Au Nigeria, le bilan des combats qui ont opposé vendredi 19 avril islamistes et militaires au nord-est du pays ne cesse d’être revu à la hausse.
La Croix-Rouge avance le chiffre de 187 morts et près de 80 blessés.
Une localité serait quasiment détruite par les flammes.
Ce sont des responsables de la Croix-Rouge basée à Maïduguri qui auraient obtenu ce bilan fourni par certaines autorités civiles, comme le président du conseil régional qui s’est rendu sur place à Baga, une localité située à environ 150 km de Maïduguri.
Depuis vendredi, dernier jour où l’armée nigériane a lancé son opération contre une mosquée censée abriter des membres de Boko Haram, différentes autorités civiles, mais aussi militaires ont démenti qu’il y ait un nombre aussi grand de victimes et ont parlé de quelques dizaines de morts.
Les mouvements de populations filtrés
Pour l’heure, on ne sait pas si des civils figurent parmi les personnes tuées. 300 maisons ont également été incendiées, toujours selon la Croix-Rouge. Les militaires nigérians sont toujours déployés à Baga et filtrent les mouvements de population. Beaucoup d’habitants ont fui les violences de vendredi dernier.
Dans cette région du nord-est du Nigeria, il est difficile d’obtenir des chiffres fiables. Les forces de sécurité minimisent toujours le nombre de victimes dans les affrontements entre l’armée et les islamistes radicaux de Boko Haram. De leur côté, certaines communautés et des habitants qui nourrissent un fort ressentiment envers l’armée nigériane ont parfois tendance à exagérer le nombre de tués.
Depuis plus de quatre ans, les attaques de Boko Haram dans le centre et le nord du Nigeria et la riposte de l’armée ont coûté la vie à au moins 3 000 personnes.
Thierry Barbaut avec RFI