Un accord au sujet de la frontière a été trouvé au cours des négociations du 15 au 17 février menées entre le Soudan et le Soudan du Sud à Addis-Abeba, sous l’égide de l’Union africaine. L’objectif est de fixer définitivement la frontière entre les deux pays dans les trois mois. La pression n’a cessé de monter depuis 7 mois et la proclamation d’indépendance officielle du Soudan du Sud, le 9 juillet 2011.
Le président de l’Union africaine, Jean Ping, s’est exprimée ce dimanche pour exhorter le Soudan et le Soudan du Sud à achever les négociations sur le tracé de la frontière entre les deux pays. Au cours du cycle de négociation qui s’est déroulé du 15 au 17 février dernier à Addis-Abeba, les deux belligérants sont tombés d’accord pour débuter la démarcation de leur frontière commune et achever le travail dans les trois mois. Les deux pays partagent une frontière d’environ 1 200 km.
Un accord précaire
Le 12 février dernier, deux jours après la signature d’un accord de non-agression, le Soudan bombardait son voisin du Sud. Le pacte de non-agression avait tenu moins de 48 heures. Signé à Addis-Abeba, sous l’égide de l’Union africaine et en présence de Thabo Mbeki, ancien président de l’Afrique du Sud et médiateur dans le conflit, il imposait de renoncer à la violence.
Pagan Amum, le chef de la délégation sud-soudanaise au Conseil de paix et de sécurité, déclarait au sujet des bombardements, « C’est le signe que le gouvernement du Soudan ne prend pas au sérieux le pacte de non-agression. Mais nous gardons espoir que le Soudan va maintenant cesser ses attaques à l’encontre du Soudan du Sud et qu’il va également se retirer de tous les territoires du Soudan du Sud qu’il occupe et cela inclut la zone d’Abyei », rapporte RFI.
Des points de tension
Le blocage par le Soudan du Sud de sa production de pétrole, le 20 janvier dernier, suite au détournement d’une partie de ce pétrole par le nord, a mis le feu aux poudres et fait monter la tension entre les deux parties. Khartoum se justifie par le refus de Juba de payer un droit de passage par ses infrastructures. Avant l’indépendance, le Soudan du Sud assurait 85 % de la production du Soudan. Les recettes pétrolières représentent 90 % du budget de Juba et 40 % du Nord. Le pétrole est donc un fort moyen de pression pour le Soudan du Sud mais cette arme est à double tranchant. En effet, le pays risque l’asphyxie alors que toutes les infrastructures de base restent à construire. La situation sécuritaire reste très précaire alors que les deux pays s’accusent mutuellement de soutenir des mouvements de rébellion.
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