La population africaine va plus que tripler au cours des 40 prochaines années, tel est le constat d’ONU-HABITAT dans son rapport 2010 sur l’État des Villes Africaines : Gouvernance, inégalité et marché fonciers. Selon plusieurs études et statistiques sur la question, le continent africain connaîtra en effet un processus de peuplement très soutenu durant les prochaines décennies. Une croissance démographique qui va inévitablement s’accompagner d’une forte urbanisation des villes qui a déjà commencé par ailleurs. Ainsi, selon ce rapport, 400 millions d’Africains vivent actuellement en milieu urbain, soit 40% de la population, contre 3% il y a 50 ans et 1,2 milliard en 2050, soit 60 % de la population.
L’Afrique est donc à ce jour le continent où la croissance urbaine est la plus forte. Le nombre de ses citadins est en constante augmentation (de l’ordre de 5% à 7 % par an, un rythme deux fois plus rapide que sa population totale). Ainsi, Le Caire (Égypte), avec 11 millions d’habitants, reste la plus grande agglomération. Mais, elle sera dépassée par Lagos, capitale nigériane (12,4 millions) dès 2015, puis ce sera au tour Kinshasa (République Démocratique du Congo), avec 12,7 millions d’habitants, en 2020. Cette forte expansion à venir, pousse les villes africaines à s’organiser en concentrant leurs efforts sur certains secteurs comme l’immobilier, directement liés à cette explosion démographique future.
Preuve que cette croissance s’accompagne d’un boom du secteur immobilier sur le continent, l’engouement des Africains et pas seulement ceux de la diaspora, pour la propriété, le statut de locataire étant considéré comme dévalorisant. Ainsi, se loger dans les villes africaines est devenu presque mission impossible à cause de la spéculation foncière entre autres, les prix des loyers et des terrains ou maisons devenant de plus en plus élevés. De nombreux investisseurs, qu’ils soient publics ou privés, locaux ou étrangers, semblent de ce fait bien déterminés à profiter de l’émergence de ce marché immobilier doté véritablement d’un très fort potentiel, ce qui leur laisse entrevoir des gains colossaux. Ainsi, on peut évoquer le cas des pays comme la Tunisie, qui malgré la « Révolution du jasmin », entame sa quinzième année de croissance ininterrompue portant ainsi à 80% des ménages tunisiens propriétaires de leur logement en dépit de la hausse continue des prix. En effet, selon la Chambre syndicale des promoteurs privés, citée par le journal Les Afriques, la demande est telle que le début des constructions se fait parfois avec des taux de pré-commercialisation de près de 90%, notamment au niveau des villes côtières.