Les Expatriés africains chez Talenteum
Le nombre global de travailleurs migrants augmente chaque année. Selon l’ONU, cette croissance peut être attribuée à « l’accélération de la mondialisation de l’économie », mais aussi au « chômage et à la pauvreté croissante », poussant particulièrement la main-d’œuvre des pays en développement à rechercher du travail ailleurs.
Définitions et statistiques
De ce fait, quand on parle d’expatriation, c’est souvent dans le contexte « d’un salarié qui exerce son activité dans un pays autre que le sien». (Larousse).
Ce qui signifie que l’expatrié est inclut dans le terme « travailleur migrant». L’Organisation Internationale du Travail le désigne ainsi : « une personne qui émigre d’un pays vers un autre pays en vue d’occuper un emploi autrement que pour son propre compte », excluant les travailleurs frontaliers, les personnes exerçant une profession libérale – les artistes à l’étranger pour une courte durée, et les gens de mer. (Convention (n° 97) sur les travailleurs migrants (révisée) (1949), Article 11).
Par ailleurs, ces travailleurs migrants représentent une partie importante du nombre de migrants dans le monde. Estimé à environ 272 millions de personnes en 2019, selon des statistiques.
Compétences à cueillir
Selon l’ONU, les migrations mondiales comportent de nombreux bénéfices. En outre, elles contribuent au développement durable. Ici, je me focaliserai plutôt sur les avantages en termes des compétences qu’apportent les expatriés, mais aussi de leurs privilèges.
Comme le dit PwC dans son rapport « Workforce of the future » publié en 2018 : « Le rythme du changement s’accélère. La compétition pour trouver du bon talent est féroce ».
Si le monde est aujourd’hui un village global, de plus en plus d’employeurs n’hésitent plus à recruter, dans d’autres pays, les talents qui leur manquent localement.
C’est d’ailleurs la raison d’être de Talenteum. Avec mon partenaire d’affaires, John Benatouil, nous avons fondé notre start-up en 2016, pour répondre à un besoin fondamental dans toutes les entreprises : celui de dénicher les bonnes compétences – même si cela nous mène au-delà des frontières. En ce sens, nous faisons office d’intermédiaire entre les employeurs – souvent situés en Europe ou en Amérique du Nord et les talents – que nous puisons de toute la région africaine. Ainsi, nous assurons toutes les charges sociales pour ces sociétés en faisant du portage salarial.
L’ascension de l’Afrique
Il faut considérer que l’Afrique n’est pas qu’une mine de ressources naturelles. Elle représente aussi une manne de talents ! La Banque africaine de développement (BAD) prédit qu’ils seront environ 100 millions de jeunes Africains à rechercher un emploi en 2030 si le manque d’opportunités professionnelles persiste en Afrique. Donc, gare à la fuite de talents pour l’Afrique continentale ! Le Forum Économique Mondial a déjà recensé que « [d]epuis 2010, au moins un million d’habitants d’Afrique subsaharienne ont migré vers l’Europe, le nombre de migrants en direction des États-Unis ayant également augmenté ».
De plus, selon une étude de la Banque Mondiale, il faudra 68 millions d’immigrants pour répondre aux besoins mondiaux en main-d’œuvre, particulièrement en Europe, de 2030 à 2050.
Dans ce contexte, ce que nous proposons est intéressant. Nous gardons les talents africains en Afrique. Ils peuvent acquérir une expérience internationale sans devoir quitter la région africaine. Talenteum est présent dans plusieurs pays d’Afrique, que ce soit en direct ou via un partenariat local. Par example, Madagascar, la Côte d’Ivoire, mais aussi l’île Maurice. Nous pilotons nos activités de cette dernière – une décision stratégique en termes d’infrastructure et de proximité régionale.
Nous n’hésitons pas à faire venir des talents de l’Afrique continentale pour qu’ils travaillent à distance de notre maison-mère, à l’île Maurice. Certains de nos clients préfèrent que leurs collaborateurs opèrent depuis nos locaux, car nous garantissons un niveau certain en équipements et structures propices pour du «remote work» fluide et soutenu.
C’est ce qu’on pourrait appeler un « win-win-win situation » pour les employeurs, talents et nous – en tant que pont entre les deux parties – nous faisons du « bridging social ».
Les expatriés africains
Je dis bien qu’ils sont des « expatriés ». Ce que je tiens à faire ressortir c’est que nos expatriés venus d’Afrique ont le même statut que ceux qui sont d’Europe, d’Amérique du Nord et d’autres pays développés. Ce ne sont pas des travailleurs migrants – comme on les appelle souvent en Europe. Chez Talenteum, à l’île Maurice, nous les distinguons ainsi : ils sont des expatriés venant d’Afrique. Nous avons du respect pour nos talents et nous les traitons avec considération.
A l’île Maurice, l’État a rendu l’immigration plus flexible pour attirer les investisseurs étrangers. Par conséquent, les expatriés chez Talenteum ont obtenu leurs permis de travail facilement. Dès leur arrivée sur l’île, nous les avons accompagnés dans cette procédure, qui ne prend pas plus de deux mois. Il faut juste soumettre les documents officiels requis au département de l’Immigration et le tour est joué. Toutefois, il est important de noter que le gouvernement stipule qu’ils peuvent travailler à Maurice – uniquement si l’employeur est prêt à respecter plusieurs conditions, notamment un niveau salarial assez élevé. Ainsi, nos expatriés nous ont confié qu’ils sont ravis de travailler à Maurice, tant pour une meilleure rémunération, que pour de très bonnes conditions de vie dans un pays stable – ayant, pour citer World Fiduciary, «l’un des revenus par habitant les plus élevés d’Afrique ».
Talenteum est pour l’Afrique
Nos clients ce sont plus de 100 employeurs européens et américains qui reconnaissent tous les jours la valeur de nos talents africains. Nous comptons recruter plus d’expatriés de l’Afrique dans les années à venir. Il suffit de bien les encadrer et nous avons acquis ce savoir-faire au fil du temps. Nous sommes présents pour nos expatriés, du premier contact dans leurs pays d’origine, en passant par leur accueil à l’aéroport et l’organisation de leur logement à Maurice.
Pour conclure, notre vision chez Talenteum favorise la « conservation » des talents dans leurs pays d’origine ; afin qu’ils puissent être proches de leur famille et recevoir les revenus de leur travail dans leurs pays – ce qui représente également un enrichissement vers le développement de ces pays africains. Cependant, dans certains contextes, nous pouvons leur proposer, soit de nous rejoindre dans un autre pays de la région africaine – où l’obtention d’un visa est simple, ou encore de se déplacer dans un pays frontalier – membre de la SADC – car la circulation est libre dans les pays qui en sont membres.
Tribune réalisé par Nicolas Goldstein, co-fondateur de www.talenteum.com