«Investir dans l’entreprenariat féminin en Afrique est un investissement fort de sens, car les femmes ne sont pas seulement l’avenir de l’Afrique, elles sont le présent de l’Afrique… » disait le Président de la Banque Africaine de Développement le Nigerian Adessina Akinwumi, lors du G7 d’août 2019. |
26% des femmes en âge de travailler en Afrique se lancent dans la création d’entreprises, « par comparaison, la France tourne autour de 5% », constate le cabinet Roland Berger, « plus qu’un appétit pour le challenge, ces femmes choisissent l’entrepreneuriat non par passion mais par obligation économique […] mais seulement 4% des femmes entrepreneures accèdent à un prêt bancaire, ces femmes faisant pourtant preuve d’une motivation extrême en termes d’indépendance financière et de réalisation sociale. » |
Cet élan clairement identifié, FADEV, une société coopérative prônant l’intérêt collectif, intervient à ce niveau pour compenser ce déficit d’accompagnement grâce à ses offres d’appui technique et financier, en agissant auprès de ces PME dirigées par des femmes. |
En Côte d’Ivoire, FADEV agit aux cotés de Rama Cereal spécialisée dans la transformation des céréales (mais, riz, mil, etc.) et de Mme Coulibaly, sa fondatrice, employant 30 salarié·e·s, dont plus de 80% de femmes. |
Mme Coulibaly a à cœur de favoriser le travail des femmes pour leur permettre une indépendance financière essentielle : « Nous permettons aux femmes qui gèrent leurs foyers, parce que les hommes ne sont plus là ou ne travaillent pas, de travailler. Nous pensons qu’en augmentant nos capacités, nous pourrons augmenter le personnel et faire travailler un maximum de personnes.» |
C’est dans ce contexte que FADEV a décidé d’accompagner l’entreprise malienne Maya Marinades, créée en 2017 par Seynabou Dieng, justement pour répondre à une problématique qui enfle avec le développement de la classe moyenne : les contraintes de temps dues aux responsabilités familiales et domestiques qui reposent encore sur les femmes africaines. |
Pour que la cuisine ne devienne pas un frein au travail des femmes, et que ces dernières puissent avoir un emploi tout en répondant aux stéréotypes de normes sociales maliennes selon lesquelles les femmes sont en charge des tâches domestiques et notamment de la cuisine, Mme Dieng a créé Maya |
Marinades, entreprise produisant des marinades et des sauces prêtes à l’emploi pour faciliter la vie des femmes actives et des mamans, qui manquent de temps. |
En Afrique, les femmes sont présentes dans pratiquement tous les secteurs de l’économie. Malheureusement, beaucoup d’entre elles contribuent à l’économie de manière informelle et ne sont donc pas comptabilisées dans les chiffres officiels du PIB à l’image de l’entreprise Kmerpad avant notre collaboration. |
Kmerpad, entreprise camerounaise, fabrique et commercialise des serviettes hygiéniques lavables afin de lutter contre le tabou associé aux menstruations. Sa fondatrice, Olivia Mvondo, explique : « La jeune fille, en raison du coût élevé des protections hygiéniques jetables ou du manque de sécurité que peut procurer un tissu quand on a ses règles, est obligée de rester à la maison et de manquer l’école ». Cette situation creuse les inégalités entre les filles et les garçons. Grâce à Kmerpad, elle souhaite lutter contre ces inégalités. |
« Nous considérons également qu’un travail d’éducation est nécessaire pour briser le tabou des règles et que les règles soient enfin considérées comme ce qu’elles sont : un phénomène naturel associé à la vie. C’est pour cela que nous menons des campagnes de « causeries » en gestion d’hygiène menstruelle. C’est une prestation qui accompagne nos livraisons de kits. Nous le faisons simultanément sur le terrain, en camps de réfugiés, en associations, à l’école et partout où besoin est. » |
Cette entreprise a déjà gagné de nombreux prix pour ses activités. En novembre 2019, Kmerpad a obtenu le Grand Prix de la Finance Solidaire (organisé par FINANSOL et Le Monde Argent) dans la catégorie « solidarité internationale ». |
En Afrique sub-saharienne, l’entrepreneuriat offre une alternative puissante aux femmes face à l’emploi salarié difficilement accessible. Il nous faut impérativement soutenir ces femmes sur le chemin du succès, actrices incontournables du développement économique durable en Afrique. |