L’annonce avait de quoi réjouir les milieux d’affaires.
Le processus de certification de Kimberley vient d’autoriser que le Cameroun exporte son diamant.
La bonne nouvelle est tombée à l’issue d’une mission du gouvernement début juin à Washington aux Etats Unis d’Amérique. « Le Cameroun est admis au processus de Kimberley comme pays participant. Le comité de participation s’est rendu compte que toute la procédure réglementaire prescrite en la matière a été rigoureusement suivie et épuisée ; et donc, par conséquent, il s’est dit en droit de se prononcer valablement sur l’acceptation de cette candidature », a indiqué Emmanuel Bonde, ministre des mines, de l’industrie et du développement technologique.
Par cette décision prise par le comité international en attendant une confirmation -pour la forme-par l’Assemblée générale, le Cameroun pourra désormais librement exporter les produits diamantifères issus de son principal gisement à Mobilong, une localité située à l’Est du pays.
Le décret présidentiel fixant les conditions d’exploitation indique que le gisement s’étend sur une superficie de 236, 25 Kilomètres carré. La Cameroon and Korea Mining incorporation(CK), l’entreprise coréenne qui a obtenu le permis d’exploitation va, pendant vingt cinq ans renouvelable par période, extraire du diamant et des substances connexes « jusqu’à épuisement de ce gisement », précise le président Paul Biya dans son décret.
Selon Oh Deuk-Gyun, président du conseil d’administration de l’entreprise coréenne, les travaux qui débutent au mois de juillet prochain vont permettre d’extraire à terme sur ce site jusqu’à 750 millions de carat de diamant.
Cette estimation récente survient après une vive contestation du gouvernement sud coréen qui avait saisi la commission d’arbitrage des Nations Unies. Seoul se disait avoir été berné par les résultats des premières études menées par Yaoundé. Dans un premier temps, l’on parlait de 420 millions de carat.
Les deux parties ont mis près de trois mois pour s’accorder sur la valeur approximative de ce gisement. Conséquence, la CK qui devait entamer l’exploitation un an près l’obtention du permis, ne pouvait plus se conformer à la réglementation.
Quoiqu’il en soit, le gouvernement camerounais qui voit en cette exploitation une manne pour intensifier la lutte contre la pauvreté et réduire le chômage, n’a pas attendu longtemps pour se conformer aux standards internationaux auprès de Kimberley.
C’est en mai 2000 que les régions sud africaines productrices de Diamant se retrouvent dans la ville de Kimberley pour trouver des voies et moyens pour mettre un terme aux diamants dits de sang. Il s’agissait des diamants achetés par les mouvements rebelles et leurs alliés pour renverser les gouvernements légitimes.
En 2003, avec l’implication des Nations Unies, le processus de Kimberley entre en vigueur dans tous les continents. Il compte actuellement plus de 50 participants représentant 76 pays. En Afrique, seize pays ont signé et ratifié ce processus à l’instar de l’Angola, la sierra Leone, la côte d’ivoire, la Rdc, le ghana, le liberia, le Botswana, le congo Brazzaville, la Guinée, le lesotho, l’ile Maurice, l’Afrique du sud, la Namibie, le Zimbabwe, le Togo et la Tanzanie.
Avec l’annonce de l’exploitation de quelques 750 millions de carat de diamant à l’horizon 2035, le Cameroun se positionne comme l’une des principales réserves diamantifères au monde devant le Botswana, le zimbabwé et la Russie. Même si le cahier de charges de la CK est moins bavard là-dessus, les populations riveraines à Mobilong espèrent voir construire des routes, des écoles et centres de santé pendant l’extraction et le trafic des pierres précieuses vers le marché mondial.
El Christian