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Transferts d’argent : le téléphone portable au secours des banques

Des services bancaires désormais plus accessibles grâce aux opérateurs téléphoniques

Par Anna McGovern

Dans les pays africains les plus pauvres, on compte davantage de téléphones portables que de comptes bancaires. Rien d’étonnant donc à ce que les opérateurs téléphoniques s’intéressent de près au virement de fonds par téléphone portable. Une alternative peu coûteuse, efficace et sûre, qui permet aux travailleurs émigrés d’envoyer de l’argent à leur famille restée au pays sans avoir à passer par les sociétés de transfert de fonds ou par des connaissances rentrant chez elles [voir Afrique Renouveau, octobre 2005].

L’argent peut être acheminé rapidement, même vers les régions les plus reculées. Il suffit que le destinataire ait accès à un portable ou puisse se rendre dans un centre de paiement. Ce marché devrait être très rentable, estime Pieter Verkade, cadre de la société de télécommunication MTN.

La technologie commence à s’implanter, en particulier dans les pays où les sociétés de transfert de fonds prélèvent des commissions élevées. L’opérateur kenyan Safaricom et le Britannique Vodafone ont ouvert la voie en 2007 en lançant M-Pesa (M pour « mobile » et pesa signifiant « argent » en kiswahili). Initialement limité au Kenya, M-Pesa s’est depuis internationalisé, auprès notamment de Kenyans vivant au Royaume-Uni. L’essor des services bancaires par téléphone mobile sur le marché kenyan, où M-Pesa occupe une position dominante, a été rapide. Fin 2010, quatre opérateurs comptaient plus de 15,4 millions d’abonnés (soit plus de la moitié de la population adulte du pays).

La croissance rapide de M-Pesa est d’autant plus surprenante que ce service a, au départ, été « ignoré par les établissements financiers », se souvient Bernard Matthewman, directeur général de Paynet, qui a développé pour M-Pesa un logiciel permettant d’utiliser les guichets automatiques sans carte. L’une des premières difficultés a consisté à convaincre les banques que les populations rurales constituaient une clientèle potentielle. « Et surtout, explique M. Matthewman, en lançant le service sans carte, il a fallu mener une campagne d’information. »

Du côté des utilisateurs, peu de personnes s’étaient déjà servi d’un distributeur de billets de banque, et encore moins sans carte. Pourtant, une transaction sans carte n’a rien de compliqué. Il suffit d’envoyer par SMS au destinataire un code secret, qui reste actif pendant quelques heures. Cette facilité d’emploi explique sans doute le succès immédiat du service M-Pesa. Peu après son lancement, les transferts de fonds reçus par cette méthode ont atteint une valeur totale de 100 millions de dollars.

Alliances

Le virement d’argent par téléphone portable pour des transferts de fonds et le paiement de petits montants, comme les frais scolaires et les factures des services publics, s’est étendu à d’autres pays africains. En Afrique du Sud, Vodacom s’est récemment associé à Nedbank pour offrir ces services à l’intérieur du pays. « Le taux de pénétration actuel du marché cible de Vodacom, sa présence par l’intermédiaire de distributeurs même dans les zones rurales, nous a intéressés », explique Ilze Wagener, cadre chez Nedbank.

Les transactions par téléphonie mobile peuvent permettre aux banques d’accéder aux marchés ruraux sans avoir à ouvrir de nouvelles agences. En mai 2011, neuf mois après son lancement, le partenariat Vodacom-Nedbank comptait 140 000 abonnés en Afrique du Sud et avait établi plus de 3 000 agences M-Pesa et 2 000 guichets automatiques dans le pays. Dans un pays comme l’Afrique du Sud, où la clientèle et les distributeurs ont des profils plus variés, « il faut envisager M-Pesa de manière très différente », affirme Mme Wagener. À ses yeux, le service « présente des possibilités et des défis sans équivalent ».

Dans certains pays, les banques forment des partenariats avec plusieurs compagnies de télécommunications. « Le réseau de transfert d’argent mobile mis en place grâce à des partenariats avec quatre sociétés de téléphonie mobile au Ghana nous a permis d’étendre nos services auprès de clients répartis dans l’ensemble du pays », a indiqué à Afrique Renouveau Owureku Osare, responsable du service de transactions bancaires d’Ecobank au Ghana. Le renforcement de ce réseau au Ghana s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus globale d’élargissement de la clientèle, a-t-il ajouté.

Tout indique que les services bancaires et financiers traditionnels s’adaptent aux nouvelles technologies et aux nouveaux marchés. Il s’agit désormais d’attirer ceux qui n’ont pas de compte bancaire. Les banques qui proposent des services de transfert d’argent par téléphone portable recommandent aux bénéficiaires auxquels il reste un peu d’argent de le placer dans des « portefeuilles mobiles » : des comptes bancaires électroniques liés à un téléphone portable.

« En permettant aux personnes sans compte bancaire de garder leur argent dans des portefeuilles mobiles liés à leurs numéros de portable, nous espérons que cet argent finira dans un vrai compte bancaire », précise M. Osare. En mai, Ecobank a proposé à sa clientèle d’Afrique de l’Ouest un compte d’épargne mobile qui peut être rattaché à un portefeuille mobile.

Le cas de M-Pesa est intéressant à plus d’un titre. Dans le cadre de ce service, une compagnie de télécommunications et une banque se sont associées l’an dernier pour offrir un compte d’épargne, connu sous le nom de M-Kesho. C’est l’un des premiers partenariats de ce type. Un usager de M-Pesa peut ainsi transférer de l’argent, par téléphone portable, d’un portefeuille mobile M-Pesa vers un compte d’épargne M-Kesho, géré par Equity Bank.

En 2010, un rapport de la Fondation Bill et Melinda Gates indiquait que trois mois après le lancement de M-Kesho, 455 000 nouveaux comptes avaient été ouverts, soit plus qu’au début de la mise en place du service M-Pesa. En plus d’un compte virtuel complet géré par téléphone portable, M-Pesa offre au titulaire du compte la possibilité de contracter un micro-emprunt après quelques mois.

À l’instar du service M-Pesa, les services bancaires par téléphones portables permettent à ceux qui n’ont pas de compte bancaire de recevoir l’argent envoyé par leurs proches vivant à l’étranger.
Photo : Africa Media Online / Felix Masi

Expansion

Outre les comptes d’épargne et les micro-prêts, les banques proposent aussi à leur nouvelle clientèle des cartes de crédit prépayées et des services d’assurance. Les polices d’assurance qui prennent en charge les frais d’obsèques représentent désormais une importante activité financière dans de nombreux marchés africains. Pour le moment, ils ne sont généralement offerts qu’aux clients des villes, observe M. Verkade du MTN.

Face à la popularité croissante des transactions financières par téléphonie mobile au Ghana, Hollard Insurance et Mobile Financial Services Africa se sont associés au début de 2011 à MTN pour lancer mi-Life, un service de « micro-assurance » géré par téléphone portable. « Ces services d’assurance font pleinement usage de notre technologie, de sorte que tout le processus d’enregistrement se fait également par téléphone portable », précise M. Verkade. Avec de très faibles primes, l’idée est de tirer parti dans un premier temps de la demande non satisfaite pour ce type de service au Ghana, surtout dans les régions rurales mal desservies, pour ensuite l’étendre à d’autres marchés africains, comme le Rwanda.

Les partenariats entre les compagnies de télécommunications et banques 
et autres services financiers devraient se multiplier à l’avenir pour desservir un nombre croissant de pays et marchés africains.

Une autre étape logique consiste à développer les transactions dites « cash-lite », qui éliminent ou réduisent considérablement la place de l’argent liquide dans les opérations de transfert de fonds, explique M. Matthewman. « On commence déjà à voir cela quand une personne achète un forfait de communication prépayé sur un téléphone M-Pesa pour l’envoyer à un autre usager. Il n’y a alors plus besoin de payer comptant », dit-il. Ainsi, une personne vivant à l’étranger peut envoyer un forfait de communication prépayé au bénéficiaire, qui pourra à son tour l’échanger directement contre des biens ou services auprès de détaillants participants.

Les six défis du transfert de fonds

En dépit de l’essor des transferts de fonds internationaux par téléphone portable, divers obstacles persistent.

Un marché limité. Le développement rapide de M-Pesa au Kenya s’explique en partie par le fait que la société qui l’a lancé, Safaricom, a bénéficié de sa position de quasi-monopole. Ailleurs en Afrique, M-Pesa et les autres services du même type n’enregistrent pas le même succès.

D’introuvables liquidités. Dans les zones rurales et les régions reculées, les services de transfert de fonds n’ont pas toujours suffisamment de liquidités à remettre aux bénéficiaires des transferts. Pour remédier au problème, Owureku Osare d’Ecobank (Ghana) explique que sa banque cherche à former un partenariat « avec une institution de microfinance qui a déjà une expérience du terrain pour renforcer la trésorerie des agents de ces régions ». Au Kenya, le service Paynet offre une solution différente en proposant des retraits sans carte aux guichets automatiques de banque.

Méfiance et méconnaissance. De nombreux habitants des zones rurales se méfient des banques ou n’y ont pas accès. Misant sur la popularité des téléphones portables, des banques et des opérateurs téléphoniques envoient des représentants sur le terrain, même dans les régions les plus reculées, pour expliquer aux gens comment effectuer des transferts de fonds par téléphonie mobile. D’autres forment des agents locaux, qui touchent une commission pour recruter des clients.

Obstacles techniques. Bien que présente dans 30 pays africains, Ecobank n’a toujours pas réussi à trouver un opérateur disposant d’une plateforme unique qui lui permette d’offrir des services bancaires transfrontaliers par téléphone portable.

Obstacles réglementaires. Les lois et réglementations relatives aux transferts transfrontaliers de sommes modestes varient d’un pays à l’autre et leur application au cas de la téléphonie mobile prête parfois à confusion. La banque centrale du Kenya élabore actuellement un projet de réglementation pour les émetteurs de monnaie électronique et les transferts électroniques au détail et la banque centrale de Tanzanie a annoncé qu’elle préparait un nouveau projet de loi régissant ce type de transactions.

Contrôle des opérations. En Afrique du Sud, les transferts de fonds par téléphonie mobile ne se font pour le moment qu’à l’intérieur du pays, et toutes les transactions transfrontalières, même d’un montant modeste, doivent être soumises à un contrôle. Conformément à la législation nationale contre le blanchiment des capitaux, seuls les banques et les courtiers agréés sont habilités à effectuer des transferts de fonds avec l’étranger. Ce qui exclut les détaillants, qui sont au cœur de la stratégie des banques en matière de transfert d’argent par téléphone mobile. En attendant, les banques elles-mêmes hésitent à effectuer un grand nombre de transactions internationales d’un montant modeste. Le coût de la déclaration de ces opérations aux autorités est en général élevé.

http://www.un.org

20 Mars 2012, Message du Secrétaire général de la Francophonie

Le français est une chance !

Pour nous toutes et nous tous qui avons choisi de nous rassembler au sein de la Francophonie, le français, c’est en effet cette chance insigne qui nous est offerte de pouvoir entrer en contact par-delà les frontières et les océans, non pas seulement pour communiquer entre nous avec l’assurance de nous comprendre, mais aussi et surtout pour agir solidairement, pour réfléchir, ensemble, aux défis du présent et du futur, pour partager nos craintes, nos espoirs et nos ambitions, dans la détresse comme dans l’allégresse.

C’est la chance de pouvoir expérimenter, concrètement, à travers la littérature, la chanson, les arts vivants, ce que la diversité des expressions culturelles a de stimulant, d’enrichissant, de fécondant,

C’est la chance de pouvoir former des réseaux performants d’universitaires, de chercheurs, d’experts, de professionnels, de maires, de parlementaires, pour que le dialogue et la coopération au service du développement durable ne relèvent plus de la décision des seuls États, mais de l’engagement militant des peuples, de la société civile, des citoyens,

C’est la chance de pouvoir confronter nos expériences et de mutualiser nos expertises pour que prospère l’État de droit, pour que s’enracine la culture de la démocratie et des droits de l’Homme, pour que progresse la paix, tant au sein des nations que dans les relations entre États,

C’est la chance de pouvoir nous concerter pour faire prévaloir les intérêts de tous, et singulièrement de ceux que l’on a pris l’habitude de ne plus entendre.

Alors en cette période de crises profondes et multiformes, de mutations violentes et déstabilisatrices, en cette période où les liens de solidarité tendent à se déliter au profit du chacun pour soi, en cette période où grandit la tentation de stigmatiser ce qui nous différencie les uns des autres au lieu de retourner aux sources de notre humanité commune, en cette période où la détresse et l’indignation de la jeunesse contre ce qui a été et ce qui est, ne suffisent pas à concrétiser ce qui devrait être, ce qui pourrait être,

Savourons cette chance, non pas comme un acquis, mais comme un défi à relever jour après jour, comme un puissant moyen d’action, comme un formidable levier pour faire émerger une autre vision du monde et du destin qui nous lie, une vision acceptable par tous, équitable pour tous.

Cette chance, offrons-la surtout, en gage d’amitié et en signe de ralliement, à toutes celles et tous ceux, toujours plus nombreux, qui choisissent d’apprendre le français pour s’ouvrir au monde.

Abdou Diouf
Le message et le site de la Francophonie: http://20mars.francophonie.org/Message-du-Secretaire-general-de-la-Francophonie

Cameroun : 6500 milliards FCFA pour un «complexe industrialo-portuaire»

(Agence Ecofin) – Le schéma directeur d’aménagement global a été officiellement présenté le 14 mars dernier à Yaoundé par le président du comité de pilotage et de suivi du complexe.

Le changement de dénomination du projet de construction du port en eau profonde de Kribi en «complexe industrialo-portuaire» précise les intentions du gouvernement.

Au-delà du changement de nom, c’est toute une ville qui doit naître autour du port de Kribi et de nombreuses dessertes routières et ferroviaires à construire. Aussi, de lourds investissements à hauteur de 6500 milliards F CFA sont-ils attendus avec un impact énorme. Ce montant a été révélé ce mercredi à Yaoundé par Louis Paul Motaze, président du comité de pilotage et de suivi de la réalisation dudit complexe, par ailleurs secrétaire général des services du Premier ministre, lors dans sa présentation du plan général des aménagements portuaires, urbains et infrastructurels de ce gigantesque projet mené par l’entreprise Royal Haskoning.

Réalisés sur une superficie d’environ 26000 ha, apprend-on, les aménagements identifiés par le schéma directeur intègrent un port général avec un terminal à conteneur, un terminal polyvalent, un terminal aluminium, d’hydrocarbures et céréalier. Deux autres terminaux sont prévus, notamment méthanier et minéralier. Il est aussi prévu le port de plaisance, de pêche industrielle, une base navale, des zones d’urbanisation et des sites touristiques. Tous les contours du développement de la ville de Kribi ont été cernés dans une projection à l’horizon 2040.

Guy C. Moussi
http://www.agenceecofin.com/investissement/1803-3942-cameroun-6500-milliards-fcfa-pour-un-complexe-industrialo-portuaire

Le top 5 des chefs d’Etat africains les plus connectés

Le boom d’Internet n’a pas épargné l’Afrique. Face au succès des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter, la course aux «likes» a commencé.

Croire que les pays étiquetés «en voie de développement» ne sont pas au fait d’Internet serait bien mal connaître le continent noir. De Facebook en passant par Twitter, ce sont des millions d’internautes qui s’expriment chaque jour sur le Web.

A l’image des autres continents, Facebook s’impose en Afrique comme le réseau social par excellence: 21,25% des internautes africains s’y connectent, ce qui fait pas moins de 17 millions de membres sur le site créé par Mark Zuckerberg en 2004.

Et cet engouement dépasse la sphère populaire, puisque de nombreux chefs d’Etat africains y ont ouvert un compte, une page officielle, ou encore des groupes de soutien. Autant d’outils qui permettent de créer une interface supplémentaire avec la société civile.

Les champions de Facebook et Twitter

Pour définir l’enjeu réel que représente le phénomène des réseaux sociaux au sein de la classe politique africaine, nous avons réalisé le classement des cinq présidents* les plus actifs sur la Toile, notamment sur Facebook et Twitter, au 29 mars 2011.

– Ce classement est évalué en fonction du nombre de likes (j’aime, en version française) affichés sur les pages Facebook officielles des présidents. Pour les profanes, il faut savoir que chaque «Facebookien» peut cliquer sur cette icône , présente un peu partout sur le site, afin de manifester son intérêt pour une page, un statut, une photo, etc.

Au-delà de la simple popularité d’un dirigeant, ces clics reflètent également des enjeux tels que l’accès à Internet, la pénétration des réseaux sociaux, la politisation de la Toile ou encore la censure.

– Twitter est également un réseau social révélateur. Ce site de microblogging relaie des mini-messages (140 caractères maximum) largement suivis sur le Web —on a pu voir son influence récemment lors des révolutions tunisienne et égyptienne.

5. Alassane Dramane Ouattara (Côte d’Ivoire): 12.169 likes

Le rival de Laurent Gbagbo et président légitime de la Côte d’Ivoire reconnu par la communauté internationale n’oublie pas de soigner sa présence virtuelle. Avec Gbagbo, ils se livrent une cyberguerre sur Facebook et Twitter afin d’élargir leur sphère d’influence.

Ouattara, dit «Ado», se montre très présent sur Internet, et la rubrique «Ado sur le web» de son site officiel renvoie sur ses pages Facebook, Hi5, MySpace et Twitter, où 1.028 abonnés suivent ses messages. Il a un site officiel personnel et un autre relatif à son parti politique.

4. Paul Kagamé (Rwanda): 15.591 likes

Très actif sur les réseaux sociaux, le président rwandais invite lui aussi les internautes à le suivre sur Facebook, Twitter, Flickr, ou encore YouTube. Sur Facebook, il a créé un forum intitulé «Answers of the week» (Réponses de la semaine) où il répond librement aux questions de ses likers. A titre d’exemple, le 16 mars, un dénommé Aboo lui demandait pourquoi le Rwanda n’était pas plus représenté en Afrique de l’Ouest. Paul Kagamé l’a informé que deux nouveaux ambassadeurs venaient d’être nommés au Nigeria et au Sénégal.

Son site officiel est régulièrement actualisé et son compte Twitter rassemble 8.388 abonnés.

3. Jacob Zuma (Afrique du Sud): 21.145 likes

Président de la «nation arc-en-ciel» depuis 2009, Zuma est en troisième position de ce classement, une place sur le podium qu’il doit sans doute aux 3.761.000 sud-africains adeptes de Facebook. Zuma est également très suivi sur Twitter avec 10.852 abonnés.

Son site officiel est mis à jour régulièrement et il possède également un compte sur YouTube et Flickr.

2. Laurent Gbagbo (Côte d’Ivoire): 32.418 likes

Laurent Gbagbo s’efforce de rassembler ses adeptes autant sur la Toile que dans la réalité. Il disposerait même d’une équipe de webactivistes chargée de diffuser son idéologie sur Internet. Une manière de se façonner une légitimité que ne lui a pas accordée la communauté internationale.

Son site officiel renvoie vers ses comptes Facebook, Twitter, Dailymotion, MySpace et YouTube. Sur Twitter, il est suivi par 1.277 abonnés. Une diversité d’outils qui permet d’élargir son champ d’action sur le Web. Récemment, le profil de Laurent Gbagbo aurait été bloqué sur Facebook pendant quelques jours, et une pétition circulait pour sa réhabilitation.

1. Goodluck Jonathan (Nigeria): 518.519 likes

L’importance que «Monsieur Bonne Chance» accorde à sa cyberpopularité n’est sans doute pas étrangère aux échéances électorales à venir. Président par intérim en poste depuis le 6 mai 2010, les prochaines élections législatives et présidentielle se tiendront respectivement les 2 et 9 avril 2011. Le site officiel de sa campagne est actualisé quotidiennement, et son compte Twitter rassemble 8.746 abonnés. C’est d’ailleurs en 140 caractères qu’il a annoncé l’ouverture de son nouveau site le 8 mars 2011.

En outre, le Nigeria se situe au 1er rang africain et au 9e rang mondial en terme de nombre d’utilisateurs d’Internet (43,989 millions), parmi lesquels 2.985.680 sont inscrits sur Facebook. Avec l’Afrique du Sud, le Nigeria recense le plus grand nombre d’utilisateurs de Twitter. Un résultat qui n’est pas étranger à la démographie du Nigeria, pays le plus peuplé du continent noir, et 8e au rang mondial, avec 155.215.573 habitants.

Voilà donc un président qui a bien su tirer son épingle du jeu

Liberté de liker

L’époque où les politiques ne prenaient pas en compte la mesure du phénomène des réseaux sociaux semble être révolue. Sans doute les scandales créés par les câbles de WikiLeaks et l’utilisation de Facebook et Twitter par les partis d’opposition comme vecteur de contestation ont-ils incité de nombreux dirigeants à ne pas négliger cette partie du Web.

A l’image des blogs, le premier réflexe a été de se méfier de ces lieux d’échanges ouverts. Dans certains pays où la liberté d’expression n’existe que pour la forme dans la Constitution, l’accès à ces sites fait figure d’oasis en plein désert. On comprend alors l’enjeu de limiter l’accès à de tels outils afin de museler les voix dissidentes.

Sauf que la censure est un pari risqué, et qu’elle nécessite un accord avec les moteurs de recherche (à l’instar de Google, qui de 2006 à 2010 acceptait de censurer certaines entrées en Chine) ou encore avec les fournisseurs d’accès. Mais limiter l’accès au Web ne passe pas inaperçu, même dans des pays qui recensent de faibles taux de pénétration d’Internet. Le dernier exemple en date est celui du Cameroun. Le vendredi 11 mars, l’accès au réseau Twitter par téléphone mobile a été bloqué par le gouvernement de Paul Biya, arguant d’obscures «raisons de sécurité». A ce jour, le service n’est toujours pas rétabli dans le pays.

Au fond, si les chefs d’Etat n’ont pas pris le train des réseaux sociaux en marche, ils le craignent. Laurence Monnoyer-Smith, chercheuse française en Sciences de l’Information et de la Communication, souligne:

«Pour eux, il s’agissait d’un dispositif ressortant de l’organisation de la société civile. Ils ne voyaient pas leur intérêt. Le réveil a été brutal parce qu’ils ont pris conscience de l’énorme décalage entre l’idée qu’ils se faisaient de leur action, et la manière dont elle était reçue.»

A l’image de Robert Mugabe (Zimbabwe), ou encore d’Abdoulaye Wade (Sénégal), les groupes d’opposition et les pages des «anti-» se comptent par dizaines —et certaines ne mâchent pas leurs mots.

http://www.slateafrique.com

L’Afrique génèrera plus de déchets électroniques que l’Europe en 2017

Selon les experts du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), la quantité de déchets électroniques émise par les Africains devrait dépasser celle des Européens d’ici 2017. La forte croissance de ces déchets est due en grande partie à la consommation de plus en plus importante d’ordinateurs, de téléphones portables sur le continent africain.

Le continent africain dépasserait l’Europe en 2017 en terme de production de e-déchets tels que les réfrigérateurs, les télévisions, ou les téléphones portables. C’est le constat des experts du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), réunis en colloque à Nairobi où siège l’organisation. Selon Katharina Kummer Peiry, secrétaire exécutive de la Convention de Bâle de 1989 sur le contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et leur élimination, « une étude indique que l’Afrique produira plus de déchets électroniques que l’Europe en 2017 ».

Plus de téléphones et d’ordinateurs

Selon le rapport du PNUE, deux données expliquent cette évolution. Il s’agit d’une part de la croissance démographique et d’autre part l’accès croissant aux équipements électroniques. Le taux de pénétration concernant les ordinateurs personnels a été multiplié par dix ces dix dernières années et le nombre d’abonnés à un réseau de téléphonie mobile, par cent. De plus en plus de personnes ont accès à ces produits en Afrique, continent qui a désormais dépassé le seuil du milliard d’habitants.

« L’Afrique, où le recyclage de ces équipements demeure largement informel doit évoluer vers un recyclage plus encadré pour s’assurer que les métaux précieux sont extraits comme il se doit, par exemple, des téléphones portables », souligne pour sa part Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE.

« L’utilisation d’équipements électriques et électroniques, et en particulier d’outils d’information et de télécommunication, demeure bas en Afrique en comparaison à d’autres régions du monde, mais elle augmente de façon spectaculaire », note un rapport du programme Afrique de la mise en œuvre de la convention de Bâle rendu public le mois dernier.

Malgré cette Convention de Bâle qui interdit la circulation de déchets dangereux depuis 1992, les pays industrialisés envoient leur matériel usagé par container dans les pays en voie de développement, notamment en Afrique où ils sont un véritable fléau en raison de la toxicité de certains composants. Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne sont d’ailleurs les principaux pays exportateurs de déchets électroniques en Afrique.

http://www.afrik.com/article25096.html

Madagascar : Une date butoir pour la loi d’amnistie

Une loi d’amnistie censée mettre un terme à la crise politique à Madagascar, sera déposée au parlement d’ici deux semaines, a appris vendredi, AfriSCOOP de sources proches de la Sadc (Communauté de développement d’Afrique australe) dont une délégation était en fin de mission sur la Grande île.

« Nous avons examiné un texte élaboré par des juristes malgaches compétents. Il devra aboutir à une loi d’amnistie d’ici deux semaines. Ce sera une première étape pour sortir de la crise politique », a affirmé Marius Fransman, vice-ministre sud africain des relations internationales, chef de la délégation de la Sadc.

La troïka (organe de coopération en matière de politique défense et sécurité) de la Sadc était depuis cinq jours à Madagascar pour tenter de débloquer la crise politique dans ce pays, depuis la chute de l’ex chef de l’Etat Marc Ravalomana en mars 2002. Elle a achevé sa mission, jeudi après avoir rencontré les principaux responsables du pays dont le président de la transition, Andry Rajoelina et la mouvance de M. Ravalomana.

La Sadc avait déjà fixé au 29 février, la mise en place de cette loi d’amnistie. Mais, elle n’a pas été respectée par le gouvernement.

« Tout éventuel non respect de cette nouvelle date dénotera de la mauvaise volonté » des autorités malgaches, a prévenu M. Fransman.

La classe politique malgache a signé en septembre 2011, un processus de sortie de crise devant conduire à l’organisation des élections crédibles et transparentes.

http://www.afriscoop.net/journal/spip.php?article5227

L’accès à l’eau potable dans toute l’Afrique, un espoir lointain ?

L’accès à l’or bleu, un enjeu de taille en Afrique. Lundi 12 mars s’est ouvert à Marseille le sixième Forum mondial de l’eau, pour une semaine de réflexions et d’échanges. Environ 20 000 personnes de 140 pays y participent pour apporter des solutions quant à l’accès universel à l’eau potable. Une problématique qui concerne 40% de la population d’Afrique subsaharienne.

Le forum mondial de l’eau, intitulé « temps des solutions », qui se tient à Marseille du 12 au 17 mars 2012, réunit près de 20 000 participants de 140 pays différents (institutions, entreprises, associations, élus locaux). « Les défis sont immenses et les faits tenaces », a lancé le Premier ministre français, François Fillon, dans son discours d’ouverture lundi. Il a exhorté la communauté internationale à « réfléchir aux moyens de rendre cet accès universel en 2030 », à « se mobiliser pour y remédier », qualifiant la situation « d’inacceptable ».

Environ 40% de la population d’Afrique subsaharienne n’a pas accès à l’eau potable. C’est le continent où l’accès à une eau de qualité est le plus limité, selon le 4e rapport de l’Onu sur l’eau, pourtant, à l’exception des zones arides et semi-arides, l’Afrique compte dix-sept grands fleuves et une centaine de grands lacs, auxquels s’ajoutent de considérables nappes phréatiques.

Les enjeux ou problèmes spécifiques de l’eau en Afrique

Compte tenu de l’accroissement des besoins multiples et surtout de la forte croissance de la population mondiale, l’eau est plus que jamais devenu un enjeu majeur dans les sociétés. D’une part, les pays occidentaux satisfont leurs besoins au prix d’investissements financiers lourds permettant d’accéder, de distribuer et de traiter l’eau douce. D’autre part, les pays du Sud sont confrontés à d’énormes difficultés, dont l’ampleur est tributaire des aspects physiques, démographiques, économiques et politiques.

L’Afrique reste confrontée à un immense « stress hydrique », s’expliquant par une forte pénurie d’eau qui pèse sur une partie importante des populations. Au sud du Sahara, environ 300 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable (plus du tiers de la population du continent) et un habitant sur deux souffre de maladies conséquentes de la pénurie ou de la mauvaise qualité de l’eau.

L’inégale répartition géographique de l’or bleu reste un point majeur des ressources en eau sur le continent. La réduction des territoires endoréiques, notamment plus de la moitié des zones semi-arides et arides, sont caractérisées par l’importance de ces territoires où l’écoulement des eaux n’atteint pas la mer et se perd dans des dépressions fermées. L’irrégularité et la diminution des précipitations depuis les années 70 n’ont fait qu’aggraver la question de besoins en eau. En Afrique australe et en Afrique orientale, les populations alternent ainsi depuis les deux dernières décennies entre sécheresses et inondations.

Par ailleurs la fragilisation des écosystèmes, à travers une forte intensification des activités agricoles, une intensification de la déforestation, un développement des activités industrielles et une urbanisation massive, ont contribué au risque de manque d’eau dans plusieurs parties du continent.

Gestion partagée et maitrisée de l’eau

En Afrique subsaharienne, l’exploitation et la maîtrise de l’eau, tant en milieu rural qu’urbain, sont devenues des questions stratégiques au regard de l’accroissement démographique, de la diversification des activités économiques et de la dégradation actuelle de l’environnement. L’eau fait donc à la fois l’objet de nombreuses convoitises et tensions entres les Etats et aussi au sein des milieux urbains et ruraux.

La réalisation d’une vraie gestion durable de l’eau repose dans le développement d’une approche de partage équitable et d’économie de l’eau en prenant en compte la diversité des intérêts des acteurs concernés. L’enjeu réside dans la capacité à mettre en œuvre des dispositifs qui parviennent à concilier un objectif d’égal accès de tous.

www.afrik.com

Mobilisation mondiale contre un criminel de guerre africain

Le criminel de guerre ougandais Joseph Kony, sous le coup d’un mandat d’arrêt international, s’est invité mercredi en tête des sujets les plus commentés dans le monde sur le réseau social Twitter.

Mercredi matin, de nombreux utilisateurs de Twitter ont eu la surprise de voir apparaître, au top des sujets les plus commentés sur le réseau social à travers le monde, un nom que beaucoup d’entre eux ignoraient. Et ce n’était pas «Google play», la nouvelle plate-forme du géant américain. Le haut du podium des «hashtags» (un mot précédé du signe «#», qui permet d’indiquer un sujet sur Twitter), habituellement squatté par Justin Bieber et autres sujets légers comme l’Ipad3, était cette fois occupé par un nom glaçant: Joseph Kony.

Joseph Kony est visé par un mandat d’arrêt international.

Joseph Kony, pour tous les «twittos» qui n’ont pas pris la peine de vérifier sur Wikipedia, est ce que l’on a l’habitude d’appeler un «seigneur de guerre» africain. Autrement dit, un criminel de guerre. Originaire de l’Ouganda, le personnage sanguinaire sévit depuis la fin des années 1990 aux confins du Congo et de l’Afrique des Grands lacs. Au départ, il était à la tête de la rébellion ougandaise contre le président d’alors, Yoweri Museveni. Au fil du temps, son Armée de résistance du seigneur (LRA) s’est transformée en une bande de fanatiques qui s’est mis en devoir d’ensanglanter toute la région. À leur actif: pillages, meurtres de civils, viols, esclavage sexuel et enlèvements d’enfants soldats. Autant de crimes contre l’humanité qui ont valu à leur leader d’être le premier individu visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, en 2005. Mais depuis lors, Joseph Kony reste en fuite.

Sur Twitter mercredi, «Invisible children» a popularisé le nom de Kony.

Révulsé par le sort des enfants soldats, une association américaine, «Invisible children» s’est donné pour mission de faire arrêter Joseph Kony avant la fin de l’année. «Le problème, estime l’initiateur du projet, c’est que 99,9% de la population mondiale ne sait pas qui il est. S’ils le savaient, il aurait été arrêté depuis longtemps». En mobilisant via les réseaux sociaux, le collectif cherche donc à intégrer le nom du seigneur de guerre dans la grande discussion mondiale qu’Internet permet. Sur Facebook, l’association a réuni presque un million de fans et lancé des actions citoyennes (rassemblements, campagnes d’affichage, kits d’action). Sur Twitter, c’est la diffusion d’un film de trente minutes qui lui a permis mercredi de générer un buzz inattendu.

http://vimeo.com/invisible/kony2012

Toute la journée, à travers le monde, les internautes se sont donc échangés des messages siglés «Stopkony» ou «Kony2012». Pourquoi 2012? D’abord parce qu’aux États-Unis aussi, c’est une année électorale: les politiques pourraient donc se montrer plus à l’écoute des citoyens. Surtout, parce qu’il y a quelques mois, Barack Obama a décidé l’envoi d’une centaine de soldats des forces spéciales en Afrique centrale, «pour aider les forces de la région œuvrant à faire quitter le champ de bataille à Joseph Kony». C’est le plus important déploiement de troupes américaines en Afrique depuis le sanglant fiasco de l’intervention en Somalie en 1993. Or si l’arrestation du criminel traîne, «Invisible children» craint que Washington ne se retire.

Pour l’heure, Joseph Kony et ses hommes, dont nul ne sait exactement combien il en reste, n’ont pas arrêté leurs exactions. Après une accalmie en 2011, les attaques ont même repris ces dernières semaines. Ainsi, le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a estimé mardi que 3000 personnes ont encore dû fuir la région depuis le début de l’année. Depuis 2008, rappelle le HCR, «les activités de la LRA dans la province ont causé le déplacement interne d’environ 320.000 personnes». Et 20.000 gamins auraient en tout été raflés par la LRA pour être transformés en tueurs.

Annulation de dette contre business : le deal

«Cela fait en général quelques lignes dans la presse, mais le procédé est courant. Ainsi, on apprend, le 24 juillet 2009, l’annulation de la dette du Cameroun envers la France, pour un montant de 1,2 milliard d’euros (…). Mais cette annulation comprend une contrepartie : elle est faite ‘en échange de la réalisation de projets de développement, définis en commun par Paris et Yaoundé, d’ici 2016.’

« Sous-entendu les entreprises françaises devront avoir leur part du gâteau. Et en 2016, on annulera de nouveau la dette que le Cameroun ne pourra pas payer… La dette sert aussi à faire tourner des entreprises françaises à l’étranger, mais on finance des intérêts privés avec de l’argent public…

« On comprend le manège : la France prête de l’argent à des pays dans lesquels elle exerce une ‘certaine influence’, une grande partie de cette somme finance des contrats signés avec des entreprises françaises, puis quand vient le moment de rembourser, le pays ne peut pas (car de toute façon la corruption endémique empêche tout décollage économique). Ce n’est pas grave, on annule la dette et on recommence ! »

Extraits de : France, la faillite ?: Après la perte du AAA, ouvrage paru en mars 2012 aux éditions Eyrolles.

L’auteur, Philippe Herlin, est chercheur en finance et chargé de cours au Centre National des Arts et Métiers (France).

Livres et Auteurs du Bassin du Congo fait rayonner l’Afrique à Paris !

Le stand Livres et Auteurs du Bassin du Congo au Salon international du livre de Paris du 16 au 19 mars 2012

Fort du succès de ses deux précédentes participations, le stand Livres et Auteurs du Bassin du Congo conforte sa présence au Salon international du livre de Paris sur un espace de 280 mètres carrés avec une programmation toujours plus riche et plus variée. Représentant l’Afrique subsaharienne francophone parmi les quarante pays présents, le stand regroupe l’offre la plus belle et la plus complète de la littérature africaine du Salon du livre.
Mettant en lumière la diversité culturelle du Bassin du Congo, témoin d’une longue et profonde tradition littéraire, Livres et Auteurs du Bassin du Congo contribue au rayonnement de cette région de l’Afrique avec l’appui renouvelé de nombreux partenaires institutionnels et médias.

En fédérant les auteurs, les maisons d’édition, les institutions et les spécialistes de la littérature africaine, le stand s’est affirmé comme le lieu de rendez-vous incontournable du salon où sont menés des débats toujours en phase avec l’actualité littéraire.

Au Salon international du livre de Paris, Livres et Auteurs du Bassin du Congo se démarque par le dynamisme de ses animations, par la qualité de ses invités et par la beauté de son stand. Les curieux et les passionnés de l’Afrique se laisseront entraîner dans un voyage culturel intense au cœur du Bassin du Congo.

Cette année, Livres et Auteurs du Bassin du Congo garantit un parcours jalonné de plusieurs temps forts avec la promesse de faire vivre au public des instants uniques et mémorables :

l’annonce du lauréat de la première édition du prix Mokanda par Henri Lopes, écrivain et président du jury ; des rencontres avec les auteurs qui ont marqué l’actualité littéraire de l’année et les lauréats des grands prix littéraires ;
des animations pour la jeunesse où le jeune public sera invité à découvrir la culture africaine et les valeurs qu’elle véhicule sous la forme de séances de contes, de jeux, d’ateliers éducatifs ;
des ateliers-débats sur des sujets qui font l’actualité : la présence des grandes revues littéraires du monde noir, la célébration du dixième anniversaire de la mort de Léopold Sédar Senghor au cours d’une table ronde sur la poésie en partenariat avec l’OIF, des discussions autour des liens étroits qui lient l’Afrique et Moscou par la littérature ;
des rendez-vous thématiques autour du cinéma africain, du rôle des femmes dans la transmission des valeurs, de l’histoire et de l’origine du jazz et de la rumba, de la gastronomie, des enjeux actuels de l’immigration, du rôle de la diaspora africaine.

Le voyage se poursuit dans le climat convivial, interactif et festif qui a fait le succès du stand depuis son arrivée au Salon international du livre de Paris.

Au Salon international du livre de Paris, le Bassin du Congo s’expose, se raconte, se dévoile…

Afrik.com

Mali : la RDC au « festival sur le Niger »

La République démocratique du Congo a été représentée à la célébration des arts plastiques, la musique, la danse, le théâtre dénommé « festival sur le Niger » qui s’est déroulé du 14 au 19 février 2012 dans la ville malienne de Ségou. Avec son spectacle « Rencontre au pluriel », l’artiste comédien de la République démocratique du Congo, Toto Kisaku Mbengana, a représenté le pays à Ségou (Mali) au festival sur le Niger.

En prélude à cette manifestation, Mamou Daffé, directeur du Festival sur le Niger, Ousmane Simaga, maire de Ségou et Dr Mamadou Fanta Simaga, parrain historique du Festival, ont animé une conférence de presse le 3 février 2012, à la cinémathèque du Musée national du Mali.

Dans le cadre de cette 8ème édition, Ségou a accueilli, en 6 jours, 6 scènes et plus de 250 artistes ayant animés la ville pendant toutes les heures de la journée. Et, parmi ces artistes, les festivaliers ont eu le privilège de découvrir des sommités maliennes comme Salif Keita, Rokia Traoré, Cheick Tidiane Seck, Habib Koité, Baba Cissoko, Boubacar Traoré et Haïra Harby.

Du côté des stars internationales, Ségou a reçu cette année des artistes comme Lokua Kanza de la RDC, Meiwey de la Côte d’Ivoire, Bill Aka Kora du Burkina, Pape Diouf du Sénégal, Sauti Soul du Kenya, Sousou et Maher Cissoko de la Suède et du Sénégal, Becaye Aw de la Norvège et du Sénégal et Heather Maxwell des Etats-Unis. En plus du « Niaga » du Festival qui a regroupé les artistes musiciens originaires de la région de Ségou, le 14 février 2012, au Centre culturel « Kôrè », plusieurs autres artistes maliens ont été programmés pour animer un certain nombre d’espaces aménagés à cet effet à Ségou.

« Création artistique et développement »

« Pour la 8ème année consécutive, la cité historique de Ségou, capitale du royaume bambara, vous invite du 14 au 19 février 2012, à venir célébrer, les arts plastiques, la musique, la danse, le théâtre, en un mot la culture », a, dans son mot d’ouverture, lancé Mamou Daffé, directeur du Festival sur le Niger.

L’édition de 2012 a été placée sous le thème « Création artistique et développement ». Ce thème sera au centre d’un Colloque international, du 16 au 18 février 2012. Le 16 février 2012, au Centre culturel « Kôrè », le Pr Mahamadé Sawadogo du Burkina Faso sera mis à contribution pour traiter le sous thème « Création et changement social », au moment où notre compatriote Amadou Chab Touré traitera de la « Création et Marché ». Le 17 février 2012, Alpha Amadou Sy du Sénégal entretiendra les festivaliers sur le sous-thème : « Création et citoyenneté ». A partir du 18 février 2012, le Colloque va changer de cadre. Conférenciers et festivaliers vont se déporter sur le bateau amarré au Quai des Arts, pour participer aux Conférences flottantes sur le fleuve.

De l’autre côté, la Compagnie de danse du « Kôrè », dans une collaboration avec Anani Dodji Sanouvi du Togo, ont présenté « Kouma Kan Guèlen ». Et Kettly Noël de la Compagnie « Donko Seko » a présenté « Ti Chèlbè ». Pour les contes et légendes, Mama Koné a été en selle pour raconter « Le temps des Chevaliers ». Une autre grande innovation de cette édition, selon Mamou Daffé, a été la Foire d’arts visuels et de la musique qui a démarré le 15 février 2012, au village du Festival à l’Ex-CMDT de Ségou.

Parallèlement à cette foire, les festivaliers ont pu voir les expositions des œuvres réalisées par une panoplie d’artistes maliens et du monde, dans le cadre des « workshops » qui ont été réalisés en amont du Festival.

B. Ipan / Le Républicain

Sénégal : Wade contraint à un second tour contre Sall

Le «Vieux» président n’est pas parvenu à distancer son ex-poulain pour gagner dès le premier tour la présidentielle.

Le Sénégal va sans doute connaître, pour la seconde fois de son histoire, un ballottage dans une élection présidentielle. Lundi, alors que les radios continuaient d’égrener sans fin les résultats du scrutin de la veille, le président sortant Abdoulaye Wade voyait s’éloigner ses rêves d’une victoire facile. À demi-mot, le Vieux, comme disent les Sénégalais, l’a reconnu lundi soir. Selon les chiffres qu’il a dévoilés, portant sur environ la moitié des communes, il est crédité de 32,17 des voix contre 25% «pour le suivant». Il se refusera de prononcer le nom de ce rival qui n’est autre que son ancien poulain Macky Sall.

Abdoulaye Wade ne s’est pas privé en revanche, de longuement féliciter sur un ton solennel le peuple pour avoir voté «dans la dignité et le calme». Nide régler quelques comptes avec des chancelleries inquiètes face à un scrutin souvent qualifié de très risqué. «Nous avons apporté de la plus belle manière un démenti à tous les oiseaux de mauvais augure qui s’étaient empressés d’appeler au chevet d’un Sénégal qui serait agonisant». Une façon de rappeler que les rumeurs de fraudes et les peurs de chaos étaient indigne. Une façon aussi de flatter des Sénégalais toujours fiers de leur démocratie et de lancer une campagne de second tour qui s’annonce compliquée. La lutte qui s’annonce est loin de lui être favorable.

Ambiance lourde

Alors, en dépit de l’union de l’opposition qui s’annonce, les proches du président tentaient de s’afficher optimistes. «Il n’y a pas d’indignité à gagner au second tour. Nous, nous n’avons jamais oublié qu’il pouvait y en avoir un», confiait Amadou Sall, son porte-parole.

L’ambiance lourde qui régnait dimanche soir au centre électoral de Wade 2012 disait pourtant la déception. Dans ce petit appartement du centre de la capitale, nul cri, nul enthousiasme. Juste le cliquetis des ordinateurs compilant les résultats. Dans un petit bureau, le premier ministre, Souleyman Ndéné Ndiaye, seul, écoutait la radio, le visage fermé. «Cette victoire au premier tour donnée comme certaine par Wade et les siens visait à rendre cette idée possible dans l’opinion, même si cette hypothèse était hautement improbable. Maintenant qu’un second tour se dessine, Wade passe pour un perdant et cela même si son score devait se révéler pas si mauvais», analyse un universitaire sénégalais. Pour bien des Sénégalais, cet échec intermédiaire sonne presque déjà la défaite finale.

Le plus prudent restait finalement le rival annoncé. Retranché dans sa villa de Mermoz, un quartier cossu de Dakar, Macky Sall gardait lundi sa réserve. «Les choses se présentent bien. Je crois que même du côté du pouvoir c’est désormais accepté.» En politicien avisé, il déclinait ses victoires avec méthode. «J’ai gagné Dakar haut la main et c’est la capitale qui fait la différence. J’ai aussi les banlieues populaires de Pikine et de Guédiawaye.» Macky Sall, ancien directeur de campagne de Wade, est bien placé pour savoir que ce sont autant de fiefs du vieux président qui viennent de tomber, ceux-là mêmes qui avaient permis les victoires de 2000 et 2007.

«Wade et moi nous partageons le même électorat. Ce n’est pas ma faute si je suis plus jeune. Si les scores se confirment, on peut envisager la victoire.»

Macky Sall feint la compassion. «Wade dit qu’il est mon maître. Il ne devrait pas laisser son élève le mettre au tapis. Qu’il se retire.» Adboulaye Wade s’est, sans surprise, refusé à entendre ce message. À 85 ans, il se prépare à livrer son dernier combat.

www.lefigaro.fr

La franco-chinoise du nucléaire sud-africain

S’allier à un concurrent pour gagner ? C’est le pari risqué que Français et Chinois s’apprêtent à prendre pour remporter l’appel d’offre que pourrait lancer Pretoria en 2012 pour la construction de six centrales nucléaires. A la clé : 40 milliards d’euros. Pour saisir les enjeux de cette alliance, il faut analyser les menaces et opportunités qu’elle entraine, sous le prisme de l’intelligence économique.

Par Guy Gweth
« Les Sud-Africains choisiront les fournisseurs qu’ils souhaitent. Or, ils nous ont dit qu’ils souhaitaient qu’on soit en partenariat avec les Chinois. Et donc si c’est ça qu’ils veulent, c’est ce qu’on va faire. » C’est cette déclaration inattendue de Hervé Machenaud, directeur exécutif production et ingénierie d’EDF, en marge d’une conférence de presse sur les résultats annuels du groupe le 16 février 2012 à Paris qui a alerté les analystes. Car en lieu et place d’un « partenariat » comme l’entendent les francophones, ce serait plutôt une alliance stratégique.

Comment ça marche ?

Une alliance stratégique comme pourrait l’être la franco-chinoise du nucléaire sud-africain est une association entre deux ou plusieurs entreprises concurrentes qui décident de mutualiser leurs ressources pour réaliser un projet. Toyota & General Motors (1984), Microsoft & Visa (1994), Wahaha & Danone (1996) ou General Motors & Peugeot Citroën (qui pourrait voir le jour en 2012) sont quelques exemples qui ont marqué l’histoire du business au cours des 30 dernières années. Pour qu’elles marchent, il faut absolument qu’elles soient gagnant-gagnant. Car les opportunités qu’offre cette opération sont à la hauteur des menaces qu’elle représente.

Trois menaces principales

Le premier risque concurrentiel auquel pensent les analystes est de voir EDF et Areva se faire dépouiller par un allié chinois… Or EDF et Areva coopèrent déjà avec le producteur d’électricité nucléaire chinois CGNPC pour développer un réacteur de moyenne puissance de troisième génération. Cette expérience permet d’identifier les menaces de part et d’autre.

Première menace : le risque de renforcer son concurrent. Au-delà de l’objectif qui est de remporter un marché de 40 milliards d’euros, l’alliance que nous baptisons affectueusement « la franco-chinoise du nucléaire sud-africain » sera un terrain de combat feutré. Car mieux ils collaboreront, très puissants ils seront, et plus concurrentiels ils deviendront, l’un pour l’autre. Le cimetière du business est rempli d’anciens alliés, morts pour avoir manqué de lucidité.

Deuxième menace : le risque de générer des doublons. L’excès de protection dans le cadre des alliances stratégiques a également son revers. A trop vouloir sanctuariser les technologies et les compétences-clés par crainte de renforcer le concurrent-allié, les entreprises ont tendance à réduire les synergies entre-elles. Ce comportement génère souvent des doublons qui entament les économies d’échelle auxquelles les alliances stratégiques concourent théoriquement.

Troisième menace : le risque de voir la qualité des centrales sud-africaines pâtir de cette alliance. Loin des tchin-tchin et des discours officiels, le quotidien des alliances stratégiques est faite d’attraction et de répulsion, de confiance et de suspicion, d’entente et d’affrontements. On accélère pour mener à bien le projet, mais on freine lorsqu’il s’agit de partager des informations-clés, ce qui risque de priver les Sud-Africains des savoir-faire les plus pointus.

Trois opportunités majeures

Dans le cadre de l’appel d’offre sud-africain, un partenariat ou plus exactement une alliance stratégique franco-chinoise ouvrirait au moins trois opportunités majeures.

Premièrement : se défendre face à des concurrents plus robustes. Des concurrents s’associent habituellement pour atteindre une taille critique sur des projets qu’ils pourraient difficilement réaliser séparément, voire pas du tout. C’est l’un des enjeux de la possible alliance entre General Motors et Peugeot Citroën en discussion depuis janvier 2012. Mais dans le nucléaire, le duo EDF-Areva n’a pas nécessairement besoin de Chinois pour construire six centrales en Afrique du Sud. Si Pretoria exige une alliance avec les Chinois, c’est à la fois pour satisfaire les deux parties et tirer un double bénéfice du transfert des compétences aux Sud-Africains.

Deuxièmement : associer des compétences. Les études les plus sérieuses ont montré que c’est l’alliance avec les Japonais, dans les années 80, qui a permis aux constructeurs automobiles américains de s’approprier les méthodes de management industriel. La réciprocité a permis aux constructeurs nippons de se déployer sur le marché étatsunien avec les résultats que l’on voit aujourd’hui. Dans le cadre du nucléaire sud-africain, il sera intéressant d’observer ce que les concurrents français et chinois sont prêts à mettre en commun pour une alliance win-win.

Troisièmement : réaliser des économies d’échelle – En interrogeant leur mémoire sur les échecs et les succès des alliances entre concurrents européens et chinois, il ne fait aucun doute que les Français insisteront pour circonscrire leur coopération dans un périmètre d’activités clairement définies comme on l’observe dans leur expérience avec le producteur d’électricité nucléaire chinois CGNPC. En tout état de cause, les deux alliés bénéficieront, en mutualisant leurs forces, d’un effet d’échelle sans pour autant renoncer à leur autonomie respective.

L’apport de l’intelligence économique

«Dans une relation, les deux partenaires savent ce qu’ils font, même si plus tard l’un d’eux vient à se plaindre d’avoir été utilisé » écrivit un jour la Sorcière de Portobello. Si elle voit le jour, cette alliance aura pour principal challenge la gestion à court et à moyen terme. Tout le long du processus, les responsables de l’intelligence économique des deux entités auront un rôle crucial à jouer pour éviter à leur société de se plaindre, un jour, d’avoir été utilisée…

A court terme, il faudra observer sur quelle base sera réalisée la collaboration. Si le but, comme laisse penser l’attitude des autorités sud-africaines, est de combiner des compétences chinoises et françaises, chaque allié devra s’occuper des activités dont il est expert. Dans ce cas, les responsables de l’intelligence économique poursuivront leur mission habituelle. En revanche, si le but est de réaliser des économies d’échelle, les deux parties devront rassembler certaines de leurs activités dans une structure commune et/ou répartir les tâches entre eux. Dans ces cas les responsables de l’intelligence économique devront être d’une vigilance sans faille pour éviter les fuites de technologies et la transmission accidentelle d’informations clés.

A moyen-long terme, deux problèmes pourraient surgir. La plupart des analystes s’attendent à ce que les Chinois jouent à fond la carte du transfert des compétences à leur profit. On l’a vu dans le secteur automobile où les alliés chinois d’hier sont de devenus des concurrents plus redoutables qu’avant leur alliance avec des firmes européennes ou américaines. Mais face aux problèmes interculturels qui ne manqueront pas, il se peut aussi qu’EDF et Areva poussent stratégiquement les Chinois à l’essoufflement pour reprendre seuls la co-entreprise et la restructurer à leur manière. Les experts en intelligence économique de chaque partie devront proposer des solutions codifiées permettant d’éviter une trop grande dépendance de leur entreprise vis-à-vis de leur concurrent-allié. Car une telle dépendance serait mortelle à terme.

« Si vous voulez vous faire des ennemis, surpassez vos amis, écrivait La Rochefoucauld; mais si vous voulez vous faire des alliés, laissez vos amis vous surpasser ». L’avenir nous dira si les stratèges du nucléaire sud-africain ont gagné leur pari en suggérant une alliance à deux « ennemis » assoiffés.

Guy Gweth

L’immobilier en Afrique : un marché avec un très fort potentiel .

La population africaine va plus que tripler au cours des 40 prochaines années, tel est le constat d’ONU-HABITAT dans son rapport 2010 sur l’État des Villes Africaines : Gouvernance, inégalité et marché fonciers. Selon plusieurs études et statistiques sur la question, le continent africain connaîtra en effet un processus de peuplement très soutenu durant les prochaines décennies. Une croissance démographique qui va inévitablement s’accompagner d’une forte urbanisation des villes qui a déjà commencé par ailleurs. Ainsi, selon ce rapport, 400 millions d’Africains vivent actuellement en milieu urbain, soit 40% de la population, contre 3% il y a 50 ans et 1,2 milliard en 2050, soit 60 % de la population.

L’Afrique est donc à ce jour le continent où la croissance urbaine est la plus forte. Le nombre de ses citadins est en constante augmentation (de l’ordre de 5% à 7 % par an, un rythme deux fois plus rapide que sa population totale). Ainsi, Le Caire (Égypte), avec 11 millions d’habitants, reste la plus grande agglomération. Mais, elle sera dépassée par Lagos, capitale nigériane (12,4 millions) dès 2015, puis ce sera au tour Kinshasa (République Démocratique du Congo), avec 12,7 millions d’habitants, en 2020. Cette forte expansion à venir, pousse les villes africaines à s’organiser en concentrant leurs efforts sur certains secteurs comme l’immobilier, directement liés à cette explosion démographique future.

Preuve que cette croissance s’accompagne d’un boom du secteur immobilier sur le continent, l’engouement des Africains et pas seulement ceux de la diaspora, pour la propriété, le statut de locataire étant considéré comme dévalorisant. Ainsi, se loger dans les villes africaines est devenu presque mission impossible à cause de la spéculation foncière entre autres, les prix des loyers et des terrains ou maisons devenant de plus en plus élevés. De nombreux investisseurs, qu’ils soient publics ou privés, locaux ou étrangers, semblent de ce fait bien déterminés à profiter de l’émergence de ce marché immobilier doté véritablement d’un très fort potentiel, ce qui leur laisse entrevoir des gains colossaux. Ainsi, on peut évoquer le cas des pays comme la Tunisie, qui malgré la « Révolution du jasmin », entame sa quinzième année de croissance ininterrompue portant ainsi à 80% des ménages tunisiens propriétaires de leur logement en dépit de la hausse continue des prix. En effet, selon la Chambre syndicale des promoteurs privés, citée par le journal Les Afriques, la demande est telle que le début des constructions se fait parfois avec des taux de pré-commercialisation de près de 90%, notamment au niveau des villes côtières.

Et si les jeunes Européens émigraient en Afrique

Et si les jeunes Européens émigraient en Afrique
La «vieille Europe» déprime. La zone euro est au bord de l’implosion et la récession menace. En Afrique, la croissance économique se maintient. Et si les jeunes Européens traversaient la Méditerranée pour émigrer?

Afrique du Sud Chine chômage crise économique croissance économique Europe expatriés immigration jeunesse pétrodollars
Et si la fiction devenait réalité? Et si l’Afrique, forte de sa jeunesse, de ses talents et de ses richesses, devenait un nouvel eldorado?

Les artistes anticipent souvent les grandes tendances à venir, c’est peut-être le cas du cinéaste béninois Sylvestre Amoussou.
Souvenez-vous, son film «Africa paradis», sorti en 2007, décrit les aventures d’un couple de Français qui tentent d’émigrer en 2033 aux Etats-Unis d’Afrique, dont la prospérité contraste si violemment avec la pauvreté et le chômage en Europe.

Oliver est informaticien et Pauline institutrice, tous les deux sans emploi. Mais en Afrique, la police des frontières les arrête, les péripéties commencent alors…

Le film a été diffusé sur les grands écrans juste avant la crise économique de 2008, premier avertissement à un Occident surendetté. Mais c’est aujourd’hui que cet excellent film prend tout son relief.
http://africa.paradis.free.fr/


Le miracle africain en chiffres
Les toutes dernières statistiques du Fonds monétaire international (FMI) sont, pour une fois, favorables à l’Afrique subsaharienne. Il faut se frotter les yeux avant de voir écrit que l’Afrique au sud du Sahara est une des rares régions au monde avec une croissance qui continue d’augmenter (5,3% en 2011 et 5,8% en 2012).
Bien sûr, on est toujours loin de la Chine qui flirte avec les 10%, mais bien au-dessus des Etats-Unis (1,5% en 2011), de la zone euro (1,6%), notamment de la France (1,5%). Les niveaux de développements ne sont certes pas comparables et l’Afrique a besoin d’une croissance encore et toujours plus forte pour sortir ses populations de la pauvreté.

Mais les bonnes nouvelles sont suffisamment rares pour ne pas les apprécier. Si le Ghana, boosté par son pétrole caracole toujours en tête avec 13,5% de croissance attendue en 2011, l’Afrique du Sud, poids-lourd du continent, sauve les meubles (+ 3,4%) et les pays pétroliers, comme le Nigeria et l’Angola, peuvent espérer un bon 6%.

Des dizaines de millions d’Africains qui survivent chaque jour avec un dollar attendent maintenant que le «miracle africain» soit mieux partagé par des élites souvent plus kleptocrates qu’altruistes.

Les jeunes européens à l’assaut de l’Afrique
En Afrique comme en Europe, les attentes du peuple sont grandes. Il y a quelques jours, sur la place de la Bastille, lieu mythique de la Révolution française de 1789, j’ai croisé plusieurs dizaines d’«indignés» européens –espagnols mais aussi français- en route pour Bruxelles. Ils représentent cette «génération sacrifiée» européenne qui ne trouve pas d’emploi et qui a le plus grand mal à se loger décemment en raison de l’explosion des prix de l’immobilier.

Combien d’entre eux, les «nouveaux pauvres» d’aujourd’hui, tenteront demain l’aventure africaine, comme Olivier et Pauline du film «Africa paradis»?

Déjà plusieurs jeunes Français partis en Afrique dans le cadre du Volontariat international en entreprises (VIE) hésitent avant de revenir dans l’hexagone et prospectent, souvent avec succès, le marché local du travail.

Des jeunes Français issus de l’immigration font également le chemin inverse de leurs parents ou grands-parents pour s’installer à Dakar et Abidjan mais aussi Alger ou Casablanca. Et leur pays d’origine, comme le Maroc et le Sénégal, ne comptent pas leurs efforts pour attirer ces «têtes bien faites» qui participeront à leur développement.

Le Maroc, qui a su gérer avec habileté le «printemps arabe», tire son épingle du jeu, avec une croissance attendue à 4,6% cette année et quasiment identique l’année prochaine. Même l’Algérie, grâce à son gaz et à son pétrole, affiche une croissance autour de 3%.

L’Europe, le moral économique en berne
Lorsqu’ils scrutent l’avenir de l’Occident, de plus en plus d’observateurs évoquent la «Grande dépression» des années 30 aux Etats-Unis. Loin d’être réjouissant…

Dans les pays riches de l’OCDE, plus de 44 millions sont déjà sans emploi. En Espagne, un habitant sur cinq est au chômage et… un jeune de moins de 25 ans sur deux.

Au Portugal, l’un des pays les plus fragiles de la zone euro, les jeunes ont repris le chemin de l’exil. Leurs parents et grands-parents se sont souvent rendus en France. Eux choisissent l’Angola et ses pétrodollars, un pays qui sort lendemain d’une terrible guerre civile et où tout est à reconstruire ou même à construire.

Les Africains aussi choisissent leur immigration
Ils seraient 30.000 à demander chaque année un visa pour cette ancienne colonie portugaise d’Afrique australe. Mais attention Luanda est la capitale la plus chère au monde pour les expatriés, devant Tokyo et N’Djamena. Et ces nouveaux émigrants se trouveront en concurrence avec les locaux, tout aussi pressés de trouver un emploi et un bon salaire.

Les poussées xénophobes ne sont pas réservées aux pays du Nord. Les émeutes anti-étrangers en Afrique du Sud ont montré en mai 2008 que la solidarité africaine avait ses limites.

Alors, l’Afrique, nouvelle terre d’émigration pour jeunes Européens déprimés et sans emploi? Ils ne seront pas les premiers, ces dernières années, des dizaines de milliers de Chinois se sont installés en Afrique. Ils repartent souvent une fois leur contrat terminé. Mais d’autres s’installent pour faire de commerce et fondent souvent une famille.
Une fois de plus, les Chinois sont en avance.

Adrien Hart

Les 10 Africains les plus fortunés au monde

Comme chaque année, le magazine américain Forbes a publié son classement des milliardaires (en dollars) dans le monde. Cette année, 14 Africains sont dans les rangs. Des hommes d’affaires qui, en un peu plus de dix ans, sont parvenus à s’introduire dans le cercle très fermé des grandes fortunes mondiales, et ce malgré l’appauvrissement croissant des populations du continent noir. Voici leur Top 10.

Au cours de cette décennie, un grand nombre de méga-entreprises ont vu le jour en Afrique. Mais une poignée d’Africains, issus de familles de haut rang, ont su s’imposer sur les marchés de l’immobilier, des mines de diamants, du pétrole ou des télécommunications, assurant leur avenir économique et, de fait, celui de l’Afrique.

Il faut noter le particularisme africain: l’absence de statistiques ou d’équivalent au classement du magazine Forbes. Il y a les fortunes certifiées, celles que l’on peut établir sur des comptabilités précises et transparentes. Et les autres, celles que l’on nomme les «richesses informelles». Des personnalités comme Abba Abacha au Nigeria et autres chefs d’Etat échappent à tous les radars et fuient toute visibilité.

10. Yasseen et Youssef Mansour, Egypte

A 49 ans (Yasseen) et 65 ans (Youssef), les deux frères Mansour rentrent pour la première fois dans la liste de Forbes. Ils arrivent ex aequo à la 692e place avec une fortune estimée pour chacun à 1,8 milliard de dollars (1,27 milliards d’euros).

Connu sous le nom de «Baba Mansour», Youssef Mansour, le plus âgé des trois frères, est à la tête de Métro, la plus grande chaîne de supermarchés égyptiens, l’une des seules à perdurer depuis les émeutes. Il consacre une partie de son temps à lutter contre l’analphabétisme et à promouvoir l’éducation, et reste pour sa famille la pierre angulaire.

Comme Youssef Mansour, Yasseen Mansour, le plus jeune des frères, est diplômé de l’université de Washington. Il dirige la Palm Hills Developments (PHD), le deuxième plus grand promoteur immobilier d’Egypte, spécialisé notamment dans la construction de villas de luxe et de centres commerciaux.

9. Nike Adenuga, Nigeria

Bien loin derrière son compatriote nigérian Aliko Dangote, Nike Adenuga, à 58 ans, culmine à la 595e place du classement Forbes, avec 2 milliards de dollars (1,4 milliard d’euros) provenant de la banque, du pétrole ou de ses actions dans des entreprises de télécoms. Il fait ses études aux Etats-Unis avant de se lancer dans les transactions immobilières.

A 26 ans, il est déjà millionnaire en distribuant la marque Coca-Cola en Afrique. Il forme Globacom, un groupe de télécoms qui rassemble 13 millions d’abonnés et qui récemment a investi dans la construction de câbles internet sous-marins pour joindre le Nigeria au reste du monde. Il préside également Conoil, une compagnie pétrolière du Niger, et détient des parts dans l’Equatorial Trust Bank.

8. Mohammed Mansour, Egypte

A 63 ans, Mohammed Mansour rentre avec ses trois frères Mansour (Youssef et Yassen Mansour) dans le classement Forbes: il apparaît à la 595e place (ex aequo avec le Nigerian Nike Adenuga). Sa fortune est estimée à 2 milliards de dollars (1,41 milliard d’euros).

Après des études d’ingénieur et de commerce aux Etats-Unis, il profite des liens qu’il a tissés pour introduire des marques américaines sur le marché égyptien telles que Caterpillar, Chevrolet ou encore Marlboro. Les Mansour ont diversifié leurs activités en se lançant par exemple dans la grande distribution et en créant leur propre chaîne de supermarché: Métro. Il a par ailleurs été ministre des Transports en Egypte entre 2005 et 2009.

7. Onsi Sawiris, Egypte

Le chef patriarcal de la famille égyptienne Sawiris n’est plus le plus riche d’entre eux. A 81 ans, sa fortune culmine à 2,9 milliards de dollars (2,05 milliards d’euros), faisant de lui le 393e homme le plus riche de la planète. Il reste le Fondateur du conglomérat Orascom, dont ses trois fils gèrent les différents domaines de construction, de télécommunications, de tourisme, de science et technologie et de l’industrie.

6. Patrice Motsepe, Afrique du Sud

A 50 ans, l’ancien avocat en droit minier Patrice Motsepe est devenu le premier noir milliardaire d’Afrique du Sud. Avec 3,3 milliards de dollars (2,33 milliards d’euros), il devient le 336e homme le plus riche de la planète.

Patrice Motsepe a su profiter des cours avantageux des matières premières dans les années 2000. Parvenu à la tête du conglomérat African Rainbow Minerals, il s’est spécialisé dans le droit minier et il est devenu le premier associé noir au sein du cabinet Bowman Gilfillan à Johannesburg. Patrice Motsepe est reconnu pour avoir progressivement racheté des puits de mines d’or boudées par les grands groupes d’exploitation, pour en augmenter la productivité en utilisant un style de gestion à rentabilité faible.

5. Naguib Sawiris, Egypte

Le fils d’Onsi Sawiris et frère ainé de Samih Sawiris et Nassef Sawiris, est à 56 ans, la 310e fortune du monde selon Forbes. Né en Egypte au Caire, il a fait ses études en Suisse et a rejoint le groupe Orascom fondé par son père en 1979.

Sa fortune, aujourd’hui évaluée à 3,5 milliards de dollars (2,47 milliards d’euros), est le résultat du développement de la branche télécommunications du groupe Orascom et d’Orascom Telecom Holding dont il est l’actuel président et qui contient des opérateurs égyptien, algérien, italien et tunisien.

4. Johann Rupert, Afrique du Sud

A la 219e place du classement de Forbes, Johann Rupert, 60 ans, est la deuxième plus grande fortune d’Afrique du Sud, évaluée à 4,8 milliards de dollars (3,39 milliards d’euros). Il est d’abord banquier puis incite l’entreprise Rembrandt, appartenant à son père et jusqu’à lors spécialisée dans les vins et le tabac, à s’intéresser au domaine du luxe. Il devient actionnaire principal et prend la tête du groupe suisse Richemont en 1988, qui comprend les marques Cartier, Dunhill, Montblanc et Chloé. Il possède par ailleurs deux des vignobles les plus connus d’Afrique du Sud: Rupert & Rothschild et L’Ormarins. Dernièrement, il s’est intéressé à la multinationale Shell, la compagnie pétrolière.

3. Nassef Sawiris, Egypte

A 50 ans, le fils d’Onsi Sawiris et frère cadet de Naguib Sawiris devient le plus riche de la famille. Né au Caire en Egypte, il a fait ses études à l’université de Chicago aux Etats-Unis où il a reçu son diplôme d’économie. Sa fortune estimée à 5,6 milliards de dollars (3,96 milliards d’euros) provient pour l’essentiel du groupe Orascom Construction Industries (OCI Group), spécialisé dans le fabrication de ciment et les constructions immobilières. En décembre 2007, Orascom a cédé son activité au français Lafarge, leader mondial du secteur. Cette transaction valorisée à 8,8 milliards d’euros a fait de Nassef Sawiris le deuxième actionnaire du groupe français et le 182e homme le plus riche de la planète.

2. Nicky Oppenheimer, Afrique du Sud

Diplômé d’Oxford, à 65 ans, l’homme le plus riche d’Afrique du Sud avec 7 milliards de dollars (4,95 milliards d’euros) a constitué sa fortune essentiellement dans l’exploitation de mines de diamants. Il est aujourd’hui à la 136e place dans le classement mondial de Forbes.

Après ses études, il rejoint la société minière de son père, la Anglo American Corporation implantée à Londres. Il revient à Johannesburg en 1975, et intègre De Beers, une entreprise spécialisée dans l’extraction de diamants. Il en prend la direction en 1978, et ouvre plusieurs joailleries dans le monde, dont une aux Galeries Lafayette à Paris.

1. Aliko Dangote, Nigeria

And the winner is… Nigérian de 53 ans, on estime qu’Aliko Dangote s’est constitué une fortune de 13,8 milliards de dollars (9,75 milliards d’euros). Sa compagnie, Dangote Cement, le plus grand fabricant de ciment du continent, possède des usines en Zambie, en Tanzanie, au Congo et en Ethiopie, et des terminaux de ciment en Sierra Leone, en Côte d’Ivoire et au Liberia.

Classé 51e dans la liste de Forbes, Aliko Dangote est tout simplement l’homme le plus riche d’Afrique. Spécialisé dans la production et l’exportation de ciment, le groupe Dangote a des intérêts dans le sucre, la farine, le textile, l’immobilier, le pétrole et le gaz. Par rapport à 2010, Aliko Dangote aurait augmenté sa fortune de plus de 500%.

Mehdi Farhat
Africadiligence.com

Matérialisation de la ChinAfrique médiatique

Dans « La Chine à la conquête des médias d’Afrique » publié sur Africa Diligence le 1er août 2011, nous avons montré comment Pékin tisse sa toile médiatique pour sécuriser son image face aux critiques occidentales et propager ses valeurs en Afrique. Dans les lignes qui suivent, Pierre Boisselet explore la matérialisation de la Chinafrique médiatique en s’appuyant sur l’emblématique CCTV Africa.

À première vue, cela ressemble étrangement à Al-Jazira English et à BBC World. Le présentateur a tout l’air d’un Africain-Américain de CNN. Rien de tout cela en réalité. Mark Masai, le journaliste qui présente l’édition d’Africa Live de ce dimanche 5 février, est kényan, et la chaîne qui l’emploie est… chinoise.

Depuis le 12 janvier dernier, l’émission est diffusée chaque jour à 17 heures GMT (20 heures au Kenya) sur CCTV Africa, la nouvelle filiale de la Télévision centrale de Chine sur le continent. Pour l’instant, celle-ci ne diffuse qu’une heure de programmes destinés au public africain, sur le canal anglophone du réseau. Mais cet embryon est destiné à devenir, à terme, une chaîne d’information à part entière.

Installée à Nairobi, CCTV Africa compte déployer 14 bureaux à travers tout le continent

Le siège, installé à Nairobi, est doté de son propre centre de production d’information (le premier du genre à voir le jour hors de Chine). Tous ses programmes y sont fabriqués, et les images proviennent du réseau de correspondants mis en place pour l’occasion. Depuis décembre, une équipe comprenant un cadreur et un rédacteur est ainsi positionnée à Dakar et prête à se déployer partout en Afrique de l’Ouest… À moins que la mission ne soit confiée à leurs homologues du Ghana ou du Nigeria. À terme, la chaîne compte déployer pas moins de quatorze bureaux en Afrique, Maghreb compris.

Mais déjà, Africa Live propose chaque jour trente minutes d’informations généralistes suivies de vingt minutes sur l’actualité des affaires, et consacre le reste de la tranche horaire aux sports. À la manière des grands réseaux de télévision, ses envoyés spéciaux interviennent en duplex depuis Le Caire, Lagos ou Johannesburg tout au long de l’édition. Le week-end, la place accordée à l’actualité est réduite pour proposer des shows hebdomadaires : Talk Africa, une grande interview (pas toujours des plus impertinentes) et Faces of Africa, un magazine de reportages.

Rupture

Selon l’un des responsables kényans, CCTV Africa devrait passer à « deux heures de programmes quotidiens d’ici à trois ou quatre mois » et devenir une chaîne émettant « 24 heures sur 24 » à « l’horizon 2015 ». À l’heure où les Britanniques de la BBC réduisent la voilure et alors que l’Audiovisuel extérieur de la France se prépare à une fusion entre sa chaîne de télévision France 24 et sa radio RFI pour réduire ses coûts, la Chine se lance dans la bataille médiatique. Avec l’inauguration, presque simultanée, du siège flambant neuf de l’Union africaine à Addis-Abeba fin janvier, le message est on ne peut plus clair : la politique africaine de Pékin ne se cantonnera pas à la sphère économique.

L’ambassadeur chinois au Kenya, Liu Guangyuan, n’a d’ailleurs pas fait mystère de ses intentions lors de son discours d’inauguration de l’antenne. « Un grand nombre de médias ne donnent pas une vision de la Chine sous tous ses aspects. Le centre de production d’information de CCTV Africa se donnera pour mission de dire la bonne vérité à propos de la Chine […] et de présenter les expériences réussies de son développement économique. »

Pour Renaud de Spens, ancien attaché de presse de l’ambassade de France à Pékin et spécialiste du paysage médiatique chinois, il s’agit d’une véritable rupture dans la tradition du pays. Jusque très récemment, il ne cherchait pas à exporter sa culture. Le basculement a eu lieu au cours de l’année 2008. L’année précédente, déjà, le président Hu Jintao avait employé, pour la première fois, le concept de soft power, en liant la dissémination de la culture chinoise et l’influence de Pékin dans le monde. Mais c’est surtout avec le désastreux parcours de la flamme des Jeux olympiques chinois, notamment à Paris, que s’est produit le déclic. « Les images des porteurs bousculés, qui ont été mal contrôlées par la censure, furent un choc pour beaucoup de Chinois, qui ne se rendaient pas compte qu’ils pouvaient être haïs à l’étranger, se souvient Renaud de Spens. Et c’est en réalité plutôt par crainte que les images venues de l’extérieur aient des conséquences négatives sur sa propre population que le régime a décidé de réagir. »

L’agence de presse Xinhua dispose de 150 correspondants en Afrique

Après cette prise de conscience brutale, il décide de porter lui-même sa voix à l’étranger, et l’État débloque la somme colossale de 45 milliards de yuans (environ 5,4 milliards d’euros) à investir dans le développement de ses médias internationaux. Outre la CCTV, ces fonds bénéficient également à Xinhua (« Chine nouvelle »), l’agence de presse du régime, qui emploie une centaine de salariés à Nairobi et se met à recruter à tour de bras, notamment des Africains, en leur proposant des salaires souvent plus attrayants que ses homologues occidentales. Grâce aux subventions, elle peut proposer des abonnements à ses fils de dépêches à des prix défiant toute concurrence – quand ils ne sont pas purement et simplement offerts. C’est sur cette base qu’a par exemple été signé, en décembre dernier, un accord avec le quotidien gouvernemental ivoirien Fraternité Matin. « Le correspondant à Abidjan est venu nous proposer de mettre leurs dépêches à notre disposition, raconte son directeur général, Venance Konan. Nous n’avons pas rompu nos abonnements à Reuters ou à l’AFP, mais, comme c’était gratuit, nous nous sommes dit : pourquoi ne pas essayer ? »

Al-Jazira en embuscade

Il n’y a pas que la CCTV qui s’intéresse au continent. Autre média aux moyens quasi illimités, la chaîne de l’émirat du Qatar, Al-Jazira, déjà très populaire dans le nord du continent, s’apprête à lancer une version en kiswahili. Elle compte ainsi toucher la centaine de millions d’habitants d’Afrique de l’Est qui parlent cette langue. C’est la capitale kényane qui doit abriter le siège de cette nouvelle entité. Le recrutement est déjà lancé depuis août 2011, et la chaîne devrait émettre ses premières images dans le courant de l’année.

Mais, avec CCTV Africa, l’offensive a changé de nature. Les médias africains n’ont, à l’évidence, ni la puissance ni l’agressivité qui justifieraient une réaction défensive de Pékin. Or, avec cette aventure, il ne s’agit plus seulement de sensibiliser les journalistes au regard chinois sur le monde, mais bien de s’adresser directement au public africain, avec une antenne à l’allure plus locale : 90 % des journalistes recrutés par CCTV Africa sont kényans et, pour certains, comme Béatrice Marshall, déjà connus du grand public.

Pour autant, ils n’échappent pas aux règles imposées à tous. Outre la censure, qui arrive plusieurs fois par semaine dans la quasi-totalité des rédactions de l’empire du Milieu sous forme de lettres à en-tête rouge, ils doivent s’adapter aux pratiques du « reportage positif ». « Nous avons tous une liste de mots et d’expressions que nous n’avons pas le droit d’employer, indique ainsi un journaliste de la chaîne arrivé il y a peu. Récemment, nous avons reçu un e-mail de rappel pour que nous évitions le mot “régime” pour parler d’un gouvernement. »

Manque de subtilité

Comme un écho à la non-ingérence de Pékin dans les affaires intérieures des pays du continent, le journalisme « à la chinoise », qui fait la part belle aux sources officielles, présente peu de risques d’indisposer les chefs d’État du continent mais pourrait être moins apprécié des oppositions. Surtout, le regard chinois sur l’actualité internationale est imprimé d’un étonnant manque de subtilité, en dépit de la forme similaire (à l’exception des reportages, plus longs) à celle des autres grands médias internationaux. Concernant le vote au Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution condamnant le régime syrien, l’édition du 5 février d’Africa Live n’a diffusé que l’intervention du diplomate chinois. Pas un mot sur le vote des Africains présents. Le sujet sur la reconstruction de la Libye aura-t-il été plus intéressant ? Pas vraiment : il s’est borné à énumérer les contrats signés par la Chine avec le régime de Kaddafi et peut-être perdus depuis la révolution.

Sans une plus grande liberté de ton, la multiplication des canaux de transmission ne sera peut-être pas suffisante pour que le message passe. De fait, en dépit des sommes investies, aucun média chinois n’a, pour l’instant, rencontré de véritable succès populaire hors du pays. À la rédaction de Fraternité Matin, depuis l’accord signé avec Xinhua, il se murmure que les codes d’accès gracieusement confiés n’ont – pour l’instant – pas beaucoup servi.

AD (avec Pierre Boisselet, Jeune Afrique)

Soudan-Soudan du Sud : Nouveau round de négociation

Un accord au sujet de la frontière a été trouvé au cours des négociations du 15 au 17 février menées entre le Soudan et le Soudan du Sud à Addis-Abeba, sous l’égide de l’Union africaine. L’objectif est de fixer définitivement la frontière entre les deux pays dans les trois mois. La pression n’a cessé de monter depuis 7 mois et la proclamation d’indépendance officielle du Soudan du Sud, le 9 juillet 2011.
Le président de l’Union africaine, Jean Ping, s’est exprimée ce dimanche pour exhorter le Soudan et le Soudan du Sud à achever les négociations sur le tracé de la frontière entre les deux pays. Au cours du cycle de négociation qui s’est déroulé du 15 au 17 février dernier à Addis-Abeba, les deux belligérants sont tombés d’accord pour débuter la démarcation de leur frontière commune et achever le travail dans les trois mois. Les deux pays partagent une frontière d’environ 1 200 km.

Un accord précaire

Le 12 février dernier, deux jours après la signature d’un accord de non-agression, le Soudan bombardait son voisin du Sud. Le pacte de non-agression avait tenu moins de 48 heures. Signé à Addis-Abeba, sous l’égide de l’Union africaine et en présence de Thabo Mbeki, ancien président de l’Afrique du Sud et médiateur dans le conflit, il imposait de renoncer à la violence.

Pagan Amum, le chef de la délégation sud-soudanaise au Conseil de paix et de sécurité, déclarait au sujet des bombardements, « C’est le signe que le gouvernement du Soudan ne prend pas au sérieux le pacte de non-agression. Mais nous gardons espoir que le Soudan va maintenant cesser ses attaques à l’encontre du Soudan du Sud et qu’il va également se retirer de tous les territoires du Soudan du Sud qu’il occupe et cela inclut la zone d’Abyei », rapporte RFI.

Des points de tension

Le blocage par le Soudan du Sud de sa production de pétrole, le 20 janvier dernier, suite au détournement d’une partie de ce pétrole par le nord, a mis le feu aux poudres et fait monter la tension entre les deux parties. Khartoum se justifie par le refus de Juba de payer un droit de passage par ses infrastructures. Avant l’indépendance, le Soudan du Sud assurait 85 % de la production du Soudan. Les recettes pétrolières représentent 90 % du budget de Juba et 40 % du Nord. Le pétrole est donc un fort moyen de pression pour le Soudan du Sud mais cette arme est à double tranchant. En effet, le pays risque l’asphyxie alors que toutes les infrastructures de base restent à construire. La situation sécuritaire reste très précaire alors que les deux pays s’accusent mutuellement de soutenir des mouvements de rébellion.

www.akrik.com

Afrique : transferts d’argent avec telephone mobile

Dans plusieurs pays d’Afrique, les services bancaires sont désormais plus accessibles, même pour ceux qui n’ont pas de comptes bancaires, grâce aux opérateurs téléphoniques. Une petite révolution commencée au Kenya.
Dans les pays africains les plus pauvres, on compte davantage de téléphones portables que de comptes bancaires. Rien d’étonnant donc à ce que les opérateurs téléphoniques s’intéressent de près au virement de fonds par téléphone portable. L’argent peut être acheminé rapidement, même vers les régions les plus reculées. Il suffit que le destinataire ait accès à un portable ou puisse se rendre dans un centre de paiement. Ce marché devrait être très rentable, estime Pieter Verkade, cadre de la société de télécommunication MTN.

L’opérateur kenyan Safaricom et le Britannique Vodafone ont ouvert la voie en 2007 en lançant M-Pesa (M pour « mobile » et pesa signifiant « argent » en kiswahili). Initialement limité au Kenya, M-Pesa s’est depuis internationalisé, auprès notamment de Kenyans vivant au Royaume-Uni. L’essor des services bancaires par téléphone mobile sur le marché kenyan, où M-Pesa occupe une position dominante, a été rapide. Fin 2010, quatre opérateurs comptaient plus de 15,4 millions d’abonnés (soit plus de la moitié de la population adulte du pays).

La croissance rapide de M-Pesa est d’autant plus surprenante que ce service a, au départ, été « ignoré par les établissements financiers », se souvient Bernard Matthewman, directeur général de Paynet, qui a développé pour M-Pesa un logiciel permettant d’utiliser les guichets automatiques sans carte. L’une des premières difficultés a consisté à convaincre les banques que les populations rurales constituaient une clientèle potentielle. « Et surtout, explique M. Matthewman, en lançant le service sans carte, il a fallu mener une campagne d’information. »

Du côté des utilisateurs, peu de personnes s’étaient déjà servi d’un distributeur de billets de banque, et encore moins sans carte. Pourtant, une transaction sans carte n’a rien de compliqué. Il suffit d’envoyer par SMS au destinataire un code secret, qui reste actif pendant quelques heures. Cette facilité d’emploi explique sans doute le succès immédiat du service M-Pesa. Peu après son lancement, les transferts de fonds reçus par cette méthode ont atteint une valeur totale de 100 millions de dollars.


Alliances

En Afrique du Sud, Vodacom s’est récemment associé à Nedbank pour offrir ces services à l’intérieur du pays. « Le taux de pénétration actuel du marché cible de Vodacom, sa présence par l’intermédiaire de distributeurs même dans les zones rurales, nous a intéressés », explique Ilze Wagener, cadre chez Nedbank.

Les transactions par téléphonie mobile peuvent permettre aux banques d’accéder aux marchés ruraux sans avoir à ouvrir de nouvelles agences. En mai 2011, neuf mois après son lancement, le partenariat Vodacom-Nedbank comptait 140 000 abonnés en Afrique du Sud et avait établi plus de 3 000 agences M-Pesa et 2 000 guichets automatiques dans le pays.
Dans certains pays, les banques forment des partenariats avec plusieurs compagnies de télécommunications. « Le réseau de transfert d’argent mobile mis en place grâce à des partenariats avec quatre sociétés de téléphonie mobile au Ghana nous a permis d’étendre nos services auprès de clients répartis dans l’ensemble du pays », a indiqué à Afrique Renouveau Owureku Osare, responsable du service de transactions bancaires d’Ecobank au Ghana.

Tout indique que les services bancaires et financiers traditionnels s’adaptent aux nouvelles technologies et aux nouveaux marchés. Il s’agit désormais d’attirer ceux qui n’ont pas de compte bancaire. Les banques qui proposent des services de transfert d’argent par téléphone portable recommandent aux bénéficiaires auxquels il reste un peu d’argent de le placer dans des « portefeuilles mobiles » : des comptes bancaires électroniques liés à un téléphone portable. « En permettant aux personnes sans compte bancaire de garder leur argent dans des portefeuilles mobiles liés à leurs numéros de portable, nous espérons que cet argent finira dans un vrai compte bancaire », précise M. Osare. En mai, Ecobank a proposé à sa clientèle d’Afrique de l’Ouest un compte d’épargne mobile qui peut être rattaché à un portefeuille mobile.
Le cas de M-Pesa est intéressant à plus d’un titre. Dans le cadre de ce service, une compagnie de télécommunications et une banque se sont associées l’an dernier pour offrir un compte d’épargne, connu sous le nom de M-Kesho. C’est l’un des premiers partenariats de ce type. Un usager de M-Pesa peut ainsi transférer de l’argent, par téléphone portable, d’un portefeuille mobile M-Pesa vers un compte d’épargne M-Kesho, géré par Equity Bank.


En 2010, un rapport de la Fondation Bill et Melinda Gates indiquait que trois mois après le lancement de M-Kesho, 455 000 nouveaux comptes avaient été ouverts, soit plus qu’au début de la mise en place du service M-Pesa. En plus d’un compte virtuel complet géré par téléphone portable, M-Pesa offre au titulaire du compte la possibilité de contracter un micro-emprunt après quelques mois.

Expansion

Face à la popularité croissante des transactions financières par téléphonie mobile au Ghana, Hollard Insurance et Mobile Financial Services Africa se sont associés au début de 2011 à MTN pour lancer mi-Life, un service de « micro-assurance » géré par téléphone portable. « Ces services d’assurance font pleinement usage de notre technologie, de sorte que tout le processus d’enregistrement se fait également par téléphone portable », précise M. Verkade. Avec de très faibles primes, l’idée est de tirer parti dans un premier temps de la demande non satisfaite pour ce type de service au Ghana, surtout dans les régions rurales mal desservies, pour ensuite l’étendre à d’autres marchés africains, comme le Rwanda.

Les partenariats entre les compagnies de télécommunications et banques et autres services financiers devraient se multiplier à l’avenir pour desservir un nombre croissant de pays et marchés africains.
Une autre étape logique consiste à développer les transactions dites « cash-lite », qui éliminent ou réduisent considérablement la place de l’argent liquide dans les opérations de transfert de fonds, explique M. Matthewman. « On commence déjà à voir cela quand une personne achète un forfait de communication prépayé sur un téléphone M-Pesa pour l’envoyer à un autre usager. Il n’y a alors plus besoin de payer comptant », dit-il. Ainsi, une personne vivant à l’étranger peut envoyer un forfait de communication prépayé au bénéficiaire, qui pourra à son tour l’échanger directement contre des biens ou services auprès de détaillants participants.

Les six défis du transfert de fonds

En dépit de l’essor des transferts de fonds internationaux par téléphone portable, divers obstacles persistent.

Un marché limité. Le développement rapide de M-Pesa au Kenya s’explique en partie par le fait que la société qui l’a lancé, Safaricom, a bénéficié de sa position de quasi-monopole. Ailleurs en Afrique, M-Pesa et les autres services du même type n’enregistrent pas le même succès.

D’introuvables liquidités. Dans les zones rurales et les régions reculées, les services de transfert de fonds n’ont pas toujours suffisamment de liquidités à remettre aux bénéficiaires des transferts. Pour remédier au problème, Owureku Osare d’Ecobank au Ghana explique que sa banque cherche à former un partenariat « avec une institution de microfinance qui a déjà une expérience du terrain pour renforcer la trésorerie des agents de ces régions ». Au Kenya, le service Paynet offre une solution différente en proposant des retraits sans carte aux guichets automatiques de banque.

Méfiance et méconnaissance. De nombreux habitants des zones rurales se méfient des banques ou n’y ont pas accès. Misant sur la popularité des téléphones portables, des banques et des opérateurs téléphoniques envoient des représentants sur le terrain, même dans les régions les plus reculées, pour expliquer aux gens comment effectuer des transferts de fonds par téléphonie mobile. D’autres forment des agents locaux, qui touchent une commission pour recruter des clients.

Obstacles techniques. Bien que présente dans 30 pays africains, Ecobank n’a toujours pas réussi à trouver un opérateur disposant d’une plateforme unique qui lui permette d’offrir des services bancaires transfrontaliers par téléphone portable.

Obstacles réglementaires. Les lois et réglementations relatives aux transferts transfrontaliers de sommes modestes varient d’un pays à l’autre et leur application au cas de la téléphonie mobile prête parfois à confusion. La banque centrale du Kenya élabore actuellement un projet de réglementation pour les émetteurs de monnaie électronique et les transferts électroniques au détail et la banque centrale de Tanzanie a annoncé qu’elle préparait un nouveau projet de loi régissant ce type de transactions.

Contrôle des opérations. En Afrique du Sud, les transferts de fonds par téléphonie mobile ne se font pour le moment qu’à l’intérieur du pays, et toutes les transactions transfrontalières, même d’un montant modeste, doivent être soumises à un contrôle. Conformément à la législation nationale contre le blanchiment des capitaux, seuls les banques et les courtiers agréés sont habilités à effectuer des transferts de fonds avec l’étranger. Ce qui exclut les détaillants, qui sont au cœur de la stratégie des banques en matière de transfert d’argent par téléphone mobile. En attendant, les banques elles-mêmes hésitent à effectuer un grand nombre de transactions internationales d’un montant modeste. Le coût de la déclaration de ces opérations aux autorités est en général élevé.

Afrik.com

Green IT: des contraintes qui poussent l’Afrique vers les solutions d’avenir

Telephone solaire en Afrique
Un modele de telephone solaire...

Telephone solaire en Afrique
Un modele de telephone solaire...
Par Thierry Téné, directeur A2D Conseil

Loin d’avoir atteint son apogée, le business des TIC présente encore des opportunités considérables en Afrique. Paradoxalement, c’est dans les contraintes (manque d’infrastructures, problèmes énergétiques, élimination des déchets, etc.) du continent qu’on trouve les niches.

Un Japonais jette en moyenne 19 kg de déchets électroniques par an. La valorisation des 5,3 kg de métaux contenus dans ces déchets permettrait de récupérer chaque année, entre autres, près de 41 tonnes d’or.

Eco-conception des produits

Pour maîtriser les coûts et réduire l’impact environnemental, la démarche d’éco-conception va consister à réduire la quantité de matière utilisée dans le process de fabrication d’un produit et la limitation du recours aux produits polluants. Ainsi, la réduction de la taille des unités centrales est une aubaine économique et écologique pour les fabricants. De la même manière, le passage des écrans cathodiques aux écrans plats permet des gains similaires.

E-formation, télémédecine, virtualisation, télétravail, e-banking, e-commerce, green data centers, dématérialisation, prévision des catastrophes climatiques, calls centers… les opportunités de business dans le domaine des IT en Afrique sont nombreuses.

Dans une démarche globale, les recharges téléphoniques peuvent être complètement dématérialisées. A court terme, la réduction de la taille des cartes de recharge des téléphones est envisageable. L’opérateur français SFR vient de lancer une carte à puce incorporée dans un support en plastique deux fois plus petit que ce qui était couramment utilisé. On peut également repenser la conception globale du produit. C’est le cas de l’une des machines de DELL, dont la coque extérieure est en bambou. Cet ordinateur prototype, conçu à partir de matériaux recyclés, mise également sur une consommation d’énergie de 70% inférieure à celle des ordinateurs classiques.

L’Afrique, championne du low cost

En intégrant les spécificités du marché africain (réduction de la facture numérique et faiblesse du budget des consommateurs), les sociétés d’IT peuvent non seulement réduire les coûts de production, mais aussi prospérer sur des niches et protéger l’environnement. L’entreprise Aleutia propose du matériel très léger, compact et modulable selon les besoins. En réduisant la taille des produits et en limitant les processeurs au strict minimum, le fabricant propose en Afrique des ordinateurs à bas prix, consommant peu d’électricité et pouvant être alimentés à l’énergie solaire. Pour les établissements scolaires et certaines administrations qui ont uniquement besoin des machines pour le traitement de texte et surfer sur Internet, il n’est pas nécessaire de proposer des ordinateurs avec les logiciels de photo, vidéo, etc. Il est toujours possible, en fonction du budget et des besoins, d’avoir toutes les options, avec une mention spéciale pour les logiciels libres qui permettent de réduire les coûts.

Téléphones solaires

Il n’y a pas que les ordinateurs qui cèdent à la mode green. Samsung Blue Earth est un téléphone mobile, fabriqué à partir de plastique recyclé, qui fonctionne à l’énergie solaire. Son principal concurrent n’a pas tardé à lancer des téléphones de même nature sous la marque LG Solar Mobile. En cours de lancement sur le marché européen, le téléphone solaire est déjà opérationnel en Afrique. Simu ya Solar, qui signifie téléphone solaire au Kenya, a été mis sur le marché cet été dans le pays. En partenariat avec la firme chinoise ZTE, l’opérateur de téléphonie Safaricom commercialise ce téléphone à 2999 shillings (environ 30 euros). Fabriqué à partir de matériaux recyclés, le combiné possède un panneau solaire qui permet l’alimentation en énergie. Un adaptateur au réseau électrique est néanmoins fourni. Cette innovation, qui est une première mondiale, est une preuve supplémentaire de l’existence de plusieurs niches de green business en Afrique.

Consommation d’énergie et alimentation en énergie solaire ou éolienne

Le Professeur Gerhard Fettweis, de l’Université Technologique de Dresde en Allemagne, estime que, d’ici 25 ans, Internet représentera près de 50% de la consommation énergétique mondiale. Comme pour tous les produits électriques, l’analyse du cycle de vie des produits informatiques ou de télécommunication démontrent qu’ils consomment le plus d’énergie pendant leur phase d’utilisation. Il existe sur le marché des ordinateurs qui ont une puissance d’à peine 8 W. Ces machines contribuent ainsi aux économies d’énergies, contrairement aux ordinateurs classiques.

Opérateurs télécoms en éclaireurs

Pour alimenter les antennes de téléphonies mobiles, les opérateurs, à l’instar d’Ericsson au Kenya, ont de plus en plus recours à l’énergie solaire. D’après le cabinet In-Stat, la croissance annuelle des antennes autonomes de téléphonie mobile est de 30% en Asie, Amérique latine et Asie. D’ici 2015, Orange ambitionne d’utiliser 25% d’énergie solaire pour l’alimentation électrique de ses réseaux. Vu le potentiel solaire de l’Afrique et l’accessibilité de cette technologie, les opérateurs télécoms pourraient développer une politique d’énergie renouvelable un peu plus ambitieuse. Les Etats africains devraient notamment les y contraindre, pour soulager leur facture énergétique, limiter les délestages et contribuer au développement des zones rurales. Cette contrainte serait d’ailleurs une opportunité pour les entreprises. Dans le quotidien La Tribune du 17/09/09, Alcatel-Lucent, qui a développé une station fonctionnant au vent et au soleil, estime que le surcoût d’investissement dans un équipement autonome par rapport à un générateur diesel peut être amorti en deux ans, compte tenu des économies réalisées. De plus, le surplus d’énergie, issu par exemple du surdimensionnement des panneaux solaires ou d’éoliennes, pourrait être utilisé pour électrifier les zones rurales isolées et enclavées. L’apport d’énergie est indispensable au fonctionnement normal des dispensaires et écoles des villages. Dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant, Etats, collectivités territoriales et opérateurs télécoms peuvent tirer profit de la synergie TIC – énergie renouvelable – électrification et développement rural.

DEEE : de la contrainte environnementale au gisement de business

Chaque année, 20 à 50 millions de tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) sont générés dans le monde. Face à une législation européenne de plus en plus stricte en matière d’éco-conception et d’élimination des déchets, grâce notamment au principe du pollueur-payeur, la plupart des entreprises envoient leur DEEE dans les pays en voie de développement, malgré la réglementation internationale. Certaines administrations, collectivités et ONG occidentales, sous couvert d’aide humanitaire, expédient également leurs déchets informatiques vers l’Afrique.

16% des réserves mondiales d’or se trouvent dans nos décharges…

En 2008, l’association écologiste Greenpeace a mené une enquête au Ghana, où ces déchets sont traités sans protection, parfois par des enfants, avant d’être brûlés à l’air libre. En plus de la question sanitaire, les sols et les nappes souterraines sont ainsi pollués par les métaux lourds et autres produits toxiques.

Le Simu ya Solar, qui signifie téléphone solaire au Kenya, a été mis sur le marché cet été dans le pays.

La valorisation des déchets électroniques

Perçus comme une contrainte, les déchets d’équipements électriques et électroniques peuvent être une réelle opportunité de business pour les pays et les entrepreneurs. En effet, la faiblesse du coût de la main-d’œuvre et la proximité géographique avec l’Europe sont les principales forces de l’Afrique. En travaillant sur ces faiblesses (protection des salariés, limitation de la pollution, renforcement des contrôles et de la législation environnementale, structuration des filières d’élimination des déchets, etc.), les DEEE offrent une réelle opportunité économique au continent. C’est le cas pour l’entreprise les Ateliers du Bocage, qui valorise et recycle les déchets de TIC au Burkina Faso. Les ordinateurs en état de marche et certaines pièces détachées sont revendus à bas prix sur le marché local et le reste des composants aux industries. Si en Afrique les DEEE n’ont aucun intérêt pour les pouvoirs publics, après les Chinois, les Japonais ont compris l’intérêt économique et stratégique de la valorisation des déchets électroniques. D’après le directeur général de l’usine de recyclage Dowa Holdings, un Japonais jette en moyenne 19 kg de déchets électroniques par an. La valorisation des 5,3 kg de métaux contenu dans ces déchets permettrait de récupérer chaque année, entre autres, près de 41 tonnes d’or. En 2008, une étude du professeur Komei Harada, de l’Institut de la science des matériaux, citée par le quotidien Le Monde du 17/07/09, démontre que le Japon possède dans ses déchets trois fois plus d’or, d’argent et d’indium (pour les écrans à cristaux liquides) que le reste de la planète. Les chiffres évoqués, pour la richesse des décharges du pays, sont impressionnants : 6800 tonnes d’or (16% des réserves mondiales), 60 000 tonnes d’argent et 1700 tonnes d’indium.

Boucler la boucle…

De l’e-formation à la télémédecine en passant par la virtualisation, le télétravail, l’e-banking, l’e-commerce, les green data centers, la dématérialisation, la prévision des catastrophes climatiques et les calls centers, les opportunités de business dans le domaine des IT en Afrique sont nombreuses. Le déploiement progressif de la fibre optique et le développement de l’Internet haut débit permettront l’explosion de ce marché dans les années à venir. Avec une stratégie ambitieuse de valorisation des DEEE, l’Afrique pourrait récupérer une partie des métaux rares qui sont exportés chaque année et ainsi boucler la boucle du business des green IT.

Les ennemis de l’intelligence économique en Afrique

LES ENNEMIS DE L’INTELLIGENCE ECONOMIQUE EN AFRIQUE – PAR GUY GWETH

En Afrique, la recherche, le traitement et la sécurisation d’informations à des fins de compétitivité économique ne marchent pas à l’occidentale. Dans un contexte où l’Etat est souvent le principal acteur d’une économie informelle à plus de 50%, les trois ennemis de l’intelligence économique sont la corruption, la contrefaçon et la fuite des capitaux.

La corruption

« Si Judas vivait, il serait ministre d’État » en Afrique pourrait-on dire avec Barbey d’Aurevilly. Les conclusions du rapport de Transparency présenté le 22 novembre 2011 à la presse africaine sont assez éloquentes sur le sujet. Parmi les 6000 entretiens individuels conduits dans six Etats : Afrique du Sud, Malawi, Mozambique, RDC, Zambie et Zimbabwe, 62% des personnes interrogées considèrent que la corruption s’est aggravée au cours des trois dernières années. 56% d’interviewés ont dû payer des bakchichs dans les 12 derniers mois, dont 68% de Mozambicains et 42% de Zambiens. Les analystes de Transparency notent que dans l’ensemble des pays étudiés, le corps judiciaire, les partis politiques, les parlements et le système éducatif ont assez mauvaise réputation. Ici, la corruption est aux entreprises ce que le monde de la finance est à François Hollande : un adversaire sans visage.

Comment ça marche ? – Dans une précédente publication [1], nous avons identifié cinq techniques de corruption parmi celles qui ont le plus d’impact sur le climat des affaires et la compétitivité des entreprises en Afrique : les « pourboires », les « cadeaux », les « pourcentages », les « aides » et le « consulting off shore». Celle contre laquelle l’intelligence économique va en guerre avec le plus d’efficacité est la technique du « consulting». Très utilisée au cours des 10 dernières années, cette technique de corruption agit sur l’entourage d’une Personnalité Politiquement Exposée [2]. Pour brouiller les pistes, le proche collaborateur d’un décideur est recruté comme consultant par un cabinet basé dans un paradis fiscal. Ici, les cinq destinations préférées des Africains sont : le Luxembourg, Chypre, Malte, Hong Kong et Singapour. En échange d’informations confidentielles, le « consultant » est rémunéré dans une banque située, elle aussi, dans un paradis fiscal. Au cours d’un voyage à l’étranger, le collaborateur du décideur peut alors entrer en possession des fonds.

Quel impact sur la compétitivité ?- En Afrique, la formule de Robert Klitgaard (Corruption = Monopole + Pouvoir – Transparence) fonctionne comme un théorème [3]. Entre la grande corruption (de haut niveau où les décideurs politiques chargés d’appliquer les lois utilisent leur position officielle pour promouvoir leurs intérêts personnels) et la petite corruption (à forte connotation bureaucratique dans l’administration publique), l’impact est extrêmement difficile à chiffrer. Lorsqu’on additionne la falsification de données, les versements de pots de vin à des responsables officiels pour les encourager à agir de manière rapide et favorable, l’argent obtenu par la contrainte, la distraction des fonds publics par des fonctionnaires et le poids du favoritisme, la somme est faramineuse. Ce d’autant plus qu’elle emprunte plus ou moins les mêmes canaux que la fuite des capitaux que nous évoquerons plus loin.

La réponse de l’intelligence économique – La lutte contre la corruption est un combat mondial qui mobilise la plupart des appareils étatiques. En Afrique, la contribution de l’intelligence économique est surtout décisive pour les grandes entreprises qui craignent de perdre des contrats et de se mettre à dos des autorités corrompues en refusant d’en être les corrupteurs. Ce travail exceptionnel s’appuie sur les informations confidentielles fournies par des « honorables correspondants » occupant des postes clés au sein des administrations.

A l’instar de Knowdys, des agences ayant un code d’éthique ne mobilisent aucun moyen illégal pour remplir pareille mission. Un consultant en intelligence économique agissant au profit d’une entreprise privée évitera donc les intrusions dans la vie privée, les écoutes indiscrètes ou le piratage informatique pour collecter le renseignement utile au client.

Dans des pays comme le Cameroun, le Ghana, le Kenya et le Nigeria où d’importants procès pour corruption sont en cours d’instruction, les avocats d’entreprises lésées et le ministère public ont besoin de conseils en intelligence économique pour cartographier les différents acteurs de l’échiquier concerné en se basant sur des preuves recevables devant la justice.

La fuite des capitaux

« Point d’argent, point de Suisse », écrivait Jean Racine. Avec la fuite de capitaux vers les paradis fiscaux, l’Afrique perd 10 fois plus d’argent qu’elle n’en reçoit chaque année par le biais de l’aide internationale. Le rapport Illicit Financial Flows from Developing Countries: 2000-2008 publié en janvier 2011 par Global Financial Integrity (GFI) a révélé que la fuite des capitaux africains se chiffrait à 854 milliards de dollars entre 1970 sur la période étudiée.

Comment ça marche ? Ayant compris que l’Afrique est la nouvelle frontière de la croissance mondiale, des dealers en col blanc et légendes fraîches, débarquent chaque jour d’Amérique du nord, d’Asie et d’Europe avec l’intention d’investir sur le continent. Au cours des cinq dernières années, ces « nouveaux investisseurs » se sont intéressés aux terres arables, à l’agroalimentaire, aux minerais, aux banques, ainsi qu’aux technologies de l’information et de la communication. Mais quel est leur profil en dehors des légendes fraîches de Google? D’où partent-ils, quelle est l’origine des fonds qu’ils investissent ? Quelle est leur stratégie ? Ces questions auxquels répondent efficacement les experts africains de l’intelligence économique ne peuvent cependant occulter les milliards de dollars que perd le continent chaque année à travers l’évasion fiscale, la sous-évaluation des recettes d’exportation, la surfacturation des produits importés et surtout le détournement des fonds publics.

Quel impact sur la compétitivité ? Au cours des 40 dernières années, l’Afrique centrale et de l’ouest ont été les sous-régions les plus touchées par cette hémorragie. Depuis 1970, le Top 5 de la fuite des capitaux africains est constitué du Nigeria (89,5 milliards USD) de l’Egypte (70,5 milliards USD), de l’Algérie (25.7 milliards USD), du Maroc (25 milliards USD) et de l’Afrique du sud (24.9 milliards USD) pour l’ensemble des sommes comptabilisées. Les ressources destinées au développement s’envolant vers d’autres cieux, nous convenons avec GFI que « tant que l’hémorragie continue sur le long terme à un rythme rapide, les efforts pour booster la croissance économique vont être contrariés dans la mesure où la distribution des revenus sera de plus en plus biaisée ». Et cela aura un impact désastreux sur la compétitivité économique et la stabilité politique du continent.

La réponse de l’intelligence économique – Face à la complexification de la criminalité financière, les consultants expérimentés mobilisent plusieurs outils et sources d’informations commerciales et publiques tels que l’Index sur la corruption de Transparency, les rapports d’évaluations mutuelles du GAFI [4], Factiva, World check, et d’autres) dont le croisement donne des résultats de grande qualité. Ils permettent notamment de mapper l’environnement des personnalités politiquement exposées (PPE) et d’analyser les risques de blanchiment d’argent liés à ce type de clientèle. Une part importante de ces travaux s’appuie sur les typologies de blanchiment d’argent élaborées par le MROS [5] et le Groupe d’Ermont [6]. L’analyse comparée des cas égyptien et tunisien, 365 jours après la chute de leurs dictatures respectives, indique l’apport décisif de l’intelligence économique dans la bataille pour la récupération des fonds dérobés par ces dirigeants qui « aimaient » leur pays.

12 mois après la chute de Hosni Moubarak, 450 millions de dollars appartenant à l’entourage de l’ancien Raïs ont été bloqués par la Suisse. Les conseils en intelligence économique et financière sont entrés en jeu après que les nouvelles autorités égyptiennes ont introduit une première demande d’entraide judiciaire, fin mars 2011, et essuyé un rejet au motif qu’elle était incomplète. La mission des conseils africains et suisses était d’aider les autorités égyptiennes à démontrer, à travers des procédures pénales, l’origine illégale des avoirs gelés par Genève. Malgré les lenteurs judiciaires provoquées par les avocats de l’ex président, ce dossier devrait connaître un heureux aboutissement dans les prochains mois.

12 mois après la chute de Ben Ali, l’Association des Tunisiens de Suisse qui prétendait pouvoir récupérer les fonds de l’ancien dictateur et de son entourage, par leurs seuls moyens, ont fait choux blanc. Ou presque. Depuis janvier 2011, Genève n’a bloqué que 80 millions de dollars sur un pactole estimé à cinq milliards USD à travers le monde. Me Enrico Monfrini dont la réputation n’est plus à faire – depuis qu’il a récupéré 1,3 milliard de dollars détournés par l’ancien dictateur nigérian Sani Abacha, au pouvoir de 1993 à 1998 – peine à faire émerger le dossier tunisien des eaux du lac Léman. Les dirigeants voyous apprennent vite, innovent vite et s’entourent de blanchisseurs rusés, ce qui complexifie les enquêtes et nécessite l’intervention de conseils en intelligence économique aguerris. Cette expertise est d’autant plus décisive que la dernière mode pour les cibles est de se faire représenter par des sociétés écrans basées dans des paradis fiscaux. On peut, de ce fait, comprendre que l’intelligence économique soit perçue comme l’ennemie intime des dirigeants voyous.

La contrefaçon

« N’imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe. » S’il fallait s’en tenir à cette citation de Victor Hugo, 50% des commerces en Afrique seraient remplis de singes. Des logiciels aux pièces d’automobiles en passant par des appareils téléphoniques, des marques de vêtements, de cigarettes, des aliments pour nourrissons et des médicaments, etc., l’Afrique semble être la station finale de tout ce qui se fait de faux sur la planète. Le phénomène fausse complètement le jeu de la concurrence au point d’effrayer de nombreux opérateurs économiques étrangers. Mais il y a plus grave : la contrefaçon cause d’énormes dégâts de santé publique sur le continent. Si l’on s’en tient aux chiffres publiés en 2011 par l’Organisation mondiale de la santé, environ deux milliards de personnes ont été victimes d’accidents ou d’intoxications dans le monde suite à un contact avec un produit d’origine douteuse, dont plus d’un quart en Afrique, au cours de l’année écoulée.

Comment ça marche ? Entre le « vrai-faux » [7] qui consiste en un détournement fiscal de vrais produits, le « faux-vrai » qui renvoie à la fabrication clandestine de générique sans danger pour le consommateur, le « faux-faux » est le mode le plus néfaste pour la compétitivité de l’Afrique. Car il frappe aussi bien les recettes fiscales, les droits des titulaires et la sécurité du consommateur que la santé publique.

Quel impact sur la compétitivité ? Dans un pays comme le Nigeria, le crime organisé a pris le pas sur les petits contrefacteurs, reléguant les brevets et les droits d’auteurs aux oubliettes. Dans ce pays, pour ne citer que lui, l’industrie de médicaments contrefaits réalise de gigantesques profits à moindre coût sans se soucier de la sécurité et des consommateurs. Selon les estimations de Knowdys, au moins 50 % de médicaments d’origine douteuse échouent sur le continent africain. Exposés au soleil et aux intempéries, ces produits sont vendus, hors contrôle, sur les marchés, au milieu des préservatifs et des friandises… Malgré les campagnes de sensibilisation régulièrement financées par des fonds internationaux, les consommateurs n’en démordent pas ; pour une raison que les autorités feignent d’ignorer : la faiblesse du pouvoir d’achat des populations. Un Africain dépense en moyenne 10 dollars/an pour ses médicaments contre 380 dollars pour un Européen, 506 dollars pour un Japonais et 770 dollars pour un Américain, d’après les statistiques (2011) de Knowdys. Mais la pauvreté justifie-t-elle que les entreprises qui investissent en R&D, créent des emplois locaux et paient des impôts aux Etats, soient battus par l’industrie de la contrefaçon ?

La réponse de l’intelligence économique – Alors que leurs marchés traditionnels sont à maturité, certaines multinationales du luxe telles que LVMH, Chanel et l’Oréal, des grands équipementiers mondiaux comme Bosch, Johnson Controls et Valeo, ou des majors de l’agroalimentaire à l’instar de Coca-Cola, Nestlé et Unilever, vont chercher la croissance en Afrique où attend une classe moyenne de plus de 300 millions de consommateurs. Pour accompagner ces géants sur ce « nouveau » marché, les conseils en intelligence économique et stratégique jouent un rôle de premier plan pour étudier les habitudes de consommation, établir les profils des prescripteurs, analyser la concurrence, identifier les menaces liées à la corruption et à la contrefaçon, cartographier les contrefacteurs et préparer les ripostes idoines. La même offre est proposée aux entreprises locales menacées dans leurs positions.

Dans leur lutte contre la contrefaçon, des gouvernements courageux comme au Rwanda et au Ghana recourent également aux services de ces consultants pour jouer les « clients mystères » auprès des services douaniers. A ce jour, les résultats parlent d’eux-mêmes.

En plus des outils techniques capables de prouver la bonne ou mauvaise foi d’un fabricant, des cabinets d’intelligence économique comme Knowdys tiennent une base de données permettant d’anticiper les tendances des contrefaçons dans un espace déterminé (l’Afrique centrale en l’occurrence). L’analyse de ces données permet de définir l’évolution des stratégies des fraudeurs, de découvrir les nouvelles routes qu’ils empruntent, et aider les politiques et les entrepreneurs à prendre des mesures préventives et/ou dissuasives.

En guise de conclusion

Vu le tableau, on pourrait croire avec Yves Beauchemin que « quand nos ennemis vont mal, c’est que nos affaires sont sur le point de mieux aller. » Non. L’intelligence économique va mal en Afrique, non à cause des banques de données inexistantes, non à cause de l’opacité des opérateurs économiques locaux, non à cause des sources peu fiables, mais parce que ses acteurs majeurs ont encore une certaine idée de la compétition au service du bien commun.

Guy Gweth

Notes

[1] Voir « Dieu et les négociateurs africains » par Guy Gweth, Les Afriques numéro 189, du 09 au 15 février 2012.

[2] Une Personne Politiquement Exposée (PPE) est une personne exerçant ou ayant exercé une haute fonction publique, ou associée des près à une telle personne. Du fait de sa fonction et de l’influence qu’elle peut avoir, une PPE risque potentiellement d’être impliquée dans des activités frauduleuses ou des actes de corruption. En 2012, des PPE africains (des chefs d’Etat, des hauts fonctionnaires, des dirigeants d’entreprises publiques, des chefs de partis politiques, et leur entourage) continuent de s’enrichir illégalement au détriment de leur Etat, entravant ainsi le développement du continent.

[3] Nos retours d’expérience dans le golfe de Guinée, en particulier, corroborent cette équation de Klitgaard. En effet, chaque personne en position d’intermédiaire incontournable (monopole), disposant d’une importante marge d’appréciation (pouvoir discrétionnaire) et se soustrayant à toute surveillance (responsabilité), peut détourner son travail au profit de ses intérêts personnels (corruption). Cf. Robert Klitgaard in Controlling Corruption, University of California Press, 1988.

[4] Fondé à Paris en 1989, le Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI) est un organisme intergouvernemental qui a pour objectif de concevoir et de promouvoir des politiques de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au niveau international.

[5] Le Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent (MROS en anglais : Money Laundering Reporting Office – Switzerland) joue un rôle d’interface entre les intermédiaires financiers et les autorités de poursuite pénale. Conformément à la loi helvétique sur le blanchiment d’argent, le bureau de Berne reçoit, analyse et, si nécessaire, communique ses soupçons sur des mouvements relatifs au blanchiment d’argent, au financement du terrorisme ou aux fonds d’origine criminelle.

[6] Crée en 1995 à Bruxelles, le groupe Ermont rassemble les cellules de renseignement financier de 120 pays. Il a pour objectifs de développer la coopération entre les cellules par l’échange d’information, d’accroître leur autonomie opérationnelle et de promouvoir la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

[7] Classification empruntée à Alain Bauer. Lire « Le faux tue aussi », article mis en ligne par lenouveleconomiste.fr (http://www.lenouveleconomiste.fr/le-faux-tue-aussi-13528/) le 30.01.2012.

Sur le même sujet, lire:

Le panorama de l’intelligence économique en Afrique

L’équipe d’info-afrique.com

Orange va généraliser en Afrique l’accès à Facebook depuis des mobiles basiques

Grâce à la technologie USSD, un service de données à faible bande passante, le réseau social devient accessible à n’importe quel mobile. En version texte.

L’annonce va permettre à Facebook d’étendre un peu plus sa présence dans le mobile. Si le réseau social cartonne sur les smartphones via des applications dédiées, il entend également être présent dans des terminaux plus basiques afin d’être plus présent dans les marchés émergents.

Le géant a ainsi lancé des versions par SMS ou très légères avec Facebook Zéro. Mais une nouvelle étape est aujourd’hui franchie avec Orange qui va généraliser dans les pays d’Afrique où il est présent une nouvelle technologie d’accès destinée à tous les mobiles. Rappelons que Facebook compte 40 millions d’utilisateurs en Afrique mais uniquement sur l’internet fixe.

Cette technologie, baptisée USSD (Unstructured Supplementary Service Data) est un service de données à faible bande passante accessible même depuis les téléphones les plus basiques. Un million de clients seraient concernés.

Portail texte

« Même les utilisateurs qui possèdent des téléphones très basiques ne permettant pas de connexion Internet ou qui n’ont pas opté pour un forfait data mobile, pourront rester en contact avec leur famille et leurs amis sur Facebook grâce à un service simple et abordable s’appuyant sur les messages textes », explique l’opérateur français.

Concrètement, la technologie USSD est employée par l’ensemble des téléphones mobiles GSM pour envoyer des informations à travers un réseau 2G, et elle est déjà largement utilisée en Afrique et au Moyen-Orient pour des services tels que le suivi de sa consommation mobile ou le service « rappelle-moi ». Il s’agit d’un portail texte qui ne nécessite donc pas de capacités graphiques importantes.

Aucune application particulière n’est requise. Il suffit aux clients de taper un code spécifique sur leur téléphone pour ouvrir une session texte de Facebook via USSD et de saisir un code PIN pour accéder au service en toute sécurité

Une fois connectés à Facebook via USSD, les clients peuvent rechercher et inviter des amis, accepter ou rejeter des demandes d’ajout de contact, mettre à jour leur statut et commenter/aimer/ne plus aimer le statut de leurs amis.

Côté tarifs, les clients pourront être facturés par session (10 à 20 minutes), par jour, par semaine et par mois. Les offres et tarifs exacts seront confirmés par chaque pays à mesure que le service sera mis sur le marché.

Déjà disponible en Égypte (350 000 clients se sont connectés à Facebook via USSD au cours du premier mois), le service sera lancé en Côte d’Ivoire, et plusieurs autres pays d’Afrique tout au long de l’année 2012.

« Les réseaux sociaux tels que Facebook ont radicalement changé la manière dont les personnes gardent le contact avec leur famille et leurs amis, et il est primordial que nos clients puissent accéder à ces services, quel que soit le téléphone qu’ils emploient » a déclaré Xavier Perret, Directeur des Partenariats stratégiques chez Orange.

http://www.businessmobile.fr/actualites/orange-va-generaliser-en-afrique-l-acces-a-facebook-depuis-des-mobiles-basiques-39768665.htm

Vendu à 250 000 exemplaires, traduite dans 15 langues… La série Aya de Yopougon…

Vendu à 250 000 exemplaires, traduite dans 15 langues… La série Aya de Yopougon…

…dont le premier tome est paru en 2005, est une formidable success story éditoriale. Marguerite Abouet et Clément Oubrerie ne s’attendaient pas à un tel accueil en l’écrivant. Avec sa galerie de personnages truculents qui nous plongent au coeur de Yopougon, quartier populaire de la capitale ivoirienne, cette bande dessinée a séduit un large public européen et africain. Elle a aussi changé la vie de ses deux auteurs. Quatre ans plus tard, alors que le succès ne faiblit pas et que le cinquième tome paraît, le duo complice Abouet-Oubrerie raconte l’aventure.

Marguerite Abouet et Clément Oubrerie

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Clément Oubrerie : Dans un restaurant chinois à Belleville… en 1996 ou 97. On s’est connu par amis communs.

Que faisiez-vous avant de travailler sur le premier tome d’Aya ?

C.O : J’avais fait des illustrations pour des livres de jeunesse et travaillé dans la pub aux Etats-Unis. En rentrant en France, j’ai travaillé dans une société d’infographie pour la presse. Puis, en 2001, j’ai créé un studio d’animation, La Station.

Marguerite Oubrerie : Moi, j’étais assistante juridique. Je n’avais jamais publié !

Aya, c’est donc une première en BD pour tous les deux ?

M. A. : Oui, et pour moi, c’était carrément une première dans l’édition. La BD convenait bien à l’histoire d’Aya.

C. O : Ca aurait pu être du théâtre aussi. Un groupe d’amateurs a d’ailleurs monté deux pièces au Mans. J’attends avec impatience que quelqu’un s’y mette sérieusement !

M. A : Nous avons aussi eu plusieurs propositions de films, avec des acteurs. En ce moment, on monte un film d’animation à partir des deux premiers tomes d’Aya. La sortie est prévue pour 2011.

Comment travaillez-vous ensemble ?

C. O. : On ne travaille presque jamais ensemble, en fait ! Marguerite écrit dans son coin, ensuite je dessine. Pour le premier tome, j’ai proposé à Marguerite d’écrire directement dans les cases, non pas pour le dessin mais pour le rythme.

M. A. : J’interviens très peu sur le dessin. Parfois je corrige des détails… les vêtements, des choses comme ça.

C. O. : On travaille assez rapidement ensemble. Marguerite met deux mois pour écrire un album, et je le dessine en trois mois. En fait, j’aurais envie de refaire tous les albums, surtout le premier…

M. A. : Ah non, le premier, c’est mon préféré !

Qu’est-ce qui a le plus changé dans votre travail depuis le premier tome ?

C. O. : Le plus dur a été de démarrer, de créer les personnages. J’ai dessiné le premier album trois fois, alors que maintenant le premier dessin suffit.

M. A. : Les thèmes sont devenus plus variés, avec des sujets plus sombres. Le dessin a changé aussi. Il y a plus de détails, les traits d’Aya sont plus fins.

Quels sont les lecteurs d’Aya en France ?

M. A. : Ils sont très variés ! Ce ne sont pas forcément des fans de BD. Au début, on avait peu de lecteurs noirs. Je n’en voyais jamais aux dédicaces. Petit à petit, ils ont trouvé Aya. Aujourd’hui, des libraires me racontent qu’avec Aya, ils voient un public tout à fait nouveau, des mamans maliennes par exemple qui ne sont jamais entrées dans une librairie.

Dans le nouveau tome d’Aya comme dans le précédent, vous parlez beaucoup de l’immigration. Comment ça s’est passé pour vous, Marguerite ?

M. A. : Contrairement à Innocent qui cherche une vie meilleure en France, j’y suis arrivée sans l’avoir choisi. Mes parents m’ont envoyée chez un grand-oncle avec mon frère quand j’avais 12 ans. Je pensais que j’allais revenir bientôt… Ce n’est qu’une fois en France que j’ai compris que ce ne serait pas de si tôt. Au départ, ça s’est plutôt bien passé. Je me suis dit que c’était à moi de me faire accepter par les autres. Les problèmes sont venus plus tard. Mon grand-oncle est rentré au pays quand j’avais 16 ans, sans avoir su nous régulariser à temps. Je me suis retrouvée sans-papiers, mais je n’étais pas non plus expulsable. Je n’ai réussi à avoir mes papiers qu’en 1998. J’avais 27 ans. Pendant tout ce temps, je faisais des petits boulots : nounous pour triplés, aide pour personnes âgées… Mais je n’étais pas dans la misère. Je me disais que ça allait changer. J’avais ma chambre de bonne, mes amis. C’est là que j’ai commencé à écrire. J’avais une vieille télé qui un jour a explosé, et je me suis mise à écrire, pour passer le temps.

Qu’est-ce que vous pensez de l’émergence de la « question noire » en France ?

M. A. : Je me rends compte que, parfois, on attend de moi des choses très formatées. J’ai discuté de possibles scénarios pour la télé, et on me proposait une histoire de banlieue, avec la maman africaine et ses huit enfants. Moi, je connais surtout des femmes trentenaires, sans enfants ou avec un enfant unique, habitant à Paris… J’aime raconter des histoires, c’est tout. Pas forcément des « histoires de Noirs ».

C. O. : C’est ce qu’on essaie de faire avec Aya. Qu’au bout de trois pages, les gens oublient que c’est une histoire avec des Noirs, qu’ils lisent juste une histoire. La société française est encore peu évoluée sur cette question. Il y a beaucoup de travail à faire dans les médias.

M. A. : On nous dit que les Français ne sont pas prêts à avoir un président noir alors qu’ils sont capables de regarder des séries télé américaines avec uniquement des Noirs. C’est vraiment prendre les Français pour des cons !

Votre bande dessinée rencontre aussi un grand succès en Côte d’Ivoire…

M. A. : Oui, ça marche bien aussi. Aya est parmi les meilleures ventes de la Librairie de France à Abidjan. Gallimard a fait un tirage spécial de 2000 exemplaires des trois premiers tomes pour le marché africain, avec une couverture souple mais la même qualité de couleurs à l’intérieur. Ils sont vendus 4000 francs CFA. C’est très important pour moi que le livre puisse être lu en Afrique. J’étais allée dédicacer le premier tome au festival Cocobulles à Abidjan : les jeunes faisaient la queue avec juste une feuille de papier… Cela m’a mise mal à l’aise. En rentrant à Paris, j’ai proposé cette édition spéciale à Gallimard. Aujourd’hui, ce tirage est épuisé. Les Ivoiriens sont fiers de leur sœur ! Les histoires, ils les connaissent, mais ils sont fiers que ce soit une Ivoirienne qui les écrive. Un nouveau tirage en couverture souple des tomes 4 et 5 est prévu pour bientôt.

L’accès au livre en Afrique est un sujet qui vous tient à cœur…

M. A. : Oui. Je ne peux pas amener le livre dans tous les foyers africains mais je peux créer des endroits où les enfants peuvent avoir accès à la lecture. C’est le but de l’association Des livres pour tous [1] que j’ai fondé en 2007 et qui vient d’inaugurer sa première bibliothèque jeunesse à Adjamé, dans le quartier le plus chaud d’Abidjan !

Comment fonctionne cette bibliothèque ?

M. A. : Nous avons demandé au maire de mettre un local à notre disposition. Nous prenons le reste en charge : l’aménagement, le mobilier, les livres, le salaire d’un bibliothécaire et d’un animateur… Les éditeurs nous donne accès à une sélection de leur catalogue pour choisir des livres gratuitement. Nous achetons aussi des livres africains sur place. Pour démarrer, nous avons bénéficié d’une aide du Ministère français des Affaires étrangères. Un budget de 10 000 euros suffit pour lancer un nouveau projet de bibliothèque : la prochaine ouvrira au Sénégal. Les particuliers peuvent nous aider en adhérant à l’association. Bienvenue à tous les lecteurs d’Afriscope !

Quels autres projets avez-vous en cours ?

C. O. : Le film d’Aya !

M. A. : J’ai écrit une autre BD, Bienvenue. Ca se passe à Paris, avec une héroïne blanche, histoire de montrer qu’on a tous les mêmes problèmes, peu importe la couleur ! Ce sera avec un autre dessinateur et ça sortira en 2010. Il y a aussi l’histoire d’Akissi, la petite sœur d’Aya, en BD, avec un autre dessinateur… Avec Clément, on voudrait écrire les aventure du commissaire Kouamé ! Le problème, c’est qu’on n’a pas le temps de tout faire.

Et Aya, vous la voyez évoluer jusqu’à quel âge ?

M.A. : Oh, 75 ans… (rires) Je pense qu’on va faire un sixième tome et puis laisser reposer tout ce beau monde. Et pourquoi pas reprendre ensuite, en leur donnant cinq ans de plus, par exemple !

« Fin des années soixante-dix, à Yopougon, quartier populaire d’Abidjan rebaptisé Yop City « pour faire comme dans film américain », vivent Aya et ses deux amies, Adjoua et Bintou. Elles ont dix-neuf ans, l’âge où tout est possible, mais si Aya souhaite faire des études, les deux autres sont plus versées dans les soirées au maquis et la chasse au mari. Autour de ce trio choc on croise des personnages aux destins divers, comme Ignace, le père volage d’Aya qui jongle entre plusieurs « bureaux », Moussa, le fils du puissant Bonaventure Sissoko, qui compte sur sa Toyota pour emballer les filles, Fanta et Koro, les mamans qui s’efforcent de protéger leurs filles ou Grégoire « le parisien », qui flambe son magot au fameux hôtel Ivoire… »

Un long-métrage est en préparation, qui sortira au printemps 2012

Meilleur premier album Angoulème 2006.
Prix BD du Point 2007
Prix Tour d’Ivoire 2007
Prix de la Guadeloupe 2007
Prix du Margouillat 2007
Sélection officielle Eisner Awards 2008
2008 Children’s Africana Book Award : Best Book
2008 Glyph Comic Awards : Rising star et Best reprint publication

Le site Internet : http://www.oubrerie.net/p/aya.html

Le MuMo dévoilé aux enfants africains

Le Musée mobile (MuMo) de l’art contemporain a mis le cap sur l’Afrique. Un conteneur accueille les œuvres d’une quinzaine d’artistes destinés aux enfants. Depuis quelques jours, le MuMo est au Cameroun, sa première étape avant la Côte d’Ivoire et le Bénin. Entretien avec Dominique Lafont, le président de Bolloré Africa Logistics, dont le groupe soutient l’initiative portée par la fondation L’Art pour l’enfance.
L’école publique d’Akwa de Douala est l’un des établissements qui accueille en Afrique, le Musée mobile, ce conteneur d’œuvres dont les enfants de 6 à 11 ans sont les bénéficiaires. La tournée africaine se poursuivra en Côte d’Ivoire et au Bénin jusqu’en juin. « Le road trip » du MuMo a commencé en France en octobre 2011. Ce musé mobile a été imaginé par l’architecte américain Adam Kalkin.

Parlez-nous de ce musée mobile qui arrive au Cameroun ?
Dominique Lafont : Le MuMo, c’est son nom, est une très belle idée de la Fondation L’Art à l’efance », et à travers elle de son initiatrice, Ingrid Brochard, qui est présente avec nous à Douala. Ce projet a reçu le soutien de Vincent Bolloré pour qui les valeurs de partage et de respect de l’autre fondent le groupe qu’il dirige. Ce musée mobile, installé dans un conteneur – ce qui ne pouvait que réjouir le groupe Bolloré-, est une véritable œuvre d’art. Il a été imaginé par un grand architecte américain, Adam Kalkin, et dessiné par l’artiste français Daniel Buren, créateur des colonnes au Palais Royal à Paris. Ce musée mobile présente des œuvres artistiques modernes imaginées spécialement pour les enfants et pour le projet par des artistes contemporains de toutes nationalités qui comptent parmi les plus grands. C’est à une véritable invitation au voyage que nous convie le MuMo, entièrement dédié aux enfants.

Quel est l’intérêt de ce projet pour la jeunesse camerounaise ?
Dominique Lafont : C’est un projet généreux, porteur d’ouverture au monde et de valeurs que sont le respect de l’autre, la sensibilité à l’autre, la découverte de l’altérité, en un mot, le sens du partage. Toute chose qui fonde la fraternité humaine. Cette jeunesse n’aspire pas seulement à des satisfactions matérielles, mais également à plus de spiritualité et d’échanges culturels. Bolloré Africa Logistics, dont la logique profonde consiste à désenclaver l’Afrique, est à l’aise avec ce concept de voyage et de partage culturel.

Votre souhait pour cette jeunesse ?
Dominique Lafont : Nous souhaitons que la jeunesse soit au cœur de nos actions de développement durable. Force vive de la Nation, cette jeunesse dynamique et bien formée, permet aujourd’hui au Cameroun de se développer et de produire des richesses.

Quelles sont les activités menées par votre groupe en terre camerounaise ?
Dominique Lafont : Au Cameroun, le Groupe Bolloré est connu pour ses activités de transport, de logistique, et au travers de ses deux partenariats public-privé portuaire et ferroviaire que sont Douala Terminal et Camrail. Nous sommes au Cameroun l’un des premiers employeurs privés du pays avec près de 4 000 salariés directs. Nous y investissons et nous y créons de la valeur. Nous formons les cadres camerounais. Nous sommes un acteur économique et social de premier plan dans ce pays, dans lequel nous sommes implantés depuis 50 ans. Mais notre implication au Cameroun va au-delà de nos activités. Nous sommes particulièrement attentifs à vivre en harmonie avec notre environnement grâce à des actions de développement durable de qualité. Nous intervenons ainsi dans les principales villes du pays où nous organisons, par exemple, des tournois de football pour les jeunes qui n’ont pas toujours la chance de vivre leur passion, faute de moyens dans les clubs. Nous avons organisé ces événements à Bafoussam, Ebolowa, Belabo, et nous viendrons bien évidemment à Douala et Yaoundé. Aujourd’hui, nous avons entièrement repeint l’école publique d’Akwa (qui acceuille le MuMo, ndlr) et réalisé des travaux d’entretien.

Le site Internet: http://www.musee-mobile.fr/

7 milliards : explosion de la population mondiale

Selon Geopopulation : « la population mondiale va franchir le seuil des sept milliards d’habitants en 2011. Si la croissance démographique ralentit globalement, elle reste très forte en Afrique.

Alors que le cap des six milliards d’habitants avait été dépassé en 1999, il n’aura fallu que douze ans pour atteindre les sept milliards, selon une étude bisannuelle de l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED) publiée mercredi. Mais selon ses projections, il faudra 14 ans pour arriver à huit milliards.

Ensuite, la population du globe devrait se stabiliser, dans un siècle, autour de neuf à dix milliards, selon les projections de l’institut français, qui réalise ses propres études en parallèle à celles réalisées par les Nations Unies, la Banque mondiale ou d’autres grands instituts nationaux.

Le taux moyen de fécondité en baisse

La croissance démographique mondiale va descendre en 2011 à 1,1%, selon les estimations de l’INED, alors qu’elle était grimpée, il y a 50 ans, à un maximum de 2%. Le ralentissement de cette croissance s’explique par la diminution du taux de fécondité mondial, tombé à 2,5 enfants par femme en moyenne contre cinq enfants en 1950. Mais les différences sont énormes entre, par exemple, le Niger (sept enfants par femme) et Taïwan, ou le taux est de 0,9.

L’essentiel de la croissance démographique est assuré par l’Afrique, une partie de la péninsule arabique et les régions allant de l’Afghanistan jusqu’au nord de l’Inde. Le “G7” des pays les plus peuplés est composé de la Chine (1,33 milliard) devant l’Inde (1,17) les États-Unis (306,8 millions), l’Indonésie(243,3), le Brésil (191,5), le Pakistan (180,8) et le Nigeria (162,3).

En 2050, l’Inde devrait en tête (1,69 milliard) devant la Chine (1,31) et le Nigeria qui, avec 433 millions d’habitants, passera devant les États-Unis (423).

Source : Geopopulation

Guinée : Une entreprise marocaine décide d’investir plus de trente millions d’euros dans le secteur immobilier en guinée

Le directeur général de Douja Promotion Groupe Addoha, une entreprise marocaine spécialisé dans la promotions de l’immobilier a annoncé mardi sa décision d’investir plus de trente millions d’euros pour la construction d’une usine de fabrication du ciments (cimenterie) en Guinée, ainsi que la réalisation de plusieurs logements sociaux, a-t-on appris de source officielle.

A sa sortie d’audience avec le présidence guinéen Alpha Condé, M. Anas Sefrioui PDG du groupe a indiqué par voix de presse que, l’objectif de sa visite est de développer « des relations économiques entre son groupe et le Gouvernement guinéen », car dit-il, son entreprise compte investir en Guinée et dans trois autres pays africains.

Selon un cadre du bureau de presse de la présidence, le PDG de Douja Promotion Groupe Addoha, marquera sa présence en guinéen à travers la construction d’une cimenterie d’une capacité de cinq cent mille tonnes avec un coût d’investissement de trente millions d’euros, la concrétisation d’un projet de construction de logements sociaux, avec création de plus de 1.500 emplois directs et indirects, pour la main d’œuvre guinéenne.

Ce groupe est au dire de son directeur général, le premier opérateur immobilier coté à la Bourse de Casablanca, leader du marché marocain de la promotion immobilière.

Le Président de la République a, quant à lui exprimé sa volonté d’ouvrir son pays aux investisseurs étrangers dans un esprit de partenariat ‘’gagnant-gagnant’’.

Synthese de
Lansana camara
pour www.conakrylive.com

L’automobile, fleuron de l’industrie marocaine

Avec l’inauguration le 09 février 2012 de l’usine Renault de Tanger (qui permettra d’employer 6.000 personnes et pourra créer jusqu’à 30.000 emplois induits au niveau local), le Maroc donne le ton de son ambition : développer ses métiers mondiaux et de se positionner en tant que plateforme de production et d’exportation de l’automobile, fleuron de son industrie nationale.

Conscient des potentialités du secteur et de son rôle dans l’économie, le Maroc a misé dès l’indépendance sur cette industrie et a été l’un des premiers pays en Afrique à mettre en œuvre une politique industrielle automobile qui a été couronnée par la création vers la fin des années 50 de la Société nationale de l’assemblage et de la construction automobile (Somaca).

Conjointement détenue par l’Etat marocain (38%) et des constructeurs étrangers, la Somaca assemblait des voitures particulières, des voitures utilitaires et des camions.

Le développement de l’industrie automobile va se poursuivre à la faveur de la promotion du cadre réglementaire du secteur avec l’entrée en vigueur en 1970 de la loi de valorisation à 40 pc favorisant l’implantation des industries des équipements pour véhicules au Maroc, puis l’adoption de la loi d’intégration/compensation à un taux de 60%, afin de stimuler le développement des exportations du secteur.

L’année 1995 est une autre date à retenir dans le processus de développement du secteur, puisqu’elle a été marquée par la signature de la convention sur la voiture économique avec le groupe italien Fiat.

Cette convention visait l’émergence d’une véritable filière automobile nationale, notamment à travers l’accroissement de l’achat des voitures neuves, au détriment de celles d’occasion importées d’Europe, et la hausse de la production des composants automobiles grâce à la montée en volume de l’intégration locale, confortée par l’implantation de nouveaux équipementiers européens, japonais et américains.

Ainsi, depuis le lancement des projets de véhicules économiques, l’industrie automobile au Maroc a connu un nouvel essor, tant sur les plans de la productivité que de l’investissement. La production a ainsi connu une progression notable entre 1996 et 2003 avec un taux de croissance de près de 86%, passant de 6,08 milliards de dirhams (MMDH) à 11,33 MMDH.

Les investissements ont également progressé de près de 348% avec un montant global d’un milliard de dirhams en 2003, contre 223 millions de dirhams en 1996.

La valeur ajoutée dégagée par le secteur a connu une croissance de plus de 53 pc durant la même période passant de 1,96 MMDH à 3 MMDH. Les exportations ont connu aussi une nette évolution passant de 1,59 MMDH en 1996 à 5,84 MMDH en 2003, soit une hausse de 267%.

La stratégie de repositionnement du secteur a été poursuivie en juillet 2003 par la cession de la participation publique dans la Somaca (38 pc du capital) au constructeur français Renault et la conclusion, avec ce dernier, d’une convention portant sur le lancement de la nouvelle voiture économique.

Deux ans plus tard, le constructeur français démarre la production de la Logan, voiture économique destinée aussi bien au marché local qu’à l’export, qui n’a pas tardé à devenir la voiture la plus vendue au Maroc.

La stratégie de l’Etat relative au secteur de l’automobile qui s’inscrit dans le cadre d’une vision articulée autour de trois axes essentiels, à savoir la pérennisation de l’activité de montage automobile, la mise à niveau de l’industrie de la sous-traitance automobile et le développement de la recherche, en amont, dans le secteur, a été couronnée par la signature en 2007 entre le gouvernement et le groupe Renault d’une convention pour la mise en place d’un Mega projet à Tanger.

D’une enveloppe budgétaire de plus de 600 millions d’euros, la nouvelle usine du groupe Renault à Tanger permettra la production de 400.000 véhicules par an, en grande partie destinés à l’export, faisant ainsi de ce site l’un des centres de production automobile les plus importants du bassin méditerranéen.

Le secteur automobile a été retenu comme moteur de croissance pour l’économie nationale dans le cadre de la vision 2009-2015 pour le développement industriel du Maroc (Pacte National pour l’Emergence Industrielle), eu égard au potentiel qu’il recèle notamment en matière de création d’emplois.

L’intérêt accordé à ce secteur dans le cadre du plan Emergence s’explique par le fait que l’industrie automobile reste l’un des secteurs qui se sont distingués par des taux de croissance annuels à deux chiffres en investissements et en exportations.

De 2005 à 2010, la valeur de la production et des exportations automobiles a quasiment doublé passant respectivement de 12,7 MMDH à 22,7 MMDH et de 9,23 MMDH à 18,94 MMDH. Durant la même période, les investissements (hors usine Renault-Tanger) ont été multipliés par cinq, passant de 1,59 MMDH à 7,4 MMDH.

La stratégie de développement s’articule autour de l’implantation d’équipementiers de rang 2 et 3 au Maroc, l’implantation de l’assemblage de spécialité (poids-lourds, bus, cars, carrosserie et autres spécialités de niche), l’attraction à terme d’un second constructeur majeur.

L’impact estimé se chiffre à près de 12 milliards de dirhams de PIB additionnels et se traduirait par la création d’environ 70.000 nouveaux emplois dans l’ensemble du secteur à l’horizon 2015.

Tenant compte de ce potentiel de développement majeur, l’Etat marocain s’engage à mettre en place des mesures concrètes permettant au pays de s’ériger en future base industrielle du secteur automobile international.

AD (avec Imad El Honsali)

Les clés pour ouvrir une succursale en RCA

En plus d’un accompagnement en intelligence économique, investir ou s’implanter en République Centrafricaine (RCA) sous forme de succursale d’une société de droit étranger implique une bonne connaissance de l’environnement juridique, fiscal et même social relatif au business. Juriste d’affaires et spécialiste des contrats internationaux, Edgard Balegbaya donne ici les clés pour ouvrir en RCA.

I-LE CADRE JURIDIQUE DES SOCIETES EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

La République Centrafricaine a ratifié le traité OHADA depuis le 13 Janvier 1995 et est donc membre de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) qui regroupe, aujourd’hui, quatorze (14) pays de la Zone franc CFA, plus les Comores et la Guinée Conakry.

L’OHADA a pour principal objectif, d’harmoniser le droit économique dans les Etats membres d’une part, et, d’autre part, de remédier à l’insécurité juridique et judiciaire.

Il est important pour l’investisseur étranger souhaitant s’installer en Centrafrique par le biais d’une succursale de connaître d’une part les règles qui gouvernent le statut juridique des Sociétés en République Centrafricaine (I-1) et d’autre part les formalités ou procédures requises en vue de l’implantation de la succursale (II-2).

I-1/LE CHOIX DE LA FORME SOCIETALE EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Les formes juridiques en vigueur en Centrafrique sont donc régies par l’Acte Uniforme OHADA relatif au Droit des Sociétés Commerciales et du Groupement d’Intérêt Economique entré en vigueur le 1er janvier 1998.

En vertu de cet acte, toute personne physique ou morale, quelle que soit sa nationalité étrangère ou ressortissant de l’un de pays de l’OHADA, souhaitant exercer une activité en société dans l’un des Etats Parties, doit obligatoirement choisir l’une des formes de sociétés prévues par l’Acte Uniforme (AU). Il s’agit des formes de sociétés suivantes :

l’Entreprise individuelle ;
le Groupement d’Intérêt Economique (GIE) ;
la Société à Responsabilité Limitée (SARL)
la Société anonyme (SA)
la Société en Nom Collectif (SNC)
la Société en Commandite Simple (SCS)

S’agissant d’une société étrangère désirant s’établir en République Centrafricaine sous forme de Succursale, l’Acte Uniforme sur les sociétés ne définit pas expressément les règles de constitution d’une succursale ; il convient à cet effet de se reporter à l’Acte uniforme sur le droit commercial Général (AUDCG), et aux dispositions relatives à l’inscription de la succursale au Registre du Commerce et du Crédit mobilier du pays d’accueil et donc de la République centrafricaine.

L’acte Uniforme autorise les sociétés étrangères à s’implanter en République Centrafricaine ou dans un autre pays de l’OHADA sous forme de succursale, à condition de faire immatriculer cette succursale au registre du commerce et du crédit mobilier (RCCM) (Art.119 AUSCG).

Pour réaliser l’inscription de la Succursale, la société étrangère devra présenter ses statuts traduits le cas échéant dans la langue officielle (Français) de la République Centrafricaine, justifier de son immatriculation à l’étranger et de l’état-civil de son responsable. L’Acte uniforme ne prévoit pas en revanche l’obligation de publication de la création de la succursale. Même si la succursale n’a pas de personnalité juridique distincte de celle de la société mère ou de la personne physique qui la dirige (Art.117 AUSCG), elle doit naturellement prendre une des formes juridiques des sociétés en vigueur en République centrafricaine en vue de son implantation.

I-2/LA FORME JURIDIQUE D’IMPLANTATION DE LA SUCCURSALE EN CENTRAFRIQUE

En vertu de l’acte Uniforme sur les Sociétés Commerciales et les GIE, toute personne, quelle que soit sa nationalité, souhaitant exercer une activité en société en République Centrafricaine (ou dans l’un des Etats membres OHADA), doit obligatoirement choisir l’une des formes de sociétés prévues par le droit OHADA.

Dans cette optique, il est préférable pour un investisseur d’avoir d’opter pour l’une des deux formes de sociétés suivantes en vue de l’implantation de la succursale. Il peut s’agir :

– D’une société anonyme(S.A) qui peut être constituée, soit par une personne physique ou une personne morale, soit entre plusieurs personnes physiques ou personnes morales.

-Soit d’une société à responsabilité limitée (SARL) qui peut être constituée par une personne physique ou une personne morale, ou entre deux ou plusieurs personnes physiques ou personnes morales.

Le choix d’une SARL peut présenter quelques avantages : les fonds de départ peuvent être modestes, et les associés ne sont responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports. La SARL est la forme idéale pour un commerce, de l’import-export en petits volumes, une ou plusieurs boutiques, du service, de la sous-traitance…

On peut en outre créer une SARL en République Centrafricaine (ou en zone Ohada) même en étant résidant en Europe ou hors espace de la République Centrafricaine (zone OHADA). Il n’est pas nécessaire de se déplacer sur place pour les formalités car le ou les associés peuvent signer les statuts en personne ou se faire représenter par un mandataire justifiant d’un pouvoir spécial. Toutefois, il est recommandé d’être sur place pour les démarches car il s’agit d’enjeux financiers.

La SARL peut être idéale pour un « débutant en affaires » pouvant être transformée à la longue en cas de succès, en une SA (société anonyme), un GIE (groupement d’intérêts économiques) pour les grosses entreprises, une SNC (société en nom collectif).

Par ailleurs la succursale soumise au droit Centrafricain aura à respecter le code des investissement et plus particulièrement l’art.4 du code qui stipule que « :Toute personne physique ou morale quel soit son lieu de résidence est libre d’entreprendre et d’exercer des activités professionnelles, économiques et rémunératrices sur le territoire de la République Centrafricaine sous réserve des dispositions spécifiques visant à assurer la protection de la santé, de la salubrité publique et du patrimoine naturel du pays, la protection sociale et de l’ordre public ».

La durée d’activité de notre succursale implantée en République Centrafricaine ne peut en principe être supérieure à deux années à compter de sa date d’inscription au Registre du Commerce et du Crédit mobilier. A l’expiration de ce délai, la succursale devra être apportée à une société de droit Centrafricain ou de l’un des pays de l’OHADA, sauf dispense accordée par arrêté ministériel (art.120 AUDSGIE).

Toutefois, l’acte Uniforme donne la compétence aux lois nationales et donc la possibilité de contourner le délai de deux ans par une dispense prononcée par voie d’arrêté du ministre chargé du Commerce et de l’industrie. Dans ce cas, la Succursale peut obtenir une reconduction par tranche de deux années du délai imparti (après l’expiration du délai de deux ans) pour procéder à l’apport de la succursale. Il en est ainsi en pratique notamment pour les succursales de sociétés de travaux publics et de sociétés pétrolières. Le renouvellement de la durée de la succursale n’est pas limité dans le temps donc aucune disposition ne limite dans le temps le renouvellement de cette durée.

Aussi, peut-on envisager qu’au terme d’une durée initiale de deux ans, la société étrangère obtienne le renouvellement de cette autorisation pour une durée plus longue nécessaire à la bonne fin de l’activité en République Centrafricaine. C’est par exemple le cas d’une société étrangère qui souhaite dans un premier temps disposer durablement d’une représentation en République Centrafricaine, sans que celle-ci ait une activité commerciale propre.

Solution pratique pour notre succursale nouvellement installée car ce régime (succursale) permet une solution temporaire, transitoire pour un investisseur étranger qui souhaite s’implanter en zone OHADA sans avoir encore identifié les marchés nationaux sur lesquels il envisage de travailler.

Ce régime des succursales s’applique exclusivement aux sociétés étrangères situées en dehors de l’un des dix sept Etats de l’espace OHADA. Ainsi, une société Centrafricaine pourra ouvrir une succursale au Togo sans que la durée de cette succursale soit limitée dans le temps.

Cependant cette faculté peut aussi être utilisée par des sociétés étrangères qui, afin d’éviter la contrainte de délai de deux ans, peuvent constituer directement une société de droit centrafricain. Cette société de droit centrafricain une fois constituée ouvrira une ou plusieurs succursales dans d’autres Etats de l’OHADA qui a leur tour exerceront leurs activités sans limitation de durée. Cette solution attractive connaît toutefois des limites sur le plan fiscal qu’il convient de bien maîtriser.

L’avantage de ce régime de succursale se mesure dans le cadre des obligations fiscales et comptables. Dès lors en effet que la succursale n’a pas de personnalité morale, elle n’est soumise à aucune obligation comptable propre dans le pays d’accueil en l’occurrence la République Centrafricaine. La succursale n’a pas à tenir d’assemblée générale (AG) ou de conseil d’administration (CA), et n’est soumise à aucune autre obligation que sa transformation, par voie d’apport ou de cession, en société au terme de la durée de deux ans.

Sur le plan fiscal, notre succursale en Centrafricaine va être imposée à l’impôt sur les sociétés sur la base d’un profit forfaitaire estimé à par la loi des finances (article 144 CGI, titre I Chapitre 2 sur l’impôt sur les sociétés) ; l’activité de la succursale sera en outre assujettie à la TVA.

Si notre succursale a opté pour l’une des deux formes de sociétés (S.A ou SARL) régies par le droit Centrafricain, il incombe aux représentants légaux de procéder aux formalités de constitution prévues par un décret N° 07.371 du 17 décembre 2007 créant un système de Guichet Unique de Formalités des Entreprises (GUFE).

II/ LES FORMALITES DE CONSTITUTION OU D’IMPLATATION DE LA SUCCURSALE EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Le Gouvernement Centrafricain a crée par Décret N° 07.371 du 17 décembre 2007 un système de Guichet Unique de Formalités des Entreprises (GUFE). Ce mécanisme a pour but :

D’améliorer l’environnement des affaires en Centrafrique et donc de facilité les formalités de création, de modification et de cessation d’activités en un seul endroit : Le Guichet Unique de Formalités des Entreprises (GUFE).

Ce qui occasionne un gain de temps et une économie de procédures.

Le délai légal pour le traitement des dossiers est de sept (7) jours. Le gouvernement centrafricain envisage de réduire ce délai à deux (2) jours dans un proche avenir avec l’uniformisation de la structure grâce à la mise en œuvre du logiciel GIGUFE pour la recherche de l’efficience.

Pour l’instant, les formalités sont réalisées dans ce délai de sept (7) jours. Pour alléger les procédures, les cadres techniques et personnels impliqués de différents domaines de l’administration susceptibles d’être impliqués dans la procédure de création de l’entreprise sont délocalisés au sein du GUFE. Il s’agit donc des services suivants :

• Service des Impôts et des Domaines ;
• Service du greffe du Tribunal de commerce ;
• Service de la Chambre de Commerce, de l’Industrie, de Mines et de l’Artisanat (CCIMA) ;
• Service de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) ;
• Service du commerce Intérieur ;
• Service du Trésor public ;

II-1/LES FORMALITES ADMINISTRATIVES OBLIGATOIRES

Pour la constitution d’une société en RCA et donc de notre succursale qui prendra la forme d’une SA ou d’une SARL aura à remplir certaines formalités.

Il s’agit donc de huit (8) formalités administratives obligatoires à remplir par l’investisseur désirant créer une entreprise, société, succursale en Rep. Centrafricaine et ce conformément à l’article 28 du décret n° 08.357 du 08 octobre 2009. Il s’agit donc des formalités suivantes :

• Immatriculation au RCCM ;
• Libéralisation du capital social et ouverture d’un compte d’entreprise ;
• Enregistrement au fichier consulaire ;
• Déclaration aux fins d’immatriculation au numéro d’identification fiscale (NIF) au service des impôts et des domaines ;
• Inscription à la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ;
• Autorisation d’exercice de l’activité spécifique délivrée par le Ministère du commerce ou des Finances (si ouverture Banque, établissement de crédit) ;
• Agrément du Ministère de la promotion des PME, du secteur informel et du Guichet Unique

En outre l’article 25 du Code des investissements en République Centrafricaine prévoit que : « Les entreprises éligibles au présent Code (y compris notre succursale en cours de constitution) sont tenues aux obligations suivantes :
ouvrir un compte auprès d’un établissement bancaire (crédit mutuel ou banque commerciale) ;

tenir une comptabilité régulière en République Centrafricaine suivant le plan comptable en vigueur,

favoriser le recrutement des nationaux et organiser la formation professionnelle à tous les niveaux dans l’entreprise ;

respecter la législation sur l’environnement, la santé, la sécurité et l’hygiène au travail,

fournir les documents comptables et financiers, les rapports d’exécution sur l’investissement, l’emploi, le financement national et étranger, et autres informations utiles aux autorités compétentes. Enfin, notre succursale en cours de constitution aura à payer des frais pour sa constitution.

II-2/ LES FRAIS DE CONSTITUTION OU D’IMPLANTATION DE LA SUCCURSALE EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Il s’agit ici des frais de formalités à acquitter en vue d’exercice de l’activité commerciale en République Centrafricaine :

FRAIS ATTESTATION CONSULAIRE :

• Personne morale et GIE : …………………………50.000 F CFA
• SARL Capital inférieur ou égal 5.000.000 FCFA…..50.000 FCFA
• SARL capital supérieur ou égal 5.000.000 FCFA…..60.000 FCFA
• SA capital supérieur ou égal à 10.000.000 FCAF…..70.000 FCFA
• SA capital inférieur ou égal à 10.000.000 FCFA……70.000 FCFA
• SA capital à partir de 10.000.000 FCFA…………….80.000 FCFA

LISTE DES DOCUMENTS A FOURNIR

• Déclaration notariée de souscription et de versement du capital social ; • Procès-verbal de l’Assemblée Générale constitutive (sous seing privé en 3 exemplaires) • Statuts (Sous seing privé en 3 exemplaires)

Les documents à fournir par les représentants légaux ou gérant :

• 2 photos d’identité ;
• 1 copie légalisée de l’acte de naissance ;
• 1 extrait de casier judiciaire ;
• 1 certificat de résidence ;
• 1 certificat de nationalité ;
• 1 attestation bancaire ;
• Une copie de l’Arrêté ministériel chargé du commerce (ou des finances si agrément établissement de crédit) autorisant l’activité ;
• Une carte de commerçant délivrée par la Chambre de commerce, de l’industrie des Mines et de l’artisanat (CCIMA) ;
• Un timbre fiscal en fonction du Chiffre d’Affaires.

LES FRAIS DE FORMALITES

• Immatriculation au RCCM…………………………30.000 FCFA
• Immatriculation au CCIMA…………………………50.000 FCFA
• Statut droit d’enregistrement en fonction du capital social avec un minimum de perception de 150.000 FCFA
• Enregistrement des statuts par page (frais fiscal)……..1000 FCFA
• Déclaration notariée…………………………………..20.000 FCFA
• Procès-verbaux…………………………………………20.000 FCFA
• Frais d’établissement de la carte de commerçant………1000 FCFA
• Agrément (SARL)………………………………………5.000 FCFA
• Agrément (SA)………………………………………….10.000 FCFA
• CNSS……………………………………………………22% Masse salariale
• Frais de fonctionnement du guichet Unique……………..10% du total

Edgard Balegbaya, Juriste-Conseil en Droit des affaires, Spécialiste des contrats internationaux

Alassane Ouattara aux entreprises françaises

Alassane Ouattara aux entreprises françaises: «La Côte d’Ivoire est une terre d’opportunités, elle a besoin de vos talents, de votre savoir-faire. Je vous donne l’assurance que le processus démocratique en Côte d’Ivoire est irréversible »

«La Côte d’Ivoire est une terre d’opportunités, elle a besoin de vos talents, de votre savoir-faire. Je vous donne l’assurance que le processus démocratique en Côte d’Ivoire est irréversible » a affirmé Alassane Ouattara le 27 janvier 2012 au MEDEF. Après avoir signé un nouvel accord de défense avec Paris, le chef de l’Etat ivoirien a exhorté les entreprises françaises à retourner dans son pays : « je vous invite à revenir en Côte d’Ivoire, à y investir massivement et je sais que vous le ferez.»

Accueilli en grande pompe par Nicolas Sarkozy, M. Ouattara a remercié la France pour son intervention militaire lors de la crise post-électorale, estimant qu’elle avait permis d’éviter en Côte d’Ivoire “un génocide pire qu’au Rwanda“.

Le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite au scrutin présidentiel de novembre 2010 avait déclenché une grave crise de décembre 2010 à avril 2011, qui a fait 3.000 morts. M. Ouattara a accédé au pouvoir après deux semaines de guerre grâce aux ex-rebelles nordistes et aux bombardements décisifs de la France et de l’ONU.

Nicolas Sarkozy, seul chef d’Etat occidental à avoir assisté à l’investiture d’Alassane Ouattara en mai 2011, a renouvelé le soutien de la France à la reconstruction et à la réconciliation en Côte d’Ivoire, concrétisé par la signature d’un nouvel accord bilatéral de défense “transparent“.

La force française Licorne, qui a atteint 2.000 soldats pendant la crise de 2010, n’en comptera à terme que 300 chargés de la formation des forces ivoiriennes, de l’appui à l’ONU et de la protection des ressortissants français, malgré la volonté affichée des nouvelles autorités ivoiriennes d’en conserver plus.

“C’est un accord qui montre que la France est aux côtés de la Côte d’Ivoire dans sa quête de sécurité (et) que l’armée française n’a pas vocation à s’ingérer, ni de près, ni de loi dans les affaires de la Côte d’Ivoire“, a tenu à préciser M. Sarkozy.

Mais huit mois après l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara, la France reste inquiète devant la lenteur du processus de réconciliation, après plus de dix ans de crises politiques meurtrières.

Les partisans de Laurent Gbagbo, écroué à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité, ont boudé les élections législatives de décembre et des violences faisant un mort ont émaillé une de leurs réunions samedi.

“Les hommes d’Alassane Ouattara se promènent en armes, les universités ont été fermées par peur de la contestation étudiante… M. Ouattara ne donne pas les signaux qui rassurent, il n’a pas la situation en main, car il a été installé par la force“, a dénoncé Koné Katinan, porte-parole de Laurent Gbagbo.

Des propos démentis par Alassane Ouattara, qui a clôturé sa visite par un vibrant appel aux chefs d’entreprises français pour qu’ils s’associent à la “renaissance ivoirienne” et “accélèrent leur retour” en Côte d’Ivoire.

“Je peux vous affirmer que la paix est revenue en Côte d’Ivoire“, a déclaré Alassane Ouattara, soulignant le caractère “irréversible” du processus démocratique dans le pays, devant plusieurs centaines de dirigeants français et ivoiriens réunis au siège du patronat français.

“Je vous invite à revenir en Côte d’Ivoire, à y investir massivement et je sais que vous le ferez“, a-t-il conclu.

Le Premier ministre François Fillon, qui a salué en M. Ouattara “un grand représentant de la démocratie en Afrique” lors d’un entretien suivi d’un déjeuner, a répondu en évoquant “la totale disponibilité des entreprises françaises à investir davantage en Côte d’Ivoire“.

Hors pétrole, la France est le premier partenaire économique de la Côte d’Ivoire, première puissance économique d’Afrique de l’Ouest francophone. Même durant les années de tension avec Laurent Gbagbo, les entreprises françaises, des PME aux grandes entreprises comme Bolloré, ont toujours été comme chez elles à Abidjan.

Les entreprises françaises contribuent pour 30% au PIB ivoirien et pour 50% à ses recettes fiscales, a souligné le secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur, Pierre Lellouche.

Source: africadiligence

Faute de commerce, l’Afrique perd des milliards

La Banque mondiale alerte sur les multiples freins aux échanges interrégionaux.


«Les pays africains commercent peu entre eux.» Un rapport de la Banque mondiale liste les multiples entraves tari­faires, techniques, logistiques, administratives et juridiques qui brident les échanges du continent. Une perte de revenus potentiels évaluée à plusieurs milliards de dollars par an, précisent les experts. Ainsi, en Afrique australe, ils chiffrent à 3,3 milliards le manque à gagner pour la Communauté de développement, qui regroupe quinze pays de la région (SADC), dont l’Afrique du Sud, l’Angola ou la République du Congo, ce qui représente le cinquième du total des exportations de la région.

Pourtant, une diversification et une augmentation des échanges permettraient de réduire la dépendance du continent aux exportations de matières premières – minerais, énergie et agricoles – tout en contribuant à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté. La Banque mondiale souligne «l’épaisseur des frontières», plus importante en Afrique que dans les autres régions du monde. Les pays africains accusent un net retard dans les infrastructures, la logistique, les douanes, les procédures d’importation et d’exportation. En témoigne le coût des échanges transfrontaliers, plus du double qu’en Asie de l’Est ou entre les pays de l’OCDE.

Coût de transport
À titre d’exemple, le rapport mentionne la faiblesse des échanges entre Kinshasa et Brazzaville, deux capitales séparées par le fleuve Congo sans pont pour les relier et pourtant troisième agglomération du continent. Seulement 1,12% de toutes les importations déclarées en République du Congo proviennent du pays frontalier, la République démocratique du Congo (RDC). Le trafic de passagers est cinq fois plus faible que celui qui était enregistré entre Berlin-Est et Berlin-Ouest en 1988, juste avant la chute du Mur. En cause, explique la Banque mondiale, un coût pour la traversée du fleuve de l’ordre de 40 dollars, soit de 40 à 80% du revenu mensuel des résidents. Autre exemple, la chaîne de supermarchés sud-africaine Shoprite dépense 20.000 dollars par semaine en permis d’importation juste pour distribuer ses produits en Zambie. C’est aussi l’anecdote d’une commerçante qui achète ses œufs au Rwanda et doit en donner un à chaque fonctionnaire lorsqu’elle rentre au Congo. «Certains jours, je donne jusqu’à 30 œufs», raconte-t-elle sur une vidéo. «Les entraves au commerce sont énormes et affectent de manière disproportionnée par les petits commerçants, dont la plupart sont les femmes. Il revient aux dirigeants africains de joindre l’acte à la parole », enjoint la vice-présidente de la Banque mondiale pour l’Afrique, Obiageli Ezekwesili. C’est-à-dire d’harmoniser les politiques et de mobiliser les investissements pour doper les marchés régionaux.

Le Figaro

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