Les recettes économiques asiatiques au secours de la pauvreté

Il y a deux choses sûres que nous pouvons affirmer au sujet de la pauvreté mondiale. La première est que la pauvreté recule et elle est désormais plus faible que jamais auparavant dans l’histoire humaine. La seconde est que la plupart des gens ne le croient pas.

Une enquête menée par le Groupe Barna a révélé que 84% des Américains ne pensaient pas que la pauvreté mondiale ait pu diminuer. Plus des deux tiers d’entre eux, 67%, ont même déclaré qu’au contraire, ils avaient l’impression qu’elle progressait.

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Selon la Banque mondiale: « Au cours des 40 dernières années, l’espérance de vie dans les pays en développement a augmenté de 20 ans, soit à peu près l’équivalent de ce qui a été réalisé dans toute l’histoire humaine avant le milieu du 20e siècle. Au cours des 30 dernières années, l’analphabétisme des adultes dans le monde en développement a été pratiquement divisé par deux, passant de 47% à 25%. Au cours des 20 dernières années, le nombre de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour, pour la première fois, a commencé à reculer, alors même que la population mondiale a augmenté de 1,6 milliard de personnes. Au cours de la dernière décennie, la croissance économique dans le monde en développement a dépassé celle des pays développés ».

Le plus grand progrès provient de pays tels que la Chine, l’Inde et le Vietnam. Toutes ces nations ont en effet libéralisé leur économie après des années de stagnation dans des politiques socialistes.

Examinons les résultats de la libéralisation économique au Vietnam : le revenu par habitant était de 100 $ US en 1986, lorsque les réformes ont débuté, et depuis, il a été multiplié par 21. La croissance économique au Vietnam a toujours oscillé entre 5,5% et 6,5% durant les 25 dernières années. Dans les années 90, près de 50% des Vietnamiens vivaient dans l’extrême pauvreté. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 3%. Selon la Banque mondiale, cela s’explique par « le passage du Vietnam d’une économie planifiée à une économie de marché qui a transformé le pays. Jadis classé parmi les plus pauvres du monde, il est désormais un pays à revenu moyen. Le Vietnam est aujourd’hui l’un des pays émergents les plus dynamiques d’Asie ».

Le Parti communiste n’a pas pour autant  disparu avec la libéralisation économique. En janvier dernier, le parti a choisi de nouveaux dirigeants, mais le ministre adjoint des Affaires étrangères, Le Hoai Trung, avait déclaré aux médias: «Nous allons poursuivre nos réformes économiques  parce qu’elles ont donné des résultats historiques et significatifs. Cette plus grande libéralisation est le souhait du public ». Il a alors annoncé, comme mesure prioritaire, la privatisation des entreprises publiques.

Le premier ministre chinois, Li Keqiang, a commencé l’année avec l’assurance que le régime communiste allait «continuer sur la voie de la réforme et de l’ouverture ». Il a promis davantage de politiques axées sur l’économie de marché et une réduction du poids et de l’ingérence du gouvernement dans l’économie. Ces réformes axées sur l’économie de marché ont éradiqué la pauvreté urbaine en Chine, en dépit de la migration de masse des travailleurs vers ces zones. En 1990, 61% des Chinois vivaient dans l’extrême pauvreté, mais cette année, l’estimation est de 4%. En raison du poids de la Chine, le taux mondial de l’extrême pauvreté a décliné en passant de 47% de la population dans les pays en développement en 1990 à 14% aujourd’hui.

Ce que l’expérience de ces nations anciennement socialistes nous enseigne est que la solution face à la pauvreté n’est pas forcément la redistribution comme on pourrait le penser. La meilleure voie est l’accroissement de la productivité et donc l’échange.

En comparaison, l’Afrique du Sud, qui s’est montrée timide quant aux véritables réformes économiques favorisant la liberté, a une croissance économique tout aussi timide, à seulement 1,5% en 2014, selon la Banque mondiale. Celle-ci prévoit également peu ou pas de croissance de l’économie sud-africaine cette année et met en garde contre la dégradation éventuelle de certains indicateurs économiques. La Banque mondiale note que les dysfonctionnements constants de l’entreprise publique Eskom nuisent à l’économie. La Banque mondiale indique: que  «en Afrique du Sud, la baisse marquée de la production d’électricité reflète également l’insuffisance des investissements dans le secteur de l’énergie. L’insuffisance de l’approvisionnement en électricité freine l’activité dans le secteur manufacturier, ce qui ralentit le rythme global de croissance du PIB ». L’énergie est le pilier du développement et les monopoles publics dans ces secteurs stratégiques sont bien risqués compte tenu de la gestion catastrophique d’une entreprise en situation de monopole, sous la coupe de l’Etat.

L’Afrique du Sud ferait bien d’apprendre la leçon des expériences des gouvernements communistes au Vietnam et en Chine et d’envisager la privatisation des entreprises publiques et améliorer significativement l’environnement des affaires. L’impact de telles mesures est rapide sur le développement et donc sur le recul de la pauvreté.

James Peron,  Président de l’Institut Storey Moorfield.

Jean-marc Peiffer
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