Un évènement sans précédent soutenu par l’actrice Angelina Jolie pour tenter de mobiliser mondialement contre le viol comme arme de guerre
Le chef de la diplomatie britannique William Hague et la star d’Hollywood Angelina Jolie présideront en juin à Londres un sommet sans précédent qui veut mettre un terme au viol comme « arme de guerre », a annoncé mardi M. Hague.
Le ministre britannique a fait cette annonce en marge d’entretiens à Washington avec son homologue américain John Kerry et en recevant des mains de l’ancienne secrétaire d’Etat Hillary Clinton le prix 2014 pour les Femmes, la Paix et la Sécurité.
Ce sommet, prévu à Londres du 10 au 13 juin, « sera comme aucun autre », réunissant 140 ministres des Affaires étrangères, des policiers et des juristes afin d' »agir contre la violence sexuelle (…) qui est souvent la première chose qui se passe dès qu’un conflit se déclenche« , selon M. Hague.
Il a dénoncé « le recours au viol comme une arme de guerre ».
Et les violences sexuelles contre les femmes « sont en général la dernière chose dont on tient compte à la fin des guerres ou lorsque les nations se reconstruisent », a encore souligné le ministre britannique, impliqué depuis des années dans cette cause.
Dans un discours à l’université Georgetown de Washington, il a dit avoir été inspiré par la star de cinéma Angelina Jolie et son film datant de 2011, « Au pays du sang et du miel », sur la guerre en Bosnie. Sans ce premier long-métrage de la réalisatrice Jolie, « cette initiative n’aurait pas du tout vu le jour », a admis M. Hague en annonçant qu’elle co-présiderait le sommet à ses côtés.
« Cela m’a rappelé qu’on estime à 50.000 le nombre de femmes violées en Bosnie il y a 20 ans et, qu’aujourd’hui encore, pratiquement aucune d’entre elles n’a vu son cas être porté en justice », a dénoncé M. Hague.
Le chef de la diplomatie britannique ambitionne de « changer l’attitude mondiale à l’égard de ces crimes » en provoquant « tant d’élan que cela commence à briser la culture de l’impunité ».
« Si les femmes continuent d’être traitées d’une manière aussi abominable en période de guerre, elles ne seront jamais considérées à égalité en temps de paix, et c’est intolérable », a martelé M. Hague.