Lors des élections africaines, Twitter est dominé par des influences extérieures
Une enquête de Portland a révélé que la majorité (53 %) des chefs de file qui s’étaient exprimés sur Twitter en période électorale en Afrique, au cours de l’année écoulée, étaient extérieurs au pays dans lequel se tenaient les élections.
Dans le cadre de sa quatrième enquête « How Africa Tweets » (Comment tweete l’Afrique), Portland, une agence de communication stratégique internationale, a analysé des milliers de comptes Twitter afin de déterminer le lieu et la profession des voix les plus influentes lors de conversations sur Twitter, dans le contexte de 10 élections africaines récentes.
L’enquête a évalué les principaux hashtags utilisés lors des élections en Angola, en Égypte, en Guinée équatoriale, au Kenya, au Lesotho, au Libéria, au Sénégal et au Somaliland entre juin 2017 et mars 2018 et a analysé les personnes influentes prenant part à ces conversations.
Les organes de presse, les journalistes, les bots et les comptes faisant campagne pour une cause ou un thème (comme pour encourager les femmes à voter) se sont révélés être les voix les plus influentes sur Twitter pendant les élections. Il convient de noter que, les hommes politiques et les partis politiques avaient moins d’influence et représentaient moins de 10 % d’influence dans 9 sur 10 élections analysées.
Les principales conclusions de l’enquête de Portland étaient les suivantes :
• La majorité (53 %) des chefs de file étaient extérieurs au pays dans lequel se tenaient les élections. En moyenne, un peu plus de la moitié (54 %) de ces voix extérieures étaient originaires de pays hors d’Afrique. Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, dans cet ordre, étaient les pays présentant le plus de voix infuentes extérieures à l’Afrique et ayant façonné les conversations autour des élections sur Twitter. D’autre part, l’Afrique du Sud, le Nigéria et le Kenya étaient les pays africains les plus influents. Au Libéria et en Guinée équatoriale, des voix extérieures au continent (principalement américaines) représentaient la plus grosse part des voix influentes dans les élections.
• Des bots et des comptes affichant des comportements de machine étaient actifs lors de toutes les élections. Au Kenya, les bots représentaient un quart des voix influentes. Par contre, au Rwanda, ils ne représentaient que 4 % des voix influentes. Pour toutes les élections, les bots servaient principalement à créer l’agitation, en faisant des commentaires négatifs au sujet des principaux thèmes, candidats et des anomalies électorales présumées. Après les élections, de nombreux bots ont supprimé leur contenu électoral, certains attirant l’attention sur des discussions hors d’Afrique.
• Les hommes politiques et partis politiques n’étaient pas les principaux moteurs des conversations dans leur pays, les journalistes locaux et les organes de presse ayant une influence bien supérieure. Au Kenya, le nombre d’hommes politiques ayant influencé une discussion sur Twitter a doublé entre le premier et le deuxième tour, sans pour autant atteindre 10 %. Au Sénégal, aucun homme politique n’a été identifié parmi les comptes influents. Cependant, on note une exception notable au Rwanda où 1 compte influent sur 3 était un compte politique, le chiffre le plus élevé parmi toutes les élections analysées.
• Bien que les hommes politiques et les partis politiques n’étaient pas particulièrement influents sur Twitter, les principaux hashtags utilisés en période d’élection les mentionnaient directement par exemple #umaangolaparatodos (Angola) et #Weah (Liberia). Le Kenya faisait clairement figure d’exception puisque les principaux hashtags étaient soit génériques #electionske2017 soit centrés sur les thèmes électoraux comme #nowweknow et #noreformsnoelections.
• Les organes de presse et journalistes non nationaux représentaient 1 compte sur 5 alimentant les discussions et les débats dans le cadre de ces 10 élections. En Angola, la proportion était de 2 sur 5. Même au cours des élections où les journalistes et organes de presse présentaient une influence moindre, ils faisaient tout de même partie des voix les plus respectées.
Robert Watkinson, partenaire de Portland pour l’Afrique a déclaré :
« C’est la première fois qu’une enquête analyse qui sont les personnes influentes qui façonnent le débat sur Twitter au cours des élections africaines.
Pour les organisations qui souhaitent atteindre leur public et prendre part à des conversations critiques concernant l’avenir de l’Afrique, notre enquête a révélé que Twitter continue à être une plate-forme clé où s’expriment les voies locales et internationales. Il convient toutefois de nuancer l’interprétation de ce phénomène. »
Partenaire chez Portland et responsable de SPARC (Stratégie Planification, Analytique, Recherche + Créatif), Gregor Poynton a déclaré :
« C’est le premier élément de leadership éclairé lancé par Portland en utilisant l’expertise intégrée de notre unité nouvellement formée, SPARC. L’équipe a mis au point une méthodologie sur mesure en utilisant un outil d’intelligence sociale de pointe et en cartographiant chaque compte afin de comprendre les réseaux d’influence derrière chaque élection. Nous sommes ravis de partager nos conclusions aujourd’hui, dont une publication des ensembles de données analysés. »
Pour consulter la version complète du rapport, consultez :
https://prt.land/howafricatweets