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Ces riches qui spéculent sur l’avenir du monde

Ils sont cinquante. Ils possèdent des compagnies pétrolières, des gazoducs, des mines, des aciéries et même des médias. Ils influencent gouvernements et institutions pour empêcher les réglementations trop contraignantes. Et figurent parmi les plus grandes fortunes mondiales. Mais qui sont ces multimilliardaires qui bâtissent leur fortune en hypothéquant l’avenir de la planète ? Enquête.

Ils sont 50. Cinquante milliardaires à être pointés du doigt pour leur responsabilité individuelle dans la dégradation du climat. Ils tirent leurs richesses d’activités très polluantes, et n’hésitent pas à dépenser des millions pour influencer gouvernements et opinions. Leurs fortunes cumulées représentent 613 milliards d’euros. À 50, ils pèsent financièrement davantage que le Fonds européen de stabilité, sensé défendre la zone euro – 17 pays – contre la spéculation. C’est dire la puissance qu’ils possèdent. C’est cette aberrante concentration de pouvoir que dénonce un rapport du Forum international de la globalisation (IFG), un institut indépendant installé à San Francisco, qui regroupe économistes et chercheurs, dont l’Indienne Vandana Shiva ou le Canadien Tony Clarke, connus pour leurs combats face aux abus des multinationales.

Leur volumineux rapport, Outing The Oligarchy [1], a pour objectif « d’attirer l’attention du public sur les individus ultra-riches qui profitent le plus – et sont les plus responsables – de l’aggravation de la crise climatique ». Du fait des pollutions qu’ils génèrent et de leur lobbying pour défendre les combustibles fossiles, ce groupe de milliardaires constitue, selon l’IFG, « la plus importante menace qui pèse sur notre climat ». L’institut a donc décidé de mettre des visages et des noms sur cette menace. Pour que les « 99 % » qui subissent les conséquences de leur enrichissement démesuré – pour reprendre la formule du mouvement Occupy Wall Street – sachent de qui on parle. Une sorte « d’outing » forcé.

L’homme qui valait 63,3 milliards

Ces 50 milliardaires sont états-uniens, russes, indiens ou mexicains. Mais aussi brésiliens, chinois (de Hong-Kong) ou israéliens. Certains sont bien connus en Europe : Lakshmi Mittal, PDG du géant de la métallurgie ArcelorMittal, Rupert Murdoch, le magnat des médias anglo-saxons, Silvio Berlusconi, l’ancien Premier ministre italien aux 6 milliards de dollars, Roman Abramovich, propriétaire du club de foot de Chelsea… D’autres sont anonymes pour qui n’est pas un lecteur assidu du classement des grandes fortunes édité par le magazine Forbes. Des anonymes pas comme les autres. Ils possèdent des compagnies pétrolières, des mines, des médias, une armée de gardes du corps.

Prenez le Mexicain Carlos Slim, l’homme le plus riche du monde (63,3 milliards de dollars), qui a pleinement profité de la privatisation de la compagnie publique des télécoms, Telmex. Il détient 222 entreprises à travers le monde, aussi bien dans les télécommunications, la banque, l’industrie minière, l’énergie, la restauration ou la santé, employant 250 000 personnes et générant un chiffre d’affaires annuel de 386 milliards de dollars. Si bien qu’il est « presque impossible de passer une journée au Mexique sans contribuer à enrichir Carlos Slim, que ce soit en téléphonant, en mangeant dans un de ses restaurants ou en déposant de l’argent à la banque ». Comme si chaque Mexicain lui versait 1,5 dollar par jour.

« Une large part de la richesse de Carlos Slim vient de ses holdings industrielles très destructrices en matière d’environnement », dénonce le rapport. Déplacement forcé de population pour ériger des barrages, contamination de sols à l’arsenic, destruction de villages, conditions de travail exécrables… Il semble que les industries de Carlos Slim ne reculent devant rien. « Ses partenariats, comme son initiative en faveur de la santé avec le gouvernement espagnol et l’influent Bill Gates, lui permettent de construire et de soigner une image positive, derrière laquelle il peut dissimuler l’étendue des dégâts environnementaux et humains de ses projets miniers ou pétroliers », regrettent les chercheurs de l’IFG.

Les nouvelles oligarchies émergentes

Pourquoi ces cinquante-là et pas Bill Gates (2e fortune mondiale) ou Bernard Arnault (1re fortune française, 4e mondiale) ? Les milliardaires correspondant à trois critères ont retenu l’attention des analystes : la richesse totale (mesurée par le magazine Forbes) ; les dommages écologiques et les émissions de carbone générées par leurs activités économiques [2] ; et leur soutien, affiché ou discret, aux politiques favorisant les activités fortement émettrices de CO2, comme l’industrie pétrolière. Résultat : les milliardaires des pays émergents sont les plus représentés. On ne compte que 2 Européens (hors Russie) – Silvio Berlusconi et le Chypriote (ex-Norvégien) John Fredriksen, un armateur qui a bâti sa fortune grâce à sa flotte de pétroliers – parmi, entre autres, 13 Russes, 9 Indiens, 3 Mexicains et 2 Brésiliens.

Les grandes fortunes européennes seraient-elles plus vertueuses que leurs homologues des pays émergents ? Pas forcément. La désindustrialisation et la financiarisation des économies du Nord les ont rendues moins polluantes. Et les nouveaux méga riches des anciennes puissances industrielles bâtissent aujourd’hui leur fortune sur la spéculation financière ou les nouvelles technologies de l’information (Internet). Cela ne rend pas leur accumulation de richesses moins obscène, juste un peu moins dévastatrice. Les auteurs du rapport n’exonèrent pas pour autant les anciennes dynasties industrielles européennes de leur responsabilité en matière d’environnement. Mais, en dehors de quelques magnats du pétrole états-uniens, celles-ci ne font plus partie de cette nouvelle « oligarchie des combustibles fossiles » qui tente de dicter sa loi en matière de production énergétique, d’extraction minière et de pollutions. Certains milliardaires de la vieille école, comme Warren Buffet, adoptent même des positions plutôt progressistes comparées au cynisme ambiant qui règne au sein de leur caste.

De Goldman Sachs à ArcelorMittal

Profil type de ces nouveaux milliardaires sans scrupules : Lakshmi Mittal. Malgré une fortune estimée à 19,2 milliards de dollars, le patron d’Arcelor continue de vider les hauts-fourneaux français et européens de leurs ouvriers métallos. Non par souci de polluer moins, mais pour « rationaliser » les coûts et profiter des pays où la réglementation publique est faible, ou inexistante. Son réseau d’influence est tentaculaire, y compris en dehors de la sidérurgie : de Wall Street – où il siège au conseil d’administration de Goldman Sachs, l’une des banques les plus puissantes du monde – à l’Europe (conseil d’administration d’EADS) en passant par l’Afrique du Sud, le Kazakhstan ou l’Ukraine.

Comment s’exercent concrètement les influences et le lobbying de ces 50 méga pollueurs ? Des États-Unis à la conférence sur le climat de Durban, les frères Koch sont devenus des maîtres en la matière. Avec une fortune estimée à 50 milliards de dollars, David et Charles Koch sont à la tête d’un vaste conglomérat d’entreprises opérant principalement dans le secteur de la pétrochimie. Leurs dollars s’accumulent par millions grâce à leurs participations dans des pipelines transportant du pétrole brut, des gazoducs, des produits pétroliers raffinés ou encore des engrais chimiques. La plupart des activités de Koch Industries, dont le siège est au Kansas, sont méconnues du grand public, à l’exception de quelques produits tels que les cotons DemakUP® ou encore le papier-toilette Lotus®. Charles et David Koch ont derrière eux une longue histoire d’engagement politique conservateur et libertarien. Leur père, Fred Koch, fut l’un des membres fondateurs de la John Birch Society, qui soupçonnait le président Eisenhower d’être un agent communiste. En 1980, les deux frères ont financé la campagne du candidat Ed Clark, qui se présentait à la droite de Reagan. Son programme préconisait l’abolition du FBI, de la Sécurité sociale ou du contrôle des armes…

Des millions pour les climato-sceptiques

Considéré comme l’un des « dix premiers pollueurs atmosphériques aux États-Unis » par l’université du Massachusetts, Koch Industries a été poursuivi sous l’administration Clinton pour plus de 300 marées noires dans six États fédérés, avant de régler une amende de 30 millions de dollars en janvier 2000. Les frères Koch demeurent des soutiens inconditionnels du cercle des climato-sceptiques, qui nient le changement climatique. Entre 2005 et 2008, ils ont dépensé plus d’argent que la compagnie pétrolière américaine Exxon Mobil (18,4 millions d’euros) pour financer des organisations qui, selon Greenpeace, « répandent des informations erronées et mensongères à propos de la science du climat et des politiques d’énergies propres ».

À l’occasion du sommet à Durban, Greenpeace a classé les frères Koch au top douze des dirigeants d’entreprises polluantes œuvrant en coulisse pour miner un accord international sur le climat. Ils accordent ainsi d’énormes subventions à des associations industrielles comme l’American Petroleum Institute – un organisme représentant les compagnies pétrolières américaines. Si leur rôle dans les négociations climat est important, les frères Koch veulent rester discrets. Charles Koch a déclaré qu’il faudrait « lui passer sur le corps » pour que sa société soit cotée en Bourse. Sans cotation, la société n’a pas l’obligation de publier les subventions accordées aux diverses organisations. Une situation idéale pour pratiquer dans l’ombre un lobbying intensif. La compagnie a ainsi versé plus d’un million de dollars à la Heritage Foundation, « pilier de la désinformation sur les problématiques climatiques et environnementales », selon Greenpeace.

Les frères Koch auraient également largement participé à l’amplification du « Climate Gate » en novembre 2009. Ce scandale avait été déclenché par le piratage et la diffusion d’une partie de la correspondance des climatologues de l’université britannique d’East Anglia. Les Koch ont financé des organismes, comme le think tank de la droite radicale Cato Institute, dont ils sont cofondateurs, pour monter en épingle cette affaire, mettant ainsi en doute l’existence du réchauffement. Autre fait marquant : en réponse au documentaire du vice-président Al Gore sur le changement climatique, les deux milliardaires ont versé 360 000 dollars au Pacific Research Institute for Public Policy pour le film An Inconvenient Truth… or Convenient Fiction (Une vérité qui dérange… Ou une fiction qui accommode). Un pamphlet totalement climato-sceptique.

Du pétrole dans le Tea Party

Koch Industries a également initié, il y a un an, une campagne référendaire visant à empêcher l’entrée en application de la loi californienne de lutte contre le changement climatique (dite « AB32 »). Leur argument : le développement des énergies propres en Californie coûterait beaucoup d’emplois à l’État… Aux côtés d’autres groupes pétroliers, les frères Koch y ont investi un million de dollars. Leur proposition a finalement été rejetée, et la loi impose aujourd’hui à la Californie une réduction de 25 % de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 (afin de revenir au niveau de 1990). Malgré ce revers, le comité d’action politique de Koch Industries, KochPac, continue de pratiquer un lobbying intensif à Washington, en vue d’empêcher toute législation contraignante en matière d’émissions de gaz à effet de serre. D’après le rapport de Greenpeace, le comité a dépensé plus de 2,6 millions de dollars en 2009-2010 pour suivre le vote de la loi Dodd-Frank, qui vise une plus grande régulation financière.

Les frères Koch financent aussi le très conservateur Tea Party et participent au groupe Americans for Prosperity (AFP). Créé en 2004, l’AFP est à l’origine de nombreuses manifestations contre l’administration Obama, notamment contre son projet de taxe sur le carbone. La Cour suprême ayant levé depuis janvier 2010 les limites au financement des campagnes électorales nationales par les entreprises, il semblerait que les Koch soient prêts à investir encore plus d’argent dans le Tea Party en vue des élections de 2012. Leur lobbying est si tentaculaire qu’ils sont surnommés « Kochtopus », un jeu de mots mêlant leur nom de famille à celui de la pieuvre (octopus en anglais).

Les 99 % sacrifiés par les 1 % ?

Pour restreindre le pouvoir de ces nouvelles ploutocraties et de ces fortunes démesurées, le rapport de l’IFG préconise une série de mesures fiscales pour assurer une véritable distribution des richesses : indexer les hauts salaires sur les plus bas, par exemple, imposer davantage et plus lourdement les très hauts revenus, ou taxer les transactions financières. De nouvelles réglementations pour empêcher ces énormes concentrations de sociétés et sanctionner les dégradations environnementales qu’elles provoquent sont également nécessaires.

Il y a urgence : « Une augmentation de 4 °C de la température mondiale (…) est une condamnation à mort pour l’Afrique, les petits États insulaires, les pauvres et les personnes vulnérables de l’ensemble de la planète, alerte Nnimmo Bassey, président des Amis de la Terre International, à Durban. Ce sommet a amplifié l’apartheid climatique, les 1 % les plus riches de la planète ayant décidé qu’il était acceptable d’en sacrifier les 99 %. » Cela signifie que les États, les gouvernements et les citoyens doivent reprendre la main. D’autant qu’ils sont sous la pression de plus en plus forte des « marchés financiers », dont ces 50 multimilliardaires sont des acteurs incontournables…

AD (avec Sophie Chapelle & Ivan du Roy)

Notes

[1] Outing The Oligarchy, billionaires who benefit from today’s climate crisis, International Forum on Globalization.

[2] Grâce, notamment, à des indicateurs de développement durable comme le Dow Jones Sustainability Index, ou le CSR Hub Rating, mesurant la responsabilité sociétale des entreprises.

Fer : BHP Billiton arrache Belinga aux Chinois

La victoire de BHP Billiton sur les Chinois de CMEC est aussi celle de l’intelligence économique. Car en plus de vendre la valeur ajoutée de l’anglo-australien, il a fallu de longs moins de veille et d’investigations pour montrer à Libreville que le contrat signé en 2007 avec la China Machinery & Equipement pour l’exploitation du gisement de fer de Belinga n’était pas rentable pour les Gabonais.

Officiellement, les Chinois n’ayant pas respecté leurs engagements, l’État gabonais s’est résolu, le 1er décembre dernier, à résilier la convention minière dont bénéficiait la Compagnie minière de Belinga (Comibel), filiale à 75 % de la CMEC. Un arrêté a été signé à cet effet par Magloire Ngambia, le ministre gabonais de l’Économie, et Alexandre Barro Chambrier, ministre des Mines, du Pétrole et des Hydrocarbures.

L’arrêté explique en effet qu’ «il a été constaté que, depuis le 12 décembre 2007, date d’attribution du titre minier d’exploitation jusqu’à ce jour, Comibel n’a fourni aucun rapport d’activité, preuve de l’absence d’activité sur le terrain» et de conclure un peu plus loin «il est décidé de suspendre les termes de la convention annexée au décret portant attribution d’une concession minière valable pour le fer à la Comibel, en attendant l’abrogation dudit décret.»

Situé au Nord-Est du Gabon et découvert en 1895, le gisement de fer de Belinga qui est l’un des derniers grands gisements de fer inexploités de la planète avec une teneur de 64% et des réserves estimées à un milliard de tonnes, n’a donc pas chômé après cette mise à l’écart des Chinois.

«Un accord a déjà été conclu entre le gouvernement gabonais et BHP Billiton sur l’exploitation du minerai de la mine de fer de Belinga par ce groupe (BHP), après l’expulsion de Comibel», a confié, à l’agence de presse Reuters, Sosthène Nguéma Nguéma, un membre de la délégation gouvernementale gabonaise en charge de la supervision du projet Belinga.

«Tout ce qui reste est de conclure un accord officiel qui sera signé par les deux parties», a ajouté Sosthène Nguéma, sans donner plus de précisions sur le moment ou la valeur de la transaction.

Pour rappel, l’exploitation de ce gisement de fer par les Chinois nécessitait la construction entre autres d’un port en eau profonde, d’un barrage hydro-électrique et d’un chemin de fer de 560 kilomètres. En 2007, on annonçait 1.600 milliards de francs CFA d’investissements.

Des organisations non gouvernementales de défense de l’environnement dénonçaient, fin 2007, les dégâts considérables que devait provoquer la réalisation d’un barrage hydroélectrique visant à ravitailler en énergie le projet dans le parc national de l’Ivindo. Le projet est resté en stand-by après le décès en 2009 du président Omar Bongo, avant de faire l’objet d’un nouveau tour de table en mai 2010 au lendemain de la visite du président Ali Bongo à l’Exposition Universelle de Shanghai.

Fondé en 1895 en Australie, Broken Hill Proprietary (BHP), est le 1er groupe minier mondial. Producteur de bauxite, charbon, diamant, fer, manganèse, pétrole et uranium, notamment, BHP est devenu le leader de son secteur en 2001 grâce à sa fusion avec le britannique Billiton. Bien que le groupe soit un acteur important du projet de développement du barrage hydro-électrique d’Inga III, en République démocratique du Congo (RDC), ses deux principaux marchés en Afrique (avant le Gabon) sont l’Algérie (pétrole) et l’Afrique du sud (manganèse et diamant).

AD (avec Koaci)

Regus constate «une explosion de la demande en Afrique»

(Agence Ecofin) – Le leader mondial des espaces de travail flexibles, qui compte 1200 centres d’affaires dans 550 villes, croit fermement que l’Afrique est la nouvelle frontière : « Nous y constatons une explosion de la demande, avec une croissance de 40 % d’une année à l’autre (…) Cette hausse soudaine s’appuie sur la forte croissance économique de l’Afrique subsaharienne et l’adoption de nouveaux modes de travail, plus efficaces et plus productifs. » a déclaré Mark Dixon, son PDG.

Après la Côte d’Ivoire, l’Ouganda, la Tanzanie, le Ghana et le Sénégal le groupe immobilier ouvre aujourd’hui un centre en Zambie, un pays en plein boum économique qui affichera une croissance de 6,5% cette année.

Mark Dixon, qui constate « une confiance grandissante des entreprises dans l’Afrique subsaharienne », estime le moment propice pour proposer les services de son groupe : « Performance économique, perspectives de croissance, stabilité politique et plans gouvernementaux d’aménagement des infrastructures font de la Zambie un lieu propice pour les affaires. Les espaces de travail flexibles et entièrement équipés offerts par Regus faciliteront la tâche aux sociétés souhaitant s’établir ici, en leur permettant de s’adapter aux occasions et aux conditions du marché, sans avoir à s’engager à long terme ou supporter la charge de locaux commerciaux répondant mal à leurs besoins ».

Un reportage en Centrafrique bidonné

Certains journalistes écriraient n’importe quoi pour faire parler d’eux. C’est vraisemblablement le cas de Johann Hari, célèbre éditorialiste (et plagiaire) du quotidien britannique The Independent, et qui travaille pour une multitude d’autres publications, indique sa bio.

Car d’après un article de Damian Thompson, publié le 20 juillet 2011 sur son blog hébergé par The Telegraph, Johann Hari aurait carrément inventé certaines des citations qu’il a utilisées pour un article publié en 2007 et beaucoup repris depuis, «Inside France’s secret war» (Dans les coulisses de la guerre secrète de la France). Plus précisément, il aurait transformé certains témoignages recueillis auprès de soldats français.

En 2007 donc, Johann Hari s’était rendu en République Centrafricaine accompagné des membres d’une association caritative pour couvrir la guerre qui faisait rage dans le pays, et notamment le rôle joué par la France.

«Son reportage haut en couleur —un article pour lequel il a gagné le prix Orwell— a tellement horrifié l’association qu’elle est allée se plaindre auprès de Simon Kelner, le rédacteur en chef de The Independent. Ça n’a rien changé, car Hari était le chouchou de l’Angleterre libérale», indique Thompson sur son blog.

Le subterfuge a d’abord été révélé par les membres de l’association caritative —qui a préféré rester anonyme— auprès du journal britannique Private Eye. Tout a commencé lorsque Hari avait omis de rendre ses notes à la traductrice de l’association, qui avait été son interprète lors des interviews en Centrafrique:

«La raison pour laquelle il n’a pas rendu ses notes est devenue claire dès la parution de l’article, étant donné que la majeure partie du contenu différait de ce que les gens interrogés nous avaient dit […] Hari a complètement exagéré l’ampleur de la destruction de Birao. Il a complètement inventé certains propos, en particulier ceux des soldats français».

A l’époque, Birao était le carrefour de la «guerre des trois frontières», entre des rebelles venus du Tchad, du Soudan et de la Centrafrique. Des forces armées françaises étaient également intervenues sur place afin de soutenir le président François Bozizé dans son combat contre les insurgés rebelles.

Dans son article, Johann Hari avait été particulièrement virulent vis-à-vis du rôle de la France dans les conflits internes de la République Centrafricaine:

«La France a renversé des démocrates pour installer dictateur après dictateur, finançant et alimentant un terrible génocide […]

La nuit venue (des Centrafricains) m’expliquent alors la raison pour laquelle les militaires soutenus par les Français ont commencé les tirs et les bombardements en mars dernier: les gens du pays avaient commencé à se révolter contre le président Bozizé, désespérés qu’il n’ait rien fait pour eux.

Les gens ici étaient las de n’avoir « aucune école, aucun hôpital et aucune route. » […] « Le pays sera capable de se développer uniquement lorsque la France arrêtera de mettre ces dictateurs en place et laissera les gens choisir ».»

Le fait que le journaliste ait peut-être menti sur certaines déclarations pourrait jeter le discrédit sur l’ensemble des témoignages qu’il a recueillis en Centrafrique. Sa traductrice, elle, assure qu’il a exagéré certains propos, et donne l’exemple des propos d’un soldat français:

« »Les enfants nous apportaient les têtes coupées de leurs parents et criaient à l’aide, mais nous avions reçu l’ordre de ne rien faire. » Ils n’ont jamais dit ça. Je le sais parce que j’étais là et que c’est moi qui ai fait la traduction.»

Lu sur The Telegraph

La Chine offre un nouveau siège à l’Union africaine pour cimenter ses amitiés africaines

S’élevant au dessus de tous les autres bâtiments d’Addis Abeba, nimbé dans le brouillard de la pollution urbaine, le nouveau siège de l’Union africaine (UA), bâti, offert par la Chine et inauguré samedi, symbolise la montée en puissance chinoise sur le continent.

Le cadeau de Pékin montre également que les autorités chinoises ne veulent plus paraître se concentrer uniquement sur l’exploitation des matières premières, la construction d’infrastructures et les relations bilatérales en Afrique, relèvent les experts.

« La Chine est toujours apparue moins apte à dialoguer avec les régions et les organisations continentales », relève Alex Vines, directeur pour l’Afrique au centre londonien d’études de Chatham House. « La construction du bâtiment de l’UA prend de façon spectaculaire le contre-pied de cette impression », ajoute-t-il.

La Chine a investi 200 millions de dollars (154 M EUR) pour ériger le bâtiment de 99,9 mètres de haut et de trente étages, le plus élevé de la ville selon ses concepteurs.

Les Chinois ont payé jusqu’au mobilier, fourni la plus grande partie du matériel de construction, et mobilisé une équipe de 1. 200 ouvriers chinois et éthiopiens qui se sont relayés depuis janvier 2009 afin de terminer l’ouvrage dans les temps.

Le site, avec ses trois centres de conférences, ses bureaux pour 700 personnes, son héliport et sa statue en bronze de Kwame Nkrumah, ancien président du Ghana et chantre de l’unité africaine, sera inauguré samedi par le dignitaire chinois Jia Quinglin, avant d’héberger le 18e sommet de l’UA dimanche et lundi.

Le commerce entre la Chine et l’Afrique a grimpé pour sa part aussi vite que le siège de l’UA en construction. Il s’est élevé à 120 milliards de dollars en 2011 (93 mds EUR) contre 20 mds USD (15,45 mds EUR) dix ans plus tôt.

matières premières

Si la Chine a commencé à envoyer il y a 60 ans des ouvriers construire des routes et des voies ferrées en Afrique, c’est depuis 15 ans que la puissance asiatique y a investi massivement, essentiellement pour s’attirer les matières premières nécessaires à son envolée économique.

Un Forum de partenariat Chine-Afrique se réunit tous les trois ans depuis 2001, avec 10 milliards de dollars de prêts promis par Pékin lors de la dernière édition en 2009.

La Chine ne se fait pas d’illusion sur l’influence réelle de l’UA, souvent paralysée par les divergences entre ses 54 Etats membres.

« La Chine entretient de très bonnes relations avec l’UA, mais (. . . ) elle sait que cette organisation est relativement dépourvue de pouvoir et qu’elle a du mal à prendre des décisions », relève Jean-Pierre Cabestan, professeur de sciences politiques à l’Université baptiste de Hong Kong.

Pour autant, les Chinois ont mesuré l’importance qu’il y a à investir dans la stabilité politique du continent, au delà des relations strictement économiques. « La Chine a recalibré la façon dont elle voit l’Afrique. Je crois que le printemps arabe, et notamment la (révolution en) Libye, n’avait pas été prévu par la Chine », estime M. Vines.

Pékin a déjà promis en décembre dernier 4,5 millions de dollars (3,5 M EUR) à la force de paix de l’UA qui protège les institutions de transition somaliennes contre les islamistes shebab. La Chine a également apporté une contribution de poids aux missions de paix des Nations Unies au Soudan et au Burundi, selon l’organisation non gouvernementale Safeworld.

Quant à l’UA, elle ne peut que se féliciter de trouver un nouveau mécène, en particulier depuis l’inconnu suscité par la chute de Mouammar Kadhafi en Libye et de Hosni Moubarak en Egypte, deux pays qui contribuaient jusqu’à présent au budget de l’organisation à hauteur de 15% chacun, selon les chiffres officiels.

Pour le coordinateur du projet immobilier, l’Ethiopien Fantalun Michael, les nouveaux bâtiments permettront à l’UA d’accueillir des manifestations internationales de premier plan, de donner une meilleure image de l’Afrique et de cimenter l’amitié sino-africaine.

« C’est le témoignage que cette relation se poursuivra encore longtemps », se réjouit-il.

AFP

SIPH quadruple sa force de frappe au Liberia

La société internationale de plantations d’hévéas (SIPH), producteur de caoutchouc naturel détenu pour partie par le fabricant de pneumatiques Michelin, va quadrupler la surface de ses terres exploitables au Liberia : de 8.000 à 35.000 hectares. Un contrat de concession entériné par le parlement libérien va permettre au groupe français de faire du Liberia son 4ème pôle de production.

SIPH est tout d’abord devenue propriétaire à 100% de sa filiale libérienne Cavalla Rubber Corporation (CRC), une plantation d’hévéas d’une superficie de 8.000 hectares, située sur la frontière avec la Côte d’Ivoire, à la suite de l’achat de la participation de 40% détenue par Salala Rubber Investments (SRI).

Elle a ensuite obtenu des autorités locales 27.000 hectares supplémentaires dans le même comté du Maryland.

Avec l’extension de sa superficie de production, SIPH dispose désormais de 4.500 hectares plantés en hévéas “à réhabiliter progressivement”, 25.500 hectares qui seront disponibles pour “réaliser des extensions des plantations de CRC” et 5.000 hectares qui seront “consacrés à l’hévéa-culture paysanne”.

Par ailleurs, SIPH a annoncé que SIFCA, son actionnaire majoritaire, a également obtenu une concession “pour développer des plantations d’huile de palme sur une superficie de 15.200 hectares” dans la même région. “Les deux plantations (…) étant très proches géographiquement, des synergies opérationnelles importantes pourront être mises en place pour mutualiser les coûts”, a précisé le groupe.

Cotée à la Bourse de Paris, SIPH est détenue à 55% par la société ivoirienne Sifca et à 20% par Michelin. L’entreprise poursuit dans ses trois autres pays d’implantation (Côte d’Ivoire, Ghana et Nigeria) sa stratégie d’extension progressive des superficies plantées, ainsi que l’appui au développement des plantations indépendantes.

AD avec CGEM

L’Afrique est très sexy pour les investisseurs

L’Afrique sera la destination la plus attractive au monde pour les grands investisseurs institutionnels internationaux pendant la prochaine décennie. C’est la principale conclusion d’une étude conduite par l’Economist Intelligence Unit (groupe de recherche et d’analyse du quotidien britannique The Economist) pour le compte du fonds souverain d’Abou Dhabi, Invest AD. Etude publiée le 24 janvier.

Ce sont 158 investisseurs institutionnels (des fonds de pension, des banques, des gestionnaires de fonds, des hedge funds et des fonds d’investissement) opérant dans le monde entier qui ont été interrogés en août et septembre 2011. Tous envisagent d’avoir une exposition sur l’Afrique d’ici à 2016, alors que 45% d’entre eux ont aujourd’hui moins de 1% de leurs actifs investis sur le continent. Et 51% sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle « les marchés frontières (les plus petits et les moins liquides au monde, NDLR) africains offriront les meilleurs opportunités mondiales en matière de croissance des investissements au cours de la prochaine décennie.» En outre, lorsqu’on leur demande de nommer deux zones dans lesquelles ils voient les plus importantes opportunités, 66% des sondés nomment les marchés africains.

Afrique mieux gouvernée, moins dépendante

« Les investisseurs institutionnels reconnaissent une Afrique qui est mieux gouvernée, moins dépendante des activités d’extraction de ressources naturelles et de plus en plus dominée par les attentes de la classe moyenne », se réjouit Nazem Al Kudsi, président directeur général d’Invest AD, qui gère des fonds investis sur l’Afrique et le Moyen-Orient. Parmi les éléments décisifs, souligne le rapport, figure le fait qu’entre 2001 et 2010, six des dix économies affichant la plus forte croissance étaient en Afrique.

L’augmentation annoncée des dépenses de consommation sur le continent de 60%, à 1 400 milliards de dollars d’ici à 2020 selon des chiffres de la Banque mondiale, sont également un facteur encourageant et rassurant pour des investisseurs qui s’inquiètent de la trop forte dépendance des économies africaines vis-à-vis des cours des matières premières. Les investisseurs interrogés considèrent l’émergence d’une classe moyenne et la croissance de la consommation comme l’aspect le plus séduisant sur les marchés africains.

Anglophones devant francophones

Pays par pays, le Nigeria et le Kenya sont cités comme les pays offrant les perspectives de rentabilité les plus importantes, devant le Zimbabwe, l’Égypte et le Ghana. Le Maroc arrive en huitième position, le Mali, la Tunisie et l’Algérie en 15e, 16e et 17e position. En matière sectorielle, l’énergie et les ressources naturelles sont vues comme les secteurs les plus prometteurs en terme de rentabilité, devant l’agribusiness, la construction et les services financiers. Les biens de consommation arrivent au 7e rang. Parmi les freins à l’investissement, les sondés citent avant tout la corruption, la faiblesse des institutions gouvernementales et légales, l’illiquidité des marchés de capitaux et leur manque de profondeur ainsi que le risque politique.

http://africadiligence.com/

Agroalimentaire : les leaders à la conquête de l’Afrique

Ils avancent leurs pions sur le continent, en passe de devenir un vrai relais de croissance. Une stratégie qui suppose d’adapter les produits.

Dans les rues de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, 10.000 «mamans mapas», des mères de famille africaines, arpentent la ville avec leur cargaison de Vache Qui Rit. Puisque les habitants de Kinshasa sont de gros consommateurs de pain, Bel les a recrutées pour vendre ses fromages fondus… avec du pain offert par le groupe.

Comme Bel, les groupes agro­alimentaires sont partis à la conquête de l’Afrique subsaharienne, prochain Eldorado des marques de grande consommation. «Tous essaient de reproduire le modèle mis en place en Asie, dont ils sont aujourd’hui de plus en plus dépendants comme relais de croissance», analyse Alain Penanguer, associé responsable de l’Afrique chez Deloitte. Croissance démographique, urbanisation, augmentation de la richesse par habitant et libéralisation politique et économique ont créé un pouvoir d’attraction. «L’émergence des classes moyennes rend l’Afrique incontournable», estime Frédéric Nalis, vice-président chez Bel de la zone «grande Afrique», qui «pourrait peser 15% du chiffre d’affaires du groupe d’ici 2015».

Depuis deux ans les organigrammes des groupes reflètent cette nouvelle réalité. Pernod Ricard a créé une zone couvrant l’Afrique subsaharienne, rattachée à la direction Europe du groupe. Chez Unilever, l’Afrique est devenue l’une des huit régions mondiales à égalité avec l’Europe et l’Asie. «Nous sommes très ambitieux en Afrique, où nous voulons renforcer nos positions dans toutes les catégories, et nous implanter partout où nous sommes encore absents», explique Franck Braeken, vice-président pour l’Afrique chez Unilever.

Tous accélèrent leurs investissements. Après 6 milliards de dollars entre 2000 et 2010, Coca-Cola investira deux fois plus entre 2010 et 2020 sur le continent. Entre 2010 et 2012, Nestlé a prévu une enveloppe d’un milliard de francs suisses pour augmenter ses capacités de production. Le géant suisse fait le pari de «doubler le chiffre d’affaires en Afrique d’ici 2020», confie Roger Stettler, patron de la région.

Peu de main-d’œuvre qualifiée

Pour séduire les consommateurs africains, les produits ont été adaptés. La Vache Qui Rit, vendue à l’unité, a un goût moins fort en fromage. Les cubes Maggi, le best-seller de Nestlé en Afrique, sont fortifiés avec de l’iode en raison des carences, la margarine Blue Band d’Unilever, en vitamines et acide folique. Les formats tiennent également compte des contraintes locales. Danone a mis au point l’an passé Ultramel, un yaourt qui n’a pas besoin d’être conservé au frais. «Les conditionnements sont revus afin de rendre les prix des produits plus accessibles», explique Joëlle de Montgolfier, auteur d’une étude chez Bain & Company. Les sachets de thé Lipton sont vendus par deux, les chewing-gums Wrigley par quatre, et l’huile de Savola Foods s’achète à la portion. Quant à Pernod Ricard et Diageo, ils écoulent leurs whiskies en miniatures de 12, 20 ou 35 cl.

Les industriels cherchent aujourd’hui à adapter leur outil de production, avec des usines de taille réduite, qui requièrent peu de main-d’œuvre qualifiée. Nestlé, qui possède 28 usines en Afrique, met en place des finishing factories afin d’alléger la logistique et les coûts. Seule la dernière étape de fabrication – l’adaptation du conditionnement ou de la recette – est réalisée sur place. Un moyen aussi de ne pas être dépendant des matières premières locales. De nombreux groupes ont dû investir en amont faute d’avoir la qualité et la quantité de ressources souhaitées. Heineken investit dans des champs d’orge, Coca-Cola, dans la production de mangues au Kenya, Parmalat possède ses chèvres…

Il faut également gérer la fragmentation de la distribution. En juillet dernier, c’est en ayant recours à des vendeurs de rue à ses couleurs que Nescafé a lancé à Dakar son nouveau café aromatisé aux épices. Une façon aussi de limiter les intermédiaires, la plupart des industriels faisant encore appel à des distributeurs locaux pour approvisionner les points de vente.

AFP

France – Côte d’Ivoire : la défense et l’économie au coeur du voyage de Ouattara à Paris

Le président ivoirien Alassane Ouattara est attendu mercredi 25 janvier dans l’après-midi à Paris. Il sera reçu jeudi par son homologue français, Nicolas Sarkozy.

Le président ivoirien Alassane Ouattara doit arriver à Paris mercredi 25 janvier dans l’après-midi pour une visite de trois jours en France. Il doit s’entretenir jeudi à l’Elysée avec le président Nicolas Sarkozy, avant un dîner d’État avec les époux Sarkozy.

Alassane Ouattara est accompagné d’une délégation d’une cinquantaine de personnes, dont plusieurs ministres, les gouverneurs de Yamoussoukro et d’Abidjan, le président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) ainsi que des hommes d’affaires.

« Retour à la normalité »

« Cette visite est l’occasion de saluer les progrès faits par la Côte d’Ivoire depuis le départ du président (Laurent) Gbagbo, elle va permettre de réaffirmer le soutien de la France aux nouvelles autorités ivoiriennes », ont déclaré les autorités françaises.

Cela peut marquer le retour à « la normalité entre les deux pays » après une présidence Gbagbo (2000-2011) marquée par « l’incompréhension et la méfiance », déclare le porte-parole du gouvernement ivoirien, Bruno Koné.

Un nouvel « accord de défense et de sécurité », qui sera du même type que ceux récemment conclus par la France avec le Gabon et le Sénégal, devrait être signé jeudi. Il prévoit notamment le stationnement de militaires (rebaptisés « éléments français de Côte d’Ivoire ») sur la base de Port-Bouët, mais pas d’intervention française automatique en cas de menace sur le régime ivoirien. La force Licorne (1 600 soldats au plus fort de la dernière crise, 450 actuellement) ne doit plus compter à terme que quelque 300 militaires chargés de la formation de l’armée ivoirienne.

Un contrat « contrat désendettement développement »

La coopération économique sera également à l’ordre du jour, alors que la France est déjà le premier partenaire économique de la Côte d’Ivoire et a débloqué 400 millions d’euros de prêts depuis la fin de la crise. Une rencontre avec le Medef est au programme de la visite du président ivoirien.Le partenariat entre Air France et Air Côte d’Ivoire ainsi que la reprise de la concession de l’Hôtel Ivoire par le groupe Accor pourraient être signés. Plus important encore, un « contrat désendettement développement » doté de deux milliards d’euros devrait être discuté.

Le président Ouattara quittera Paris et la France samedi pour Addis Abeba où il doit assister au Sommet de l’Union africaine (UA).

(Avec AFP)

Lire l’article sur Jeuneafrique.com : France – Côte d’Ivoire : la défense et l’économie au coeur du voyage de Ouattara à Paris | Jeuneafrique.com – le premier site d’information et d’actualité sur l’Afrique

Une série d’attentats fait plus de 100 morts au Nigéria

Depuis vendredi, la deuxième ville du pays, Kano, est le théâtre d’attaques revendiquée par le groupe islamiste Boko Haram. Un couvre-feu de 24 heures a été décrété par les autorités locales.

Au moins 162 personnes ont perdu la vie, vendredi, dans une série d’attaques à Kano, la deuxième ville du Nigeria. Les attentats, qui visaient huit sites – des bureaux de la police, des services de l’immigration et la résidence d’un responsable de la police – ont été revendiqués par le groupe islamiste Boko Haram, affirme le quotidien The Daily Trust. Le groupe a agi en représailles après le refus du gouvernement de libérer plusieurs de ses membres actuellement emprisonnés. L’organisation, qui avait attaqué le jour de Nöel plusieurs églises, multiplie depuis plusieurs mois les attentats. Mais jusqu’à présent Kano, qui se trouve dans le Nord musulman, et ses neuf millions d’habitants, avaient été épargnés.

Une vingtaine de déflagrations ont été entendues vendredi soir en l’espace de quelques minutes. Des tirs ont aussi retenti et pris de panique, des habitants ont fui. Au moins 80 corps, portant souvent des blessures par balle, sont entassés à la morgue du principal hôpital de Kano. Une centaine de personnes attendait à l’extérieur pour recueillir les dépouilles de leurs proches, alors qu’un couvre-feu de 24 heures a été décrété par les autorités locales.

Des témoins des attaques ont rapporté que des assaillants, parmi lesquels figureraient deux kamikazes, étaient vêtus de noir et étaient arrivés en moto ou à bord de voitures. Au QG de la police de l’Etat de Kano, un homme qui devait se faire exploser a tenté de se rapprocher en voiture d’un convoi de la police. Il aurait sauté de son véhicule avant de se faire abattre. Selon un témoin, la voiture de l’assaillant aurait continué de rouler avant d’exploser.

Un journaliste tué
Un correspondant de la chaîne de télévision privée nigériane Channels a péri en couvrant les événements. Un habitant a raconté avoir vu 16 dépouilles, dont six policiers, dans une rue de son quartier où se situe l’un des sites attaqués, le QG de la police de l’Etat de Kano. Selon une source policière ayant requis l’anonymat, «le nombre de morts s’élève à des dizaines», et «beaucoup de civils» ont été tués.

Quelques heures après les attaques ayant frappé Kano, deux explosions se sont produites dans la ville de Yenagoa, dans l’Etat du président nigérian Goodluck Jonathan, sans faire de victime. Face à la recrudescence des opérations de Boko Haram, qui fait craindre des représailles de chrétiens et une escalade des violences interconfessionnelles, le chef d’Etat avait décrété l’état d’urgence dans des parties de quatre Etats le 31 décembre. Kano n’était jusqu’à présent pas concerné par la mesure.

À ce risque de guerre civile entre musulmans et chrétiens, s’ajoutent des tensions sociales. Le Nigéria a été le théatre d’une grève générale d’une semaine pour protester contre la hausse du prix de l’essence. La soudaine fin des subventions au carburant a entraîné une hausse de 0,30 euro le litre à près de 0,66 euro. La grève s’est arrêtée lorsque le président nigérian a concédé, lundi 16 janvier, une baisse de 30% du prix de l’essence. Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique et premier producteur de pétrole du continent, compte 160 millions d’habitants, dont environ autant de musulmans, majoritaires dans le nord, que de chrétiens, plus nombreux dans le sud.

(Avec AFP)

Transport aérien : Ethiopian convoite le marché ouest africain

– La compagnie aérienne Ethiopian Airlines est déterminée à prendre sa part du marché ouest africain, qui fait l’objet de toutes les convoitises depuis la mort de la panafricaine Air Afrique, et surtout en l’absence de gros transporteurs crédibles dans la sous-région.

« Nous relions déjà l’Afrique de l’ouest à l’Asie, notamment à la Chine et à l’Inde », a confié Ato Tewolde Gebremariam, directeur général de la compagnie éthiopienne avant de préciser que ces « liaisons avec l’Asie vont être renforcées».

Il s’exprimait mi-décembre 2011 à Addis-Abeba, à l’occasion de la cérémonie marquant l’entrée de Ethiopian dans le club Star Alliance (basé à Francfort, en Allemagne). Ce club regroupe 28 compagnies ayant décidé de se mettre en réseau et de mutualiser certains de leurs activités et services.

En Afrique de l’ouest le transporteur éthiopien vise, entre autres objectifs, à être « le transporteur privilégié », aussi bien pour les passagers que pour le fret, « sur toutes les liaisons en direction de l’Asie, et plus particulièrement la région du Sud-est asiatique et du Pacifique ».

« Nous avons déjà un hub à Lomé, il sera renforcé dans les années à venir », a encore indiqué le patron d’Ethiopian en réponse à un journaliste d’Ouestafnews invité à Addis Abeba en même temps que plusieurs journalistes de la presse internationale.

Dans le cadre de sa stratégie de développement sur le marché ouest- africain, Ethiopian a notamment noué un partenariat stratégique avec la nouvelle compagnie aérienne (sous-régionale) Asky, basée à Lomé.

Selon des informations disponibles sur son site Internet, grâce à sa propre flotte en partie et grâce au partenariat avec Asky, Ethiopian dessert déjà 13 pays ouest africains, soit l’essentiel des 15 membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’(Ouest (Cedeao), à l’exception des deux pays Lusophones, le Cap Vert et la Guinée Bissau.

Au total, cinq grandes villes ouest africaines dont les quatre sont des capitales (Abuja, Accra, Lagos, Lomé et Ouagadougou) sont directement reliés à Addis-Abeba, selon le bureau d’Ethiopian basé à Dakar.

En rejoignant Star Alliance, Ethiopian qui a par la même occasion procédé au premier vol en terre africaine du nouveau Boeing « Dreamliner », espère renforcer sa présence sur l’ensemble du continent, disent les responsables de la société.

D’autres grandes compagnies nourrissent exactement les mêmes ambitions sur le marché ouest africain, dépourvu de transporteur aérien de renom. Sur la liste des prétendants figurent, notamment les grandes compagnies aériennes européennes (Air France, Iberia, etc.), qui tout en fermant les frontières de leurs pays aux ressortissants ouest-africains tirent beaucoup de profits du « trafic aérien» de la sous région.

D’autres acteurs sont également présents sur ce marché, dont les « gros Africains » que sont Royal Air Maroc, Kenya Airways, South African Airways ou encore les transporteurs des pays émergents du Golfe arabique comme Emirates ou encore Qatar Airways.

Ethiopian Airlines, fondé en 1946 est l’une des compagnies africaines les plus solides, en dépit de l’image qui colle à son pays d’origine souvent associé à la famine et à la pauvreté. Bien qu’appartenant à l’Etat, la compagnie est confiée à des privés pour ce qui est de sa gestion. Ce mode de fonctionnement, selon certains analystes, explique le succès de la compagnie dans un ciel africain tourmenté qui a vu beaucoup de compagnies aériennes naître avant de sombrer.

Ouestafnews

CNN veut vendre l’Angola à la planète entière

Le 17 janvier 2012, à Luanda, la chaîne de télévision américaine CNN a très clairement manifesté son intérêt de promouvoir le développement socio-économique de l’Angola à l’international, notamment l’évolution enregistrée au cours de neuf dernières années, depuis la guerre. C’est Kim Norgard, le chef du Bureau de CNN pour l’Afrique, qui a apporté cette offre exceptionnelle aux Angolais.

“L’Angola a beaucoup d’exemples à donner au monde. Nous voulons divulguer cette réalité et faire partie de ce processus de développement”, a soutenu Kim Norgard, au cours de l’audience que lui a accordée la ministre angolaise de la Communication Sociale, Carolina Cerqueira.

Selon lui, la CNN veut montrer les potentialités naturelles, le mode de vie des Angolais, les actions du gouvernement et d’autres initiatives de ce pays d’Afrique australe, qui fascinent le monde.

Carolina Cerqueira a, pour sa part, assuré que le Ministère de la Communication Sociale était disposé à collaborer avec CNN, lui garantissant tout appui institutionnel pour qu’elle puisse véhiculer la réalité du pays.

“Nous sommes satisfaits de votre intérêt, nous voulons que vous connaissiez l’Angola et que vous montriez, en commençant par nos initiatives de lutte contre la pauvreté un peu partout au pays, les difficultés et aussi les bonnes initiatives, ainsi que d’autres questions de votre intérêt”, a-t-elle confié.

Cette rencontre a notamment réuni le directeur national de la Communication Sociale, Luís de Matos, et le directeur des Questions corporatives de Multi Choice Angola, Arlindo Lopes, entre autres participants.

En Rappel

L’économie de l’Angola est fortement dépendante du secteur pétrolier, et elle a été sévèrement touchée par la chute des prix et de la demande en 2009. La croissance du PIB, l’une des plus rapides au monde pendant des années, n’a pas dépassé 3.4 % en 2010, après être tombée à 2.4 % en 2009. Elle avait atteint 13.8 % en 2008. Malgré la reprise des cours pétroliers, la croissance a été entravée en 2010 par une accumulation d’arriérés de dette publique dans les secteurs de la construction et des infrastructures. Les prévisions sont néanmoins optimistes : la croissance devrait rebondir à 7.5 % en 2011, tirée par des cours pétroliers élevés et par une reprise du programme d’investissements publics (PIP).

L’inflation reste un problème en Angola. Après des années d’érosion, elle a rebondi en 2008 (6 %) pour atteindre 13.7 % en 2009 et prendre encore un point de plus en 2010. On prévoit un tassement à 11.7 % en 2011. Ce retour de l’inflation s’explique par une détérioration du taux de change et par la forte augmentation des prix du pétrole et du gazole après la suppression des subventions. L’inflation devrait demeurer à deux chiffres en 2010 et 2011 en raison des contraintes structurelles pesant sur les transports publics et la distribution des produits agricoles.

Les efforts de soutien au taux de change en 2009 ont sévèrement creusé les réserves monétaires, provoquant une révision de la politique monétaire qui a été inscrite dans la nouvelle constitution approuvée en février 2010. La Banco Nacional de Angola (BNA) intervient désormais dans la définition des taux de change et des taux d’intérêts au côté des ministères du Plan et des Finances. Avec la récupération du solde budgétaire et de celui des comptes courants, entamée en 2010 dans la foulée de la hausse des cours pétroliers, la politique monétaire devrait se desserrer en 2011, au bénéfice de l’activité du secteur privé.

Si les activités hors secteur pétrolier ont connu une croissance moyenne de 14 % depuis quatre ans, la diversification de l’économie reste faible. Les secteurs du bâtiment et des infrastructures restent très dépendants du PIP, et la croissance de l’agriculture ne fait que refléter l’effet de rattrapage des 27 années de guerre civile subies par le pays jusqu’en 2002. L’industrie minière reste dominée par le pétrole et le diamant, même si les exploitations d’avant-guerre de minerai de fer, d’or et de cuivre en cours reprennent. Le commerce, qui s’était développé de façon informelle pendant la guerre, a été fortement perturbé en 2010 par le déplacement décidé par les autorités du marché de Roque Santerio, jusqu’alors le plus grand marché d’Afrique subsaharienne. Les activités industrielles sont largement dominées par les entreprises du secteur pétrolier et gazier.

Alors que le secteur public a toujours du mal à attirer l’investissement privé dans nombre de secteurs, les autorités se sont attaquées depuis 2002 à de grands défis sociaux et économiques sans explosions significatives de violence. La pénurie générale de ressources humaines qualifiées constitue le principal frein à la croissance à moyen terme. Les autorités espèrent améliorer à court terme l’accès aux services de base grâce à un ambitieux plan de développement des infrastructures, encouragé par la bonne note de crédit-risque du pays.

L’économie de l’Angola reste tirée principalement par l’investissement public, entaché par la corruption et la politique. Les programmes nationaux de planification soulignent la nécessité d’une meilleure coordination des politiques, et une politique de développement des infrastructures s’impose avec évidence. Des efforts sont en cours pour encourager le secteur privé et réduire la dépendance de l’économie envers l’investissement public.

La Rédaction avec AngolaPress & PEA

L’Afrique conjugue la banque au féminin

Prêts garantis et partenaires privés se traduisent par un meilleur accès aux services bancaires pour les femmes

Par Mary Kimani

“Nous n’attendons pas. Nous agissons”, déclare Pilda Modjadji, membre fondatrice du Forum des agricultrices Pankop (Pankop Women Farmers Forum) de Mpumalanga en Afrique du Sud. “Il s’agit pour nous d’une affaire sérieuse.”

Ce groupe, qui compte aujourd’hui 300 membres, a démarré sur le modeste projet de cultiver collectivement des arbres fruitiers et d’utiliser la récolte pour compléter le régime alimentaire des familles, leur fournir des revenus et payer les droits d’inscription à l’école pour les enfants. Mais ces femmes se sont rapidement rendu compte que le village n’offrait que de maigres perspectives d’emploi aux enfants ayant fini leurs études —ceux-ci quittaient le village pour la ville — et elles ont mis sur pied une petite usine de fruits et de légumes séchés.

Le projet était ambitieux et les femmes ont pensé que les prêts de microfinance traditionnels — qui se montent habituellement à entre 20 et 300 dollars — seraient insuffisants. Pankop avait besoin de l’équivalent de 100000 dollars. Elles ont obtenu cet argent auprès de banques commerciales locales grâce aux garanties de 70000 dollars offertes par le fonds de garantie international Thembani, une société sud-africaine de l’organisation à but non lucratif américaine Shared Interest, et par l’organisme suisse Recherches et Applications de Financements Alternatifs au Développement (RAFAD).

Avec ce premier prêt, les femmes de Mpumalanga ont transformé un ancien dortoir d’école en usine opérationnelle et créé 65 emplois jeunes. Grâce à un second emprunt de 12000 dollars avalisé par Thembani, le nombre d’employés est passé à 200 personnes. Leur dernier emprunt se monte à environ 1 million de dollars, dont 800000 sont garantis par Thembani. Ces fonds permettront de satisfaire aux normes sanitaires et de sécurité alimentaire de l’Union européenne et d’exporter leur production.

Une approche différente

Pankop est le nouveau visage de la microfinance africaine. Traditionnellement, les organismes de microfinance ont souvent été des organismes à but non lucratif dépendant fortement de bailleurs de fonds et n’accordant que des prêts modestes. Mais des fonds d’investissement privés et des organismes philanthropiques permettent aujourd’hui d’offrir des prêts de montants plus élevés en cautionnant les prêts des banques commerciales locales.

Depuis sa création en 1994, Shared Interest a accordé des garanties de plus de 13 millions de dollars et encouragé les banques, les communautés de communes et les entreprises privées d’Afrique du Sud à débourser environ 100 millions de dollars en prêts. Ces prêts ont bénéficié à plus de 1 million de Sud-Africains et de Sud-Africaines aux revenus modestes. Trois quarts de ces bénéficiaires sont des femmes.

Donna Katzin, présidente de Shared Interest, a déclaré à Afrique renouveau que son groupe ne se contente pas de faciliter l’accès au crédit. “Thembani choisit des projets et des partenaires, les aide à mettre au point des projets commerciaux et des plans d’affaires susceptibles d’attirer un financement bancaire, et les met en contact avec les banques qui peuvent leur ouvrir le crédit nécessaire.”

Changement d’échelle

Selon la Société financière internationale (SFI), les femmes sont propriétaire d’environ 48% de toutes les entreprises africaines. Mais elles éprouvent des difficultés à obtenir un accès au crédit.

Des organisations non gouvernementales ne sont pas les seules à utiliser une offre de garanties pour faciliter cet accès. L’Organisation internationale du travail (OIT) et la Banque africaine de développement (BAD) ont créé conjointement un programme de garantie de 10 millions de dollars baptisé Outil d’évaluation des entreprises féminines à fort potentiel de croissance (GOWE) géré par la BAD et la SFI. Ce programme a pour but d’aider d’ici à 2011 environ 400 femmes entrepreneurs de toute l’Afrique à obtenir l’accès au crédit. Les candidates à l’emprunt doivent pour se qualifier gérer une entreprise qui existe depuis au moins deux ans et qui possède un bon potentiel de croissance. Les candidates retenues peuvent alors emprunter entre 20000 et 400000 dollars, mais doivent apporter elles-mêmes une contribution de 20% aux coûts de cette expansion.

Selon Mary Njoroge, la responsable des opérations de la SFI, “en se concentrant sur les petites et moyennes entreprises (PME) déjà établies qui recherchent des moyens d’expansion”, l’organisme espère pouvoir “accroître la proportion d’entreprises féminines qui parviennent effectivement à passer à l’échelle de la moyenne et de la grande entreprise.”

Des prêts pour assurer le succès

Au Kenya, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a formé un partenariat avec Equity Bank — un organisme de microfinance qui s’est transformé en banque commerciale — afin de mettre sur pied un fond de 81 millions de dollars destiné à offrir des prêts exclusivement aux femmes. “Nous appelons ces prêts fanikisha [“assurer le succès”] et ils constituent à ce jour l’un de nos produits les plus réussis, déclare à Afrique renouveau James Mwangi, Directeur général d’Equity Bank. “Cinquante-quatre pour cent des clients de notre banque sont des femmes et elles ont la meilleure réputation en ce qui concerne le remboursement des emprunts.”

En 1981, un groupe de femmes s’est réuni pour former la Fiducie financière des femmes du Kenya (Kenya Women Finance Trust – KWFT), un organisme de microfinance pour le prêt aux femmes. À ses débuts, KWFT faisait appel à des fonds limités de bailleurs de fonds et à des emprunts auprès des banques commerciales. Ces derniers comportaient fréquemment des taux d’intérêt élevés que KWFT répercutait sur ses clientes. Jennifer Riria, Directrice générale de KWFT, explique que l’organisme a dû faire face à de nombreuses défaillances et s’est lourdement endetté.

Mais comme les banques commerciales se sont rendu compte que prêter à des femmes pouvait être rentable, les prêts accordés à des organismes comme KWFT sont devenus moins coûteux, leur permettant d’offrir des taux d’intérêt moins élevés et d’élargir leur rayon d’action. Aujourd’hui, KWFT est le plus important organisme de microfinance pour les femmes en Afrique de l’Est et en Afrique centrale.

Cet article peut être reproduit et publié gratuitement.
Veuillez en indiquer l’auteur et la source: “ONU – Afrique Renouveau, www.un.org/africarenewal”

Way-C : la tablette tactile africaine !

Conçue par une société congolaise, cette tablette à prix modique confirme le dynamisme des nouvelles technologies sur le continent. Elle se nomme Way-C et pourrait conquérir le marché africain dans les mois qui viennent.

Comme un symbole de cette nouvelle génération d’entrepreneurs inventifs et ambitieux, son concepteur, le Congolais Vérone Mankou, n’a que 25 ans à peine. À la tête de la société VMK, ce jeune spécialiste des nouvelles technologies entend doter l’Afrique et les pays émergents de produits per-formants et bon marché. Le résultat : une tablette tactile de 1,2 Ghz, soit autant que l’iPad, fonctionnant sous le système d’exploitation Android et pourvue d’un petit écran de 7 pouces, pour un prix trois fois moins élevé que le Galaxy de Samsung. Un produit parfaitement adapté aux conditions matérielles des populations du continent.

Assemblé en Chine mais intégralement conçu à Brazzaville, le Way-C est commercialisé depuis le 17 octobre et n’est qu’une première pierre à l’édifice, puisque qu’un nouveau projet est d’ores et déjà annoncé pour mars prochain : un smartphone à très bas prix.

L’Afrique et ses guerres qui n’en finissent pas, Pourquoi certains conflits semblent ne jamais cesser.

Laurent Nkunda, aujourd'hui emprisoné au Rwanda (2012)

Laurent Nkunda, aujourd'hui emprisoné au Rwanda (2012)
Pourquoi certaines des guerres les plus sanglantes et brutales du continent africain semblent-elles ne jamais vouloir se terminer? La raison est simple: ce ne sont pas vraiment des guerres. Du moins pas au sens commun du terme. Les combattants n’ont ni idéologie ni objectifs clairement définis. Prendre le pouvoir dans les capitales ou les grandes villes? Ce n’est pas ce qui les intéresse.

Ils préfèrent en fait la brousse, les crimes y sont plus faciles à perpétrer. Les rebelles d’aujourd’hui ne cherchent pas particulièrement à rallier des partisans: ils volent plutôt les enfants des autres, leur collent une Kalachnikov ou une hache entre les mains et les laissent tuer pour eux. C’est ainsi que se déroulent certains des conflits les plus inextricables du continent, depuis les criques pleines de rebelles du delta du Niger au brasier de la République démocratique du Congo.

Nous assistons au déclin du mouvement de libération de l’Afrique tel que nous le connaissions jusqu’à présent et au développement de quelque chose de plus sauvage, moins bien organisé, plus violent et plus difficile à cerner. Si vous voulez appeler cela une guerre, d’accord. Mais la pandémie qui gagne l’Afrique n’est en réalité que du banditisme opportuniste et lourdement armé. Mon travail de chef du service Afrique de l’Est au New York Times est de couvrir douze pays. Mais je passe en fait mon temps plongé dans ces guerres qui n’en sont pas vraiment.

Prédateurs et sadiques

J’ai assisté — souvent de bien trop près — à la transformation des combats de soldat contre soldat (désormais rares en Afrique) à soldat contre civil. La plupart des combattants africains d’aujourd’hui ne sont pas des rebelles attachés à une cause; ce sont des prédateurs. Ce qui explique pourquoi on en arrive à des atrocités comme cette épidémie de viols dans l’Est du Congo. Ces dernières années, des groupes armés ont sexuellement agressé des centaines de milliers de femmes, souvent de façon si sadique que les victimes sont incontinentes à vie.

Y a-t-il un intérêt militaire ou politique à pénétrer une femme avec un fusil d’assaut et appuyer sur la détente? La terreur est devenue un but plutôt qu’un moyen.

C’est la même histoire dans quasi toute l’Afrique. Près de la moitié des 53 pays du continent sont le théâtre d’un conflit actif ou récemment terminé. Les endroits calmes comme la Tanzanie sont des exceptions; même l’accueillant et très touristique Kenya a sombré dans la violence en 2008. Rien que dans la douzaine de pays que je couvre, on totalise plusieurs dizaines de milliers de civils tués tous les ans. Plus de 5 millions de personnes sont mortes au Congo depuis 1998, d’après une estimation de l’International Rescue Committee.

Certes, la plupart des conflits d’indépendance de la génération précédente étaient également sanglants. La rébellion du Sud-Soudan, qui a duré plusieurs décennies, aurait coûté plus de 2 millions de vies. Mais il n’y a pas que les chiffres qui donnent froid dans le dos, il y a surtout les méthodes, les objectifs, et les dirigeants qui les définissent. Yoweri Museveni, le chef de la guérilla en Ouganda dans les années 1980, motivait ses rebelles en leur expliquant qu’ils étaient sur le point de bâtir une armée nationale populaire. Museveni est devenu président en 1986, il est toujours en fonction. (Ça c’est un autre problème.) Mais ses mots sonnent franchement nobles comparés à ceux de Joseph Kony, le principal rebelle du pays aujourd’hui — qui ordonne simplement de tout brûler.

Même si l’on pouvait persuader ces hommes de sortir de la jungle et de s’asseoir à la table des négociations, je ne vois pas ce qui pourrait leur être offert. Ils ne veulent pas de ministères ou de terres à gouverner. Leurs armées sont souvent composées d’enfants traumatisés, dont l’expérience et les compétences (si on peut appeler ça comme ça) sont totalement inadaptées à la vie civile. Tout ce qu’ils veulent c’est de l’argent, des armes, et le droit de tout saccager. Et ils ont déjà les trois.

Alors, comment voulez-vous négocier?

Pourparlers stériles

La réponse est simple: il n’y a pas de négociations. La seule façon d’arrêter vraiment les rebelles d’aujourd’hui est de capturer ou tuer leurs chefs. La plupart de ceux-ci ne sont que des personnalités dérangées et leurs organisations disparaîtraient très probablement avec eux. C’est ce qui s’est passé en Angola quand Jonas Savimbi, chef rebelle et trafiquant de diamants, a été abattu: sa mort a mis fin à l’un des plus intenses conflits de la Guerre froide.

En 2006 au Liberia, à la minute où Charles Taylor, le chef de guerre devenu président, a été arrêté, c’en était fini de cet effroyable spectacle d’enfants de 10 ans assassinant la population cachés derrière des masques d’Halloween. Combien de dollars, d’heures et de vies ont été gâchés dans des séries de pourparlers stériles qui ne parviennent jamais à un tel résultat? On pourrait en dire autant des poursuites pour crimes contre l’humanité contre les chefs rebelles devant la Cour pénale internationale. La perspective d’un procès motive peu les chefs de guerre à cesser de se battre.

Comment en est-on arrivé là? C’est peut-être de la pure nostalgie, mais il me semble que les rebelles africains d’antan avaient un peu plus de classe. Ils se battaient contre le colonialisme, la tyrannie ou l’apartheid. Les insurrections victorieuses étaient souvent menées par un chef à la rhétorique persuasive, charmant et intelligent. Des hommes comme John Garang, qui a dirigé la rébellion au Sud-Soudan avec son Armée populaire de libération du Soudan. Il compte parmi les rares chefs de guérilla à avoir gagné pour son peuple. Grâce à sa ténacité notamment, un référendum sera organisé l’an prochain au Sud-Soudan pour faire sécession du Nord.

John Garang est mort dans un accident d’hélicoptère en 2005, mais les gens parlent toujours de lui comme d’un dieu. Sans lui malheureusement, la région semble abandonnée par Dieu. J’ai parcouru le Sud-Soudan en novembre pour comprendre comment les milices ethniques qui se sont formées suite au nouveau vide de pouvoir se sont mises à massacrer des civils par milliers.

Des chefs charismatiques aux guérilleros sans vision

Même Robert Mugabe, le dictateur du Zimbabwe, était autrefois un guérilléro doté d’un plan. La Rhodésie était gouvernée par la minorité blanche: il en a fait le Zimbabwe, dirigé par la majorité noire. Puis il a transformé son pays en l’une des économies les plus dynamiques et diversifiées du sud du Sahara. Ca, c’était pendant sa première décennie de pouvoir. Son statut de héros de guerre et l’aide qu’il a apportée aux autres mouvements de libération africains dans les années 1980 expliquent largement pourquoi beaucoup de dirigeants du continent hésitent à le critiquer aujourd’hui, même s’il a conduit le Zimbabwe en enfer.

Ces hommes sont les reliques de chair et d’os d’un passé dont il ne reste pas grand chose. Le très éduqué John Garang et le vieux Mugabe n’ont quasi rien en commun avec les chefs rebelles d’aujourd’hui, des guérilleros sans vision. Parmi ce qui a changé en une génération: le monde lui-même. La fin de la Guerre froide a provoqué le chaos et l’effondrement de certains Etats. Des pays jadis vus comme des dominos qui ne devaient pas tomber et dans lesquels les grandes puissances s’impliquaient sont devenus soudain sans intérêt. (A l’exception bien sûr des ressources naturelles, qui ont pu continuer à être achetées toujours aussi facilement, et à bon prix, à divers groupes armés.)

Subitement, la seule chose dont vous aviez besoin pour avoir du pouvoir était une arme, et il s’est avéré qu’il en circulait partout. Des AK-47 et des munitions bon marché ont plu du bloc de l’Est éclaté jusqu’à dans les coins les plus reculés d’Afrique. Une opportunité parfaite pour des hommes charismatiques et sans grande morale.

Des revendications légitimes aux effusions de sang avides de profit

Le Congo a connu des dizaines d’hommes comme ça depuis 1996, date à laquelle les rebelles se sont insurgés contre Mobutu Sese Seko, le dictateur à la toque de léopard, probablement l’homme le plus corrompu dans l’histoire de ce continent le plus corrompu. Après la chute de Mobutu, personne n’a vraiment reconstruit d’Etat. Dans l’anarchie qui a alors régné, les chefs rebelles se sont taillé des fiefs riches en or, diamants, cuivre, étain et autres minerais. Parmi ces dangereux profiteurs: Laurent Nkunda, Bosco Ntaganda, Thomas Lubanga, des commandants Maï-Maï, des génocidaires rwandais, et les dirigeants complètement fous d’un groupe des plus cruels appelé «les Rastas».

J’ai rencontré Laurent Nkunda en 2008, dans sa planque dans la montagne, après avoir escaladé des heures durant une route boueuse jalonnée de soldats au visage d’enfant. J’ai eu droit à une envolée lyrique de ce général tout maigre sur l’oppression de la minorité tutsie qu’il dit représenter, mais son poil s’est hérissé lorsque je lui ai parlé des taxes dignes d’un chef de guerre qu’il imposait et de toutes ces femmes violées par ses soldats. Mes questions n’ont toutefois pas eu l’air de le perturber beaucoup et il a vite retrouvé sa bonne humeur. Sa ferme comptait de nombreuses chambres d’amis, alors pourquoi ne suis-je pas resté pour la nuit?

Laurent Nkunda n’a pas complètement tort quand il parle du désordre qui règne au Congo. Les tensions ethniques sont une des raisons du conflit, au même titre que les disputes territoriales, les refugiés et les interférences des pays voisins. Mais ce que j’ai fini par comprendre dans ces Etats défaillants ou sur le point de l’être, c’est la rapidité avec laquelle des revendications légitimes dégénèrent en effusions de sang avides de profit. On se révolte aujourd’hui au Congo contre l’exploitation des ressources naturelles, et dans ce contexte, un vague sentiment anti-gouvernemental se transforme en prétexte pour voler des biens publics.

Les nombreuses richesses du Congo appartiennent aux 70 millions de Congolais, mais durant les 10 ou 15 dernières années, ces trésors ont été piratés par une vingtaine de commandants rebelles pour acheter encore plus d’armes et causer toujours plus de dégâts.

Plus besoin de ralliement populaire

Exemple probablement le plus troublant de ces guerres à l’africaine: l’Armée de résistance du seigneur (LRA), un mouvement rebelle né dans le Nord de l’Ouganda dans l’anarchie des années 1980. Comme les gangs du pétrolifère delta du Niger, la LRA avait à l’origine des revendications légitimes — à savoir la pauvreté et la marginalisation des terres de l’ethnie Acholi. Le dirigeant du mouvement, Joseph Kony, était un jeune illuminé qui s’exprimait dans un drôle de langage, un soi-disant prophète ayant embrassé les Dix commandements. Rapidement, il les a tous enfreints. Il a utilisé ses supposés pouvoirs magiques (et des drogues) pour entraîner ses partisans dans une véritable frénésie et les lâcher sur les Acholis qu’il était censé protéger.

La LRA s’est littéralement taillé un chemin à travers la région, semant derrière elle des membres tailladés et des oreilles coupées. Elle ne parle plus des Dix commandements, et certains de ceux qu’elle a rencontrés ne peuvent d’ailleurs plus parler du tout. Je n’oublierai jamais ma visite il y a quelques années en Ouganda et ma rencontre avec ce groupe de femmes dont les lèvres avaient été découpées par les malades de Kony. Leur bouche était constamment ouverte, laissant toujours voir leurs dents. Quand l’Ouganda s’est finalement repris en main à la fin des années 1990 et a sévi, Kony et ses hommes ont simplement poursuivi leur route. Aujourd’hui, leur fléau a gagné l’une des régions les plus anarchiques du monde: la frontière entre le Soudan, le Congo et la République centrafricaine.

Les enfants soldats sont une composante inextricable de ces mouvements. La LRA par exemple ne s’est jamais emparée de territoires, elle s’est emparée d’enfants. Dans ses rangs: des garçons et des filles endoctrinés qui pillent des villages et broient des nouveaux nés dans des mortiers en bois. Au Congo, un tiers des combattants ont moins de 18 ans. Ces guérillas prédatrices d’un nouveau genre étant motivées et financées par le crime, les rebelles n’ont pas besoin du support populaire.

L’inconvénient quand on ne se soucie pas de rallier à soi les populations, c’est qu’on n’attire pas de nouvelles recrues. Kidnapper et manipuler les enfants devient par conséquent la seule façon de poursuivre ce banditisme organisé. Les enfants sont des armes idéales: facilement endoctrinables, extrêmement loyaux, ils ne connaissent pas la peur et, plus important encore, constituent une ressource illimitée.

Dans ce nouveau paysage de guerres qui n’en finissent pas, même la Somalie a l’air d’avoir changé. Ce pays est dans les esprits l’incarnation du chaos africain — un chaos qui apparaît comme exceptionnel même au cœur d’une région où les conflits sans fin sont la règle. Et si la Somalie n’était pas une exception, mais plutôt une terrifiante image de ce que vers quoi les guerres africaines se dirigent?

La «somalisation» de certains Etats

Au premier abord, la Somalie parait déchirée par une guerre civile religieuse qui oppose un gouvernement transitoire incompétent mais soutenu par la communauté internationale et la milice islamiste al-Shabab. En réalité, le conflit se nourrit d’un vieux problème somalien qui poursuit ce pays désespérément pauvre depuis 1991: le warlordism, c’est-à-dire le poids de seigneurs de guerre. Beaucoup de ceux qui commandent ou financent les milices de Somalie ont dépecé le pays ces vingt dernières années dans leur lutte pour contrôler les quelques ressources restantes – le port, l’aéroport, les poteaux téléphoniques et les pâturages.

Les Somaliens en ont assez du Shabab et de ses règles draconiennes — pas de musique, pas de dents en or, même pas de soutiens-gorges. Mais ce qui les empêche de se soulever contre les terroristes étrangers, c’est cette habitude profondément ancrée dans le pays de profiter de la guerre. Le monde a trop longtemps laissé la Somalie s’enliser sans gouvernement permanent. Maintenant, beaucoup de puissants somaliens trouvent leur intérêt dans le chaos. Un exportateur d’huile d’olive à Mogadiscio m’a dit qu’avec quelques amis dans les affaires, il avait acheté une caisse de missiles pour tirer sur les soldats du gouvernement, parce que «les taxes, c’est pénible».

Le plus effrayant, c’est que beaucoup d’Etats défaillants — le Congo par exemple — montrent maintenant des symptômes semblables à ceux de la Somalie. Chaque fois qu’un chef potentiel émerge pour ramener l’ordre à Mogadiscio, les réseaux criminels se mobilisent pour financer son adversaire, peu importe qui il est. Plus ces régions restent sans gouvernement, plus il est dur d’en revenir à ce mal nécessaire qu’est le gouvernement.

Tout cela peut sembler très simplifié car tous les conflits africains n’entrent pas dans ce nouveau paradigme. Le bon vieux coup d’état militaire est toujours utilisé — la Guinée a pu s’en rendre compte en 2008 et Madagascar peu après. J’ai aussi rencontré quelques rebelles qui n’étaient pas des truands et dont les motivations semblaient légitimes, comme certains des chefs du Darfour, au Soudan. Mais même si leurs revendications politiques sont claires, les organisations qu’ils «dirigent» ne le sont pas.

Les rebelles africains de l’ancienne école passaient des années dans la brousse à aiguiser leurs talents de dirigeants, à affiner leur idéologie et à apprendre à se rendre utile avant même de se mettre à rencontrer des diplomates occidentaux ou de donner des interviews télévisées. Aujourd’hui, les rebelles sortent de l’ombre dès qu’ils ont un site Internet et un «service de presse» (comprendre: un téléphone satellitaire). Je suis allé en Lybie en 2007 pour une conférence sur la paix au Darfour. J’ai vite compris que ce qui intéressait surtout ces «chefs» rebelles n’était pas les sessions de négociations, mais le buffet à volonté.

Pourquoi?

Pour le reste, il y a ces guerres d’un nouveau genre, ces conflits interminables que je passe mes journées à cataloguer alors qu’ils se poursuivent inexorablement, hachant des vies and recrachant des corps. J’étais récemment au Sud-Soudan pour un article sur la traque de Joseph Kony par l’armée ougandaise et j’ai rencontré une jeune femme appelée Flo. Elle avait été esclave dans la LRA pendant quinze ans et s’était récemment échappée. Elle avait les tibias marqués par les cicatrices et des yeux pierreux. Il y avait souvent de longs silences après mes questions, Flo fixait l’horizon. «Je pense juste à la route pour rentrer à la maison», m’a-t-elle dit. Elle n’a jamais compris pourquoi la LRA se battait. Elle avait l’impression que celle-ci errait sans but dans la jungle et tournait en rond.

Voilà ce que beaucoup de conflits en Afrique sont désormais — des cercles de violence dans la brousse, sans objectif à l’horizon.

Jeffrey Gettleman

Traduit par Aurélie Blondel
slate.fr

En Ouganda, l’internet révolutionne les affaires

Il y a quelques mois encore, « Wedding bells », la start-up internet de Donald Kasule n’aurait jamais pu décoller: les connections étaient ultra-lentes, les prix des communications exorbitants. Mais en Ouganda aussi, le net a fait sa révolution.

A ses débuts, le site qui aide les fiancés à préparer leur grand jour, n’était vu que par quelques centaines de personnes, pour la plupart des Ougandais vivant à l’étranger. Mais aujourd’hui, il enregistre jusqu’à 4. 000 clics par jour.

Avec l’arrivée de technologies bon marché et la chute des tarifs de connexion, la classe moyenne en pleine croissance dans le pays profite de plus en plus de la toile, assure l’entrepreneur, âgé de 33 ans.

« Le nombre de personnes qui se connectent à l’internet depuis chez eux ou au bureau a énormément augmenté, il y a une vraie opportunité, » commente-t-il.

« Le secteur a connu une véritable révolution ces dernières années, le changement a été radical, » renchérit Michael Niyitegeka, chercheur en informatique à l’université de Makerere, à Kampala.

Sur l’ensemble du continent africain, le nombre d’utilisateurs d’internet – un indicateur d’appartenance à la classe moyenne – est passé de 4,5 millions en 2000 à plus de 80 millions en 2008, passant de 0,6% à 8,8% de la population, selon la BAD.

Selon M. Niyitegeka, la percée a eu lieu en 2009 quand l’Afrique de l’Est a enfin été reliée à l’Europe et à l’Asie par un câble optique sous-marin. Avant, les connections, lentes et chères, se faisaient par satellite.

Quatre millions d’internautes

Aujourd’hui, des Ougandais relativement aisés consultent leurs emails dans de nombreux cafés de la capitale et de ses alentours. Pour quelques dollars par mois, ils accèdent à l’internet sur des téléphones mobiles coûtant moins de 80 euros.

En 2010, le nombre d’internautes a atteint les quatre millions à travers le pays, soit un peu plus du dixième de la population, selon des statistiques de la Commission ougandaise des communications.

Pour les chercheurs, cette explosion du recours à l’internet est le signe d’une classe moyenne en pleine expansion sur le continent africain.

Selon un rapport publié en avril par la Banque africaine de développement, 19% des Ougandais appartiennent à la classe moyenne (définie par des dépenses situées entre 2 et 20 dollars par jour et par personne). 8% -soit 2,6 millions de personnes- font partie de la classe moyenne « stable » qui dépense entre 4 et 20 dollars par jour.

Les Ougandais utilisent encore peu la toile pour la banque en ligne ou le commerce électronique. Mais cette situation devrait rapidement changer, assure M. Niyitegeka.

« Des choses comme les inscriptions universitaires sont déjà gérées en ligne, et même si les dirigeants pourraient faire plus pour développer l’internet, de plus en plus de choses se feront, inévitablement, via le net, » estime-t-il.

Des start-ups et petites entreprises aux grands groupes de télécoms, les dirigeants économiques ne s’y trompent pas et se bousculent pour alimenter le marché.

« La demande est là, » acquiesce Edouard Blondeau, directeur de la stratégie du groupe de télécommunications Orange Ouganda. Et de citer les petits traders qui importent des marchandises et ont besoin de l’email pour gérer leurs affaires, les jeunes accrocs aux jeux vidéo ou téléchargeant de la musique ou encore les amateurs d’information et de réseaux sociaux.

Pour certains, les progrès technologiques, plus que la demande, ont été le moteur de la révolution de l’internet en Ouganda. Mais M. Blondeau est à l’inverse persuadé que c’est l’appétit de la nouvelle classe moyenne pour les services en ligne qui a joué un rôle clé.

« La demande est toujours le principal moteur de croissance, » assure-t-il.

Lire l’article sur Jeuneafrique.com : En Ouganda, l’internet révolutionne les affaires | Jeuneafrique.com – le premier site d’information et d’actualité sur l’Afrique

La Côte d’Ivoire en mode 3G

Antenne-Relais (Photo : Suy Kahofi) – © DR.

Les autorités ivoiriennes ont anncé mardi le passage de la téléphonie mobile en mode 3è génération(3G) confirmant leur volonté de basculer définitivement dans le monde numérique au niveau des systèmes de communication dès le début de cette année 2012.

Un décret définissant les modalités d’attribution des autorisations d’utilisation de fréquences radioélectriques pour l’établissement et l’exploitation de réseaux de télécommunications mobiles de troisième génération (3G), a été adopté par le gouvernement.

La 3G permet de fournir aux utilisateurs des services de communications mobiles à haut débit, incluant notamment la visiophonie, la visioconférence, la messagerie multimédia, le transfert de fichiers de grande taille et la géolocalisation.

Selon le communiqué officiel du ministère de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, l’attribution des autorisations d’utilisation de fréquences radioélectriques pour l’établissement et l’exploitation de réseaux de télécommunications mobiles de troisième génération (3G), ouverts au public, se fait par appel d’offres, selon le mode de soumission comparative.

La contrepartie financière à l’octroi de l’autorisation 3G est fixée par décret mais à ce niveau le montant en espèce sonnante et trébuchante n’a pas été rendu public pour le moment.

La 3G permet de fournir aux utilisateurs des services de communications mobiles à haut débit, incluant notamment la visiophonie, la visioconférence, la messagerie multimédia, le transfert de fichiers de grande taille et la géolocalisation.

Selon le communiqué officiel du ministère de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, l’attribution des autorisations d’utilisation de fréquences radioélectriques pour l’établissement et l’exploitation de réseaux de télécommunications mobiles de troisième génération (3G), ouverts au public, se fait par appel d’offres, selon le mode de soumission comparative.

La contrepartie financière à l’octroi de l’autorisation 3G est fixée par décret mais à ce niveau le montant en espèce sonnante et trébuchante n’a pas été rendu public pour le moment.

Suy Kahofi, Abidjan

Nouveau poumon économique de Madagascar

Le projet minier d’Ambatovy où le site d’exploitation est à Moramanga, à 115 km au nord-est d’Antananarivo, la capitale de Madagascar, versera annuellement au moins 100 millions de dollars américains à la caisse de l’État et 96 millions de dollars à la construction des infrastructures.

Ces infrastructures concernent entre autres, la construction de 97km de pistes et ponts désenclavant 11 communes rurales de la province de Toamasina, dans l’est de la grande île, la construction d’un by-pass de 7 km autour de Toamasina et l’extension du plus grand port de Madagascar.

Cette projection a été faite par le président directeur général adjoint du Projet Ambatovy, Juanita Montalvo, qui a fait la présentation de ce projet d’exploitation de nickel et de cobalt du pays, vendredi à leur siège à Ankorondrano, dans le centre d’Antananarivo.

A part ces bénéfices aux recettes de l’Etat, Juanita Montalvo a expliqué que le projet déploie des efforts dans la promotion des normes environnementales les plus élevées et a également des impacts socio-économiques directs sur la population notamment la création de plus de 10 000 emplois depuis le début du projet et environ 2 300 autres en plus, pendant la phase d’exploitation.

Rappelons que ce projet est un partenariat en co-investissement entre l’exécutant du projet, Sherritt International Corporation qui possède 40% de parts, Sumitomo Corporation et Korea Resources Corporation qui participent chacun à hauteur de 27,5% et Groupe SNC-Lavalin Inc, qui participe à hauteur de 5%.

Le site d’exploitation de cobalt et de nickel est situé près de Moramanga. Après préparation, le minerai est transporté sur un pipeline de 220 km de long vers l’usine de traitement, au sud de Toamasina, pour y être traité et raffiné. Le produit obtenu sera du nickel pur à 99,9 % et du cobalt de pureté comprise entre 99,3 et 99,8 %

60 000 tonnes de nickel, 5600 tonnes de cobalt et 190 000 tonnes de sulfate d’ammonium par an seront les prévisions du projet vers l’année 2014 car la production est prévue pour le début de l’année prochaine après l’achèvement de tous les travaux de construction, en 2010. (Xinhua)

GABON: La stabilité macroéconomique est cruciale selon le FMI

La mission du Fonds Monétaire International (FMI) dirigé par le chef de Division du département Afrique, M. John Wakeman-Linn, a indiqué ce vendredi à Libreville, la disponibilité de l’institution à appuyer l’Etat gabonais dans la mise en œuvre d’un programme d’investissement ambitieux visant à favoriser la relance de l’économie nationale, l’optimisation du climat des affaires et l’amélioration de la gouvernance, a constaté AfriSCOOP.

Cette mission du FMI qui a séjourné dans la capitale gabonaise du 2 au 12 mars 2010, a examiné le plan d’émergence économique du Gabon et les priorités du nouveau gouvernement en vue d’appuyer au mieux les autorités du pays, dans la relance de l’économie nationale.

« l’économie gabonaise a connu en 2009, une année difficile en raison d’une part du contexte nationale particulier, marqué entre autre par des évènements sociaux douloureux, mais également l’organisation de l’élection p résidentielle, accentué d’autre part par une conjoncture internationale morose. De ce fait, les résultats économiques arrêtés dans le cadre du programme de l’accord de confirmation n’ont pas été tous atteints en 2009 » indique le FMI.

Aussi, la mission a encouragé les autorités à revoir le rythme d’accélération des investissements et à tester rapidement les nouvelles mesures prises dans le cadre de la rationalisation de la chaîne de la dépense publique et la recherche de son efficacité en mettant un accent tout particulier sur les dépenses d’investissement de l’Etat.

Cependant, de son côté, le gouvernement gabonais a clairement précisé qu’il souhaiterait avoir une relation très étroite avec le FMI.

Pour le chef de la mission du FMI, M. John Wakeman-Linn, plusieurs éléments éventuellement laissent entrevoir la satisfaction de cette mission à Libreville, « … nous sommes satisfait des politiques du gouvernement, comme je vous l’ai dit, nous nous appuyons sur l’orientation générale du gouvernement, de la diversification de l’économie, de l’investissement dans le secteur privé, de l’amélioration de la gouvernance et améliorer la qualité de vie du gabonais moyen ».

Dans le contexte du budget, la mission a estimé que l’audite de la fonction publique était une excellente chose dans la mesure où elle a permis d’identifier les employés fictifs mais qui étaient cependant salariés. « C’est une étape très importante pour le gouvernement, d’économiser de l’argent autrement qui serait perdu ou gâche.

En outre, il y a une mesure pour l’amélioration de la gouvernance, environ 50 milliards de francs CFA de réduction sur des éléments qui, le pensait-il n’étaient pas intéressant et donc cela libérait des ressources pour des investissements et c’est un changement dont nous nous réjouissons » a soutenu M. John Wakeman-Linn.

Sénégal : le M23 lance « l’assaut final » contre Wade

Le Mouvement du 23 juin (M-23), un groupement de l’opposition et des organisations de la société civile, envisage diverses actions dans la banlieue de Dakar et à l’intérieur du pays, à partir de lundi prochain, en vue d’un retrait définitif de la candidature du président Abdoulaye Wade pour un troisième mandat.

« Dès le 23 janvier, nous allons organiser une grande manifestation dans la banlieue de Dakar, à Guédiawaye plus précisément pour imposer au président (Wade) le retrait de sa candidature », a annoncé Alioune Tine, coordonnateur du M-23, au cours d’un point de presse, mardi à Dakar.

Cette rencontre avec les journalistes était précédée par la conférence des leaders du mouvement contestataire. Des chefs de coalitions de partis, des personnalités indépendantes et plusieurs candidats déclarés ont pris part à cette rencontre préparatoire à cette série de manifestations.

« Tous les leaders sans exception ont réaffirmé le combat de continuer la lutte jusqu’au bout. C’est un tournant décisif’’, a insisté M. Tine, parlant « d’assaut final contre la candidature de Me Wade ».

Pour lui, ce sera une première mobilisation dans la banlieue. « Des caravanes vont circuler à travers Pikine et Guédiawaye, parce que c’est la première fois que nous organisions dans la banlieue. Ces mêmes caravanes vont sillonner les villes de l’intérieur et jusqu’aux villages pour sensibiliser sur cette manifestation », a-t-il expliqué.

Selon les responsables du mouvement du 23 juin, cette série de manifestation va se poursuivre un peu partout dans le pays jusqu’au 29 janvier prochain, date à laquelle le Conseil constitutionnel doit publier les candidatures à la présidentielle du 26 février prochain.

« Il n’y aura pas de répit jusqu’à cette date très attendue et si d’aventure, les juges constitutionnels vont valider la candidature, nous allons le considérer comme un coup d’Etat constitutionnel », a souligné, ferme, le coordonnateur du M-23.

Au Sénégal, la candidature est l’objet d’une vive controverse entre la majorité présidentielle, qui la soutient sans réserve, et l’opposition et la société civile réunies au sein du M-23, qui la combattent vivement. La majorité présidentielle renforcée par les conclusions de juristes internationaux qui ont pris part à un séminaire organisé à cet effet à Dakar, ont affiché de leur volonté de la défendre fermement. Ainsi les parties soulignent l’importance de l’avis que doit rendre le Conseil constitutionnel sur la validité de la candidature du président Wade à un nouveau mandat.

Le M-23, mouvement baptisé d’après la grande manifestation de l’opposition et des organisations de la société civile du 23 juin 2011, qui avait contraint le président Abdoulaye Wade à retirer un projet de loi de modification de la constitution, par voie parlementaire, pour instaurer un ticket vice-président et président de la République, et ce dernier serait éligible avec 25% des suffrages exprimés.

http://www.afriscoop.net

Chefs d’entreprises et femmes d’influence : témoignages

« Une nouvelle génération de femmes entrepreneurs »

Candide Bamezon-Leguede
Togo – secteur de l’artisanat
55 ans – 3 enfants

« Après avoir travaillé pendant 22 ans dans des organisations internationales, j’ai décidé de revenir dans mon pays et de m’y installer durablement avec ma famille. J’ai alors fondé, il y a 10 ans, une entreprise de créations artisanales. Je fais travailler 20 à 25 artisans. Des forgerons, des potiers, des ébénistes… L’idée étant de produire des objets modernes à partir de nos traditions et notre savoir-faire.

A l’ENA, je viens acquérir des techniques de management pour mieux gérer mes équipes. Quand on est une femme, ce n’est pas simple d’imposer une certaine autorité aux hommes.

Les Togolaises sont traditionnellement des femmes entrepreneurs. Elles gèrent plusieurs petites activités pour pourvoir répondre aux besoins de leur famille. Mais elles ont en général un niveau d’éducation assez faible et sont cantonnées au secteur informel.

Au sein de l’association des femmes chefs d’entreprises que je préside, notre objectif est de faire naître une nouvelle génération de femmes entrepreneurs. Des femmes qui accèdent à un bon niveau d’éducation, qui initient de nouvelles techniques de management et qui s’imposent dans le secteur formel. Mais il reste beaucoup à faire.

LOBBYING

En ce moment, nous faisons un gros travail de lobbying pour permettre aux femmes chefs d’entreprise de décrocher des marchés publics. Pour l’instant, elles sont inexistantes dans ce secteur réservé aux hommes. Nous plaidons pour la mise en place de quotas. On souhaiterait que 10 à 15 % des marchés publics soient réservés aux entreprises tenues par des femmes. Mais de notre côté, il faut que l’on prépare les Togolaises à ces nouveaux défis.

Au Togo, il existe encore de nombreux freins à l’entreprenariat féminin. Par exemple, une femme a pour obligation de montrer son certificat de mariage pour créer son entreprise. Comme s’il fallait être mariée pour savoir bien gérer son affaire !  »


Esther Diendere Rambe du Burkina Faso

« Vous ne paraissez pas crédible »

Esther Diendere Rambe
Burkina Faso – secteur agroalimentaire
47 ans – 3 enfants

« Biologiste de formation, pendant plus de 20 ans, j’ai enseigné en collège et lycée. C’est en voulant expliquer la transformation du lait à mes élèves que j’ai eu l’idée de monter une « fromagerie pédagogique ». Dix ans plus tard, c’est devenu une véritable entreprise de transformation de produits laitiers. Nous produisons aussi des jus à partir de fruits locaux et nous conditionnons l’eau en sachet.

MODERNISER

Aujourd’hui, je voudrais moderniser l’unité, investir dans du nouveau matériel, embaucher un peu plus, et parvenir à vendre au-delà du Burkina Faso et pourquoi pas en Europe ! Je mise notamment sur nos jus de fruits très originaux.

Mais en tant que femme, ces projets ne sont pas simples à mener. Vous ne paraissez pas crédible. C’est comme si l’investissement que j’envisage de faire serait au-dessus de mes capacités. J’ai donc beaucoup de difficultés à trouver des sources de financement. J’ai besoin de garanties solides. D’ailleurs, pour obtenir les crédits qui m’ont permis de lancer la fromagerie, j’ai dû demander à mon mari qu’il m’autorise à utiliser le titre foncier de la famille.

Cette formation de management à l’ENA arrive vraiment au bon moment pour moi ! »


Justine Thunkam Diffo, juriste camerounaise

« Une pépinière de 4 à 5 salariés »

Justine Diffo Tchunkam
Cameroun – secteur des nouvelles technologies
45 ans – 4 enfants

« Enseignante chercheur en droit, j’ai identifié un vrai besoin dans le milieu universitaire camerounais : l’accès à la documentation. Nos bibliothèques sont peu fournies. Elles n’ont quasiment pas de livres récents. Il faut prendre l’avion et partir à l’étranger pour accéder à une documentation de qualité.

En 2003, j’ai eu l’idée de collecter les mémoires et les thèses soutenues dans nos universités pour créer une base de données. Avec l’aide de collègues, j’ai créé un réseau : le Service d’étude et de recherche virtuelle. Mais nous nous heurtons à de nombreux obstacles.

ECONOMIE DE LA CONNAISSANCE

D’abord les gens ne comprennent pas l’intérêt d’investir dans l’économie de la connaissance. Or, c’est un projet qui demande de l’argent. Par ailleurs, nous avons un gros souci technologique. Nous avons besoin d’une connexion Internet haut débit avec une bande passante stable pour pouvoir télécharger de gros fichiers. Or, au Cameroun, nous en sommes loin.

Aujourd’hui, je pense transformer ce projet associatif en une véritable entreprise avec la mise en place d’une pépinière de 4 à 5 salariés. L’idée est de faire payer l’accès aux informations que nous aurons rassemblées et éditées sur le net. Nous ciblons le monde universitaire mais aussi les professionnels du droit comme les avocats ou notaires.

Au Cameroun, la procédure pour fonder une société a été allégée et reste accessible aux femmes. Par contre les banquiers restent méfiants. Nous sommes pour eux un « mauvais risque ». Ils ont peur que les femmes mélangent trop l’émotion et le professionnel et que la maternité ralentisse leur activité. Ils réclament toujours plus de garanties. J’ai donc dû demander de l’aide à mon mari qui dispose d’un salaire beaucoup plus élevé que le mien !  »

Les mille et une coiffures des Africaines

De nombreuses femmes aux cheveux crépus changent de coupe comme de chemise. Une pratique ruineuse pour elles, mais qui fait le bonheur des commerçants spécialisés.

«Psst, viens voir, t’as besoin d’une coiffure?Je t’en fais un bon prix!», souffle un homme à la sortie de la station du métro Château d’Eau, dans le Xe arrondissement de Paris. Comme lui, ils sont des dizaines à tenter d’attirer les femmes vers les salons de coiffure afro alentours.

Le boulevard de Strasbourg est le haut lieu de la mise en plis du cheveu crépu dans la capitale française. Toutes les sortes de perruques, mèches et tresses s’étalent en vitrine sur des bustes en plastique. Il y en a pour tous les styles, du plus lisse au plus bouclé, du noir de jais au rouge flamboyant.

Les rabatteurs savent qu’en ce samedi après-midi d’août, les femmes profitent de leur temps libre pour aller se refaire une beauté. Dans les salons, elles viennent se faire tisser, défriser, ou tresser. Ces pratiques consistant à changer l’aspect crépu d’origine des cheveux sont très répandues chez les femmes noires.

Willie Morrow, africain-américain, précurseur de la question du rapport des noires à leurs cheveux et auteur en 1973 de 400 years without a comb (400 ans sans se peigner), estimait ainsi à 98% les femmes noires américaines n’ayant jamais porté leurs cheveux au naturel.

Or ces opérations capillaires ne sont pas gratuites —loin s’en faut. Et les stars sont les premières à dépenser des sommes astronomiques pour leur tignasse. Ursula Stephen, styliste des stars, affirmait le 8 août au Mail Online que Rihanna, la chanteuse originaire des Barbades, dépensait 16.000 euros par semaine pour faire entretenir ses cheveux par une coiffeuse particulière.

En 2009, le documentaire Good Hair (2009) de l’acteur-réalisateur américain Chris Rock, montrait des femmes prêtes à s’endetter pour se faire poser des extensions. Pour certains, ces pratiques sont le reflet d’un complexe chez la femme aux cheveux crépus. Pour d’autres, elles sont simplement l’expression d’une coquetterie excessive.

Changer de tête tous les mois

Chez de nombreuses femmes, le défrisage est une pratique qui remonte à l’enfance. Combien ont eu, les veilles d’école, la tête penchée au-dessus de la baignoire pendant que maman appliquait le défrisant? Une fois ados, la plupart continuent le rituel à domicile, entres copines. Le kit n’est pas cher, il coûte 10 euros en moyenne.

Mais l’opération est à répéter tous les trois mois, et le cheveu, une fois défrisé, est desseché, et demande l’application de nombreux soins nutritifs, comme des huiles ou du beurre de karité. Car le défrisage le plus utilisé —avec ou sans soude— est très corrosif et abîme la fibre capillaire. Les dépenses ne s’arrêtent donc pas même une fois le cheveu raidi.

Pour celles qui choisissent de le faire en salon, l’opération peut coûter jusqu’à 80 euros. Alors, dans le quartier de Château d’Eau, les commerçants profitent de l’engouement pour ces pratiques.


Celui de Taco est bondé en ce samedi après-midi. Cette grande malienne en débardeur blanc a ouvert Taco Afro Coiffure sur le boulevard de Strasbourg à son arrivée à Paris. «Ça marche très bien», affirme-t-elle. D’ailleurs, les femmes ne viennent pas que pour s’y faire coiffer. C’est l’occasion de se retrouver entre amies dans un cadre chaleureux, comme au pays.

Taco porte elle-même un lace wig (une perruque tissée) qui lui fait une cascade de cheveux noirs. Trois jours plus tard, elle aura changé de tête avec une nouvelle perruque frisée.

Le lace wig, c’est la nec plus ultra de la perruque. Il coûte 150 euros minimum, alors qu’on trouve des postiches classiques pour 20 euros. Il est fait en cheveux naturels, souvent indiens, et fixé avec de la colle. Censé être indétectable, c’est pourtant lui qui a attiré sur la chanteuse américaine Beyoncé toutes les moqueries de la presse people, lorsqu’elle a été photographiée avec un lace wig mal collé.

Pour les porte-monnaies plus modestes —ou bien celles qui trouvent que la perruque gratte—, les coiffeurs proposent une autre solution: le tissage. La technique ressemble à celle des extensions, sauf que les mèches s’attachent non au moyen d’une colle et d’un fer chauffant, mais en les tissant avec une aiguille sur des nattes.

«Cela coûte entre 25 et 30 euros. Il faut le changer tous les un à deux mois. Mais certaines le gardent plus longtemps, faute d’argent», explique Taco.

Lorsque toutes les mèches doivent être changées, le prix de la pose monte à plus de 50 euros. Les cheveux sont naturels ou synthétiques, au choix. La marque Darling, que l’on retrouve dans tous les salons de Château d’Eau, fabrique ses mèches au Sénégal à partir de cheveux synthétiques importés du Japon.

Taco fait des tresses collées avant de réaliser un tissage, le 9 août 2011 © Agnès Ratsimiala

Outre le postiche ou le tissage, la grande mode du moment c’est le lissage brésilien à la kératine. Il est plus cher. Comptez 40 euros en moyenne pour le kit à domicile et jusqu’à 400 euros dans les salons les plus luxueux. En revanche, il abîme moins les cheveux que le défrisage alcalin et dure plus longtemps, environ six mois.

Devant toutes ces possibilités offertes aux cheveux crépus, pas étonnant que la femme noire dépense plus d’argent pour entretenir sa crinière —jusqu’à neuf fois plus, selon l’agence française d’ethnomarketing AK-A.

«La femme noire est coquette. Nous avons des cheveux qui nous permettent de changer de tête autant qu’on veut», explique Ornella, une cliente. Elle est venue chez Taco avec sa mère et sa cousine pour retoucher sa coloration. Elle porte les cheveux coupés ras, mais il y a un mois, elle les avait longs.


«Je suis un peu inquiète, mon compagnon ne m’a pas encore vue. Mais je sais que tous les hommes préfèrent les cheveux longs, que l’on soit noire ou blanche».

Grandir sans modèle

Pour la sociologue martiniquaise Juliette Sméralda, l’origine de ces pratiques est davantage à chercher du côté des complexes que de la coquetterie. Elle est l’auteure d’un livre qui a beaucoup fait parler de lui lors de sa sortie en 2005, Peau noire, cheveux crépus: l’histoire d’une aliénation. Selon elle, les femmes font tout pour changer leurs cheveux parce qu’elles grandissent dans un environnement qui les persuade qu’ils seraient plus beaux autrement.

«La plupart des petites filles noires n’ont pas joué avec des poupées ayant les mêmes cheveux qu’elles, par conséquent elles n’ont pas appris à traiter avec douceur leurs cheveux, ni à les accepter».

La première Barbie noire, Chrissy, est d’ailleurs apparue en 1980 —21 ans après la création de la poupée culte. Si elle avait bien les cheveux crépus, ses cadettes comme les Bratz ont en majorité été conçues avec les cheveux lisses. Comme le montre la photo ci-dessous, les poupées d’aujourd’hui sont friandes de défrisant…

Esclavage, colonisation, ségrégation, apartheid… Pour la sociologue, la femme noire est aliénée par l’idée selon laquelle son corps serait «la cause de son échec social». Le défrisage serait le symptôme inconscient d’un complexe hérité de ces décennies d’oppression.


Felicia (pyjama party), by *Saffy* via Flickr CC

«Les coiffeurs afros sont des pompiers pyromanes»

Même son de cloche chez Samantha, 31 ans, les cheveux crépus relevés par un bandana bleu ciel. Cette parisienne a décidé de lutter contre le défrisage en créant l’association Nappy Party. «Nappy» est le terme utilisé pour désigner celles qui choisissent de garder leurs cheveux au naturel. Elles sont minoritaires, mais de plus en plus nombreuses.

«Jusqu’à mes 18 ans, je me prenais la tête pour savoir quelle coupe adopter selon qu’il y avait gym ou non à l’école le lendemain. J’avais trop peur qu’enlever mes habits me décoiffe.»

Pour elle, les coiffeurs afros sont des «pompiers pyromanes». Ils appliquent des soins qui brûlent le cheveu et en proposent d’autres après, pour le réparer. C’est un cercle vicieux pour la femme noire. Une fois qu’elle a perdu tous ses cheveux à cause du défrisage, elle vient demander un lace wig ou bien des soins nourrissants, le fonds de commerce de la marque Capirelax, par exemple:

«Les commerçants trompent facilement les clientes parce qu’elles ne sont pas informées. Et les filles qui sont très bien dans leur peau résistent à toute cette industrie», ajoute Juliette Sméralda.

Pourtant, cette industrie-là n’est pas près de s’arrêter. Au contraire; depuis quelques années, les grandes marques développent des filiales «ethniques», comme Softsheen-Carson, qui appartient à la marque française L’Oréal. Et là encore, les marques sont habiles. Tout leur marketing repose sur l’idée que les cheveux crépus ont besoin de plus de soin que les autres, donc de plus de dépenses —faux. Ils demandent simplement des produits différents et surtout pas alcalins comme les produits pour cheveux non crépus.

Bien que de nombreuses civilisations africaines ont donné une importance capitale aux cheveux (chez les femmes himba de Namibie par exemple, ils indiquent les différentes période de la vie), les femmes noires devraient dépenser tout de même moins pour leurs cheveux «le jour où elles (les) accepteront comme ils sont», avance Juliette Sméralda.

Mais dans tous les cas, ce ne sont certainement pas les commerçants qui vont les y pousser.

Agnès Ratsimiala

Afrique, Internet haut débit : objectifs 2015

En Afrique, seul un internaute sur dix a accès au haut débit, plus rapide. Cette situation peut et doit changer, affirme une Commission de l’Onu, qui entend promouvoir un meilleur accès à Internet à travers le monde. Pour Afrique Renouveau, André-Michel Essoungou a lu son rapport.
Pour les plus de 100 millions d’internautes d’Afrique, les connexions sont en général lentes et coûteuses. En moyenne, seul un utilisateur sur dix a accès au haut débit, plus rapide. Cette situation peut et doit changer, affirme la Commission du haut débit au service du développement numérique, qui entend promouvoir un meilleur accès à Internet à travers le monde. Réunis en octobre dernier, à Genève (Suisse), les membres de cette commission de l’ONU ont fixé des objectifs ambitieux. Dans les 48 pays les moins avancés (dont 33 se trouvent en Afrique) le pourcentage d’utilisateurs du haut débit devrait atteindre 15 % de la population d’ici à 2015. Pour les pays en développement, l’objectif visé est de 50 %, et de 60 % pour les pays développés.

Selon la commission, l’utilisation du haut débit ouvre de nouveaux horizons aux jeunes, favorise l’émancipation des femmes et offre davantage de débouchés économiques à tous. Pour améliorer l’accès au haut débit, chaque pays devrait disposer de programmes nationaux et adopter une réglementation favorable à son expansion, conseille la commission.

Bien qu’ils soient ambitieux, ces objectifs sont assez proches de certaines prévisions relatives à la croissance de l’accès à Internet haut débit en Afrique. Informa Telecoms & Media, une société de conseil, estime qu’en 2015, le continent comptera 265 millions d’abonnés au haut débit (soit plus de 20 % de la population), contre environ 12 millions actuellement.

En Afrique du Sud, l’aide au bout du fil

Siboniso Hlela vit dans le township de Siphumelele près de Howick, au KwaZulu-Natal en Afrique du Sud. Sa maison est située au bas d’une pente, près d’un petit cours d’eau. Parfois, lorsqu’il pleut notamment, le réseau d’égouts déborde. Les eaux usées envahissent la résidence de Siboniso. Fin 2010, la situation était si catastrophique que six mois durant, une mare d’eau sale, due à une panne du système d’égout municipal, l’a empêché d’ouvrir une des portes de son logement. Les mauvaises odeurs étaient telles que certains de ses amis ne voulaient plus rendre visite à Siboniso.

Pendant de nombreux mois, Siboniso a essayé d’obtenir l’aide des autorités, sans succès. Mais en utilisant les médias sociaux et en établissant des contacts avec des organisations non gouvernementales (ONG) et des responsables des pouvoirs publics locaux, il a pu faire bouger les choses.

Siboniso avait entendu parler de la Duzi Umngeni Conservation Trust (DUCT), une ONG qui s’occupe de la gestion des cours d’eau en Afrique du Sud. Après avoir été de nouveau inondé par des eaux d’égout, il a filmé les dégâts avec son téléphone portable. Il a ensuite téléphoné à Liz Taylor, une bénévole de l’ONG. Ils se sont fixé rendez-vous chez lui par SMS. Une fois sur place, Liz a elle aussi pris des photos, avec son téléphone portable. Les fichiers vidéo étant trop volumineux pour être transférés par SMS, Siboniso a expliqué à Liz comment les transférer de portable à portable via Bluetooth, une méthode de connexion sans fil de courte portée.

Le samedi 14 février 2011, Siboniso a une nouvelle fois téléphoné à Liz. Les égouts débordaient de nouveau. Liz et une collègue travaillant pour une autre ONG ont pris des photos de l’inondation. Mais c’était la fin de semaine et les bureaux de la municipalité étaient fermés. À 11 heures du matin le dimanche, Liz a donc transmis un courriel et des photos à Sbu Khuzwayo, le responsable de district de la municipalité d’UMgungundlovu, qui s’est empressé de réagir quelques minutes plus tard. Une équipe d’intervention s’est rendue sur les lieux le lundi et moins d’une semaine plus tard, les canalisations municipales étaient réparées et le problème réglé.

Ouaga 2000 au Burkina-Faso, l’autre capitale

Le nouveau quartier, à une dizaine de kilomètres au sud-est du centre-ville ancien, fascine ou irrite. En tout cas, il grandit. C’est là que l’élite burkinabè a planté son décor.

Il est bien loin le temps où le quartier du parc urbain Bangr-Weogo (l’ancien Bois de Boulogne), dans le nord-est de la ville, était le nec plus ultra de la capitale. Il a désormais cédé sa place à Ouaga 2000, nouveau quartier du sud-est de Ouagadougou, à 10 km du centre-ville. Considéré comme une ville dans la ville, il force l’admiration des uns, la colère des autres et, quoi qu’il en soit, ne laisse pas indifférent. C’est là que l’élite burkinabè a élu domicile.


Si les Ouagalais en parlent, à raison, comme d’une zone luxueuse, la richesse des lieux ne saute pas immédiatement aux yeux. Il y a, certes, le nouveau palais de Kosyam, siège de la présidence de la République, l’hôtel 5 étoiles Laico et le centre commercial flambant neuf El Fateh Center, tous deux construits par la Libyan Arab African Investment Company (Laaico). En revanche, il faut prêter plus d’attention pour entrevoir les villas cossues dont la plupart sont dissimulées derrière de hauts murs agrémentés de bougainvillées soigneusement entretenues.

Vaste terrain vague il y a quinze ans, Ouaga 2000 est né presque du jour au lendemain, à l’occasion du sommet France-Afrique de 1996. Il s’agissait, à l’époque, de doter la capitale de lieux d’hébergement de standing pour accueillir de tels rendez-vous internationaux. Les premiers à sortir de terre furent un centre de conférences et quelques villas présidentielles, construites par le magnat des BTP burkinabè, El-Hadj Oumarou Kanazoé. Depuis, le quartier s’est considérablement étendu et embelli. Il accueille désormais des ambassades, le palais de justice, des ministères et des administrations, des sièges d’entreprises et de banques.



Une ville dans la ville

Signe de l’émergence d’une nouvelle classe aisée, les villas privées se sont multipliées. Les rues serpentant entre les bâtisses, où la faïence est reine, portent les noms de grandes figures africaines et nationales. Leurs habitants ne sont pas moins célèbres – hauts fonctionnaires, politiques, décideurs économiques… sans compter la quasi-totalité des membres du gouvernement, qui y disposent d’une villa de fonction. Dans le quartier, on peut croiser le Mauritanien Moustapha Chafi, éminence grise et conseiller influent du président Blaise Compaoré, qui fut l’un des premiers à investir les lieux, il y a plus de dix ans. L’ancien ministre des Affaires étrangères, Ablassé Ouédraogo, y possède une villa à l’architecture inspirée du style Le Corbusier. Le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, tout comme l’ancien ministre de l’Agriculture Salif Diallo, actuellement ambassadeur du Burkina en Autriche, y ont également leurs pied-à-terre. Le président du groupe Smaf International, Mahamadi Sawadogo, y possède, dit-on, « une maison de plus de trente pièces ». Quant au président de l’Assemblée nationale, Rock Marc Christian Kaboré, il vient d’y acheter un terrain.

Cette population huppée attire les services haut de gamme. Les écoles publiques sont rares. Du primaire au lycée, ce sont les cours privés qui dominent. Même constat pour les cliniques.

À l’instar du Rosa dei Venti ou du Vert galant – le plus couru du quartier –, les restaurants servent une clientèle triée sur le volet. Les salons de beauté, de relaxation et de fitness font leur apparition. « Les femmes roulent dans de grosses cylindrées et préfèrent accoucher aux États-Unis ou en Europe, explique un habitant du quartier. Certaines font même des allers-retours à Paris pour leurs emplettes… »

Un luxe tapageur au milieu de la pauvreté ? Certains Ouagalais le pensent. D’autant que la récente arrivée de nombreux Ivoiriens aisés, pour la plupart mariés à une Burkinabè, a accentué les signes extérieurs de richesse. Parfois jusqu’à la caricature. Ces derniers, dont certains lieutenants des ex-Forces nouvelles, « ont fait fortune rapidement, en partie grâce à la crise ivoirienne, remarque un résident. Mais il y a aussi de jeunes nouveaux riches burkinabè. »

Instituts de beauté et grosses cylindrées

Les uns comme les autres n’hésitent pas à étaler leur train de vie, arborant bijoux, accessoires en or, costumes de marque et 4×4 flamboyants. On les retrouve le soir au Top 2000, la boîte où le champagne coule à flots. Du même coup, ils font flamber les prix des loyers et des terrains. De 16 000 F CFA en 1999 (24,50 euros), le mètre carré peut désormais dépasser les 50 000 F CFA, explique-t-on à la Société nationale d’aménagement des terrains urbains (Sonatur), société d’État chargée de gérer, entre autres, l’aménagement de Ouaga 2000. La location d’une villa peut atteindre plusieurs millions de francs par mois.

Cependant, beaucoup de Ouagalais tiennent un autre discours. Nombreux sont fiers de l’existence de ce ­quartier, qui, malgré son exubérance, crée des emplois et rehausse l’image de la ville.

RDC : Elles se prostituent pour vendre du poisson

Dans le Sud-Kivu, à Uvira, des pêcheurs n’hésitent pas à contraindre les vendeuses de poissons à avoir un rapport sexuel avec eux pour leur vendre leur marchandise. Un chantage que beaucoup d’entre elles acceptent pour subvenir aux besoins de leur famille. Mais en s’adonnant à de telles pratiques, elles risquent de contracter des grossesses non désirées et le virus du sida.
« Avant que les pêcheurs acceptent de nous en vendre, il faut coucher avec eux. » Ce témoignage d’une vendeuse de poisson au marché d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, n’en est qu’un parmi d’autres, rapporte l’agence de presse Syfia grands lacs. Prêtes à tout pour survenir aux besoins de leurs familles, elles sont nombreuses à se prostituer pour que les pêcheurs leur livre la marchandise.


« On ne vend qu’à celle qui a donné »
L’argent n’est pas toujours le nœud du problème. Qu’elles en aient ou non, les pêcheurs n’hésitent pas à mener leurs clientes à la baguette. « Parfois, on se présente chez les pêcheurs avec de l’argent. Mais malgré cela, la plupart d’entre eux nous demandent un rapport sexuel, sans lequel nous ne pouvons pas avoir de marchandise. N’ayant pas d’alternatives, certaines d’entre nous obtempèrent », explique une vendeuse. Il arrive également parfois que certaines d’entre elles, n’ayant pas le budget nécessaire pour acheter leur marchandise, la prennent à crédit. « C’est lorsqu’elles n’ont pas de quoi honorer leurs dettes que nous leur proposons l’activité sexuelle pour ne pas laisser la dette impayée », raconte un pêcheur qui préfère rester anonyme. « On ne vend qu’à celle qui a donné », ironise un autre. Les pêcheurs étant peu nombreux sur le marché face à la marée de vendeuses de poissons, ils usent délibérément de cet avantage pour les contraindre à satisfaire leur moindre désir.

N’ayant pas les moyens nécessaires pour se lancer dans une autre activité, les vendeuses de poissons, qui vivent dans une très grande précarité, cèdent au chantage. C’est le cas de Nabutu qui indique que ce métier qu’elle « exerce maintenant depuis quatre ans contribue à assumer certaines charges de ménage : achat de vivres, de vêtements et frais scolaires pour les enfants ». « Alors, si j’abandonne, qui prendra soin de moi et de ma famille ? », questionne-t-elle.

Grossesses non désirées et sida

En s’adonnant à de telles pratiques, ces femmes risquent aussi de contracter des grossesses non désirées ou le virus du sida, les rapports n’étant pas protégés. Elles se voient ainsi rejeté par la société, et répudiée par leur conjoint. En août dernier, une femme du quartier Songo, à Uvira, s’est retrouvée enceinte d’un pêcheur. Désemparé, son mari l’a congédiée, précise Syfia. « Les femmes et les hommes qui s’adonnent à ce genre de pratique courent le risque d’attraper le sida car ce sont des rapports inopinés et non protégés », prévient le docteur Claude, d’un centre hospitalier d’Uvira.

Des associations et ONG d’Uvira tente de mettre un terme à ces pratiques depuis deux mois en menant des campagnes de sensibilisation. L’ONG Cadre d’action pour le développement communautaire (CAADEC) est allée à la rencontre de 80 femmes et pêcheurs pour les inciter à s’engager dans une autre voie. L’objectif est de les emmener à gagner leur vie autrement. Un conseil que la vendeuse de poisson Vicky a suivi. Elle a abandonné ce travail estimant « déshonorant de devoir se prostituer ». Elle s’est désormais reconvertie dans l’agriculture. « Je demande toujours à mes amies de ne plus céder aux caprices des pêcheurs. Elles doivent être prêtes à abandonner le métier pour s’occuper d’autres histoires, car la vie ce n’est pas seulement vendre les poissons. »

Maroc : Jour test pour le tramway casablancais

Les premiers essais du tramway de Casablanca doivent avoir lieu ce lundi. Une première rame a été présentée vendredi au centre de maintenance de Sidi Moumen. La société Alstom, chargée de la construction des rames, doit en envoyer encore 37, et ce, avant décembre 2012, date de la mise en service commercial…
Évènement. Présentée vendredi au centre de maintenance de Sidi Moumen, la toute première rame destinée à la prochaine ligne du tramway de Casablanca sera mise en essaie ce lundi. Une rame venue inaugurer la livraison de 37 autres rames attendue par la société Casablanca Transports, en charge des travaux. Et c’est le groupe Alstom qui a été mandaté pour la construction de ces rames (en plus de construire les futures rames du TGV marocain). Ce premier essai s’effectue sur un tronçon de 2 kilomètres à Sidi Moumen, en périphérie. La mise en service commercial aura lieu quant à elle en décembre 2012, sur une ligne de 32 kilomètres de longueur.

« Les travaux du projet avancent dans les délais prévus », a indiqué vendredi, au cours d’une conférence de presse, le directeur général de Casablanca Transports, Youssef Draiss. « La grande partie de ces travaux a été achevée dans le centre de maintenance », a-t-il ajouté. Casablanca est la deuxième ville du royaume, après Rabat, à s’équiper de ce moyen de transport.

Du nouveau dans la place

Un projet qui ravi le maire de Casablanca, Mohamed Sajid. Selon lui, le tramway contribuera à la restructuration et l’harmonisation du paysage urbain. Ces travaux sont aussi l’occasion de redonner un coup de neuf aux trottoirs qui longent les voies du futur tram. Cette première ligne, en partance de Hay Moulay Rachid, sillonnera les principaux axes de la ville tels que le quartier des Facultés, le centre-ville ou encore le boulevard Hassan II. Près de 25 000 usagers emprunteront chaque jour, dès le mois de décembre, un tramway dont la totalité des travaux ont coûté 6,4 milliards de dirhams (580 millions d’euros).

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Nord-Cameroun : la traque de Boko Haram s’intensifie

Nord-Cameroun : la traque de Boko Haram s’intensifie

terrorisme(806) – islamisme(269) – Boko Haram(72) – attentats(42)

Au nord du Cameroun, les bases arrières de Boko Haram seraient nombreuses.© AFP
Depuis plusieurs semaines, le Nigeria connaît une vague d’attentats meurtriers perpétrés par la secte islamiste Boko Haram. Pour empêcher toute infiltration, les autorités ont fermé les frontières avec le Cameroun, qui s’emploie désormais à chasser les terroristes infiltrés dans le nord du pays. Enquête.
Depuis la recrudescence des attentats au nord du Nigeria, les autorités du nord du Cameroun mènent une lutte acharnée contre les membres présumés de la secte islamo-terroriste Boko Haram. Dans le seul secteur de Mora (département du Mayo-Sava), plus de 600 militaires et agents des forces spéciales ont été déployés. Le dispositif de « renseignement et de surveillance », qui tire l’essentiel de ses éléments du 4e secteur militaire et du 32e Bataillon d’infanterie motorisé, a été mis sur pied pour empêcher toute infiltration en territoire camerounais après la fermeture de la frontière décidée par le Nigeria.
La nébuleuse Boko Haram
Dans la ville de Garoua, le gouverneur de la région du nord, Ngambo Haman, a prescrit la « vigilance permanente » peu après l’interpellation dans le courant de décembre 2011 d’une dizaine de prédicateurs nomades, membres présumés de Boko Haram, qui tentaient de recruter des sympathisants moyennant d’importantes sommes d’argent dans la localité de Lagdo (département de la Bénoué).
« La menace islamiste est là. Boko Haram est une nébuleuse (voir l’interview vidéo de Patrick Smith ci-dessus) et il est presque impossible de dire qui en est membre. C’est un groupe composite composé de Nigérians, Camerounais, Nigériens et Tchadiens. Nous avons pris toutes les dispositions pour protéger notre territoire », explique Ernest Ewango, préfet du département du Logone et Chari, contacté lundi par Jeune Afrique.
Les 3 et 4 janvier derniers, dix autres prédicateurs nomades venus du Nigeria ont également été interpellés dans le village de Dabanga. Conduits à Maroua, ils ont été gardés à vue et interrogés. Le préfet a expliqué qu’ils avaient été « éconduits parce que ce n’est pas le bon moment pour laisser faire les prédicateurs nomades, avec tout ce qui se passe au Nigeria ».
« Ne pas agir dans la précipitation »

Six des dix suspects restaient aux arrêts mardi tandis que quatre autres avaient été relaxés. « Les forces de sécurité camerounaises mettent tout en œuvre pour identifier les membres présumés de Boko Haram. Il ne faut pas agir dans la précipitation au risque d’impliquer des gens qui n’ont rien à voir dans cette affaire », explique un haut gradé en charge de la gendarmerie au secrétariat d’État à la Défense.
Mais la lutte contre Boko Haram et la fermeture de la frontière ne sont pas sans conséquences sur l’activité économique dans le grand nord. Le déploiement de centaines de militaires camerounais le long de la frontière avec le Nigeria a entraîné la fuite de la plupart des trafiquants de carburants et des contrebandiers de tout acabit qui exercent dans la zone. Du coup, le prix de l’essence de contrebande est passé du simple au double. Tout comme ceux de la farine, du sucre, et d’autres produits fabriqués au Nigeria.
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20120117114042/petrole-nigeria-cameroun-islamistesnord-cameroun-la-traque-de-boko-haram-s-intensifie.html

Luanda, le Monaco de l’Afrique

Luanda, le « Monaco de l’Afrique »

En pleine reconstruction, la capitale de l’Angola, Luanda, accueille près de 6 millions de personnes. Elle vient d’être classée ville la plus chère au monde, alors que les deux tiers des Angolais gagnent moins de deux dollars par jour.

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L’Angola, riche en pétrole et pourtant si pauvre

L’Angola est le premier producteur africain de pétrole. Le litre d’essence y coûte moins de 50 cents. Le bonheur de tous les automobilistes, mais c’est bien la seule chose qui ne soit pas chère dans la capitale angolaise. Construite pour 600 000 habitants, Luanda accueille près de 6 millions de personnes. Et même les fonctionnaires du gouvernement ont du mal à joindre les deux bouts.

Des banlieues qui poussent comme des champignons

Conséquence du boom pétrolier: pas un deux pièces à moins de 5000 dollars par mois. Et dans le neuf, c’est 20 000 dollars par mois pour moins de 100 mètres carrés dans cet immeuble payable avec un an d’avance. Une inflation qui contraint la classe moyenne à vivre loin, très loin du centre-ville. Les banlieues poussent comme des champignons.

Diogo a déjà pré-vendu 220 unités au prix du mètre carré de Paris. Même s’il n’y a ici ni eau courante ni électricité… Dans un pays qui enregistre une croissance de plus de 20% par an, tout les investisseurs sont optimistes. Luanda vient d’être classée ville la plus chère au monde, devant Tokyo. Les deux tiers des Angolais, qui gagnent moins de deux dollars par jour, se préparent donc à vivre dans ce que l’on surnomme déjà le « Monaco de l’Afrique ».

http://www.france24.com/fr/20080914-luanda-le-monaco-lafrique-angola

Sud-Soudan: retrait de l’armée russe?

La Russie envisage de retirer prochainement son contingent et ses hélicoptères du Soudan du Sud en raison de la multiplication des attaques contre son personnel, a indiqué mardi le vice-ministre des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov. « C’est probable », a-t-il dit à des journalistes russes.

Plusieurs hélicoptères et quelque 120 Russes, parmi lesquels des pilotes, sont actuellement déployés dans cette région dans le cadre de la mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss), a précisé Guennadi Gatilov. « Malheureusement, nous ne sommes pas satisfaits des conditions de sécurité ces derniers temps dans cette région », a-t-il ajouté, soulignant que les attaques s’étaient multipliées et que des hélicoptères russes avaient essuyé des coups de feu.

La Russie s’est déjà adressée aux Nations unies et aux autorités du Soudan du Sud pour leur demander de garantir la sécurité du personnel russe dans cette région, mais la situation ne s’est pas améliorée, a indiqué Guennadi Gatilov.

Le Soudan du Sud est un Etat indépendant depuis juillet dernier, après deux décennies de guerre d’indépendance contre les autorités de Khartoum. Le Nord et le Sud entretiennent des relations toujours très tendues, empoisonnées par des conflits frontaliers persistants et un désaccord total sur le partage des ressources de pétrole.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/01/17/97001-20120117FILWWW00419-sud-soudan-retrait-de-l-armee-russe.php

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