Catherine Samba-Panza a été élue à la présidence intérimaire de Centrafrique ce lundi 20 janvier.
Agée de 59 ans, elle succède à Michel Djotodia. Mme Samba-Panza est actuellement maire de Bangui, elle avait nommée à ce poste en mai 2013. Après avoir été élue, elle a aussitôt pris la parole pour lancer un « appel vibrant » à déposer les armes.
Pour avoir travaillé vingt-cinq ans dans les assurances, Catherine Samba-Panza saura sans doute parfaitement évaluer les risques de la fonction qui est désormais la sienne.
Cette juriste en droit des assurances, formée à Paris, est aussi une femme de dialogue et de conviction. Le dialogue, elle a prouvé qu’elle en maîtrisait les rouages en coprésident en 2003 le dialogue national, qui fut à l’époque considéré comme un succès. Notamment pour avoir permis la réconciliation entre l’ancien président Dako et le Premier ministre Goumba.
Catherine Samba-Panza dirige ensuite l’organe chargé du suivi des conclusions du dialogue national. Elle a donc un oeil sur la politique, mais elle mène en parallèle une intense activité au sein de la société civile. Vice-présidente de l’Association des femmes juristes de son pays, elle représente aussi le Réseau des ONG des droits de l’homme au sein de plusieurs instances.
Considérée comme habile négociatrice, à l’écoute de ses interlocuteurs, Catherine Samba-Panza jouit d’une très bonne réputation à équidistance des familles politiques. Elle n’appartient ni à l’ex-Seleka ni a aucun parti. Dans le petit milieu des affaires banguissois, on la juge compétente et on l’espère incorruptible. L’an dernier, elle confiait au quotidien français La Croix avoir grandi sous l’influence d’un oncle diplomate. Et la diplomatie est sans doute une vertu cardinale à Bangui par les temps qui courent.
Un « appel vibrant » à déposer les armes
Catherine Samba-Panza – en tête au premier tour auquel participaient huit candidats – a recueilli au second tour du scrutin 75 voix, devançant l’autre candidat, Désiré Kolingba, fils d’un ancien chef de l’Etat, qui a obtenu 53 voix.
Peu après avoir été élue, la nouvelle présidente a pris la parole devant les parlementaires pour lancer un « appel vibrant » à renoncer aux armes.
Avec RFI