L’avocat de l’ancien PDG d’Elf a confirmé l’extradition de son client vers Lomé, tout en déplorant que la procédure n’ait pas été «respectée». Il craint pour son état de santé.
Une affaire au «caractère éminemment politique»
Avant d’être extradé au Togo, l’ancien PDG du groupe pétrolier avait été «entendu en qualité de témoin à Abidjan», a indiqué samedi Me Klugman, se disant «inquiet de son état de santé». C’est une affaire «à laquelle il se sent parfaitement étranger et qui, ces derniers jours, a pris au Togo un caractère éminemment politique parce que d’autres personnes sont impliquées», a ajouté l’avocat. Me Klugman a de nouveau exprimé dimanche son inquiétude pour «l’intégrité physique de son client qui doit subir une intervention médicale prévue le 26 septembre à Paris».
Cet ancien grand patron, qui aura 69 ans la semaine prochaine, a été nommé dans les années 1980 à la tête des plus grandes entreprises françaises, notamment le géant pétrolier Elf entre 1989 et 1993, mais aussi le chimiste Rhône-Poulenc (1982-1986), Gaz de France (1993-1995) et la compagnie ferroviaire SNCF (1995-1996).
Dans le cadre de l’affaire Elf dans les années 1990, Loïk Le Floch-Prigent avait été condamné à trois reprises et incarcéré, notamment pour abus de biens sociaux. Emprisonné cinq mois en 1996, il est à nouveau condamné en 2003 à cinq ans de prison pour des malversations financières. Mais il en sort au bout de deux ans pour raisons de santé. Il est renvoyé en prison en 2007 pour n’avoir pas respecté les conditions de sa libération conditionnelle, avant d’y repasser encore six mois en 2010 pour n’avoir pas payé une compensation adéquate à Total. Loïk Le Floch-Prigent travaillait ces derniers temps comme consultant dans des affaires pétrolières.
Thierry Barbaut
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