Le Malawi n’a plus de gouvernement. Une vaste affaire de détournement de fonds publics est à l’origine de ce limogeage massif.
Des fonctionnaires ont été arrêtés, suspectés d’avoir détourné des millions de dollars. La présidence du pays, qui annonce qu’elle va assurer l’intérim et gérer les affaires ministérielles, a visiblement répondu à l’appel des bailleurs européens.
Pressée par l’Union européenne « de faire le ménage », Joyce Banda, la présidente du Malawi, n’a mis que quelques heures pour réagir.
Jeudi, à la mi-journée, Alexander Baum, le chef de la mission européenne dans le pays, tape du point sur la table : « Un pilage massif a eu lieu sous le nez des services de comptabilité, l’UE n’a plus confiance et souhaite un audit indépendant ».
En début de soirée, la présidente annonce le limogeage de l’ensemble du gouvernement. L’affaire baptisée « Capital Hill Cash Gate », du nom du siège du gouvernement vient secouer le pays.
Dix fonctionnaires des services de la présidence et du Trésor viennent d’être arrêtés pour détournement d’argent public. L’un d’entre eux a par exemple réussi à transférer trois millions de dollars avant de se faire coincer par les services anticorruption.
D’autres têtes devraient tomber dans les jours qui viennent. La justice du Malawi estime que 30% du budget national est gaspillé chaque année en raison des fraudes.