Ces dernières années, de nombreuses études portant sur la démographie mondiale ont convergé et continuent à converger vers la même conclusion. Pour résumer, d’ici 2050, la population mondiale devrait augmenter, passant de 7,5 milliards d’âmes à ce jour à 10 milliards. Néanmoins, ce chiffre a peu de chances de grimper par la suite, au contraire, il devrait diminuer, du fait d’une baisse significative de la fécondité partout à travers la planète. Que serait une telle affirmation s’il n’y avait pas au moins une exception ? Dans cette catégorie, citons l’Afrique et voyons pourquoi.
L’Afrique, championne de la transition démographique
Une fois n’est pas coutume, l’Afrique surprend positivement par sa richesse et sa grandeur. Celles-ci s’expriment notamment à travers sa démographie, qui semble modeler les tendances prévues ailleurs selon sa propre personnalité. Prenons le rapport signé S&P Global Ratings publié début août 2021, selon lequel : « La population en âge de travailler de l’Afrique subsaharienne (ASS) va augmenter de plus de 200 % d’ici 2050 ». Cet élan est d’ailleurs qualifié de « plus grande transition démographique jamais expérimentée dans l’histoire de l’humanité » par Financial Afrik. Une description parfaitement à propos lorsqu’on sait que l’Afrique devrait passer de 1 milliard d’habitants à près de 2,4 milliards d’ici le tournant du siècle, cela malgré une baisse de fécondité, mais inédite, car plus lente qu’ailleurs.
D’ici 2050, l’Afrique subsaharienne devrait compter plus du double de sa population actuelle en âge de travailler, soit, dans les chiffres, près de 70 % de la croissance mondiale totale. En conséquence, les autorités des différents pays africains doivent d’ores et déjà prendre les décisions appropriées afin de préparer le terrain économique. Celui-ci devra être suffisamment solide, tangible, clair, organisé afin de créer et fournir suffisamment d’emplois pour ses 1,5 milliard d’habitants supplémentaires, dont la moitié sera âgée de moins de 25 ans.
Comment vont-ils procéder, lorsqu’on sait qu’actuellement, les jeunes africains représentent 60 % de la population sans emploi, selon la Banque mondiale ? Comment l’Afrique va-t-elle modifier ses pratiques, ses modes de fonctionnement lorsqu’on nous rapporte que 94,9 % des subsahariens âgés de 15 à 24 ans travaillent dans l’économie informelle (97,9 % en Afrique de l’Ouest – selon le rapport le plus récent de l’Organisation internationale du travail (OIT), publié en 2018) ?
Des décisions qui doivent être prises plus rapidement
Les décisions économiques prises dès à présent par les gouvernements africains sont cruciales et permettront dans un futur proche, si elles sont pertinentes, d’améliorer la stabilité politique, souvent mise à mal par l’absence d’emplois. Elles joueront également sur les revenus des familles, qui pourront ainsi épargner, donc investir dans l’éducation de leur progéniture, notamment celle des filles.
Pour Valeri Rezvijs, économiste chez S&P Global Ratings « La transition démographique pourrait être une source de croissance économique sans précédent (…) ». L’heure est donc à la préparation en Afrique, qui doit mettre en œuvre toutes les ressources nécessaires afin de revoir et améliorer ses services bancaires, développer les marchés des capitaux. Le continent doit également prendre des mesures fortes en faveur de l’emploi des jeunes, de la formation, en incluant les acteurs publics et privés.
L’Afrique, un continent unique en son genre
L’Afrique a toujours émerveillé par sa capacité à surmonter les défis qui lui sont présentés et il ne faudra pas s’étonner de la voir sortir victorieuse en 2050, lorsque sa population aura plus que doublé. Toutefois, le travail doit commencer dès à présent, avec des partenariats, des décisions et des actions concrètes de la part des gouvernements africains. Il en va de l’avenir du continent, qui repose sur les épaules de personnes qui n’ont même pas encore vu le jour.
L’avenir de l’Afrique est prometteur, mais il est important de reconnaître que le continent fait face à divers défis et opportunités. Voici quelques aspects qui peuvent façonner l’avenir de l’Afrique :
La Croissance économique : L’Afrique présente un fort potentiel de croissance économique. Le continent dispose de ressources naturelles abondantes, d’un marché en plein essor et d’un jeune et dynamique marché de la main-d’œuvre. La diversification de l’économie, l’investissement dans l’infrastructure et l’amélioration du climat des affaires peuvent contribuer à stimuler la croissance économique.
L’urbanisation rapide : L’Afrique est confrontée à une urbanisation rapide, avec une augmentation de la population urbaine. Cela crée des opportunités en termes de développement urbain, d’innovation technologique et de croissance des industries liées à l’urbanisation, mais cela pose également des défis en termes de logement, de services de base et d’infrastructures urbaines.
Le développement des technologies de l’information et de la communication : Les technologies de l’information et de la communication (TIC) peuvent jouer un rôle important dans le développement de l’Afrique. L’accès à l’internet et l’adoption des technologies numériques peuvent stimuler l’innovation, l’éducation, le commerce électronique et l’inclusion financière.
Les défis environnementaux : L’Afrique est confrontée à des défis environnementaux, tels que le changement climatique, la déforestation, la dégradation des terres et la pénurie d’eau. Cependant, il existe également des opportunités pour développer des solutions durables, promouvoir les énergies renouvelables, préserver les écosystèmes et promouvoir l’agriculture durable.
La jeunesse et éducation : L’Afrique a une population jeune, avec un potentiel démographique important. Investir dans l’éducation de qualité, la formation professionnelle et l’emploi des jeunes peut contribuer à libérer le potentiel de la jeunesse africaine et favoriser le développement économique et social.
L’intégration régionale : L’intégration régionale peut renforcer la coopération économique, politique et sociale entre les pays africains. Les initiatives telles que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) visent à faciliter le commerce intra-africain, à promouvoir les investissements et à renforcer les liens entre les économies africaines
Je termine ma tribune par l’investissement nécessaire selon moi pour ces 3 prochaines doit être dans les trois « E » : Energie , Education et Entreprenariat.