Les sénateurs de la commission des affaires étrangères et de la défense ont également félicité le secrétaire d’État pour l’efficacité du rapatriement des 150 000 Français bloqués à l’étranger
Lors d’une audition de Jean-Baptiste LEMOYNE, les sénateurs ont fait part de leur vive préoccupation sur les conséquences probables de la pandémie du coronavirus en Afrique. Christian CAMBON (Les Républicains, Val-de-Marne), Président de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat, a déclaré : « Crise à la fois sanitaire, économique et sociale, au potentiel déstabilisateur en particulier dans la bande sahélo-saharienne, la pandémie pourra à l’avenir entraîner des re-contaminations ultérieures, par les flux Afrique-Europe : les risques sont sérieux, malgré une réaction rapide et coordonnée des pays africains. ».
Les sénateurs ont salué l’annonce faite par le secrétaire d’Etat du déblocage pour l’Afrique de 1,262 milliards d’euros additionnels (dont 1 milliard de prêts et 70 millions d’euros de dons-projets de l’AFD), mis sur la table par la France au Conseil européen du mercredi 8 avril. Jean-Pierre VIAL (Les Républicains, Savoie) a approuvé les redéploiements budgétaires annoncés par le secrétaire d’Etat : « Je me félicite du renforcement annoncé du fonds d’urgence humanitaire (FUH) géré par le Centre de crise et de soutien du Quai d’Orsay et qui bénéficie notamment aux ONG en capacité d’intervenir rapidement en Afrique ».
Rappelant que la France verse chaque année plus de 850 millions d’euros au Fonds européen de développement (FED), Marie-Françoise PEROL-DUMONT (Socialiste, Haute-Vienne) a souligné la nécessité absolue d’une initiative européenne coordonnée pour l’Afrique. Les sénateurs ont plaidé pour que les 20 milliards d’euros annoncés par l’Union européenne en soutien aux pays les plus vulnérables dans le monde soient décaissés rapidement et bénéficient en priorité à ce continent.
Deuxième aspect essentiel, la réponse multilatérale à la crise du Covid-19 en Afrique : les sénateurs ont demandé une réorientation rapide des grands fonds de santé vers la lutte contre le coronavirus, jugeant urgente la réorientation évoquée de 500 millions d’euros du Fonds mondial. La France devra également plaider auprès de la Banque mondiale et du FMI pour la mise en place d’une initiative sur la dette africaine, actuellement à un niveau inquiétant, mais aussi y impliquer les grands émergents, dont la Chine, qui détiennent une proportion significative de cette dette.
Par ailleurs, les sénateurs ont salué les efforts remarquables accomplis sous la direction du secrétaire d’Etat par le réseau diplomatique et consulaire pour le rapatriement des 150 000 Français bloqués à l’étranger, tout en invitant le Gouvernement à tirer les leçons de cette crise et à renforcer ces moyens pour l’avenir.