Un fiasco prévu pour les prochaines élections à Madagascar, le pays attend pourtant déjà depuis 2009…
Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina s’étaient engagés à ne pas se présenter aux prochaines élections présidentielles pour permettre enfin à la Grande Ile de sortir de cette interminable crise politique qui martyrise la population. Finalement, le premier a présenté son épouse et le second a déposé sa candidature in extremis. Et pour compléter le tableau, Didier Ratsiraka, dit l’Amiral, qui a présidé le pays pendant 23 ans avec le succès que l’on connait, se met également sur les rangs.
La loi électorale, qui exigeait que les candidats résident depuis au moins 6 mois dans le pays, ne sera pas appliquée puisque ni Mme Ravalomanana exilée en Afrique du Sud, ni M. Ratsiraka, citoyen de Neuilly sur Seine, ne satisfont ces conditions.
La SADC, qui mène de fastidieuses médiations depuis plusieurs années, se trouve ainsi ridiculisée par les deux protagonistes qui bafouent leurs engagements et lui infligent un sérieux camouflet : « Le sommet a exprimé sa vive préoccupation quant à la décision de la Cour électorale spéciale d’approuver des candidatures illégitimes pour l’élection présidentielle en violation de la Constitution malgache et de la loi électorale » a déclaré l’institution dans toute son impuissance.
« Pourquoi la SADC nous donne-t-elle des ordres ? La Cour électorale spéciale est souveraine sur ses décisions. (…) La SADC s’immisce trop dans les affaires malgaches ! » lui a vertement répondu l’Amiral.
Thierry Barbaut
Avec AFP