35 minutes pour relier Dakar à Diamniadio contre 1 heure en période de pointe
Dakar a aujourd’hui fait un pas de géant pour réduire considérablement les embouteillages et limiter la pollution urbaine. En réceptionnant, hier, les premières rames du train express régional (TER), le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a exprimé toute sa fierté d’avoir contribué au financement de ce « projet remarquable et porteur de transformation ».
« Avec ce train, le Sénégal devient un pionnier en Afrique de l’Ouest dans le développement de systèmes de transport collectif modernes et à grande vitesse », a déclaré Adesina. Le Sénégal est, en effet, le deuxième pays d’Afrique de l’Ouest, après le Nigeria, à se doter d’un système de transport ferroviaire de masse bimode : électrique et thermique.
« Le TER permettra d’économiser du temps et de l’argent pour le transport en commun, a ajouté le président Adesina. Imaginez : avec le TER, il ne faudra plus que 35 minutes pour faire le trajet Dakar-Diamniadio ! » En période de pointe, le trajet par la route entre Dakar et Diamniadio nécessite plus d’une heure. « Le TER réduira les embouteillages et contribuera à l’atténuation de la pollution atmosphérique urbaine », s’est félicité Adesina.
Le président Macky Sall a insisté, de son côté, sur le caractère historique du projet. « Il s’agit, a-t-il lancé, du tout premier projet ferroviaire du Sénégal indépendant après la ligne Dakar-Rufisque construite en 1883. » Et pour cette première, le Sénégal a choisi de faire un saut technologique. « Nous avons choisi de nous projeter à la pointe du progrès dès l’appel d’offres pour le TER. Toutes les cabines sont climatisées et dotées du Wi-Fi, dans ce train bi-mode électrique et diesel. Les Sénégalais méritent de voyager dans le confort et la sécurité tout en économisant leur temps et leur argent », a-t-il déclaré.
Long de 55 kilomètres, le TER reliera Dakar à l’aéroport international Blaise Diagne en passant par la ville nouvelle dédiée aux affaires de Diamniadio, qui connaît un développement fulgurant. La première phase du projet, financée par la Banque africaine développement, la Banque islamique de développement, l’Agence française de développement, le Trésor français et le Sénégal pour un montant total d’environ 1 milliard d’euros, connecte la capitale, Dakar, au pôle urbain de Diamniadio. Les travaux devraient se terminer en juin 2019. Les travaux de la seconde phase, reliant Diamniadio à l’aéroport international Blaise Diagne, devraient démarrer dans la foulée.
Le président Adesina a profité de l’occasion pour faire part de la volonté de la Banque africaine de développement de financer cette seconde phase.
« Le TER est une victoire pour le peuple, une victoire pour l’environnement, une victoire pour Dakar et sa banlieue, une victoire pour le Sénégal », s’est-il enthousiasmé après avoir effectué le trajet à bord du train.
« C’est le plus grand investissement jamais réalisé par la Banque islamique de développement dans un projet en Afrique subsaharienne, témoignage de notre confiance dans le pays et dans l’intérêt du projet », a déclaré son président, Bandar Al Hajjar.
Le secrétaire d’État français auprès du ministère de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, a abondé dans le même sens : « Le Sénégal est un modèle de l’émergence. Avec ce train, vous avez démontré qu’impossible n’est pas sénégalais. Le Sénégal a, aujourd’hui, un train d’avance avec ce choix d’un TER à la pointe de la technologie pour le peuple. »
Avec environ 3 millions d’habitants (et une projection de 5 millions d’habitants à l’horizon 2030), Dakar abrite 25 % de la population totale du pays et 50 % de sa population urbaine sur une superficie correspondant à seulement 0,3 % du territoire national. La mise en place d’un système de transport de masse performant, rapide, sûr et confortable constitue ainsi une réponse structurelle aux défis de développement de la capitale sénégalaise.
La Banque africaine de développement souhaite intensifier ses efforts dans le développement des transports de masse. Elle entend ainsi renforcer la connectivité urbaine en finançant la mise à niveau des réseaux routiers dans les agglomérations et la construction d’infrastructures de transport collectif, à l’image du TER de Dakar. La Banque entend également accroître l’accès au financement des transports en commun, en préparant en amont des projets bancables, dans lesquels elle s’efforcera également d’impliquer des opérateurs privés. Enfin, pour améliorer la mobilité, la Banque africaine de développement partagera les meilleures pratiques dans la conception et la mise en œuvre de systèmes de transport intégré, tout en plaidant pour leur planification dès la conception des schémas de développement urbain, comme elle l’a fait dans le cadre du tramway de Nairobi.
La Banque africaine de développement a appuyé 108 opérations au Sénégal pour un montant total de 1 675 milliards de francs CFA (environ 2,9 milliards de dollars américains) depuis le début de ses opérations dans le pays, en 1972.