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Yamina Benguigui : « Il faut changer de regard sur l’Afrique »

Après avoir hésité, François Hollande participera finalement au sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), le 12 octobre, à Kinshasa. Sa ministre déléguée à la Francophonie s’en explique.

Interview : Le président François Hollande se rendra au sommet de l’OIF à Kinshasa. Y étiez-vous favorable ?

YAMINA BENGUIGUI : Absolument. Avec Abdou Diouf [le secrétaire général de l’OIF, NDLR], nous avons longuement discuté de l’importance de tenir ce sommet en Afrique. Sa localisation a été décidée lors du sommet de Montreux, en 2010. La RDC est le plus grand pays francophone du monde. Les élections de 2011 y ont été contestées, mais validées par la communauté internationale. On ne pouvait pas pratiquer la politique de la chaise vide.

En juillet, la France avait demandé au président Joseph Kabila des preuves de sa « réelle volonté de promouvoir la démocratie et l’État de droit ». Qu’en est-il ?

Le 22 août, Aubin Minaku, le président de l’Assemblée nationale, a annoncé deux lois importantes. D’abord, sur la Commission électorale nationale indépendante [Ceni], dont l’organisation, le fonctionnement et la composition du bureau seront revus. Ensuite, sur la mise en place d’une commission des droits de l’homme. Il a précisé que ces lois seraient adoptées avant le sommet. Ce sont là des engagements forts.

Des menaces de mort vous ont été adressées à propos de l’organisation de ce sommet. D’où venaient-elles ?

Je ne sais pas, elles étaient anonymes. Nous avons alerté le ministère de l’Intérieur, mais nous n’avons pas de nouveaux éléments pour l’instant. Je peux simplement dire qu’elles ont été proférées avant, pendant et après mon séjour à Kinshasa, fin juillet. Par e-mail et via Facebook.

Lors de cette visite, vous avez déclaré que la France voulait « voir cesser tout soutien extérieur aux groupes armés » dans l’est du pays…

La RDC est un pays agressé. Dans l’Est, des femmes sont violées, des enfants et des jeunes femmes sont enrôlés de force. J’ai senti les Congolais tristes que la France ne prenne pas position. J’ai appelé le président ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et il y a eu cette intervention. Cela a été possible parce que j’ai passé quatre jours sur place.

Ce sommet sera-t-il pour François Hollande l’occasion de prononcer un discours fondateur sur l’Afrique ?

Oui, je pense que le président tiendra un discours en rupture philosophique avec le gouvernement précédent. Tout n’est pas parfait sur le continent, c’est certain, mais c’est parce qu’il a hérité d’un système postcolonial, de la façon de voir et de se comporter de l’Occident. Nous devons changer notre regard sur lui.

Un déplacement de Hollande en Algérie avait été évoqué pour septembre. Est-il encore d’actualité ?

Nous continuons d’en discuter. Je me rends à Alger le 6 septembre pour préparer cette visite au niveau culturel. Le président ira avant la fin de l’année.

Vous avez des liens personnels avec ce pays qui n’est pas membre de l’OIF. Avez-vous pour objectif de l’y faire entrer ?

C’est mon souhait. L’Algérie peut enrichir l’espace francophone à tous les niveaux. Mais on ne peut effacer l’Histoire, je comprends qu’il n’en soit pas encore membre. Le précédent gouvernement français a été très maladroit. Nous devons à présent faire des gestes.

Quelle touche personnelle souhaitez-vous apporter à la Francophonie ?

Je veux promouvoir la place des femmes et faire que le français soit une langue créatrice, ouverte et dynamique. L’Afrique et les pays arabes ont été touchés par ma nomination en raison de mes combats, de ce que je représente et de mes origines. Cela facilite le dialogue.

Thierry Barbaut
www.jeuneafrique.com

 

La société VMK au Congo lance le smartphone Elikia, premier made in Afrique

Conçu en république du Congo et assemblé en Chine, le smartphone de VMK appelé ’’elikia’’ a été présenté au public congolais le 6 septembre 2012 à Brazzaville par le directeur général de la société, Vérone Mankou.

Ce téléphone sera commercialisé au Congo dans la deuxième moitié du mois d’octobre au prix de 85.000 francs CFA.

La société se fixe comme objectif de donner accès à la technologie au plus grand nombre de la population africaine en général,congolaise en particulier. Après Brazzaville, le produit sera présenté dans les prochains jours au public de Pointe-Noire, de Côte d’Ivoire et d’ailleurs.D’après le directeur général de VMK, ’’elikia’’ qui signifié espoir en lingala (langue locale), représente le fruit d’un an de travail acharné et un investissement de 60 millions de francs CFA (en recherche et développement). Il s’agit en fait, selon lui, du tout premier smart phone conçu en Afrique.

«Ce smart phone représente un espoir pour nous. Car, nous voulons que tout le monde accède à la technologie à moindre coût. C’est l’unique téléphone du genre qui sera vendu à un tel prix. Actuellement, sur le marché, il faudrait débourser au moins 160.000 francs CFA pour avoir un téléphone de cette qualité», a affirmé Vérone Mankou.

Avec son écran tactile de 3,5 pouces, une mémoire RAM de 512Mo, un processeur de 650Mhz, le smart phone ’’élikia’’ offre aux usagers la possibilité de stocker leurs données dans sa mémoire interne de 256Mo extensible à 32Go via une carte mémoire micro SD.

«Je salue cette initiative parce que c’est la jeunesse africaine qui se lance dans les hautes technologies. Cela atteste qu’avec la foi, on peut aller au-delà», a confié Dieu Merci Moulopo, l’un des participants à la présentation de ’’elikia’’.

Le smart phone ’’elikia’’ dispose également d’un appareil photo de 5 méga pixels, d’un système Wifi et Bluetooth, assortis de la fonction hotspot Wifi permettant de transformer le smart phone en modem internet pour partager la connexion.

VMK est une société anonyme, créée en 2009 et dotée d’un capital social de quelque 500.000 dollars américains, soit 250 millions de francs CFA. L’année dernière, elle a mis sur le marché une tablette tactile dénommée Way-C qui lui a valu 90 millions de francs CFA d’investissement et 5 ans de travail. A l’instar du smart phone ’’elikia’’, cette tablette tactile a été conçue au Congo et assemblée en Chine.

«Nous faisons l’assemblage de nos produits en Chine parce que ce pays nous permet de réaliser les produits de bonne qualité à moindre coût. VMK est la plus petite société dans le domaine au monde et même certaines grandes sociétés font recours à la Chine. Notre smart phone a été testé en Chine où nous avons d’ailleurs une équipe sur place», a indiqué Vérone Mankou.

Le smart phone de VMK sera commercialisé au Congo par trois opérateurs de téléphonie mobile. Il possède une radio FM, un système GPS et d’autres fonctionnalités qui renforcent sa fiabilité. Les adeptes des technologies de l’information et de la communication (TIC) ont désormais un nouvel outil High Tech africain qui leur offrira une bonne connectivité.

Ancien directeur des nouvelles technologies au Congo, Alain Ndalla a lancé un appel aux pouvoirs publics et aux particuliers de soutenir l’initiative de la société VMK. «Cela m’inspire une réelle volonté de voir émerger dans notre pays un secteur des TIC qui permettra aux Congolais d’avoir des outils performants. C’est une très bonne initiative qui démontre qu’on a une jeunesse pleine de talents pour entreprendre. Mais, il faut que l’Etat accompagne ces jeunes», a-t-il dit.

Signalons que VMK vient de mettre au point des cartes VMK Market de 1000, 5000 et 10000 francs CFA à base desquelles les utilisateurs achèteront les applications sur leurs téléphones. La société qui s’engage aussi dans la production des contenus, a ramené le prix de sa tablette tactile Way-C à 100.000 francs CFA au lieu de 150.000 francs CFA.

Le site internet de la société VMK
Thierry Barbaut

fraudes et évasions fiscales : Ampleur du problème, solutions possibles et perspectives

« Reformerer les systèmes fiscaux peut favoriser le développement en renforçant l’autonomie des gouvernements. Cela peut aussi susciter des réformes plus vastes.
Ceux qui s’efforcent de résorber les déficits dus à la crise dans les économies développées, augmentant les impôts ou réduisant les dépenses, devraient songer aux pays en développement. Pour ceux-ci, même en période de croissance, relever les défis budgétaires est une gageure.
Taux et tranches d’imposition sont des préoccupations lointaines lorsqu’on n’a pas de quoi s’offrir un système efficace de recouvrement de l’impôt, comme c’est le cas pour beaucoup de pays pauvres. Malgré leurs efforts récents pour générer des recettes, dans la moitié des pays d’Afrique subsaharienne, les recettes fiscales représentent moins de 15 % du PIB, contre 35 % en moyenne dans les pays de l’OCDE et 23 % en Amérique latine. Dans ces conditions, il est difficile pour un État de bien fonctionner, et plus encore de fournir des services sociaux ou d’améliorer le climat des affaires, par exemple. »

 

1 – Fraude et évasion fiscales : Comment les multinationales volent l’Etat

Selon une ONG internationale, la fraude et l’évasion fiscales perpétrées par les multinationales ont des effets nocifs de loin plus importants que les détournements des fonds, sur les économies des pays africains. Et le Cameroun ne fait pas exception.

Et si la fraude fiscale opérée par les grandes entreprises était le plus grand ennemi du développement ? C’est en tous cas la thèse défendue par une organisation internationale qui plaide pour la justice fiscale, Tax Justice Network, et qui dans une enquête révèle que l’évasion fiscale est plus importante que les
détournements de fonds et les trafics de drogue réunis.

Pour cette Ong, alors que les détournements des fonds publics par les acteurs gouvernementaux représentent 3% des déperditions subies par l’Etat, les trafics criminels sont évalués à 30-35% et l’évasion fiscale, souvent liées aux facturations bidonnées atteint 60 à 65%.Des multinationales puissantes ont, « sans aucune honte, mis la pression sur des gouvernements des pays pauvres pour obtenir des exemptions fiscales ou une fiscalité particulière afin d’exploiter des matières premières telles que le Coltan, le pétrole, le gaz naturel, le rutile, le thé ou encore le café, le cacao et le coton ». Pour ce groupe d’association, « les exemptions fiscales d’autres subventions cachées accordées aux multinationales dans des accords dissimulés privent des gouvernements et leurs citoyens de revenus fiscaux significatifs »

Echapper aux impôts
Imposez-nous si vous pouvez (pourquoi l’Afrique doit se lever pour réclamer la justice fiscale). Le titres de l’étude indique clairement que nombres d’entreprises usent de mille et une techniques pour échapper aux impôts. Les techniques d’évasions fiscales sont quasiment les mêmes que pour les autres formes de criminalité financière ou de corruption : entreprises fictives, sociétés écrans, fondations caritatives, falsification des prix, fournitures de documentations mensongères à l’Etat, « le tout étant soutenu, explique Tax Justice Network, par une armée de banquiers, avocats et experts comptables ».

De toutes les manières, indique cette association, les banques ont clairement été identifiées comme les principaux facilitateurs de la corruption, de l’évasion fiscale, et d’autres flux financiers illicites.
Une des techniques les plus courantes consiste à faire de la maison mère le fournisseur exclusif des matières premières utilisées par la filiale locale. On se retrouve ainsi avec des situations surréalistes où la maison mère vend à sa filiale bien plus cher que le taux du marché. Ces contrats sont régulièrement révisés à la hausse du moment que les prévisions montrent une éventuelle hausse du chiffre d’affaires de la filiale.

Il y a parfois des contrats d’assistance technique datant d’avant l’indépendance, qui permettent aux maisons mères des siphonner les résultats de leurs filiales locales. Il existe aussi un maillage d’accord, souvent gardés secrets, qui favorisent plus que de raison certaines de ces grandes firmes. « Chez nous, ce sont des pratiques courantes, témoigne un haut fonctionnaire. Certaines entreprises, filiales de multinationales européennes, opèrent chez nous en bénéficiant des facilités souvent prévues avant l’indépendance ».

Bénéficies minimisés
Un ancien banquier se souvient. « J’étais cadre dans un filiale d’une banque européenne. A l’époque, notre principal actionnaire nous avait fait acheter un logiciel pour près d’un milliard et demi. C’était avant la dévaluation. Au sein de l’entreprise tout le monde en riait parce que le manège était bien compris. Au sein du management de la banque, les représentant de l’Etat, pourtant nombreux à des hautes fonctions, n’ont pas eu le courage de s’opposer. »

L’idée est de limiter autant que impossible les bénéfices de la filiale. Dans tous les cas, l’Etat perd sur toute la ligne. Il perd les recettes fiscales parce que les bénéfices de la structure sont minimisés, et dans les cas où il est actionnaire, il perd des dividendes. Cette technique dont la finalité est de déplacer le bénéfice du pays africain vers le siège mondial du groupe est assez répandue, comme en témoigne Tax Justice Network. Car, explique l’organisme, les pays africains ayant parié sur l’attraction des grandes firmes internationales pour dynamiser leur économie, ces gouvernements font face au chantage des grandes entreprises multinationales qui exigent toujours des particularités fiscales, voire des exemptions pour ne pas avoir à payer d’impôts. Une fois qu’elles les ont obtenues, elles multiplient les manœuvres avec leurs maisons mères et leurs banquiers, pour accroitre de manières fictives leurs charges et frais, de sorte à réduire la matière localement imposable.

http://www.237online.com/201107266202/Actualites/Economie/fraude-et-evasion-fiscales-comment-les-multinationales-volent-letat.html

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2 – La fiscalité, levier de développement

Réformer les systèmes fiscaux peut favoriser le développement en renforçant l’autonomie des gouvernements. Cela peut aussi susciter des réformes plus vastes.
Ceux qui s’efforcent de résorber les déficits dus à la crise dans les économies développées, augmentant les impôts ou réduisant les dépenses, devraient songer aux pays en développement. Pour ceux-ci, même en période de croissance, relever les défis budgétaires est une gageure.

Taux et tranches d’imposition sont des préoccupations lointaines lorsqu’on n’a pas de quoi s’offrir un système efficace de recouvrement de l’impôt, comme c’est le cas pour beaucoup de pays pauvres. Malgré leurs efforts récents pour générer des recettes, dans la moitié des pays d’Afrique subsaharienne, les recettes fiscales représentent moins de 15 % du PIB, contre 35 % en moyenne dans les pays de l’OCDE et 23 % en Amérique latine. Dans ces conditions, il est difficile pour un État de bien fonctionner, et plus encore de fournir des services sociaux ou d’améliorer le climat des affaires, par exemple.

Les pays en développement savent que pour bâtir une économie prospère, attirer les entreprises, créer des emplois et éradiquer la pauvreté, ils doivent renforcer leurs capacités, étoffer leurs infrastructures, lutter contre la corruption et instaurer des systèmes financiers transparents. Ils doivent aussi, à l’échelle mondiale, combattre les flux financiers illégaux et réduire l’impact des paradis fiscaux, afin de préserver leurs ressources déjà limitées.

Les recettes fiscales jouent un rôle crucial pour atteindre ces objectifs. Un cadre budgétaire stable et prévisible favorise la croissance et, à plus long terme, réduit la dépendance envers l’aide au développement. La fiscalité est aussi liée à la « bonne gouvernance », car les systèmes fiscaux sont un vecteur d’amélioration des relations entre l’État et la société, et de renforcement de la responsabilité à l’égard des citoyens. En d’autres termes, déterminer comment prélever l’impôt est aussi important que de savoir combien il rapporte. En outre, les réformes engagées dans l’administration fiscale inspirent parfois des réformes dans d’autres domaines du secteur public. Une bonne chose pour les pays en développement qui souhaitent relancer leur processus de réforme.

Bâtir un système fiscal efficace est plus facile à dire qu’à faire. Il faut transformer les mentalités. Les citoyens ordinaires peuvent être réticents à payer l’impôt, invoquant souvent à juste titre la corruption de l’administration ou son mauvais usage systématique des fonds publics. Quant aux élites, elles pratiquent souvent l’évasion fiscale, notamment au moyen des paradis fiscaux. Enfin, il est difficile de lever l’impôt dans des économies rurales à faible revenu et au secteur informel très développé, et il faut souvent contraindre les responsables locaux à le faire.

Le contexte international pose de nouveaux défis également. La plupart des États évitent aujourd’hui de taxer les échanges, ce qui amoindrit les recettes publiques (les pays africains tirent plus de 40 % de leurs recettes des taxes sur les échanges). Trouver le juste équilibre entre un régime fiscal attractif pour l’investissement et la croissance et des recettes suffisantes pour financer les dépenses publiques est un dilemme majeur.

La mondialisation peut également exacerber les problèmes budgétaires, la mobilité internationale des capitaux compliquant leur imposition. Les grandes entreprises et les investisseurs ont renforcé leur pouvoir de négociation face aux administrations, entraînant une course au moins disant fiscal parmi les pays en développement en concurrence. Parallèlement, sous la pression de leurs partenaires commerciaux et de leurs citoyens, les États doivent garantir un système fiscal équitable et transparent. Ces défis ont engendré dans les pays en développement de nouveaux besoins en capacités, dont la communauté des donneurs n’a pas encore pris pleinement conscience. À ce jour, la part de l’aide publique au développement allouée à l’administration des douanes et de l’impôt est très faible, de l’ordre de 0,1 % par an. Les donneurs pourraient augmenter cette part afin de donner un coup de fouet à l’adoption d’un système fiscal viable. Cette aide devrait être considérée comme un investissement dans l’avenir de ces pays.

Malgré ces défis, mais aussi parce que ces défis existent, le moment est opportun pour engager une réforme fiscale. L’abandon des taxes indirectes sur les échanges au profit de la TVA accroît la visibilité du système fiscal et favorise l’établissement de relations directes (et formelles) entre l’État et les petites entreprises. Nous savons désormais mieux comment simplifier les systèmes fiscaux et les rendre plus transparents, encourager la discipline fiscale et optimiser les recettes, par exemple en élargissant l’assiette d’imposition des bénéfices du secteur financier au lieu de taxer les transactions financières.

Un consensus international se dégage aujourd’hui autour de ces questions, soutenu par une communauté mondiale de fiscalistes de plus en plus puissants et de mieux en mieux organisés. L’appel à l’action provient de plus en plus des pays en développement eux-mêmes. En Afrique, la création du Forum africain d’administration fiscale, dirigé, géré et progressivement financé par des Africains, offre une tribune de choix pour l’apprentissage mutuel, le renforcement des capacités et le dialogue sur des questions fiscales de portée nationale et internationale.

Autre avancée, il est désormais bien établi que l’aide visant le renforcement des capacités des administrations fiscales et des douanes dans le monde en développement est de l’argent bien dépensé. Un élément important, compte tenu du bilan contrasté de l’assistance technique et de la lassitude des donneurs dans de nombreux domaines.

Avec la crise économique, le G8 et le G20 ont beaucoup progressé, avec le concours de l’OCDE, du FMI et d’autres organisations, dans la lutte contre les flux financiers illégaux, la fraude et l’évasion fiscales et les paradis fiscaux. Avec plus de 300 accords d’échange de renseignements signés en 2009, plus de progrès ont été accomplis l’année dernière qu’au cours de la dernière décennie. Une centaine de pays se sont désormais engagés en faveur des normes de transparence et d’échange de renseignements et sont en passe de les appliquer. Ce chiffre augmentera rapidement, à mesure que les pays en développement interviendront directement dans le débat. La question stratégique est désormais de savoir comment aider au mieux les pays en développement à tirer parti de l’environnement international plus transparent pour renforcer leur système fiscal. S’ils y parviennent, ils amélioreront du même coup leurs perspectives de développement.
David Rooney

Voir www.oecd.org/fiscalite

Jeffrey Owens, Chef du Centre de politique et d’administration fiscales de l’OCDE, Richard Carey, Directeur, direction de la Coopération pour le développement de l’OCDE

http://www.observateurocde.org/news/fullstory.php/aid/2612/La_fiscalit_E9,_levier_de_d_E9veloppement.html

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3 – L’Afrique se mobilise contre l’évasion fiscale

L’organisation panafricaine Tax Justice Network Africa se bat pour susciter une prise de conscience face à l’évasion fiscale.

Le constat est simple : l’Afrique est une véritable « passoire fiscale ». Alors que les recettes fiscales des pays riches représentent environ 35 % de leur produit intérieur brut (PIB), elles dépassent rarement 15 % du PIB dans les pays de l’Afrique subsaharienne. Les fuites interviennent à tous les niveaux : de la corruption des administrations fiscales à l’évasion organisée des capitaux en passant par les exemptions fiscales consenties pour attirer des compagnies étrangères.

Difficile à évaluer avec précision, la perte n’en est pas moins massive. Selon l’ Institut Global Financial Integrity (GFI), les seules fuites illégales de capitaux en Afrique auraient dépassé les 850 milliards de dollars de 1970 à 2008. Encore faut-il y ajouter les divers manques à gagner, provenant notamment de la difficulté à collecter l’impôt dans des pays où plus de 40 % de l’économie est informelle.

« Ces 850 milliards de dollars auraient permis de payer toute la dette extérieure de l’Afrique et de garder 600 milliards pour financer son développement, c’est énorme », souligne Sandra Kidwingira, de l’association Tax Justice Network Africa (TJN-A). Ce réseau international se bat depuis des années pour susciter une prise de conscience face à l’évasion fiscale et ses conséquences sur le développement, un phénomène longtemps sous-estimé. Sa branche africaine, fondée en 2007, compte 25 membres, tels la National Tax Payers Association au Kenya ou le Centre for Civil Society en Afrique du Sud.

« L’Afrique devrait pouvoir mobiliser ses ressources pour son développement »
Sur un sujet aussi ardu que la fiscalité, il s’agit moins de mobiliser directement le grand public que d’organiser un lobbying pour peser sur les politiques publiques. « On essaie de mobiliser des associations de la société civile qui étaient déjà engagées dans des domaines liés, tels que la lutte anti-corruption, la justice économique ou les droits de l’homme. On essaie de montrer qu’il y a un lien avec les droits économiques », explique Sandra Kidwingira.

Le réseau mène des recherches pour dénicher les pratiques fiscales contestables et échange ses informations avec d’autres grandes organisations internationales, telles Christian Aid ou Action Aid. Il publie une lettre trimestrielle et des rapports détaillés par pays. Autre initiative, la Déclaration de Nairobi sur la fiscalité et le développement, paraphée en 2010 par une trentaine d’ONG et réclamant des initiatives concrètes en la matière. Elle épingle notamment le manque de transparence dans le secteur minier.

« L’Afrique devrait pouvoir mobiliser ses propres ressources pour financer son développement », plaide Sandra Kidwingira. Pétrole, gaz, uranium, cuivre, or, platine, diamants : le sous-sol africain regorge de ressources naturelles. Mais les compagnies minières sont passées maîtresses dans l’art de « l’optimisation fiscale », dénoncent les ONG. Pour éviter les abus, les gouvernements africains devraient se garder la possibilité de renégocier régulièrement les contrats miniers, estime Tax Justice Network.

Autre cheval de bataille, les exonérations dont bénéficient certaines multinationales ou certains individus. Les députés kényans, pourtant très bien rémunérés, refusent toujours par exemple – à quelques exceptions près – d’acquitter l’impôt sur le revenu, contrairement à ce qui est stipulé dans la nouvelle Constitution. Difficile pour les autorités fiscales d’expliquer ensuite aux citoyens ordinaires qu’ils doivent payer leurs impôts…

MARIE WOLFROM, à Nairobi

http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/L-Afrique-se-mobilise-contre-l-evasion-fiscale-_EP_-2011-10-12-722353

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3 – La mobilisation de ressources publiques et l’aide en Afrique :

Le rôle joué par l’Afrique dans le monde va croissant, sa population est en augmentation rapide, de même que son besoin de financement pour construire l’avenir – s’il veut réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et porter ses infrastructures au niveau du reste du monde, le continent nécessitera 93 milliards USD d’investissement annuel sur la décennie à venir (Foster and Briceño-Garmendia, 2009).

Pour satisfaire aux besoins de l’Afrique subsaharienne à elle seule, il faudrait recruter 3.8 millions d’enseignants dans les cinq prochaines années pour assurer l’éducation primaire pour tous (Unesco, 2009). Aucune économie ne peut se permettre de financer un développement de cette ampleur à partir de fonds extérieurs, qu’ils soient privés ou publics.

En 2002, le Consensus de Monterrey sur le financement du développement, adopté au sein de l’ONU, a établi que les ressources financières extérieures ne permettaient pas à elles seules d’atteindre les OMD et qu’il était nécessaire de mettre au point de nouvelles stratégies en mobilisant les ressources intérieures. L’Afrique ne fait pas exception. La crise mondiale a montré l’inconstance des flux extérieurs pour les États africains dont les revenus ont été durement affectés (cf. partie 1). Sur le long terme, l’accroissement de l’investissement intérieur permettra de compenser cette vulnérabilité et de renforcer l’appropriation au niveau national. Pour réussir son développement, un pays doit savoir mobiliser ses propres ressources et réduire sa dépendance vis-à-vis de l’aide ou d’autres financements extérieurs.

Qu’est-ce que la mobilisation des ressources publiques et pourquoi importe-t-elle?
La mobilisation des ressources intérieures consiste en la création d’épargne intérieure – et non d’investissements, d’emprunts, de dons ou d’envois de fonds de l’étranger – et en son allocation à des investissements socialement productifs dans le pays. Elle se divise en deux parties. La part privée concerne l’épargne privée intérieure, que le secteur financier – les banques – canalise vers l’investissement. La mobilisation des ressources publiques concerne l’épargne publique – l’excès de recettes de l’État par rapport aux dépenses courantes. C’est elle qui permet aux gouvernements de financer l’investissement dans les infrastructures (routes, centrales électriques, écoles, installations sanitaires, etc.). Elle a pour origine, soit l’emprunt, au travers de l’émission de bons du Trésor, par exemple, soit la taxation des particuliers et des entreprises.

Dans cette partie des Perspectives économiques en Afrique, nous nous intéressons particulièrement à l’imposition : Comment exploiter « des administrations et systèmes fiscaux plus équitables et plus performants » – dont les signataires de Monterrey se sont engagés à assurer l’existence – pour améliorer le financement du développement de l’Afrique ? Pour répondre à cette question, les auteurs se concentrent sur l’efficacité du recouvrement des impôts plutôt que sur la qualité et le montant des dépenses, tout en soulignant cependant leur importance. Ils y débattent également de la manière dont l’aide étrangère affecte la mobilisation des ressources publiques.

Pourquoi passer en revue les systèmes fiscaux africains aujourd’hui ?
La crise économique mondiale a révélé le risque que fait peser sur les économies africaines une dépendance excessive envers les sources de revenu externes. Premièrement, nombre d’entre elles, qui s’appuient sur l’exportation de matières premières, demeurent vulnérables aux perturbations dans le reste du monde, comme la fluctuation des cours mondiaux en 2008 et 2009, par exemple.

Deuxièmement, si la situation du continent s’est améliorée à la faveur de l’annulation d’une grande partie de la dette et de l’essor économique qui a précédé la crise, le risque de surendettement ne peut être exclu. Avec la chute attendue des recettes des exportations et le retour à des déficits insoutenables du budget et de la balance courante, les réserves nationales ne seront peut-être pas en mesure de protéger les économies africaines de la l’absence de financement extérieur.

Troisièmement, la plupart d’entre elles – notamment les exportateurs de produits non pétroliers – ont tendance à accumuler des déficits extérieurs chroniques de la balance courante et de la balance commerciale. La moindre inflexion des flux de capitaux peut entraîner une contraction du marché intérieur, à moins qu’elle ne s’accompagne d’une nette amélioration des échanges.

Quatrièmement, après la crise mondiale, l’évolution des IDE à destination de l’Afrique et du reste du monde en développement est incertaine à moyen terme.

Cinquièmement, les envois de fonds des travailleurs émigrés africains en Amérique du Nord et en Europe sont devenus un complément important du revenu de base, mais ont augmenté moins vite au cours des dernières années, et le rythme de progression va ralentir davantage.

Enfin, comme la partie 1 l’a souligné, l’Afrique ne recevra que la moitié de l’augmentation de l’Aide publique au développement (APD) décidée lors du sommet du G8 de Gleneagles en 2005. Si la plupart des donneurs prévoient de continuer à accroître leur effort, certains n’ont pas tenu leurs engagements et risquent de prendre davantage de retard, compte tenu de la stagnation, voire du recul, des budgets d’APD. La prise de conscience de cette vulnérabilité a donné une nouvelle impulsion au débat relatif à la mobilisation des ressources intérieures en Afrique, et tout particulièrement à l’imposition.

Les difficultés économiques mondiales ont aussi relancé les discussions relatives à la taxation internationale, auxquelles l’Afrique prend une part croissante. Confrontés à des déficits budgétaires, les pouvoirs publics cherchent à maximiser les recettes en musclant les campagnes de lutte contre l’évasion et la fraude fiscales. La mise en application de critères internationaux de lutte contre les paradis fiscaux est une priorité du G20. Les pays membres de l’OCDE lancent des initiatives de dialogue avec le reste du monde pour élargir le consensus en faveur d’une coopération multilatérale plus importante et plus contraignante. Les donneurs renforcent leur soutien financier et technique auprès des administrations fiscales des pays en développement. Ce contexte offre aux nations africaines la possibilité d’augmenter les recettes fiscales pour financer le développement.

La question de l’imposition en Afrique : l’État et la légitimité budgétaire
L’impôt n’est pas une fin en soi. Les économistes du développement ont depuis longtemps identifié qu’il joue un rôle majeur dans la consolidation d’un État performant (Kaldor, 1980 ; Toye, 1978). Un système de finances publiques sain est indispensable pour générer une croissance rapide, équitable et durable : les recettes publiques doivent permettre de financer la sécurité, l’éducation, la santé et l’investissement public, tout en évitant le financement par création monétaire. L’impôt est l’un des rares instruments de mesure du pouvoir et de la légitimité de l’État (Di John, 2009). Dans les économies d’après-guerre, par exemple, la reconstitution de l’assiette fiscale est essentielle à la restauration d’un État viable.

Les recettes fiscales sont aussi indispensables au financement de l’armée, qui permet à un État de sécuriser ses frontières. Les États ne s’appuient pas seulement sur les recettes fiscales pour leur fonctionnement, mais aussi pour toutes les négociations entre les forces vives d’un pays. Elles constituent une partie intégrante du contrat social entre un État et ses citoyens : les contribuables veulent s’assurer que tout le monde paie l’impôt en fonction de sa richesse et que l’argent versé est utilisé à bon escient et non détourné par des dirigeants corrompus. Ils sont plus susceptibles de respecter leurs obligations fiscales et d’accepter de nouvelles formes d’imposition s’ils considèrent la contribution comme légitime. C’est ce qu’on appelle la « légitimité fiscale ».

Cependant, dans de nombreux pays en développement, l’insuffisance des recettes empêche souvent les gouvernements d’assurer des services publics de qualité. Cela génère un cercle vicieux de mécontentement des citoyens et des entreprises qui favorise l’évasion ou la fraude. Ce phénomène est essentiellement la conséquence d’administrations fiscales indigentes, mais aussi de la corruption et de la résistance des élites dirigeantes, qui négocient des baisses d’impôt sur mesure pour elles-mêmes et parfois pour des multinationales.

Cette faiblesse peut donc être entretenue, puisqu’il est plus facile de maintenir de bonnes relations avec les donneurs et les grands groupes qui exploitent les ressources naturelles que de rendre des comptes aux contribuables. À l’inverse, une taxation plus énergique et une légitimité fiscale accrue impliquent d’entamer un dialogue et une négociation plus constructifs avec les citoyens et les sociétés sur l’utilisation des recettes perçues, et avec le législateur et la société civile qui supervisent la législation fiscale et les dépenses publiques.

Pour cela, il faut également élargir l’assiette fiscale en encourageant l’accumulation de capital et la croissance des entreprises en dehors de la sphère d’influence immédiate de l’État. La mobilisation des ressources publiques est donc au cœur même du défi que représente le développement de l’Afrique. Mais si les objectifs visés sont la légitimité fiscale et l’appropriation de la stratégie de développement par les populations, cela signifie-t-il pour autant que l’on puisse se passer d’aide étrangère ?

À court terme, la mobilisation des ressources publiques ne peut se substituer à l’aide
L’Afrique dépend des ressources extérieures parce que l’épargne intérieure ne répond pas aux besoins actuels en matière d’investissement. Comme cet écart n’est pas près de se combler, la plupart des pays du continent devront continuer de s’appuyer sur ces financements dans un avenir proche. Pourtant, l’indépendance accrue vis-à-vis de l’APD est inscrite au cœur du processus de développement, mais la mobilisation des ressources publiques, même renforcée, ne peut supplanter l’aide : les deux doivent aller de pair.

Le défi de l’Afrique et de ses partenaires est de mettre fin au cercle vicieux de la dépendance envers l’aide, qui pousse les gouvernements à rendre compte de leur politique avant tout aux bailleurs de fonds, plutôt qu’aux citoyens. Au lieu de cela, il faut créer un cercle vertueux dans lequel l’aide vient soutenir la mobilisation des ressources publiques pour que la seconde vienne, in fine, supplanter la première. L’aide demeure vitale pour de nombreux pays : elle représente parfois une part si importante des recettes publiques que si elle était amenée à disparaître, certains États feraient tout simplement faillite. La figure 1 mesure la dépendance à l’aide en fonction du pourcentage des flux d’aide par rapport au revenu national brut (RNB) des pays pour lesquels nous disposons de données. Les nations les plus dépendantes sont celles d’Afrique subsaharienne, situées sur un arc qui traverse le continent selon un axe nord-ouest, sud-est.

La stimulation des ressources publiques, qui équivaut à l’accroissement du taux d’épargne publique, est un processus nécessairement long. D’ici à ce qu’il soit achevé, les pays continueront de s’appuyer sur l’aide extérieure. Pourtant, au bout du compte, les nations africaines devront s’en émanciper, ou du moins cesser d’en dépendre principalement pour leur financement.

Il faut donc tout faire pour s’assurer que l’aide n’étouffe ni ne décourage la mobilisation des ressources intérieures en général, et publiques en particulier. La somme de l’épargne privée détournée de l’investissement privé productif ou qui fuit le continent est telle que le risque de décourager toute épargne privée est relativement faible. La mobilisation de l’argent public permet de conserver une part plus importante de l’épargne sur le continent, pour qu’elle y soit consacrée au développement économique.

L’une des retombées positives d’un système fiscal efficace est donc une plus grande appropriation du processus de développement, le gouvernement favorisant un environnement qui incite à l’investissement privé intérieur et extérieur, à un recours raisonnable à l’endettement et à une utilisation efficace de l’APD. Les recettes fiscales ne doivent donc pas être considérées comme une solution de remplacement de l’aide étrangère, mais comme une composante des fonds publics qui croît au fur et à mesure du développement du pays. La comparaison entre le niveau de l’APD et celui des recettes fiscales dans les économies africaines montre que le premier est globalement nettement inférieur au second dans de nombreux cas. Est-ce la preuve que « l’indépendance vis-à-vis de l’aide » est à portée de main en Afrique ? L’étude détaillée des éléments d’information révèle une image beaucoup plus complexe.

La figure 2 représente le niveau total d’APD et le montant total des recettes fiscales par habitant en 2008. En moyenne, l’Afrique perçoit 441 USD d’impôts par personne et par an, contre 41 USD d’aide par personne et par an. En d’autres termes, l’aide représente moins de 10 % des taxes recouvrées sur le continent. Bien évidemment, cette moyenne n’est pas valable pour tous les pays. Sur les 48 nations africaines pour lesquelles des données sont disponibles, l’aide excède les recettes fiscales dans 12 d’entre elles, est supérieure ou égale à la moitié des recettes fiscales dans 24 et dépasse 10 % des recettes fiscales dans 34 pays. Pourtant, dans près d’un tiers des pays africains (14 sur 48), l’aide représente déjà moins de 10 % des recettes fiscales.

La plupart de ces États sont relativement riches en ressources naturelles et/ou peu peuplés (Algérie, Angola, Congo, Guinée Équatoriale, Gabon, Libye, Namibie et Swaziland). La figure 2 indique donc que, à l’exception de l’Afrique du Sud, de l’Égypte, du Maroc, des Seychelles et de la Tunisie, les nations qui ont le plus progressé vers une « émancipation vis-à-vis de l’aide », les « bons élèves » en termes de perception fiscale au cours de la dernière décennie, tendent à être ceux qui ont bénéficié de manière disproportionnée de l’augmentation des prix de l’énergie et des matières premières. Comme nous le verrons dans la section suivante, cette dernière a généré une hausse des rentrées fiscales.

Principales conclusions
La section 2 analyse les tendances récentes de l’évolution de la perception de l’impôt et compare les performances respectives des différentes administrations fiscales africaines, à partir de l’enquête des Perspectives économiques de l’Afrique 2010 portant sur 50 pays.

La tendance des revenus fiscaux sur le continent est positive. Le montant des impôts collectés en moyenne par les gouvernements africains en pourcentage du PIB est en hausse depuis le début des années 1990. Les pays africains collectent des montants d’impôts comparables à ceux des pays de niveau de développement similaires sur les autres continents.

Toutefois, cette hausse est principalement le fait de l’accroissement des revenus liés à l’extraction des ressources naturelles. Or, ceux-ci tendent à décourager les gouvernements de collecter les impôts plus « coûteux » politiquement, comme l’impôt sur les sociétés opérant dans d’autres secteurs, l’impôt sur le revenu, les taxes sur la valeur ajoutée (TVA) et autres droits d’accise sur les biens de cosmmation.

En revanche, les pays relativement moins dotés en ressources naturelles ont fait dans l’ensemble plus d’efforts pour améliorer la qualité et l’équilibre de la gamme des impôts qu’ils prélèvent.
En réalité, si on exclut les revenus des ressources naturelles, le montant des impôts collectés est resté stable dans le meilleur des cas, tandis que les revenus des droits de douanes diminuaient du fait de la libéralisation commerciale.

Quant aux revenus de l’impôt sur les sociétés, ils se sont maintenus, malgré une baisse des taux prélevés sur les bénéfices réalisés sur le continent, et en dépit de la prolifération des exemptions accordées aux investisseurs par les pays africains.
La section 3 insiste sur les principaux défis à relever : la nature en grande partie informelle de la plupart des économies du continent, les goulets d’étranglement en termes de capacité, l’évasion fiscale, etc.

Tout d’abord, les obstacles structurels de type transversal : la nature largement informelle des économies, la faible « légitimité fiscale » des gouvernements, ainsi que les contraintes considérables en terme de capacité administrative, auxquelles l´aide des bailleurs de fonds n´a pas encore été appelée à remédier.

Ils doivent également se montrer cohérents avec leurs engagements en faisant pression sur leurs propres conglomérats de conclure des accords décents avec les pays africains.

Deuxièmement, l’assiette fiscale est d’autant plus étroite qu’elle est entamée par l’octroi excessif d’exemptions, l’imposition inefficace des activités extractives et l’incapacité à lutter contre les manipulations abusives des prix de transfert par les multinationales.

En plus de ce rapport, il est possible de télécharger à l’adresse www.africaneconomicoutlook.org de nouvelles données relatives à la capacité fiscale des États africains et aux caractéristiques principales des systèmes fiscaux appliqués sur le continent. Par ailleurs, dans chaque note pays des Perspectives, une partie met en relief les principaux développements réalisés dans chaque pays en matière de perception de l’impôt.

Troisièmement, dans de nombreux pays, la gamme des prélèvements fiscaux est déséquilibrée : les gouvernements dépendent pour leurs revenus d’un nombre trop limité de types d’impôts. Certains contribuables sont sur-représentés dans l’assiette fiscale. Quant à la baisse des droits de douane, elle représente un manque-à-gagner important pour les ressources publiques.

Enfin, le Chapitre 4 propose aux décideurs africains et à leurs partenaires différentes réponses possibles à ces défis, en puisant dans les bonnes pratiques observées sur le continent en matière de politique et d’administration fiscales, et les exemples réussis de coopération multilatérale.
La réforme de la fiscalité ne porte ses fruits à long terme que si elle est un élément d’une stratégie de croissance.

L’amélioration de la collecte des impôts et taxes doit être partie intégrante d’un débat sur la gouvernance, la transparence et l’utilisation finale des ressources publiques mobilisées par le gouvernement.

Il est essentiel de ne pas se tromper dans l’ordre de priorité des réformes. Etant donné les contraintes qui pèsent sur les administrations fiscales, la seule option viable à court terme est d’approfondir la base fiscale, notamment en réduisant les exemptions fiscales et en négociant des conditions plus équitables avec les entreprises multinationales.

Néanmoins, c’est dés aujourd’hui qu’il faut investir dans le renforcement des capacités administratives, afin rendre possible l’adoption de politiques fiscales plus progressives à moyen terme.
A plus long terme, les pays africains devront rééquilibrer la gamme de leurs prélèvements. Le rendement des taxes foncières urbaines, par exemple, pourrait augmenter considérablement si leur gestion était décentralisée. En effet, les gouvernements locaux ont souvent un accès plus direct aux informations cadastrales nécessaires.

La libéralisation commerciale doit être synchronisée dés la conception avec la réforme de la fiscalité. Les réponses des politiques publiques à la baisse de la fiscalité sur les échanges commerciaux doivent être conçues dans un cadre de réforme plus large.

Les bailleurs de fonds doivent renforcer les capacités de mobilisation des ressources publiques en Afrique. Ils doivent aussi tenir leurs engagements en matière de cohérence des politiques pour le développement, en incitant leurs propres entreprises à conclure des accords décents avec les pays africains.

http://www.africaneconomicoutlook.org/fr/in-depth/public-resource-mobilisation-and-aid/

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4 – Madagascar: 82% des sociétés malgaches trichent dans leurs déclarations fiscales

Seuls les 18% de ces entreprises formelles ne sont pas concernées par ces fraudes fiscales et donnent des chiffres réels dans leur déclaration. Toutefois, ce fonctionnaire a indiqué que l’évasion fiscale est à l’origine des blanchiments d’argent dans le pays.

Les infractions de change, les fraudes fiscales et celles au niveau des douanes, ainsi que le secteur des mines sont les dossiers compromettant de blanchiment d’argent, a indiqué le SAMIFIN.
La plupart de ces 82% de sociétés sont issues de secteur de l’exploitation minière, qui utilisent le paiement cash dans leur transaction et ne possèdent même pas de compte bancaire, alors que le dernier est l’un des moyens pour tracer l’origine de l’argent qu’elles utilisent.

Ce responsable a ajouté que les déclarations d’opérations suspectes (DOS) pouvant dissimuler des actes de blanchiment d’ argent et provenant des entreprises en relations directes avec les banques, ont diminué de façon notable en 2011.

En effet, si elles étaient 93 en 2010, 67 seulement sont parvenues au SAMIFIN l’année dernière, soit un gap de 26 alors que le nombre de personnes subitement riches ne cesse d’augmenter ces derniers temps.

Notons que le SAMIFIN a été créée en 2008 en tant que cellule de renseignement financier pour la lutte contre la criminalité transnationale et l’assainissement du secteur financier et il est régi par la Loi 2004-020 du 19 août 2004 sur le blanchiment, le dépistage, la confiscation et la coopération internationale en matière de produits du crime.

http://www.afriquinfos.com/articles/2012/3/7/afrique-australe-198067.asp

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5 – Fiscalité : Le Ghana signe un accord de coopération fiscale

Le Ghana a signé la Convention sur l’assistance administrative mutuelle en matière fiscale, un accord multilatéral élaboré conjointement par l’OCDE et par le Conseil de l’Europe. Le Ghana est le deuxième pays africain après l’Afrique du Sud à signer la Convention depuis qu’elle été ouverte à la signature de tous les pays en juin 2011.

Cette Convention constitue l’instrument multilatéral le plus complet qui soit disponible pour permettre la coopération fiscale et l’échange de renseignements. Elle contribue à lutter contre la fraude fiscale transfrontalière et permet d’assurer le respect des législations fiscales nationales tout en respectant les droits des contribuables. Les dirigeants du G20, lors de leur Sommet de Los Cabos, « ont encouragé vivement toutes les juridictions à signer la Convention multilatérale sur l’assistance administrative mutuelle ».

Le ministre adjoint des Finances, Seth Terkper, a signé la Convention au nom du Ghana. Ce dernier a déclaré que le « Ghana apprécie la cordiale relation actuelle avec l’OCDE et adoptera les mécanismes d’échange de renseignements pour réduire l’évasion et la fraude fiscales des entreprises multinationales et ainsi générer davantage de recettes fiscales pour financer des projets de développement ».

M. Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE a présidé la cérémonie de signature et a déclaré que le Ghana devait être félicité pour son engagement avéré et son action effective dans le domaine de l’échange de renseignements, en espérant que cela encouragera les autres pays d’Afrique à s’associer également à cet important domaine de la coopération internationale ».

La Convention fournit une base multilatérale à l’assistance administrative dans des domaines très divers, notamment les échanges de renseignements sur demande, les échanges automatiques de renseignements, les vérifications fiscales simultanées, l’assistance en matière de recouvrement de l’impôt et la fourniture de documents. Elle fournit aux gouvernements un instrument précieux pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscales internationales.

Les signataires actuels de la Convention sont les suivants : Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Australie, Belgique, Brésil, Canada, Colombie, Corée, Costa Rica, Danemark, Espagne, États-Unis, Fédération de Russie, Finlande, France, Géorgie, Grèce, Inde, Indonésie, Irlande, Islande, Italie, Japon, Mexique, Moldavie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Royaume-Uni, Slovénie, Suède, Turquie et Ukraine.

http://www.oecd.org/fr/fiscalite/fiscaliteleghanasigneunaccorddecooperationfiscale.htm

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6 – Fiscalité en Afrique : une ère nouvelle

Le Forum sur l’administration fiscale en Afrique (ATAF) est une étape décisive sur la voie d’une plus grande autonomie, d’une croissance renforcée et d’un développement social accru des pays du continent.

Si des doutes subsistaient quant au rôle de la fiscalité pour la croissance et le développement, le cas de l’Afrique les dissiperait bien vite. Pour les pays africains, le rôle essentiel des administrations fiscales n’est plus à prouver. Non seulement pour prélever les financements nécessaires aux services vitaux comme les soins de santé ou la police, mais aussi pour renforcer les institutions publiques, favoriser une bonne gouvernance et stimuler le développement économique.

Des autorités fiscales efficaces, efficientes et compétentes sont absolument nécessaires pour mobiliser les ressources budgétaires nationales et fournir aux gouvernements des recettes durables et générées de manière interne. Ces dernières peuvent réduire la dépendance à l’égard de l’investissement étranger et de l’aide au développement. Les États africains acquièrent ainsi la marge de manoeuvre budgétaire nécessaire pour déterminer leurs dépenses prioritaires, selon leurs objectifs nationaux et leurs besoins socioéconomiques propres.

Témoignage de cette conviction, 25 administrations fiscales africaines ont signé, lors d’une importante conférence à Kampala (Ouganda) en novembre 2009, un accord instituant le Forum sur l’administration fiscale africaine. Cet organisme juridique indépendant dispose de son propre Conseil et d’un siège situé en Afrique du Sud.*

Pour l’ATAF, la fiscalité concerne avant tout les gens : les citoyens d’un pays et la relation qu’ils ont avec leur État de résidence. La fiscalité affecte tous les citoyens, contribuables ou non. La manière dont les impôts sont prélevés a un impact sur la population active – salariés, grandes et petites entreprises, commerçants et consommateurs. Pour eux, ces prélèvements sont une question de coût économique, de qualité des services reçus en échange et d’avantages sociaux dont ils bénéficient en tant que citoyens. La manière dont les impôts sont dépensés a également un impact sur la vie des citoyens. Lorsque les dépenses apparaissent comme procurant des avantages concrets, en donnant à l’État les moyens de gouverner, de mener des politiques et de pourvoir aux besoins sociaux et économiques de sa population, elles contribuent également à améliorer sa légitimité et sa réactivité.

Les administrations fiscales recèlent un important potentiel de développement, de renforcement des institutions et de cohésion sociale, susceptible d’améliorer la vie quotidienne de millions d’Africains sur l’ensemble du continent. Aussi l’ATAF, aux prises avec les défis sociaux, économiques et politiques du XXIème siècle, est-elle une source d’espoir pour l’Afrique.

Les raisons stratégiques des nouvelles orientations
Avec la crise économique mondiale, il est devenu d’autant plus indispensable de mobiliser les ressources nationales pour le développement. La crise a entraîné une quasistagnation de l’aide au développement et a aggravé les difficultés des pays les plus petits et les plus pauvres à attirer les capitaux privés.

Pour les pays africains, la crise a souligné l’urgence d’agir sur les facteurs structurels qui entravent le développement économique et social, et de rechercher des solutions viables au plan national. Encourager les Etats africains a prendre en main le contrôle de leurs programmes de développement est une approche de plus en plus populaire. Les impôts, ressources financières nationales fiables, permettront aux États africains d’être moins dépendants de l’aide publique au développement. Ils pourront ainsi déterminer leurs propres priorités en matière de développement, et les financer sans avoir à composer avec les donneurs. Les conditions que ces derniers mettent à l’aide au développement servent souvent davantage leurs intérêts que ceux des pays bénéficiaires.

Plusieurs études montrent que les pays en développement peuvent mobiliser davantage de ressources nationales. Selon le Projet du Millénaire de 2005 des Nations unies, ces pays pourraient accroître leurs recettes d’environ 4 % du PIB au cours 10 prochaines années.

L’un des défis majeurs est l’étroitesse de la base d’imposition, qui limite les recettes potentielles. Dans de nombreux pays, les recettes proviennent surtout des impôts sur les ressources naturelles, comme les redevances sur les royalties et les impôts sur les bénéfices des sociétés pétrolières et minières.

L’importance de l’économie informelle, ou souterraine, dans les pays en développement est également un manque à gagner fiscal. Ces activités vont du petit commerce informel, comme les colporteurs et les petites entreprises non déclarées, aux entreprises qui ne déclarent pas leurs bénéfices, et au trafic de drogue et à la contrebande de biens issus de la contrefaçon, entre autres activités du crime organisé.

Autre défi, la détention abusive d’actifs à l’étranger, notamment dans les paradis fiscaux. Le montant exact des pertes de recettes publiques des pays en développement du fait de la fraude, de l’évasion fiscale et du recours aux paradis fiscaux varie selon les estimations. Mais la plupart de celles-ci excèdent le niveau d’aide reçue par les pays en développement – environ 100 milliards de dollars par an.

Des fuites importantes de recettes proviennent aussi du transfert frauduleux de bénéfices vers des juridictions à la fiscalité moins lourde en manipulant les prix de transfert, ou en mettant en oeuvre une planification et une optimisation fiscale sophistiquées.

Une note de synthèse du Réseau européen sur la dette et le développement (European Network on Debt and Development) estime entre 500 et 800 milliards de dollars par an les fuites illicites de capitaux provenant des pays en développement. La manipulation des opérations commerciales à des fins fiscales, les activités criminelles et les versements illicites en représentant respectivement 64 %, 35 % et 5 %. Plus simplement, on indique souvent que pour chaque dollar versé au Sud dans le cadre de l’aide, plus de sept dollars reviennent au Nord par le biais de versements illicites.

L’avenir du Forum
Quel sera le rôle de l’ATAF ? Tout d’abord, celui de maintenir l’objectif de long terme d’une meilleure administration fiscale en Afrique. C’est indispensable pour espérer atteindre les objectifs de développement durable, de réduction de la pauvreté, et d’une meilleure gouvernance sur le continent. Dans ce but, l’ATAF oeuvrera à la mise en place d’un Centre fiscal africain, plateforme de travail multilatéral sur la fiscalité en Afrique qui collectera des informations et des analyses, organisera des conférences de haut niveau et des séminaires régionaux, et s’efforcera de développer des bonnes pratiques grâce au partage des expériences.

Un programme de renforcement des capacités destiné à ses membres est déjà en cours. L’ATAF a également pour objectif de stimuler le dialogue au niveau africain et international, et de renforcer les liens avec des institutions universitaires en Afrique en matière d’éducation, de compétences et de recherches liées à la fiscalité.

Surtout, la mission de l’ATAF est de mobiliser plus efficacement les ressources nationales et d’améliorer la responsabilité des États africains vis-à-vis de leurs citoyens. Les principaux sujets qui seront abordés sont la suppression des incitations accordées aux investisseurs et les questions relatives aux exonérations sur les biens et services financés par l’aide, qui ont pour effet d’affaiblir le système fiscal, d’occasionner des coûts et des complications considérables et d’ouvrir la voie à la corruption. L’égalité de traitement entre les contribuables est essentielle pour renforcer la crédibilité de l’administration des impôts, simplifier les systèmes fiscaux, élargir la base d’imposition et encourager la discipline fiscale des contribuables locaux et multinationaux.

L’ATAF devra disposer d’une infrastructure organisationnelle solide, comportant une assemblée générale composée de tous les États membres comme organe de décision suprême du Forum. Les dates de la première assemblée générale seront décidées lors de la première réunion du Conseil de l’ATAF en avril 2010. La création de l’ATAF constitue un investissement important et sera financée par les contributions des membres et par l’aide internationale destinée au renforcement des capacités et au développement de projets. Au cours des premiers stades, les donneurs se sont par ailleurs engagés à combler les besoins initiaux en financement, qui s’élèvent à près de 2 millions de dollars sur deux ans. Le lancement officiel de l’ATAF à Kampala montre clairement que les pays africains ont la ferme volonté de prendre les mesures nécessaires pour renforcer leurs capacités, moderniser leurs administrations fiscales et assurer une bonne gouvernance.

La fiscalité est l’élément vital du développement, et la voix de l’Afrique apporte une contribution essentielle au débat fiscal mondial. L’ATAF est l’expression concrète de ce que les pays en développement peuvent faire – et font effectivement – pour mobiliser leurs ressources nationales et atteindre leurs objectifs de développement.

Thierry Barbaut

 

Un câble à fibre optique relie désormais la RD Congo au Congo-Brazzaville

La République démocratique du Congo et le Congo-Brazzaville sont désormais reliés par un câble sous-marin à fibre optique.

Le 4 septembre, Kin-Kiey Mulumba, le ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de l’information et de la Communication de la RD Congo et Thierry Moungalla , son homologue congolais, ont assisté aux travaux de pose de connexion de ce câble.

L’interconnexion de ces deux pays par leur capitale ouvre la voie au système WACS du câble à fibre optique posé dans l’océan Atlantique. Par cette nouvelle infrastructure, la SCTP et Congo Télécom, les deux entreprises publiques de télécommunications de la RDC et du Congo-Brazzaville peuvent maintenant se repositionner au plan international.

La liaison par câble sous- fluvial à fibre optique permettra à la RD Congo et au Congo de se doter des infrastructures modernes de télécommunications et de faire bénéficier à leurs populations réciproques des applications TIC comme la TNT, le e-learning, la e-banking, la télémédecine, le e-commerce, etc.

Connectés par câble coaxial à l’époque coloniale, ensuite par satellite en passant par Paris et Bruxelles pour revenir en Afrique, puis par faisceau hertzien, la RD Congo et le Congo-Brazzaville font leur entrée dans la technologie de pointe. Ce sont les techniciens chinois qui ont effectué les travaux du nouveau câble sous-fluvial à fibre optique.

Thierry Barbaut
www.agenceecofin.com

 

Portrait: Gwen Rakotovao, une artiste, sa compagnie de danse et… Masimihanta un programme humanitaire à Madagascar



C’est sur Facebook que j’ai pu découvrir cette magnifique artiste.

D’abord et comme souvent par des posts et de belles photos de danse, puis, à son retour d’Afrique, par la découverte de son travail humanitaire et son engagement vers Madagascar, ses origines…

De son séjour à Madagascar est né un livre « Voyage à Madagascar » que je vous recommande.

Une magnifique danseuse, une femme engagée, une compagnie de danse à New York… En résumé une belle rencontre entre l’art, l’Afrique, la danse et l’humanitaire.

Gwen suit de près ses projets, et elle part justement en ce moment à Madagascar pour le deuxième évènement de son programme humanitaire… Les orphelins de Madagascar l’attendent à partir du 10 Septembre !

Engagement: Le programme humanitaire Masimihanta

Mêlant danse et culture Malgache. Masimihanta est un programme humanitaire lancé en septembre 2011 à Madagascar.
Alliant danse et éducation, ce programme a vu le jour en partenariat avec le centre Ketsa de Votonvorona et a été sponsorisé par Eau Vive
(http://star-eauvive.com).

Ce centre accueille des orphelins et des enfants en difficultés de la région afin de les entourer et de leur offrir des programmes éducatifs leurs permettant de se construire un avenir.

La première édition a eu lieu en Septembre 2011, la danseuse, chorégraphe rouennaise Gwen Rakotovao a donné des ateliers à 130 enfants afin de proposer une représentation devant la presse Malgache, sponsor, familles et amis des enfants.

Fort du succès de la première édition Gwen Rakotovao et Eau Vive reviennent pour la seconde édition avec pour Parrain Le célèbre chanteur Malgache Bekoto du groupe Mahaleo.
Le programme se déroulera du 10 au 30 Septembre 2012. Avec une représentation le 29 Septembre au centre Ketsa.

Portrait: Un parcours original et brillant !

Chorégraphe, danseuse et professeur.Gwen a été formée en Normandie, où elle a eu l’opportunité de travailler avec de nombreux chorégraphes et de danser pour des évènements tels que les  Viva Cité et les Transeuropéennes (Zénith de Rouen).

En 2004 Gwen étudie à L’Institution de Formation Professionnel Rick Odums à Paris. Devenue membre de son jeune ballet, Gwen a eu l’opportunité de danser dans différents théâtres à Paris et sa région.

En 2007 Gwen intègre l’Alvin Ailey American Dance School à New York.  Après avoir été diplômé, elle danse pour la compagnie BodyStories/Teresa Fellion Dance (Directriceartistique Teresa Fellion) devient rapidement soliste et Co-directrice artistique. Gwen a aussi dansé pour with H.T. Chen Dance Company, Regina Nejman, Whitney V. Hunter et Brian Carey Chung.

En tant que professeur de danse, Gwen a été sollicitée pour enseigner des Master Classes au conservatoire de Rouen, à la Juste Debout School et à travers le monde aux Antilles Françaises, à Madagascar et à Paris.

En 2012, Gwen Rakotovao se présente au Concours International de Biarritz dans la catégorie contemporain avec comme président du jury Thierry Malandain et reçoit la médaille d’or.

Depuis Janvier 2011, Gwen est la directrice artistique de sa propre compagnie : Gwen Rakotovao Company qui s’est produit en France et New York en présentant des pièces commeBetter Days, Fomba Malagasy, N.Y.L.U., Ferenz Gipsy, NIPPON dans plusieurs théâtres et festivals (Trianon, Dixon Place, QAS Festivals, PMT Dance Series, Webster Hall).

Retrouvez les activités de Gwen sur:

Le site de Gwen Rakotovao
Le site de la compagnie de danse de Gwen
La page Facebook de Gwen
Commander le livre « Un voyage a Madagascar »

Thierry Barbaut
Directeur www.info-afrique.com

Le Mozambique sollicite l’Inde pour développer sa théiculture

Le Mozambique s‘intéresse à développer sa culture du thé et l’a fait savoir à l’Inde à l’occasion d’une visite lundi de plusieurs ministres mozambicains au siège du Tea Board à Calcutta.

Le ministre mozambicain de l’Agriculture, Jose Pachecho, a souligné que la théiculture souffrait du vieillissement des arbres et donc d’une faible productivité et qualité, demandant à l’Inde une assistance technique et invitant ses opérateurs à investir au Mozambique.

L’Inde, en effet, représente 28% du marché mondial avec une récolte de 988 000 t en 2011, a rappelé MGVK Bhanu, président du Tea Board, rapporte The Times of India. La production mozambicaine, de son côté, oscillerait maintenant, bon an mal an, entre 6000 et 10 000 t seulement.

Une délégation indienne devrait prochainement se rendre au Mozambique et les responsables indiens ont invité les Mozambicains à se rendre à la Convention internationale du thé qui se tiendra à Goa, en Inde, du 7 au 9 novembre prochain.

Thierry Barbaut
www.agenceecofin.com

 

La Tanzanie accueillera le Forum sur la révolution verte en Afrique

M. Christopher Chiza, ministre tanzanien de l’agriculture, de la sécurité alimentaire et des coopératives et Mme Jane Karuku, qui préside l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), ont annoncé aujourd’hui que la Tanzanie accueillerait le Forum sur la révolution verte en Afrique (AGRF) du 26 au 28 septembre 2012.

Cette réunion constitue la prochaine étape dans l’élaboration de solutions africaines au problème de la sécurité alimentaire. Lors du récent sommet du G8, les dirigeants internationaux, parmi lesquels figuraient 21 pays africains et 27 entreprises du secteur privé, se sont engagés à financer à hauteur de 3 milliards de dollars une initiative baptisée « Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition », lançant ainsi la phase suivante du projet mondial en faveur de la sécurité alimentaire qui vise à sortir 50 millions de personnes de la pauvreté au cours de la prochaine décennie.

AGRF 2012 permettra aux dirigeants africains de piloter cette initiative au travers d’investissements et de mesures de soutien politiques visant à accroître la productivité et les revenus des agriculteurs africains. Durant le forum, qui se tiendra au Ngurdoto Mountain Lodge d’Arusha, les dirigeants internationaux évoqueront les politiques de leadership, les méthodes permettant de révolutionner les modèles africains de financement agricole, le renforcement des marchés et la transformation de l’agriculture africaine au travers de partenariats innovants.

« La Tanzanie sait de longue date que l’agriculture figure au cœur de son économie », a déclaré M. Chiza. « Nous sommes très heureux d’accueillir les dirigeants du continent africain et du monde entier afin de trouver de nouveaux moyens de reproduire les succès que nous avons rencontrés au sein de notre propre agriculture. »

Le développement récent de l’agriculture de la Tanzanie, pays d’accueil de ce forum, constitue un sujet d’étude qui témoigne de ce qu’il est possible de réaliser dans ce domaine. Dans le district Kilombero de Morogoro, les rendements du maïs de certains petits exploitants agricoles ont récemment augmenté de 1,5 à 4,5 tonnes par hectare, tandis que les rendements du riz passaient de 2,5 à 6,5 tonnes par hectare.

« L’objectif du gouvernement est de transformer la Tanzanie en un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2025, en grande partie sous l’effet de la croissance de son secteur agricole », a ajouté M. Chiza.

Le forum réunira un grand nombre de chefs d’État africains, de ministres, d’entreprises agroalimentaires privées, d’institutions financières, d’agriculteurs, d’ONG, d’organisations de la société civile et de scientifiques qui discuteront et élaboreront des plans d’investissement concrets visant à généraliser les succès de développement agricole à l’ensemble du continent africain.

La Tanzanie accueillera des invités de marque, dont Melinda Gates, coprésidente de la Fondation Bill et Melinda Gates, le Dr. Kanayo Nwanze, président du FIDA, le Dr. Akinwumi Adesina, ministre de l’agriculture du Nigeria, le professeur Gebisa Ejeta, lauréat du Prix mondial de l’alimentation et M. Jørgen Ole Haslestad, président-directeur général de Yara International.

Suite aux récentes discussions menées lors du Forum économique mondial sur l’Afrique, du G8 et du Sommet sur la faim de David Cameron, le Forum sur la révolution verte en Afrique continuera de chercher les moyens d’associer la puissance des secteurs public et privé dans les efforts visant à assurer la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale.

« Les dirigeants des secteurs public et privé unissent leurs forces de manière inédite pour garantir à tous un avenir alimentaire encore plus sécurisé », a déclaré M. Jørgen Ole Haslestad, président-directeur général de Yara International et co-président du forum. « Nous avons observé d’excellents résultats lorsque les acteurs collaborent et investissent de manière stratégique. Nous espérons impulser un nouvel élan et travailler ensemble à la transformation de l’agriculture en Afrique. »

Le forum restera axé sur les moyens de libérer le potentiel agricole de l’Afrique en autonomisant les petits exploitants à travers le continent. En collaboration avec les organisations agricoles, la société civile et d’autres partenaires, les participants examineront de nouveaux moyens permettant de fournir des ressources, de surmonter les obstacles et d’améliorer les rendements pour les millions d’agriculteurs qui exploitent moins de deux hectares de terre sur le continent africain.

« Les petits exploitants agricoles figurent au cœur de tout ce que nous faisons » a déclaré Jane Karuku, présidente de l’AGRA. « Notre démarche est claire et éprouvée : si nous fournissons aux agriculteurs africains les outils dont ils ont besoin pour accroître leur production et augmenter leurs revenus, ils nous mèneront tous vers un avenir plus prospère. »

À propos de l’AGRF

Le Forum sur la révolution verte en Afrique (AGRF) axe ses efforts sur la promotion des investissements et des mesures de soutien politiques visant à accroître la productivité et les revenus des agriculteurs africains de manière écologiquement durable. Le forum est une initiative du secteur privé qui réunira diverses parties prenantes, l’objectif étant de discuter et d’élaborer des plans d’investissement concrets visant à réaliser la révolution verte en Afrique. Parmi les principaux partenaires stratégiques figurent l’AGRA, Yara International, l’Union africaine et l’organe de planification et de coordination du NEPAD.

Thierry Barbaut

215 km de route pour développer les échanges économiques en République Centrafricaine

Car Saviem…
C’est ce type de véhicules que l’on rencontre sur la route Bertoua-Batouri. Les chauffeurs et convoyeurs vous racontent que ce sont ces cars qui s’accommodent facilement à l’état quasi impraticable de la route.

Une route non bitumée et parsemée de bosses, de trous, de boue et de poussière selon que l’on soit en saison sèche ou en saison pluvieuse. C’est dans la région de l’Est au Cameroun que l’on rencontre facilement ces cars Saviem, véhicule de transport en commun attitré de la région.

Le projet de construction de la route Bertoua – Batouri – Kenzou – Frontière RCA, longue de 215 km, va permettre de relier Bertoua, la capitale de la région de l’Est à Kenzou à la frontière avec la République centrafricaine (RCA). Le projet est composé de trois lots à savoir : Bertoua-Akokan (46,3 km) ; Akokan-Batouri (49,1 km) et Batouri-Kenzou-Frontière RCA (120 km).

D’après le ministère des Travaux publics, l’intérêt de cette route se situe à divers niveaux.

Elle va désenclaver les départements de la Kadey et du Lom et Djerem dans la région de l’est ; développer le réseau routier national en assurant les liaisons avec les autres régions ; faciliter les mouvements des produits dans cette région à forte potentialités agricoles et, enfin, cette route va intensifier les échanges commerciaux avec la RCA et la Guinée équatoriale.

Le coût estimé du projet est de 70 milliards de FCFA (110 millions €). Les études techniques sur les deux premiers tronçons sont déjà disponibles au ministère des Travaux publics. Mais, les financements sont encore recherchés. Si les financements sont trouvés, le projet nécessitera un temps de réalisation de 72 mois, d’après les études disponibles.

Thierry Barbaut
Source: www.agenceecofin.com

 

L’Afrique peut créer 72 millions d’emplois d’ici 2020

McKinsey Global Institute (MGI) estime que les pays africains ont le potentiel pour générer 72 millions d’emplois bien rémunérés, principalement dans les secteurs où le continent dispose d’un fort avantage comparatif (agriculture, industrie, commerce de détail et l’hôtellerie). Des conditions sont nécessaires d’après MGI : l’adoption par les pouvoirs publics de stratégie économique inclusive, intensive en main d’œuvre, et la levée des entraves à la croissance du secteur privé.

Ces recommandations se basent sur une série d’analyses, d’interviews de 1300 dirigeants d’entreprises dans 5 pays (Afrique du Sud, Égypte, Kenya, Nigeria, Sénégal) et de benchmark international avec des pays comme le Brésil, la Thaïlande et la Corée du Sud.

Parmi les principaux freins au développement d’un secteur privé puissant et générateur d’emploi figurent en premier lieu les incertitudes sur l’évolution du cadre macro économique, puis les risques liés à l’instabilité politique. Les difficultés d’accès au financement et le manque d’infrastructures viennent en 3eme et 4eme position.

La question de l’adéquation de la formation et des compétences aux besoins des entreprises est aussi citée comme un facteur bloquant. « Se concentrer sur la croissance du produit intérieur brut à elle seule ne suffira pas à transformer fondamentalement la structure de l’emploi en Afrique ou à assurer une croissance inclusive et de plus larges opportunités pour les populations africaines. Pour permettre à la croissance de créer des emplois, les dirigeants africains devraient se concentrer sur les réformes de l’environnement des affaires dans les secteurs intensifs en main d’œuvre » conseillent les auteurs du rapport.

Agriculture

MGI soutient que l’agriculture, qui peut créer 8 millions d’emplois stables sur les tendances actuelles, pourrait en générer 6 millions de plus d’ici à 2020 si le continent accélère le développement de ce secteur. Cette hausse proviendrait de l’expansion de l’agriculture commerciale et le développement des cultures à forte valeur ajoutée comme les cultures horticoles et les biocarburants.

Industrie

Dans le secteur manufacturier, 15 millions d’emplois pourraient être créés, au lieu de la prévision actuelle de 7 millions, si les pays font levier sur leurs avantages comparatifs et entreprennent des reformes pour réduire les coûts logistiques ainsi que les procédures administratives. Les agro-industries, l’industrie textile, la maroquinerie et les produits issus du bois sont recommandés.

Commerce de détail et hôtellerie

Dans le commerce de détail et l’hôtellerie, secteurs qui pourraient créer 9 millions d’emplois d’ici à 2020, 5 millions d’emplois supplémentaires pourraient être générés si les pays lèvent des obstacles à la modernisation du secteur et à la facilité de transport et de déplacement

En dehors de ces secteurs clés, MGI prévoit aussi une croissance de l’emploi dans les secteurs de la construction, du transport des services gouvernementaux et sociaux.

En 2020 la population active de l’Afrique sera de 500 millions avec un supplémentent de 122 millions de personnes susceptibles de travailler.

Thierry Barbaut
www.agenceecofin.com

 

Pêche: l’espoir renaît au Sénégal

Depuis que le nouveau gouvernement sénégalais a pris la courageuse mesure de mettre fin à la surpêche par les chalutiers pélagiques étrangers, les pêcheurs recommencent à rentrer chez eux avec des captures significatives.

 

Arrêter le pillage des océans d’Afrique ne veut pas seulement dire protéger les ressources; mais bien plus, préserver le bien-être des populations. En veillant à la bonne gestion des stocks de poissons, nous sauvegardons une ressource très précieuse qui non seulement fournit des emplois, mais également nourrit des milliers de personnes tout en maintenant la bonne santé des océans.

 

 

La côte ouest de l’Afrique est l’une des plus poissonneuses au monde – une source vitale de protéines pour les populations du Sénégal et d’autres pays. Malheureusement, après que les flottes européennes et asiatiques ont presqu’entièrement surexploité certains de leurs stocks, elles se dirigent vers de nouvelles zones de pêche, notamment celles de l’Afrique de l’Ouest.

Ces bateaux étrangers pêchent, en une journée, l’équivalent des captures annuelles de plusieurs petites pirogues, mettant ainsi une pression énorme sur les stocks déjà fragiles. Les pêcheurs sénégalais étaient ainsi contraints de passer plusieurs jours en mer pour de maigres captures.

Suite à la mobilisation des communautés de pêcheurs et à la décision du nouveau gouvernement sénégalais d’annuler les autorisations de pêche de 29 chalutiers pélagiques, l’espoir commence à renaître dans ce secteur.

Thierry Barbaut
Source: www.greenpeace.fr

 

La bouteille solaire pour un éclairage gratuit

Alfredo Moser, un ingénieur brésilien, a mis au point une « ampoule de jour » qui fournit gratuitement de la lumière à l’intérieur des maisons.
Il suffit pour cela d’une simple bouteille en plastique que l’on rempli d’eau et que l’on place dans trou, percé dans le toit.

Le résultat, baptisé « le litre de lumière », correspond à l’éclairage d’une ampoule électrique de 50 watts.

 

« L’initiative a déjà essaimé en Inde, en Afrique du Sud, au Vietnam, au Népal, au Mexique, en Colombie et jusque sur l’île de Vanuatu, dans le Pacifique » précise l’AFP.
 
Le principe est expliqué par l’AFP dans cette vidéo sur YouTube :
 

 
Thierry Barbaut
Source AFP

 

Nigeria : 400 milliards de pétrodollars volatilisés en 50 ans

Selon l’ex-vice présidente chargée de l’Afrique à la Banque mondiale, Obiageli Ezekwesili, prés de 400 milliards de dollars ont été détournés ou dilapidés dans l’exploitation du pétrole nigériane durant ces 50 dernières années.

« Le pétrole représente 90 % des recettes d’exportations du pays dont 80 % sont accaparés par 1 % de la population », a déclaré Mme Ezekwesili qui déplore cette gabegie : « Le pays va manquer à coup sur tous les Objectifs du millénaire pour le développement, malgré les ressources dont il dispose ».

Obiageli Ezekwesili en appelle ainsi à la société civile du Nigeria pour qu’elle joue son rôle de surveillance et d’exigence de transparence car « la mauvaise gestion des finances publiques concerne tous les leviers de l’Etat et le secteur privé » dénonce-t-elle.

Thierry Barbaut
Source: AFP

Un sac solaire pour transporter et purifier l’eau

Deux étudiants américains ont inventé un système portable bon marché, qui en utilisant les ultraviolets du soleil peut rendre potables près de 10 litres d’eau en six heures.

Les grandes idées partent parfois de trois fois rien. Deux étudiants en design industriel ont conçu un prototype de système solaire portable de purification de l’eau qui pourrait sauver un nombre incalculable de vies pour seulement quelques dollars l’unité.

Le sac est la création de Ryan Lynch et de son acolyte Marcus Triest dont le travail a été couvert par notre collègue de CNET Tim Hornyak. Le sac solaire de Ryan Lynch est un concept très astucieux qui utilise les rayons ultraviolets du soleil pour éliminer les contaminants biologiques nocifs.

L’eau est traitée lors du passage des rayons ultraviolets à travers la couche extérieure en polyéthylène translucide du sac; la doublure intérieure est noire pour accélérer le processus de filtration grâce à la chaleur. D’après le site web, près de 10 litres d’eau sont rendus potables toutes les six heures. Le design général fait penser à une sacoche standard.

Le sac est tout autant fonctionnel que tendance. Il est inspiré par les sachets alimentaires hermétiques et peut être posé à plat pour exposer l’eau à encore plus de rayons ultraviolets. Ses inventeurs affirment que le sac solaire offre également des performances nettement supérieures au standard de purification de l’eau de deux jours en Afrique subsaharienne.

« Les gens le faisaient déjà avec des bouteilles en plastique (des bouteilles de soda de 2 litres, par exemple) sur les toitures, mais il faut deux jours pour que l’eau devienne potable. Notre polyéthylène est beaucoup plus fin que celui d’une bouteille de 2 litres, et la doublure noire accélère le processus », a souligné Ryan Lynch dans un entretien.

(Dans les pays développés, le terme sac solaire peut désigner un sac à dos qui utilise des cellules solaires pour recharger une batterie de secours pour votre smartphone. #firstworldproblems)

Même si Ryan Lynch et Marcus Triest ne sont pas les créateurs de ce procédé, je suis très impressionné par leurs travaux. Cette innovation n’est pas sans rappeler LifeStraw, un système portatif de filtration de l’eau qui ressemble à une paille innovante; elle est en outre beaucoup plus simple et moins coûteuse que les systèmes de purification de l’eau par l’énergie solaire à grande échelle.

Puralytics, une société établie dans l’Oregon, vend actuellement un sac solaire encore plus évolué qui intègre un maillage truffé de nanotechnologies et qui purifie l’eau via des procédés photochimiques et une lumière ultraviolette. La lumière du soleil « active » le maillage. Ce système est vendu aux alentours de 74 dollars sur Amazon.com.

CNET indique que le duo recherche des investisseurs pour produire le sac solaire en série et estime que son coût sera inférieur à 5 dollars. On estime à 3,575 millions le nombre de personnes qui meurent chaque année à cause de maladies d’origine hydrique. C’est incroyable comme quelque chose d’aussi simple pourrait faire toute la différence entre la vie et la mort.

Thierry Barbaut
Source: www.smartplanet.fr

 

Infrastructure routière: 79,6 milliards de FCFA pour rejoindre le Congo par le Cameroun

La route Mintom-frontière du Congo révèle d’une double importance pour le Cameroun et la sous-région Afrique centrale.

Sur le plan national, le bitumage de cette route vise à améliorer le trafic sur cette partie du réseau prioritaire et faciliter les mouvements des produits vivriers de cette région à fortes potentialités agricoles. Sur le plan international, la route Mintom-frontière du Congo permettra de renforcer l’intégration sous-régionale, notamment entre Yaoundé et Brazzaville en passant par Mbalmayo. Ceci à travers le développement échanges commerciaux entre les deux pays.

Cette route Mintom-frontière Congo est longue de 132 km. Il comporte deux lots pouvant être ramenés à un seul, d’après le ministère des Travaux publics et celui de l’Economie, de la Planification et du Développement du territoire. Dans ce cas, il s’agira alors des routes Mintom – Lele (62 km) et Lele – frontière Congo (71 km). Les études de faisabilité de ce projet sont disponibles au ministère des Travaux publics.

Le coût de réalisation de la route est estimé à 79,6 milliards de FCFA (121 millions €). Les financements sont encore recherchés, indique-t-on du côté du ministère en charge de l’Economie. Si les financements sont disponibles, le projet pourrait se réaliser en 48 mois.

Ce chantier s’inscrit en droite ligne de la construction de la route Sangmelima – Djoum – Mintom – Frontière du Congo (RN 9), lot 2 – Djoum – Mintom, plus bretelles de Mintom.

Il faut noter que, dans le cadre de la construction de la route Sangmelima-Djoum-Mintom-Frontière du Congo (RN 9), le lot 2 Djoum-Mintom, plus bretelles de Mintom, a été confié en mars 2012 à l’entreprise Mno Vervat B.V. Pondweg, Nieuw Vennep, une société de droit hollandais. Elle a installé sa base dans la ville de Djoum et dispose de deux ans et six mois pour bitumer ce lot long de 83 km. Le groupement Louis Berger assure le contrôle du chantier, alors que le maître d’ouvrage est le ministère des Travaux publics.

Thierry Barbaut
Source: www.agenceecofin.com

 

Rwanda: Kigali soupçonné d’arrière-pensées pétrolières

Selon le quotidien de Kinshasa, Le Potentiel, c’est la présence de quantités considérables de pétrole sur le territoire de Rutshuru qui expliquerait la guerre menée actuellement à l’Est de la RD Congo.

« Kigali s’est finalement inspiré des autres. Essentiellement de l’Ouganda qui jouit déjà des bénéfices du pétrole du lac Albert, et de l’Angola qui profite allègrement du pétrole du plateau continental au large de l’Océan Atlantique » dénonce le journal qui rappelle que Luanda retire près de 10 milliards de dollars de l’exploitation du pétrole sur le littoral ouest congolais et que Kampala pompe allègrement du pétrole sur le bassin commun du Graben Albertine, où plus de 4 milliards de barils sont en jeu.

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Des réserves estimées à plusieurs milliards de barils seraient enfouies dans sous-sol de Rutshuru.

« Kigali fera perdurer l’instabilité afin de permettre à la firme qui effectuera les explorations de conduire à terme ces opérations. Ce qui explique des brusques renforcements du M23 chaque fois que les FARDC ont réussi à prendre l’avantage sur le terrain des opérations militaires » déclare un analyste cité par le journal congolais.

Cette explication trouve un renfort auprès de l’ONG International Crisis Group (ICG) le mois passé déclaré dans un rapport : « Au lieu d’être une opportunité de développement, l’intérêt renouvelé pour le pétrole au Congo représente une réelle menace pour la stabilité d’un pays post-conflit toujours fragile. Les prospections pétrolières en cours et à venir alimentent déjà les ressentiments de la population locale et les tensions frontalières. La confirmation des réserves de pétrole dans l’Est exacerberait la dynamique de conflits à l’oeuvre aux Kivus. La reprise des combats au début de l’année 2012, notamment l’apparition d’une nouvelle rébellion au Nord Kivu et la reprise de l’expansion territoriale des groupes armés, remet en question la stabilisation de l’Est du pays qui concentre l’intérêt des compagnies pétrolières. La découverte de gisements pourrait aussi créer de nouveaux centres de pouvoirs et remettre en cause la prépondérance politique du centre économique historique qu’est la province du Katanga

 

Thierry Barbaut
Source: www.agenceecofin.com

 

À la rencontre des chrétiens du bout du monde

L'Inde n'abrite que 2% de catholiques. mais il n'est pas rare de voir des hindous telle que cette femme prosternés devant le Christ ou Marie; ils les considèrent comme deux divinités de plus.
L’Inde n’abrite que 2% de catholiques. mais il n’est pas rare de voir des hindous telle que cette femme prosternés devant le Christ ou Marie; ils les considèrent comme deux divinités de plus.Crédits photo : Abbé Mathieu DEVRED

Pendant un an, Charles Guilhamon et Gabriel de Lépinau sont partis à la rencontre de petites communautés chrétiennes isolées. Un tour du monde à vélo qui les a conduits du Tibet au Brésil, en passant par le Sénégal et la Thaïlande. Ils racontent leur incroyable aventure dans un livre à paraître le 5 septembre.

Ils sont une petite dizaine. Le dos plié, ils avalent la montagne sans mot dire sur des sentiers caillouteux. Parfois, un son s’échappe de leur bouche comme une prière qui monte vers le ciel. Une litanie qu’ils reprennent en chœur comme on reprend son souffle. Autour d’eux, des paysages grandioses. En contrebas, des rizières à perte de vue, quelques plantations de thé et des champs de millet. Des cascades. Une nature luxuriante. Plus loin encore, des sommets enneigés se perdent dans les nuages. Ces hommes, ces femmes et ces enfants marchent depuis le lever du soleil. Comme tous les dimanches. Ce sont des paysans lepchas.

Des Indiens.Avec leurs pommettes écrasées, leurs bras vigoureux, leur poitrine large, leurs yeux bridés et leur peau cuivrée, ils font partie des nombreux peuples de l’Himalaya. Comme tous les dimanches, ils abandonnent leurs cultures, laissant à quelques âmes le soin de s’occuper de leur bétail. Ils quittent leur hameau perdu dans la jungle, s’engouffrent dans la brume pour rejoindre dans la vallée le village de Guit Dubling. Après quatre heures de marche en forme de trek, ces chrétiens du bout du monde assisteront à la messe.

En quittant la France quatre mois plus tôt avec pour désir de vivre pendant un an auprès de communautés chrétiennes isolées du monde, Charles Guilhamon et Gabriel de Lépinau ne pouvaient imaginer meilleur terrain d’observation pour tenter de voir comment, à des milliers de kilomètres de Rome, des catholiques pouvaient vivre leur foi. Et avec quelle intensité!

Christianisées presque accidentellement à la fin du XIXe siècle par des missionnaires français qui s’étaient installés dans ces montagnes dans l’espoir de pénétrer au Tibet par l’Inde, après avoir échoué à le faire par la Chine, ces familles lepchas n’en continuent pas moins, malgré leur isolement, à vivre au rythme de leur foi.

Les missionnaires passent en secret pour donner les sacrements

Ici, comme le décrit Charles Guilhamon, dans son étonnant récit de voyage *, les gens ne saluent pas d’un «bonjour», ou d’un «comment ça va», mais d’un enthousiaste «Jesu barai!», qui signifie «Louez le Seigneur». Dans chaque maison de cette vallée indienne, de la plus imposante à la plus rustique des cabanes, un oratoire, une statue totalement kitsch de la Vierge. Peu de prêtres, mais comme l’écrit Charles Guilhamon, «un peuple de prière».

Le kitsch cher aux Indiens n'épargne pas la statuaire chrétienne, mais sans nuire à la ferveur.
Le kitsch cher aux Indiens n’épargne pas la statuaire chrétienne, mais sans nuire à la ferveur.

C’est un autre visage de l’Église qui se dévoile, presque par effraction, à Charles Guilhamon et Gabriel de Lépinau lorsqu’ils s’aventurent en Chine. Dans le carnet de route de ses aventures nomades, Charles joue d’approximations géographiques pour préserver la vie des chrétiens de la vallée de la Salouen. Il se garde de préciser le nom des villes où se tiennent les rassemblements des fidèles. Les chrétiens n’ont plus guère de patronyme. Seulement des syllabes.

Menacés par les autorités chinoises, quand ils ne sont pas persécutés, ils vivent encore clandestinement leur foi pour rester fidèles à l’Eglise de Rome. Certains ont connu les camps de rééducation, la prison. D’autres ont pris la fuite, connu l’exode, le plus souvent à pied, par les montagnes, pour tenter de gagner l’Inde, chemin de croix parfois illusoire vers la liberté.

Plus nombreux encore sont ceux qui ont fait le choix de l’Eglise officielle, sous la coupe du régime. Mais subsiste encore une Eglise des catacombes, des caves et des rassemblements interdits. C’est aux côtés de cette communauté silencieuse, officieuse, dans une Chine où «l’Eglise a une tête et deux corps», qu’ils passent Noël. Pendant toute la veillée, ils attendent un prêtre qui ne viendra pas. Ici, depuis cinquante ans, les chrétiens vivent sans prélat. A deux ou trois rares occasions pendant l’année, ils reçoivent les sacrements quand vient à passer, dans le plus grand secret, un missionnaire. Ils ont pourtant des séminaristes qui, pour certains, ont achevé depuis des années leurs études.

Il arrive aussi qu’un prêtre soit présent, mais sans plus aucun fidèle

Mais ceux-ci préfèrent attendre de pouvoir être ordonnés par un évêque reconnu par Rome plutôt que de souffrir d’être en désunion avec l’Église universelle en étant ordonné par un évêque désigné par le gouvernement chinois.

En Thaïlande, chez les Karens, évangélisés il y a quarante ans à peine.
En Thaïlande, chez les Karens, évangélisés il y a quarante ans à peine.

Église des confins et des nuages, Église souterraine, sans prêtre et pourtant étonnamment fidèle à Rome, Église souffrante, persécutée, Charles et Gabriel sont allés à la découverte de ces multiples visages de la chrétienté. En Amazonie en pirogue, à pied avec les Karens, ou encore, comme le plus souvent, à vélo, ils ont parcouru 11.000 kilomètres pour vivre avec ces communautés oubliées quand elles ne sont pas inexistantes ou agonisantes.

Au Sénégal (5% de chrétiens), dans le village de Pandiénou où l'on fêtait ce jour-là la journée mondiale du sacerdoce.
Au Sénégal (5% de chrétiens), dans le village de Pandiénou où l’on fêtait ce jour-là la journée mondiale du sacerdoce.Crédits photo : Abbé Mathieu DEVRED

Comme en Mauritanie, par exemple. Accueillis par le père Bernard Pelletier, présent depuis plus de quarante ans dans le pays, ils assistent à la messe dans une église qui ne compte plus aucun fidèle. Avant l’indépendance et le départ de l’armée française, l’église de Rosso était comble tous les dimanches.

Aujourd’hui, il n’y a plus que le père Bernard, trois religieuses et les étrangers de passage pour que résonnent encore des louanges dans la nef de cette chapelle. Une église sans fidèle, un prêtre missionnaire dans l’incapacité d’évangéliser sous peine de craindre l’expulsion. Réduit à être, à défaut de faire. L’islam a triomphé. Seule petite victoire, l’église de Rosso a conservé sur son clocher une croix apparente, cas unique en Mauritanie.

Dimanche des Rameaux en Amazonie. L'une des rares occasions où les communautés catholiques, très dispersées et clairsemées, peuvent se réunir en procession.
Dimanche des Rameaux en Amazonie. L’une des rares occasions où les communautés catholiques, très dispersées et clairsemées, peuvent se réunir en procession.Crédits photo : Abbé Mathieu DEVRED

Après le départ de Paris, leur première destination avait été, au bout de deux mois sur les routes, le village de Tal Arboush, dans la Djézireh, à l’est de la Syrie. Charles se souvient encore du regard rêveur de Charbel. Il savourait un narguilé assis dans son jardin. Sa coupe de cheveux et sa stature lui donnaient des airs de James Dean. A un détail près: un immense tatouage de la Vierge Marie haut en couleur occupait tout son avant-bras et faisait écho à un dessin de la croix gravé sur son biceps. Il était le troisième fils de l’une des quarante familles catholiques peuplant le village de Tal Arboush, seul village catholique sur des dizaines de kilomètres. Ils parlaient l’araméen comme les premiers chrétiens. Depuis six mois, Tal Arboush ne répond plus. Charles n’a plus de nouvelles de Charbel. Les derniers chrétiens.

* Sur les traces des chrétiens oubliés, de Charles Guilhamon, Calmann-Lévy, 430 p., 21.50 €

Thierry Barbaut

 

Angola: Dos Santos remporte les éléctions

Le MPLA du président José Eduardo dos Santos a remporté 74,46% des suffrages aux élections d’hier, selon des résultats partiels portant sur plus de 58% des bulletins, a annoncé aujourd’hui Julia Ferreira, porte-parole de la Commission nationale électorale (CNE).

Le parti du président Dos Santos devance largement son opposant historique l’Unita qui remporte 17,94% des suffrages, suivi du tout nouveau parti d’opposition Casa avec 4,53%, a-t-elle ajouté. Quelque 9,7 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour élire leurs députés. Selon la Constitution, le chef du parti vainqueur devient président de la République.

Vers nouveau mandat de cinq ans pour Dos Santos

L’opposition a formulé ces derniers jours des doutes sur la régularité du scrutin, qui n’est que le deuxième depuis la fin de la guerre civile en 2002. Le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), au pouvoir depuis l’indépendance du pays gagnée contre les Portugais en 1975, était le grand favori du scrutin. Sa victoire devrait assurer un nouveau mandat de cinq ans à son chef, le président dos Santos.

Deux opposants font face à Dos Santos. Le premier est Isaias Samakuva, 66 ans, président de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), le principal parti d’opposition angolais et ennemi historique du MPLA, qu’il a affronté par les armes pendant la guerre civile. Durant la campagne électorale, Samakuva a promis d’instaurer une véritable démocratie dans le pays, dénonçant jusqu’à la dernière minute le manque de transparence et les irrégularités du processus électoral.

Un nouvel acteur a fait son apparition dans le jeu politique angolais en mars dernier, bousculant le traditionnel duel entre MPLA et Unita. Abel Chivukuvuku, un ancien cadre de l’Unita, a créé un nouveau parti d’opposition, appelé Casa et rassemblant des déçus des deux partis historiques ainsi que des figures de la société civile. Rencontrant un grand succès chez les jeunes, il promet de résoudre le problème du chômage et d’améliorer les conditions de vie des Angolais, dont plus de la moitié vit en dessous du seuil de pauvreté.

Thierry Barbaut
AFP

 

Le Smartscope: Un smartphone développé entre la Corée et l’Afrique du Sud pour effectuer le test du sida

Dans le cadre d’un partenariat entre l’Université de Pretoria, en Afrique du Sud, et l’Université Kookmin, en Corée du Sud, une équipe de chercheurs a développé un smartphone équipé d’un microscope et d’une application capable d’analyser des échantillons sanguins et de diagnostiquer le sida tout en précisant l’état du système immunitaire.
L’appareil sera capable de déterminer le taux des cellules CD4 afin d’établir le diagnostic.

« Notre idée était d’obtenir des images et de les analyser sur ce smartphone grâce à des applications », a déclaré Jung Kyung Kim, professeur en ingénierie biomédicale

Le « Smartscope » permettra ainsi de réaliser des tests du sida sur des populations isolées en Afrique du Sud ou au Swaziland, dans des zones où les centres médicaux sont rares et relativement rudimentaires.

Pour le professeur Jannie Hugo, à la tête du département de médecine de la famille à l’Université de Pretoria, « la technologie mobile n’est pas un gadget. Elle devient un élément essentiel pour l’accessibilité des soins ».

Thierry Barbaut

 

Sundance accepte l’offre chinoise de rachat par Hanlong pour 1,4 milliard $

L’entreprise australienne Sundance Resources, actionnaire majoritaire de Cam Iron, la société qui va exploiter le fer de Mbalam au Cameroun, a accepté le 24 août dernier l’offre de l’entreprise chinoise Hanlong (Africa Mining Investment Limited’s). D’après un communiqué publié sur le site web de l’entreprise australienne, on apprend que Sundance a accepté l’offre révisée de Hanlong d’acquérir 100% de l’entreprise pour 0,45 dollars australiens par action.

D’après ce communiqué, la proposition de Hanlong et la décision du conseil d’administration de Sundance font suite à l’annonce au début de ce mois d’août de l’accord provisoire de la China National Developpment and Reform Commission (NDRC) d’acquérir Sundance. Une décision qui était attendue depuis plusieurs mois. « La réception de l’approbation provisoire de NDRC est une étape essentielle vers l’aboutissement de toutes les approbations réglementaires nécessaires de la Chine, qui sont les conditions préalables à l’aboutissement du contrat », lit-on. Dans ce communiqué, l’on apprend que cet accord provisoire donnait la possibilité à Hanlong de racheter Sundance à un coût raisonnable.

Selon ce communiqué, « Hanlong s’est engagé au payement d’une indemnité de rupture égale à 1 pour cent de la valeur transactionnelle (environ 14 millions de dollars $) au cas où Hanlong cherche encore à réduire encore le prix contrat ». La finalisation du contrat est espérée en mi-décembre 2012.

Selon Georges Jones (photo), le président du conseil d’administration de Sundance, son entreprise a accepté cette offre après de longues discussions et considérant certains facteurs.

Pour Georges Jones, compte tenu des circonstances qui ont changé, le conseil a également pris en compte le prix actuel de l’action de Sundance, les évaluations qu’il a reçues des actionnaires et l’opportunité que la proposition revue de Hanlong offre à Sundance de rechercher des offres alternatives tout en évitant une réduction supplémentaire des prix.

Au Cameroun, Cam Iron négocie encore avec le gouvernement la signature d’une convention minière qui va l’autoriser à exploiter le fer de Mbalam. Les discussions achoppent sur le type de chemin de fer à construire pour acheminer le fer extrait de Mbalam jusqu’au port en eau profonde de Kribi. Sundance propose un chemin de fer lourd uniquement pour le transport des minerais, alors que gouvernement camerounais souhaite un chemin de fer incluant le transport des civils.

Le budget pour la réalisation du chemin de fer proposé par l’Etat camerounais est estimé à 4354 milliards de Francs Cfa, alors que celui proposé par Sundance Ressources, qui devrait financer la réalisation de ce chemin de fer, est de 2929 milliards de Francs Cfa.

Thierry Barbaut
Source: www.agenceecofin.com

En Ouganda, les TIC à l’aide des bovins et des éleveurs

Les éleveurs ougandais vont bénéficier d’outils des technologies de l’information et de la communication et de données météorologiques pour améliorer leur aptitude à s’adapter aux changements climatiques provoqués par le manque d’eau et les sécheresses prolongées.

Ce sera dans le cadre du projet Adaptation au changement climatique et TIC (Climate Change Adaptation and ICT), lancé au début du mois d’août 2012 à Kampala.

D’une durée de deux ans, le projet vise à générer des informations sur l’agriculture, la gestion de l’environnement et la météo, au profit des bergers et éleveurs ougandais, dans une zone de 84 000 kilomètres carrés, peuplée de 12 millions d’habitants et abritant 60% des 7 millions de bovins de l’Ouganda. Cette zone demeure l’une des régions d’Afrique les plus sévèrement touchées par le changement climatique.

Financé pour 600 000 dollars par le Canada, à travers le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), le projet fournira aux utilisateurs des outils technologiques pour collecter et diffuser l’information. Les données ainsi générées serviront à planifier plus efficacement pour mieux faire face et s’adapter aux risques climatiques liés à l’eau.

Selon un fonctionnaire du ministère ougandais de l’Eau et de l’Environnement, « l’adaptation et la promotion de mesures d’atténuation sont des domaines où les TIC sont essentiels » et le programme « contribuera à alimenter la base de connaissances du gouvernement sur les changements climatiques ». En outre, il permettra de construire davantage de stations météorologiques et de renforcer la collecte de données concernant la météo et l’eau.

Thierry Barbaut

Togo, les femmes de l’opposition appellent à une semaine de « grève du sexe »

Les femmes du collectif d’opposition « Sauvons le Togo » ont appelé dimanche « toutes les femmes » du pays à observer une semaine de « grève du sexe » à compter de lundi, pour obliger les hommes à « s’investir davantage » à leurs côtés.

« Nous appelons toutes les femmes à priver leur mari de sexe pour une semaine, à compter de lundi. C’est pour nous une manière de contraindre tous les hommes (…) à s’investir davantage dans la lutte menée par le collectif +Sauvons le Togo+ depuis plusieurs semaines », a déclaré à l’AFP Mme Isabelle Améganvi, membre du collectif.

« Sauvons le Togo », qui regroupe neuf organisations de la société civile et sept partis et mouvements d’opposition, a organisé trois manifestations cette semaine pour demander des changements avant les élections législatives prévues en octobre.

« Les femmes sont les premières victimes de la situation catastrophique que nous vivons au Togo. Raison pour laquelle nous disons à toutes les femmes: une semaine sans sexe. C’est aussi une arme de lutte », a expliqué Mme Améganvi, la deuxième vice-présidente de l’Alliance nationale pour le changement (ANC, l’un des principaux partis d’opposition de Jean Pierre Fabre).

« Nous avons d’autres actions à mener les jours à venir. Jeudi prochain, nous comptons descendre dans les rues de Lomé pour exiger la libération de nos militants arrêtés mardi et mercredi et déférés à la prison de Lomé », a-t-elle précisé.

De nombreuses Togolaise n'hésitent plus a montrer leurs fesses et ainsi provoquer la police lors des manifestations...

De nouvelles manifestations organisées par le collectif sont prévues à partir de mardi. « Nous organiserons des marches suivies de sit-in à la place de l’indépendance les mardi, mercredi, jeudi et vendredi prochains. Le rassemblement se fera à Bè-Château », avait déclaré samedi un rapporteur du collectif.

Samedi, des milliers personnes ont défilé dans les rues de Lomé sans que les forces de l’ordre s’y opposent, alors que les manifestations des mardi et mercredi ont été dispersées à coup de gaz lacrymogènes.

« Sauvons le Togo » demande l’abrogation de nouvelles dispositions du code électoral adoptées par l’Assemblée nationale sans consensus dans la classe politique, et réclame également le report à juin 2013 des élections législatives théoriquement prévues en octobre prochain, en raison de retards dans l’organisation du scrutin.

Thierry Barbaut

 

Les nouvelles destinations du tourisme africain et l’écotourisme !

Paysage en Siérra Leone

Le secteur du tourisme en Afrique subsaharienne pourrait bientôt offrir de nouvelles destinations, et s’accompagner de stratégies misant sur l’écotourisme, la diversification et l’essor des marchés asiatiques.

Plus d’authenticité, plus d’offres différentes…

C’est en substance le créneau porteur pour le tourisme en Afrique, selon l’étude du centre de recherche spécialisé en intelligence économique Euromonitor International.

Selon cette étude, trois pays ont toutes les cartes en main pour voir leur secteur touristique connaître une croissance importante: du côté des outsiders, le Rwanda et la Sierra Leone, et, du côté des destinations touristiques déjà reconnues, la Tanzanie.

Ces pays pourraient bien se faire une place au côté des «vaisseaux amiraux» du tourisme en Afrique subsaharienneque sont le Kenya et surtout l’Afrique du Sud (cette dernière concentre plus du tiers des recettes du tourisme en Afrique subsaharienne).

Le Rwanda, paradis de l’écotourisme

Avec une progression notable de +3% du nombre de visiteurs en 2011, le Rwanda a atteint les 723 000 touristes.

Ces chiffres sont à prendre avec précaution, du fait des migrations de populations venues de RDC (16,5% des entrées), d’Ouganda(13,5%) et de Tanzanie (7,4%) dont toutes ne sont pas touristiques.

Les marchés émetteurs de touristes non-africains sont avant tout les Etats-Unis (3,6%), la Belgique (2%) et le Royaume-Uni (1,5%).

 

Paysage en Siérra Leone

L’observation des gorilles dans les montagnes, attrait touristique du Rwanda depuis plusieurs années, est en passe d’inspirer une stratégie plus générale de positionnement sur l’écotourisme: les autorités diversifient leur offre en la matière, en proposant désormais des promenades dans la canopée, à 150 mètres de hauteur, des parcours dédiés à l’observation des oiseaux, ou encore le sentier pédestre du Congo Nile Trail.

Ce dernier, long de 227 km, est ainsi mis en avant à grand renfort de publicité comme la vitrine du Rwanda comme destination écotouristique.

Les autorités rwandaises tentent ainsi d’associer la protection de l’environnement avec la construction d’un modèle économique rural, concurrent de l’économie du braconnage.

En parallèle, Kigali a lancé une politique intitulée «Look East Policy» (politique tournée vers l’est) par laquelle le gouvernement espère attirer un nombre croissant de touristes en provenance d’Extrême-Orient.

Selon l’étude, «cela aidera à accroître le nombre d’arrivées de touristes et à gonfler considérablement les recettes du tourisme.»

Leprojet de second aéroport international au Rwanda ou la perspective de voir le pays adhérer au visa touristique unique de la communauté est-africaine pourrait également favoriser cette politique de développement du tourisme.

La Sierra Leone peut miser sur son authenticité

«La Sierra Leone est un petit pays, mais avec un potentiel certain pour devenir une destination touristique majeure»,assure l’étude.

Après plusieurs années de troubles, le retour au calme, associé aux campagnes promotionnelles du gouvernement (vidéo ci-dessous, en anglais), pourraient s’avérer payantes, selon Euromonitor International.

Car la Sierra Leone joue une carte précieuse: la promesse d’une destination parmi les moins défigurées par le tourisme, indique l’étude:

«Les points d’attraction du pays, des plages aux réserves naturelles en passant par les montagnes, fournissent une base solide pour l’avenir et offrent une opportunité considérable pour développer le tourisme dans la région.»

En 2011, la fréquentation touristique en Sierra Leone a augmenté de 2%, atteignant les 45 537 entrées.

L’attention croissante des compagnies hôtelières pourrait bien aider le pays à surmonter son handicap côté infrastructures.

La Tanzanie, une croissance du secteur touristique tous azimuts

Avec 5% de croissance en 2011, la fréquentation touristique de la Tanzanie montre sa bonne vitalité. Mais le ralentissement de l’activité économique en Europe et en Amérique du Nord inquiète les autorités.

Le gouvernement tanzanien a donc lui aussi commencé à s’intéresser aux marchés émetteurs des pays asiatiques, expliquent les auteurs de l’étude:

«Dans un effort pour rester compétitif et attractif pour des touristes potentiels, le gouvernement tanzanien a lancé une nouvelle campagne baptisée « Think Asia » (Pensez Asie), en cherchant à toucher une part du marché du voyage asiatique, en pleine croissance.

À la recherche de touristes originaires des marchés émergents comme la Chine, l’Inde et la Russie, le gouvernement a utilisé ses missions étrangères et ses ambassades dans ces pays pour faire la promotion de son offre touristique.»

Le Tanzania Tourist Board (TTB) voit même plus loin: fort de chiffres de fréquentation encourageants de la part des pays du Moyen-Orient, le TTB espère beaucoup des liaisons aériennes vers ces pays.

Le gouvernement vise également le Brésil, et a installé dans la capitale Brasilia une représentation diplomatique.

Mais pour progresser, la fréquentation touristique en Tanzanie devra passer, selon l’étude, par une diversification de l’offre. Le segment safari, selon l’étude, ne pourra plus suffire.

Déjà, la Tanzanie développe des produits touristiques autour du sport, ou à destination d’une cible familiale (positionnement bien avancé sur le marché italien) ou encore le tourisme médical (le complexe immobilier de Dar Es Salam décidé récemment prévoit entre autres un hôpital dédié au tourisme médical).

Cette diversification est même devenue, pour l’étude, un impératif de survie, alors que la compétitivité touristique de la Tanzanie a chuté au cours des dernières années :

«C’est une indication claire selon laquelle il y a un besoin d’accroître l’investissement dans le tourisme afin de faire du pays une destination plus attractive à l’avenir.»

Thierry Barbaut
Source: www.slateafrique.com

 

 

Bouillonnement de jeunes entreprises dans les nouvelles technologies

 
Pour illustrer la métamorphose technologique que connaît le continent africain, le site African Voices de CNN a mis le projecteur sur 10 voix de premier plan des technologies avancées de différents pays d’Afrique.

Si l’article a mis un accent très mérité sur le mouvement d’innovation né sur le continent africain et ses réalisations, nombreux sont les spécialistes de ce domaine à penser qu’il ne représente pas l’intégralité de la créativité et de l’esprit d’entreprise qui fermentent dans tous les coins du continent. La plupart des régions non anglophones ont été ignorées, de même que les actions d’information qui ont été menées dans les zones les plus isolées sous l’aspect des technologies.

Présentation de business plan à Addis-Abeba par BillZimmerman sur Flickr (licence CC BY)

Innovation par nécessité

Bright B Simmons, le fondateur à Accra de mPedigree Network explique “Ce que le monde peut apprendre des entrepreneurs d’Afrique” :

Il devient de plus en plus évident que l’esprit d’entreprise est la réponse aux problèmes économiques frustrants auxquels l’Afrique se confronte aujourd’hui (..) Mais quelle a été son évolution réelle en Afrique ?

Y a-t-il des traits particuliers de l’esprit d’entreprise africain que nous puissions considérer comme pertinents pour les grands débats mondiaux sur le développement et le développement durable ? [..] la différence générale de structure des économies africaines typiques, comparées à l’Occident, fait une grande différence.

Les ressources moindres des autorités fiscales et de régulation, et la taille plus petite des entreprises signifient, conjointement, que lorsque les entreprises prennent des dispositions complexes pour rationaliser leurs dépenses fiscales, leurs coûts montent plutôt que de baisser. De même, un système financier plus léger rend la notion de fonction de trésorier d’entreprise comme on l’entend à l’Ouest, presque superflue dans le cadre africain.[..] Dans un sens, les entrepreneurs africains gèrent des écosystèmes de profits plutôt que des unités de production.
Ces écosystèmes interagissent avec les autres écosystèmes selon un mode culturellement élaboré qui peut générer très fortes robustesse, résilience et flexibilité.

Au Sénégal, les entrepreneurs ont clairement identifié le besoin d’une meilleure mise en réseau des acteurs dans le secteur agricole (comme dans les autres activités). Une rencontre de Start-Up est programmée le 30 mars à Dakar pour discuter opportunités de collaboration entre spécialistes des technologies et entrepreneurs :

Le constat est simple : trop peu de liens sont encore tissés entre les TIC et les secteurs dans lesquelles elles pourraient avoir des retombées sociales et économiques considérables. Les jeunes développeurs ne savent généralement pas comment utiliser leur talent au profit de ces industries et de l’autre côté, les professionnels des secteurs concernés ne sont pas en contact avec le monde des TIC et du fait peinent à exprimer leur problématiques en termes techniques.

Dans l’article de CNN African Voices, Ory Okolloh souligne en quoi la technologie est importante, tout en insistant que d’autres domaines doivent également évoluer pour pouvoir persévérer dans l’effort :

Pour que cette croissance soit durable et crée davantage d’opportunités génératrices de revenus, il nous faut d’autres sortes d’infrastructures telles l’électricité pour rattraper, et plus de gouvernements qui embrassent l’idée des politiques de libre accès

Un indicateur des tendances actuelles à l’innovation qui bouillonnent sur le continent est la multiplication des centres de technologie sur tout le continent (source : Crowdmap) :

Les centres high-tech africains, via Hubs in Africa

Un exemple récent d’initiative technologique collaborative au moyen desdits centres est la rencontre Apps4Africa sur le changement climatique qu’organise le 16 mars la communauté i-Hub tech à Madagascar.

La fracture linguistique

Okolloh a remarqué, avec d’autres spécialistes africains des technologies, que d’autres régions étaient absentes des écrans. Jean Patrick Ehouman dit à la fois sa satisfaction de voir les hautes technologies africaines à la une, et sa déception devant le silence dans lequel est tenu l’univers technologique francophone :

Il y a 21 pays en Afrique (environ 350 millions de personnes) dont la langue officielle est le Français. En plus de ces 21 pays, il y a 5 autres dont le Français est aussi une langue officielle (la deuxième). Il s’agit de l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie qui sont des pays dont la première langue officielle est l’Arabe. Dans tous ces pays, il y existes des passionnés et des leaders de technologies qui publient régulièrement sur Twitter.
Ces personnes passent beaucoup de temps à créer ou a mobiliser les différents acteurs de cette industrie pour en tirer le meilleur. [..] @Fasokan n’a jamais réussi à lever des centaines de millions de dollar pour ces projets, mais il a beaucoup de mérite quand on sait que grâce à lui les villageois des zones reculées du Mali arrivent à se faire connaitre du monde en tenant un blog.

Et il publie tant en Bambara (Langue africaine parlée au Sénégal, en Mauritanie, au Mali, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée, …) qu’en français. Combien de blogueurs connaissez qui ont réussi l’exploit de dynamiser l’une des langues les plus parler sur le continent ?

Marché de village malien par Atelier Segou sur Flickr (avec autorisation)

L’Afrique lusophone a elle aussi été tenue à l’écart de la conversation sur les technologies en Afrique, ce qui déplaît à GiantPanda. Elle écrit sur Menina do Javali :

C’est ma bête noire depuis un moment : la paresse des médias internationaux à l’égard de la tour de Babel (post-) coloniale. Les articles en anglais sur “l’Afrique” souffrent du prisme “l’Afrique est un Pays”, mais j’irais plus loin en disant que c’est un prisme “l’Afrique est un Pays qui parle anglais” [..] Tout comme le propose Jean Patrick Ehouman dans son billet en français, commençons ci-après un fil de discussion qui assemble les meilleurs tweets (d’Afrique lusophone)…

Les défis

Le Nigérian Ndubuisi Ekekwe, fondateur de l’association à but non lucratif African Institution of Technology, souligne les difficultés de la levée de fonds d’investissement dans les pays en développement et l’importance de rendre les entreprises africaines de technologies plus faciles d’accès pour les investisseurs [en anglais] :

Les entrepreneurs doivent avoir des plans en place où puissent sortir les investisseurs, surtout dans les pays en développement. La plupart des investisseurs n’ont pas des années devant eux pour attendre le retour de leur mise par la croissance et les profits. La plupart s’en vont au bout de quatre à huit ans, et les entrepreneurs doivent présenter un parcours lisible qui le permette.

Le blogueur de technologies malgache Tsiory Razafimanantsoa éclaire un autre défi qui empoisonne le monde technologique en Afrique : la prolifération des arnaques en ligne qui sape la confiance indispensable aux investisseurs pour un climat des affaires durable :

(A Madagascar,) Aujourd’hui, l’actualité porte sur la hausse des prix de communications mobile, le mauvais temps, la connexion internet capricieuse… Mais au milieu de tout ce foutoir, il y a une autre “crise” grandissante: l’arnaque pyramidale. [..] Il n’y a pas encore de texte dans la loi malgache qui condamne une telle pratique. En effet, surement déjà pratiquée à petite échelle avant, elle ne gagne du terrain que depuis quelques mois.

En conclusion, malgré des difficultés concrètes, la haute technologie en Afrique est partie pour un grand bond en avant. Comme le formule Julia Rotich [en anglais] :

Le récit sur l’Afrique change chaque jour, poussé par les opportunités dans un continent de plus de 300 millions d’Africains de classe moyenne. [..] La promesse ici, c’est que le goût d’entreprendre observé chez les jeunes férus de technologie va se traduire en davantage de solutions africaines aux problèmes africains, et par là en prospérité africaine. Les défis abondent évidemment, mais les indicateurs dans les centres d’innovation comme le Kenya montrent de grandes promesses et un récit tout différent dans les années à venir.

Thierry Barbaut
Source: www.globalvoicesonline.org

 

Ces femmes africaines qui veulent ressembler aux Blanches

Beyoncé

Pourquoi les Africaines se décolorent-elles la peau ?

La dépigmentation de la peau reste un phénomène très présent en France comme en Afrique. Les causes de cette pratique sont nombreuses : de l’Histoire aux publicités actuelles, tout cela couplé à la pression du conjoint, a priori rien ne favorise les personnes à croire que « Black is beautiful ».Enquête.


Beyoncé

 

La peau claire : objectif rêvé de nombre de femmes africaines et fantasme pour beaucoup d’hommes. Pour y parvenir, de nombreuses personnes persistent à utiliser des crèmes blanchissantes, bien que ces dernières soient considérées comme mauvaises pour la santé. Pourquoi certaines choisissent ainsi de se mettre en danger pour un peu moins de mélanine ?

Ce sont surtout des normes qui établissent le clair comme beau. Un matraquage continu par les publicités montre des femmes de couleurs claires, affublées de beaux cheveux lisses qui renvoient certaines femmes à une image de ce qui est « bien ». La peau claire devient dès lors synonyme de beauté et de réussite.

 

Rokhaya Diallo ne dit pas autre chose dans son livre Racisme : mode d’emploi : « En plus des efforts « usuels » relevant du sexisme (course à la minceur, à la jeunesse), les femmes racisées doivent aussi procéder à des modifications définitives et structurelles de leur peau et de leurs cheveux pour parvenir à atteindre cet idéal. Défrisages réguliers, perruques, voire produits éclaircissants, tout cela a un coût. Ce budget exceptionnel n’est pas le fait d’une coquetterie particulière ou d’une hypothétique culture portant aux nues le culte du corps, mais bel et bien le prix d’une normalisation. »

Héritage de la colonisation

Pour certaines, cette normalisation passe donc par des crèmes éclaircissantes. La volonté d’utiliser ce type de produits trouve aussi sa source dans l’Histoire. Sociologue travaillant à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Djiby Diakhaté voit un conditionnement possible par la colonisation : « Il faut comprendre que lors de la colonisation, il y avait une volonté d’assimilation culturelle, estime-t-il. Cette pratique assimilatrice faisait considérer la couleur de peau des blancs et des métisses comme un critère de beauté. »

Emma, pharmacienne d’origine ivoirienne en région parisienne pense aujourd’hui que le phénomène n’est pas si important : « Notre clientèle n’a pas cette mentalité. Les femmes qui ont la peau foncée ont souvent une très belle peau et veulent l’entretenir. »

En France, le commerce de crèmes blanchissantes est interdit. Mais il n’est pas compliqué d’en trouver sur le marché noir

En 2009, la mairie de Paris a lancé une campagne pour prévenir les risques pour la santé que peuvent provoquer l’utilisation de ces produits. Cependant pour Djiby Diakhaté, l’argument sanitaire ne touche plus autant qu’avant. « On mettait avant l’accent sur l’argument médical en évoquant les méfaits pour la santé. Le problème, c’est que les utilisateurs les connaissent et cela ne les empêche pas de les prendre. C’est un peu comme pour les fumeurs de cigarettes : ils savent ce qu’ils risquent mais continuent. »

Inversion des rôles

Emma estime que le problème est tout autre en Afrique : « Là-bas, les hommes aiment les femmes plus claires, même si cela a beaucoup diminué. Il y a des complexes. Je pense que c’est pour les hommes si elles s’éclaircissent la peau. » Les hommes africains seraient donc une cause de l’éclaircissement des femmes ?
Djiby Diakhaté explique la situation : « Les hommes sont pris entre deux feux dans leur recherche de l’âme sœur : ils sont tiraillés entre la volonté de trouver une femme correspondant à leurs traditions et ils veulent aussi une personne répondant à certains canons esthétiques et possédant notamment la peau claire. Cette synthèse est assez difficile à réaliser et crée une certaine frustration. »

Cependant, le sociologue note une inversion des rôles : dorénavant des hommes commencent à s’enduire de crème pour devenir plus clair. « Cette pratique était encore inimaginable il y a dix ans en Afrique de l’Ouest, affirme Djiby Diakhaté. Aujourd’hui, les femmes expriment aussi leur volonté. »

Les solutions pour lutter contre ce comportement ne sont pas légions. Il y a bien sûr la lutte contre les réseaux vendant ces produits en Afrique et en Europe. Mais le combat doit aussi être d’une nature plus idéologique pour Djiby Diakhaté : « Il serait peut-être mieux que l’on fasse décomplexer les personnes face à leur couleur de peau et qu’elles s’approprient une identité dynamique et ouverte et non plus calquée sur une autre. »

Thierry Barbaut
Source: www.afrik.com

Capture d’un pétrolier au large du Togo

Des pirates ont pris le contrôle d’un pétrolier grec mardi 28 août dans le golfe de Guinée, au large du Togo, a annoncé le Bureau maritime international (BMI).

Le golfe de Guinée soigne sa réputation de nouveau point chaud de la piraterie. Selon le BMI, un pétrolier grec battant pavillon de l’île de Man, avec à son bord 24 membres d’équipage, a été abordé à environ 30 kilomètres au large de Lomé, la capitale du Togo. C’est le second incident de ce type en moins de deux semaines dans le golfe de Guinée où les actes de piraterie ont connu une nette recrudescence au cours du premier semestre. Déjà, la semaine dernière, une prise d’otage avait eu lieu au large de Conakry, en Guinée.

32 attaques au premier semestre

Selon un rapport du BMI publié en juillet, 32 attaques ont été signalées au large des côtes du Bénin, du Nigeria et du Togo entre janvier et juin, contre 25 en 2011. La plupart des raids impliquent un niveau élevé de violence, avec des dizaines de prises d’otages, précise le rapport. Après la Corne de l’Afrique, les côtes ouest-africaines sont désormais identifiées comme un nouveau point chaud de la piraterie, où les tankers chargés de brut sont tout particulièrement visés. Les pirates volent le brut pour l’écouler sur le très lucratif marché noir régional

Le Nigeria et le Bénin ont mis sur pied l’année dernière des patrouilles conjointes pour tenter de mettre fin à ces attaques.
Thierry Barbaut
Source: www.jeuneafrique.com

 

Cameroun: 13,3 milliards de FCFA nécessaires à la construction de mini centrales hydroélectriques

Le projet d’électrification rurale par mini centrales hydroélectriques dans 25 localités du Cameroun va permettre aux populations des villages qui n’ont pas l’électricité d’avoir accès aux services énergétiques modernes, tels que l’éclairage public, l’audiovisuel ou services de santé de qualité.

Le ministère en charge de la Planification et du Développement du territoire estime que ce projet participera à l’amélioration de la gestion décentralisée et à l’appui aux opérateurs privés nationaux. Est inclue la formation des populations à la création des petits métiers liés à la technologie de l’énergie hydroélectrique.

Les études techniques sont déjà disponibles au ministère de l’Energie et de l’Eau. Le coût total du projet est estimé à 13,3 milliards de FCFA (20 millions €). Le gouvernement camerounais se propose de soutenir les investisseurs intéressés en leur accordant des facilités ainsi que l’exonération des taxes et droits de douanes sur les équipements nécessaires à sa réalisation.

Autre projet au Cameroun:
C’est l’un des projets classés important au ministère de l’Energie et de l’Eau (Minee) pour l’amélioration de l’offre énergétique au Cameroun. Le projet du barrage hydroélectrique sur la Bini à Warack dans la région de l’Adamaoua est inscrit dans la feuille de route 2012 du ministère. Cette année, le gouvernement envisage de « finaliser les études complémentaires et lancer le recrutement des développeurs pour l’aménagement hydroélectrique sur la Bini à Warak». Le budget de ce travail est inscrit dans le budget d’investissement du ministère de l’Energie et de l’Eau. Il est notamment attendu, dès novembre 2012, la finalisation des études géotechniques et des études hydrologiques. Le Minee dispose déjà les rapports d’étude géotechnique et hydrologique. Mais déjà, les études de faisabilité avaient été confiées en 2009 au cabinet américain Delphos International Ltd.

 

Partenaires recherchés

L’aménagement hydroélectrique sur la Bini à Warack consiste à la construction d’un barrage hydroélectrique d’une puissance de 75 MW, ainsi que d’une ligne évacuation de l’énergie. Actuellement en phase de maturation, le projet a un coût estimé à 85 milliards de FCFA (130 millions €), y compris la ligne d’évacuation d’énergie. D’après le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, les partenaires financiers en vue de la concrétisation de ce projet sont toujours recherchés.

 

Exportation vers le Tchad et le Nigeria

Selon le directeur général d’Electricity Development Corporation, Théodore Nsangou, travaille sur ce dossier avec le Ministère de l’énergie et de l’eau. Pour lui, ce barrage participera à la prévention du déficit énergétique dans les régions du Nord Cameroun qui n’ont pas encore de problème de pénurie.

D’après le Minee, le projet va renforcer le Réseau interconnecté Nord (RIN) et permettre l’exportation de l’électricité du Cameroun vers le Tchad et le Nigéria.

Thierry Barbaut

Le Top 10 des Africains les plus riches du monde

Le magazine américain Forbes vient de publier son classement annuel des milliardaires dans le monde. Le 1er Africain, le Nigerian Aliko Dangote occupe la 76ème place.

Cette année, le magazine américain Forbes a répertorié 1.226 personnes pour son classement annuel des milliardaires en dollars dans le monde. Un record pour sa 25ème édition.

Au nombre de 16, les Africains ne constituent qu’un peu plus d’1% des personnalités sur la liste, contrairement aux Américains et aux Chinois qui, à eux deux, représentent les deux tiers des milliardaires de la planète.

Si l’on note quelques changements dans la hiérarchie des milliardaires africains par rapport au classement de 2011, les mêmes pays culminent: le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Egypte.

Classement des 10 milliardaires Africains les plus riches:

10. Patrice Motsepe, Afrique du Sud

A 50 ans, l’ancien avocat en droit minier Patrice Motsepe est le premier et seul noir milliardaire d’Afrique du Sud. Avec 2,7 milliards de dollars (2 milliards d’euros), il est le 442ème homme le plus riche de la planète. Un recul par rapport à 2011 où il était à la 336ème place avec 3,3 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros).

Né dans le township de Soweto, Motsepe débute sa carrière en tant qu’avocat au sein du cabinet Bowman Gilfillan à Johannesburg, puis il achète des puits de mines d’or pour en faire des sites de production rentable, cotés en Bourse (African Rainbow Minerals). Motsepe a également des intérêts dans Sanlam, une entreprise sud-africaine implantée dans le secteur des assurances et des services financiers.

 

9. Miloud Chaabi, Maroc

Miloud Chaabi, 82 ans, marié et père de 6 enfants, est l’homme le plus riche du Maroc. Il se positionne à la 401ème place mondiale avec une fortune estimée à 2,9 milliards de dollars (2,1 milliards d’euros). En novembre 2011, il occupait la 6ème position des Africains les plus riches avec 3 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros).

Patron de la holding Ynna et connu pour ses investissements dans l’industrie, l’immobilier, l’agroalimentaire ou encore la grande distribution, il est également impliqué en politique. Allié au parti socialiste, Chaabi est connu pour être l’un des critiques les plus virulents de la corruption au Maroc.

8. Onsi Sawiris, Egypte

Onsi Sawiris, 82 ans est le patriarche de l’une des familles les plus riches d’Egypte. Si sa fortune de 2,9 milliards de dollars (2,1 milliards d’euros) est restée stable depuis l’année dernière, il a reculé de 8 places dans le classement mondial pour se retrouver au 401ème rang.

Il est le fondateur de l’Orascom Construction Industries, dont ses trois fils gèrent les différents domaines de construction, de télécommunications, de tourisme, de science et technologie et de l’industrie.

7. Christoffel Wiese, Afrique du Sud

A 70 ans, Christoffel Wiese possède une fortune estimée à 2,7 milliards de dollars (2 milliards d’euros). Il est président et important actionnaire de Shoprite, la plus grande chaîne de supermarché à bas prix du continent africain. Il siège également au conseil d’administration de la chaîne de magasins de vêtements discount Pepkor dont il détient 44% des parts.

Le Sud-Africain a également restauré une ferme pour en faire un hôtel cinq étoiles, le Lanzerac, autour duquel il a planté des vignobles. Il est également propriétaire de la marque Lourensford Estate et d’une réserve dans la région du Kalahari.

6. Naguib Sawiris, Egypte

Fils aîné d’Onsi, Naguib Sawiris est, à 57 ans, la 367e fortune du monde selon Forbes, avec 3,1 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros). Il a présidé la branche télécommunications du groupe Orascom qu’il a cédé au groupe russe Vimpelcom en mai 2011. Naguib Sawiris a décidé de se consacrer à la politique en fondant un nouveau parti politique: Les Egyptiens Libres.

Il est également connu pour avoir publié sur Twitter en juin 2011, une caricature représentant Minnie Mouse en niqab et Mickey barbu. Un tribunal du Caire a rejeté le 28 février dernier une plainte portée contre lui pour insulte envers l’islam. Mais l’affaire n’est pas terminée. Il reste poursuivi pour les mêmes raisons par Mamdouh Ismaïl, un avocat salafiste. Le verdict est attendu le 3 mars prochain.

5. Mike Adenuga, Nigeria

Mike Adenuga, 58 ans, est passé de la 595ème place en 2011 à la 248e place du classement Forbes, avec une fortune qui a plus que doublé en un an pour atteindre 4,3 milliards de dollars (3,24 milliards d’euros).

Après des études aux Etats-Unis, il était déjà millionnaire à 26 ans en distribuant la marque Coca-Cola en Afrique. Il a ensuite bâti sa fortune dans le pétrole, la banque et les télécommunications.

Aujourd’hui, sa société Conoil Producing est la plus importante compagnie pétrolière du pays produisant quelque 100.000 barils par jour. Il possède également Globacom, le deuxième plus grand opérateur de téléphonie mobile du Nigeria qui compte plus de 15 millions d’abonnés.

4. Johann Rupert, Afrique du Sud

A la 199e place du classement de Forbes, Johann Rupert, 61 ans, s’est également enrichi. Evaluée à 4,8 milliards de dollars (3,6 milliards d’euros) l’année dernière, sa fortune a atteint 5,1 milliards de dollars (3,85 milliards d’euros) en 2012.

Il est classé deuxième plus grosse fortune d’Afrique du Sud grâce à ses nombreuses propriétés dans l’horlogerie, la haute couture et la joaillerie. Il est le principal actionnaire du groupe Richemont, numéro deux mondial du luxe. Le passionné d’automobile a créé le Musée Franschhoek Motor qui abrite sa collection personnelle de plus de 200 véhicules anciens.

3. Nassef Sawiris, Egypte

A 51 ans, fils d’Onsi et frère cadet de Naguib, Nassef Sawiris est le plus riche de la famille, figure à la 199e place du classement mondial de Forbes. Sa fortune estimée à 5,1 milliards de dollars (3,85 milliards d’euros) provient pour l’essentiel du groupe Orascom Construction Industries (OCI Group), spécialisé dans le fabrication de ciment et les constructions immobilières.

Sawiris détient également des participations importantes dans des sociétés de ciment Lafarge et Texas Industries.

2. Nicky Oppenheimer, Afrique du Sud

Nicky Oppenheimer est l’homme le plus riche d’Afrique du Sud avec 6,8 milliards de dollars (5,13 milliards d’euros). Il a constitué sa fortune essentiellement dans l’exploitation de mines de diamants.

En novembre dernier, la famille Oppenheimer s’est retirée du leader mondial de la production de diamants, le groupe De Beers, en vendant ses 40% du capital au géant minier Anglo American pour 5,1 milliards de dollars (3,85 milliards d’euros).
A 66 ans, Nicky Oppenheimer est le 139ème homme le plus riche du monde.

1. Aliko Dangote, Nigeria

Malgré une perte de plus de 2,6 milliards de dollars en 2011, Aliko Dangote, le roi du ciment de l’Afrique demeure le plus riche du continent africain avec une fortune de 11,2 milliards de dollars (8,4 milliards euros).

Le Nigérian de 54 ans, marié et père de trois enfants, possède des usines en Côte d’Ivoire, au Cameroun, en Zambie, au Sénégal, en Tanzanie et en Afrique du Sud, mais aussi des intérêts dans des raffineries de sucre, de farine et de traitement de sel.

Il a offert plusieurs millions pour promouvoir l’éducation, la santé et d’autres causes sociales et donné 600 dollars à chaque personne déplacée par les violences post-électorales au Nigeria.

Il occupe la 76ème place mondiale, reculant de 25 places par rapport au classement de 2011.

Thierry Barbaut
Source: www.forbes.com

 

Francophonie : François Hollande à Kinshasa pour porter la voix de la France

Le président français François Hollande a annoncé lundi 27 août qu’il participera finalement au sommet de la Francophonie prévu du 12 au 14 octobre à Kinshasa, en République démocratique du Congo, pays francophone le plus peuplé avec près de 70 millions d’habitants sur 2,3 millions de km2.

« Je me rendrai dans quelques semaines au sommet de la Francophonie à Kinshasa. J’y réaffirmerai que la Francophonie, ce n’est pas simplement une langue en partage mais aussi une communauté de principes et d’idéaux dont le rappel à chaque occasion est nécessaire, et notamment en RDC mais pas seulement là », a annoncé M. Hollande dont il s’agira du premier voyage en Afrique depuis sa prise de fonction.

« En 2050, 80% des Francophones seront Africains, 700 millions de femmes et d’hommes, chacun comprend ici l’enjeu » a ajouté Hollande.

Le porte parole du gouvernement congolais, Tryphon Kin Kiey Mulumba, estime que la venue du président français rend « justice » au peuple congolais : « Nous pensons que c’est quand même faire justice à ce peuple du Congo qui, malgré la guerre qui prévaut dans le Kivu, fournit tous les efforts chaque jour (et) accepte des sacrifices, pour être prêt pour ce rendez-vous »

Le président Hollande entend y affirmer haut et fort les principes de démocratie, de bonne gouvernance et de respect des droits de l’Homme : « J’y rencontrerai l’opposition politique, les militants associatifs, la société civile. C’est le sens de la nouvelle politique africaine de la France: tout dire partout et faire en sorte que ce qui soit dit soit fait »

Des partis de l’opposition congolaise ainsi que des organisations de la société civile souhaitaient ardemment la délocalisation de ce 14eme sommet dans en autre pays en raison du « non respect des droits de l’homme, le manque de transparence dans les dernières élections générales et la crise dans l’Est du pays ».

Apres des mois de négociations, la Présidence française a donc confirmer sa participation sous condition que « les autorités de la République démocratique du Congo doivent démontrer leur réelle volonté de promouvoir la démocratie et l’Etat de droit ».

 

Repères de la Francophonie

On estime à 220 millions le nombre de francophones dans le monde.

Le français, 9eme langue la plus parlée sur la planète. 60% des francophones ont moins de 30 ans. On estime à 900 000 le nombre de professeurs de français dans le monde.

L’Afrique est le continent où l’on recense le plus grand nombre de francophones, avec 96,2 millions dans les pays membres de l’OIF. En 2050, on peut s’attendre selon les projections à y trouver près de 85% des locuteurs du français (plus d’un demi-milliard sur 715 millions de francophones).

La Francophonie intergouvernementale est née le 20 mars 1970 à Niamey (Niger), avec la création de l’Agence de coopération culturelle et technique, devenue depuis l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

L’OIF : 75 Etats et gouvernements sur 5 continents

Les 75 États et gouvernements de l’OIF totalisent 890 millions d’habitants, soit 13 % de la population mondiale.

L’OIF : plus du tiers des Etats membres de l’Onu

Espace francophone : 20% du commerce mondial des marchandises

Les pays francophones représentent 20% du commerce mondial de marchandises.

Le français, 2e langue étrangère au sein de l’Union européenne

Dans l’Union européenne, le français est la 2eme langue étrangère la plus pratiquée (19%), après l’anglais (41%) et devant l’allemand (10%) ou l’espagnol (7%).

TV5 MONDE diffuse, dans près de 200 pays, 24 heures quotidiennes de productions en français, avec 12 langues de sous-titrage sur l’ensemble des signaux. Son audience hebdomadaire est de 55 millions de téléspectateurs uniques en audience cumulée.

L’OIF a signé des accords de coopération avec 31 organisations internationales et régionales dont l’ONU, l’Union européenne et l’Union africaine.

Les membres de l’OIF ont tous signé la convention sur les droits de l’enfant.

Il existe 78 parlements ou organisations interparlementaires francophones

L’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) fédère 781 établissements d’enseignement supérieur et de recherche répartis dans 94 pays.

206 villes de 49 pays rassemblées dans l’Association des maires francophones

Thierry Barbaut
Source: www.agenceecofin.com

Hydroélectricité, gaz, solaire, éolien : un potentiel énergétique à valoriser en Afrique

Pendant une très longue période, le Cameroun, placé sous ajustement structurel, ne pouvait pas s’engager dans les chantiers d’investissements. Comme conséquence, pendant près de trois décennies, les projets énergétiques n’étaient pas envisagés avec engagement et sérieux.

 

Le préalable nécessaire au développement

« C’est là où réside le problème du Cameroun », observe Jacques Noutang Betchem, chargé d’études assistant à la Cellule des études et de la prospective du ministère de l’Eau et de l’Energie. «Le pays accuse à ce jour un déficit énergétique qui lui empêche de s’engager dans certains projets d’envergure».

Selon le ministre de l’Energie et de l’Eau, Basile Atangana Kouna, aujourd’hui le déficit énergétique à la pointe, sur le réseau interconnecté Sud qui regroupe la majeure partie de la demande au Cameroun, se situe autour de 150 MW à l’étiage 2012. Or, sans énergie, le développement accuse un frein. Sans énergie, relève Paul Biya, le président de la République, « il ne peut y avoir de développement véritable, il ne peut y avoir d’industrie, il ne peut y avoir de transformation de nos matières premières agricoles ou minérales et il ne peut y avoir d’économie moderne ».

« Ce déficit énergétique a lourdement pénalisé notre secteur industriel et notre secteur tertiaire », reconnaît-il. En 2007 déjà, il indiquait qu’« il importe donc que ce problème soit traité avec sérieux et que des solutions soient apportées dès que possible ». D’où la volonté du Cameroun aujourd’hui de tourner cette sombre page de son histoire. Le pays veut, avec la collaboration des partenaires étrangers, développer les infrastructures énergétiques.

 

Second potentiel hydroélectrique subsaharien

En effet, les potentialités sont nombreuses. Le Cameroun dispose du deuxième potentiel en hydroélectricité en Afrique subsaharienne après la RDC. 19,7 GW de potentiel technique équitable pour un productible de 115 TWH/an, selon l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel). Un potentiel aujourd’hui valorisé à moins de 5%, car moins de 1000 MW de puissance est installée.

Le groupe américain AES, concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun depuis 2001, revendique une capacité de production installée de 929 MW dont 732 MW de capacité hydroélectrique et 197 MW de capacité thermique.

La centrale thermique à fuel lourd de DIBAMBA, mise en place par un producteur indépendant, produit 88 MW, alors que des auto-producteurs d’électricité produisent 412 MW (dont 362 MW fonctionnant au gasoil et 50 MW installés en mer fonctionnant au gaz). Une capacité totale insuffisante, car l’énergie reste inaccessible aux populations et aux industries.

 

Gisements de gaz naturel

L’Arsel estime qu’en dehors du pétrole, le Cameroun possède des gisements de gaz naturel aujourd’hui estimés à 6,6 TCF, soit environ 186 milliards de m3.

 

Solaire et éolien

En ce qui concerne l’énergie solaire, le Cameroun dispose d’un potentiel abondant et disponible surtout dans sa partie septentrionale.
L’insolation moyenne dans la partie nord du pays est de 5,8 kWh/m2 /jour et dans la partie sud 4 kWh/m2/jour évalue l’Arsel. Pour elle, on observe une insolation moyenne de 4,9 kWh/m2/j pour l’ensemble du pays. Mais son exploitation reste faible.
Selon les dernières études de l’Arsel, le potentiel éolien du Cameroun est non négligeable et économiquement exploitable dans les régions de l’Ouest du Cameroun et de l’Adamaoua. Autant de potentialités et d’opportunités à saisir.

 

Des projets dans ces différents secteurs énergétiques sont désormais disponibles et le Cameroun est à la recherche des partenaires en vue de leur concrétisation.

Lire aussi: http://www.sanfinna.com/?tag=projet-energie-hydroelectrique-afrique

Thierry Barbaut
Source: www.agenceecofin.com

Top Ten largest telecoms companies in Africa

Telecommunications is one of the fastest growing industries on the continent, with many companies looking to either enter or expand on African soil. IT News Africa compiled a list of the ten biggest telecommunications companies based on turnover at the end of 2011, and found that three of the companies profiled are based in South Africa.

MTN Group President and CEO Sifiso Dabengwa (image: Charlie Fripp)

1. MTN South Africa

MTN is without a doubt the biggest mobile operator in Africa, based on turnover and the number of subscribers. In a recent revenue presentation, the company revealed that they have over 176-million subscribers across 16 countries in Africa and six countries in the Middle East. MTN’s revenue for the first quarter of 2012 was up by 17.5% to R66.4-billion, and the company made R38-billion in the South African and Nigerian markets alone. MTN South Africa currently has 23.5-million subscribers.

Revenue for 2011: $9.4-billion

2. Vodacom Group (South Africa)

Vodacom, whose parent company is UK-based Vodafone, is the second largest company trading in Africa, with a 2010 revenue of over R9-billion. On a continent-wide scale across all the industries, Vodacom ranks 9th in terms of revenue, with Vodacom South Africa coming in 14th place. In a recent report, Vodacom South Africa had a 2010 revenue of over R6-billion, and its subscribers have been on the increase thanks to highly competitive pricing structures and promotions. Vodacom South Africa currently enjoys 58% of the South African mobile market, with around 23-million subscribers.

Revenue for 2011: $7.7-billion

3. Telkom (South Africa)

Telkom is South Africa’s largest fixed-line and wireless service provider, and operates in more than 38 countries throughout the African continent. The South African government has a 39% stake in the company, founded in 1991. At the end of 2011, the group’s operating revenue decreased by 3.2% to R16-billion, with R15-billion coming from their fixed-line offerings.

Revenue for 2011: $4.7-billion

4. Orascom Telecom (Egypt)

Orascom Telecom Holding, which is the parent company of Orascom Telecom, is one of the largest operating GSM networks in the Middle East, Africa, Canada and Asia. The company is also 51% owned by Russia’s Vimpelcom, and is the 6th largest mobile telecom provider in the world. Revenue for the company at the end of 2009 was $5.065 billion, but that took a dip in the following two years. In the late 90’s the company saw a surge in subscribers, climbing from just over 200 000 in 1998 to over 101 million subscribers after Wind Telecom bought a sizeable stake in the operation.

Revenue for 2011: $3.6-billion

5. Maroc Telecom (Morocco)

Maroc Telecom is the main telecommunications company in Morocco, and is partly owned by technology company Vivendi. For the first three months of 2012, the company posted consolidated revenues of $890-million. The company also saw growth in its international business, with a 21% year-on-year rise in revenue. At a results presentation in March, the company revealed that it had 17.1-million subscribers, which included 1.2-million 3G customers and 1.08-million contract subscribers. Maroc Telecom also has a number of subsidiaries in Burkina Faso, Gabon and Mali.

Revenue for 2011: $3.4-billion

6. MTN Nigeria (Nigeria)

Operating under the banner of South Africa-based MTN Group, Nigeria has been the golden boy in terms of subscribers and revenue for the group. Outside of South Africa, Nigeria is the group’s most profitable nation, bringing in over R13-billion in the first quarter of 2012. In terms of subscribers, MTN Nigeria saw a 4.8% increase in the number of subscribers, bringing their total in Nigeria to over 43-million.

Revenue for 2011: $1.9-billion

7. Orascom Telecom Algerie (Algeria)

Part of the Orascom Telecom Holding company, Orascom Telecom Algerie enjoys all the benefits that is associated with its parent company while being the second most successful territory for the group. Orascom Telecom Algerie was launched in 2002 and trades under the name Djezzy in the country, and has about 16.5-million subscribers with 55.5% market share. In terms of the Top 500 companies in Africa across all sectors, Orascom Telecom Algerie ranks 79th in revenue.

Revenue for 2011: $1.79-billion

8. Mobinil (Egypt)

Founded in 1998, France Télécom (Orange) owns 94% of the company, with 5% shares owned by Orascom Telecom founder Naguib Sawiris. At the end of 2010, Mobinil had over 30 million subscribers and its coverage extends to more than 99% of the Egyptian population. Mobinil has also been at the centre of many disputes between France Télécom and Sawiris, but this situation has been resolved after France Télécom bought up a large amount of shares, leaving Sawiris with his current 5%.

Revenue for 2011: $1.5-billion

9. Safaricom (Kenya)

With Bob Collymore as CEO, Safaricom is the largest mobile service provider in Kenya and was formed in 1997 while being a fully owned subsidiary of Telkom Kenya. Two years ago the UK-based mobile service company Vodafone, acquired a 40% share in the company. At the end of 2010 Safaricom had approx. 12-million subscribers, with most of the residing in Nairobi, Mombasa, Kisumu and Nakuru. Safaricom managed to boost their subscriber numbers in 2012 by being the first east African nation to provide its users with 3G technology – while 4G is also on the cards.

Revenue for 2011: $1.3-billion

10. Telecom Egypt (Egypt)

In contrast to Orascom Telecom, Telecom Egypt is the largest fixed-lined telecommunications operator in the Egypt, and also one of the oldest – having started in 1854. Currently the company enjoys a subscriber base of over 12-million, making it one of the largest fixed line providers in the Middle East. But the company is not just focused on fixed line services, as it also has a 44% stake in Vodafone Egypt.

Revenue for 2011: $480-million

* Sources: MTN financial results 2011, Vodacom financial results 2011, Telkom financial results 2011, Safaricom financial results 2011, Mobinil financial results 2011, The Africa Report, Wikipedia

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