Le Directeur général de l’AFD estime devant le Sénat que l’aide au développement doit contribuer à sauver le tissu des entreprises africaines
La commission des affaires étrangères et de la défense a auditionné le Dr John Nkengasong, directeur du Centre africain de prévention et de contrôle des maladies (CDC) et Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement (AFD)
Selon le directeur du centre de contrôle des maladies en Afrique, si les 54 pays africains sont touchés, avec 88 000 cas déclarés, le Nord du continent et l’Afrique du Sud (16 000) concentrent le plus de cas.
Le Docteur Nkengasong a déclaré : « Nous pouvons encore combattre le virus en Afrique, mais il faut aller vite ! » alors que l’épidémie est encore en phase de croissance sur le continent et que le faible nombre de tests ne permet pas de savoir si le chiffre des contaminations recensées reflète la réalité.
Le Directeur général de l’AFD a pour sa part souligné : « Il ne faudrait pas que nous ne soyons que dans une réponse sanitaire alors que la demande qui vient du terrain est avant tout économique ! ».
Rémy Rioux a annoncé une initiative, portée par sa filiale PROPARCO, à destination des milliers de petites entreprises africaines qui représentent le plus grand espoir pour l’avenir du continent et qui sont aujourd’hui en danger.
La commission a salué les efforts de l’agence pour contribuer rapidement et fortement à la riposte contre les conséquences sanitaires de l’épidémie, à travers l’initiative « COVID 19 – Santé en commun », combinant le déblocage d’une enveloppe de 1,2 milliard d’euros dont 150 millions d’euros de subventions et une accélération de ses procédures pour mettre en place des projets dans un délai raccourci.
Pour Jean-Pierre Vial (Les Républicains-Savoie), co-rapporteur, « La crise actuelle doit être un catalyseur de changement pour l’aide au développement française : on voit l’importance des dons mais aussi d’une réactivité beaucoup plus grande et d’un meilleur soutien au secteur privé. Une partie de la solution réside aussi dans la capacité à s’appuyer sur les acteurs de terrain, notamment les grandes ONG françaises, qui font un travail remarquable pendant la crise».
Marie-Françoise Pérol-Dumont (Groupe socialiste et républicain, Haute-Vienne), co-rapporteure, a souligné qu’« Aider les pays à traverser la crise, c’est indispensable, mais les bailleurs multilatéraux et les agences comme l’AFD doivent avoir pour priorité de renforcer durablement les systèmes de santé et de rendre les pays plus autonomes. Nous devons demander davantage de résultats à l’aide au développement dans ce domaine».