Espoir de délocalisation de la Chine vers l’Afrique: Des usines Chinoises en Afrique

En Afrique, la Chine s’était focalisée sur l’extraction des ressources naturelles, la construction d’infrastructures et les télécommunications. Janvier 2012 semble avoir marqué une nouvelle phase dans la présence chinoise sur le continent noir : l’implantation d’usines fonctionnant avec de la main-d’œuvre locale.

Info-Afrique: Nous en parlions justement lors de la conférence de l’INSECC avec Guy Gweth de Knowdys, un des espoirs pour l’Afrique est que la Chine se mette a délocaliser ses industries en Afrique. Cet article du Journal Le Monde ouvre peut être une porte sur ce thème…

chine-afrique_info-afrique.comUne fabrique de chaussures du groupe Huajian a vu le jour dans la ville de Dukem, à 30 kilomètres d’Addis-Abeba (Ethiopie). L’entreprise, qui compte Calvin Klein parmi ses clients, emploie déjà près de 600 salariés, dont la moitié sont éthiopiens. En bonne marche, elle exporte 20 000 paires de chaussures par mois. Huajian ne cache pas ses ambitions puisqu’il prévoit d’investir 1,5 milliard d’euros dans son site africain.

Et ce n’est que le début. Engagés dans un partenariat public-privé, le gouvernement éthiopien et des investisseurs chinois construisent une zone industrielle entière. A terme, 80 usines et 20 000 emplois pourraient être créés. Cette plateforme de production et d’exportation sera prête à inonder le marché local d’ici à 2014.

 

« Depuis la suppression des taxes d’importation négociée par Pékin en contrepartie de son aide financière, les produits « made in China » déferlent sur le continent africain. Avec sa croissance démographique, l’Afrique est un bassin de consommation qui incite à produire localement. Il y a donc une place à prendre, mais peu de gens y croient pour le moment », estime Mark Bohlund, spécialiste de l’Afrique subsaharienne chez IHS Global Insight, une société d’analyse économique.

Pourtant, le président de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, semble en être convaincu. Le 31 mai, à Arusha (Tanzanie), il exhortait les dirigeants africains à saisir l’occasion : « Il s’agit de passer du stade de l’exportation des ressources naturelles à celui d’une exportation de produits manufacturés transformés sur place. » Pour les industriels, en proie à l’augmentation du prix des hydrocarbures qui majore les coûts de production et de transport, la conjoncture semble propice aux délocalisations. D’autant plus que les coûts salariaux sont cinq fois moindres en Afrique subsaharienne qu’en Chine.

Plusieurs secteurs, comme les firmes automobiles, l’ont compris. Début 2012, les chinois Chery Automobiles et Foton Motors ont ouvert le bal en annonçant la construction d’usines au Kenya. Ils ont été suivis par First Automobile Works, qui s’installera en Afrique du Sud et au Cameroun, mais aussi par Brillance, qui vise le Bénin.

Pour donner de l’élan à ces implantations et faire oublier les nombreux obstacles (niveau déplorable des infrastructures, corruption, etc.), les autorités africaines font de généreux efforts. En Ethiopie, le pack de bienvenue aux investisseurs chinois comporte notamment quatre ans d’exonération fiscale, l’électricité gratuite et des terrains bon marché. L’implantation en Afrique offre un atout supplémentaire, rappelait récemment Helen Hai, la vice-présidente de Huajian Group : « Nombre de pays africains jouissent de la possibilité d’exporter sur les marchés européen et américain en étant exemptés de taxes. »

L’implantation en Afrique est donc une stratégie gagnant-gagnant pour les Chinois, qui profitent sur les deux tableaux des règles de la mondialisation. Mais quel sera le bénéfice pour les pays hôtes ? Il est à craindre que la plus grande partie des recettes d’exportation de ces entreprises sous contrôle asiatique soit transférée en Asie. L’Afrique compte pour 14 % de la population mondiale, mais fournit seulement 1 % de la production manufacturière de la planète.

Par Tristan Coloma, « Le Monde »

Meilleur Footballeur Africain de l’année 2012: Yaya Touré Ballon d’or de la confédération Africaine de Football

Les jeux sont faits: Jier au Ghana, l’international ivoirien de Manchester City, Yaya Touré, a été sacré « Ballon d’or africain » 2012 de la Confédération africaine de football (Caf) qui récompense le meilleur joueur africain de l’année.

Yaya-Toure_ballon-dor_2012C’est la deuxième fois que l’Ivoirien remporte le trophée, il a supplanté son compatriote Didier Drogba et le Camerounais Alexandre Song.

Transfuge du FC Barcelone, Yaya Touré a réalisé une bonne saison 2011-2012 concrétisée par un titre de champion d’Angleterre avec Manchester City.

En équipe nationale, le milieu de terrain ivoirien a été un pion essentiel dans le parcours sans faute qui a conduit les Eléphants à la finale perdue de la Can 2011 au Gabon.

Il a en outre pesé de tout son poids pour la qualification de la sélection ivoirienne à la phase finale de la Can 2013 en Afrique du Sud en janvier.

Thierry Barbaut

Le marché africain du mobile est plus important que celui des Etats-Unis ou de l’UE

Le TOP 25 des pays utilisant le mobile

D’après un rapport conjoint de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (Bad) présenté le 11 décembre 2012, le marché africain de la téléphonie mobile est actuellement plus important que celui des Etats-Unis et même de l’Europe.

Le TOP 25 des pays utilisant le mobile
Le TOP 25 des pays utilisant le mobile

Le document élaboré avec l’appui de l’Union africaine révèle qu’il y a aujourd’hui plus de 650 millions d’abonnements au mobile en Afrique. Ces données prouvent que les Technologies de l’information et de la communication (Tic) sont en train d’accélérer le développement du continent.

Le rapport explique ce dynamisme du secteur mobile africain par l’importance des investissements réalisés et qui ont accru la connectivité. On parle de près de 68 000 km de câbles sous-marins à fibre optique, plus de 615 000 km de réseau de dorsales nationales, permettant l’accès à une large bande passante à plus d’un milliard d’utilisateurs.

En Algérie par exemple, le nombre d’abonnements à la téléphonie mobile est passé de 13,6 millions de personnes en 2005 à 28,3 millions en 2011.

Pour Djamal Saghir, le directeur du développement durable de la Banque mondiale, il reste à bien orienter cette forte dynamique pour que la téléphonie mobile joue un rôle majeur dans le développement économique et social des Africains au cours des dix prochaines années.

Thierry Barbaut

 

Interview exclusive de M. Stephane Bacquaert du groupe Wendel : Une nouvelle stratégie vers l’investissement dans les entreprises locales des pays émergents, cap sur l’Afrique avec le business des télécoms

Le groupe Wendel élargit ses investissements à l’international avec un premier pas en Afrique en devenant le principal actionnaire d’IHS, gestionnaire indépendant de tours de télécommunications pour un montant de 125 millions de dollars. Il confirme que ce premier pas pourrait être suivi d’autres sur le continent.

logo-wendelLe groupe Wendel se définit de lui-même comme un investisseur de long terme : l’entreprise familiale exerce le métier d’actionnaire et d’investisseur professionnel et accompagne le développement à long terme d’entreprises leaders dans leur secteur. Le modèle d’entreprise du groupe Wendel réunit la passion d’entreprendre, héritage d’une longue tradition familiale, et la culture de la performance et de la responsabilité.

Chez info-afrique, nous étions extrêmement curieux de comprendre la stratégie du reconnu groupe Wendel en Afrique : quelles perspectives, quelle vision d’avenir et surtout à quel degré d’implication ? Participation à des entreprises locales ? Développement durable ?

Stéphane Bacquaert, Directeur Associé nous a reçus dans les locaux de Wendel à Paris :

Stéphane Bacquaert : Wendel est une holding familiale cotée en bourse sur la place de Paris. Groupe industriel du secteur de la sidérurgie pendant près de 300 ans, Wendel exerce dans le monde de l’investissement depuis la fin des années 70. Dans l’esprit de l’action d’Ernest-Antoine Seillière, artisan de la réorientation de Wendel comme actionnaire de référence et investisseur professionnel il y a près de 35 ans, notre équipe gère aujourd’hui une dizaine de participations dans des sociétés de croissance internationale, afin de les accompagner dans leurs développements. C’est par exemple dans cet esprit, que nous avons investi dans Bureau Veritas il y a 18 ans, et chez Legrand, il y a 10 ans …

Thierry Barbaut : Qu’entendez-vous par « actionnaire de référence » ?

Stéphane Bacquaert : Nous souhaitons être soit majoritaire au capital de l’entreprise soit premier actionnaire. Notre objectif est de jouer le rôle d’un actionnaire actif et impliqué, c’est un des fondements de notre stratégie d’investissement. Nous restons prioritairement intéressés par des investissements en Europe et en Amérique du Nord dans des sociétés non cotées, internationales et très exposées aux marchés émergents. Parmi nos sociétés en portefeuille, Bureau Veritas réalise 18% de son chiffre d’affaires en France et 54% dans les marchés émergents. Mais nous avons aussi créé notre entité Oranje-Nassau Développement pour des investissements de croissance et d’innovations, dans toutes les zones du monde. .

Thierry Barbaut : Donc promouvoir une communication mais aussi un développement et une stratégie à l’international ?

Stéphane Bacquaert : Absolument. Nous visons bien sûr les zones émergentes, et ce, depuis longtemps indirectement au travers des entreprises dont nous sommes actionnaires.
Et il y a un an, nous en sommes venus à la réflexion suivante : ne pourrions-nous pas investir directement dans les zones émergentes pour en capter le potentiel ?

Thierry Barbaut : C’est donc par cette réflexion stratégique que vous avez été amené à investir en Afrique qui, je crois, est une première pour le groupe Wendel ?

Stephane_BacquaertStéphane Bacquaert : Exactement. Les indicateurs sont au vert partout sur le continent africain. Les perspectives de développement sont gigantesques avec une croissance démographique forte et une population jeune. Nous avions conscience du formidable essor de l’Afrique au travers des sociétés dans lesquelles nous sommes actionnaires, qui sont présentes sur le continent et capables de nous donner des signaux fiables sur les tendances des marchés. Cela n’a fait que renforcer notre désir d’investir d’une manière plus directe.

Je vous cite deux exemples. Bureau Veritas, qui est en contrat avec le gouvernement ivoirien pour l’inspection des marchandises importées arrivant au port d’Abidjan, est présent dans 46 pays d’Afrique avec 3 000 employés ! Et Mecatherm, leader mondial des équipements de boulangerie industrielle, a installé 16 lignes de production de pains en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire, en RDC ou en Guinée. Les gouvernements, en partenariat avec des entreprises privées, investissent aussi dans des unités de production industrielle afin d’accompagner la demande en pain des populations. Mecatherm a des projets au Mozambique, en Angola et au Nigéria dont la seule capitale, Lagos, rassemble 21 millions d’habitants, imaginez la production nécessaire pour répondre aux besoins !

Thierry Barbaut : Et donc quelle est votre stratégie en Afrique ?

Stéphane Bacquaert : Nous avons une stratégie adaptée à ce continent nouveau pour Wendel. Nous pourrions investir pour des montants unitaires jusqu’à 200 M€ en fonds propres, prioritairement dans des sociétés de croissance panafricaines qui ne dépendent pas d’un seul pays. Nous souhaitons aussi nous allier à des partenaires de référence, déjà engagés en Afrique, comme la Société Financière Internationale (Groupe de la Banque mondiale) dans le cas d’IHS. Enfin, nous souhaitons exercer un rôle actif avec une influence forte dans la gouvernance des sociétés.

 

IHS & Le Groupe Wendel

Thierry Barbaut : Donc en 2012 cap sur l’Afrique avec le début de l’aventure avec IHS ?

Stéphane Bacquaert : Oui, IHS remplissait tous les critères d’investissement que je viens de vous énumérer. Et avant d’investir, nous avons aussi pu récolter de nombreux éléments sur le secteur et leurs acteurs, grâce en particulier à Bureau Veritas qui certifie la conformité de tours de télécommunication en Afrique de l’Ouest.

IHStowers_info-afriqueThierry Barbaut : IHS s’est d’abord implanté au Nigéria qui devrait s’imposer comme un des leaders économiques du continent Africain. Nous évoquions dans Info-Afrique.com  le développement démographique de ce pays qui passerait de 170 millions d’habitants aujourd’hui à 400 millions en 2050, devenant ainsi un des pays les plus peuplés au monde.

Stéphane Bacquaert : Les défis sont, en effet, importants dans ce pays, il va falloir nourrir, aménager et développer le pays, et bien sûr le connecter. Nous avions étudié de nombreuses possibilités d’investissements comme en Afrique du Sud mais ce pays est déjà très avancé et notre choix stratégique s’est porté sur une entreprise implantée en Afrique sub-saharienne, région dont le potentiel nous a été confirmé par les analystes. Au Nigéria plus particulièrement, le potentiel est considérable et le droit des affaires, qui est d’inspiration anglaise, est très apprécié. Et n’oublions pas que c’est le premier marché télécom en Afrique et que c’est le seul pays africain où il y a 5 opérateurs internationaux.

Thierry Barbaut : Vous avez donc investi dans une société leader au Nigéria ?

Stéphane Bacquaert : Oui mais ce qui nous a vraiment séduits dans IHS, c’est de pouvoir l’accompagner dans sa stratégie panafricaine. Elle a d’ailleurs récemment racheté près de 1800 tours au plus grand opérateur télécom panafricain MTN au Cameroun et en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, IHS gère près de 6000 tours dans 5 pays d’Afrique.

Thierry Barbaut : Pouvez-vous nous parler de l’historique d’IHS ?

Stéphane Bacquaert : IHS est une entreprise qui a réuni un père et son fils, le père est un spécialiste de la construction et le fils est ingénieur télécom. Ils ont décidé d’allier leurs compétences respectives afin de conquérir le marché des tours télécoms.
La proximité du fils avec les acteurs des télécoms leur a permis de s’imposer rapidement comme constructeur de tours télécoms, avec de très nombreuses installations et dans de nombreux pays entre 2001 et 2008.

Un virage s’amorce en 2009 avec une nouvelle stratégie : investir dans les sites géographiques, dans le matériel, et ne plus construire seulement des tours pour le compte des opérateurs, mais aussi et surtout pour IHS en propre et ensuite proposer des formes de « concessions » aux différents opérateurs afin qu’ils puissent y installer leurs antennes. Les tours sont devenues disponibles à la location, avec de multiples opérateurs par tours. C’est un nouveau modèle économique avec des loyers garantis sur 15 ans indexés sur l’inflation.

Ce métier de « towerco » nécessite un vrai savoir-faire local : acquisitions des sites, installations électriques (groupes électrogènes ou systèmes solaires), sécurité des tours, logistique … Ce foisonnement de savoir-faire fait que IHS dispose d’une expertise unique, alors que les opérateurs télécoms ne sont pas experts dans ce domaine et se concentrent sur les services à délivrer à leurs clients utilisateurs. Ils sont donc plus soucieux d’accéder à un service « clef en main » afin de se connecter et de couvrir la zone désirée. IHS a su se placer comme un acteur majeur au service des opérateurs.

 

Thierry Barbaut : Donc les opérateurs peuvent s’appuyer sur une structure locale et se concentrer sur les développements de leurs offres comme la 3G ou la 4G et non sur les investissements et services des infrastructures physiques.

Stéphane Bacquaert : Et s’assurer une qualité de services garantie et optimale auprès d’un expert reconnu.

Thierry Barbaut : Et quand on connait le potentiel de développement du mobile en Afrique, ou le filaire n’existe pas, c’est proposer à des millions de gens d’accéder au téléphone mobile, de communiquer et d’avoir l’ensemble des services associés, données, images etc… Les applications sont nombreuses et plébiscitées par les populations.

Stéphane Bacquaert : Oui, même si la téléphonie fixe ou la fibre existent, c’est uniquement dans certaines capitales que l’offre est disponible. La pénétration du mobile reste faible et nous voyons que le marché se développe chaque jour avec un potentiel énorme.  Nous savons bien que quelle que soit la technologie, il faudra des tours pour diffuser les ondes. Même si un système novateur arrivait, il serait dépendant des ondes et donc des tours telecoms, encore pour de nombreuses années…

Thierry Barbaut : Quel est le coût moyen d’une tour ?

tours_IHSStéphane Bacquaert : Il faut compter 200 000 dollars. Alors, certes, les pays sont extrêmement contrôlés, et il faut absolument respecter les normes. Gérer aussi les impacts environnementaux dus aux groupes électrogènes et faire en sorte que le développement des infrastructures ne se transforme pas en nuisances. La régulation est différente de celle en Europe mais tout aussi sévère.
C’est aussi ce qui pousse le régulateur à imposer progressivement le partage des tours télécoms entre les différents opérateurs. Ce qui est, bien sûr, très favorable au modèle économique d’IHS.
Un autre phénomène se produit, un opérateur ne souhaitera probablement pas louer un espace sur la tour de l’un de ses concurrents et vice-versa. C’est la possibilité pour IHS de se démarquer en tant qu’acteur indépendant, offrant un service avec un loyer au cours du marché.  IHS se place en quelque sorte en intermédiaire, expert  et indépendant, pour offrir un service de location sur des tours télécom.

Thierry Barbaut : Justement ce marché que représente t’il concrètement pour IHS et donc Wendel en matière de développement ?

Stéphane Bacquaert : Aujourd’hui il y a 170 000 tours sur le continent africain, tous les analystes s’accordent à dire qu’il en faudra au minimum 300 000. Le besoin en tours est dicté par la demande, que ce soit en zone urbaine ou rurale, de se connecter aux réseaux mobile, avec, comme nous l’avons déjà évoqué, la possibilité ensuite d’accéder au réseau 3G et 4G et de gérer de la donnée.

Thierry Barbaut : Comment sont composées les équipes d’IHS ?

Stéphane Bacquaert : C’est un véritable melting-pot de compétences, de cultures, et de nationalités. Parmi les dirigeants d’IHS, on compte des  Libanais, Nigérians, Kenyans, Indiens, Anglais et Français… Bien évidemment, les acquisitions au Cameroun et en Côte d’Ivoire vont conduire IHS à renforcer ses équipes par des équipes locales dans ces deux pays.

Thierry Barbaut : IHS prend en charge 100% des travaux ? De l’achat des terrains aux matériaux jusqu’à la livraison clef en main de la structure ? Cela nécessite une parfaite connaissance non seulement du terrain mais aussi de la culture et des règles d’implantations selon les zones géographiques. Selon les régions les cultures changent et les règles aussi !

Stéphane Bacquaert : Exactement, ils sont capables de le prendre en charge et de le gérer très efficacement, grâce à leur expérience et à leurs réseaux dans les pays où la société opère. IHS est capable de trouver les terrains à l’achat ou en location dans des zones d’implantation qui sont étudiées afin de répondre aux demandes des opérateurs pour leurs couvertures réseaux tout en minimisant la gêne pour les populations ou villages alentours. IHS est depuis longtemps au Nigéria et par son expérience dans ce pays, nous savons que ses dirigeants sont très sensibles à la culture et aux traditions des communautés du pays et respectent les populations, les cultures et l’environnement.

Thierry Barbaut : Entre les constructeurs de tours comme IHS, et les opérateurs qui se livrent une bataille sans merci pour conquérir le marché colossal du mobile, comment se développent les rapports, ne sont t-ils pas concurrentiels ?

Chiffres des pays TOP 25 des télécoms en Afrique
Chiffres des pays TOP 25 des télécoms en Afrique

Stéphane Bacquaert : Ils sont plutôt partenaires ! Comme je vous l’expliquais, les opérateurs télécoms préfèrent se concentrer sur leur cœur de métier et dédier leurs investissements à l’acquisition de licences 3G ou 4G. C’est bien pour cela que certains opérateurs mettent en vente aujourd’hui leurs propres tours. IHS se développe donc soit en construisant de nouvelles tours, comme au Nigéria, soit en rachetant des portefeuilles de tours comme ce qui vient d’être fait avec MTN en Côte d’Ivoire et au Cameroun.
C’est là que Wendel intervient en apportant son support stratégique et des capitaux propres qui vont permettre à IHS de développer son parc de tours dans plusieurs pays en Afrique.

A plus long terme, notre conviction est que IHS dispose d’une valeur stratégique très importante car la société possède fondamentalement des milliers de sites en Afrique avec un accès à l’électricité et une connectivité voix/données. L’avenir nous montrera quel peut-être le potentiel de ces sites au-delà des télécoms et pour d’autres types de services.
Les choses vont vite en Afrique, et nous suivons de près le développement de cet incroyable continent.

Le site web de Wendel
Le site d’IHS

Thierry Barbaut
www.info-afrique.com

 

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Algérie France: A Alger François Hollande ne présente pas d’excuse mais parle de vérité sur l’histoire

Le président Français souhaiterais plutôt tourner la page que de revenir inlassablement sur l’histoire.

François_Hollande_AlgerieIl a trouvé une formule. En Algérie, pour sa première visite d’État dans le Maghreb, François Hollande veut se tourner vers l’avenir. «Ce voyage était attendu, espéré, redouté… je ne sais pas comment il faut l’appeler», explique mercredi le chef de l’État lors de la conférence de presse qui suit son entretien au palais Zeralda avec son homologue Abdelaziz Bouteflika. «Il vient comme un aboutissement, mais aussi comme le temps d’un nouvel âge que je veux engager entre la France et l’Algérie.» Cinquante ans après la fin de la guerre et l’indépendance de l’ancien département, François Hollande veut «tourner une page» et apaiser les relations compliquées qu’entretiennent les deux pays liés par leur histoire.François Hollande est pragmatique. Une déclaration sur l’amitié et la coopération entre les deux pays a été signée, ainsi qu’une série d’accords portant sur différents domaines: économie, défense, culture… François Hollande revendique un «changement de méthode» qu’il espère plus efficace: avancer dossier par dossier. La liste des différends est longue, cependant, et certains ne sont pas résolus. Sur la question des visas, par exemple, François Hollande a rejeté l’idée d’une révision de l’accord de 1968. Il a seulement souhaité améliorer son exécution. En ce qui concerne les victimes des essais nucléaires français, il a estimé que la loi d’indemnisation devait «être appliquée».

«Mettre un terme» aux conflits mémoriels

Sur le sujet sensible de l’Histoire, François Hollande est prudent et sans dogmatisme. La question du passé colonial a longtemps empoisonné les relations entre les deux pays qui veulent aujourd’hui officiellement «mettre un terme» aux conflits mémoriels. François Hollande s’efforce de dire les choses sans prononcer vraiment les mots. «Nous sommes capables de porter un regard lucide sur le passé», assure-t-il sans plus de détails. Peut-être ira-t-il plus loin jeudi matin devant les deux Chambres du Parlement algérien. En attendant, il s’accroche au sésame de la «vérité»: «Il y a une vérité à dire sur le passé, sur la colonisation, sur la guerre, sur les mémoires blessées.» Il s’en tient là: «Je ne viens pas ici faire repentance ou présenter des excuses. Ce n’est pas ce qui est demandé, ce n’est pas ce que je veux faire.»

Si les opinions publiques sont encore partagées (35% des Français, selon un sondage CSA, étant opposés à l’idée d’excuses et 47% des Algériens, selon l’institut Okba, étant sceptiques à l’idée que les deux pays surmontent leur passé), l’accueil reçu par François Hollande est néanmoins chaleureux. Le chef de l’État bénéficie d’un a priori plus favorable que son prédécesseur Nicolas Sarkozy. Mais le président socialiste ne cherche pas à trop marquer sa différence.

Sur le front de mer d’Alger, François Hollande a pu mesurer la qualité de cet accueil, même si, dans ce bain de foule «populaire», les partisans d’Abdelaziz Bouteflika ont évidemment été mobilisés en masse.

Les gestes et les mots de Jacques Chirac puis de Nicolas Sarkozy avaient suscité des espoirs non suivis d’effets. François Hollande promet de faire différemment. «Ce n’est pas un voyage qui fait une relation», admet-il, soulignant que celle qu’il entretient avec l’Algérie est ancienne. En 1978, lors de sa scolarité à l’ENA, il y était en ­stage. En tant que premier secrétaire du PS, puis candidat à la primaire socialiste, il y était retourné.

Thierry Barbaut


RD Congo : le gouvernement congolais pourrait s’inspirer de Yasuni pour protéger le parc des Virunga

Créé en 1925, Virunga, premier parc écologique en Afrique subsaharienne, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, regorgerait de ressources pétrolières qui attirent des compagnies comme Soco International, Total ou ENI.

Virunga_Oil_Block_AfriqueLa situation ressemble à celle du parc naturel Yasuni, en Équateur, qui recèle 20% des réserves pétrolières du pays, soit 850 millions de barils. Or, le projet Yasuni-ITT (Ishpingo, Tambococha et Tiputini) a permis de sauvegarder en même temps le parc naturel et les intérêts de l’Equateur selon un principe simple : l’exploitation de ces gisements aurait rapporté 7,2 milliards de dollars à l’Équateur sur 13 ans, d’après les estimations des experts.

L’Équateur accepte de renoncer à 50% de ces recettes, à condition que la communauté internationale constitue un fonds qui compense l’autre moitié, soit 3,6 milliards de dollars.

« Préserver cette forêt, c’est éviter 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre supplémentaire dans l’atmosphère, 400 millions de tonnes pour la non-combustion du pétrole et 800 millions de tonnes pour la déforestation évitée.

On combat ainsi le réchauffement climatique et on préserve une zone de biodiversité unique au monde », argumentait récemment Ivonne Baki, secrétaire d’État de l’Equateur en charge de ce dossier, dans un entretien au journal Libération.

L’an passé, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne, la Turquie, le Luxembourg, l’Australie, la Corée du Sud, le Japon, la Russie, le Chili, la Colombie et le Pérou ont participé à ce fonds, de même que des collectivités locales comme l’Ile de France, des entreprises et même des personnes physiques. 100 millions de dollars ont déjà été collectés. On est encore loin des 3,6 milliards de dollars attendus, mais la cagnotte se rempli peu à peu et, pendant ce temps, le Parc de Yasuni, ses 2274 espèces d’arbres, ses 596 espèces d’oiseaux, ses 169 espèces de mammifères et ses 382 espèces de poissons d’eau douce restent en paix.

Thierry Barbaut

Gabon / Conférence de presse du CSAIG: ‘’Au Gabon, l’islam doit rester hors du champ politique’’

UJPDG-France135561599756_grosLibreville, 17 décembre (GabonInitiatives) – C’est la salle de conférence ‘’Arambo’’ du ministère de l’économie et des finances, qui a servi de cadre à une séance de restitution de la vérité, dont le conférencier principal était Monsieur Ali Akbar Onanga Y’Obegue, Secrétaire Général Adjoint de la Présidence de la République, et Conseiller Spécial du Raïs de la Communauté Musulmane du Gabon, Son Excellence Hadj, Ali Bongo Ondimba.

Depuis plusieurs semaines, de nombreuses allégations ternissent l’image du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Gabon (CSAIG), faisant le lit à des interprétations les plus maladroites et non fondées. Au nombre de ces allégations, l’adhésion de la communauté islamique à la tenue d’une conférence nationale souveraine, et la vaste cabale médiatique de dénigrement autour de la personne du Grand Imam du Gabon, Président du CSAIG, Ismaël Oceni Ossa.

Pour lever tout point d’ombre sur cette vaste conspiration, le Conseiller du Spécial du Raïs de la Communauté Musulmane du Gabon, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, a eu une réaction et des propos sans équivoques. Concernant la pseudo adhésion de la communauté musulmane à la tenue d’une conférence nationale souveraine, Monsieur Ali Akbar, a restitué la teneur et la tonalité d’une rencontre interne d’éclaircissement, tenue la veille, entre le bureau directeur du CSAIG et le principal concerné, à savoir Monsieur Omar Omanda, membre du bureau exécutif du CSAIG.

A la demande d’explications qui lui était faite à l’occasion de cette réunion, Monsieur Omar Omanda a dit avoir signé non pas au nom du CSAIG, mais au nom de l’association dont il est le fondateur, à savoir la Fondation Islamique pour la Réhabilitation des Musulmans du Gabon. Selon lui, la parution dans la presse de cet acte constitue une déformation de l’information, et une instrumentalisation de sa signature.

En tout état de cause, l’acte posé a été reconnu comme violant les dispositions de l’article 12 de la charte de la Communauté Musulmane du Gabon, qui exclut de son champs d’activité toute préoccupation ou participation politique, par le CSAIG lui même, y compris par les associations qu’il reconnaît et qui lui sont affiliées. C’est pourquoi, en raison des faits reprochés à Monsieur Omar Omanda, le bureau a, à la majorité des 2/3, adopté une proposition d’exclusion de ce dernier qu’il va soumettre au Raïs qui a seul pouvoir de nomination et de destitution des membres du bureau du CSAIG.

L’Imam Ali Dzimbena fut la deuxième personne signataire de l’appel à la tenue de la conférence nationale souveraine, et selon Monsieur Ali Akbar, il serait également auteur présumé des articles de presse injurieux, calomniateurs, diffamateurs et proprement mensongers à l’égard de l’Islam, du CSAIG et de ses principaux responsables, principalement son Président, l’Imam Ismaël Océni Ossa. Invité à s’expliquer sur les motivations de ses agissements, ce dernier s’est refusé à fournir une quelconque explication au bureau du CSAIG, sous le fallacieux prétexte que ce bureau n’avait pas qualité pour l’auditionner en sa qualité d’Imam.

Devant son refus de s’expliquer, le bureau entend prendre toutes les sanctions qui s’imposent contre cet Imam qui du seul fait de ses agissements a perdu le droit à cette fonction, car au Gabon, a dit Monsieur Ali Akbar, les Imams ont vocation à rester dans les mosquées et non pas dans les meetings politiques!

Motivant sa position et son regret face à une telle situation, le Conseiller spécial du Rais, Monsieur Ali Akbar a indiqué que l’interférence passionnée de l’islam dans les questions d’ordre politique a été préjudiciable dans bon nombre de pays.

Prenant à témoin l’opinion nationale Monsieur Ali Akbar a indiqué que l’Islam au Gabon n’est pas dans le champ politique, n’a pas d’idéologie politique et que par conséquent les hommes politiques du Gabon doivent respecter ce positionnement pour éviter d’ouvrir des portes qui pourraient conduire le pays dans une voie sans issue et aux conséquences dommageables certaines.

D’autres sujets ont été abordés lors de cette conférence de presse, et concernant l’actuel Président du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Gabon, le Grand Imam Ismaël Océni Ossa, parmi lesquels on peut retenir : la gestion du drame survenu lors de l’édition 2012 du pèlerinage à la Mecque ; la prétendue arrestation de l’Imam avec de nombreuses devises à l’aéroport ; la demande de démission de l’Imam par certains membres en raison de la mauvaise gestion de la communauté musulmane par le président du Conseil, la mauvaise gestion de la mort du défunt pèlerin, Djibril Ndzéyi, etc.

En réponse, point par point à toutes ces questions, l’orateur, le Conseiller Spécial du Raïs, Ali Akbar n’y est pas allé par quatre chemins pour rétablir les faits dans leur véracité. Jamais l’Imam Océini n’a été, ni de près, ni de loin mêlé à quelque affaire de devises, encore moins arrêté à quelque aéroport.

Au sujet de la mort du pèlerin Djibril Ndzéyi, le Conseiller Spécial du Raïs a rappelé qu’aucun effort n’a été ménagé pour lui venir en aide, et qu’il a été malheureusement, le seul des onze pèlerins atteints par la pathologie qui l’a emporté. Aussi, la décision de l’enterrement en terre sainte a été consécutive à un accord de la famille éplorée.

Enfin, s’agissant de la prétendue demande du départ de l’Imam Ismaël Océni Ossa par les musulmans, Ali Akbar a indiqué que les membres du CSAIG et la majorité des musulmans du Gabon ne se reconnaissent pas dans une telle démarche, d’abord parce que le travail du Président du CSAIG est apprécié du plus grand nombre, ensuite parce qu’une telle prérogative ne leur appartient même pas, car elle est du ressort du RAÏS de la Communauté Musulmane du Gabon qui, aux termes des dispositions cumulées des articles 10 et 16 de la Charte nomme le Président et met fin à tout moment à ses fonctions.

Or, justement, le management de l’Imam Océni n’a jamais été remis en cause par le Raïs de la Communauté musulmane, son Excellence Hadj Ali Bongo Ondimba lequel, au contraire, manifeste sa très grande satisfaction dans le management du CSAIG par le Président Ismaël Océni Ossa, et lui exprime, chaque fois que possible son soutien dans son action.

Source: COCOM

GN/12

Crise en Europe: L‘Espagne cible les étrangers et les Africains pour relancer l’immobilier

Le marché de la pierre au point mort, le gouvernement ibérique a décidé de proposer une carte de résident à tout étranger acquérant un bien de plus de 160.000 € sur son territoire. Une mesure qui irrite le voisin marocain.

immobilier_espagne_afrique_info-afrique.comSur le papier, l’équation semblait assez simple: l’Espagne compte plus de 800.000 logements vides, l’héritage de la bulle immobilière que l’on qualifiait encore de «miracle économique» jusqu’au début de la crise. Les Espagnols, pris entre un chômage qui touche 25% de la population active, les restrictions de l’austérité et le verrouillage des crédits bancaires, n’achètent plus. Le parc immobilier espagnol, en revanche, intéresse des investisseurs étrangers.

Des Européens, mais aussi des Russes et des Chinois, attirés par de possibles bonnes affaires dans un pays capable de garantir la sécurité juridique de leur placement.Le secteur immobilier, à l’agonie, croit tenir un remède inespéré et a supplié le gouvernement de dérouler le tapis rouge aux investisseurs extérieurs. Résultat: les étrangers qui achèteront une propriété d’au moins 160.000 euros -le prix moyen d’un logement en Espagne- obtiendront automatiquement le droit de résider sur le territoire.La mesure, annoncée fin novembre par le secrétaire d’État au Commerce, a surpris les Espagnols. Certains y ont vu une mercantilisation de la politique migratoire. Une vente, aux plus offrants, des cartes de séjour. Mais l’initiative est présentée comme une solution de la dernière chance pour sauver le secteur immobilier du désastre. Car les opérations se sont effondrées depuis le début de la crise: -28,8% en 2008, -24,9% en 2009 et -17,7% en 2011. Seule la fin des aides fiscales à l’acquisition d’un logement en 2011, anticipée par les agents, explique une légère hausse, de 6,3%, en 2010. Et au vu des prévisions (la Commission européenne table sur une contraction du PIB de 1,4% en 2013 puis une très légère croissance de 0,8% en 2014), les agents immobiliers ne croient pas que la situation s’améliore à moyen terme.

Madrid, sans s’en cacher, vise les investisseurs russes. Les ressortissants de la Fédération sont ceux qui ont reçu le plus de visas espagnols l’an dernier, et le soleil espagnol est l’une de leurs destinations préférées pour y séjourner en vacances.

Mais le gouvernement espagnol ne s’attendait sans doute pas à la réaction irritée d’un autre pays, le Maroc. Le ministère des Finances du royaume alaouite a publié un communiqué pour avertir ses citoyens: «L’acquisition de biens immeubles à l’étranger par des personnes qui résident habituellement au Maroc est soumise à l’accord préalable» de l’administration, rappelle Rabat. Avant d’enfoncer le clou: Ces autorisations «ne sont accordées que dans des circonstances exceptionnelles» et se livrer à une opération immobilière sans ce sésame «constitue une infraction».

Les structures d’aide aux immigrés marocains n’ont pas constaté d’engouement pour la mesure. «Les personnes qui viennent nous voir n’ont pas 160.000 euros à investir», dit-on par exemple à l’Association solidaire pour l’intégration socioprofessionnelle de l’immigré (Asisi). Mais l’initiative espagnole pourrait séduire des familles plus fortunées, fatiguées des lenteurs administratives… et intéressées par cette possibilité de placer leurs économies à l’étranger.
Une hypothèse qui, dit la presse marocaine, inquiète les autorités du pays, alors que les réserves de devises ont chuté au cours des douze derniers mois, de 21,5 milliards de dirhams (1,93 millards d’euros) à 17 milliards (1,53 milliard d’euros).

Thierry Barbaut

 

Transferts d’argent et solutions de paiement par mobiles et Internet: Focus sur les chiffres & solutions

Les transferts d’argent par mobile et sa solution Internet:

flouss_paiement_mobile_www.info-afrique.comChangement notoire dans les transferts d’argent: La société Flouss (www.flouss.com) permet de « dématérialiser » le transfert d’argent.
En effet c’est grâce a l’internet que les gens peuvent désormais transférer des sommes en créant un compte sur le site et en le créditant.
Principal avantage: les pourcentages de prélèvement sont beaucoup plus faibles et fixe.
Exemple: pour 100 ou 900 euros vous ne payerez que 4 euros !
Il faut également noter que vous pouvez bénéficier de points de retrait en Afrique ou les banques aussi font le relais.
Ce système est plus économique que les systèmes traditionnels, et parfaitement sécurisé.

Retour sue les paiements et les téléphones mobiles:

Dans les pays africains les plus pauvres, on compte davantage de téléphones portables que de comptes bancaires. Rien d’étonnant donc à ce que les opérateurs téléphoniques s’intéressent de près au virement de fonds par téléphone portable.

Une alternative peu coûteuse, efficace et sûre, qui permet aux travailleurs émigrés d’envoyer de l’argent à leur famille restée au pays sans avoir à passer par les sociétés de transfert de fonds ou par des connaissances rentrant chez elles.

L’argent peut être acheminé rapidement, même vers les régions les plus reculées. Il suffit que le destinataire ait accès à un portable ou puisse se rendre dans un centre de paiement. Ce marché devrait être très rentable, estime Pieter Verkade, cadre de la société de télécommunication MTN.

La technologie commence à s’implanter, en particulier dans les pays où les sociétés de transfert de fonds prélèvent des commissions élevées. L’opérateur kenyan Safaricom et le Britannique Vodafone ont ouvert la voie en 2007 en lançant M-Pesa (M pour « mobile » et pesa signifiant « argent » en kiswahili).
Initialement limité au Kenya, M-Pesa s’est depuis internationalisé, auprès notamment de Kenyans vivant au Royaume-Uni.
L’essor des services bancaires par téléphone mobile sur le marché kenyan, où M-Pesa occupe une position dominante, a été rapide.
Fin 2010, quatre opérateurs comptaient plus de 15,4 millions d’abonnés (soit plus de la moitié de la population adulte du pays).

La croissance rapide de M-Pesa est d’autant plus surprenante que ce service a, au départ, été « ignoré par les établissements financiers », se souvient Bernard Matthewman, directeur général de Paynet, qui a développé pour M-Pesa un logiciel permettant d’utiliser les guichets automatiques sans carte. L’une des premières difficultés a consisté à convaincre les banques que les populations rurales constituaient une clientèle potentielle. « Et surtout, explique M. Matthewman, en lançant le service sans carte, il a fallu mener une campagne d’information. »

Du côté des utilisateurs, peu de personnes s’étaient déjà servi d’un distributeur de billets de banque, et encore moins sans carte. Pourtant, une transaction sans carte n’a rien de compliqué. Il suffit d’envoyer par SMS au destinataire un code secret, qui reste actif pendant quelques heures. Cette facilité d’emploi explique sans doute le succès immédiat du service M-Pesa. Peu après son lancement, les transferts de fonds reçus par cette méthode ont atteint une valeur totale de 100 millions de dollars.

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Alliances

Le virement d’argent par téléphone portable pour des transferts de fonds et le paiement de petits montants, comme les frais scolaires et les factures des services publics, s’est étendu à d’autres pays africains. En Afrique du Sud, Vodacom s’est récemment associé à Nedbank pour offrir ces services à l’intérieur du pays. « Le taux de pénétration actuel du marché cible de Vodacom, sa présence par l’intermédiaire de distributeurs même dans les zones rurales, nous a intéressés », explique Ilze Wagener, cadre chez Nedbank.

Les transactions par téléphonie mobile peuvent permettre aux banques d’accéder aux marchés ruraux sans avoir à ouvrir de nouvelles agences. En mai 2011, neuf mois après son lancement, le partenariat Vodacom-Nedbank comptait 140 000 abonnés en Afrique du Sud et avait établi plus de 3 000 agences M-Pesa et 2 000 guichets automatiques dans le pays. Dans un pays comme l’Afrique du Sud, où la clientèle et les distributeurs ont des profils plus variés, « il faut envisager M-Pesa de manière très différente », affirme Mme Wagener. À ses yeux, le service « présente des possibilités et des défis sans équivalent ».

Dans certains pays, les banques forment des partenariats avec plusieurs compagnies de télécommunications. « Le réseau de transfert d’argent mobile mis en place grâce à des partenariats avec quatre sociétés de téléphonie mobile au Ghana nous a permis d’étendre nos services auprès de clients répartis dans l’ensemble du pays », a indiqué à Afrique Renouveau Owureku Osare, responsable du service de transactions bancaires d’Ecobank au Ghana.
Le renforcement de ce réseau au Ghana s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus globale d’élargissement de la clientèle, a-t-il ajouté.

Tout indique que les services bancaires et financiers traditionnels s’adaptent aux nouvelles technologies et aux nouveaux marchés. Il s’agit désormais d’attirer ceux qui n’ont pas de compte bancaire. Les banques qui proposent des services de transfert d’argent par téléphone portable recommandent aux bénéficiaires auxquels il reste un peu d’argent de le placer dans des « portefeuilles mobiles » : des comptes bancaires électroniques liés à un téléphone portable.

« En permettant aux personnes sans compte bancaire de garder leur argent dans des portefeuilles mobiles liés à leurs numéros de portable, nous espérons que cet argent finira dans un vrai compte bancaire », précise M. Osare. En mai, Ecobank a proposé à sa clientèle d’Afrique de l’Ouest un compte d’épargne mobile qui peut être rattaché à un portefeuille mobile.

Le cas de M-Pesa est intéressant à plus d’un titre. Dans le cadre de ce service, une compagnie de télécommunications et une banque se sont associées l’an dernier pour offrir un compte d’épargne, connu sous le nom de M-Kesho. C’est l’un des premiers partenariats de ce type. Un usager de M-Pesa peut ainsi transférer de l’argent, par téléphone portable, d’un portefeuille mobile M-Pesa vers un compte d’épargne M-Kesho, géré par Equity Bank.

En 2010, un rapport de la Fondation Bill et Melinda Gates indiquait que trois mois après le lancement de M-Kesho, 455 000 nouveaux comptes avaient été ouverts, soit plus qu’au début de la mise en place du service M-Pesa. En plus d’un compte virtuel complet géré par téléphone portable, M-Pesa offre au titulaire du compte la possibilité de contracter un micro-emprunt après quelques mois.

À l’instar du service M-Pesa, les services bancaires par téléphones portables permettent à ceux qui n’ont pas de compte bancaire de recevoir l’argent envoyé par leurs proches vivant à l’étranger.

Expansion

Outre les comptes d’épargne et les micro-prêts, les banques proposent aussi à leur nouvelle clientèle des cartes de crédit prépayées et des services d’assurance. Les polices d’assurance qui prennent en charge les frais d’obsèques représentent désormais une importante activité financière dans de nombreux marchés africains. Pour le moment, ils ne sont généralement offerts qu’aux clients des villes, observe M. Verkade du MTN.

Face à la popularité croissante des transactions financières par téléphonie mobile au Ghana, Hollard Insurance et Mobile Financial Services Africa se sont associés au début de 2011 à MTN pour lancer mi-Life, un service de « micro-assurance » géré par téléphone portable. « Ces services d’assurance font pleinement usage de notre technologie, de sorte que tout le processus d’enregistrement se fait également par téléphone portable », précise M. Verkade. Avec de très faibles primes, l’idée est de tirer parti dans un premier temps de la demande non satisfaite pour ce type de service au Ghana, surtout dans les régions rurales mal desservies, pour ensuite l’étendre à d’autres marchés africains, comme le Rwanda.

Les partenariats entre les compagnies de télécommunications et banques 
et autres services financiers devraient se multiplier à l’avenir pour desservir un nombre croissant de pays et marchés africains.

Une autre étape logique consiste à développer les transactions dites « cash-lite », qui éliminent ou réduisent considérablement la place de l’argent liquide dans les opérations de transfert de fonds, explique M. Matthewman. « On commence déjà à voir cela quand une personne achète un forfait de communication prépayé sur un téléphone M-Pesa pour l’envoyer à un autre usager. Il n’y a alors plus besoin de payer comptant », dit-il. Ainsi, une personne vivant à l’étranger peut envoyer un forfait de communication prépayé au bénéficiaire, qui pourra à son tour l’échanger directement contre des biens ou services auprès de détaillants participants.

Les six défis du transfert de fonds

En dépit de l’essor des transferts de fonds internationaux par téléphone portable, divers obstacles persistent.

Un marché limité. Le développement rapide de M-Pesa au Kenya s’explique en partie par le fait que la société qui l’a lancé, Safaricom, a bénéficié de sa position de quasi-monopole. Ailleurs en Afrique, M-Pesa et les autres services du même type n’enregistrent pas le même succès.

Le MorphoCheck™ est un terminal portable permettant de vérifier l’identité d’un individu à partir de ses papiers d’identité et de ses données biométriques.

D’introuvables liquidités. Dans les zones rurales et les régions reculées, les services de transfert de fonds n’ont pas toujours suffisamment de liquidités à remettre aux bénéficiaires des transferts.
Pour remédier au problème, Owureku Osare d’Ecobank (Ghana) explique que sa banque cherche à former un partenariat « avec une institution de microfinance qui a déjà une expérience du terrain pour renforcer la trésorerie des agents de ces régions ». Au Kenya, le service Paynet offre une solution différente en proposant des retraits sans carte aux guichets automatiques de banque.

Méfiance et méconnaissance. De nombreux habitants des zones rurales se méfient des banques ou n’y ont pas accès. Misant sur la popularité des téléphones portables, des banques et des opérateurs téléphoniques envoient des représentants sur le terrain, même dans les régions les plus reculées, pour expliquer aux gens comment effectuer des transferts de fonds par téléphonie mobile. D’autres forment des agents locaux, qui touchent une commission pour recruter des clients.

Obstacles techniques. Bien que présente dans 30 pays africains, Ecobank n’a toujours pas réussi à trouver un opérateur disposant d’une plateforme unique qui lui permette d’offrir des services bancaires transfrontaliers par téléphone portable.


Obstacles réglementaires.

Les lois et réglementations relatives aux transferts transfrontaliers de sommes modestes varient d’un pays à l’autre et leur application au cas de la téléphonie mobile prête parfois à confusion. La banque centrale du Kenya élabore actuellement un projet de réglementation pour les émetteurs de monnaie électronique et les transferts électroniques au détail et la banque centrale de Tanzanie a annoncé qu’elle préparait un nouveau projet de loi régissant ce type de transactions.

Contrôle des opérations.

En Afrique du Sud, les transferts de fonds par téléphonie mobile ne se font pour le moment qu’à l’intérieur du pays, et toutes les transactions transfrontalières, même d’un montant modeste, doivent être soumises à un contrôle.
Conformément à la législation nationale contre le blanchiment des capitaux, seuls les banques et les courtiers agréés sont habilités à effectuer des transferts de fonds avec l’étranger.
Ce qui exclut les détaillants, qui sont au cœur de la stratégie des banques en matière de transfert d’argent par téléphone mobile. En attendant, les banques elles-mêmes hésitent à effectuer un grand nombre de transactions internationales d’un montant modeste. Le coût de la déclaration de ces opérations aux autorités est en général élevé.
Le transfert d’argent:

Les transferts d’argent contribuent aux perspectives d’avenir des familles de migrants… et des migrants eux-mêmes

En France, plus d’un migrant sur deux envoie chaque année de l’argent vers son pays d’origine.

Selon la Banque Mondiale, le total des transferts d’argent effectués par les migrants vers les pays en développement ont atteint 325 milliards de dollars, en 2010.

Les aléas de le conjoncture mondiale (crises, remontée des prix des matières premières, gonflement des déficits, etc.) ont eu peu d’impact sur les transferts : après avoir enregistré un repli en 2009, les transferts d’argent des migrants ont retrouvé dès 2010 leur niveau de 2008, et les prévisions pour 2011 et 2012 sont à la hausse.

Un arrangement familial informel

Certains économistes considèrent les transferts d’argent des migrants vers leur pays d’origine comme un « arrangement familial informel et inter temporel . Ce dernier constitue une sorte de contrat implicite entre le migrant et sa famille, et le transfert d’argent existe pour honorer les termes du contrat. » (voir les études « Une analyse socio-économique des transferts d’argent des migrants » et « Les transferts de fonds internationaux des émigrés et leur rôle dans le développement » ).

Selon des études sur le sujet, les migrants seraient avant tout motivés par la recherche du bien-être de leurs parents, et la satisfaction qu’ils tirent de leur contribution à ce dernier. Dans ce contexte, les migrants n’hésitent pas à augmenter les sommes envoyées en cas de situation difficile dans le pays d’origine. Ainsi, lors de la crise politique et économique en Côte d’Ivoire en 2011, la diaspora ivoirienne a doublé le montant de ses transferts d’argent afin de soutenir les membres de leur famille restés sur place.

Il faut ici noter que dans leur grande majorité ces transferts apportent une aide réelle et participent au développement de l’activité économique. L’étude réalisée par la chercheuse belge Manon Jacob, auprès des migrants sénégalais démontre que la majorité d’entre eux « acquiert automatiquement une autorité, une ascendance sociale sur les siens du fait de son prétendu pouvoir économique et culturel » (voir l’article « Les transferts d’argent, une solidarité africaine » d’Edgar Mbanza).

Garantir « le bon usage » des sommes envoyées au pays

L’une des conclusions du rapport commun de la Banque Mondiale, de la Banque Africaine de Développement et du Fonds Africain de Développement, publié en 2011, montre que les foyers matriarcaux tendraient à investir davantage les ressources reçues dans des dépenses de santé et d’éducation, par contraste avec des foyers similaires fonctionnant sur un modèle patriarcal.

La prise de conscience des sacrifices consentis par ceux qui envoient de l’argent engendre une certaine souplesse dans le choix des receveurs (le patriarche n’est plus obligatoirement le receveur et gérant des fonds). La principale raison évoquée pour passer outre un schéma traditionnel est la difficulté pour les migrants à gagner l’argent qu’ils envoient en partie à leur famille au pays, et la haute conscience de sa valeur.

Quelles utilisations des transferts d’argent par les familles au pays ?

Les transferts d’argent des travailleurs expatriés dans leur pays d’origine

S’il reste difficile d’évaluer précisément la part de chaque usage spécifique, selon le rapport précédemment cité, les transferts d’argent seraient souvent utilisés pour la consommation courante, pour l’investissement dans un capital physique ou humain, pour des dépenses destinées à améliorer le bien-être et la productivité, incluant la santé, l’éducation et les technologies de l’information et de la communication. Ces dépenses serviraient également d’assurance contre les événements inattendus tels que les catastrophes naturelles, les famines, etc.

Toutefois, les études menées auprès de foyers africains (Africa Migration Project) soulignent qu’une partie significative des transferts d’argent internationaux sert à acquérir des terres (24,8%pour le Nigéria*), construire une maison (25,7% pour le Burkina Faso*), entreprendre (21,7% pour le Nigéria*), etc.

L’éducation est un des postes de dépenses relativement importants.

Les montants transférés par les travailleurs européens expatriés (dans et hors de l’UE) vers leur pays d’origine, ont constamment augmenté de 2005 à 2008. Suite à la la crise économique en 2009, cette tendance a été interrompue.
En 2010 un léger redressement a été observé, mais les montants transférés restent inférieurs à ceux de 2007.
Le total des flux d’envois de fonds de l’UE27 s’est élevé à 31,2 milliards d’euros en 2010, contre 30,4 milliards en 2009 (soit une hausse de 3 %).
Comparée à 2009, l’augmentation des envois de fonds a été plus marquée en 2010 pour les flux intra-UE27 (+6%) que pour les flux extra-UE27 (+1%). La part des envois de fonds extra-UE27 dans le total a été de 72% en 2010, comme en 2009.
C’est en Espagne que les envois de fonds des travailleurs expatriés ont été les plus importants en 2010 (7,2 milliards d’euros, soit 23% du total des envois de fonds de l’UE27), puis en Italie (6,6 milliards soit 21%), en Allemagne (3,0 milliards soit 10%), en France (2,9 mrds soit 9%), aux Pays-Bas (1,5 mrd soit 5%) et en Grèce (1,1 mrd soit 3%).

Dans les foyers qui reçoivent une aide de leur famille, on compte ainsi substantiellement plus de membres ayant suivi une éducation secondaire et universitaire que dans les foyers n’ayant pas bénéficié d’une telle aide.

La santé reste légèrement en retrait, avec une part des dépenses pour ce poste située entre 5 et 11,3% dans les 5 pays de l’étude (Burkina Faso, Kenya, Nigéria, Sénégal, Ouganda), pour les transferts d’argent en provenance de pays situés hors de la zone Afrique.

Le transfert d’argent… pour préparer sa retraite au pays

Via les transferts, les migrants préparent également leur avenir dans leur pays d’origine : ainsi au Sénégal, l’investissement immobilier, allant jusqu’à la rénovation de banlieues pauvres et de villages, serait une opportunité pour ces derniers d’assurer leur retraite dans leur pays d’origine.

En conclusion, si les transferts d’argent participent au renforcement des liens entre les migrants et leur famille, ils contribuent également à améliorer les conditions de vie, créer des entreprises, renforcer l’éducation… et assurer le futur des migrants. Il s’agit donc avant tout de solidarité et de perspective d’avenir pour tous.

Thierry Barbaut

Mali: à Gao, les jeunes privés de football par le Mujao s’ennuient

L’occupation du nord du Mali par les islamistes a profondément modifié la vie des populations. À Gao par exemple, il n’y a plus d’équipe de football. Les hommes du Mujao (Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest) ont tenté d’interdire la pratique du sport. Les joueurs et dirigeants de clubs ont souvent quitté la ville. C’est le cas de Sandi Lamine, l’entraîneur du Sony AC de Gao.

enfants_malien_football_islamistesDepuis juin dernier, Sandi Lamine Mohamed n’est plus entraîneur de football, il n’est plus enseignant. Il est un déplacé. Avec sa grande famille, il a fui Gao pour s’installer à Bamako. Il ne se passe pas un jour sans qu’il tente de joindre ses joueurs au téléphone : certains sont restés sur place, d’autres sont partis. Mais à Gao, il n’y a plus d’équipe. Or, pour Sandi, le Sony AC occupait une place centrale dans la vie de la cité des Askia.

« Le foot, c’est tellement important pour les gens de Gao, parce que c’est le seul facteur qui unit toute la jeunesse et même les vieux. Quand il y a foot, tout le monde converge vers le terrain. Maintenant qu’il n’y a pas de football, je ne vois pas où est-ce que les gens vont se retrouver ».

À leur arrivée à Gao, les gens du Mujao ont voulu interdire le sport. C’était sans compter sur la résistance de la jeunesse. « Ils ont voulu dire que le football est haram ou autre chose, poursuit Sandi Lamine. Mais les enfants ont protesté. C’est ce qui a été même à l’origine de la résistance des jeunes de Gao. Ils ont été vraiment braves, et maintenant, quelqu’un qui est sous domination, tu ne peux pas jouer ! Qu’est-ce que tu vas jouer ? ».     

Aujourd’hui, le stade de Gao est gagné par les mauvaises herbes et sert de pâturage aux animaux. Les jeunes footballeurs s’ennuient, et Sandi, leur entraîneur, est inquiet. « Il faut qu’on cherche une solution, vite et bien ! », conclut-il.

Thierry Barbaut

Vincent Bolloré coopté membre du Conseil de Surveillance de Vivendi

Le Conseil de surveillance de Vivendi a coopté Vincent Bolloré, Président-directeur général du groupe Bolloré (NYSE Euronext Paris : BOL), en qualité de membre du Conseil de Surveillance alors que les grandes manœuvres sont en cours au sein du conglomérat, qui a engagé depuis plusieurs mois une revue stratégique susceptible de déboucher sur des cessions d’actifs, dont le n°1 marocain des télécom, Maroc Telecom, l’operateur télécoms GVT au Brésil et SFR.

L’entrepreneur breton est, depuis octobre, le premier actionnaire de Vivendi (NYSE Euronext Paris : VIV) avec une participation de 5% du capital résultant en partie de la cession à Canal Plus (filiale de Vivendi) de ses chaînes Direct Star et Direct 8.

Cette cooptation est rendue possible suite au siège rendu vacant par la démission de Jean-Yves Charlier, exerçant depuis début octobre des fonctions opérationnelles au sein du groupe. Elle sera soumise à la ratification de la prochaine Assemblée générale.

Par ailleurs, Pascal Cagni, qui vient de quitter ses fonctions de vice-président du groupe Apple et directeur général pour l’Europe, le Moyen-Orient, l’Inde et l’Afrique, a été nommé censeur au Conseil de surveillance.

Vincent Bolloré, Docteur en droit, est le Président-directeur général du groupe Bolloré.

Il commence sa carrière en 1970 comme Fondé de pouvoir à la Banque de l’Union européenne avant de rejoindre, en 1976, La Compagnie Financière Edmond de Rothschild.

En 1981, il devient Président-directeur général des papeteries et du groupe Bolloré. Vincent Bolloré hisse le groupe parmi les 500 plus grandes compagnies mondiales. Coté en Bourse, le groupe Bolloré occupe des positions fortes dans chacune de ses activités rassemblées autour de trois pôles : Transport et Logistique, Communication et Médias, Stockage d’électricité. Le Groupe gère également un portefeuille d’actifs financiers.

Pascal Cagni est un acteur clé de l’économie numérique européenne. Il a mis en œuvre une approche innovante dans le déploiement de produits et de services révolutionnaires.

Recruté par Steve Jobs au début des années 2000 en tant que directeur général et VP Apple Europe, Moyen-Orient, Inde et Afrique (EMEIA), il a été durant 12 ans à la tête d’une région de 130 pays dont le revenu est passé de $1,2 milliard à plus de $37 milliards.

Après un début de carrière en tant que consultant chez Booz & Co, il a rejoint Compaq Computers, a crée Software Publishing France (SPC) et conduit Packard Bell NEC à la place de numéro 1 du marché européen des PC grand public.

Pascal Cagni est titulaire d’une maîtrise en droit des affaires, diplômé de l’IEP Paris. Il est titulaire d’un MBA du Groupe HEC et de l’Executive Program de l’Université de Stanford (EPGC).

A propos de Vivendi

Vivendi réunit le numéro un mondial des jeux vidéo (Activision Blizzard), le numéro un mondial de la musique (Universal Music Group), le numéro un français des télécoms alternatifs (SFR), le numéro un marocain des télécoms (groupe Maroc Telecom), le numéro un des opérateurs haut débit alternatifs au Brésil (GVT) et le numéro un français de la télévision payante (Groupe Canal+). En 2011, Vivendi a réalisé un chiffre d’affaires de 28,8 milliards d’euros et un résultat net ajusté de 2,95 milliards €.

Le groupe compte plus de 58 300 collaborateurs.

Thierry Barbaut

Interview exclusive de Philippe Tintignac PDG d’Afrique Télécom : Déploiement de solutions de connexions Internet par satellite en Afrique, avec des kits, du prépayé et une offre triple play

Afrique Telecom philippe Tintignac avec Thierry Barbaut et info Afrique
Afrique Telecom philippe Tintignac avec Thierry Barbaut et info Afrique

Connecter de nombreux pays d’Afrique à internet, avec un équipement satellite accessible financièrement en y ajoutant l’atout du système des cartes prépayées. Il fallait non seulement y penser mais le rendre possible techniquement, financièrement et être capable de déployer un réseau de diffusion en Afrique : Pari réussi pour cette entreprise d’Auxerre !

Chez Info-Afrique nous étions particulièrement curieux de mieux comprendre les aspects techniques et les possibilités d’accès à internet aux zones non couvertes en Afrique. En effet si les principales capitales disposent d’accès ADSL la plupart du continent s’apparente à un désert numérique alors que la demande est énorme.
De nombreux observateurs confirment qu’un plus grand accès a l’internet, et par ce biais à la télévision et au téléphone (offre triple play) permettra au continent d’accélérer son développement dans de meilleures conditions.

C’est ce que propose la société Afrique Télécom, qui nous a agréablement reçu dans ses locaux Parisiens, interview de M. Philippe Tintignac.

Interview

Portrait d’un homme, et historique d’une entreprise entre la France et l’Afrique: De l’accès Internet pour une filière Vinicole Française, jusqu’à  la fourniture de solutions hauts débits en Afrique !

tintignac_www.info-afrique.comM. Tintignac commence sa carrière dans la distribution informatique en 1980, et c’est avant même qu’Apple France n’existe qu’il distribue le fameux Apple II…

Philippe Tintignac : J’ai ensuite monté un réseau de distribution qui se nomme Euraliance, une chaine d’indépendants liés à une centrale d’achat. Nous avons été jusqu’à 60 magasins et 1500 personnes…
Je me suis orienté ensuite dans le secteur des télécoms, et particulièrement dans le service. J’y ai monté une plateforme qui avant qu’internet n’apparaisse, permettait d’échanger des données entre fabricants informatiques et réseau de distribution, un serveur lié à des modems permettait de communiquer entre les différentes plateformes. En 1996, internet arrivant nous sommes passés à autre chose. Mais nous avions gardé l’esprit « télématique ».
J’ai donc crée le premier provider Français dans l’Yonne en 1996, à cette époque nous étions une dizaine d’entreprises en France à permettre l’accès à internet.
Nous avons évolué logiquement dans nos activités avec le débit et son augmentation, du 56K au Numéris, puis l’arrivée de l’Adsl !
Dans l’Yonne, il y a la région bien connue de Chablis, région vinicole qui exporte beaucoup ses produits à l’international. Les producteurs avaient un grand besoin d’accès à l’internet mais n’étaient pas couverts.
Je me suis donc penché sur le problème afin d’apporter une solution a une filière importante. C’est à Amsterdam qui nous avons rencontré une entreprise qui fournissait de la connexion Satellite I-Sat.

Info-Afrique : Donc vous êtes devenu fournisseurs d’accès haut débits par satellite avec installation de parabole ?

Philippe Tintignac : Effectivement nous utilisions les satellites pour fournir de la connectivité. C’était une offre complémentaire qui permettait au gens « non éligibles » à l’ADSL de se connecter au haut débit. Il se trouve qu’à cette époque il y avait beaucoup de zones blanches et France Télécom a mis beaucoup de temps à couvrir ces déserts numériques en développant ses infrastructures.

Le début de l’aventure Africaine…

afrique-telecom_webInfo-Afrique :Donc vous voilà entre 1996 et 2000 fournisseur d’accès internet avec une offre complémentaire avec la couverture satellite, comment êtes-vous arrivé en Afrique ?

Philippe Tintignac : C’est par l’arrivée à Auxerre de sociétés Algériennes qui venaient nous acheter des paraboles, en fait le satellite que nous utilisions couvrait toute l’Europe, et répondait ainsi parfaitement à nos besoins, mais il se trouve qu’il couvrait également le nord de l’Afrique et particulièrement la partie haute du Maghreb.

Les sociétés Algériennes, quelque soit le type de structure, cybercafé ou autre souhaitaient s’équiper de nos paraboles et de nos offres d’accès afin de se connecter en Algérie et ainsi bénéficier de La couverture du satellite.

Info-Afrique : L’Algérie ne disposait d’aucunes solutions ?

Philippe Tintignac : Non aucune offre ne le permettait… Nous avons donc en Octobre 2003 fait le voyage et nous avons constaté l’importance de ce qu’il faut bien appeler un « désert numérique »…
Dans la suite logique c’est en Janvier 2004 que nous avons ouvert une agence à Alger. Cette agence a connu un développement spectaculaire du à la forte demande et à l’attrait suscité par nos produits, très vite plusieurs centaines de paraboles ont été déployées.
Nous avons permis à la fois aux gens et aux entreprises de passer à des connexions RTC en 56
K a des offres ADSL de 2 méga.

Info-Afrique :Cela vous a donc donné des idées de développement géographique de l’offre.

carte-spacedsl-guinee-cote-ivoire-nigeria_maliPhilippe Tintignac : Oui nous nous sommes immédiatement dit que la demande devait être identique plus au sud et que le marché n’était pas localisé sur un pays, mais sur un continent !
Et c’est sans jamais avoir auparavant mis un pied en Afrique que nous nous sommes développés en Afrique de l’Ouest. Un structure a été dédiée et nous l’avons nommée Afrique Télécom, la suite logique de cette aventure, avec toujours en point de mire la réponse à une demande forte d’accès à Internet.
Les différentes étapes ont abouti à la mise en place d’une couverture satellite Sub-saharienne couplée à nos offres de différentes paraboles selon les besoins et les débits, d’un cybercafé à une ambassade ou à une PME.

Info-Afrique :Comment s’est développée l’entreprise et son réseau, quelles sont les stratégies de ventes et de distribution ?

Philippe Tintignac : Certains clients, comme pour notre kit « Space DSL » peuvent acheter le kit sur notre site internet et se faire livrer en France, c’est ce que font de nombreuses personnes appartenant à la diaspora Africaine, ils achètent ici en France et ramènent ou envoi par avion le matériel qui se compose d’un kit qu’il est possible d’installer soi-même.
Sur place en Afrique nous disposons de partenaires avec qui nous avons pu négocier des partenariats qui distribuent nos produits. Ces distributeurs peuvent distribuer nos produits sous la marque Afrique Télécom et Space DSL, ou en marque blanche avec leurs noms propres, ils les vendent avec leurs propres packages.

Info-Afrique :Vos produits sont tous envoyés de France ?

Philippe Tintignac : Oui, ils sont préconfigurés ici selon les commandes, nous disposons de deux stock gérés par nos distributeurs en région parisienne, un à Valenton et l’autre à Nanterre. Nous sommes parfaitement capable de gérer les envois partout en Afrique mais sur une offre à 750 euros nous nous retrouvons vite avec entre 300 et 400 euros de frais de port, rendant hélas l’offre moins attractive. C’est pourquoi nous fournissons en stock les distributeurs dans les pays.

De l’internet par satellite et en prépayé !

Info-Afrique :La où l’offre est extrêmement attractive, et quand on connait les modes de consommations en Afrique, c’est que votre offre comprend non seulement le kit complet qui permet de de connecter à l’internet, et ce même en zone rurale grâce au satellite, mais il offre aussi la possibilité d‘utiliser le paiement en carte prépayé !

Philippe Tintignac : Absolument, nous sommes les seuls à le proposer, c’est un de nos principaux atouts, pas d’abonnements, vous payez ce que vous consommez, ou sur la durée qu’ils souhaitent.

Info-Afrique :C’est très séduisant, mais concrètement, comment ça marche ?

kit_space_DSL_afrique_telecomPhilippe Tintignac : C’est en fait très simple, quand vous recevez votre kit, vous l’installez, en orientant la parabole comme indiqué, un guide est fourni et vous permet d’être autonome pour l’installer. Ensuite dès que vous vous vous connectez à un ordinateur vous avez accès gratuitement et directement à une page où vous pouvez vous connecter à notre plateforme de gestion de crédit. Vous pouvez payer ces crédits en ligne selon ce que vous souhaitez, par Paypal en carte bleue ou auprès du revendeur du kit. Un autre avantage de ce système est que vous pouvez aussi vous faire recharger par de la famille n’ importe où dans le monde, ils peuvent se connecter à la plateforme online et vous accorder un montant de crédit.
Le double intérêt du prépayé est de pouvoir stopper sa consommation à tout moment mais aussi de pouvoir prendre plus de puissance si besoin, par exemple si votre activité ou votre consommation doit s’adapter à votre entreprise selon certaines périodes. Alors qu’avec un abonnement ce n’est pas possible.
Ce contrôle du coût associé au fait que les gens ne disposent souvent pas de compte bancaire permet de rendre l’offre accessible, le cout d’un KIT Space DSL, comprenant tout ce qu’il faut pour se connecter c’est-à-dire la parabole, le démodulateur et les connexions est de 750 euros hors taxes rendu en Afrique.

Info-Afrique :C’est effectivement un mode d’accès modulable parfaitement adapté à la demande. Au niveau de la connectivité en Afrique, qu’en est-il de la fibre ?

Philippe Tintignac : La fibre est uniquement disponible dans les capitales ou très grandes villes puis ensuite diffusée selon les possibilités, il me semble peu probable de la voir arriver d’ici 10 ans dans les zones reculées, surtout quand on connait les difficultés d’installation d’infrastructures télécoms en Afrique, et ce malgré le potentiel…

Info-Afrique :Il est possible d’utiliser un kit afin de diffuser de l’internet par exemple pour un cybercafé ?

Philippe Tintignac : Oui mais là nous sortons de l’offre Space DSL, et nous entrons dans une solution plus haut de gamme et donc avec un abonnement, c’est une offre pro avec l’abonnement qui va avec et le matériel adapté, plus grand et plus onéreux. Ensuite c’est vrai que des clients peuvent tester notre offre et ensuite désirer plus de services et de puissance, et donc passer à une offre plus haut de gamme.

Info-Afrique :Quels sont les pays où l’offre est aujourd’hui disponible ?

Philippe Tintignac : La plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest, et une zone de l’Afrique centrale. comme l’indique la photo de couverture, cette bande de couverture du satellite se prolonge jusqu’à Madagascar ou c’est par exemple la société Blue Line qui distribue notre offre.

Le développement et l’avenir d’Afrique Télécom

Info-Afrique :Comment se place Afrique Telecom sur le marché concurrentiel des télécoms et quels sont les développements à venir ?

mat_colaire_afrique_telecomPhilippe Tintignac : Nous avons eu une année chargée avec un grand développement à la fois de notre structure et de notre offre. Nous avons lancé notre offre Space DSL en début d’année et organisé son déploiement, puis l’introduction en bourse a été la suite logique de l’arrivée d’investisseurs. Nous sommes maintenant parfaitement opérationnels pour optimiser notre croissance et nos déploiements. Notre chiffre d’affaires a augmenté de 40% en 2012.

Sur la partie concurrence certains parlent d’une arrivée massive de la fibre ou de la 3 ou 4G, mais l’Afrique ce n’est pas un pays c’est un continent et il va falloir beaucoup de temps avant que les zones de désert numériques soient couvertes. Peut-être ne le seront t-elles même jamais à cause de la complexité de l’installation des infrastructures. Alors le marché est ouvert avec un fort potentiel et surtout une demande croissante.
Nous étudions la possibilité d’une offre permettant de disposer d’un Kit comprenant un mat, équipé de la parabole et du démodulateur, avec deux panneaux solaires, et d’un ou deux téléphones. Ce kit sera révolutionnaire dans le fait qu’il sera parfaitement autonome et permettra de s’affranchir d’une source d’électricité. Il sera même possible d’avoir une borne internet sur ce kit avec clavier et écran.

Le but d’Afrique Télécom dans les 5 ou 10 années à venir sera de se concentrer sur le développement de l’offre afin de couvrir de plus en plus de zones avec de plus en plus de débit et d’accroitre le réseau de distribution, soit avec notre marque soit par les réseaux existants en kits « marque blanche ». Le marché est vaste, la demande forte et nous sommes en pleine croissance sur un marché à fort potentiel. L’Afrique c’est 1 milliard d’habitants et ce sera 2 milliards d’ici 2050. Quant aux chiffres de croissance économique ils sont deux fois supérieurs à ceux du reste du monde.

Thierry Barbaut
www.info-afrique.com
Seconde lecture de Nathalie Barbaut

Armée et cocaïne font toujours bon ménage en Guinée-Bissau…

L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a publié mardi 26 juin son rapport annuel. L’Afrique fait toujours partie des zones de transit de différentes drogue : cannabis, héroïne afghane, méthamphétamine et cocaïne latino-américaine.
Cette dernière passe par de nombreux pays africains. En Afrique de l’Ouest, la Guinée-Bissau est toujours une très importante plaque tournante, selon des policiers anti-drogue occidentaux que nous avons interrogés.

 

Beaucoup a été dit sur la Guinée-Bissau concernant le trafic de cocaïne.
En 2007, le magazine américain Time, avait qualifié ce petit pays d’Afrique de l’Ouest de narco-Etat, après l’interception d’énormes cargaisons. Mais depuis quatre ans, les saisies record ont cessé. Du coup, certains ont pensé que la route bissau-guinéenne avait été, au moins en partie, abandonnée par les narcos.

Or, des sources au sein de services antidrogues européens affirment au contraire que le trafic s’y  porte à merveille. Il se poursuit simplement à l’abris des regards indiscrets. Un officier des stups occidental dans la région confie que les rotations d’avions bourrés de poudre blanche ont continué. Il cite ainsi des arrivées de plusieurs tonnes fin 2011 et début 2012.

Encore une fois, assure un de ses collègues, l’armée est fortement impliquée. Il évoque ainsi des atterrissages à l’intérieur du pays, ajoutant que des militaires ont même transformé des routes en pistes de fortune.

Notre source affirme, par ailleurs, que le trafic est toujours contrôlé par la haute hiérarchie de l’armée, citant le chef d’état-major Antonio Indiai et le patron de l’armée de l’air Ibrahima Papa Camara. A ses yeux, la libération de l’ancien chef d’état-major de la Marine, José Americo Bubo Na Tchuto, soupçonné d’être le cerveau d’un coup d’Etat manqué le 26 décembre 2011, est un autre signe négatif. Il est vrai que Bubo figure sur la liste noire américaine des personnalités impliquées dans le trafic de stupéfiants.

D’après l’une de nos sources, plusieurs réseaux criminels agissent en Guinée-Bissau. Les Colombiens font venir la drogue d’Amérique latine, tandis que des Nigérians, des Ghanéens et des trafiquants d’autres nationalités viennent  se ravitailler sur place. Un nombre croissant de Bissau-Guinéens participent également à la réexportation en plus petite quantité de la coke vers l’Europe ou d’autres pays africains.

Et s’il fallait une preuve supplémentaire que les  arrivées de cocaïne ont augmenté, le kilo de cocaïne est passé de 17 000 euros en octobre 2011 à 7000 euros en décembre, avant de remonter à 10 000 euros au mois de mai.

Certes, la Guinée-Bissau n’est pas le seul pays concerné par le trafic. Le Cap-Vert, le Ghana, le Togo, le Bénin, le Nigeria, l’Angola, l’Afrique du Sud ou encore le Mozambique et le Kenya sont également considérés comme d’important points de transit. Mais cette ancienne colonie portugaise coincée entre le Sénégal et la Guinée-Conakry est un cas exemplaire.

TB
Avec RFI

Passe d’armes franco-chinoise à propos de l’investissement en Afrique

La Chine a peu apprécié les propos du ministre français de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici, à propos de la présence chinoise en Afrique.

 

En visite la semaine passée à Abidjan, M. Moscovici avait demandé aux entreprises françaises de passer à l’offensive pour  endiguer l’influence grandissante de la Chine sur les marchés africains. « Il est évident que la Chine est de plus en plus présente en Afrique. Les entreprises françaises qui en ont les moyens doivent passer à l’offensive… Elles doivent être présentes sur le terrain. Elles doivent se battre», avait entre autres déclaré le ministre français.

La réponse est venue cette semaine du porte parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hong Lei qui a « incité largement la communauté internationale à prêter une plus grande attention à l’Afrique et à y investir ».

Estimant que la coopération sino-africaine était « ouverte et inclusive », il a exprimé le souhait de voir « davantage d’entreprises françaises investir en Afrique », estimant que cela bénéficierait à l’Afrique et à toutes les entreprises, françaises, chinoises ou africaines. « La coopération économique et commerciale entre la Chine et l’Afrique est mutuellement profitable et gagnant-gagnant, elle booste vigoureusement le développement commun des deux parties » a affirmé Hong Lei.

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 Le porte parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hong Lei a exprimé le souhait de voir « davantage d’entreprises françaises investir en Afrique »

La passe d’armes intervient sur fond de tensions, notamment du fait des négociations de Doha sur le climat. Les pays occidentaux, la France en tête, accusent notamment la Chine de piller les forêts tropicales africaines. D’importantes sociétés d’Etat chinoises se livreraient, selon Bruxelles, à un vaste trafic illégal de grumes dans plusieurs pays africains tels que le Mozambique, Madagascar, la Sierra Leone, la Tanzanie, le Gabon, la Guinée équatoriale ou la RD Congo.

Sur ce point également Hong Lei, du ministère chinois des Affaires étrangères, a répondu officiellement : « La position de la Chine est très claire : nous sommes opposés à la déforestation illégale et au commerce illégal du bois.»

Thierry Barbaut
Avec Agenceecofin.com

Gabon, Emmanuel BIYE en Europe : Signature de deux nouveaux accords aériens

Le Ministre Délégué chargé des transports, M. Emmanuel BIYE vient d’achever une tournée en Europe qui l’a conduit, à la tête d’une délégation d’experts, au Grand-Duché de Luxembourg et en France.

Au Luxembourg, le Ministre délégué en charge des transports a échangé avec son homologue luxembourgeois, M. Claude Wiseler, sur les possibilités d’un partage  d’expérience et d’un enrichissement mutuel dans le domaine du transport aérien.

Pont aérien entre le Gabon et le Luxembourg

Le point culminant de la visite du Ministre délégué au Grand-Duché fut la signature de l’accord de transport aérien qui lie désormais les gouvernements gabonais et luxembourgeois. Avec la signature le 26 novembre dernier, de cet important instrument juridique de transport aérien, c’est un véritable pont aérien qui est érigé entre les deux pays comme l’a souligné le ministre BIYE lors de son mot de circonstance prononcé dans les hauteurs de la tour Kirchner qui a abrité la cérémonie solennelle. Ce pont aérien boostera inéluctablement les échanges commerciaux en provenance des pays du BENELUX et de l’Europe toute entière et se profile déjà  pour le Gabon, comme une  réelle opportunité d’attirer des investisseurs étrangers.

L’exploitation des droits de trafic entre les deux capitales sera assurée par les compagnies Cargolux et la compagnie Sky Gabon sur un rythme de trois fréquences hebdomadaires. Il est à signaler que  M. BIYE a profité de son séjour au Luxembourg pour visiter le centre de maintenance de la compagnieCargolux et a pu apprécier les importantes capacités logistiques et techniques de ce géant du fret international.

Redynamisation de la coopération en matière de transports entre Libreville et Paris

La deuxième étape du séjour européen du Ministre délégué Emmanuel BIYE a été la France où il a été reçu par son homologue français Frédéric Cuvillier. Au cours de leur entretien, les deux hommes ont passé en revue les questions liées aux perspectives de renforcement des capacités de l’aviation civile gabonaise, à l’entretien de la voie ferrée Owendo/Franceville et à la circulation urbaine à Libreville.

Les deux Ministres délégués ont ensuite procédé à la signature du nouvel accord bilatéral de transport aérien qui remplace le texte signé en 1977 devenu manifestement anachronique par rapport aux nouveaux enjeux aussi bien en matière de sécurité que de sûreté de l’aviation civile internationale. Le nouvel accord tient compte de l’évolution de ces normes internationales et s’intègre aux réalités liées au développement des relations de coopération entre le Gabon et la France.

L’une des évolutions remarquable de cette coopération bilatérale est l’octroi à la compagnie Air France du droit d’effectuer désormais sept (7) vols par semaine à destination du Gabon ; ce qui,  aura pour corollaire, comme l’a demandé le Ministre des Transports, la baisse des prix du billet entre Libreville et Paris.

Pendant son séjour à Paris, M. BIYE a reçu le PDG de la compagnie de chemin de fer SNCF international ainsi que le président de la compagnie INGEROP avec au menu des entretiens, les questions liées à la maintenance du chemin de fer gabonais pour le premier interlocuteur, et pour le second, les perspectives d’amélioration du trafic urbain à Libreville.

Source : ANAC

Fabrice MIKOMBA www.gaboninitiatives.com

Le New Deal Technologique pour la transformation numérique du Sénégal

Ce lundi 24 février 2025, au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad), à Diamniadio, le gouvernement sénégalais a dévoilé la nouvelle stratégie numérique...