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Rwanda: Il faut 350 000 logements supplémentaires a Kigali et 2,5 milliards de Dollars

Pour répondre aux besoins de sa population qui croit rapidement les autorités  rwandaises doivent construire près 350 000 nouveaux logements dans les 10  prochaines années.

Confronté à une crise du logement à Kigali, la capitale du pays, le Rwanda  tire la sonnette d’alarme.
Les autorités de Kigali ont annoncé que la ville a un  besoin urgent de 2,5 milliards de dollars d’ici à fin 2014, pour construire au  moins 350 000 logements sociaux et répondre de fait aux besoins des populations  dans ce domaine pendant les dix prochaines années. Ces chiffres proviennent  d’une étude réalisée au cours des six derniers mois par des experts de l’Union  européenne.

Selon Albert Nsengiyumva, le ministre des infrastructures, cité par  l’hebdomadaire The Rwanda Focus, « le montant de 2,5 milliards de  dollars pourrait même doubler. Au problème de logements s’ajoutent les questions  de l’eau, de l’électricité et d’autres services sociaux qui devront être  résolues ».

35 000 habitations chaque année

Il s’agit là des conséquences de la forte croissance démographique du pays  (environ 3% par an).

Et avec quelque 11,7 millions d’habitants, le Rwanda  possède l’une des plus importantes densités de population en Afrique, avec 444  habitants au km2. Tout type confondu (formel et informel), la ville construit  aujourd’hui entre 800 et 1000 nouvelles habitations par an alors que pour  satisfaire la demande, elle devrait construire environ 35000 nouvelles  habitations chaque année pendant la prochaine décennie.

Et pour ne rien  arranger, l’étude réalisée par les experts de l’Union européenne, estime qu’à  Kigali, seul 4% de la population peut accéder à un crédit immobilier.

Thierry Barbaut

Monde: Les grands avocats conseillent l’investissement en Afrique

IDE Investissements Directs Etrangers entrant en Afrique

Projets miniers et pétroliers,  financements d’infrastructures, fusions-acquisitions et contentieux… De  Paris à Toronto, les cabinets internationaux scrutent le continent à la  recherche des bonnes affaires. Enquête sur un milieu de plus en plus coté.

 

Les cabinets Herbert Smith Freehills et Norton Rose refusent de commenter  l’information, mais ils vont annoncer dans les prochaines semaines l’ouverture  de nouveaux bureaux en Afrique francophone, les premiers au sud du Sahara. Après  l’inauguration, en 2011, des implantations de Clifford Chance, Allen & Overy  et Norton Rose à Casablanca, c’est une nouvelle preuve de l’attractivité du  continent aux yeux des grands avocats d’affaires internationaux. Plus un seul  d’entre eux n’omet désormais de mettre en avant sa stratégie Afrique.

« Notre objectif est de concentrer des efforts qui auparavant étaient  plus diffus, comme nous l’avons fait sur d’autres marchés émergents en Asie ou  en Amérique latine », souligne Patrick Tardivy, associé chez Freshfields, à  Paris. Une compétition dans laquelle les cabinets français comme CMS Bureau  Francis Lefebvre, Jeantet ou Gide Loyrette Nouel, souvent pionniers en Afrique  francophone, peinent désormais à rivaliser, faute de moyens. Et où les avocats  locaux servent généralement de relais, plus ou moins valorisés.

Les spécialistes de l’Afrique francophone sont  surtout en France. Christophe Asselineau, Shearman & Sterling

Grosses écuries

Si le continent attire les grosses écuries, c’est encore souvent pour des  projets qui touchent à l’exceptionnelle richesse de son sous-sol. « La  demande la plus importante vient des projets miniers intégrés, puis du  pétrole », reconnaît Stéphane Brabant, associé chez Herbert Smith. Au-delà  du contrat d’exploitation du gisement, ces dossiers, extrêmement complexes,  incluent très souvent la construction de routes, de chemins de fer, de centrales  électriques, ainsi que les relations avec les communautés villageoises…

IDE Investissements Directs Etrangers entrant en Afrique

Depuis  le milieu des années 2000, les avocats d’affaires interviennent aussi de plus en  plus sur le financement de projets, notamment d’infrastructures. « Les  financements de projets vont être encore plus nombreux quand les États africains  auront adopté, comme au Sénégal et bientôt au Maroc, un cadre réglementaire  régissant les partenariats public-privé », estime Paule Biensan, associée  chez White & Case.

Mais dans les prochaines années, ce sont surtout les opérations dites « corporate » (fusions-acquisitions, prises de participation…) qui  devraient se multiplier, « notamment en raison de l’arrivée de fonds  d’investissement du monde entier », note Pierre Marly, de CMS Bureau  Francis Lefebvre. « Ils ne s’intéressent plus seulement aux projets miniers  ou aux infrastructures, mais aussi au marché des biens de consommation », ajoute Boris Martor, chez Eversheds.

Nouvelle donne

Des dossiers qui, à l’image des créations de fonds d’investissement ou des  financements d’opérations sur le marché des capitaux, gagnent en complexité, au  point que certains cabinets préfèrent composer des équipes projet par projet  plutôt que de créer un réel département Afrique. « L’intervention de  l’ensemble de nos associés démontre d’une part l’ampleur de ce marché, et  d’autre part sa maturation, puisque la spécialité technique prime sur la  spécialité géographique », confirme Paul Lignières, associé parisien de  Linklaters.

Dans leur stratégie, les firmes doivent aussi prendre en  considération la diversification des investisseurs. Conscients de cette nouvelle  donne, les grands réseaux renforcent leurs équipes aux quatre coins du monde.  Conseiller du chinois Minmetals Resources lors de l’acquisition, pour  1 milliard d’euros, du minier Anvil Mining (présent en RD Congo) en  février, John Tivey vient par exemple d’être débauché par White & Case à  Hong Kong.

La plus grosse demande vient des projets miniers et  pétroliers. Stéphane Brabant, Herbert  Smith Freehills

Pour l’heure, les cabinets installés à Paris concentrent encore la majorité  des dossiers destinés à l’Afrique francophone. Un leadership hérité de  l’Histoire et renforcé par l’adoption par dix-sept États d’un droit unifié  inspiré des textes français. « Il y a bien à Londres quelques connaisseurs  de l’Ohada [Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires,  NDLR], mais la plupart des spécialistes sont en France », constate  Christophe Asselineau, de Shearman & Sterling. Ce n’est d’ailleurs pas un  hasard si des cabinets cherchant à travailler sur le continent, comme le  canadien Heenan Blaikie, se sont récemment installés à Paris.

Pourtant, certains, comme Alain Malek, patron Afrique francophone de Norton  Rose (lire interview p. 81), jugent que Casablanca pourrait bientôt mettre  à mal cette domination, notamment en raison des liens développés par le Maroc  avec les pays subsahariens et de l’évolution favorable de l’environnement  réglementaire. « Je me pose régulièrement la question d’une ouverture au  Maroc », avoue d’ailleurs Paule Biensan.

Un mercato permanent

Reste que, plus que des firmes, le portefeuille de clients reste souvent la  propriété des associés eux-mêmes. Alors, depuis quelques années, on assiste à un  mercato permanent où les « Africains » de la profession passent d’un  cabinet à l’autre en fonction des opportunités. « Pendant longtemps, nous  étions considérés comme des nuls. Maintenant, il ne se passe pas un jour sans  qu’on tente de nous débaucher », souligne Stéphane Brabant, de Herbert  Smith, qui travaille sur l’Afrique depuis plusieurs décennies. En 2010,  l’américain Latham & Watkins a ainsi renforcé son équipe en recrutant  Clément Fondufe chez White & Case.

Depuis cinq ans, on constate l’émergence de clients  locaux. Barthélemy Faye, Cleary Gottlieb  Steen & Hamilton

Mais les deux plus beaux transferts de ces dernières années sont à mettre à  l’actif d’Allen & Overy et Shearman & Sterling, qui ont  respectivement intégré Hicham Naciri (ex-Gide Loyrette) à Casablanca et  Christophe Asselineau (ex-Simons & Simons) à Paris. L’arrivée de ces  associés expérimentés au sein de ces cabinets relativement peu actifs sur le  continent (en dehors de l’arbitrage pour Shearman) leur permet dorénavant de  nourrir de réelles ambitions. Dans les « petits » cabinets, certains,  comme Thierry Lauriol (Jeantet) ou Pierre Marly (CMS Bureau Francis Lefebvre),  tirent encore leur épingle du jeu. Ce dernier a part exemple travaillé plusieurs  mois sur l’acquisition du spécialiste de la distribution CFAO par le japonais  Toyota Tsusho Corporation, à la demande du géant américain Baker &  McKenzie.

Enveloppes

À Paris, les honoraires de ces avocats dépassent les 600 euros de  l’heure, selon la lettre spécialisée Juristes associés. Mais le plus souvent,  les cabinets s’engagent à respecter une enveloppe, réévaluée en fonction des  évolutions du dossier.

Les rémunérations atteignent en bout de course plusieurs  centaines de milliers d’euros, voire, sur les plus gros dossiers, plusieurs  millions. Et ces sommes n’effraient plus les entreprises africaines. « Depuis cinq ans, on constate l’émergence de clients locaux comme les  nigérians Dangote ou United Bank of Africa », indique Barthélemy Faye, chez  Cleary Gottlieb Steen & Hamilton.

Une évolution déjà rencontrée depuis plusieurs années du côté des États,  désireux de profiter, à l’instar de la Guinée ou de la Côte d’Ivoire, de  conseils avisés quand il s’agit par exemple de renégocier des contrats miniers  ou des dettes publiques. La présence des avocats les aide à mieux défendre leurs  intérêts, tout en améliorant la gouvernance et la transparence.

Thierry Barbaut
Jeuneafrique.com

Ouragan Sandy: Aprés avoir frappé New York, Haïti dévasté en poie à la famine et au choléra

Les dégâts causés par l’ouragan Sandy laissent un grand nombre d’agriculteurs dans la plus grande insécurité alimentaire. Les ONG craignent aussi une recrudescence de l’épidémie de choléra.

Alors qu’Haïti peine à se relever des dégâts occasionnés par le passage de la tempête Isaac en août dernier et du terrible tremblement de terre de janvier 2010, l’ouragan Sandy laisse lui aussi un lourd bilan pour l’île.
Sandy s’est abattu sur Haïti la nuit du 24 octobre et a déversé en moins de 24 heures plus de 50 cm d’eau de pluie.
L’ouest du pays a été le plus touché, dont Port-au-Prince.L’ouragan a causé inondations et glissements de terrain. Un bilan non définitif fait état de 51 morts, 18 blessés et 15 personnes portées disparues. 200.000 personnes ont dû être relogées.

Derrière ces chiffres se cachent aussi les lourdes conséquences humaines des dégâts matériels.

 

120 millions de dollars de pertes agricoles

L’ouragan Sandy a en effet détruit 70% des récoltes dans le sud d’Haïti et causé de lourdes pertes de bétail, selon les chiffres du ministère de l’Agriculture. «Les pertes agricoles sont estimées à 120 millions de dollars», affirme Robenson Geffrard, journaliste au Nouvelliste, seul quotidien haïtien francophone. Des destructions qui viennent aggraver une situation alimentaire déjà explosive.

«Les prix des biens de première nécessité continuent d’augmenter et de nombreuses manifestations contre la vie chère ont déjà eu lieu», poursuit Robenson Geffrard.
Les manifestants ont défilé régulièrement ce mois-ci, dénonçant la flambée des prix.

Selon le ministère de l’Agriculture, de nombreux agriculteurs pauvres, faute d’aide, n’auront tout simplement «rien à manger» à cause des dommages causés par la tempête.

Les dégâts concernent notamment des cultures d’avocats, de fruits de l’arbre à pain, de maïs et de vétiver, une plante utilisée en parfumerie.

Les inondations, polluant les réserves d’eau potable, viennent aussi favoriser le développement du choléra, épidémie qui sévit déjà sur l’île depuis deux ans. Depuis 2010, le choléra a touché 600.000 habitants dans le pays et fait plus de 7.400 morts, rapporte Le Monde . «Dans certains quartiers de Grand’Anse, les puits et les latrines ont été inondés par la pluie, ce qui facilite le développement de la maladie», assure Jean-Michel Vigreux, directeur de Care Haïti.

Plus de 200 personnes ont déjà du être hospitalisées durant le week-end car infectées, selon Le Nouvelliste . Un chiffre probablement en deçà de la réalité: une grande partie du réseau routier ayant été endommagée par Sandy, plusieurs villes sont coupées du pays. «Nos premières évaluations sanitaires sous-estiment sûrement la gravité de la situation», indique ainsi le responsable humanitaire.


Toutes les rivières de l’ouest du pays sont encore en crue.

6 millions d’euros débloqués

Pour faire face à ces dommages, le gouvernement a annoncé l’octroi de 350 millions de gourdes (6,3 millions d’euros) pour aider les régions affectées. Le président de la République, Michel Martelly, et le premier ministre, Laurent Lamothe, ont procédé, vendredi, à la distribution de kits alimentaires, rapporte encore Le Nouvelliste.

Le gouvernement en a également appelé à l’aide internationale. Le Venezuela a déjà annoncé l’envoi de 240 tonnes de nourriture et de 530 tonnes de denrées non périssables. L’Union européenne a présenté dimanche ses condoléances aux populations touchées dans les Caraïbes par l’ouragan et s’est aussi dite prête à «soutenir les efforts de reconstruction» dans ces régions.

Thierry Barbaut
Avec AFP

PLUS ET MIEUX POUR LE MEDICAMENT AU GABON

2,7 milliards ont été octroyés cette année  à l’Office  pharmaceutique national pour l’achat de médicaments. Ce budget en nette augmentation par rapport aux années précédentes participe de l’ambition  du Président de la République de doter les structures sanitaires publiques  de médicaments en nombre suffisant afin de couvrir les besoins et assurer la prise en charge des malades.

Pour palier les dysfonctionnements à l’origine de la pénurie des médicaments dans les services publics de santé, l’Office pharmaceutique national, principale centrale d’achat de médicaments et de matériel médical essentiels au Gabon, a vu sa dotation budgétaire pour l’achat des médicaments passer de 1,3 milliard en 2011 à 2,7 milliards de franc CFA en 2012.

Ce renforcement des dotations en médicaments de l’Office  vise d’une part à répondre efficacement aux besoins des 650  structures sanitaires publiques, et d’autre part, à  pérenniser   la politique de distribution gratuite du médicament sur l’ensemble du territoire.

L’Office réformé pour une plus grande efficacité

Le décret  de novembre 2011 portant réorganisation de l’Office pharmaceutique national renforce  désormais  son rôle de centrale d’achat des médicaments, tout en lui accordant  la personnalité juridique ainsi que l’autonomie de gestion administrative et financière.

Dans le même temps, la structure de l’OPN est passée d’une simple direction à une direction générale, donc plus étoffée, pour satisfaire aux exigences  des nouvelles missions qui lui sont assignées. Une nouvelle équipe, constituée de jeunes cadres compétents, a été désignée pour accompagner cette entité  stratégique dans la mise en œuvre de la politique sanitaire du pays.

L’Office garantira la disponibilité des médicaments et des dispositifs médicaux essentiels dans les structures sanitaires, veillera au respect des normes de qualité, contrôlera étroitement  le suivi de la qualité des médicaments et assurera la formation continue du personnel gestionnaire des médicaments.

L’office Pharmaceutique National a pour objectif final une meilleure distribution des médicaments sur l’ensemble du territoire gabonais afin d’assurer l’accès aux médicaments à bas prix pour tous. L’intention est que l’Office puisse à terme alimenter à hauteur de  80% les structures de santé publiques.

L’office pharmaceutique national  est aussi chargé de la gestion des stocks liés aux programmes de distribution d’antirétroviraux et de traitement de la tuberculose. En fonction des budgets, ressources et recommandations qui lui sont donnés, l’office achète et distribue les traitements dans les centres.

Afin de créer une structure viable et pour améliorer l’approvisionnement, l’Office souhaite que la gratuité des médicaments devienne une exception. Le prix des médicaments restera faible et inférieur à celui pratiqué par les centrales d’achat privées mais permettra de créer un fonds de roulement pour assurer les commandes et la distribution. Il s’agit pour l’Office de dépendre moins des budgets de l’Etat et de gagner en autonomie et en efficacité.

Politique sanitaire et sociale  du Chef de l’Etat

L’accès aux soins de qualité pour tous, la bonne gestion des prestations sociales et l’amélioration du niveau de vie sont autant de projets portés par la politique de développement du Président de la République.

Les principaux hôpitaux du pays ont été rénovés ou sont en cours de rénovation, des centres hospitaliers spécialisés ont été construits, des réformes pharmaceutiques sont en cours et l’assurance maladie s’est élargie  à 600 000 bénéficiaires.

Le « Plan Santé et protection sociale » consiste à restructurer les services hospitaliers publics, améliorer la qualité des soins, renforcer  l’accès aux soins spécialisés, garantir la bonne distribution des médicaments et  assurer la prise en charge des malades.L’Office, instrument stratégique dans la réalisation de ce plan, devrait ainsi  voir son budget d’achat de médicaments pour l’année 2013 porté à 3 milliards de franc CFA.

Source : COCOM

De notre correspondant au Gabon, Fabrice MIKOMBA

Les dirigeants africains exhortés à investir dans l’emploi, les infrastructures et la protection des acquis du développement

Inaugurant une réunion d’experts sans précédent, des chefs d’État ou anciens chefs d’État africains ont exhorté les dirigeants d’entreprises, politiques et communautaires à contribuer à transformer la croissance impressionnante du continent en opportunités économiques pour les citoyens.  

Le président rwandais Paul Kagamé, inaugurant la première Conférence économique africaine organisée dans son pays, a déclaré : « Au Rwanda, nous savons que la politique et l’économie vont de concert et nous avons fait le choix conscient et délibéré du développement inclusif basé sur notre réalité politique. Dans les grandes lignes, les résultats se sont avérés positifs. La croissance est constante et les niveaux de pauvreté ont été considérablement réduits, passant de 56,9 à 44 pour cent en cinq ans, soit une diminution de 12 pour cent. »

Organisée chaque année par la Commission économique pour l’Afrique (ECA), la Banque africaine de développement (BAD) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Conférence économique africaine a, cette année, pour thème « Le développement durable et inclusif en période d’incertitude économique ».

L’Afrique a bien résisté à la crise économique et a réalisé des avancées considérables dans le développement humain et la lutte contre la pauvreté. La région est cependant toujours en proie à des taux élevée de pauvreté, de famine, de chômage et d’inégalités dans l’expression politique et dans l’accès aux ressources.

« À l’exception de 2008, l’Afrique a connu une performance économique et une croissance du PIB par habitant exceptionnelles au cours de la première décennie de ce siècle », a déclaré Helen Clark, l’Administrateur du PNUD. « Mais il reste du chemin à parcourir dans bien des pays pour traduire cette croissance en un meilleur développement humain. Des mesures politiques volontaristes et des investissements ciblés sont nécessaires pour que la croissance soit non seulement rapide, mais également inclusive et durable. »

Les participants à cette journée d’ouverture ont déclaré que la question fondamentale pour le continent est de passer d’une économie fondée sur les matières premières de base à une économie diversifiée et innovante alors que les aides financières, les transferts de fonds et les investissements étrangers se font rares.

Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement, a souligné la nécessité de solutions à long terme. Il a suggéré que la croissance africaine inclue la recherche de solutions au financement interne du développement des pays africains et tienne compte de ce qui n’a globalement pas bien fonctionné pour redéfinir leurs politiques.

« L’Afrique doit investir dans un enseignement de qualité afin d’empêcher les enfants d’hériter de la pauvreté de génération en génération », a déclaré M.Kaberuka.

« C’est ainsi que vous mettez fin au fait que les enfants doivent supporter l’héritage de la dette et, ce faisant, vous brisez la transmission de la pauvreté », a-t-il dit lors d’une séance d’ouverture.

« Le développement inclusif doit être synonyme d’équité, d’égalité, de participation populaire, non seulement à la vie politique, mais également à l’économie même. Et, bien sûr, il faut de la transparence et tout ce qui fait que les administrés croient et ont confiance en ceux qui les gouvernent, » a ajouté l’ancien Président du Nigeria, Olusegun Obasanjo.

Les participants à la conférence ont également affirmé que la protection des communautés face à la volatilité des prix de la nourriture et du carburant, aux changements climatiques et à l’instabilité politique nécessite l’adoption de mesures audacieuses en faveur de la protection sociale, y compris dans les circuits de l’assurance, du crédit et de l’emploi.

La Conférence économique africaine est organisée en séries de débats thématiques combinés à des séances d’analyse de la recherche politique provenant de l’ensemble du continent. La conférence offre un espace d’échange unique en matière d’ouverture pour permettre aux leaders politiques, aux universitaires et aux nouveaux talents du continent de discuter des solutions aux questions pressantes du développement africain.  

Source: African Development Bank

 De notre correspondant au Gabon, Fabrice MIKOMBA

L’afrique est un continent jeune qui ne sera pourtant pas épargné par la vieillesse de sa population

Paradoxe. L’Afrique est un continent jeune, avec seulement 5,5 % de sa population âgée de plus de 60 ans, contre 9,9 % en Asie, 10 % en Amérique latine et 21,7 % en Europe.

« S’intéresser au vieillissement de la population en Afrique peut donc paraître prématuré. En réalité, le processus a déjà débuté et devrait progresser rapidement », affirme une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) publié dans Population et Sociétés.

« Dans les quarante prochaines années, la proportion des 60 ans et plus devrait doubler dans de nombreux pays africains si la fécondité continue de baisser au rythme actuel », expliquent les auteurs. D’ici 2050, le nombre des personnes âgées de plus de 60 ans quadruplera en Afrique, passant de 56 à 215 millions, soit presque autant qu’en Europe (241 millions).

Le continent africain compterait alors 22,5 millions de personnes de 80 ans et plus, soit cinq fois plus qu’aujourd’hui. Ce vieillissement de la population, à un rythme beaucoup plus rapide que dans les pays développés, posera un certain nombre de défis.

Prise en charge

Traditionnellement, la prise en charge des personnes âgées en Afrique repose en grande partie sur la solidarité. Dans le futur, les familles auront de plus en plus de mal à répondre convenablement aux besoins spécifiques des aînés, de plus en plus nombreux, si elles ne sont pas soutenues et relayées par des politiques publiques adaptées.


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Quasi-absence de système de retraite

« Pour la grande majorité des Africains, il n’y a pour l’instant pas de retraite au sens où on l’entend pour les pays du Nord », constate l’étude.

Dans nombre de pays, seuls les fonctionnaires et les employés des grandes entreprises touchent une retraite, soit moins de 10 % des personnes âgées. Évidemment, les situations sont très variables d’un pays à l’autre et au sein d’un pays. Au Maroc, par exemple, si 16 % des plus de 60 ans perçoivent une pension de retraite, seules 3 % des femmes de cet âge sont pensionnées contre 30 % des hommes. Et en Afrique australe et à Maurice, la couverture des systèmes de pension est bien plus développée.

Le travail après la retraite

Même lorsque des pensions sont versées, elles sont souvent très modestes. Bien souvent, tant que leur santé le leur permet, les hommes comme les femmes continuent à exercer une activité. Plus d’un tiers des personnes âgées continue à occuper un emploi au Sénégal et plus de la moitié d’entre elles déclare exercer une activité professionnelle au Congo.

Lorsqu’une personne âgée, qui ne touche pas de pension, ne peut plus travailler, elle ne peut compter que sur son réseau familial. L’Ined s’en inquiète :

« Or, on peut s’interroger sur la capacité future des familles à accompagner la vieillesse et l’éventuelle dépendance des aînés, sans le soutien de politiques publiques adaptées, en particulier pour l’accès aux soins. »

L’étude note que « des changements sociaux et économiques majeurs s’observent à l’échelle du continent et ont des répercussions sur les organisations familiales ». Les jeunes générations cherchent partout à s’émanciper de « la tutelle des aînés » et « le statut social » des personnes âgées est « moins valorisé qu’auparavant ».

L’exode rural a aussi bouleversé les structures familiales. Dans les villes, les logements sont plus petits et plus chers. Urbanisation, diplômes, études, et travail des femmes changent les modes de vie et contribuent à affaiblir le soutien aux aînés.

Il est donc nécessaire pour les pays africains de mener « des politiques publiques adaptées », selon l’Ined, afin de relever les défis futurs liés au vieillissement de la population :

« Des politiques ont déjà été engagées dans ce sens. Par exemple, dans le domaine de la santé, le Régime d’assistance médicale en cours de mise en place au Maroc, ou le Plan sésame lancé en 2006 au Sénégal, devraient tous deux alléger la charge financière de la santé pour les personnes âgées. Dans le domaine des revenus de remplacement, on peut citer les initiatives est-africaines de pensions universelles. Ces dispositifs ne devraient pas affaiblir les solidarités familiales, mais au contraire leur permettre de perdurer.  »

Désormais, la protection sociale et la retraite doivent entrer dans le champ du politique en Afrique ; préparer l’adaptation des sociétés africaines au fort vieillissement à venir nécessite par conséquent d’agir dès à présent pour améliorer l’accès de chacun à l’éducation, l’emploi et la santé. « Les efforts à fournir en matière de développement des systèmes de protection sociale doivent ainsi être considérés comme un investissement social et pas seulement comme un coût », conclut l’Ined.
Thierry Barbaut

 

Focus sur le tabac en Afrique, interdiction de fumer dans les lieux publics en Côte d’Ivoire

Pour la première fois, la fondation mondiale du poumon publie  son Atlas du tabac en français. Car les industriels du secteur ont trouvé une  nouvelle proie : l’Afrique.

L’Africain fume plus aujourd’hui qu’il y a dix ans. Selon la World Lung  Foundation (WLF), « la consommation de cigarettes a augmenté de  57 % » sur le continent en une décennie.

Une avancée du tabagisme qui  a poussé l’ONG internationale basée à New York à publier pour la première fois  une édition française de son Atlas du tabac, le 1er octobre. Objectif :  plaider en faveur de la lutte antitabac face aux interférences croissantes des  fabricants, qui profitent de l’absence ou de l’inefficacité des législations en  la matière dans nombre de pays africains.

Illustration éloquente à Dakar même, où un projet de loi antitabac on ne peut  plus stricte traîne dans les tiroirs du ministère de la Santé depuis 2008.  L’implantation sur le territoire sénégalais de trois grands fabricants de  cigarettes – le géant américain Philip Morris, British American Tobacco et  la MTOA, filiale sénégalaise d’Imperial Tobacco – ne serait pas étrangère à  ce blocage. Il s’agirait « de préserver un environnement propice à leurs  affaires », selon les associations locales antitabac.

Interdiction en Côte d’Ivoire

L’Atlas a quant à lui été présenté début octobre dans le pays. Massamba  Diouf, de la Ligue sénégalaise contre le tabac (Listab), espère qu’une  législation conforme à la convention-cadre de l’Organisation mondiale de la  santé (OMS) pour la lutte antitabac sera votée « d’ici la fin de  l’année », ainsi que l’a annoncé le gouvernement. « Cela permettrait  au pays d’augmenter les taxes sur le tabac, d’interdire les publicités incitant  les jeunes à fumer, et de créer des espaces pour fumeurs », explique le  militant. En Côte d’Ivoire, le gouvernement a franchi le pas le  10 octobre en interdisant la cigarette dans les lieux publics.

Une stratégie qui a fait ses preuves dans la plupart des pays occidentaux où,  en dix ans, la consommation a baissé de 26 %. Pour compenser ce manque à  gagner, l’industrie du tabac s’est tournée vers des pays moins bien armés pour  se défendre, expédiant des cigarettes à des prix dérisoires tout en renflouant  ses caisses.

Mais l’Afrique n’en sort pas encore tout à fait noircie avec ses quelque  3 % de fumeurs à l’échelle mondiale, loin derrière les 24 % de  l’Europe et les 38 % d’une Chine bien enfumée. Pour autant, les militants  africains antitabac ne baissent pas leur garde.

Thierry Barbaut

Madagascar: Depuis la crise politique de 2009 le pays a perdu 6,4 milliards de dollars…

Le président de transition Andry Rajeolina

Embourbée depuis 2009 dans une crise politique et institutionnelle, Madagascar n’a pas pu réaliser le taux de croissance de 5 à 7% observé dans la plupart des pays africains.

Le président de transition Andry RajeolinaSelon la Banque mondiale, l’impact de la crise politique sur la croissance économique est de 6,3 milliards $.

La croissance économique a été limitée en raison de la réduction des dépenses budgétaires d’investissement, du gel de l’aide publique au développement et des exportations vers les Etats-Unis.

Avec la fin de la transition politique, prévue en 2014, le taux de croissance pourrait dépasser 4,3% porté par le bon potentiel agricole (vanille, cacao, café, girofle), touristique et minier (terres rares, rutile, ilménite, sillimanite, zircon, nickel, cobalt…) : « La croissance pourrait s’accélérer à partir de 2014, après la transition politique, même si les perspectives restent marquées par les incertitudes entourant les politiques d’un nouveau gouvernement et sur le climat économique international à partir de 2013 » indique la Banque mondiale.

Les taxes et redevances issues de la mine de nickel d’Ambatovy, qui a nécessité un investissement de 5,5 milliards $, conforteront dans quelques mois les recettes publiques.

agenceecofin.com
Thierry Barbaut

Doing Business 2013 : l’Afrique subsaharienne place 17 pays dans le top 50 des réformateurs

Le groupe de la Banque mondiale et la SFI ont publié ce 23 octobre 2012 leur rapport Doing Business 2013.
Cette étude analyse, compare et classe les réformes réglementaires engagées dans 185 pays ayant un impact sur les entreprises. Les principaux critères évalués sont les dispositifs de création et développement d’entreprises, le système fiscal, le régime de protection des investisseurs et les facilités de commerce transfrontalier.

 

Le rapport 2013, qui marque la 10ème édition de Doing Business, est intitulé « Des réglementations intelligentes pour les petites et moyennes entreprises ». Il indique que 17 des 50 économies qui ont le plus amélioré leurs réglementations des affaires applicables aux entreprises locales depuis 2005 se trouvent en Afrique subsaharienne.

Le Rwanda s’est particulièrement distingué pour avoir constamment amélioré son climat des affaires depuis 2005, car le pays a effectué 26 réformes réglementaires depuis 2005. L’étude mentionne que le pays a facilité l’exécution des contrats avec la mise en place d’un système d’assignation par voie électronique de dépôt de plainte.

Il a aussi facilité le raccordement à l’électricité en réduisant les coûts pour obtenir un nouveau raccordement électrique.

Un communiqué de la BM indique que parmi les économies africaines qui se sont le plus améliorées depuis 2005 se trouvent le Rwanda, le Burkina Faso, le Mali, la Sierra Leone, le Ghana, le Burundi, la Guinée-Bissau, le Sénégal, l’Angola, Maurice, Madagascar, le Mozambique, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Niger, le Nigeria, Sao Tomé-et-Principe.

« Nous trouvons très encourageant que tant d’économies en Afrique figurent parmi les 50 qui se sont le plus améliorées depuis 2005, selon les indicateurs Doing Business », commente Augusto Lopez-Claros, le directeur de l’unité de recherche sur les indicateurs et analyse du groupe de la Banque mondiale, Global Indicators and Analysis.

De juin 2011 à juin 2012, 28 des 46 gouvernements d’Afrique subsaharienne ont entrepris au moins une réforme pour améliorer l’environnement des affaires. Ce qui représente d’après la BM un total de 44 réformes.

Au classement mondial, Singapour arrive en tête sur la facilité de faire des affaires pour la septième année consécutive. Il est suivi par Chine (la RAS de Hong Kong), la Nouvelle-Zélande, les États-Unis, le Danemark, la Norvège,la Grande Bretagne, La République de Corée, la Géorgie et l’Australie.

A la queue vient la République centrafricaine, précédée du Tchad et de la République du Congo.

Il est né au Sénégal et est originaire du Bénin: Ce patron français est classé 3ème au monde derrière Jobs et Zuckerberg

Bertin Nahum, patron de Medtech, une TPE montpelliéraine, vient d’être classé quatrième entrepreneur le plus plus révolutionnaire au monde.

«Je l’ai appris il y a une dizaine de jours, ce fut une belle surprise», confie Bertin Nahum, un entrepreneur de 42 ans, classé par le magazine scientifique Discovery Seriesen septembre 2012, juste derrière les Américains Steve Jobs, Mark Zuckerberg et James Cameron.
Contrairement aux autres lauréats, Bertin Nahum n’est ni spécialisé dans les réseaux sociaux, ni dans l’informatique, mais dans l’assistance robotique à la neurochirurgie.
En 2007, il met au point Rosa, un robot capable d’assister un chirurgien lors d’une intervention sur le cerveau. «C’est une sorte de GPS si vous voulez. Grâce à cette machine, l’opérateur va pouvoir atteindre avec précision une zone du cerveau et au lieu d’effectuer l’opération à main levée, c’est le bras du robot qui va agir, explique le PDG. Cela peut s’avérer très utile pour poser une électrode ou réaliser la ponction d’une tumeur», ajoute t-il.
Parmi les critères de sélection établis par Discovery Series, l’entrepreneur devait amener une innovation révolutionnaire et améliorer la vie des gens.
«C’est sûrement pour ces raisons qu’ils nous ont retenus, suppose-t-il. D’ailleurs, je pense qu’ils ont vu le témoignage d’une patiente atteinte d’une tumeur au cerveau et opérée grâce à notre machine l’année dernière».
D’origine béninoise, Bertin Nahum est né au Sénégal et a grandi en France. C’est lors de ses études à l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA Lyon, France) que son projet mûrit: «En fin de cursus, j’ai participé à la conception d’un logiciel capable de détecter automatiquement des lésions crâniennes à partir de scanners.
Ce sentiment d’utilité m’a donné envie de consacrer ma carrière aux patients, mais du côté des techniciens, à travers la création de robots susceptibles d’accompagner les chirurgiens dans leurs opérations».

Une quinzaine d’hôpitaux équipés

En 2002, il crée Medtech et se lance dans le développement d’un robot de la chirurgie du genou. Repéré par une grosse société américaine de chirurgie orthopédique, il revend son portefeuille de brevets à Zimmer, ce qui lui permet d’investir dans le projet Rosa.

La première machine est commercialisée en 2009. Depuis une quinzaine d’hôpitaux dans le monde en sont équipés. «On a des machines en Italie, en Allemagne, aux Etats-Unis, au Canada mais aussi en Chine et bientôt au Japon et au Moyen Orient», détaille ce chef d’entreprise qui emploie une vingtaine de salariés et qui enregistrait un chiffre d’affaire de deux millions d’euros en mars 2012.

Des difficultés à être reconnu en France

«Ce classement est important car c’est enfin une forme de reconnaissance, réalise-t-il. Comme beaucoup d’entreprises innovantes, nous avons eu beaucoup de mal à être reconnus en France et à être pris au sérieux. Bien souvent, il faut passer par l’étranger pour convaincre la France». Grenoble, Nantes, Strasbourg, Paris…
Au total, sept CHU français utilisent le robot Rosa, qui coûte 300.000 euros. Si le marché français n’a pas été facile à pénétrer, Bertin Nahum ne se décourage pas, au contraire, il compte développer le même type de robot pour la chirurgie de la colonne vertébrale, toujours dans une «optique internationale».

Thierry Barbaut
AFP

Un Incident de tuyau de la SEEG Prive Libreville d’Eau

La principale conduite d’eau de Ntoum de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG), endommagé depuis quatre jours (mardi 23 octobre) à la suite d’une suite des pluies diluviennes qui s’abattent depuis une certains temps au Gabon prive Libreville du précieux liquide.

Selon un communiqué du ministère des ressources hydrauliques, cette situation pourrait durer jusqu’à lundi prochain.

D’après le ministère, la cassure de la principale conduite d’eau vers la capitale a réduit de 2/3 la capacité de production d’eau. Quelques petits quartiers privilégiés de la capitale bénéficient encore de la desserte en eau potable.

Dans un autre communiqué officiel, la SEEG informe sa clientèle que suite à « l’incident ayant affecté et mis hors service la principale conduite de transport de l’eau potable desservant la capitale et ses environs, elle est contrainte de mettre en place un programme rotatif de l’alimentation en eau selon un programme bien concocté ».

Ce casse tête dérange énormément les populations qui ne savent plus à quel saint se vouer, tant la situation est grave. Plusieurs ménages aujourd’hui manquent d’eau. Certaines familles recourent désormais aux eaux des puits tandis que d’autres ayant assez des moyens s’abreuvent avec des bouteilles d’eau minérale achetées en gros.

Cette situation, indique le ministère de des ressources hydrauliques pourrait encore perdurer jusqu’à la semaine prochaine.

De notre correspondant au Gabon, Fabrice MIKOMBA

Macky Sall confronté aux manifestations religieuses…

Le président sénégalais Macky Sall a admis aujourd’hui des « erreurs » dans l’encadrement d’une violente manifestation contre la détention d’un chef religieux musulman dont les disciples avaient saccagé lundi des dizaines de véhicules à Dakar.

« Il y a eu des erreurs de gestion dans nos dispositifs qui ont permis à ces manifestants de pouvoir faire ce qu’ils ont fait. Mais je tiens à vous assurer que toutes les mesures sont désormais prises pour que force reste à la loi », a assuré le président, cité par l’Agence de presse sénégalaise (APS). Le président s’exprimait à l’issue des prières de la « fête du mouton », célébration musulmane du sacrifice de l’Aïd El-Kebir, connue sous le nom de Tabaski au Sénégal.

« L’Etat traquera et arrêtera tous ceux qui se sont adonnés à cette destruction (de biens) et les traduira en justice », a ajouté M. Sall. Une forte présence policière était maintenue dans le centre de Dakar vendredi, au moment de la fête religieuse.

Lundi, trois personnes avaient été blessées et 127 véhicules sérieusement endommagés après que des dizaines de disciples du religieux mouride Cheick Bethio Thioune eurent envahi la capitale, fracassant les vitres des voitures, incendiant des bus, saccageant des feux tricolores et semant la panique dans les rues. La police avait arrêté 33 personnes dans le cadre de cette manifestation.

Cheick Thioune, un chef religieux de la confrérie musulmane des mourides – sous-groupe de la confrérie soufie, dans ce pays composé à 95 % de musulmans – avait été arrêté le 23 avril, après la mort de deux de ses disciples, tués lors d’une rixe près de Thiès. Il a été inculpé de complicité d’homicide et écroué le 26 avril, avec plusieurs de ses disciples.

Macky Sall a rappelé qu’il avait été élu le 25 mars dernier pour être « le garant de l’unité nationale et de la sécurité des personnes et des biens ».  « Je ne permettrai à personne ni à quelque groupe que ce soit, de perturber l’ordre public et la quiétude des citoyens et de s’adonner à des destructions de biens », a-t-il dit.

Thierry Barbaut
AFP

Togo: la justice exige 9 millions de dollars pour libérer Le Floch-Prigent

La justice togolaise exige une caution de neuf millions de dollars pour la libération de Loïk Le Floch-Prigent, détenu à Lomé dans une affaire d’escroquerie, selon son avocat français qui assimile cette demande à une « rançon ».

L’ex-PDG d’Elf a été arrêté le 14 septembre à Abidjan puis transféré à Lomé, où il a été inculpé pour complicité d’escroquerie.

Ses avocats ont plusieurs fois demandé sa remise en liberté, mettant en avant la détérioration de son état de santé qui commande selon eux son rapatriement d’urgence.

Cette analyse a été étayée par une expertise judiciaire togolaise notifiée vendredi dernier qui confirme que M. Le Floch-Prigent doit être soigné sans délai, a indiqué jeudi à l’AFP Me Patrick Klugman.

Or selon l’avocat, le juge d’instruction togolais en charge du dossier a rendu jeudi une ordonnance fixant la remise en liberté de M. Le Floch-Prigent au versement préalable d’une caution de neuf millions de dollars.

« Il s’agit d’une décision qui, sous les apparences d’une mise en liberté, équivaut à une mise à mort par la fixation d’une caution qui s’apparente davantage à une rançon », a estimé Me Klugman, jugeant le montant de la caution « totalement extravagant ».

« Il est acquis au débat que l’infraction alléguée n’a jamais causé un préjudice d’une telle importance et que M. Le Floch-Prigent n’a jamais bénéficié du moindre euro de cette pseudo escroquerie », a-t-il poursuivi, ajoutant que son client n’avait « pas de patrimoine ».

La justice togolaise soupçonne l’ancien patron d’Elf d’être impliqué dans une affaire d’escroquerie internationale qui porterait sur plusieurs millions de dollars.

Exigence humanitaire

Un homme d’affaires émirati, Abbas El Youssef a porté plainte contre un homme d’affaires togolais, Bertin Sow Agba, l’accusant d’avoir organisé un réseau pour lui soutirer plusieurs millions de dollars, ses membres lui faisant croire qu’ils détenaient la fortune du défunt président ivoirien Robert Gueï, estimée à 275 millions de dollars et bloquée sur un compte en banque au Togo.

Abbas El Youssef estime que M. Le Floch-Prigent « serait le chef d’orchestre dans cette affaire d’escroquerie », selon une source judiciaire togolaise.

Détenu à la gendarmerie de Lomé, ce dernier a de nouveau été entendu deux fois la semaine dernière, pendant 15 heures, selon Me Klugman, qui assistait à cette audition.

L’avocat a annoncé son intention de demander à la chambre d’accusation de Lomé d’infirmer l’ordonnance du juge « afin d’éviter un scandale sanitaire ».

M. Le Floch-Prigent souffre en particulier de psoriasis et devait subir fin septembre une intervention chirurgicale en France. Selon son avocat, l’expertise judiciaire a confirmé la dégradation de son état de santé et la nécessité de traiter M. Le Floch-Prigent, « au risque d’une évolution cancéreuse métastatique ».

« Son rapatriement est pour nous une question d’heures et une exigence humanitaire », a estimé l’avocat. « On ne peut mettre en balance la santé et la justice car la santé d’une personne mise en cause est la condition pour que la justice soit rendue. »

Début octobre, le Quai d’Orsay avait également demandé au Togo d’envisager l’évacuation sanitaire de son ressortissant.

M. Le Floch-Prigent avait été condamné en 2003 à 5 ans de prison dans l’affaire Elf et a passé environ deux ans derrière les barreaux pour des malversations financières.

Thierry Barbaut

 

Conférence économique africaine 2012 : Transformation économique et croissance inclusive à l’ordre du jour le 30 octobre à Kigali

Des centaines de dirigeants et de chercheurs d’Afrique et du monde entier se réuniront à Kigali (Rwanda) du 30 octobre au 2 novembre pour débattre des perspectives de croissance durable et inclusive sur le continent dans le contexte de la crise économique mondiale. 

Organisée chaque année par la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Conférence économique africaine, qui en est à sa septième édition, se tiendra à Kigali et aura pour thème « Le développement inclusif et durable à l’ère de l’incertitude économique ».

La conférence est la manifestation annuelle la plus complète sur l’économie et le développement de l’Afrique, ses perspectives macro-économiques ainsi que le commerce, la finance et les politiques de développement dans un contexte mondial.

L’Afrique a connu une forte croissance au cours des dix dernières années. Ayant bien surmonté la crise économique, elle peut s’attendre à une croissance moyenne de 4,8 pour cent en 2013.

Le défi pour la région est de traduire cette croissance en une réelle réduction de la pauvreté et un développement humain durable par la création d’emplois, la mise en place de services sociaux de qualité et davantage d’opportunités de participation économique et politique.

La conférence étudiera les possibilités de poursuivre ces objectifs dans un contexte de dégradation de l’environnement économique international, de volatilité accrue des marchés des denrées alimentaires et des carburants et de baisse des exportations, des transferts d’argent et de l’aide publique.

« Les décideurs politiques africains continuent, dans l’ensemble, à poursuivre leur quête de croissance et d’amélioration du bien-être dans leurs pays respectifs, affirme Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement. Mais dans un contexte international difficile, la question est de savoir comment obtenir les investissements nécessaires pour aller de l’avant. »

Les participants examineront les principaux moteurs de croissance en Afrique. Alors que de plus en plus de pays du continent exploitent ou prospectent des gisements de pétrole, ils étudieront la possibilité d’utiliser les profits des industries extractives pour encourager la diversification économique et les investissements dans le développement du capital social et humain.

« Les vastes richesses naturelles de l’Afrique peuvent créer des opportunités pour accélérer le développement humain, estime Helen Clark, Administrateur du PNUD. Elles peuvent servir de base pour le développement des infrastructures, la diversification économique et la création d’emplois et d’entreprises et fournir les ressources nationales nécessaires pour financer des services et une protection sociale de qualité. »

Les échanges commerciaux avec des économies développées ou émergentes offrent également des opportunités de croissance, de même que l’intégration régionale, qui peut libérer le plein potentiel des investissements et de l’environnement commercial de l’Afrique. C’est pourquoi les participants étudieront comment éliminer des barrières et améliorer les réglementations pour permettre aux populations de bénéficier du commerce.

Le nombre de jeunes Africains devant doubler d’ici 2045, alors que 27 pour cent d’entre eux sont déjà sans emploi, la conférence examinera aussi le potentiel que cache la main d’œuvre actuelle et future de l’Afrique.

« La création d’emplois pour les jeunes est cruciale, non seulement pour la cohésion et la stabilité sociales, mais aussi parce qu’elle crée un cycle vertueux de productivité, d’innovation, de croissance économique et d’épanouissement », dit le Secrétaire exécutif de la CEA Carlos Lopes.

La Conférence économique africaine consiste en une série de sessions plénières thématiques, en plus de séances parallèles où seront passées en revue les recherches sur les politiques menées à travers tout le continent. Elle offre un forum unique pour les dirigeants politiques, les universitaires et les jeunes talents du continent pour discuter des solutions à apporter aux problèmes les plus pressants de l’Afrique.

La cérémonie d’ouverture aura lieu le mardi 30 octobre à 14h30 et sera présidée par S.E. Paul Kagame, président du Rwanda, en présence de l’Administrateur du PNUD Helen Clark, et du président de la Banque africaine de développement Donald Kaberuka.

À propos de la Conférence économique africaine : Le principal objectif de la conférence est de fournir aux spécialistes de l’Afrique, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du continent, une plateforme qui leur permette de débattre et de réfléchir à de nouvelles directions pour une politique de croissance dans la région, afin de déterminer les meilleures approches pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, réaliser les objectifs du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et accélérer le développement durable. Pour de plus amples informations :

Source: BAD 

De notre correspondant au Gabon, Fabrice MIKOMBA

SABMiller dans le peloton de tète des ventes en Afrique au premier semestre

Juste après l’Europe, c’est en Afrique que SABMiller enregistre sa meilleure performance de ventes de bières sur le premier semestre de son exercice, à fin septembre.

Alors que son résultat global des volumes de bières vendues n’est que de 4%, l’Europe affiche une très belle santé avec une croissance de 9% s’expliquant, selon le groupe, par des baisses de prix ciblées sur certains produits, la coupe de football 2012 qui a littéralement boosté la consommation polonaise et la bonne demande au Royaume Uni pour sa marque Peroni.

Numéro 2 sur le podium, l’Afrique subsaharienne. Le continent, hors Afrique du Sud, affiche des volumes en hausse de 6% contre 5% pour l’Asie-Pacifique et seulement 4% pour l’Amérique latine alors qu’à pareille époque l’année dernière, cette dernière avait été le driver avec une progression de 8%. L’Afrique du Sud, quant à elle, affiche une performance médiocre de l’ordre de 1%.

SABMiller réalise 70% de ses bénéfices sur les marchés émergents à forte croissance. Aux Etats-Unis, les ventes au détail ont baissé de 1,9% et de 1,2% aux grossistes.

L’Afrique mérite le coup d’œil ! Le 10 octobre, SABMiller avait annoncé étendre sa marque africaine de bière Chibuku a 10 autres pays du continent. Début 2011, elle avait été lancée dans 4 pays : le Botswana, le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe. Rappelons que la Chibuku est fabriquée à partir de maïs ou de sorgho, en fonction du goût du marché local.
L’investissement a été de l’ordre de $ 16 millions ces 18 derniers mois et le groupe espère étendre encore sa marque sur de nouveaux marchés du continent d’ici la fin de l’exercice.

La Chibuku est vendue dans des emballages cartonnées d’un litre et a peu de durée de vie en rayon; elle doit donc être brassée sur place.

En septembre, une nouvelle gamme a été lance en Zambie, « Chikubu Super » qui est conditionnée autrement, avec un niveau d’alcool plus élevé et a une durée de vie en rayon plus longue. Une brasserie plus importante a été commissionnée à Kitwe, toujours en Zambie mais au nord du pays, ces dernières semaines.

D’ici la fin de l’année, des lignes de production devraient s’ouvrir au Mozambique et au Zimbabwe.

En Zambie, les volumes ont progressé de 14% grâce à une meilleure distribution notamment dans les zones rurales et une bonne conjoncture économique.

Au Mozambique, le taux est de 10% grâce aux bonnes performances de la bière Manica mais aussi la poursuite de la bonne croissance de l’Impala à base de manioc.

En revanche, en Ouganda, les volumes ont baissé de 3% dans une conjoncture économique morose mais aussi parce que les performances passées du groupe avaient été particulièrement bonnes.

Au Soudan du Sud, la croissance est à deux chiffres malgré les récents défis politiques et économiques et au Zimbabwe, une meilleure disponibilité et un nouvel emballage ont provoqué une croissance de 9%.

Quant au marché tanzanien, il a été très fortement touché par une hausse de 25% de la fiscalité à compter du mois de juillet et qui a été reportée sur le consommateur, d’où une chute de 8% de ses volumes.

A noter que le segment non alcoolisé du groupe a progressé de 8% en Afrique et ses autres boissons alcoolisées de 12%.

Castel, associé de SABMiller, a affiché une croissance de 5% pro forma dont son activité en Angola et son acquisition à Madagascar.

Agenceecofin.com

Piraterie maritime : un Sommet des Chefs d’Etat au Cameroun et une réunion ministérielle au Benin en 2013

La première réunion du Comité de pilotage chargé de la préparation du Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement sur la piraterie maritime et les vols à main armée dans le Golfe de Guinée a eu lieu à Libreville (Gabon) du 22 au 23 octobre 2012. A l’issue des travaux, les membres dudit Comité ont recommandé que ce Sommet se tienne au Cameroun en avril 2013. Il permettra d’adopter une stratégie régionale sur les mesures durables à prendre pour garantir la sécurité et la sûreté dans le Golfe de Guinée, conformément à la résolution 2039 du Conseil de sécurité de l’ONU en date du 29 février 2012.

« La sécurité maritime dans le Golfe de Guinée est telle que nous devons agir vite », a noté M. Nassour Guélengdouksia Ouaidou, Secrétaire général de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC). Les participants ont du reste exprimé leur « vive préoccupation  face aux menaces que représentent les actes récents de piraterie, de vols à main armée et autres actes illicites commis en mer au large des côtes des Etats du Golfe de Guinée et leurs conséquences  économiques, sociales et environnementales sur le développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest  et de l’Afrique Centrale ».

« Le rapport que vient de publier le Bureau maritime international montre que les défis sont importants et que nous devons effectivement conjuguer nos efforts pour y faire face. Nous apprenons en effet que 34 attaques ont été signalées dans le Golfe de Guinée entre janvier et septembre 2012, contre 30 l’an dernier », a expliqué plus tard M. Abou Moussa, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), lors d’une séance de travail avec ses collègues en charge du dossier Golfe de Guinée.   M. Abou Moussa indique que les Nations Unies restent mobilisées pour accompagner les organisations régionales dans l’organisation du Sommet envisagé au Cameroun ainsi que la réunion ministérielle prévue au Benin en mars 2013. Celle-ci devrait travailler sur les documents à soumettre à l’appréciation des Chefs d’Etat et de Gouvernement. Un chronogramme des activités a été adopté pour faciliter l’organisation effective de ces rencontres de haut niveau.

Le document ayant sanctionné les travaux de Libreville précise que le Sommet sur la piraterie maritime et les vols à main armée dans le Golfe de Guinée sera organisé avec l’appui de la CEEAC, de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO), de la Commission du Golfe de Guinée (CGG), de l’Union africaine (UA), du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’ouest (UNOWA), de l’UNOCA), de l’Organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (OMAOC), de l’Organisation maritime internationale (OMI) et d’autres partenaires stratégiques internationaux.

En dehors de M. Nassour Guélengdouksia Ouaidou, Secrétaire général de la CEEAC et de M. Abou Moussa, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale et chef de l’UNOCA ; MM. Miguel Trovoada, Secrétaire exécutif de la CGG ; Isaac Chima ARMSTRONG, Chargé de Programme Sécurité régionale à la CEDEAO et Said Djinnit, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’ouest et chef de l’UNOWA, ont pris part à la réunion du Comité de pilotage.

La prochaine rencontre de cette instance est prévue en décembre 2012 à Abidjan (Côte d’Ivoire) ou à Abuja (Nigeria).

Source : UNOCA

De notre correspondant au Gabon, Fabrice MIKOMBA

Drogba, Eto’o et Pienaar s’Unissent contre le Paludisme

En amont du lancement de la Coupe d’Afrique des Nations Orange 2013, des stars du football et des Chefs d’Etats se sont regroupés autour de la campagne Unis contre le Paludisme, pour diffuser des messages de prévention et de traitement de la maladie pendant le tournoi. Des personnalités du football, dont Didier Drogba, Samuel Eto’o et Steven Pienaar ainsi que plusieurs Chefs d’Etats de l’African Leaders Malaria Alliance (ALMA).

La Présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf, le Président de la Tanzanie Jakaya Kikwete, le Président du Burkina Faso Blaise Compaoré, le Président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara et le Président Yoweri Museveni de Ouganda vont élever leur voix pour la lutte contre le paludisme au travers de spots télévisés, d’affiches ou de programmes éducatifs qui seront diffusés à travers l’Afrique.

« Sur tout le continent africain, les enfants comme les parents portent le football dans leur cœur et dans leur esprit tout comme le paludisme qui tue près de 600,000 personnes, et provoque 174 millions de cas de maladie par an », dit Samuel Eto’o, le Capitaine de l’Equipe Nationale du Cameroun et Champion d’Unis contre le Paludisme qui ajoute que « nous nous sommes unis pour utiliser la force du football pour combattre le paludisme et nous espérons que nos fans nous rejoignent dans cette lutte ».

Bien qu’il soit possible de prévenir et de traiter le paludisme, la maladie tue un enfant toutes les 60 secondes en Afrique et coûte au continent un montant minimum estimé à 12 milliards de dollars US, en tenant compte de la perte de productivité et des soins de santé administrés aux malades.

« J’ai moi-même été victime du paludisme et j’ai pu observer de mes propres yeux les effets dévastateurs que cette maladie peut avoir sur les individus et leurs familles », dit Didier Drogba, Capitaine de l’Equipe Nationale de Côte d’Ivoire et Champion d’Unis contre le Paludisme soulignant que « nous devons faire sortir le paludisme du jeu. Utiliser la popularité du football pour permettre aux populations d’acquérir une plus grande connaissance des méthodes de prévention et de traitement nous permettra à terme de donner un carton rouge au paludisme ».

En s’appuyant sur l’effet de levier que représentent la popularité et la ferveur qui tournent autour de la CAN Orange, la Confédération Africaine du Football (CAF) et Unis contre le Paludisme s’associent pour diffuser des messages de sensibilisation sur le paludisme via des spots radios et télévisions, des panneaux de sensibilisation dans les stades et des activités locales, avec pour objectif d’atteindre directement les dirigeants et les millions de fans de football du continent.

«  Le paludisme affecte presque tout le monde sur le continent africain, y compris les joueurs de football et les Chefs d’Etats. Tous les yeux sont rivés sur la CAN Orange et ses participants. La CAF et Unis contre le Paludisme s’engagent à utiliser cette plateforme pour communiquer des messages importants qui permettront de venir à bout des décès causés par cette maladie », dit Mr. Hicham El Amrani, Secrétaire Général de la CAF.

Les activités se sont multipliées pendant les matchs de qualification et la Présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf a surpris les fans de football lors du match amical Libéria-Ghana, puisqu’elle est venue supporter son équipe et la remercier pour ses efforts dans la lutte contre le paludisme. «  Quand nous nous battons tous ensemble, nous construisons des nations plus fortes et nous sauvons des vies » a dit la Présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf. «  En tant que fan de football moi-même, je comprends la popularité et le pouvoir de ce sport. Nous avons les outils pour vaincre le paludisme et j’invite tout le monde à nous rejoindre dans cette lutte ».

Au Nigeria, Malawi, Benin, Ghana, Ouganda, Tanzanie et d’autres pays, des messages de sensibilisation sur le paludisme seront transmis par le biais de joueurs de football, d’équipes favories et de programmes sportifs. Des études démontrent bien que le public retient mieux et réagit davantage aux messages lorsqu’ils sont diffusés par ses stars de football préférées. Dans les différents pays, des panneaux, des journaux sportifs et des programmes sur le tournoi vont renforcer les spots diffusés sur la radio et la télévision pour assurer que les messages de la campagne Unis contre le Paludisme atteindront tous les familles.  En Cote d’Ivoire, des images de Drogba et de ces coéquipiers Kolo Touré, Gervinho et Salomon Kalou attirent les lecteurs à des messages éducatifs sur le paludisme et crée un mouvement autour de la réduction de l’impact du Paludisme en Afrique de l’Ouest.  La campagne Unis contre le Paludisme détruit les barrières de la langue puisque les annonces de sensibilisation ont été enregistrées par les stars du football dans 18 langues africaines depuis que la campagne fut lancée en 2009.

« Je me sens honoré de porter le titre de Champion dans la lutte contre le paludisme », dit Steven Pienaar (ancien capitaine de l’équipe nationale d’Afrique du Sud) qui estime que « c’est inacceptable que le paludisme tue un enfant chaque minute. Nous pouvons tous faire de petits efforts pour prévenir et guérir cette maladie. Unis nous pouvons vaincre le paludisme».

Le paludisme est une maladie causée par des parasites qui se transmettent à l’être humain par piqûre d’un moustique infecté. Si elle n’est pas soignée, l’infection dans sa forme la plus sévère peut mener au coma et à la mort. Bien qu’il soit possible de prévenir et de guérir du paludisme, la maladie continue à tuer un enfant toutes les 60 secondes et 655,000 personnes dans le monde chaque année. Plus de 90 pourcents de ces décès sont en Afrique, et la majorité d’entre eux sont des enfants de moins de 5 ans.  De plus, le paludisme accentue la pauvreté et représente une entrave au développement économique.

Source : Unis contre le Paludisme

De notre correspondant au Gabon, Fabrice MIKOMBA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bientôt un nouveau Maire à Omboué 

C’est à l’issue de l’élection partielle du 20 octobre dernier que les 15 nouveaux conseillers municipaux de la commune d’Omboué ont été connus. Ces derniers vont bientôt passer à l’étape suivante liée à l’élection du Maire de la petite commune d’Omboué qui est très attendue par les populations autochtones.  

La localité d’Omboué  dans la région de l’Ogooué-maritime avait vu l’équipe de son conseil municipal dissoute le 4 juin dernier après de nombreuses plaintes de plusieurs conseillers qui reprochaient à Huguette Ossinga (Maire sortant) son non respect vis-à-vis des autres élus. De ce fait, certains conseillers proches de l’opposition avaient décidé de démissionner et ceux de la même formation politique qu’elle, à savoir le Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir), qui leur avaient emboité le pas.

La Cour constitutionnelle et le ministère de tutelle avaient été amenés à démettre tous les conseillers municipaux d’Omboué. Une élection partielle à laquelle les partis de l’opposition ont refusé de participer au motif que le ministère de l’Intérieur a rejeté la liste commune qu’ils avaient proposée. Un fait remarquable, le scrutin s’est tenu avec une seule liste, celle du PDG. Le renouvellement du conseil municipal d’Omboué n’a pas connu un engouement à en juger le taux de participation, 30,5%. Un réel désintérêt des populations au processus électoral.

Pendant environ cinq mois, le préfet d’Etimbwé, Raymond Bimboundza, a eu la charge de conduire les affaires courantes. Les populations d’Omboué connaitront bientôt l’identité de leur nouvel édile.

 

 

Explosion de la démographie en Afrique, de 1 milliard à 2 milliards d’habitants en 2050: Défis et enjeux

Près de 200 millions d’Africains sont âgés de 15 à 24, et ce nombre aura doublé d’ici à 2045. La bombe à retardement est bien là.

« L’Afrique est la jeunesse du monde. Une terre d’avenir pour l’économie mondiale », a dit François Hollande à Dakar, le 12 octobre devant l’Assemblée nationale sénégalaise.

Certains, comme Lionel Zinsou, un ancien de chez Rothschild, qui a exposé sa vision au président de la République avant sa tournée au Sénégal et en RD Congo, font même un parallèle entre l’Afrique de demain et la Chine d’aujourd’hui.

Avec 2 milliards d’habitants à l’horizon 2050, le quart de la population active comme en Chine aujourd’hui, disait-il récemment à « Jeune Afrique », « la région deviendra forcément l’atelier et le grenier du monde ».

Face à une Europe en panne, une Chine en plein freinage économique comme l’Inde ou encore le Brésil, les prévisions pour l’Afrique sont, sur le papier, impressionnantes. Non seulement le continent a plutôt bien résisté pendant la crise financière mondiale – à l’exception notable de l’Afrique du Sud -, mais il devrait poursuivre sur sa lancée avec un taux de croissance pour l’Afrique subsaharienne, selon le Fonds monétaire international, de 5,3 % en 2013 après 5 % en 2012. Au Maghreb (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie), après le redressement spectaculaire de 19 % cette année au lendemain de la récession qui avait suivi les « printemps arabes », une croissance de 6 % est attendue en 2013.

D’autres signes ne trompent pas. L’Afrique est le marché dans le monde affichant la plus forte progression des téléphones mobiles. A la fin 2012, six Africains sur dix avaient un appareil contre quatre sur 10 il y a trois ans. Un autre signal positif : le volume des investissements directs étrangers a très fortement progressé au cours des dernières années et reste élevé en dépit du ralentissement des derniers mois.

Et l’on peut poursuivre la liste des exemples, comme l’apparition de nouveaux dirigeants politiques décidés à lutter contre la corruption et prêts à respecter le verdict des urnes, ou l’émergence d’une nouvelle classe d’entrepreneurs. Comme en Europe de l’Est et centrale, en Amérique latine, la démocratisation est aussi en marche dans nombre de pays africains. Après la dépression post-indépendance des années 1960, après la « renaissance africaine » du milieu des années 1990, l’Afrique est-elle en train de devenir une « nouvelle frontière » pour l’économie mondiale ?
Vraisemblablement pas. Le continent ressemble plus à un « Eldorado » où rivalisent les grands du XXIe siècle, Chine, Etats-Unis, Inde. Un nouveau « grand jeu » qui relègue peu à peu les anciennes puissances coloniales comme la France à un rôle économique plus secondaire. Mais à la différence de ce pays mythique d’Amérique du Sud du XVIe siècle qui aurait regorgé d’or, attirant les conquistadors, l’Afrique est – déjà -assise sur une poudrière.

 

En premier lieu, la croissance économique a été insuffisante pour créer des emplois, surtout pour les jeunes qui, même si les niveaux d’éducation ont progressé partout, restent souvent à l’écart de la croissance et de la mondialisation.

La bombe à retardement est bien là : aujourd’hui, près de 200 millions d’Africains sont âgés de 15 à 24 ans et ce nombre aura doublé d’ici à 2045. L’Afrique deviendra bien le continent le plus jeune au monde. Ce qui, comme le soulignait récemment l’ancien président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, lors du 12e Forum international sur l’Afrique à l’OCDE, est « à la fois un bien et un mal ». Un bien pour la croissance, un mal si rien n’est fait pour leur assurer des emplois et une éducation professionnelle. Car aujourd’hui, 60 % de ces jeunes sont au chômage, selon les estimations de l’Organisation internationale du travail (OIT). « Les jeunes peuvent aussi se révolter », prévenait Obasanjo.

 

La densité des villes d’Afrique, clikez sur l’image pour Agrandir

Mais cette menace n’est pas la seule.
La croissance économique n’est pas uniforme pour tous les 54 pays du continent, avec une différence entre les pays producteurs de pétrole et de matière première et les pays importateurs, où la progression du PIB est à peine supérieure à 1 % par an.
Les investissements, surtout ceux en provenance de l’Asie, sont très largement dirigés vers la recherche et l’extraction de matières premières.

Ce qui est loin de se traduire en nouvelles perspectives économiques pour la majeure partie de la population, note une étude conjointe des institutions internationales « African Economic Outlook 2012 ».
Sans parler de la « malédiction du pétrole » en cas de retournement violent des cours internationaux du brut. Comme l’Amérique latine, l’Afrique connaît une véritable ruée sur ses terres agricoles d’investisseurs étrangers non seulement indiens, chinois ou malais mais aussi de fonds d’investissement du Moyen Orient ou de banquiers de Wall Street.

Une ruée qui crée des tensions avec les populations locales et menacent d’aggraver la crise alimentaire. D’après un exemple cité par l’ONG Grain, au Mali, 6 % des terres cultivables sont détenues par des intérêts étrangers dans un pays qui fait non seulement face à une sécession au nord mais où, selon la FAO, 1,5 million de personnes sont sous-alimentées, soit 12 % de la population malienne.

 

Facteur aggravant : nombre de pays connaissent toujours des conflits graves comme au Sahel, au nord du Mali, dans  la région des Kivus en RD Congo menacée par une rébellion soutenue par le Rwanda, ou encore le conflit à peine éteint entre les deux Soudan ou les flam bées de violence dans le delta du Tana au Kenya…
Dans ce contexte, le salut passera-t-il par les classes moyennes ? Pour l’heure elles demeurent fragiles, avec des revenus pour une grande fraction très modestes (de 2 à 20 dollars par jour par habitant), mais leur masse pourrait atteindre les 300 millions de personnes.

Certes, comme l’affirme Hélène Quénot-Suarez dans le dernier rapport annuel de l’IFRI, il n’y a pas forcément de lien avec la montée de cette classe moyenne et la démocratisation.
Mais elle pourrait constituer néanmoins l’un des vecteurs de la transformation du continent. Pour cela, il faudra non seulement des réformes de structure mais aussi investir dans la jeunesse et la formation professionnelle. Ce qui coûtera cher. Selon le proverbe africain cité par Obasanjo, « il faut quatre yeux pour faire venir au monde un enfant, mais 200 pour qu’il réussisse ».

Jacques HUBERT-RODIER
Les Echos

 

Aviation: L’incroyable envolée des compagnies aérienne en Afrique, chiffres et prévisions.

Les pompiers de l’aéroport accueillent le premier Boeing 787 Dreamliner d’Ethiopian Airlines à Bruxelles, le 10 septembre. Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Les flottes africaines décollent | Jeune Afrique Economie | L'actualité économique et financière de l'Afrique

Selon les analystes, le nombre d’avions de ligne bondira de 600 à plus de 1  400 dans les vingt années à venir sur le continent. Un nouvel eldorado pour les  géants Boeing et Airbus et leurs concurrents ATR, Embraer et Bombardier.

 

Les pompiers de l’aéroport accueillent le premier Boeing 787 Dreamliner d’Ethiopian Airlines à Bruxelles, le 10 septembre.
Lire l’article sur Jeuneafrique.com : Les flottes africaines décollent | Jeune Afrique Economie | L’actualité économique et financière de l’Afrique

Le 10 septembre, le premier Boeing 787 Dreamliner d’Ethiopian  Airlines atterrissait sur le tarmac de l’aéroport de Bruxelles, à l’occasion  d’une tournée internationale de présentation. Pour Tewolde Gebremariam,  directeur général de la compagnie, l’acquisition du dernier-né de Boeing – le premier opéré par un groupe africain – marque le passage à une  nouvelle ère.

« Nous disposons aujourd’hui d’une flotte de 52 avions. 
En 2027, notre plan stratégique prévoit d’en compter 120 », affirme-t-il.  Ethiopian Airlines, qui a depuis réceptionné un autre Dreamliner et en attend  huit autres (de 220 passagers), a aussi signé pour douze Airbus A350XW  (330 passagers) – ces deux modèles sont les long-courriers conçus pour  consommer moins de carburant.

Ainsi, les Dreamliner coûteront à eux seuls « plus de 1 milliard de dollars [770 millions d’euros,  NDLR] » à la compagnie, mais « leurs coûts d’exploitation seront  inférieurs de 20 % à ceux des appareils précédents », annonce  Gebremariam.

 

Sur le continent,  Ethiopian Airlines n’est pas le seul transporteur à faire des emplettes. « Les grandes compagnies africaines renouvellent et agrandissent leur  flotte, note Cheick Tidiane Camara, du cabinet Ectar, spécialisé dans  l’aéronautique en Afrique. Actuellement, Kenya Airways, Royal Air Maroc et même  Air Algérie consultent activement les avionneurs. » Les plus petites  compagnies ne sont pas en reste : le 4 octobre, l’État camerounais  annonçait son intention d’acheter, pour 332 millions d’euros, deux  Boeing 787 Dreamliner destinés à Camair-Co (livraison prévue en 2015).

 

Stratégique

Pour tous les avionneurs, le continent est désormais une cible stratégique. « L’Afrique est le deuxième marché le plus attractif, juste derrière  l’Asie, avec une croissance de plus de 7,3 % du trafic passager au sud du  Sahara prévue en 2012, explique Cheick Tidiane Camara. Signe qui ne trompe pas,  les constructeurs multiplient les études, de plus en plus précises – donc  coûteuses -, pour mieux cerner le marché continental. » Le  13 septembre, Airbus estimait à 957 le nombre d’appareils de plus de  100 places qui seront achetés en vingt ans en Afrique (pour renouveler ou  grossir la flotte), soit plus que les quelque 600 avions de ligne  actuellement en service.

D’après l’entreprise, le taux de croissance annuel du  trafic passager y sera en moyenne de 5,7 % jusqu’en 2031, soit un point de  plus qu’au niveau mondial. Boeing annonce les mêmes perspectives : le  24 juillet, à Johannesburg, le directeur de l’analyse, Mike Warner, a  relevé de 12 % ses prévisions de 2011.

Les deux géants évaluent désormais  le « gâteau » africain à plus de 90 milliards d’euros sur vingt  ans.

Chez Airbus, Hadi Akoum, vice-président chargé des ventes pour l’Afrique  subsaharienne et l’océan Indien, est à la manoeuvre. En 2012, il compte écouler  25 appareils neufs. Le parc volant africain d’Airbus est de  185 appareils (dont une partie en leasing), soit 53 % des  gros-porteurs du continent. « Boeing a bénéficié du rachat de McDonnell  Douglas [en 1997], dont les modèles, souvent âgés, volent encore sur le  continent.

Mais nous mettons tout en oeuvre pour rester en tête, précise Akoum.  Nous travaillons sur une commande d’A330 pour South African Airways, notre  premier client du continent [avec 38 Airbus].

Et douze nouvelles compagnies  aériennes africaines sont devenues nos clientes en un an », se félicite ce  Français d’origine libanaise qui ne cesse de sillonner le continent.

« Parmi elles, des compagnies déjà établies comme Air Madagascar [qui opère  deux A340], Air Namibia [deux A319] ou le nigérian FirstNation [trois A320],  mais aussi des transporteurs plus jeunes comme Senegal Airlines [trois A320] ou  le tunisien Syphax Airlines [deux A319] », détaille-t-il.

Les loueurs en  embuscade
Conscientes des belles perspectives du ciel africain,  les sociétés de leasing, propriétaires de 30 % des appareils du globe, sont  elles aussi aux aguets. Et travaillent en partenariat avec les constructeurs : « Nous préférons qu’une compagnie s’habitue à nos avions en les louant,  indique Hadi Akoum, vice-président d’Airbus pour l’Afrique subsaharienne et  l’océan Indien.

Ainsi, le jour où sa structure financière est suffisamment  solide, elle passe commande. » Le leader mondial, l’américain General  Electric Capital Aviation Services (Gecas, qui compte plus de 1  800 avions), a ouvert un premier bureau en Afrique du Sud en 2010, puis un  au Ghana en 2011.

Ses avions volent notamment pour Senegal Airlines et South  African Airways. Autres sociétés qui cherchent à percer sur le continent : Air  Lease Corporation (ALC, qui possédait 137 avions au 30 juin, et en a  près de 300 en commande), fondé par le milliardaire américain Steven Udvar-Hazy,  et l’affréteur français Avico, qui a ouvert une agence à  Dakar.

En Afrique du Nord, en revanche, Boeing vole en tête, à la faveur du plan de  restructuration de Royal Air Maroc. Le PDG de la compagnie, Driss Benhima, a  décidé, pour réduire ses coûts d’exploitation, de se séparer de ses Airbus et de  commander cinq Boeing 787 Dreamliner (dont un en option).

Airbus espère se  rattraper avec ses deux principaux clients dans la région, Egyptair et Tunisair  (tous deux ébranlés par le Printemps arabe), mais aussi avec des transporteurs  low cost comme Air Arabia, qui opère des Airbus A320 vers quatorze destinations  à partir du Maroc.

Au Nord comme au Sud, les avionneurs comptent en effet sur le décollage de  compagnies à bas prix. Le lancement de FastJet, présentée comme la première  vraie low-cost subsaharienne par son promoteur Stelios Haji-Ioannou, le  fondateur d’easyJet, est perçu comme un signe. « J’attends beaucoup de  cette compagnie, fondée par de vrais professionnels avec l’appui de  gouvernements africains qui en ont compris l’intérêt », indique Hadi Akoum,  satisfait que FastJet commence ses opérations (en novembre) avec un Airbus A319.

La compagnie installera sa première base à Dar es-Salaam (Tanzanie), avant de  s’implanter à Nairobi (Kenya) puis à Accra (Ghana) et à Luanda (Angola). Elle  doit se doter d’une flotte de quinze appareils dans un délai de un an. À terme,  Airbus estime que les compagnies low cost représenteront 30 % du trafic  aérien du continent (contre 6 % actuellement), et pas seulement en Afrique  du Nord et en Afrique du Sud, où Air Arabia, Kulula et Mango tentent de mettre  en oeuvre ce modèle.

Autonomes et fiables

Airbus et Boeing ne sont pas les seuls à courtiser les compagnies du  continent, classiques ou low cost. « Le franco-italien ATR, le canadien  Bombardier et le brésilien Embraer ont bien compris qu’ils pouvaient faire des  affaires en Afrique. Leurs produits correspondent souvent mieux aux besoins des  compagnies locales », indique Cheick Tidiane Camara.

Thierry Barbaut
jeuneafrique.com

Forum mondial de l’énergie 2012 : Ali Bongo Ondimba sur l’énergie durable et la responsabilité climatique

Le président de la République gabonaise, chef de l’État, Ali Bongo Ondimba a pris la parole lundi 22 octobre 2012 à la tribune du Forum mondial de l’énergie, qui s’est ouvert à Dubaï sous le haut patronage de Cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, le Vice-président et Premier ministre des Émirats arabes unis, pays siège de l’Agence internationale des énergies renouvelables.

Devant un aréopage de chefs d’État et de gouvernement, de chercheurs de renommée internationale, de leaders d’opinion et de grands patrons, le président gabonais a prononcé un plaidoyer mobilisateur et engagé pour la sécurité énergétique africaine, dans l’objectif d’atteindre – comme le souhaitent les Nations Unies – l’accès universel à l’énergie en 2030. L’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé l’année 2012, Année internationale de l’énergie durable pour tous. Prenant la pleine mesure des défis du temps, au diapason des exigences énergétiques, Ali Bongo Ondimba a tenu à souligner à quel point « l’investissement dans le secteur de l’énergie est un point-clé de la vision du Gabon émergent ». Mieux encore, « l’accès facilité au réseau a un impact direct et immédiat sur la qualité de l’éducation, grâce aux apports des nouvelles technologies du web, mais aussi sur l’industrie, effaçant le cliché d’une Afrique source de matières premières vouées à être transformées en d’autres endroits de la planète ». « Nous nous battons pour parvenir à assurer un accès électrique à 100% des Gabonais en 2016 ; et ce sera une énergie 100% propre, renouvelable à 80 % ».

Mix énergétique gabonais 2020 :100% propre, dont 80% renouvelable

Au Gabon, la production d’électricité par les énergies renouvelables passera donc de 40% en 2010 à 80% en 2016, ceci grâce au développement de l’hydroélectricité, un secteur porté par 2,4 milliards de dollars d’investissements. A cette échéance, l’ensemble de la production d’électricité au Gabon reposera sur 100% d’« énergie propre », produite uniquement par l’hydroélectricité et le gaz, en substitution complète aux centrales thermiques utilisant des combustibles pétroliers.« Nous nous inscrivons pleinement dans les objectifs dessinés par les Nations Unies d’une énergie durable pour tous », souligne Ali Bongo Ondimba.

D’après une étude qu’a fait mener le Programme des Nations Unies pour l’environnement, les investissements effectués à l’échelle mondiale dans les énergies renouvelables ont atteint le chiffre record de 211 milliards en 2010, et, pour la première fois, la moitié de ces investissements ont été réalisés dans des pays en développement.

Trois objectifs mondiaux 2030

Invité à prononcer le discours inaugural au nom du Secrétaire général de l’ONU, Wu Hongbo, Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les affaires économiques et sociales a rappelé les trois objectifs principaux de l’agenda mondial de l’énergie 2030: l’accès universel aux services énergétiques modernes; le doublement du taux d’amélioration de l’efficacité énergétique; une augmentation de 50 % de l’utilisation des énergies renouvelables dans le monde.« Pour vaincre la pauvreté et sauver la planète, indiquait Ban Ki-moon dans la Déclaration de principes sur l’énergie pour tous présentée en novembre 2011, nous pouvons et devons assurer une énergie durable pour tous à l’horizon 2030. Pour y parvenir, tous les pays et tous les secteurs devront s’employer à donner forme aux politiques et aux investissements requis pour dessiner de meilleures perspectives énergétiques. Les pays en développement qui, pour la plupart, connaissent une croissance rapide et à grande échelle, peuvent faire l’impasse sur les solutions énergétiques classiques et passer directement à des solutions plus propres capables de favoriser la croissance et le développement économique et social. »

Une personne sur cinq privée d’électricité

Dans les pays en développement, plus de trois milliards de personnes sont tributaires de la biomasse traditionnelle et du charbon pour cuisiner et se chauffer (95% vivent en Afrique ou en Asie). Un milliard et demi (un Terrien sur cinq) ne disposent pas de l’électricité et, même lorsque des services énergétiques modernes sont disponibles, ils sont trop coûteux pour des millions de personnes connaissant des difficultés économiques. Les « pauvres de l’énergie », selon l’expression de l’ONU, subissent les conséquences sanitaires de la combustion inefficace de combustibles solides dans des bâtiments mal ventilés (2 millions de décès par an), ainsi que les conséquences économiques de la productivité insuffisante des activités lucratives. En l’absence d’un accès adéquat à l’énergie, ni les hôpitaux, ni les écoles ne peuvent fonctionner correctement. De même, l’accès à l’eau potable et l’assainissement sont dépendants d’une capacité de pompage efficace.

Un appel à la responsabilité climatique

Les modes actuels de production et de consommation d’énergie non durable menacent l’environnement à l’échelle locale et mondiale. Les émissions de la combustion fossile sont la cause principale du changement climatique, de la pollution de l’air urbain et de l’acidification des sols et de l’eau. La réduction des émissions de carbone liées à la consommation d’énergie est une priorité. L’économie mondiale devant doubler de taille au cours des vingt prochaines années, la consommation mondiale de l’énergie augmentera également de manière significative si l’approvisionnement énergétique, la conversion et l’utilisation continuent d’être inefficaces. Pour le président gabonais, « la réduction des gaz à effet de serre est inévitable pour assurer un futur aux générations qui viennent ». Et d’inviter à la mobilisation générale : « Parce que l’avenir de la planète est en jeu, la prochaine conférence de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (ndlr – Doha, novembre 2012) doit conduire à un nouvel engagement ».  Kyoto est dans tous les esprits à Dubaï.

Passage obligé

Devant la vingtaine de chefs d’État présents au Forum mondial, le président Bongo Ondimba a martelé : « Les énergies durables ne constituent ni un luxe, ni même une option, tant elles représentent le passage obligé vers l’avenir, pour espérer construire un futur viable pour l’ensemble de l’humanité ». Rappelant les trois grands piliers de son action, le Gabon vert, le Gabon industriel et le Gabon des services, le chef de l’État, qui s’exprimait en anglais, a apporté son plein soutien aux efforts de la communauté internationale en faveur de l’universalisation des bénéfices de l’énergie, sans manquer de souligner la détermination environnementale qui est celle du peuple gabonais.

Source : Presse présidentielle

De notre correspondant au Gabon, Fabrice MIKOMBA

 

Togo : la lutte contre le VIH/Sida bénéficie d’un don de 7,5 milliards de francs CFA

Le gouvernement togolais a bénéficié d’un don de 7,5 milliards de francs CFA de l’USAID pour conforter ses efforts en matière de planification familiale et de lutte contre le VIH/Sida, a appris lundi l’agence Xinhua du portail officiel d’information du gouvernement.

Cette assistance intervient pendant que le Togo présente, en 2011, un taux de prévalence du VIH/Sida en baisse de 3,2%, près de 137.137 personnes vivant avec le VIH.

Le pays a entrepris une politique de gratuité de traitement et quelques 25.703 cas sont déclarés sous traitement antirétroviraux gratuitement.

Selon l’ONUSIDA, le Togo a une forte dépendance de l’aide extérieure dans sa lutte contre le VIH/SIDA avec notamment les dépenses de lutte contre le VIH financées à 80% par le Fonds mondial.

Ceci, alors que le pays enregistre chaque année 13.010 nouvelles infections à VIH et compte 22.901 personnes touchées par le VIH/SIDA et qui ne sont pas traitées.

L’ONUSIDA indique, par ailleurs que, jusqu’en 2009, le Togo enregistrait 1.600 nouvelles infections chez les enfants.

Les mêmes sources soulignent que le Togo a mis en place un Programme de prévention de la Transmission du VIH de la Mère à l’Enfant (PTME) qui affiche une couverture à 44%.

Xinhua

 

Sommet Africités 2012 : Dakar, le rendez-vous de l’Afrique des peuples

Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), la Ville de Dakar et l’Association des Maires du Sénégal (AMS) organisent du 4 au 8 décembre 2012, la sixième édition du Sommet Africités  à Dakar, Sénégal. 

Considéré comme la plus importante plate-forme de dialogue et d’échanges sur la décentralisation et la gouvernance locale en Afrique, le Sommet Africités est devenu au fil de ses éditions successives le rendez-vous incontournable des acteurs et décideurs de la vie locale en Afrique. Près de 5000 participants provenant d’Afrique, de Chine, de Turquie, du Brésil et d’autres régions du Monde y sont attendus.

Parmi les participants on compte d’anciens chefs d’Etat,  des ministres,  des maires et des autorités locales, des responsables des associations nationales des pouvoirs locaux, des représentants des organisations internationales, des délégués des agences de coopération et de financement, des représentants des organisations de la société civile et du milieu professionnel, académique et universitaire, des acteurs du monde économique et des entreprises privées. Tous se sont donné rendez-vous à Dakar pour débattre, réfléchir et échanger durant cinq jours autour du thème du Sommet : « Construire l’Afrique à partir de ses territoires : quels défis pour les collectivités locales » ?

Parallèlement aux travaux du Sommet Africités, se tiendra du 4 au 7 décembre 2012, le Salon International d’Affaires des Villes et Autorités locales. Cet espace d’exposition d’une superficie de 5000 m² permettra à quelques 200 prestataires de biens et services destinés aux collectivités locales, de présenter leurs produits et d’échanger leurs expériences et leurs savoir- faire adaptés au marché africain.    

Source : Sommet Africités 2012

De notre correspondant au Gabon, Fabrice MIKOMBA

 

Congo: Incroyable chute d’un prince du pétrole Suisse !

Un ancien employé vedette du groupe Gunvor se trouve au cœur d’une enquête pour blanchiment. Le Temps a retracé son ascension fulgurante et sa brutale disgrâce

Un dénicheur de contrats pétroliers vêtu comme un dandy, un fils de président africain amateur de luxe, une banquière venue du froid… Ce sont trois personnages du roman policier qui se joue à Genève, dans l’univers très secret du négoce de matières premières.

Depuis près d’un an, les limiers du Ministère public de la Confédération (MPC) enquêtent sur le versement de 30 millions de dollars provenant de Gunvor, l’un des leaders mondiaux du négoce pétrolier, en marge d’un contrat avec le Congo.

Comme le révélait en juillet la RTS, le siège genevois du groupe a été perquisitionné. Le cadre qui a initié les virements a été licencié. Il aurait perçu au moins 7 millions de dollars de rétrocommissions – chiffre donné par Le  Matin Dimanche , dont l’exactitude est confirmée. Les bénéficiaires des commissions proprement dites étaient un homme d’affaires et un consultant proche de plusieurs gouvernements africains. Selon un connaisseur du dossier, «l’enquête porte sur l’utilisation qui a été faite de ces fonds».

Au MPC, la procédure est classée «sensible», sans doute en raison de ses ramifications politiques. Elle reste confidentielle et les personnes touchées par l’enquête n’y ont pas accès. Mais Le Temps a pu reconstituer les faits grâce aux confidences de protagonistes directement impliqués. L’affaire illustre les risques éthiques qui guettent le secteur du trading pétrolier, dont Genève est l’une des capitales. Et elle fait ressurgir la question la plus taboue de la profession: comment fait-on pour obtenir du pétrole à bon prix dans des Etats autoritaires, d’où la corruption n’est pas absente?

 

Episode 1: le Développeur

Tout commence en 2007, quand Gunvor, en pleine expansion, débauche une équipe de traders auprès de son concurrent genevois Addax. A sa tête, on trouve Stéphane Degenne, professionnel réputé, selon un ancien collègue, pour sa capacité à «jongler avec les barils». Il se plaint de manquer de marge de manœuvre chez Addax. Avec lui, il emmène cinq personnes, dont un jeune assistant, Belge né au Congo-Kinshasa, qui deviendra sa tête chercheuse pour décrocher des contrats en Afrique.

Recrutée par Gunvor avec de gros salaires et des bonus se chiffrant en millions, cette équipe de choc doit obtenir des résultats – et vite. «Il lui fallait un jeune pour aller faire le boulot que les seniors n’ont pas envie de faire, dit un professionnel qui connaît bien cet épisode. Prendre l’avion deux fois par mois, aller au fin fond de l’Afrique, dîner avec les gens, décrocher des contrats.»

Dans le jargon, on appelle cela un développeur. Le jeune Belge – que nous nommerons simplement le Développeur pour des raisons de protection de la personnalité – est l’homme de la situation. Il en veut, il est intelligent, il présente bien. Sophistiqué, élégant, il ne cadre guère avec l’image d’Epinal du trader «bourrin», un peu rustre. Il roule tout de même en Ferrari et vit à Genève sur la rive gauche du Léman, dans un appartement meublé avec un raffinement glacial. «Je pense qu’il a eu la pression pour faire du chiffre, c’est la règle dans ce métier, confie l’un de ses anciens collègues. Honnêtement, j’ai été bluffé par [lui]. Il est un peu frimeur, excentrique, satisfait de sa personne. Je n’aurais jamais imaginé qu’il ait autant de succès.» Ni que son parcours chez Gun­vor connaîtrait une fin aussi brutale.

 

Episode 2: l’Etudiant

Pour Gunvor, prendre pied en Afrique est un défi. Il faut disputer les marchés aux colosses du secteur, Vitol, Glencore ou Trafigura, tous basés en Suisse et bien implantés sur le continent. De Genève, le Développeur promet des commissions généreuses à ceux qui lui amèneront du brut – un procédé qui, dans ce secteur, relève de la concurrence normale. En Afrique, on le retrouve en Côte d’Ivoire, au Ghana. Mais c’est le Congo (Brazzaville) qui va devenir sa poule aux œufs d’or.

A ce moment intervient un personnage insolite, étudiant africain vivant à Genève, qui tire un peu le diable par la queue. Il a des relations politiques haut placées au Congo, avec la famille Sassou et notamment Denis Christel, dit «Kiki», rejeton du président réputé pour son goût du luxe. Accompagné d’un industriel genevois, l’Etudiant entre en contact avec le Développeur. Il voyage à Paris, à Bruxelles, se rend au siège genevois de Gunvor, mais l’affaire tarde à aboutir.

Excédé, l’industriel genevois, qui ne souhaite pas être cité nommément, se retire: «Je sentais que cette histoire allait partir en vrille, indique-t-il aujourd’hui. Il y avait trop d’intervenants. C’était oui un jour, non un autre jour. [Le Développeur] présentait des gens intéressés par l’affaire, [l’Etudiant] intervenait avec ses avantages à lui. Sassou, il en parlait

 

Episode 3: le Président

Selon plusieurs sources, le jeune Africain se serait alors «fait doubler» par le Développeur, qui aurait noué des contacts fructueux avec les Congolais, mais sans lui. En 2009, les actionnaires principaux de Gunvor, Guennadi Timtchenko et Torbjörn Törnqvist, rencontrent le président congolais Denis Sassou Nguesso. Selon Gunvor, qui a confirmé l’information au Temps, de telles réunions au sommet sont la norme lors de la conclusion de grands contrats entre une société de négoce pétrolier et un Etat.

Un proche du dossier détaille l’ampleur de la transaction: 18 cargaisons de 920 000 tonnes de brut congolais, d’une valeur de 115 millions de dollars chacune, soit plus de 2 milliards de dollars en tout. Selon cette source, l’or noir aurait été proposé avec une décote – un rabais – de 4 dollars par baril, ce qui aurait généré un bénéfice de quelque 72 millions de dollars. Dans le milieu du négoce, on parle volontiers de «cacahuètes» pour désigner ce genre de marge.

Typique de certains pays africains, la décote arrondit les fins de mois des traders et permet de rémunérer les intermédiaires qui ont fait aboutir un contrat. Un proche de la présidence congolaise a néanmoins assuré au Temps que le but de la transaction avec Gunvor n’était pas de générer des commissions. Il s’agissait plutôt de haute politique: permettre au Congo de diversifier ses clients, de desserrer l’influence un peu étouffante de la Chine ou de la France.

Car Gunvor, pour les dirigeants congolais, c’est d’abord la Russie. Le siège de la société est à Chypre, elle emploie 150 personnes à Genève, mais elle vend toujours beaucoup de pétrole russe – 15 à 20% du volume exporté de Russie par bateau, selon ses propres estimations. Son fondateur Guennadi Timtchenko est une vieille connaissance de Vladimir Poutine.

Selon deux sources, le Développeur aurait martelé, dans ses contacts avec les Congolais, l’argument selon lequel Gunvor pouvait leur «ouvrir les portes du Kremlin». «Il a cultivé l’amalgame Gunvor/Russie, et il a choisi la bonne stratégie, car la nostalgie de l’URSS est toujours forte au Congo», commente l’une des sources.

La vente des 18 cargaisons de pétrole congolais à Gunvor se serait déroulée entre 2010 et 2012. En marge de la transaction, 30 millions de dollars sont versés à deux sociétés, l’une détenue par un proche du pouvoir congolais, l’autre par un présumé «homme de paille». Qui maîtrisait ces versements? L’entreprise était-elle au courant ou le Développeur a-t-il agi seul? C’est le point nodal de l’affaire.

Selon les explications données par Gunvor à BNP Paribas, l’un de ses bailleurs de fonds, le Développeur aurait agi «à l’insu des organes de la société, en récupérant des fonds pour lui-même et pour des tiers». «C’est un cadre qui a échappé à la diligence de la société», résume un banquier, en profitant d’une «défaillance dans son système de contrôle».

Une autre personne ayant connaissance du dossier estime que «Gunvor a été dépassé par l’ampleur de l’activité [du Développeur], qui était un électron libre, très indépendant. Un employeur doit surveiller de très près ce que fait le développeur!» Le groupe pétrolier affirme pour sa part que son employé jouissait de la liberté qui est la norme pour ce type de travail, et soutient que ses contrôles internes ont fonctionné au moment opportun.

Le Temps a brièvement pu joindre le Développeur sur son portable. Il parle d’une «vieille affaire» qui serait «maintenant derrière [lui]», et ne fait pas d’autres commentaires. Son avocat a déclaré au Temps que son client «a déployé ses activités pour le compte de Gun­vor en toute transparence avec sa hiérarchie et la comptabilité, ainsi qu’en suivant les règles internes». Son succès au Congo serait dû au fait qu’il aurait «su le premier […] mettre en place et développer des liens diplomatiques entre ce pays et la Russie», ainsi qu’à «l’élaboration de projets de transports innovants sur le fleuve Congo». Enfin, selon l’avocat, «Gunvor lui a notifié un licenciement ordinaire et, à cette occasion, ne lui a pas reproché de violation de ses obligations contractuelles

 

Episode 4: la Banquière

Le Développeur a aussi recommandé des amis africains à une banquière, ancienne vice-présidente de Clariden Leu, l’établis­sement où sont passés les 30 millions de dollars (et qui a fini par dénoncer ces transactions aux autorités). D’une blondeur de starlette, cette gestionnaire de fortune réside aujourd’hui à Monaco. Selon nos informations, elle a ouvert des comptes pour le Développeur chez Clariden – et sa société touchait des commissions pour cela. Elle a été entendue par les enquêteurs au titre de «personne appelée à donner des renseignements».

«On ne lui reproche rien, la police dit qu’elle est hors de cause», assure un proche qui ne veut pas être cité nommément.
Le Développeur lui a «présenté des gens, elle a géré des fonds pour lui. Il est persuasif, charismatique, il l’a peut-être utilisée car elle a de bonnes relations avec les banques

Pour cette femme, il était évident que le Développeur «représentait Gunvor» lorsqu’il effectuait ses transactions chez Clariden, «et c’était aussi ce que la banque pensait».

 

Episode 5: le Procureur

A ce stade, aucune mise en prévention n’a été prononcée par le MPC. Gunvor n’a pas porté plainte contre son ancien employé, malgré l’importance des montants qu’il aurait supposément détournés (le groupe dit se réserver la possibilité de le faire, une fois que l’enquête aura progressé). A ceux qui s’étonnent de la lenteur des investigations, le procureur fédéral Gérard Sautebin, réputé «coriace et méticuleux», selon un avocat, répond que «ce genre de dossier se joue sur des petites choses, des détails noyés dans une multitude d’informations. C’est un travail de bénédictin.»

Au final, il n’est pas sûr que la procédure aboutisse à une mise en accusation formelle ou à un procès. Mais elle laissera des traces sur la place pétrolière genevoise. Gunvor, échaudé par l’expérience congolaise, réduirait sa présence en Afrique. Le départ du Développeur a affaibli son dispositif. Stéphane Degenne, le trader qui l’avait emmené dans ses bagages, est parti à Singapour et s’occupe désormais de l’Asie.

 

En Suisse, œuvres d’entraide et politiciens de gauche réclament plus de transparence dans les rapports entre négociants en pétrole et pays producteurs. Gunvor, comme sa concurrente Trafigura, disent obtenir la majorité de leurs contrats par des «appels d’offres compétitifs et transparents». Un certain cynisme n’en continue pas moins de régner dans le secteur. «Ce qui m’étonne, ce n’est pas que cela arrive, commente un cadre d’un groupe de négoce à propos de la mésaventure du Développeur. C’est qu’il n’y ait pas davantage d’histoires comme celle-ci qui sortent.»

Par Sylvain Besson pour le journal Le Temps (Genève)

Thierry Barbaut
www.info-afrique.com

Jean François Ntoutoume Emane Visite les Sinistrés du marché Mont-Bouet

Une visite qui restera à jamais inoubliable dans la mémoire des commerçants du marché Mont-Bouet, le plus grand espace commercial de la capitale gabonaise, voir du pays. Alors qu’ils ne s’y attendaient pas, ils ont en effet reçu la visite du Maire de Libreville, Jean François Ntoutoume Emane, la seconde du genre en moins d’une semaine malgré son calendrier particulièrement chargé. La première visite remonte à la nuit du 16 au 17 octobre dernier.

Si le premier magistrat de la ville a tenu à effectuer le déplacement au marché Mont-Bouet pendant la journée, c’est pour mieux s’enquérir de l’ampleur des dégâts occasionnés par l’incendie due à ce qui semble à un court-circuit ayant fait 382 sinistrés. Le terrible incendie a complètement détruit une partie du marché et menacé de facto la survie de plusieurs commerçants.

« C’est une grande perte. D’abord pour les mamans et les papas qui vivent de leur commerce. Nous faisons tout pour qu’ils exercent désormais dans des meilleures conditions », a rassuré M. Ntoutoume Emane signalant que « c’est le deuxième incendie sous sa mandature».

Comme solutions immédiates, il a ordonné la réouverture du marché à partir de dimanche 21 octobre 2012. L’espace avait été fermé aux exploitants au lendemain du sinistre. Une décision saluée par l’ensemble des commerçants.

Aussi, en attendant la réhabilitation de la partie incendiée du marché, sur le site sinistré, des travaux de nettoyage sont déjà engagés pour apprêter le terrain. Le Maire central a promis de construire au même endroit un cadre plus approprié à l’exercice du commerce.

A l’issue cette rencontre, Jean François Ntoutoume Emane a instruit son maire adjoint chargé des marchés, Eloi Nzondo, de recevoir tous les sinistrés le lundi 22 octobre prochain. Il pourrait être question se discuter en profondeur sur  les actions à entreprendre suite à cet incendie. Des voies et moyens sont envisagés pour soulager les victimes les plus vulnérables et reconstruire le marché communal. De même qu’il a tranquillisé que la mairie prend toutes les dispositions nécessaires pour poursuivre et sanctionner les auteurs de l’incendie.

De notre correspondant au Gabon, Fabrice MIKOMBA

Football : Le dauphin bat le champion en ouverture du championnat pro gabonais

En match inaugural de la première journée du championnat nationale de football professionnel de ligue 14 du Gabon, le dauphin de la saison dernière, l’Union Sportive de Bitam (USB) a battu hier (vendredi) le champion sortant, le Centre de Formation de Mounana (CFM) sur le score étriqué de 1 but à 0.

C’est le milieu de terrain de l’USB, Marcelin Avébé qui a inscrit l’unique du match à la 37ème minute.

Le coup d’envoi de ce championnat new-look a été donné par le Premier Ministre gabonais, Raymond Ndong Sima qui a souhaité bon vent à tous les acteurs du football local.

« Comme on le dit, c’est un championnat professionnel, cela veut dire que les joueurs, les encadreurs et les managers doivent faire preuve de professionnalisme; il ne s’agit plus de gérer à la légère mais plutôt de préparer les équipes depuis les minimes, les cadets pour avoir des joueurs de bon niveau dans les catégories supérieures », a rappelé M. Ndong Sima.

Les autres résultats de la 1ère journée du championnat nationale de ligue 1 seront livrés dans nos prochains articles.

De notre correspondant au Gabon, Fabrice MIKOMBA

7 ans après, l’eau coule à nouveau à l’hôpital régional de Port- Gentil

L’eau, source de vie, coupée quasiment depuis 7 ans à l’hôpital de Port-Gentil,  capitale économique du Gabon (ouest),  coule à nouveau  et à flot des robinets de cette structure hospitalière au grand bonheur du personnel médical et des patients.

Le manque de pression d’eau depuis 2005 dans le centre hospitalier de la deuxième ville du Gabon,  a conduit  le Directeur général du CHR, Ferdinand Moukagni Nzamba et ses collaborateurs à mener une réflexion pour remédier au problème,  d’où la cérémonie sobre du vendredi 19 octobre pour saluer le retour de l’eau.

Cette pénurie d’eau obligeait les parents des patients de venir à l’hôpital avec des récipients pleins d’eau. Et cela fâchait non seulement les malades, mais aussi le personnel en service. Le problème était souvent remis sur la table des revendications des syndicalistes.

Arrivé il y a deux mois et demi à la tête de cette administration médicale, F. Moukagni Nzamba veut redorer l’image de l’hôpital de Ntchenguè, appellation locale.

« Je vais  m’atteler à corriger tous les manquements urgents et l’arrivée de l’eau apportera le sourire à tous nos usagers », a-t-il souligné.

Le calvaire du ravitaillement  en eau au CHR est désormais un mauvais vieux souvenir. La connexion du principal tuyau d’eau pour la distribution dans les bâtiments se fera dans les touts prochains jours puisque les travaux se poursuivent.

Le CHR de la province de l’Ogooué maritime est opérationnel depuis 2002.

De notre correspondant au Gabon, Fabrice MIKOMBA.

 

 

 

 

 

Gabon : Vers l’Institution d’un Concours National pour Booster l’Agriculture en 2013

En marge des activités commémorant la Journée mondiale de l’alimentation, le Ministre gabonais en charge de la Culture, Julien Nkoghé Békale a annoncé l’organisation par son département ministériel à partir de l’année prochain (2013) d’un concours d’agriculture.

A travers ce concours réservé exclusivement  aux agriculteurs gabonais. Il aura pour but de booster l’activité dans le secteur agricole et de permettre au Gabon d’arriver à une autosuffisance alimentaire et diminuer le taux des importations en produits alimentaires extérieur estimé à plus de 60%.

Le concours va récompenser les exploitations ou les coopératives agricoles qui se distingueront dans les filières de production, de transformation, de conditionnement et de commercialisation.

De notre correspondant au Gabon, Fabrice MIKOMBA

Ali Bongo, trois ans après : et les Ministres ?

Certes l’actuel gouvernement n’a été mis en place qu’en février dernier, mais à l’heure du bilan à mi-étape du président de la République, on ne devrait pas oublier ceux qui sont chargés de mettre en musique ou de traduire sur le terrain sa vision. Sur le plan de la communication, de nombreux ministres brillent par leur évanescence. Panorama furtif et sommaire.
Le gouvernement formé en février 2012 comporte deux mastodontes : le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement Supérieur, de l’Enseignement Technique, de la Formation professionnelle, de la Culture, de la Jeunesse et des Sports confié à Séraphin Moundounga, et le ministère de la Promotion des Investissements, des Travaux Publics, des Transports, de l’Habitat, du Logement et du Tourisme confié à Magloire Ngambia. En dépit de leurs gesticulations, leur manque d’expérience gouvernementale constitue, quoiqu’ils en disent, le principal point faible de ces «ministères mammouth».

Et le Premier ministre Raymond Ndong Sima, qui connaît l’un et l’autre, a eu l’ingénieuse idée de d’adjoindre à chacun d’eux des ministres délégués pour une plus grande efficacité. Il reste que les ministres délégués ne se font pas entendre. Est-ce parce que les ministres titulaires ne leur accordent pas de liberté ? Il est vrai que Séraphin Moundounga est un personnage haut en couleur, jamais avare d’outrances verbales. En tout cas, ni Ernest Walker Onewin (Culture, Jeunesse et Sport), ni Paulette Mounguengui (Enseignement Technique et Formation professionnelle) ne s’expriment. De même, les deux ministres délégués auprès de Magloire Ngambia, à savoir Christiane Leckat (Habitat) et Emmanuel Jean-Didier Biyé (Transports) ne se font entendre. A la Primature, un ministre délégué à la Réforme de l’État a été désigné. Qu’est-ce que la Réforme de l’Etat, est-on tenté de demander. Huit mois après son arrivée au gouvernement, Isidore Calixte Nsié Edang est inaudible.

Aucun projet de loi, aucun projet de décret. Autre ministre inaudible, Fidèle Mengué M’Engoua. Au ministère des PME, du Commerce et de l’Artisanat, tout le monde soutient qu’«il n’y a pas de chef». Les banderoles des agents en grève depuis le mois d’avril le disent : «cherche ministre…»! Des directeurs généraux y sont cités dans des malversations financières, aucune réaction du ministre ! Les agents veulent l’amélioration de leurs conditions de vie, aucune réaction du ministre ! L’homme n’est pourtant pas venu là par hasard. Ses réflexions, son carnet d’adresses et son volontarisme devaient permettre à cet agrégé en droit de réformer la politique gouvernementale en matière de PME et d’Artisanat. Où est donc la patte du Professeur ?

A la Défense nationale, l’ombre du général Alioune Ibaba, conseiller spécial du président de la République chargé de la Défense et de la Sécurité, est pesante. Le ministre Ruffin Pacôme Ondzounga est d’une discrétion qui confine à l’inexistence (seule son impressionnante escorte rappelle qu’il est bien là). Le ministre de l’Intérieur, Jean-François Ndongou, qui fait volontairement de l’ombre à son ministre délégué chargé de la Sécurité (donc de la Police), Aimé Popa Nzoutzi Mouyama, donne le sentiment de travailler, mais il est perçu, à tort ou à raison,  comme quelqu’un qui renforce avec acharnement tout le dispositif anti-démocratique. Peu enclin à la transparence électorale et aux libertés publiques, selon ses contempteurs, il cristallise les rancœurs de ceux qui veulent plus de démocratie au Gabon. Et il ne fait rien pour donner une meilleure image de sa personne et de son ministère. On pourrait croire que cet homme au sourire austère aime à se faire haïr.

Léon Nzouba aura-t-il plus de réussite au ministère de la Santé ? Il n’a laissé d’empreinte indélébile ni à l’Enseignement Technique, ni aux Travaux Publics. Un grand ministre est avant tout quelqu’un qui a pour son pays une vision et un projet. Un grand ministre est celui qui sait impulser des transformations sociétales, qui porte des réformes ambitieuses et qui sait faire évoluer les mentalités. Incontestablement, en dehors de cinq ou six d’entre eux (dont Régis Immongault, humble et intelligent, Julien Nkoghé Békalé, fonceur et actif, et Luc Oyoubi, avec sa bonne connaissance des dossiers économiques), le Gabon n’en dispose pas de beaucoup aujourd’hui.

Tout cela donne une impression d’inefficacité et d’impuissance de l’action publique tant dénoncées dans le billet Makaya du quotidien L’union. Dans un passé pas très lointain, on a pourtant connu des «ministres-bâtisseurs», tels que Richard Auguste Onouviet, Ali Bongo, Paulette Missambo, Michel Menga, Angélique Ngoma et Egide Boundono Simangoye. Le Gabon leur doit de nombreux bâtiments publics, construits ou ravalés. On comptait également des «ministres-réformateurs» tels que Pierre-André Kombila (à l’Enseignement Technique), André Mba Obame (aux Affaires sociales), Anaclé Bissiélo (à la Prospective) et René Ndémezo’Obiang (à la Communication), sans oublier Casimir Oyé Mba (à la Primature). L’actuel Premier ministre devrait se montrer un peu plus exigeant et  il faudrait qu’il «fasse de la culture de l’action et du résultat un domaine partagé par le plus grand nombre».

Source et auteur : gabonreview.com

De notre correspondant au Gabon, Fabrice MIKOMBA

Ali Bongo Ondimba décline la Vision du Gabon Émergent devant l’Europe

Il y a deux jours, dans le cadre de la 7ème édition des Journées Européennes de Développement, sur invitation du Président de la Commission Européenne, José Manuel Barosso confirmant ainsi l’arrivée sur la scène internationale d’une nouvelle génération de dirigeants africains, désireux de repenser et de redéfinir les relations entre l’Europe et l’Afrique et avec un nouveau discours, Ali Bongo Ondimba, le Chef de l’Etat Gabonais qui est un exemple parfait de ce tableau dont c’était la première participait à cette rencontre a décliné la nouvelle politique du Gabon à l’Europe et appelé ce continent à changer son regard sur l’Afrique.

Le discours du Président Ali Bongo Ondimba a été essentiellement axé sur la Déclinaison des ambitions du Gabon Emergent afin de positionner le Gabon comme une des économies africaines les plus compétitives grâce à la mise en œuvre d’une stratégie globale et cohérente à savoir, le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE), qui comporte trois axes stratégiques : le Gabon Vert, le Gabon Industriel et le Gabon des services.

Pour le Chef de l`Etat qui inaugurait ainsi son premier face a face avec l’Europe des institutions, l’émergence devra également se refléter à travers la qualité des Institutions, la consolidation de l’Etat de Droit, la lutte contre la corruption, le respect de la Démocratie, l’amélioration de l’environnement des affaires.

« Changeons de regard sur l’Afrique »

La présence du Président Gabonais à cette rencontre, s’est inscrite dans une perspective d’échange et de partage avec ses pairs de ses ambitions pour une Afrique meilleure. Il en a profité pour repréciser sa vision du Gabon Emergent, au cœur d’une Afrique qui ne ménage aucun effort pour décupler ses potentiels. A cet effet, il a estimé que le moment était venu de regarder l’Afrique sous des prismes plus objectifs et que désormais l’Europe et l’Afrique doivent construire le futur sur de nouvelles bases.

Pour lui, il s’agit désormais de percevoir le continent africain comme un espace en mouvement, avec une jeunesse ambitieuse, une classe moyenne affichant la plus forte croissance partout dans le monde et une économie de plus en plus dynamique, avec un taux de croissance moyenne de plus de 5%.

Des exemples concrets de mutations en cours au Gabon

« A titre d’exemple, avant 2009, plus de la moitié de la ressource forestière exploitée était vouée au gaspillage. La mise en place d’un processus de transformation et de valorisation locale permet désormais d’inverser la tendance pour atteindre une utilisation maximale. » C’est ce qu’a indiqué le Président Ali Bongo Ondimba, avant de poursuivre que trois années ont permis d’accroitre de 40% le nombre d’unités de transformation du bois et d’augmenter de 80% le nombre d’emplois créés dans la filière.

Il ajoute ensuite que le Gabon a pu sécuriser, en deux ans, près de 4,5 milliards de dollars d’investissements directs étrangers en provenance du sud-est asiatique, ce qui apparait comme le gage d’une confiance retrouvée.

Créer des pôles économiques dynamiques

Le développement, selon le Chef de l’Etat Gabonais, ne peut être atteint sans le renforcement des capacités, un effort considérable de mise à niveau de sorte à permettre de développer davantage d’infrastructures de base dans les domaines des transports, des télécommunications et des énergies propres.

Quant aux partenaires européens, leur intervention est principalement attendue sur le plan du secteur privé, afin de bénéficier de la mise en place des opportunités offertes en Afrique par la conception de nouveaux cadres d’affaires pour investir dans ces secteurs structurants de notre économie.

Un accent mis sur le Capital Humain

L’émergence du Gabon ne saurait se réaliser sans un capital humain de qualité basé sur une éducation à même de former les compétences indispensables au développement, c’est à dire l’adéquation formation-emploi, rappelant que le projet de la cité verte de l’éducation positionnera le Gabon comme pôle régional de référence dans la formation supérieure. Le Président Gabonais indique aussi que depuis 3 ans, une politique ambitieuse de soutien à la formation permet déjà à 60% des étudiants de bénéficier d’une bourse d’étude. Il en profite pour lancer un appel aux pays européens afin qu’ils assouplissent leurs législations pour l’accueil des étudiants et stagiaires africains dans leurs universités et grandes écoles.

La bonne Gouvernance, une nécessité

Facteur de choix dans l’attractivité d’un pays, la bonne gouvernance se révèle critique dans les choix des investisseurs, et a été mise au cœur de la stratégie de création et de redistribution des richesses au Gabon.

En effet, l’aspiration des peuples à plus de justice, d’équité, de démocratie, de respect des droits de l’homme et de lutte contre la corruption doit être prise en compte dans toutes les politiques publiques tant au niveau national que dans la coopération et, partant, entre le Gabon et l’Union Européenne.

La Biométrie, gage d’élections fiables

A propos de la gouvernance démocratique, le Président Ali Bongo Ondimba a indiqué que son pays s’est engagé, par une Loi votée au parlement, à introduire les technologies biométriques dans l’identification des électeurs pour la constitution d’un fichier électoral de plus en plus fiable afin d’aboutir à des élections plus transparentes pour éviter toute contestation. Il poursuit en soulignant que le Gabon dispose, de l’une des lois électorales les plus strictes au monde, fruit d’une active concertation entre la majorité, le gouvernement et l’opposition. Elle garantit à chaque candidat et à chaque parti politique, une présence effective dans tous les niveaux de décision et d’organisation du processus électoral.

Positionnement du Gabon sur les questions de développement durable

Conscient des atouts naturels de son pays, le Président Gabonais s’est également engagé à faire jouer au Gabon son rôle face aux défis environnementaux auxquels la planète doit faire face, à savoir le changement climatique et l’érosion de la biodiversité.

Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement gabonais a pris un certain nombre de mesures parmi lesquelles : la création d’un Ministère de l’Economie chargé du développement durable pour une meilleure intégration de la dimension environnementale dans toutes les politiques publiques de développement ; l’adoption par le Conseil des Ministres d’un projet de loi d’orientation sur le développement durable dont l’objectif principal est de cadrer l’action des différents acteurs de la société gabonaise ; la mise en œuvre d’un plan d’affectation des terres qui permettra d’éviter les conflits d’usage et d’optimiser au mieux nos atouts naturels ; la création d’une station d’acquisition d’images satellitaires pour la surveillance environnementale au Gabon, mais aussi pour plus d’une vingtaine de pays africains.

De même lors de la dernière conférence de Durban sur le changement climatique, le Gabon a présenté sa stratégie nationale de lutte contre le changement climatique avec pour objectifs de réduire de manière significative ses émissions de gaz à effet de serre par une meilleure utilisation des gaz torchés, et par une gestion plus rationnelle de son patrimoine forestier.

Autant d’efforts consentis au profit de l’humanité tout entière et qui doivent être soutenus par un engagement plus ambitieux et opérationnel des pays européens à la veille de la fin de la première période d’engagement du protocole de Kyoto. A Nagoya au Japon, le Gabon a eu l’honneur de porter la voix de l’Afrique en matière de lutte contre l’érosion de la biodiversité, étant ainsi le premier pays à avoir ratifié le protocole de Nagoya. A ce jour, seuls 6 pays l’ont fait sur les 92 nécessaires pour l’entrée en vigueur de ce protocole.

Le Président Ali Bongo Ondimba en a donc profité pour demander aux pays membres de l’Union Européenne qui ne l’ont pas encore fait, de le ratifier à leur tour. Une invitation qui a suscité l’applaudissement de toute l’Assemblée.

Source : COCOM

De notre correspondant au Gabon, Fabrice MIKOMBA

Le Rwanda entre au Conseil de sécurité de l’Onu pour 2013 et 2014 malgré un climat géopolitique tendu

C’est dans un contexte géopolitique tendu que le Rwanda a été élu ce jeudi membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pour les années 2013 et 2014.

Un fauteuil au Conseil de sécurité des Nations Unies attend le Rwanda.
Seul candidat africain en lice, Kigali a été élu ce jeudi avec 148 voix par l’Assemblée générale des Nations unies pour une durée de deux ans (2013-2014).

Quatre autres pays ont été élus : l’Argentine, l’Australie, le Luxembourg et la Corée du Sud. A ce jour, trois pays africains occupent une place au sein des membres non permanents du Conseil : l’Afrique du Sud, élu jusqu’au 31 décembre 2012, le Maroc et le Togo, élus jusqu’au 31 décembre 2013.

L’élection du Rwanda a eu lieu malgré les accusations portées contre son ministre de la Défense, à savoir l’appui des rebelles du M23 en République démocratique du Congo (RDC).

D’ailleurs, depuis ces accusations, un froid a été lancé dans les relations entre Kigali et Kinshasa au point même que Paul Kagamé ait refusé l’invitation de son homologue, Joseph Kabila, au Sommet de la Francophonie. Un rapport d’experts des Nations unies conforte l’idée que le Rwanda et l’Ouganda continuent d’aider les rebelles congolais du M23 dans l’est de la RDC.

Nouveau rapport accusateur de l’Onu

Des sources diplomatiques haut placées à l’Onu affirment, selon Reuters, qu’avec l’implantation du M23 en RDC, Kigali avait de facto « annexé » l’est du pays. Un rapport qui cependant ne fait pas l’unanimité. A commencer par la partie rwandaise. « C’est faux. Ce rapport est très problématique donc quiconque envisagerait de prendre des mesures en se fondant sur ce rapport serait vraiment mal avisé », a déclaré jeudi à Reuters la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, après l’élection de son pays au Conseil de sécurité. « La priorité à l’heure actuelle est de rechercher les facteurs susceptibles de pacifier la région et, deuxièmement, de chercher quelles sont les causes profondes et de chercher les moyens de régler ce problème de manière durable », a-t-elle poursuivi.

Kinshasa a réclamé mercredi des sanctions internationales contre Kigali et Kampala. Les Etats-Unis, la Suède et les Pays-Bas ont de leur côté suspendu une partie de leur aide au Rwanda. Quant au soutien budgétaire de l’Union européenne, il a été gelé en septembre dernier.
La réaction de ces pays donateurs est « une grande erreur », selon Louise Mushikiwabo.

Thierry Barbaut

Le New Deal Technologique pour la transformation numérique du Sénégal

Ce lundi 24 février 2025, au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad), à Diamniadio, le gouvernement sénégalais a dévoilé la nouvelle stratégie numérique...