Si aujourd’hui les contre-performances de l’économie mauritanienne sont pointés du doigt par les opposants du régime, le président Mohamed Ould Abdel Aziz qui s’apprête à rendre le tablier après deux mandats successifs, a réussi à donner un coup de fouet au secteur de l’énergie en parvenant non seulement à assurer l’autosuffisance énergétique mais à exporter le surplus de la production vers le Sénégal et le Mali.
Cette prouesse est d’autant plus remarquable qu’à son arrivée au pouvoir en 2008, le pays faisait face à une grave crise énergétique caractérisée par des délestages chroniques à Nouakchott la capitale du pays où vivent près du tiers des mauritaniens.
La production n’excédait guère quelques dizaines de mégawatts dont une partie fournit par l’OMVS depuis le barrage hydroélectrique de Manantali au Mali.
Mais grâce à d’importants investissements avec une priorité donnée aux énergies renouvelables, le solaire notamment, des résultats probants ont été enregistrés, faisant de la Mauritanie un exemple à suivre.
Un bilan nettement positif
Dans sa déclaration de politique générale présentée le 22 novembre dernier devant le parlement, le premier ministre, monsieur Mohamed Salem Ould El Béchir a énuméré les principales réalisations dans ce domaine énumérant entre autres la construction de la centrale éolienne de Nouakchott de 30 MW en 2015, de la centrale duale de Nouakchott Nord de 180 MW en 2016, et d’une centrale solaire à Nouakchott de 50 MW en 2017.
En plus de cela il y a eu hors réseau, huit localités desservies par des centrales thermiques qui ont été hybridées grâce à des unités solaires pour un total de 16,6 MW. Les localités concernées sont :Atar, Aioun, Aleg, Boutilimit, Akjoujt, Chami Boulanouar et Benichab.
Par ailleurs, sept nouvelles centrales hybrides thermiques/solaires ont été construites dans les villes suivantes : Kiffa, Néma, Adel Bagrou, Birette, Ndiago, Boustaila, et Tendakmadjek. Ce sont ainsi près de 290 MW de capacités additionnelles qui ont été installées au cours de cette période.
La Mauritanie, un des leaders en Afrique en matière de pénétration des énergies propres
Dans le domaine du Transport et de la Distribution, des programmes d’extension et de renforcement de réseaux ont été réalisés à Nouakchott, Nouadhibou, ainsi que dans les principales villes du pays. De plus, des projets de développement des réseaux de répartition et de distribution ont été mis en œuvre à l’intérieur du pays (lignes moyenne tension Aleg-Boghé, Boghé-Kaédi, Echram-Kamour, Guerrou-Kiffa, Timberdra-Néma-NbeiketLahwache, Néma-Adel Bagrou) ainsi qu’à Nouakchott, avec la densification du réseau, le renforcement du système d’évacuation par cinq nouveaux postes sources et de 12 nouvelles liaisons 33 KV entre lesdits postes sources pour une longueur totale de près de 120 km.
Et, à en croire le premier ministre mauritanien : « Le Centre National de Conduite, en cours d’essai, permettra d’offrir une gestion moderne, optimale et efficace du système électrique et d’améliorer significativement la qualité du service public. Par ailleurs, la part des énergies renouvelables dans la production de la SOMELEC (Société Mauritanienne d’électricité) est estimée à environ 50% en 2018, ce qui fait de notre pays un des leaders en Afrique en matière de pénétration des énergies propres. »
D’autres progrès sont à signaler dans le cadre de la production du réseau interconnecté, avec les travaux de construction du parc éolien de Boulanouar de 100 MW et de la centrale hydroélectrique de Gouina de 144 MW (quote-part 48 MW) qui sont en cours de réalisation.
Le gouvernement du président Aziz poursuit ainsi un ambitieux plan d’investissement comprenant l’étude d’un ensemble de projets de lignes moyenne et basse tensions réparties sur l’ensemble du pays.
Bakari Guèye à Nouakchott