L’intervention militaire au Mali est « inutile dans la conjoncture actuelle » et l’internationalisation de cette question ne fera qu »aggraver la situation », a indiqué samedi le conseiller à la présidence algérienne, Kamel Rezzag Bara, sur les ondes de la Radio nationale algérienne.
Favorable à un règlement du conflit malien sans recourir aux armes, M. Bara a dit qu’il était « nécessaire d’aboutir à un accord acceptable pour éviter le débordement de la crise malienne au-delà des frontières ». Une option qui passe par la nécessité d’aider ce pays « à élaborer une feuille de route en accord avec tous les acteurs à Bamako pour sortir de la crise politique ».
Il a estimé que la communauté internationale doit faire la distinction entre les rebelles qui constituent les groupes touaregs qui ont des revendications politiques (Ansar Dine et le mouvement national pour la libération de l’Azawad-MNLA), les groupes terroristes liés à l’organisation d’Al-Qaida, et les groupes de narcotrafiquants.
En revenant à la genèse de la position algérienne dans le conflit malien, M. Bara a expliqué que cette vision « repose sur le sentiment profond qu’elle éprouve du danger, et c’est ce qui l’a incité à affronter la situation au lendemain de la crise libyenne ».
L’Algérie participera dimanche à Abuja (Nigeria) aux travaux du Sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur le Mali.
Mercredi dernier, l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahel, Romano Prodi, s’est entretenu à Alger avec le président Abdelaziz Bouteflika.
A l’issue de cette rencontre, il a estimé que « s’il doit y avoir une intervention militaire (au Mali), elle interviendra en dernier ressort ». Un avis partagé par l’Algérie qui privilégie la voix diplomatique dans le règlement du conflit malien.
Thierry Barbaut
Avec Xinhua