Plus de 10 000 personnes ont pris d’assaut les montagnes du Djado où un important gisement d’or a été découvert en Avril dernier, dans la commune de Bilma qui fait frontière avec la Libye.
De nombreux témoins ont affirmé que ce site est particulier parce que les orpailleurs n’ont pas besoin de creuser en profondeur pour trouver le précieux métal, il s’étale à la surface du sol.
« Il faut surtout disposer d’un détecteur d’or pour gagner plus d’argent », a expliqué Mamane Sani, un orpailleur local, en répétant des remerciements à Dieu en langue arabe.
C’est justement grâce à cet appareil qu’un orpailleur nigérien a découvert ce gisement en Avril dernier dans ces montagnes du Djado à l’extrême nord du Niger non loin de la Libye.
Le maire de la commune du Djado, Abba Sidy Lawal, a déclaré que la découverte s’est déroulée comme d’habitude par des orpailleurs et des éleveurs qui vivent en perpétuel déplacement dans des campements, parfois en quête de pâturage.
« En tentant leur chance, c’est arrivé dit-il, indiquant qu’à cette date, la municipalité a recensé 2235 véhicules et 13 000 personnes arrivées sur les lieux. »
Selon le correspondant de la BBC, le désert n’est pas seulement synonyme de tragédie au Nord du Niger car il peut recouvrir un visage d’espoir à l’exemple de ce site aurifère découvert dans l’une des partie les plus austères du pays appelée le Djado.
Les immigrés de l’or viennent aussi des pays voisins tels que le Nigéria, le Tchad, la Libye et le Soudan.
Un orpailleur tchadien, Ibrahim Ousmane a déclaré que les autorités nigériennes ne posaient aucun problème aux étrangers qui arrivent massivement sur le site de plus en plus couru.
« Personne n’exige de droits de frontière ou de distinctions des étrangers au Niger. Vous vous présenté, vous montrez vos papiers et vous passez sans rien payer » a-t-il témoigné.
La présence massive des orpailleurs dans cette région désertique a causé une augmentation du coût de la vie avec notamment la forte inflation des prix des denrées de première consommation.
L’eau est la première nécessité et un fût de 200 litres peut désormais coûter jusqu’à 100 mille FCFA soit près de 200 dollars.
Le précieux liquide est importé d’Agadez, d’autres orpailleurs s’approvisionnent dans quelques rares puits qui résistent encore dans ces montagnes arides.
Malgré l’attribution d’un permis officiel d’exploitation à la société du patrimoine des mines du Niger, l’orpaillage artisanal se poursuit dans le Djado et fait bien d’heureux millionnaires depuis plusieurs semaines.
Thierry Barbaut avec la BBC Afrique