La première étape vers la libéralisation du dirham est franchie avec succès
Le taux de change du dirham est fixé sur la base d’un panier représentatif de l’euro et du dollar, à raison respectivement de 60% et 40%. Les fluctuations étaient jusqu’à présent limitées à plus ou moins 0,3%.
Depuis le 15 janvier, la bande de fluctuation est passée à 2,5%, constituant pour le Maroc, la première étape vers une libéralisation de sa monnaie.
Suite à la première tentative annoncée en juillet 2017, puis reportée, qui s’était soldée par une baisse de trois milliards de dollars des réserves de change en trois mois, les autorités ont cette fois pris le marché par surprise en annonçant le vendredi soir l’entrée en vigueur de l’assouplissement de lundi matin. Leur engagement à couvrir les besoins en devises du système bancaire a semble-t-il rassuré les opérateurs.
Lundi, seuls 3,5 millions de dollars sur les 20 millions proposés avaient été alloués.
Parallèlement, l’indice du marché des actions marocaines, le MADEX, atteignait son niveau le plus haut de l’année à 10634 points. L’activité de négociation à la bouse de Casablanca pourrait en effet être facilitée par une moindre restriction monétaire.
Le secteur financier se trouve aujourd’hui au cœur de la transformation. Les conditions d’accès des établissements étrangers et la réglementation financière vont devoir être questionnées car si les instruments financiers existent, la profondeur du marché risque d’être insuffisante pour faire face aux besoins, notamment de couverture, engendrés par cette mobilité accrue des capitaux.