Le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoli est au Burkina Faso, avec Action contre la faim, pour alerter sur la crise alimentaire en Afrique.
Pourquoi êtes-vous au Burkina Faso?
Je suis venu avec ACF pour constater moi-même la catastrophe qui menace le Burkina Faso. A Tambaga, dans la province de la Tapoa (à l’est du pays), j’ai visité un centre où beaucoup de femmes viennent avec leurs enfants. J’ai participé à la pesée et j’ai constaté des cas de malnutrition sévères. Beaucoup d’enfants sont dans le rouge : en mesurant leur tour de bras, on constate qu’ils n’ont plus de graisse sur les muscles. Dans cette région, il y a deux fois plus d’enfants malnutris que l’année dernière.
« Je tire la sonnette d’alarme »
A quoi est due cette crise alimentaire?
Il n’a pas assez plu. Comme les récoltes n’ont pas été bonnes, le prix des denrées alimentaires a augmenté. Les parents n’ont pas forcément les moyens d’acheter ce qu’il faut pour nourrir leurs enfants. Ils sont aussi touchés par les crises en Côte d’Ivoire et en Libye : des ressortissants qui envoyaient de l’argent aux familles restées au village sont revenus ou ont perdu leurs emplois. Il y a des risques de crise alimentaire. Toute la région du Sahel est menacée. Il faut absolument agir dès maintenant.
Vous êtes chanteur, que pouvez-vous faire?
Je tire la sonnette d’alarme pour éviter qu’il y ait une catastrophe dans deux mois, qu’on voie à la télévision des enfants mourir de malnutrition au Burkina Faso, au Mali ou au Tchad. En tant que chanteur de reggae et leader d’opinion, j’essaie d’attirer l’attention de la communauté internationale. Ma présence est aussi un soutien à la population. Je me sens concerné par tout ce qui touche l’Afrique. J’agis plutôt dans l’éducation. Je finance des écoles avec mes concerts. C’est la première fois que je m’engage dans l’humanitaire, mais pas la dernière. Il faut que je mette ma popularité au service de l’Afrique.
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