Un cas d’usage vu à travers l’exemple de Nocode Campus au Rwanda
Un outil démocratique, accessible, rapide et économique !
Ces qualités sont les piliers du no-code qui rendent son utilisation très intéressante. Ces dernières années, le no-code a pris une ampleur considérable dans le numérique.
Ces outils permettent de créer des sites web et des applications sans besoin de connaissances en langage informatique. Il est donc accessible au plus grand nombre et constitue une solution rapide pour le développement des applications tout en donnant la possibilité de baisser les coûts.
Malgré l’absence de connaissances en langage informatique, le responsable d’une petite structure peut apprendre à créer son site web avec un de ces outils qui sont très intuitifs et se prennent en main rapidement. Autre exemple : avec un simple formulaire réalisé sur Tally et connecté à un tableur Google Sheets, un agronome, peut compléter un rapport de visite directement sur son smartphone depuis le champ. Les données sont synchronisées et disponibles pour l’équipe au bureau, qui peut les analyser et prévoir des actions rapidement. C’est un gain de temps considérable, au lieu de prendre des notes sur papier et les recopier en fin de journée sur son ordinateur.
NOCODE CAMPUS
NOCODE CAMPUS est la première école dédiée au no-code au Rwanda, pionnière dans le numérique sans code. Une initiative portée par Nadia Mutoni, une jeune femme adepte du no-code. Elle a accueilli une cinquantaine d’étudiants depuis sa création en 2020. Ils /elles ont pu être initiés aux outils no-code (Aife, Webflow, Dorik, GlideApps, Canvas, Siteoly, etc.). Dévoué à aider les talents de demain, le centre dispense ses cours gratuitement aux jeunes de 18 à 30 ans à la bibliothèque municipale à Kigali et également en ligne en raison de la crise sanitaire. Au bout de 10 jours de formation, des projets divers de sites web et un menu digital, entre autres, sont nés.
NOCODE CAMPUS met également à leur disposition des ordinateurs qui sont des dons de particuliers ou d’organisations partenaires. Grâce à ces prêts, les jeunes peuvent continuer à développer leur pratique.
Par ailleurs les jeunes filles sont encouragées à rejoindre la formation afin qu’elles soient plus représentées dans le numérique.
A terme, explique la fondatrice de NOCODE CAMPUS : « nous aimerions travailler avec les petites et moyennes entreprises au Rwanda ainsi que dans la région des Grands Lacs pour résoudre des problématiques locales bien spécifiques. Trop souvent les outils importés, qui ont été développés pour d’autres régions du monde, notamment les pays occidentaux, ne sont pas adaptés à notre région. Ils peuvent être par exemple trop coûteux et donc inaccessibles aux petites structures qui n’en voient pas toujours l’utilité.
Selon elle, le no-code est une solution pour lutter contre le chômage : nos jeunes peuvent eux-mêmes inciter leurs camarades à apprendre ces outils, tout comme devenir entrepreneurs eux-mêmes et créer des emplois. »
En savoir plus sur https://www.nocodecampus.com/
UN EXEMPLE CONCRET : SHORAWEZE
Shoraweze signifie « sponsor and harvest » en kinyarwanda. Cette initiative est née en 2021 de la volonté de l’équipe de NOCODE CAMPUS de trouver une vraie solution à cette problématique concrète qui touche de très nombreux petits producteurs et agriculteurs : le manque de moyens financiers pour investir et augmenter leurs revenus. SHORAWEZE propose de mettre en lien ces producteurs avec des sponsors issus de la diaspora rwandaise et désireux de contribuer au développement de l’agriculture rwandaise.
L’équipe NOCODE CAMPUS précise : « certes, d’autres plateformes offrent déjà ce genre de service. L’innovation de SHORAWEZE est que la web application créée pour cette mise en lien est entièrement issue du no-code avec l’outil Noloco. Tout le projet a été réalisé en moins d’un mois, et sans recourir à des recherches de fonds ou de personnels techniques pour la programmation, donc en interne et en autonomie.
Cette problématique que nous voulons résoudre avec SHORAWEZE est commune à de nombreux pays en Afrique et sur d’autres continents. Le modèle pourrait donc facilement être dupliqué dans d’autres régions du monde et à moindre coûts. Tellement d’initiatives peuvent être lancées par les citoyens en utilisant le no-code. Ils peuvent apporter leurs solutions aux problématiques identifiées et devenir des initiateurs du changement. Une seule personne a donc le pouvoir d’impacter le plus grand nombre. Au delà de l’échelle individuelle, des organisations plus grandes et des gouvernements peuvent aussi utiliser le no-code.
Nous voulons que le no-code se développe car c’est un levier puissant de digitalisation de l’économie en Afrique ».
LES LIMITES DU NOCODE
A ce jour, chaque outil no-code offre son service spécifique avec lequel une sorte de création est réalisable (ex : Dorik pour des sites web vitrine seulement, GlideApps pour des applications, etc.). L’utilisateur est donc limité à l’offre de l’outil, ainsi qu’à son univers et son environnement propres.
Le code permet une plus grande liberté.
Mais des solutions sont déjà trouvées et d’autres sont en cours de développement pour pallier les limites de certains outils du no-code. En effet, des outils no-code permettant de lier les outils entre eux ont déjà été lancés (ex : Zapier, Integromat). Dittofi permet même de créer son outil puis d’exporter le code entier et de le modifier par la suite.
Malgré quelques limites, le no-code est donc une solution qui peut paraître idéale pour le développement d’activités, notamment économiques, des entreprises du continent africain.
Pour en savoir plus et échanger, rejoignez le groupe « No-code For Africa » sur LinkedIn.
Vous pouvez également Contacter NOCODE CAMPUS pour dupliquer le concept dans votre pays.
Auteures : Nadia MUTONI et Epiphanie PROST
https://www.nocodecampus.com/showcase
http://brachettokigali.aife.me/