Du wifi gratuit avec une grande portée en Afrique, c’est possible
L’innovation technologique ne rime pas toujours avec « grands moyens »…
Et c’est le développement de l’accès internet grâce au wifi qui est développé avec l’utilisation de boites de conserves.
Entre les premières expérimentations militaires des années 1960 et l’extension du WiFi, le réseau est passé par bon nombre de phases de découvertes assez inattendues. Son extension elle-même, fut parfois le fruit de bricolages.
«L’innovation survient souvent quand nous jouons ou que nous rêvassons en nous servant d’un objet. Beaucoup de découvertes sont arrivées par hasard», témoigne Steve Song, le fondateur de Villagetelco. Pour l’entrepreneur canado-sud-africain, Internet est un vecteur majeur de progrès, mais aussi un outil fonctionnel sans pareil.
«Plus vous êtes près d’un réseau de communication, plus vous avez de la chance de survivre à la malaria. Car vous avez un meilleur accès aux informations, aux traitements, etc», explique-t-il. Certes, mais dans un continent africain où certaines zones ressemblent à des déserts numériques, les moyens sont limités.
Pourtant les besoins sont bien là: les Kényans dépensaient en moyenne la moitié de leur budget pour payer les services de téléphonie mobile en 2009. Des ressources qui pourraient être employées ailleurs, si les prix de réseaux étaient moins élevés.
Pour diminuer le coût de la connexion et permettre l’accès d’un plus grand nombre, Steve Song a développé un routeur artisanal: le mesh potato. Ce petit boîtier blanc, couplé à une antenne de fortune conçue à partir d’une boîte de conserve, permet à une zone non couverte par le réseau d’un opérateur, d’accéder à la WiFi.
«En Afrique, le secteur des télécommunications est peu concurrentiel. Il est donc difficile d’intégrer le marché, et les opérateurs sont lents à étendre leur réseau», déplore Steve Song. Pour certaines zones rurales non peuplées «il n’y a tout simplement pas d’intérêt économique pour les opérateurs mobiles à installer des antennes».
Il fallait donc trouver un moyen simple de se connecter en court-circuitant les opérateurs. Ce fut chose faite grâce au WiFi:
«Dans la plupart des pays, le WiFi n’est pas assujetti à une licence pour que les gens puissent mettre en place de petits réseaux sans fil dans les cybercafés ou les bureaux. Comme les ondes WiFi disparaissent au bout de quelques mètres, les opérateurs ne perçoivent pas leur utilisation comme une menace commerciale», explique Radio Nederland.
A l’aide des mesh potatoes et d’antennes artisanales, on peut capter les signaux WiFi et permettre au réseau de s’étendre sur une cinquantaine de kilomètres. Une solution simple et peu coûteuse pour désenclaver certaines régions d’Afrique.