Il s’était engagé à ne pas se présenter, mais il s’est apparemment ravisé.
Le président de la HAT, Haute Authorité de Transition, Andry Rajoelina est le candidat surprise de la liste officielle publiée ce vendredi 3 mai par la Cour électorale spéciale (CES).
Il fait partie des 41 personnalités autorisées à concourrir à l’élection présidentielle, qui devrait avoir lieu entre juillet et septembre prochains.
L’homme fort de Madagascar ne sera pas seul dans cette élection. Il aura face à lui Lalao, la femme de son adversaire de toujours, l’ancien président Marc Ravalomanana, reversé en 2009 par M. Rajoelina et qui vit toujours en exil en Afrique du Sud.
Elle est finalement autorisée à représenter la mouvance de son mari malgré le fait qu’elle soit inélligible selon le code électoral -en raison de son retour tardif d’Afrique du Sud, elle ne remplit pas l’obligation d’être résident au moins six mois à Madagascar avant l’élection.
Didier Ratsiraka, ancien chef d’Etat malgache âgé de 76 ans, sera lui aussi de la partie. M. Ratsiraka a occupé le pouvoir malgache de 1975 à 1993, puis de 1997 à 2002. Lui aussi est rentré tardivement de son exil en France, mais la CES estime que l’absence des deux candidats « résulte de faits et de circonstances indépendantes de leur volonté de rentrer à Madagascar ».
Au départ, la CES avait reçu 49 dossiers de candidature. M. Rajoelina ne figurait pas dans cette liste, car il avait accepté de ne pas briguer la présidence, comme son rival exilé, par mesure d’apaisement et sous la contrainte de la communauté internationale.
« En ce qui concerne la candidature de M. Andry Nirina Rajoelina », la Cour justifie son choix par son souci de respect « du principe de la liberté de tout citoyen de se porter candidat à toutes les élections afin de permettre à tout un chacun de choisir librement celui ou celle qui dirigera leur destinée, pour instaurer un climat d’apaisement permettant de tenir des élections justes, crédibles et acceptées par tous. »
L’élection présidentielle malgache a été mise en place pour mettre fin à quatre ans d’instabilité politique et économique sur la Grande île. Le premier tour est prévu le 24 juillet. Le deuxième, le 25 septembre.
Thierry Barbaut
Avec RFI