Créé en 1925, Virunga, premier parc écologique en Afrique subsaharienne, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, regorgerait de ressources pétrolières qui attirent des compagnies comme Soco International, Total ou ENI.
La situation ressemble à celle du parc naturel Yasuni, en Équateur, qui recèle 20% des réserves pétrolières du pays, soit 850 millions de barils. Or, le projet Yasuni-ITT (Ishpingo, Tambococha et Tiputini) a permis de sauvegarder en même temps le parc naturel et les intérêts de l’Equateur selon un principe simple : l’exploitation de ces gisements aurait rapporté 7,2 milliards de dollars à l’Équateur sur 13 ans, d’après les estimations des experts.
L’Équateur accepte de renoncer à 50% de ces recettes, à condition que la communauté internationale constitue un fonds qui compense l’autre moitié, soit 3,6 milliards de dollars.
« Préserver cette forêt, c’est éviter 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre supplémentaire dans l’atmosphère, 400 millions de tonnes pour la non-combustion du pétrole et 800 millions de tonnes pour la déforestation évitée.
On combat ainsi le réchauffement climatique et on préserve une zone de biodiversité unique au monde », argumentait récemment Ivonne Baki, secrétaire d’État de l’Equateur en charge de ce dossier, dans un entretien au journal Libération.
L’an passé, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne, la Turquie, le Luxembourg, l’Australie, la Corée du Sud, le Japon, la Russie, le Chili, la Colombie et le Pérou ont participé à ce fonds, de même que des collectivités locales comme l’Ile de France, des entreprises et même des personnes physiques. 100 millions de dollars ont déjà été collectés. On est encore loin des 3,6 milliards de dollars attendus, mais la cagnotte se rempli peu à peu et, pendant ce temps, le Parc de Yasuni, ses 2274 espèces d’arbres, ses 596 espèces d’oiseaux, ses 169 espèces de mammifères et ses 382 espèces de poissons d’eau douce restent en paix.
Thierry Barbaut