Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a donné son aval à la phase II du projet de réhabilitation d’urgence de l’infrastructure électrique au Zimbabwe (dit “EPIRP II”, pour “Emergency Power Infrastructure Rehabilitation Project” en anglais).
Ce projet s’est vu octroyer une subvention de 17,52 millions de dollars EU du Fonds fiduciaire multi-bailleurs du Zimbabwe (Zim-Fund), hébergé à la BAD.
Le projet a pour objectif d’améliorer la disponibilité et la fiabilité de l’approvisionnement en électricité, grâce à la réhabilitation des installations de production, de transmission et de distribution. Il porte spécifiquement sur l’approvisionnement en électricité des infrastructures sociales capitales et des habitants de sept zones géographiques du Zimbabwe : Kwekwe, Gweru, Bulawayo, Masvingo, Mutare, Harare et Hwange – soit 5 millions de personnes au total.
« L’EPIRP II est le deuxième projet, que finance le Fonds fiduciaire multi-bailleurs du Zimbabwe administré par la BAD, dans le secteur de l’énergie », a souligné Alex Rugamba, directeur du Département de l’énergie, de l’environnement et du changement climatique de la Banque. « Nous avons choisi d’appuyer ce projet, parce qu’il s’inscrit dans le cadre de la Stratégie du Groupe de la BAD pour 2013-2022, qui met l’accent sur le développement des infrastructures nécessaires à une croissance économique inclusive – verte notamment. Mais également parce qu’il correspond à notre nouvelle politique énergétique, dont l’un des objectifs est d’aider les pays membres régionaux à fournir des services énergétiques modernes, abordables et fiables, à leurs populations et aux secteurs productifs. »
La phase I du projet avait été conçue pour améliorer l’approvisionnement en électricité fiable, tout en respectant l’environnement, avec la réhabilitation de l’usine de traitement des cendres au sein de la centrale électrique de Hwange, et des installations de transport et de distribution d’électricité du pays.
La phase II (EPIRP II) vise, quant à elle, à valoriser les acquis de la première phase, et à traiter les aspects que celle-ci n’avait pas pris en compte. À terme, la phase II permettra d‘utiliser pleinement la capacité de production nationale, avec la restauration de la capacité de transformation. La capacité installée utilisée passera ainsi de 1 237 MW en 2013 à 1 960 MW en 2016, tout en tenant compte de la sécurité et de la protection de l’environnement.
Les résultats clés de l’EPIRP II comportent : (i) la réhabilitation des réseaux de transmission et de distribution (réparation et remplacement des câbles, lignes aériennes, transformateurs et matériel connexe) ; (ii) la réhabilitation ou la rénovation des systèmes de la centrale électrique de Hwange, à savoir le barrage des cendres pour les étapes I et II ; l’unité d’élimination des poussières de charbon (la centrale de traitement des étapes I et II comprise) ; le système d’évacuation pour les étapes I et II ; et le remplacement de la station de nettoyage par aspiration pour les étapes I et II. Le coût global du projet est estimé à 32,94 millions de dollars EU, dont 15,42 millions pour l’étape I et 17,52 millions pour l’étape II. La première étape devrait s’achever en mai 2016.
La centrale électrique de Hwange verra la qualité de l’environnement améliorée, à la suite de la phase II du projet. Les bénéficiaires ciblés –grand public, entreprises et institutions – tireront un avantage certain d’une capacité ferme de transformation meilleure, d’une disponibilité et d’une fiabilité de l’électricité meilleures, de délestages moins nombreux, d’un approvisionnement en eau plus stable, et de capacités de production du secteur accrues.
Le pourcentage des clients ayant accès à une capacité ferme de transformation au niveau de la transmission devrait ainsi passer de 32 % en 2013 à 63,5 % en 2016. La réduction des pannes électriques dues à la défaillance des transformateurs aura des impacts sociaux et environnementaux positifs.
La situation politique et économique, que le Zimbabwe a connue au cours de la dernière décennie, a sévèrement affecté tous les secteurs de l’économie – infrastructures comprises. Aussi, la BAD a-t-elle identifié la réhabilitation des actifs clés du secteur de l’électricité comme l’option la plus rapide et la moins chère pour restaurer la capacité du pays à accroître l’approvisionnement en électricité, de sorte à pouvoir à la demande actuelle et renforcer la stabilité du système.
Thierry Barbaut pour la Banque Africaine de Développement (BAfD).